we'll cross that bridge when we get there (perry)

C’est peut-être leur amitié et leur coloc qui leur porte la poisse en amour, ou c’est simplement qu’ils se sont retrouvés tous les quatre à bien s’entendre parce que question amour, ils n’ont jamais été simple à gérer. La preuve, malgré leurs nombreuses années de colocation, aucun n’est parti s’installer durablement avec leur amoureux.se. Perry sent bien que son ami doute de sa décision, que sa vie amoureuse passer ne l’encourage pas forcément à lâcher le 17 qui a toujours été là pour une histoire qu’il espère durable mais dont il n’a aucune certitude. Perry apprécie beaucoup Pippa et il pense que son coloc a peut-être trouvé la bonne (même si quand il était avec Freja c’était quand même plus simple, au moins la question de vivre ensemble se posait pas). « J’pense que l’amitié ça dure plus que l’amour, faudrait plutôt qu’on vive avec ses amis. Mais bon quand on a des enfants ça peut être galère, c’est clair. » Parce que s’il n’y avait pas eu Alizée, le départ de Concho n’aurait peut-être pas été une question, lui et Pippa ayant l’air de bien vivre le fait de vivre chacun de leur côté, enfin c’est ce que Perry imagine. Même si le jeune homme n’a pas envie de voir son ami partir, il ne peut pas non plus le faire flipper sur le fait que s’il part, il ne pourra jamais revenir, parce que c’est faux. « Bon déjà j’espère qu’avec Pippa ça va durer quand même. Mais si jamais tu veux revenir y’aura toujours une place pour toi, fin on te laissera pas à la porte. » C’est un peu accord tacite entre eux, ils auront toujours leur place les uns avec les autres. « Mais tu sais, on vieillit tous un peu, grand malheur de ma vie, on a un peu notre vie et tout et j’me dis qu’on pourrait faire évoluer le 17 pour qu’on ait tous un peu plus genre...d’intimité, mais toujours en étant ensemble. Parce que bon, cet appart j’y vis depuis que je suis à Bowen mais c’qui fait le 17, c’est nous plus que le lieu. » Il a cette idée d’un autre endroit depuis un moment et le départ, potentiel, de Concho, sera peut-être le déclencheur pour entamer une transition dans leur colocation.

C’est vrai qu’au fond, c’est peut-être nous quatre qui étions instables et dysfonctionnels en amour, alors on s’était bien trouvés en amitié. Prenons juste Perry, il avait beau être en couple, il avait mis plus d’un an à nous présenter officiellement son copain. Il ne quitterait pas la colocation de si tôt, à mon avis. Et prenons moi, qui avais une fille de six mois avec ma petite amie, et j’hésitais encore à emménager avec elle, comme un con. Je connaissais peu de personnes ayant cette réticence face à l’engagement. Je ne pouvais pas expliquer l’attitude de Perry, mais pour ce qui était de mon comportement, c’est que j’avais trop souvent été déçu, en amour. Je m’attendais maintenant au pire, plutôt que d’avoir espoir pour l’avenir. « Tu m’aides vraiment pas en fait, là, bro. » Je souris/grimaçai en secouant la tête. « Tu penses qu’aucun amour ne peut durer ? Parce que, j’me dis, Pippa et moi on est quand même des meilleurs amis, à la base. Depuis super longtemps. L’amour va pas forcément passer par-dessus l’amitié qu’on a. » En tout cas, j’espérais que non. La preuve que l’amour ne piétinait pas l’amitié : Freja et moi avions pu retrouver notre complicité amicale d’avant, même s’il y aurait toujours un petit truc spécial de plus, on savait l’un et l’autre que c’était terminé. J’espérais juste qu’on pouvait aussi être de meilleurs amis et des amoureux tout ça en même temps. Je n’en doutais pas vraiment. Une histoire d’amour sans amitié entre les deux protagonistes, ça me paraissait difficile, et terne. Il n’y avait pas que la passion et l’attirance physique, il y avait les affinités et les discussions, qui étaient importantes pour moi. « Il va falloir upgrader le canapé-lit, alors, si jamais c’est là que j’dois finir. Il est vraiment pas si confo que ça. » J’écoutai attentivement Perry, c’était beau ce qu’il disait, que le #17 c’était nous plus que le lieu. Je ne savais pas trop ce qu’il avait en tête. Racheter l’entièreté du building pour que chaque personne ait son appartement mais qu’on vive quand même tous sous le même toit, en quelque sorte ? Est-ce que Perry était aussi riche que ça ? Sûrement. Quelle question. « Faire “évoluer” le #17 ? Qu’est-ce que tu veux dire ? T’as une idée en tête ? » Perry avait toujours une idée en tête. Pas toujours très réalisable ou raisonnable, d’ailleurs.

A la base Concho s'imaginait sans doute que la nouvelle de son départ serait une formalité, une annonce un peu dure à passer mais qu'ensuite tout irait sans encombre. Sauf que Perry n'a pas envie d'accepter l'annonce sans évaluer toutes les autres options et sans s'assurer que c'est bien ce dont son ami veut, ce qui ne semble pas être le cas à 100%. Il n'est pas du genre très optimiste sur l'amour, contrairement à beaucoup de monde, il n'a jamais cherché de relation stable dans sa vie, jamais cherché à se mettre en couple, à vouloir être amoureux, c'est bien parce que Jackson a été persévérant, et un petit coup de pouce du destin, qu'ils sont à présent en couple. Et même maintenant que lui aussi a pu expérimenter l'amour amoureux, l'amitié se place au même niveau voir plus haut pour lui. Ses amis c'est sa base avec ses enfants, il peut compter sur eux peu importe ce qu'il se passe tout comme ils peuvent compter sur lui. Alors forcément il préférerait que Concho reste au 17 plutôt qu'il aille s'installer avec Pippa. « Nan ça peut durer mais j'pense que c'est plus instable que l'amitié en vrai. » Pour lui il y a plus de choses qui peuvent mettre fin à une relation amoureuse qu'à une amitié mais bon il n'est pas le meilleur pour juger vu qu'il a beaucoup plus connu l'un que l'autre. Et il n'a pas envie de dire à Concho que sa relation avec Pippa est vouée à l'échec parce qu'il veut le bonheur de son ami, ce que sa relation semble lui apporter. « Sinon j'ai un grand lit tu sais. » répondit-il à propos du confort du canapé lit, mais ils pourront en racheter un évidemment. Ça le fait toujours beaucoup rire les petits sous-entendus qu'il peut lâcher même si, si besoin, il pourrait tout à fait partager son lit avec Concho sans lui sauter dessus, il sait, un minimum, se tenir. Sentant l'occasion de parler d'une idée qu'il a en tête depuis un moment, Perry évoque une possible évolution du 17 pour quelque chose qui leur correspond mieux. « J'en ai parlé avec Tahl’ y'a un moment mais genre la piscine c'est vraiment un truc qui manque et du coup on s'imaginait vivre ensemble ailleurs. Et je me dis bah pourquoi pas, une huge maison ça doit se trouver à Bowen, faudrait peut-être faire quelques travaux mais je me dis qu'on pourrait avoir chacun un endroit vraiment à nous mais vivre toujours ensemble. » Ils ont l'avantage qu'avec les finances de Perry, l'argent n'est pas une limite, ils peuvent, presque, imaginer leurs rêves les plus fous.

Il avait sans doute raison, Perry, en tout cas de manière générale. Après, plusieurs couples vivaient leur petite vie avec leur petite famille en se fermant un peu au reste du monde. Les amis qu’on croyait pour toujours prennent finalement une seconde place, puis une troisième place. On se voit deux ou trois fois par année tout au plus. C’était peut-être stable, comme fonctionnement, mais ça ne permettait que de prendre des nouvelles de gens qu’on ne connaissait plus si bien que ça. Je n’avais définitivement pas envie que ça devienne comme ça avec Perry, Tahlia et Freja. Mais je n’avais pas non plus envie de débuter ma vie commune avec Pippa à reculons, avec un pied toujours dans le cadre de porte, prêt à fuir. Je pris une grande inspiration, avant de tout relâcher dans un soupir. « Mouais. On verra bien. » J’avais envie d’y croire, malgré mes réticences, malgré mes doutes. De toute façon, je savais que je n’avais pas trop le choix de faire ce pas-là vers l’avant. Pippa n’endurerait pas éternellement cette situation de vie bien peu optimale. Si je frappais un mur, alors j’allais le frapper, et le canapé-lit du #17 m’attendrait. Ou le grand lit de Perry, selon sa suggestion. Je souris en secouant la tête. « Si j’t’ai toujours dit non à toi, t’imagines pas que j’vais dire oui à un threesome avec Jackson et toi. C’est pas une meilleure offre. » Il manquait un peu de boobies dans la proposition. Pis, mon ménage à trois, je l’avais déjà eu, avec Freja et Alba. Je préférais garder ce souvenir-là plutôt que de le gâcher avec de nouvelles images impliquant Perry. Si son offre ne m’intéressa donc pas, son idée pour l’avenir de la colocation du #17, elle, m’intéressait. Évidemment, Perry voyait en grand, avec des plans que seul lui pourrait se permettre. Avec toutes nos familles, ça nous prendrait une maison avec au moins dix à douze chambres, pour quand les enfants grandiraient. Et ça … « Ah bah écoute, justement je regarde un peu le marché autour actuellement, et j’ai exactement ce qu’il nous faut. Par contre, c’est sur Hamilton Island alors il faudrait déménager un peu plus loin mais rendu là, on achète l'île, hein. » Je sortis mon téléphone et je fouillai un moment pour retrouver cette annonce hallucinante que j’avais vue passer. C’est ça le problème de regarder un peu le marché, c’est qu’après ça, mes réseaux sociaux étaient bombardés de publicités d’agences immobilières qui mettaient de l’avant leurs grosses baraques. « Ah, voilà ! Regarde. Onze chambres ! C’est parfait. » Lançais-je, sarcastique, parce que bon perosnne sauf lui n'avait les moyens. Voir juste ici pour la superbe future demeure des colocataires du #17. Le hic ? Elle était affichée à dix sept millions et demi. Comme toutes les demeures qui passeraient, pour concrétiser ce “petit” rêve. Non mais, parfois, pour Perry, sky was the limit, mais on a pas tous le même ciel …

Les choses ont l’air de bien de se passer pour l’instant entre Pippa et Concho, comme il l’a dit, ils sont amis depuis longtemps tous les deux ce qui joue forcément. Mais bon, il était aussi ami avec Freja et pourtant. L’emménagement ensemble peut faire changer pas mal de choses aussi mais Perry n’a pas envie de faire plus flipper son ami, même s’il pourrait utiliser tous ces arguments pour le convaincre un peu plus de rester au 17. Dans tous les cas, s’il part mais qu’il souhaite revenir plus tard, ils s’arrangeront pour lui trouver une place. De toute façon, si sa chambre se libère, elle servira probablement à un des enfants, pas question de le remplacer en temps que colocataire. De toute façon toutes leurs tentatives se sont soldées par des échecs, à croire qu’il y a une sorte de force mystique qui les force à rester tous les quatre ensemble, out tout simplement parce qu’ils se connaissent trop pour bien intégrer une nouvelle personne à leur colocation. Mais pour épargner à Concho l’inconfort du canapé, Perry lui propose son lit, ce qu’il refuse évidemment parce qu’il y voit tout de suite un sens caché. « Bah tu te trompes, c’est une meilleure offre justement ! Toutes les personnes qui l’ont vécu en sont ressorties très satisfaites. » dit-il comme si le threesome était une sorte d’attraction locale ou de restaurant. Bon, ils n’en ont pas fait tant que ça non plus mais ils ne seraient sûrement pas contre de nouvelles expériences du genre dans le futur. Mais ce plan semble encore plus tomber à l’eau puisque Perry se lance sur l’idée de déménager le 17 dans un autre lieu, plus grand, avec une piscine et plus d’intimité pour tous. Il n’a pas regardé plus que ça les offres mais Concho, lui, semble avoir un truc. Bon ce n’est pas la porte à côté et ça ne serait pas du tout pratique de vivre sur Hamilton Island mais Perry jette tout de même un coup d’oeil à l’offre que lui montre son ami. « Wow, c’est fancy ! » dit-il en ne s’imaginant pas vraiment vivre dans une maison comme celle-là. Il trouve ça trop impersonnel et vide, même si avec de la décoration et de l’aménagement ça peut s’arranger. Pour ce qui est du prix, il ne pourrait pas se permettre de l’acheter sans réfléchir mais il peut trouver les fonds sans trop de difficulté, notamment s’il demande un peu d’aide à son père. « Mais genre y’a trois salons. Qui a besoin de trois salons ? Même dans la maison où j’ai grandi ça faisait pas si huge ! » Et pourtant il a grandi dans une grosse résidence texane avec beaucoup trop de chambres pour le nombre d’occupants des lieux. « En vrai j’pense qu’on pourrait trouver une grosse maison mais qui fasse pas aussi chic, ‘fin j’sais pas p’t’être que vous voulez vivre dans des maisons fancy de stars mais bon. » Lui, ce n’est pas vraiment ce qu’il aime, et oui, Perry n’a pas des goûts de luxe (enfin pas trop). « Tu vois j’me dis genre un hôtel sur le bord de la plage ça pourrait p’t’être être pas mal pour avoir un gros truc, bon faudrait faire des travaux mais on a Freja qui pourrait nous faire des supers plans et tout. » Oui il s’emballe bien sur cette idée. Mais s’ils sont tous partants, il pourra faire quelques recherches pour un nouveau lieu de vie et un 17 2.0.

Je lançai un regard des plus dubitatifs à Perry, ne lâchant qu’un « Hmmm. » pas très convaincu, juste pour dire que je n’avais pas envie de m’obstiner plus longtemps sur ce sujet. Cette idée ne se concrétiserait jamais et il le savait aussi bien que moi. Depuis le temps qu’il me faisait des offres de ce genre, si je l’avais voulu, ça se serait déjà passé. Cependant, je n’étais pas contre l’idée d’avoir une grande maison pour accueillir toutes les familles du #17. C’est juste que c’était pour moi un peu irréaliste, étant donné mon compte en banque. Pour que Head Ahead puisse continuer d’évoluer et d’exister, je n’avais pas un salaire des plus fous. Rien qui puisse me permettre de contribuer à l’achat d’une résidence qui vaudrait aux alentours de quinze millions. Ce ne serait peut-être pas celle à Hamilton Island qui retiendrait l’attention de Perry, mais ça prendrait inévitablement un truc de cette grosseur, s’il voulait que chaque famille ait son intimité. Il ne trouverait pas ça à un prix plus raisonnable. « Ben, tu sais pas, si on a trois grosses réunions de famille en même temps, ça prendrait trois salons pour une même soirée ! » Lançais-je, alors que de ce que je savais, aucun de nous quatre n’avait une grosse famille à ramener. Enfin, à moins que Perry invite toute sa famille du Texas à Bowen, mais comme lui-même ne s’y rendait presque jamais, je doutais qu’il fasse s’envoler tout ce beau monde pour l’Australie, rien que pour passer du temps avec eux. Mais bon, ça pouvait être la famille de nos partenaires, aussi. Les Burnett étaient une armée, quand on regardait ça de façon plus large avec la grande famille. « Généralement une grosse maison avec autant de chambres ça rime forcément avec luxe mais hey, si tu trouves un truc bien grand mais délabré, je suis open. » Je ris. Il proposait un hôtel, lui, rien de moins ! « Un complexe hôtelier, rien de moins ! » M’exclamais-je. Ce n’était pas plus raisonnable que la maison que je lui avais montrée, à mon avis. Mais je connaissais pas le marché immobilier pour les hôtels. Ça ne m’avait jamais traversé l’esprit, pour des raisons évidentes. « J’aurais jamais d’une vie pour te rembourser ça, bro. Mais merci d’essayer de trouver des solutions. On peut voir comment ça se passe, une fois que je serai parti, avant de se lancer dans de telles idées … Peut-être … Peut-être que ce sera moins pire que ce qu’on pense ? »

L’idée de trouver un autre lieu pour vivre, un endroit où ils pourraient tous vivre et avoir un peu plus d’intimité sans être trop loin les uns des autres. Même si Concho ne parle pas de quitter la ville, le fait que sa chambre ne soit plus à quelques pas de celle de Perry, c’est déjà trop pour lui. Il sait, pour avoir un peu regardé les offres par curiosité, que des grandes maisons du genre, ce n’est pas vraiment quelque chose qui existe sur le marché à Bowen. Mais il y a plein d’autres options envisageables, l’argent aidant à se permettre des rêves plus fous. Mais la proposition de maison de son ami ne fit pas trop dans ses plans, il n’imagine pas quelque chose d’aussi fancy et pas un endroit avec trois salons, ou alors ils auraient chacun un petit appartement dans une grande maison. Faudrait qu’il discute d’un possible aménagement avec Freja, c’est elle qui saurait le mieux comment organiser un lieu pour qu’il leur corresponde le plus. « J’vois pas trop comment ça arriverait...et puis on mettrait sûrement tout le monde ensemble. » Tous les quatre ne sont pas les plus proches de leur famille respective, pour diverses raisons, et si jamais ils devaient faire un événement qui tombe le même jour, ils s’accorderaient sûrement pour faire une table géante avec tout le monde et observer leurs familles s’engueuler tout en buvant des coups dans la cuisine. Cette vision là semble bien plus réaliste aux yeux de Perry. « Genre un peu fancy c’est sympa mais là ça fait un peu too much, genre j’aurais peur de laisser une chaussette traîner et que la voix des anciens proprios viennent m’engueuler ! » plaisanta-t-il, lui qui a plutôt tendance à laisser traîner un peu les choses et avec les enfants, leur appartement est vivant (comme les gens disent pour ne pas dire que c’est le gros bordel), il ne s’imagine pas vivre dans une maison aux murs tout blanc avec un sol en marbre, même si ça se change. Avec cette idée de changer de lieu pour leur colocation, Perry en a presque oublié le départ de Concho de leur colocation, le retour à la réalité est dur. « Nan mais vous me rembourserez pas ! J’vais continuer à chercher...mais si j’trouve un truc, tu voudrais bien revenir ? Moi j’sais que ça sera pas moins pire. »

Tout ce beau monde ensemble, les familles des uns et des autres, ça ferait de sacrées soirées. En même temps, on savait très bien comment en “organiser” (sur le fly), de belles soirées mouvementées. Le concept ne plairait peut-être pas à tout le monde, cela dit. Je savais que les Burnett pouvaient être assez fêtards, mais à ce point, avec des gens qu’ils connaissaient à peine ? Je l’ignorais. À force, toutes ces personnes finiraient par se connaître, après tout. Le #17, étendu encore plus loin, plus large, plus fort. « Un magnifique fiasco, ça. » Je souris. L’idée de la maison super fancy ne plaisait pas à Perry et tant mieux, au fond, parce que c’était juste une blague, que je lui montre cette villa. Je ne pourrais jamais me payer ça, et sûrement que Tahlia non plus. Y’aurait que Perry et Freja qui se feraient approuver pour une hypothèque aussi grosse. « Ça dépend c’est qui l’ancien proprio. T’imagines c’est la villa de vacances d’Olivia Newton-John ou de Nicole Kidman ? » J’ignorais si elles avaient pied-à-terre en Australie mais comme elles avaient des origines australiennes, peut-être bien ! Tout ça pour dire qu’être hanté par ces célébrités-là pour des caleçons qui traînent, c’était quand même pas si mal. Malgré ça, je savais fort bien que ce grand plan de Perry, il n’arriverait pas, ou alors pas assez vite. Je déménageais dans quelques semaines. On verrait pour le reste. Plus tard. D’ici-là, peut-être que je me serais fait à une vie de famille, une vie rien que Pippa et moi et les enfants. Peut-être que j’aurais finalement réussi à le laisser derrière, le #17. « On verra, Perry. » Je lui souris, tristement. « On verra. » Répétais-je, avant d’allonger le bras pour lui tapoter l’épaule, avant de remettre ma main sur le volant. « On en r’joue une ? » Ce serait plus facile de se concentrer au jeu, plutôt que de continuer à parler de ça. Ce que j’avais à annoncer était dit.

Une grosse soirée avec plein de gens d’horizons différents ça ne faisait pas peur à Perry. Lui du moment qu’il y a du monde et de quoi s’amuser, tout lui va et il n’est pas le chiant question soirée, il suit le mouvement ou créé le mouvement suivant le mood. Mais effectivement il y a des chances qu’une soirée avec toutes leurs familles respectives et celles de leur +1 (soyons fous !), ça tournerait au drame avant la fin de l’entrée, mais ça serait très divertissant à voir, à part si les pics sont dirigés contre eux. Dans tous les cas, ça n’arrivera pas, tout comme cette maison beaucoup trop fancy et surtout beaucoup trop loin de Bowen pour que ce soit envisageable. « Genre tu fantasmes sur Olivia Newton-john et Nicole Kidman ? » demanda-t-il en riant, se disant que lui s’il devait choisir une célébrité pour l’engueuler parce qu’il laisse traîner ses chaussettes, il choisirait plutôt genre Michael B. Jordan ou Chris Hemsworth, même si c’est assez improbable que le premier ait une maison dans le coin et pour le deuxième, un peu improbable quand même. Ce n’est pas parce que le projet de la maison aux trois salons est abandonné que Perry compte lâcher l’affaire sur un 17 2.0 mais la réponse de Concho n’est pas encourageante, il n’est pas sûr de revenir s’il trouvait un super truc. Mais l’américain ne compte pas lâcher l’affaire si facilement, il est sûr que s’il trouve un truc bien, il saura le convaincre. Cette pensée l’aide à passer un peu la tristesse qu’il ressent toujours, il a un nouveau projet en tête et quand il s’y met il peut être très têtu et ne pas lâcher l’affaire facilement. « Ouais allez. » dit-il même s’il n’a plus trop envie de jouer là, il voudrait plutôt consulter toutes les offres immobilières du coin, faire des devis de construction et revenir dans une semaine avec un projet béton.

fin ?