aura's phone

Livio

Mon amour, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, là...

Quelques minutes plus tard :

Livio

Oh... ok.. tu parles de Giulia... je viens de voir son commentaire

*Appel entrant de Aura . Décroche*
Mon amour... tu ne veux pas attendre que je rentre ?

*soupir*
T'es en colère ? Je t'assure, Aura, c'est ce qu'elle veut. Je... je connais Giulia. Quand elle m'en veut, elle s'en prend à tous...

Je ne joue pas avec tes nerfs !!! C'est juste que je ne sais pas comment aborder la chose, putain...

Je ne pensais pas avoir à parler de ça... *prend une longue inspiration et marque un temps d'arrêt.* Quand je suis arrivé à Bowen, il y a un an, Giulia venait d'apprendre qu'elle était enceinte. Et... notre relation étant ce qu'elle était, on s'est dit que ce n'était pas sain pour un enfant. Elle... elle  a avorté. Et je pense que tout ça, toi, moi, le bébé, ça l'a remué.

*reste complètement bête* T'es sérieuse, là ?
*marque un silence*
Tu vois, c'est pour ce genre de réflexion à la con que je ne voulais rien dire... Je ne prends pas la défense de Giulia, loin de là, elle n'avait pas à faire la gamine en commentant bêtement. Mais là, venant de toi, ça me déçois...

*s'emporte* En gros, je dois te laisser cracher ton venin et dire de telles horreurs, sous prétexte qu'elle a joué à la conne avec toi ? *long soupir* Je peux comprendre que tu la détestes, que cette histoire te blesse. Je peux comprendre que tu sois en colère. J'irai d'ailleurs lui dire deux mots parce qu'elle n'a pas le droit d'agir de la sorte, parce que tu es ma copine et que je me range de ton coté. Mais pour autant, je n'accepte pas que tu te rabaisses à sa façon de faire !

*Il la laisse s'expliquer et comprend que cette histoire la touche énormément en l'entendant renifler. Il se sent encore plus mal* Je sais que nous sommes liés à jamais, j'ai dit que tu étais ma 'copine' en attendant de dire que tu seras bien plus... mais je suis à toi, je fais ma vie avec toi, on va avoir un bébé ensemble. Rien que pour ça, mon passé ne devrait pas te rendre malade. J'ai déjà du mal à dire qu'une femme souffre d'une telle situation, je ne supporterai pas que la femme de ma vie en souffre aussi...

*Il entend son silence et reste muet à son tour, anxieux. Mais en entendant ses mots, un sourire vint s'afficher sur ses lèvres.* Il était temps que je le dise, alors... *Il n'avait pas besoin d'argumenter, pas besoin d'expliquer. Elle était la femme de sa vie, il le savait pleinement. Il se sentit soulagé en comprenant ensuite qu'il n'y avait pas de colère envers lui, lui qui subissait tout autant cette situation.* Pourquoi elle t'atteint alors ?

*Il sent une douce chaleur s'emparer de lui en entendant ces quelques mots.* Moi aussi, je suis fier... et heureux. *C'était bon de faire un tel constat, de se dire qu'il était enfin heureux, qu'il avait aussi le droit au bonheur. Il écouta attentivement sa réponse.* Je pense que c'est une cicatrice qui s'est rouverte et c'était sûrement plus simple de s'attaquer à nous, à notre vie actuelle. Mais je ne veux plus que ça t'atteigne, je n'ai pas envie que tu souffres à cause de mes erreurs...

Je sais, mais ce n'est pas de ça dont je parle. Je veux dire...j'ai été con de faire comme si rien n'était, de croire qu'on se remet facilement d'un avortement, de la croire quand elle me disait que ça allait. Je parle de cette erreur-là et ça, ça t'a affectée dans le sens où elle s'en est pris à nous, à toi. *Il était comme ça, Livio. Il avait eu sa période 'connard' mais au fond, il détestait faire du mal. Nouveau silence*
Elle s'est servie de toi pour m'atteindre, en réalité.   *Tout comme les gars contre qui il s'était battu. Aura etait sa plus grande force mais elle était aussi son point faible, là où il fallait appuyer pour le faire sortir de ses gonds. Il soupire.* Il faut que j'aille lui parler de toute façon, même si je risque de passer un mauvais quart d'heure. *il ponctue sa phrase par un rire forcé, qui tente de dédramatiser le tout* Tu laisses couler, ok ?

Oui, mais même si c'était chaotique entre nous et que la situation n'était pas idéale, j'aurais dû être là. Elle reste l'une de mes plus proches amies. * Il était entouré, Livio. Mais des vrais amis, il en avait peu. Il finit par esquisser un sourire en entendant sa dernière phrase.* Le coup de ventre ne sera pas nécessaire. *Il lâche un léger rire.* Bon, je vais aller arranger ça. On se rejoint à la maison ? Je risque juste d'arriver un peu plus tard, ce soir. J'ai rendez-vous avec un fournisseur.