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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]

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MessageSujet: La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]    La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]  EmptyVen 16 Mar 2018, 20:31

Certains diront que les jours se suivent et ne se ressemblent pas, Shelby aurait aimé que ce dicton soit véridique, mais ce n'était pas le cas pour elle. Tous les matins, lorsqu'elle se réveillait, elle préparait le petit déjeuner pour son fils, puis elle essayait au maximum de passer du temps avec lui, de faire des sorties, pour qu'il se sente heureux et épanoui. Mais lorsque le soir arrivait, l'enfer venait frapper à sa porte. Elle déposait alors son fils chez les voisins, qui bien naïvement avaient cru le mensonge qu'elle leur avait débité concernant son emploi en tant que serveuse. Puis elle se préparait ensuite, se faisait aussi désirable que possible afin d'attirer les hommes dans ses filets.

Dans les femmes comme elle, certains le faisaient par choix, pour l'argent facile, mais si c'était le cas de l'allemande, elle aurait largement préféré faire femme de ménage ou autre pour gagner de l'argent, mais au moins garder sa dignité. Au lieu de ça, elle était forcée de vendre son corps contre quelques billets, et tout ça pour quoi au juste ? Pour avoir assez d'argent et offrir le meilleur à son fils. Sans lui, elle aurait déjà jeté l'éponge depuis longtemps, et n'aurait pas manqué de mettre fin à ses jours. Mais Noah était là, même si avait été conçu avec un de ses clients, même si tous les jours il lui rappelait d'où il venait, elle ne lui en avait jamais voulu, c'était son soleil dans la nuit.

Ce soir, rien ne changeait de d'habitude. Shelby s'apprêtait. Vêtue d'une mini-jupe en cuir ainsi que de chaussures à talons, rendant sa silhouette déjà fine encore plus longue, puis enfila un chemisier de couleur blanche en prenant soin de ne pas fermer tous les boutons pour avoir un aperçu plongeant sur sa poitrine qui tenterait beaucoup d'hommes. Seulement, cette tenue ce n'était pas elle, c'est comme si elle se déguisait pour la nuit, et ce depuis quatre ans.

Aujourd'hui la blonde ne pouvait plus se regarder dans une glace, elle avait trop honte d'elle-même, de son corps, des marques que ses clients lui laissaient. Comment avait-elle pu en arriver là ? Comment avait-elle fait pour être aussi naïve et penser qu'elle pourrait décrocher un emploi sans aucun diplôme ? Quelle conne !

Sortant de chez elle, elle avait enfilé son masque, celui sur lequel est dessiné un sourire en permanence. Un sourire extrêmement faux, mais un sourire. Elle devait se rendre désirable et attirante aux yeux des hommes afin de ramasser le plus d'argent possible, si elle n'avait pas le compte, elle n'osait même pas imaginer ce qui pourrait lui arriver. Elle avait déjà vu une de ses collègues disparaitre du jour au lendemain suite à ça, et elle ne souhaitait pas provoquer les hommes qui travaillaient dans l'ombre.

Arpentant les rues jusqu'à se placer à l'endroit qui lui était désigné, elle attendait. Ses longues et fines jambes à l'air attiraient les regards de la gent masculine. La soirée ne faisait que commencer, et allait se poursuivre jusqu'au petit matin. De longues heures en vue. Les clients se succédaient, jusqu'à ce dernier qui ne fut pas plus délicat que les autres, à moitié emêché sans doute après avoir descendu quelques verres dans les bars aux alentours, il s'approcha de Shelby, un sourire sur le visage.

" - Salut ma belle, tu prends combien pour une pipe ?"

Préférant l'ignorer, elle s'éloigna de quelques pas, jusqu'à finalement être dans une petite ruelle déserte. L'homme sembla perdre patience et l'attrapa par les cheveux. Des insultes fusaient et la blonde essaya de se débattre autant que possible, mais elle n'avait pas la force nécessaire. Alors, elle se laissa faire, de toute façon, comme l'homme le lui avait si bien fait remarquer, elle était payée pour ça non ? Son corps lâcha prise et au même moment, elle entendit une voix qui venait du coin de la ruelle. La nuit était tombée et elle ne voyait qu'une silhouette. Allait-elle mourir dans celle-ci, seule ? C'est ce dont elle s'était persuadé après avoir mené cette bataille contre cet inconnu, qu'elle avait lamentablement perdue. Son sort relevait du destin désormais.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]    La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]  EmptyMar 15 Mai 2018, 22:49

Ayant atterri sur le sol australien de puis plus d'une heure, Isaak remplit les derniers papiers administratifs de son vol en provenance de Kuala Lumpur ; le dernier de cette semaine bien remplie. Le temps passe plus vite dans les airs. Les longs vols se sont succédé, obligeant Isaak de vivre dans un profond décalage horaire. Signant le dernier papier, saluant les derniers collègues attendant leurs taxi ou commençant leur semaine, il sortit de l'aéroport de Proserpine accompagné de sa petite valise et d'un porte-document contenant tout ses prochains vols. Isaak salua un chauffeur de taxi qui buvait son café adossé à la porte de sa berline. Isaak lui indiqua sa destination, la jolie petite ville de Bowen, lui tendant un billet de cinquante dollars australiens. La pénombre s'abattait sur la côte nord-est de l'Australie, réjouissant d'autant plus Isaak de rentrer chez lui.

La voiture s'arrêta à l'entrée de la petite ville. Isaak voulait à tout prix marcher, pour se dégourdir les jambes, mais également voir si la ville avait changé durant son absence ; il ne croyait que ce qu'il voyait. Il porta sa valise à la main, évitant ainsi de rouler bruyamment sur les pavés de la rue. Il se faisait tard, mais la musique des bars bourdonnait jusqu'à l'allée principale. De nombreuses ruelles étaient reliées à la rue principale. Isaak hésita à longer l'une d'elles pour aller boire une bière dans une cave aménagée en pub irlandais qu'il aimait fréquenter. Mais il préféra continuer sa route, après avoir longuement regardé sa montre et ayant déboutonné sa chemise. Mais l'une des ruelles attira soudainement toute son attention. Malgré sa vue brouillée de fatigue, Isaak aperçut deux silhouettes, l'une plus petite et menue que l'autre, face à face. L'attitude insistante de la silhouette imposante le fit réagir. Il s'approcha rapidement, à la lueur d'un réverbère abîmé. « Fous le camp » répliqua-t-il sèchement en direction de la silhouette masculine, qu'il voyait désormais nettement. A quelques mètres de l'agresseur, celui-ci ne semblant pas avoir compris sa menace, Isaak feignit de sortir un objet dissimulé sous sa veste. « T'as pas compris, enflure? » souligna-t-il en s'approchant lentement de l'homme. L'adrénaline s'était emparée des veines d'Isaak, parcourant à une vitesse folle tout son corps et son coeur. Isaak n'avait pas peur, la peur l'ayant quitté depuis bien longtemps déjà. Isaak n'avait évidemment pas d'arme dans la poche intérieure de sa veste, rien qu'un stylo, un billet de bus indonésien et un badge. L'homme s'en alla, tanguant à droite et à gauche, visiblement saoul. Isaak s'approcha de la jeune femme blonde, en silence, tendant sa main. Les mots pourraient sonner faux. « Vous m'excuserez pour la vulgarité de mes propos, mademoiselle » dit-il sans la regarder dans les yeux. Isaak était perdu par la situation, il ne savait pas comment rassurer cette femme. Isaak n'avait même pas regardé sa tenue. Isaak croisa le regard de la blonde, et lui demanda : « J'ose vous offrir un café, chez moi? ... Darf ich Sie.. Euhm, préférez-vous que je vous raccompagne jusqu'à votre domicile? » Il secoua la tête. Ce lapsus était sans doute dû à la fatigue. Il sourit tout de même à la jeune femme, focalisé sur les beaux cheveux blonds qui disputaient son visage fin.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]    La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]  EmptyMer 16 Mai 2018, 12:04

Shelby ne comptait plus le nombre de fois où, le soir dans une ruelle un homme ou parfois, plusieurs lui demandaient de combler leurs besoins masculins, tout en se moquant d'elle. Elle n'y prêtait plus attention, du moins en apparence, car au fond d'elle, personne ne savait vraiment ce qui se passait.

La jeune femme avait passé des années à vouloir devenir indépendante, vouloir vivre comme il lui semblait. Comme toutes les adolescentes, elle avait voulu se rebeller, montrer qu'elle était capable de vivre seule, mais les choses se sont précipitées lorsqu'elle a refusé de poursuivre le cursus imposé par son père. C'est à cet instant qu'elle a su qu'elle ne devrait plus que compter sur elle-même.

Elle avait alors enchaîné les mauvaises décisions et s'était retrouvé dans ce piège, dont elle ne pouvait se sortir seule. Mais elle ne pouvait pas plus en parler avec quelqu'un, elle avait trop peur de mettre en danger cette personne, qui n'aura rien demandé. Alors, elle subissait. Chaque soir, jusqu'au petit matin, elle laissait ces hommes marquer sa peau, proférer des mots qu'elle n'aurait préféré ne savoir entendre, sans oublier les hommes saouls qui voyait en elle une fille facile qui n'hésiterait pas à les satisfaire sexuellement puisqu'elle était payée pour ça. Le seul échappatoire qu'elle avait parmi tout ça, c'était de penser à cet instant où elle rentrerait chez elle, dans son petit appartement miteux, rejoindre son fils probablement encore endormi. Elle ira s'installer dans le fauteuil au bord de son lit et le regarda dormir jusqu'à sombrer à son tour si ses démons ne la réveillent pas avant. Et puis, elle profitera des quelques heures de la journée pour être en sa compagnie avant de reprendre son service le soir. C'était ça, sa routine. Tous les jours étaient les mêmes.

C'est la raison pour laquelle lorsque cet homme s'était approché d'elle, elle avait cherché à se débattre mais avait rapidement abandonné. Laissant le destin se charger de son sort. Cette silhouette qu'elle avait aperçu au loin, s'approcha à grands pas et une voix grave retentit dans cette ruelle où elle allait probablement se faire violer avant de se faire tuer. Après tout, quelle différence entre se faire violer et être payée pour coucher avec de sales types ? Pour eux, aucune. Incapable d'exercer le moindre geste, elle était spectatrice de la scène qui se déroulait sous ses yeux.

Dans la confusion, lorsque l'inconnu avait fui sous les menaces de son sauveur, elle crut percevoir quelques mots en allemand. Et même si ça peut paraître bête, c'est ça qui la mettait plus ou moins en confiance. Cet homme venait sans doute du même pays qu'elle. Elle pourrait évoquer des souvenirs avec lui. Puis, elle secoua la tête, se rappelant que les hommes n'avaient rien de bon, encore plus celui-ci qui lui proposait de la ramener chez lui. La proposition n'avait sans doute rien d'indécent, mais comme chaque fois que sa route croisait celle d'un homme, elle devenait terrifiée.

" - Je.. Euh.. Merci.."

C'était la moindre des choses à faire. En revanche pour le reste, même s'il ne lui restait plus longtemps avant la fin de son service, elle craignait que si elle s'absentait, les hommes pour qui elle bossait dans l'ombre soient du même avis. Mais, vu le nombre de clients qu'elle avait eu, elle estimait qu'elle pouvait mettre un terme à son service. Même si officiellement, tant qu'elle porterait cette tenue qui l'a mettait si mal à l'aise, elle serait toujours cette vulgaire prostituée.

" - Non.. Enfin.. Je veux pas vous dérangez.. Vous.. Enfin vous avez sans doute mieux à faire.. Je vais prendre un taxi.."

Shelby était encore sous le choc de ce qui venait de se passer, même si ce n'était pas la première, ni la dernière fois qu'elle aurait à se débattre de type ivre, mais cette fois, elle avait eu de la chance, quelqu'un l'avait sauvé, elle ne l'aurait pas à chaque fois. Elle aligna deux trois pas avant de zigzaguer et s'appuyer contre le mur, trop secouer par ce qui venait de lui arriver. La bile lui monta aux lèvres et elle fut obligée de tenir ses cheveux pour vomir le peu qu'elle avait dans le ventre. Elle se sentait désormais honteuse devant cet homme qui lui avait sauvé la vie. Il la voyait au plus bas, comme la petite fille faible qu'elle était derrière ce masque.

" - Pardon.. Je suis désolée.. Je.. Je ferai mieux d'y aller."

Mais il est clair que dans son état, elle n'ira pas loin.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]    La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]  EmptySam 19 Mai 2018, 21:21

Une scène revenue de milliers de bribes de souvenirs fait soudainement surface. Les souvenirs resurgissent généralement lorsqu'on ne les cherche pas, mais feignent de s'effacer lorsqu'on tente de s'en rappeler. Isaak revit sa soeur, Rachel, cette magnifique déesse que Dieu seul aurait pu créer. Rachel avait ces cheveux blonds rayonnants, ces yeux bleus glacés, ces lèvres rosées. Le souvenir de Rachel réapparut devant ses yeux trompés de fatigue. Cette présence semblait si réelle qu'Isaak remit brutalement en cause les dernières heures qu'il avait passé ; avait-il consommé des stupéfiants, qu'il s'était promis de ne plus jamais y retoucher? Isaak caressa du regard pour la première fois ces substances lors de son voyage en Australie, pour ses dix-huit ans. Les nuits folles de Melbourne, Canberra, Sydney ou encore Brisbane l'ont plongé dans une rencontre inattendue avec le monde de la nuit et ses revers poudrés, liquides ou fumés. Isaak s'était éprit d'une malencontreuse adoration pour ces substances illicites qui faisaient tant parler d'elles dans ces soirées qui grouillaient de jeunesse interdite. Mais il ne les a jamais essayées, de peur qu'elles lui plaisent un peu trop. C'est pourtant avec la femme qu'il rencontra vingt ans plus tôt qu'il fut initié à cette pratique qui goûtait périlleusement la Mort. C'est avec elle qu'il connu ces nuits de débauche qui étaient pleines d'euphories mais qui sombraient vers une descente douloureuse. Elle aimait abîmer son amoureux et le pousser vers une addiction certaine. Isaak l'avait supplié d'arrêter plus d'une fois, ne supportant plus ces heures de descente abominables, immobiles, le coeur si lent qu'il semblait battre pour une dernière fois à tous leurs battements. Qui sait ce qu'il est advenu de cette femme qu'il avait tant aimé ; elle gît peut-être dans un appartement, les veines trouées, où l'on ne pourrait la regarder que dans le rouge de ses yeux. Isaak ne pensait plus à cette femme à l'égard de qui il n'éprouvait désormais que de la pitié, pitié de cette lâcheté qu'elle a éprouvé et montré sans peur. Les femmes de sa vie défilaient dans son esprit, mais c'était surtout le visage de Rachel qu'il voyait, ô Rachel, cette douce fleur fanée, cet ange aux ailes brisées, dont il ne reste plus rien, dont la mort l'a subitement arrachée de la vie. Ô petite soeur qu'il n'a pas su garder et serrer contre lui. Ce n'était pas la voix de Rachel qui se fit entendre malgré le mouvement de lèvres de ce voile de rêve. La voix de l'inconnue le remercia. Mais le coeur d'Isaak bondissait dans son thorax, le sang montant à ses joues, ne se souvenant qu'à peine de la scène qui a précédé. C'est lorsque l'inconnue fit quelques pas après avoir souligné l'envie de rentrer en taxi, et après s'être excusée, qu'Isaak l'interpella d'une voix douce, n'osant pas la toucher : « Je ne peux pas vous laisser partir, Fräulein » Isaak avait le coeur serré pour cette femme en face de lui, semblant si vulnérable dans ce soir de fin de semaine. Il ne connaissait rien de cette étrangère ; son compagnon l'attendait peut-être, ou peut-être que ses amies patientaient au coin de la rue pour débuter une soirée endiablée. Isaak posa pour la première fois les yeux sur le corps de la jeune femme. Aucun jugement ne le frappa, hormis celui que le froid l'attaquait, de plus avec ce vent glacial de soirée. Isaak enleva sa veste et la posa sur les épaules de la jeune femme, veillant à ne pas la toucher, malgré l'envie de la réchauffer sous ce froid. Isaak ne voulait ni même effleurer sa peau, de peur de l'effrayer, visiblement effacée sous la présence masculine. Isaak ne demandait pas à savoir ; il ne voulait même pas la questionner sur l'altercation que la jeune femme a eue avec le gaillard ivre. Bien que trop grande, Isaak espérait qu'elle puisse réchauffer la blonde, et peut-être son coeur aussi, par conséquent. Isaak avança quelques mètres, prit sa valise et se retourna vers elle : « Désolé, vous êtes obligée de me suivre maintenant.. » rétorqu-a-t-il en riant timidement, espérant secrètement que la jeune femme le suive, jusqu'à chez lui. Isaak espérait lui offrir un café tout droit sorti de sa nouvelle machine à café, proposant mille et une alternatives, passant par le décaféiné, à l'expresso, jusqu'au café glacé. Isaak espérait lui offrir un peu de réconfort, ou du moins sa présence, rien qu'une dizaine de minutes ou quelques heures de cette longue nuit. Isaak souleva sa valise, et débuta sa marche vers son appartement. Il espérait secrètement qu'elle le suivrait, portant à son dos cette veste qui lui appartenait, qu'il lui a pourtant donné élégamment. C'est en signe de confiance qu'Isaak lui donna cette veste qui coûtait près d'un millier de dollars, dans laquelle résidait ses clés, son passeport, et son porte-monnaie. Il n'avait cependant pas imaginé la possibilité qu'elle puisse s'en aller avec, silencieusement, repartant aussi rapidement qu'elle fusse arrivée dans sa vie. Il s'agissait peut-être d'une rencontre éphémère.  Mais Isaak avait foi en l'humanité ce soir-là, oubliant tous les malheurs que le monde avait pu lui apporter. Isaak faisait un pas devant l'autre, le coeur léger, léger d'avoir été là au bon moment, léger d'avoir pu se libérer du poids de la semaine, et de son passé.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]    La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]  EmptyDim 20 Mai 2018, 00:02

Shelby ne savait pas vraiment ce que la vie lui réservait et elle avait arrêtée de croire qu'il y avait une grande personne au-dessus d'eux pour les aider. Cela faisait quatre ans qu'elle était obligée de vendre son corps pour pouvoir payer son loyer, donner un certain cadre de vie à son fils et tout ça pour quoi ? Pour finalement qu'elle se sente toute, sauf humaine. Plus rien dans le regard des gens ne la faisait se sentir femme. Aucun homme ne la regardait autrement qu'avec cet oeil pervers lourd de sens. Elle demandait simplement un peu d'attention et d'amour, mais il faut croire que même ça, c'était trop demandé. Alors elle vivait chaque jour sans savoir si elle serait en mesure de voir le prochain lever de soleil. La blonde se battait pour Noah, rien d'autre ne la maintenait en vie.

Dans cette ruelle, elle était tombée sur cet homme saoul, persuadé que comme elle vendait son corps, il pourrait profiter de sa faiblesse, de son travail pour abuser de ses courbes féminines, et elle y croyait. Elle s'était laissé faire après s'être battue, ce qu'elle jugeait être un certain temps. Puis cet inconnu était intervu. Comme un ange venant sauver la femme désespérée qu'elle est devenue. L'homme qui voulait profiter de la faiblesse de la jeune femme était partie sans demander son reste, la laissant seule avec cet inconnu avec qui elle ne savait pas trop comment gérer la situation.

Dans un premier temps, elle le remercia, mais sa demande, bien que polie, ne pouvait être acceptée par Shelby. Se retrouver seule chez un homme dont elle ignore tout ? Ça aurait été se mettre en danger inutilement, qui sait ce qu'il pourrait lui faire une fois sur son terrain ? Elle craignait sans cesse que les hommes utilisent son extrême gentilesse contre elle, mais les trois quarts n'en avait même pas conscience puisqu'ils ne désiraient en aucun cas, apprendre à la connaître. Ce n'était pas dans leur plan, elle n'était qu'une femme présente pour assouvir les désirs masculins, rien de plus. Elle n'avait aucun intérêt à leur yeux, comme aux yeux de beaucoup de monde.

Décidée de rentrer chez elle en taxi, elle commença à faire quelques pas avant de se rendre compte que cette idée était tout aussi stupide que ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle ne pouvait pas aligner deux pas sans se maintenir au mur. C'est au même moment que son sauveur eut le geste de retirer sa veste pour la placer sur ses épaules afin de la maintenir au chaud. Restait-il des hommes encore gentleman qui ne la voyait pas comme une proie ? Il faut croire. Même si l'homme devait approcher la quarantaine voire déjà l'avoir atteinte, Shelby sentit comme un frisson l'envahir quand elle ressera la veste autour d'elle. Cette chaleur qu'elle n'avait plus ressentie depuis bien trop longtemps. Peut-être qu'il ne faisait pas parti de tout ces hommes qu'elle avait pour habitude de côtoyer.

Forcée de se rendre compte que la seule option qui lui restait était seule de suivre cet homme qui saura la protéger au moins pour le trajet à venir, c'est sans un mot qu'elle le regarda partir. Pas une seule fois il se retourna, comme si l'idée qu'elle puisse s'enfuir avec sa veste ne lui avait pas traversé l'esprit. Il faut croire qu'il lui faisait confiance, Shelby avait toujours ce genre de personne à qui on se confie sans trop se soucier de savoir si elle irait le répéter à d'autres. Elle avait cette gentilesse en elle qui éblouissait quand on discutait avec elle. Il s'éloigna de plus en plus quand l'allemande se décida à lui emboîter le pas. Quelques pas maladroits avant qu'elle ne le rattrape et lui pose cette question qui lui tournait en tête depuis qu'il s'était mis à parler à son agresseur.

" - Excusez-moi je.. Vous êtes allemand ?"

Elle baissa immédiatement la tête vers le sol, comme si elle se rendit compte de l'erreur qu'elle venait de commettre. À aucun moment il n'avait manifesté l'envie de discuter avec elle, il la jugeait sans doute comme une âme perdue, il la garderait quelques heures l'instant qu'elle reprenne ses esprits, puis elle retournera à la rue ensuite. Ce n'est qu'une trêve.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]    La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]  EmptyDim 27 Mai 2018, 12:45

Lorsqu'elle est partie, Isaak a beaucoup pleuré. Ses larmes dévalaient ses joues continuellement, sans jamais s'arrêter, jusqu'à ce que brûlent ses yeux. On ne pouvait le regarder que dans le rouge des yeux, ses iris vertes étant totalement submergées de douleur. Isaak avait perdu une part de lui, regrettant tout de fois amèrement de s'être donné à cette personne qui s'en est lâchement allée. Il s'est alors réconcilié avec cette seule chose qui lui est resté d'elle, cette poudre blanche, traînant encore dans ses tiroirs. Isaak consommait, se consumait. Il prenait ces rails en pensant à elle, en voyant à quel point elle l'a détruit. Isaak était tombé si bas qu'il ne voyait pas la moindre lumière le rencontrer. Il était contraint à ce cercle infernal, qui lui coûtera de longs mois, et sa jeunesse. Ses économies s'envolaient vers cet or blanc, et par conséquent sa propre santé. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, dépendant, obsédé. C'est lorsque les prises devenaient quotidiennes et régulières, que ses veines ressortaient, que des trous bleutés parcouraient ses bras qu'il tira la sonnette d'alarme. Cette vie de débauche était bien trop malsaine pour la continuer ainsi. Isaak partit en cure de désintoxication, en pensant à elle, un combat qu'il mena seul contre lui-même ; il était son propre ennemi. Qui sait ce qu'il en est advenu d'elle? Les vagues souvenirs qu'il lui reste d'elle sont ceux où elle était habillée de sa robe blanche décorée de mille pierres scintillantes, son chignon relevé, son fard à paupières irisé, où elle dit "oui". Vingt années se sont écoulées depuis, mais il n'oubliera rien de ces dernières images.

La jeune femme arriva à sa hauteur, et la question qu'elle lui posa le fit sourire. Un sourire nostalgique. Isaak se souvint de son enfance et de son adolescence dans les rues de Munich, cette belle ville qui respirait la joie de vivre notamment lors de l'Oktoberfest. Isaak s'y rendait chaque années, sans exceptions, jusqu'à sa majorité. L'odeur de bretzel et de saucisse rôtie n'était qu'un lointain souvenir, et le goût de cette bière ambrée n'existait plus. Isaak avait rarement l'occasion de s'envoler vers sa terre natale. A vrai dire, rien ne le poussait à y aller. Ses parents ont rompu tout contact depuis quatorze ans. Ils ont déménagé, changé de numéro de téléphone, laissant la bâtisse de souvenirs habitée par d'autres locataires. Isaak s'est rendu cinq ans auparavant devant la maison familiale, qui avait perdu de son charme, repeinte, sans fleurs. Isaak avait timidement toqué à la porte, dans un élan d'espoir. C'est une inconnue qui lui avait ouvert, lui demandant s'il cherchait quelqu'un en particulier. Il avait secoué la tête, silencieusement, puis s'en est allé dans les rues de Villenkolonie Gern. Il rentra en Australie le soir-même, le cœur lourd. Isaak savait qu'il ne les reverrait plus. «Je le suis, Fräulein. Vous avez l'ouïe fine, dit-il en continuant son chemin jusqu'à l'immeuble. «De quelle ville venez-vous? » demanda-t-il ensuite en tapant le code d'entrée. Isaak poussa la lourde porte, et escalada les cinq étages. L'immeuble sans ascenseur ne lui avait guère manqué. Et son appartement lui inspirait la monotonie d'une vie de célibataire ; la décoration étant cependant recherchée. Quelques souvenirs du monde décorait ces cinquante mètres carrés. Isaak laissa la jeune femme entrer en premier. Isaak retrouva son chez-soi après plus d'une semaine ; il se précipita vers les fenêtres pour aérer l'espace et alluma sa machine à café fraîchement achetée. Il posa quelques chocolats sur la table basse du salon. Il fallait bien adoucir la vie lorsque celle-ci était amère.
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MessageSujet: Re: La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]    La nuit tous les chats sont gris [Feat. Isaak Baumann]  EmptyDim 27 Mai 2018, 13:09

Il y a des jours, bien souvent d'ailleurs, où il lui arrive de se demander pourquoi elle vit encore. Puis, une petite étincelle lui rappelle que si elle était encore en vie aujourd'hui, c'est pour la simple et bonne raison qu'elle a un fils. Noah. Ce petit bout de chou à qui elle ment depuis bientôt quatre ans. Ce moment où il lui posera plein de questions sur son travail, sur son quotidien, elle n'aura plus la force de lui mentir en le regardant dans les yeux, mais elle sait aussi que ce sera cet instant décisif où son fils pourra la renier à tout jamais, et cette perspective l'effraie de plus en plus.

Son quotidien se rythme aux journées passées avec son fils puis, à la nuit tombée, elle va rejoindre les démons qui la hante. Ces hommes qui l'attendent avec un sourire malsain, ces mêmes hommes qui pensent qu'avoir de l'argent permet de tout acheter, même le corps d'une femme. Et au fond, c'est vrai, mais tôt ou tard, ils finiront par le payer, du moins c'est ce que la jolie blonde espérait du plus profond de son coeur. Que cette vie misérable qu'elle menait ne se termine, qu'elle puisse tourner définitivement la page et avoir une vie banale tout simplement, mais ne plus être obligée de vendre son corps contre quelques billets pour payer son loyer et des cadeaux à son fils.

L'homme qui venait littéralement de lui sauver la vie continuait son chemin. Shelby arriva à sa hauteur et l'observa durant quelques instants. Se rendant compte que cela pouvait paraître déplacé, elle rougit et baissa la tête, mais cette question lui taraudait l'esprit. Cet accent, elle le connaissait, elle l'avait aussi d'une certaine façon, peut-être pas aussi prononcé, ou alors elle ne s'en rendait plus compte tout simplement. Alors, elle posa sa question tout en espérant ne pas avoir été trop indiscrète. La réponse ne mit pas longtemps à se faire entendre, mais sa question en retour perturba la jolie blonde qui se mit à rougir.

" - Je suis de Leipzig."

Un sourire timide prit place sur ses lèvres alors qu'ils venaient tout juste d'arriver au domicile de son interlocuteur. Ce dernier ouvrit la porte et la laissa passer devant. Une fois entrée, elle reste figée sur place, comme si elle attendait une quelconque autorisation, elle n'était pas habituée à ce genre de situation, même si elle avait une certain caractère, elle n'était qu'une femme soumise et obéissante lorsqu'elle portait cette tenue. Et pourtant, elle avait tellement de questions qu'elle aimerait poser à cet homme, mais elle se ravisa, parce qu'elle n'était pas chez elle et elle devait pouvoir parer à toute tentative, c'était sa zone de confort à lui, pas la sienne, bien que s'il avait voulu abuser d'elle, il n'aurait pas agit comme il l'a fait, et pourtant la jeune maman ne cesse d'être paniquée.
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