Noah & Caleb ~ With this tattoo you make a promise of who you are and what you think

With this tattoo you make a promise of who you are and what you think

Noah ft. Caleb

Le soleil brille haut dans le ciel, l'air est doux, les oiseaux chantent, on peut entendre les éclats de rire des enfants qui jouent non loin. Il s'agit de la journée idéale pour aller se balader au bord de la mer, profiter de la vie, se laisser rêver et errer dans les rues de Bowen sans but précis, seulement pour sentir que l'on est vivant.
Pourtant, Caleb n'est pas au bord de la mer ou en train de se balader dans les rues ensoleillées de Bowen. Non. Il est enfermé dans son salon de tatouage, les lumières tamisées, penché sur un carnet à dessin, sa lampe de bureau éclairant la feuille blanche. La cigarette calée derrière son oreille lui fait horriblement envie mais il doit se concentrer. Ce sera sa récompense. Il pourra sortir la fumer lorsqu'il aura fini de travailler sur ce nouveau dessin. Il n'entend même pas la musique de son Ipod branché sur ses toutes nouvelles enceintes. Il s'agit de son dernier petit caprice. Caleb n'est pas vraiment du genre à jeter son argent par les fenêtres. Pour cela, il faudrait qu'il en est assez. Mais dernièrement il a pas mal travaillé et a décidé de se faire un peu plaisir et d'améliorer le système audio de son salon. Du vieux rock est donc en train de raisonner dans la pièce tapissée de dessins, tatouages clichés ou non en tout genre, mais il ne l'entend pas. Le dessin qu'il a sous les yeux avait été complexe à travailler. Il avait fallut qu'il réfléchisse, qu'il travaille sur les ombres, les détails, les lignes. Ce genre de tatouage, ça le passionne. Tout d'abord parce que ça lui demande un vrai travail, pas comme pour un de ces signes infinis ou chiffres romains qu'il a du tatouer à ce qui lui a semblé être mille personnes ces dernières années. Mais surtout parce qu'il a du sens. Cette pièce est unique il le sait, et surtout, immense. En plus de travailler sur le modèle pendant des heures, la partie du tatouage va lui en prendre encore quelques unes. Il a prévenu le client. Enfin, client, c'est un peu péjoratif. Il a prévenu son ami.
Quand on y pense, Noah est même son plus vieil ami. Même si au départ, ils n'étaient pas franchement destinés à lier. En y repensant, cela fait sourire Caleb. Alors qu'il continue de griffonner sur sa feuille les quelques derniers détails, il se revoit avec Noah, dans cette salle où ni l'un ni l'autre n'avait envie d'être, à se regarder en chien de faïence. Ils avaient finalement commencé à discuté et s'étaient rendus compte que peut être, ils avaient plus en commun qu'ils ne le pensaient. Improbable. Les deux être solitaires et asociaux du lycée étaient devenus amis. Certes, pas les amis les plus bavards du monde, mais leur relation ne nécessitait pas d'effusions d'émotions. Cela leur convenait, ils se voyaient fréquemment, et surtout pour parler dessin et tatouage.
Et une fois de plus, Noah allait venir souffrir pendant des heures. Mais c'est son problème après tout, pas celui de Caleb.
Le motif demandé par son ami intrigue le jeune tatoueur. Lorsqu'ils ont parlé du dessin, Noah a été assez évasif sur sa signification. Et malgré quelques recherches faites, il n'a pas su dire exactement de quoi il s'agissait pour le blond. Un sablier, des ailes, mais où donc allait-il chercher toutes ses idées ? Évidemment, Caleb y avait mis sa touche personnelle, avait modifié ce qu'il fallait pour que le dessin bouge correctement sur le torse de Noah. Mais il avait hâte d'en apprendre un peu plus sur ce nouveau tatouage. Il sent qu'il touche presque au but que les derniers éléments se mettent en place. Il espère aussi surtout que le dessin final plaira à son ami.

Et Noah est tellement plongé dans son travail qu'il n'entend pas la porte s'ouvrir derrière lui. C'est au bout de quelques secondes qu'il sent une présence et se retourne pour se retrouver face à Noah. Il esquisse un petit sourire avant de tourner sa chaise de nouveau vers son bureau en disant
« Prends un truc dans le frigo si tu veux, j'en ai pour quelques minutes encore. Je peaufine ton tatouage de malade. »

Le brun se penche de nouveau sur le dessin en souriant et termine les quelques traits manquant. Pas le temps pour sa cigarette. Tant pis, il la fumera lorsque Noah aura besoin de faire une pause. Parce que vue la taille du tatouage, ils vont devoir faire des pauses. Plusieurs.
Il entend Noah bouger derrière lui, donne un dernier coup de crayon, lève le dessin devant ses yeux, sourit et se retourne enfin pour de bon vers son ami.

« Alors, prêt pour plusieurs heures de tortures ? » avant de se lever pour aller saluer Noah.  « Il faut quand même que tu me dises si le dessin te plaît comme ça où si tu as besoin que je retouche quelque chose. Puis après on peut s'y mettre. »

Caleb avait maintenant hâte de s'y mettre et de transformer une fois de plus son ami en canevas vivant.

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Noah ft. Caleb

Depuis qu'il avait commencé à tatouer, Caleb avait connu tellement de personnes différentes. Il n'aurait pu compter combien de tatouages il avait effectué et combien de personnes lui avait servies de canevas. Mais ce qu'il était capable de faire, c'était de les classes en cinq différentes catégories :
- les apeurés, qui venaient toquer à sa porte, tremblants et qui allaient trembler tout du long,
- les déterminés, qui avaient peur mais qui étaient décidés à passer au delà de la souffrance pour réaliser leur rêve,
- les inconscients, souvent alcoolisés, qui n'avaient aucune idée de comment ils avaient atterris dans ce studio mais qui allaient tout de même au bout de leur délire,
- les masochistes, qui adoraient souffrir et qui lui faisaient parfois un peu peur,
- et les grandes-gueules, qui arrivaient en assurant qu'ils n'avaient pas peur et qu'ils étaient prêts à souffrir mais qui au bout de 10 minutes suppliaient Caleb de faire une pause.

Aujourd'hui, il pouvait ranger Noah dans la deuxième catégorie. Il avait uniquement haussé les épaules en réponse aux futures heures de souffrance, ce qui avait fait esquisser un sourire à Caleb. Il connaissait si bien son ami qu'il savait très bien dans quel état d'esprit il se trouvait à ce moment là. Il aurait aussi très bien pu le classer dans la catégorie des masochistes, vu le tatouage qu'il s'apprêtait à lui faire.
Alors qu'il allait s'installer, Caleb ne put s'empêcher de balancer un gant à la tête de son ami pour sa remarque sur son talent. « Il paraît ouais. Par contre, toi en surf ... »
Il s'équipa de son rasoir pour enlever les quelques poils blonds qu'il allait trouver sur le torse du surfeur et fit la moue « J'en sais rien moi, le dessin me plaît, mais c'est pas moi qui vais l'avoir toute la vie sur moi. Tu sais très bien que ça ne me dérange pas de le modifier si quelque chose ne te plaît pas. » Il tripotait le rasoir, tout de même un peu anxieux, à la fois face à l'ampleur du travail mais aussi car il espérait de tout cœur avoir touché en plein dans le mille avec son dessin et l'interprétation de l'idée de son ami. Caleb avait toujours l'envie de perfection et souhaitait faire du mieux qu'il pouvait, et même plus encore. Alors l'approbation du futur tatoué était très importante pour lui. Même s'il était persuadé qu'il pourrait toujours faire mieux.
Il leva cependant les yeux au ciel en se détendant un peu en entendant la dernière remarque de ce dernier. «En parlant de temps, tu savais qu'au bout de 8 heures, l'endorphine ne fait plus effet et que si on dépasse ce temps là, tu risques de souffrir ?  Encore plus ? » dit-il moqueur.
Il enfila ses gants en rigolant, s'occupa de raser les poils et commença le travail minutieux qu'est la pose du stencil car il  devait ajuster, superposer et coller son papier de façon à ce que tout soit parfaitement positionné, comme un architecte qui réfléchit à ses fondations avant de penser à la partie artistique de son travail.
« Tu peux aller regarder dans le miroir et me dire si ça te convient. » lança-t-il en reculant sa chaise pour le laisser passer. Tandis que Noah s'approchait du miroir il demanda moqueur « Tu vas me dire ce que ça représente tout ça, ou tu vas garder le secret ? ». Mais son regard taquin et son petit sourire se transformèrent en sourcil levé et une pointe de curiosité le piqua. Il venait de remarquer une cicatrice sur le corps de Noah qu'il n'avait jamais vu. Elle ne semblait pas récente mais pas non plus très ancienne. Il s'approcha, mine de rien, et jeta un coup d'œil qu'il espérait discret. La marque n'était pas très jolie et assez étendue. Il se mordit la lèvre afin de se retenir de poser la question mais se dit finalement que ce n'était sans doute rien et que ça ne dérangerait pas Noah d'en parler.  
« Mec, tu t'es fait quoi là ? Tu t'es battu avec un requin ou quoi ? »
Avec ses deux dernières questions Caleb se rendait compte qu'il avait peut être un peu poussé les limites de leur relation. Ils étaient amis, il savait qu'il pouvait compter sur Noah, même s'il était dans la pire galère du monde. Ça lui été déjà arrivé de lui demander de l'aide dans sa prime jeunesse lorsqu'il faisait des conneries dont il n'arrivait pas à se sortir. Mais un accord tacite avait été passé du moment où ils étaient devenus amis : pas de questions, rien de trop personnel. Noah ne savait même pas pour le père de Caleb. Et là, il piétinait peut être un accord qui leur avait jusqu'à maintenant permis d'être amis, sans préjugés, sans embrouilles, sans trop d'implication émotionnelle.
 

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