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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 We need to talk [Blake]

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MessageSujet: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyJeu 6 Jan 2022 - 1:05



We need to talk

Je n'aurais jamais pensé que ce serait aussi difficile de revenir à la maison. J'avais passé deux ans à la fac, à m'éclater, à faire la fête avec mes potes, et voilà que je me retrouvais de nouveau à la maison avec mon père. J'avais perdu l'habitude. Je m'étais fait à l'idée d'avoir mon espace rien qu'à moi, même si la chambre sur le campus était petite. Et puis on était entre étudiants, c'était une sacrée ambiance ! Au final, on n'allait pas beaucoup en cours, mais on faisait beaucoup la fête. Des fêtes mémorables. C'était particulièrement intense à la fac, c'était très différent du lycée, beaucoup plus décadent. Personne ne se jugeait, on était libre d'être qui on voulait et il n'y avait aucune limite. Et on ne se gênait pas pour tomber dans toutes sortes d'excès qui nous mettait la tête à l'envers jusqu'au lendemain. Forcément, avec des nuits aussi agitées, c'était compliqué d'aller en cours après ça. Ça me manquait... C'était comme revenir tout à coup à la réalité après avoir passé deux ans dans un univers magique et utopique.

Cela dit, j'étais ravi de retrouver mon père, c'était cool, mais j'avais envie de retrouver mon indépendance. Bon, j'avais trouvé un job de serveur, c'était déjà ça, mais je ne gagnais pas encore assez d'argent pour déménager. Et puis, il y avait du bon à revenir à la maison. Je ne payais pas de loyer, je n'avais pas besoin de me soucier des factures, je ne m'occupais même pas de mon linge. Ça m'arrangeait. Je n'avais pas hâte de devoir m'occuper de tout ça moi-même. Ça faisait trois semaines que j'étais rentré et ça avait suffit pour que mes potes de l'université m'oublie. Loin des yeux, loin du coeur. Maintenant que je ne faisais plus partie de leur monde, ils ne me contactaient plus. Et moi non plus. Tant pis, ce serait l'occasion de retrouver de vieux amis qui, eux, ne sont pas allés à la fac. J'avais commencé mon boulot de serveur depuis quelques jours, et je trouvais déjà ça barbant. Le point positif, c'est que mes collègues étaient sympas, et qu'à la fermeture on se marrait bien. Le point négatif, c'est que j'avais du mal à supporter les clients désagréables. C'était pas facile de contenir mon impulsivité quand je tombais sur un vieux friqué qui se croyait tout permis et qui me traitait comme de la merde. Mais je m'accrochais et j'allais essayer de rester sur cette voie, même si c'était difficile.

J'ouvris un oeil péniblement et grimaçai quand un rayon du soleil vint m'éblouir. Je m'étais vautré sur mon lit avec mes fringues de la veille tellement j'étais naze à cause du boulot. Je n'avais pas l'habitude. Pourtant je ne dormais pas beaucoup à la fac, mais c'était pas le même genre de fatigue... Je regardai mon téléphone qui affichait 15h33. Bordel... J'étais toujours crevé. Je me sortis péniblement de mon lit. J'observai la porte de la salle de bain, et gnognai. J'irai me doucher plus tard, j'avais besoin d'un café avant tout. Je descendis à la cuisine et trouvai mon père assis, accoudé à la table, lui-même en train de siroter un café. Je frottai mon visage pour essayer de me réveiller et me servis un café serré. J'en bus une gorgée, toujours debout. Si je m'asseyais, j'allais me rendormir à coup sûr. Je posai un regard interrogateur sur mon père qui semblait préoccupé.


- Ça va ? T'as l'air... pensif.
lumos maxima
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyJeu 6 Jan 2022 - 17:55

Le travail, les enfants, essayer de vivre un peu… Il y a tellement de choses à prendre en compte qu’on oublie souvent de s’amuser. On oubli de penser à nous et de s’occuper de la seule personne qui restera, même lorsque plus personne d’autre ne voudra lever les yeux vers nous, C’était dans cette optique que j’étais parti pour Chamonix après Noël et disons que les vacances ne se sont pas du tout passer comme prévu. Déjà, je me suis retrouver avec l’amie de Flore, Tamara, cette femme que j’avais traiter de grosse et avec qui je m’étais battue dans les allées d’épiceries comme un gamin. Puis… Ce qui se passe à Chamonix doit rester à Chamonix je crois.

Puis il y a eu le retour à la réalité, le club qui reprenait à peu près tout mon temps et mon fils qui était revenu à la maison après deux ans à l’université. Je devais me réhabituer à sa présence et à sa nonchalance. Les tâches ménagères ont augmenté de façon exponentielle depuis son retour. Heureusement, j’ai une femme de ménage qui passe chaque semaine pour remettre un peu d’ordre dans ma maison. Je suis content de le revoir et de le savoir près, je me dis qu’ainsi je suis au moins au courant de ses conneries. Est-ce que je suis fâché de le voir suivre la même voie que j’ai emprunté, non, déçu peut-être parce que j’ai toujours espérer ce qu’il y avait de mieux pour eux, j’ai eu de la chance de m’en sortir et de bâtir ce que j’ai aujourd’hui, de pouvoir être stable financièrement et même confortable. J’ai simplement peur, que sa voix ne le mène nulle part et qu’il se prenne un mur en pleine gueule.

Puis ces temps-ci, j’ai tellement de choses en tête, tellement de choses découvertes en si peu de temps. Ça impacte grandement ma vie. Cleo en premier qui m’arrive d’Espagne et dis haut et fort qu’elle est ma fille et que j’ai engrossé sa mère peu avant mon mariage avec Laura. Flore qui débarque en pleur chez moi, hystérique parce qu’on lui a caché toute sa vie qu’en fait c’était moi son père. Je comprends sa douleur, parce que ça me fait mal de savoir qu'on m'a menti à moi aussi tout ce temps. Que mon frère soit stérile c’est une chose, il a droit de m’en vouloir d’avoir couché avec sa femme quand j’avais 19 ans. C’est.. wow… je ne sais plus où me placer. Je prends une gorgée de café et finalement la voix de mon fils me sort de mes songes. Je me retourne lentement vers lui et lui fais un petit sourire sans joie, et j’hoche la tête.

Ça va… J’ai pas mal de choses en tête.

J’observe mon fils et je prends une gorgée de mon café avant de me rendre compte qu’il n’y plus de liquide dans ma tasse. Je me lève pour aller m’en resservir un. Je ne leur ai encore rien dit de toute cette histoire, ni Laura, ni mes enfants ne savent qu’en réalité je suis père quatre fois. Une fois ma tasse bien pleine, je passe à côté de River et je lui fais une tape dans le dos affectueusement. “Il faut que je te parle River ! Viens t’asseoir !
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyJeu 6 Jan 2022 - 19:47



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Je clignai des yeux comme si je doutais qu'ils soient ouverts et avala une gorgée de café. Putain que c'était dur de bosser dans un bar... J'étais pas certain de tenir le rythme très longtemps. Mais je me voyais pas finir sans job, à la maison, dépendant financièrement de mon père. Et puis, ça ne lui plairait probablement pas non plus. Je ne l'imaginais pas me laisser glander toute la journée à la maison sans rien dire. Dommage, je me serais bien laissé vivre, à jouer à des jeux vidéos toute la journée, une main sur la manette, l'autre dans un paquet de chips, et  à passer mes soirées à m'éclater avec mes potes. Si j'avais su, j'aurais essayé de tirer une année de plus à la fac. Mais avec mes notes, ça n'aurait pas été possible de toute façon, même si j'avais réussi à convaincre mes parents de raquer encore un an pour des études inutiles. Il fallait que je me fasse une raison, je devais trouver le moyen de m'assumer financièrement. Et si toutefois j'avais besoin d'un break, je pouvais toujours annoncer à mes darons que j'avais besoin de temps pour trouver ma voie et ainsi me payer une année sabbatique aux frais de la princesse du père ! Surtout qu'avec les clients que je devais supporter au bar, je risquais de péter un câble plus tôt que prévu. Si encore ce boulot me rapportait du blé, mais j'avais même pas de quoi prendre mon propre appart' et assumer tous les coûts de la vie que ça engendrerait. Bref, j'étais encore loin d'acquérir une liberté totale.

Je fixai mon père tandis qu'il m'adressa un petit sourire forcé. Il n'avait pas l'air dans son assiette. Quelque chose le tracassait de toute évidence. J'espérais que ce ne soit pas à cause de moi. Entre son boulot et mon retour à la maison, il devait être crevé. Je savais qu'il était content que je sois là, mais honnêtement, je faisais rien pour l'aider à la maison et j'avais un envahi les lieux sans trop me soucier du chamboulement que ça impliquait pour lui. Heureusement qu'on avait une femme de ménage qui passait régulièrement. Elle, elle devait me détester par contre. Je lui en donnais du boulot ! Rien qu'avec ma chambre, elle devait être obligée de faire des heures sup', je suis sûr... J'espérais pour elle que mon père l'avait augmentée, sinon elle risquait de finir par s'enfuir.


- Ça va… J’ai pas mal de choses en tête.

C'était pas bon signe, il semblait particulièrement préoccupé, ce qui commençait à m'inquiéter. Peut-être qu'il avait des problèmes avec la boîte ? Ou des soucis financiers ? Ou peut-être bien qu'il m'en voulait d'avoir quitté la fac. J'avais pas envie qu'il me sorte le grand couplet du père hyper engagé auprès de ses enfants et qu'il me sorte une idée de projet à la con pour sauver mon avenir. Mais jusque là, c'est vrai qu'il ne m'avait pas tellement emmerdé avec mes choix, même si ce n'était pas ce qu'il avait espéré pour moi.

- Il faut que je te parle River ! Viens t’asseoir ! dit-il en se resservant du café.

Méfiant, je m'assied à table en face de lui. Il était bien sérieux tout à coup... Ça ne me rassurait pas. Je ne savais pas ce qu'il allait m'annoncer, mais ça n'avait pas l'air gai. Il resta là quelques secondes à loucher sur son café, faisant durer le suspense. Ce silence me sembla durer une éternité alors, impatient, je me permis d'insister pour qu'il crache le morceau.

- Bon, alors ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais un peu flipper, là...
lumos maxima
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyJeu 6 Jan 2022 - 22:29

Ça allait être compliqué, je le sentais déjà. Même moi j’avais du mal à accepter la situation actuelle. Comment on fait pour apprendre à nos enfants que leur père avait été assez trou de cul pour coucher avec leur tante et que voilà, il avait une demi-soeur. Et non seulement ça, mais ce même père avait refait la même chose la veille de son mariage avec Laura et là aussi il avait scoré, parce que Cléo s’était pointé devant lui du haut de ses vingt-trois ans. Bordel de merde. C’est ridicule, jamais je n’aurais pu croire que ce genre d’histoire rocambolesque soit possible, avant que ça ne m’arrive en pleine gueule. En plus, j’ai les preuves des tests d’ADN qui prouve bel et bien ma paternité. C’est une bombe et j’ai peur des répercussions.

Je me lève et j’essaie de trouver les mots en me resservant un café. River qui passe plus de temps ici, je ne peux pas continuer de lui cacher ça éternellement, surtout que je parle de plus en plus à sa cous… demi-sœur. Il faut que je me le rentre en tête, Flore est ma fille. Bon sang, je retourne m’asseoir à la table en l’invitant à faire de même. Pourtant, je me perds à nouveau dans mes pensées. Il va m’en vouloir non ? J’ai pas envie qu’il m’en veuille, même si c’est inévitable ? Je sors de mon semi-coma quand River m’incite à lui parler. Je prends une inspiration et lève le regard vers lui qui est face à moi.

Tu sais que je n’ai pas toujours été quelqu’un de très recommandable… Enfin surtout par le passé…

Eh lala, ça ne commençait déjà pas bien toute cette histoire là. Est-ce que j’ai honte d’avoir fait ça ? Non, parce que clairement que ma belle-soeur était canon… et ça n’avait pas semblé la déranger que le petit frère de son mari ait des vues sur elle. M’enfin bref…. Ce n'est pas le temps de revisiter ce que j’ai fait dans la chambre à coucher de mon frère durant mon passage à Sydney !

Ouais… Bon ce n’est pas pour te dire tout ce que j’ai fait ou pour te mettre en garde de quoi que ce soit. En fait, ça n'a même pas rapport avec ça. Tu te souviens de Flore ta cousine non… tu sais petite blonde…

Hey merde, je ne sais plus parler et ça devient plus ridicule que d’autre chose. Purée que je suis pas doué pour parler de ce genre de chose moi. Pourquoi ça me tombe dessus ? Comme on dit crache en l’air et tasse toi vite parce que sinon ça te revient dans le front !

Floren’estpastacousinemaistasoeur…..
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyJeu 6 Jan 2022 - 23:11



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Il avait l'air nerveux. Et il mettait trois plombes à me répondre. Je continuais de boire mon café, attendant qu'il se décide enfin à parler. Bon sang, qu'est-ce qui pouvait le stresser comme ça ? Du coup, je stressais aussi. Je n'aimais pas ce genre de conversations profondes où on se disait les choses sérieusement. Je ne savais pas encore de quoi il voulait me parler mais j'avais déjà hâte d'en finir.

- Tu sais que je n’ai pas toujours été quelqu’un de très recommandable… Enfin surtout par le passé…

Hein, quoi ? Oui, bon, c'était pas nouveau, mais déjà je savais qu'il ne s'agissait pas de moi. Je me sentais soulagé. De toute évidence, c'était lui qui avait quelque chose à se reprocher. Et vu son état de nervosité, il redoutait ma réaction. Je le fixais alors d'un air surpris, il avait toute mon attention, ce qui n'arrivait pas souvent.

- Ouais… Bon ce n’est pas pour te dire tout ce que j’ai fait ou pour te mettre en garde de quoi que ce soit. En fait, ça n'a même pas rapport avec ça. Tu te souviens de Flore ta cousine non… tu sais petite blonde…

Mais qu'est-ce qu'il baragouinait ? Je ne comprenais rien à ce qu'il disait. Où voulait-il en venir ? Ma cousine, Flore, oui, je me souvenais d'elle. On s'était déjà vu, pas souvent, mais on s'entendait bien.

- Ouais... répondis-je en attendant impatiemment la suite.

- Floren’estpastacousinemaistasoeur…..

J'ouvris de grands yeux ronds, manquant de m'étouffer avec ma gorgée de café. Il avait marmonné dans sa barbe mais j'avais bien compris chaque mot. Du moins, je crois. Je haussai un sourcil, pas certain de ce que j'avais entendu. J'avais du mal comprendre. Pourtant non, c'était très clair.

- Attends, quoi ? Ma sœur ? Tu veux dire que... Du coup, c'est... c'est pas ma cousine mais ma sœur ? Qu'est-ce que tu racontes ? Comment ? Je comprends pas... Tu débloques, ou quoi ? T'as mis quoi dans ton café, putain ?!

Voilà que moi aussi je me perdais dans mes mots. Je ne savais pas quoi dire, j'avais besoin d'explications. J'avais des questions, tellement de questions que je ne savais pas par où commencer. Bordel, c'était quoi cette histoire ? J'avais une autre sœur ? Je me levais, hésitant. J'ouvris la bouche mais rien ne sortit. Je me rassis en plissant les yeux, tentant de comprendre les conneries que mon père venait de me balancer mais le choc était intense, ça m'avait frappé comme un coup de massue sur la tronche. Je me levai à nouveau et posai ma tasse de café sur l'îlot central avant de me retourner vers mon père.

- Tu déconnes ? C'est une blague en fait ? J'ai une autre sœur ? Et c'était sensé être ma cousine... T'en es sûr ? Et depuis quand tu le sais ? Pourquoi tu me le dis que maintenant ? l'assommai-je de questions, agitant les bras d'agacement.

Je savais qu'il trainait derrière lui de lourds bagages de Don Juan. Il avait trompé ma mère et j'avais eu tout le loisir, au cours de ma vie, de me rendre compte que mon père était un grand séducteur. Ok, je n'avais jamais eu de problèmes avec ça. Enfin, sauf quand il avait trompé ma mère, ça, je n'avais pas apprécié. Mais malgré ma rancœur, on avait réussi à dépasser tout ça. Et puis, c'était y a longtemps. Mais cette bombe qu'il venait de larguer, je ne savais pas quoi en faire. Mon père, c'était mon père. Il avait deux enfants, moi et ma sœur, et c'est tout. C'était comme ça que ça avait toujours été et voilà qu'il m'annonçait que j'avais une autre sœur ? Non, pas question. J'avais pas envie que notre schéma familial change. On était bien comme ça, j'avais pas besoin d'une autre sœur ! J'avais du mal à réfléchir tant cette nouvelle me clouait sur place, mais je me rendis compte que si Flore était ma sœur, ça voulait dire que mon père s'était tapé ma tante. C'était moche putain...


- Ça veut dire que... Sérieux ? Tu t'es tapé la femme de ton propre frère ? J'y crois pas... Tu pouvais pas te trouver une nana célibataire ? Ou au moins une qui n'aurait pas été mariée avec ton frère ? Ça m'aurait évité de jouer au puzzle avec mon arbre généalogique !

Je voyais bien qu'il était mal, mais j'étais énervé, c'était comme ça, je n'arrivais pas à contenir ma colère. Non comptant d'avoir fait un truc aussi dégueulasse et de m'obliger à avoir une sœur de plus, je me sentais mis à l'écart. Je ne savais pas depuis combien de temps il était au courant, mais je n'aimais pas que mon père ait des secrets pour moi. Même si moi-même je ne lui racontais pas tout. J'étais de mauvaise foi, oui, parfaitement, mais j'assumais totalement. Je ne voulais pas que mon père me cache des choses, c'était comme ça, point.
lumos maxima
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyJeu 6 Jan 2022 - 23:41

Ça y’est, la bombe était lancée, il suffisait de voir le nombre de dégâts que celle-ci allait causer et puis, ce n’était qu’une partie de l’iceberg en vrai ! Je n’aimais déjà pas parler de ce genre de choses, de mon passé, du nombre de femmes que j’ai pu avoir dans mon pieux que ce soit avant-hors ou après mariage, ce n’est pas le genre de conversation qu’on est supposé tenir avec son gamin. Peu importe l’âge qu’il peut avoir ou même ce qu’il fait lui-même de sa vie. Mon fils me ressemble tellement que je ne serais pas surpris que la liste de ses conquêtes soit équivalente à la mienne un jour ou l’autre. Sauf que j’espère qu’il sera quand même plus responsable que moi sur l’achat de préservatif, parce qu’il faut croire que j’ai pas planifié ça tellement souvent dans mon budget. J’ai de la chance si je m’en tire seulement avec quatre enfants…

La tête entre les mains, comme si je n’assume pas ce que je dis, j’attends… Il y eut d'abord le silence… Puis, la réalisation. Je lève la tête quand il commence à poser plusieurs questions, je le comprends, j’ai ressenti cette même hébétude lorsque je l’ai appris. “Rien encore… ” Il se lève et va poser sa tasse sur le comptoir, c’est clair, il ne prend pas bien la nouvelle et en plus je n’ai pas encore parler de Cleo, ce ne sera pas beau quand je lui en parlerai.

Je le sais depuis quelques semaines seulement. Est-ce que je peux prendre le temps de digérer aussi que finalement ma nièce n’est pas ma nièce ? Tu vois on m’a menti aussi River. La vie c’est pas toujours comme on pense !  Flore a trouvé le test de paternité et est venue me voir. Donc oui, j’en suis sûr !

Non, mais je me sens déjà assez mal comme ça pour pas qu’on m’en rajoute une couche. Je me lève rageusement pour aller chercher mon paquet de clopes. Je m’en allume une et laisse tomber le paquet sur la table. On m’a menti pendant vingt-cinq ans, vingt-cinq putain d’année et il m’en veut parce que j’ai pas accouru pour lui dire dès que je l’ai su ? Il faut qu’il se calme parce que… Je respire lourdement alors qu’il continue d’en rajouter une couche. Bon matin chez les Morgan, même si c’est en pleine après-midi et que le soleil est encore haut dans le ciel.

River arrête bon sang, comment veux- tu que je te réponde avec ta diarrhée verbale. Une question à la fois ! Oui j’ai couché avec la femme de mon frère, j’avais 19 ans. Putain, vient pas me dire que t’as jamais couché avec une fille qui était en couple ! Désolé de devoir te compliquer la tâche avec ton arbre généalogique. Pas de ma faute si mon frère avait caché à sa femme qu’il était stérile !

Je tire une taffe sur ma clope et va chercher la bouteille de rhum et j’en verse dans ma tasse de café pour aider à supporter la suite de la conversation. Je prends une longue gorgée en le regardant dans les yeux. “ Juste comme ça, pour que tu le saches au passage. Si tu croises une fille qui s’appelle Cleo et qui a un fort accent espagnol. Couche pas avec, elle a beau être canon, mais ça serait TRÈS sale. Si tu vois ce que je veux dire ! ” C’est peut-être pas le meilleur moyen pour faire passer la pilule, mais la manière douce semble pas mieux marcher !
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyVen 7 Jan 2022 - 0:38



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Visiblement tout aussi en colère de me faire découvrir l'ignoble vérité que moi de l'encaisser, mon père se leva pour aller chercher son paquet de clopes. Je me demandais s'il s'était rendu compte que lui en piquais sans arrêt. C'est que ça coûtait cher, et même si je ne payais pas de loyer, mon salaire partait très vite, dans tout un tas de conneries futiles, et surtout en soirée. S'amuser, c'était un loisir qui te fumait le porte-feuille jusqu'au dernier billet. Du coup, j'étais pas à une clope volée près. Je pris son paquet qu'il venait de poser sur la table et en allumai une aussi.

- Je le sais depuis quelques semaines seulement. Est-ce que je peux prendre le temps de digérer aussi que finalement ma nièce n’est pas ma nièce ? Tu vois on m’a menti aussi River. La vie c’est pas toujours comme on pense !  Flore a trouvé le test de paternité et est venue me voir. Donc oui, j’en suis sûr !

Putain, des semaines ? Il se foutait de ma gueule ? J'étais rentré moi aussi depuis des semaines, il aurait pu me le dire bien avant. Je lui en voulais d'avoir gardé ça pour lui pendant tout ce temps.

- Quelques semaines seulement ? répétai-je en l'imitant grossièrement en me moquant de son air presque désinvolte.

Il m'avait dit ça d'une façon qui m'agaçait, comme si c'était pas si grave. J'encaissais pas la nouvelle, là. Et encore moins la façon qu'il avait de me l'annoncer. C'était presque du genre "je te le dis parce que je veux bien, mais j'étais pas obligé, après tout, c'est pas tes affaires". C'est comme ça que je le voyais. Il me faisait cet horrible aveux, et moi j'avais pas le droit de péter un câble ? Je trouvais ma réaction tout à fait légitime, même si ça ne lui plaisait pas...


- On t'a menti, hein ? C'est un peu facile, tu trouves pas ? Tu te décharges de tes responsabilités comme si c'était pas de ta faute !

Wow, je venais de lui parler de responsabilités ? Moi ? J'étais trop de mauvaise foi, mais la colère parlait à ma place. Et puis merde, je lui en voulais trop là tout de suite pour dire des choses sensées.

- River arrête bon sang, comment veux- tu que je te réponde avec ta diarrhée verbale. Une question à la fois ! Oui j’ai couché avec la femme de mon frère, j’avais 19 ans. Putain, vient pas me dire que t’as jamais couché avec une fille qui était en couple ! Désolé de devoir te compliquer la tâche avec ton arbre généalogique. Pas de ma faute si mon frère avait caché à sa femme qu’il était stérile !

"Pas de ma faute", qu'il disait. On dirait moi. C'était un peu ma phrase fétiche, "c'est pas de ma faute". J'arrivais pas à croire qu'il me la piquait pour justifier ses conneries ! Et en plus il s'énervait, alors que c'était moi qui avait gagné le droit d'être en colère dans cette histoire ! Je le trouvais un peu égoïste sur le moment. Il n'avait pas l'air de prendre en compte ce que ça me faisait d'apprendre tout ça.

- Oui, peut-être que je me suis déjà tapé des nanas pas dispo, mais je leur ai pas fait de bâtard, moi !

Ok, c'était violent. Peut-être que je devais calmer mes ardeurs et le ménager un peu. mais j'en avais pas envie. Il ne me ménageait pas lui non plus, après tout. C'était le retour de manivelle !

- Ouais donc, c'est la faute de ton frère au final. Il avait qu'à le dire qu'il tirait à blanc, on en serait pas là ! ajoutai-je en tirant nerveusement sur ma clope.

Je m'agitais dans tous les sens, faisant les cent pas, agacé comme jamais, tandis que mon père allait se servir du rhum. Il était épique ce retour à la maison. je ne m'attendais pas à trouver autant de cadavres dans les placards !


- Juste comme ça, pour que tu le saches au passage. Si tu croises une fille qui s’appelle Cleo et qui a un fort accent espagnol. Couche pas avec, elle a beau être canon, mais ça serait TRÈS sale. Si tu vois ce que je veux dire !

Là, il me flinguait sur place. Je me figeai lorsque je compris le sous-entendu qui manquait cruellement de tact à mon goût. Putain, il savait pas y mettre les formes. Comme moi, vous me direz. Mais ça me plaisait pas ! Je voulais pourvoir péter un câble sans que lui s'y mette aussi. je voulais qu'il se taise et qu'il me laisse extérioriser ma rage tranquille. J'avais le droit après tout ce qu'il venait de me balancer.

- Quoi, y en a une autre ?

Si j'avais encore eu ma tasse à la main, je crois que je l'aurais laissé tombée par terre à cause du choc de cette dernière révélation. Mais ça n'aurait pas fait autant de perte et de fracas que cette discussion trop animée à mon goût.

- Tu te fous de ma gueule ? J'ai deux autres sœurs en tout ?!

Je portai mes mains à mes tempes comme si je voulais me convaincre que c'était un cauchemar et que j'allais me réveiller. Mais non, c'était bien réel. Je pouvais peut-être ma taper la tête contre un mur pour m'en assurer.

- Elle aussi, elle est issue d'une coucherie avec une nana de ton frère ? Tu fais un complexe ou quoi ? Tu veux toutes les lui piquer ? C'est un putain de jeu en fait ?!

Il me fallait un verre aussi. J'attrapai la bouteille de rhum que mon père avait sorti quelques minutes plus tôt et j'en versai directement dans mon café. Le combo alcool plus caféine allait peut-être me faire oublier cette conversation éreintante. Énervé, j'ouvris un tiroir de la cuisine et saisis un bloc de papier et un crayon. Je le posai violemment sur la table en regardant mon père.

- Tiens ! Tu sais quoi ? T'as qu'à me faire une liste de tous mes frères et sœurs, comme ça j'aurai plus de surprises ! Ou non, attends, j'ai mieux !

Je partis dans le salon pour revenir quelques secondes plus tard avec un annuaire entre les mains. Ça existait encore cette chose ? Je le lui mis entre les mains, sans retenir mon agressivité.

- Voilà ! T'as qu'à rayer les noms des gens qui ne sont PAS mes frères ou mes sœurs ! Ça ira plus vite !

Je retournai dans la cuisine pour récupérer ma tasse de café-rhum et la vidai d'une traite avant de me resservir. Cette journée s'annonçait vraiment merdique. Je me demandais si ma mère était au courant. Je n'avais qu'une envie, c'était l'appeler pour l'incendier elle aussi. C'était ridicule, vu qu'elle n'y était pour rien, mais j'avais besoin de décharger ma colère sur le monde entier.
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyVen 7 Jan 2022 - 3:37

Ma cigarette se consume rapidement vu le nombre de fois que j’en prend des taffes. Je le laisse se servir dans mon paquet de clope, comme trop souvent d’ailleurs, je ne lui en ai jamais parlé, mais il va falloir que ce manège cesse un jour je ne pourrais pas continuer de le faire vivre indéfiniment, à son âge, j’avais quitté le foyer familial depuis longtemps déjà et je travaillais comme un dingue. Je crois que ce n’est pas le moment par contre pour entrer dans ce genre de discussion, pas avec ce que je lui apprends. Putain, c’est compliquer de devoir dire ce genre de chose. C’était déjà une claque sur la gueule de l’apprendre en voyant des mots sur un morceau de papier. “père biologique…. “ Deux fois plutôt qu’une, on m’avait volé des moments de vies, je n’ai jamais connu mes filles comme je l’ai connu lui ou sa jeune soeur, je n’ai pas pu leur donner à elles ce que je leur ai donné .

Oui quelques semaines River, oui j’ai attendu. Ça a l'air de te faire bien chier que j’ai pris le temps de digérer le fait que j’ai jamais eu la chance de connaître ma fille comme j’aurais dû la connaître ? Tu es arrivé depuis trois semaines et j’étais pas là pendant une semaine.

Bon sang, je sens l’émotion qui remonte, j’en veux à mon frère d’avoir fait subir tout ça à Flore, cette jeune fille si douce. Sous le joug d’un père contrôlant et narcissique, qui n’a jamais pensé qu'à une chose, son fucking prestige. Je secoue la tête, quand il parle de responsabilité et je laisse échapper un petit rire amer. J’ai toujours pris mes responsabilités et assumé mes actes. J’ai toujours été capable d’avouer quand j’avais fait quelque chose de croche. Laura a toujours su ce que je faisais, même si je ne lui disais pas directement, elle n’est pas conne. Mais Flore date d’avant Laura, Cleo aussi, même si j’étais sur le point de me marier pour celle-ci.

Pardon ? Est-ce que j’avais bien entendu ce qu’il venait de me dire ? Flore une bâtarde ? “Je t’interdis de traiter Flore de bâtarde. ” Le regard noir, j’éteins ma clope dans le cendrier qui était sur la table. “S’il elle l’avait su avant on serait pas ici à discuter au sujet de ma paternité je te signale.

Pendant que j’ajoute du rhum à mon café, je lui balance la nouvelle d’une deuxième soeur. Comme c’est excitant tout ça. Bordel de merde, j’aurais mieux fait de rester coucher dans mon lit ou tout simplement ne pas ouvrir la discussion. Mais comme on y est, tournons le fer dans la plaie. Allons-y, poussons le bouchon encore plus loin. Je hausse les épaules et lève ma tasse dans sa direction avant de prendre une gorgée de mon café. C’était peut-être pas une bonne idée de le dire de même, mais rendu là hein, est-ce qu’il y a vraiment une bonne manière d’apprendre à mon fils qu’il a trois sœurs en tout et non juste une ?

Est-ce que j’ai l’air de me foutre de ta gueule ?

Bordel, de putain de merde… C’est pas une si mauvaise idée de boire si tôt. Je remets du rhum dans ma tasse, histoire de prendre un max d’alcool pour faire passer ce mauvais moment. “Non, elle sort de mes couilles directement dans le ventre d’une lesbienne qui voulait un bébé et qui est retourné en espagne avec sa femme. Ah pis oui, j’ai le test de paternité pour le prouver. ” Fuck, c’est pas bien sorti tout ça.

Je pouvais comprendre sa réaction, mais je n’avais tellement pas la tête à ça. J’avais été aussi fâché que lui quand je l’ai appris et probablement encore plus démoli. Mais sa place, il ne la perdra jamais. C’est lui que j’ai élever depuis son plus jeune âge, c’est mon fils putain et je l’aime comme je n’ai jamais aimé personne dans toute ma putain de vie. Je le laisse faire, sortir le bloc note puis disparaître au salon, revenir avec l’annuaire et me le foutre dans les bras.

Je le laisse tomber sur la table avec un bruit sourd. “Arrête putain, j’ai pas peupler le monde entier non plus ! Merde River. T’as le droit d’être fâché et de m’en vouloir. Mais avec tout ce que j’ai fait pour ta petite personne je demande un peu de considération, combien de fois je t’ai sauvé le cul ? Combien de fois J’AI payé pour tes erreurs à toi ? Est-ce que tu peux au moins essayé de comprendre que c’était pas le genre de chose que je croyais qui arriverais ? Tu penses pas que j’aurais agi différemment avoir su ? J’ai déjà eu ton âge et j’espère juste que tu vas être assez brillant pour pas faire la même chose que moi. Parce que regarde qu’est-ce que ça fait aujourd’hui !

Je vais prendre ma tasse et vide ce qui reste dedans. Je soupire et vais prendre du rhum que je vide dans la tasse. Je me sens bouillir par en dedans, mais ça ne donnera rien de bon.
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyVen 7 Jan 2022 - 12:51



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Je dévisageais mon père tandis que sa clope faisait les frais de sa rage. Il s'énervait juste parce moi je m'énervais ? Sérieusement ? A sa place, je l'aurais mis en veilleuse. Il avait vraiment pas de quoi la ramener avec ses histoires d'enfants cachés !

- Oui quelques semaines River, oui j’ai attendu. Ça a l'air de te faire bien chier que j’ai pris le temps de digérer le fait que j’ai jamais eu la chance de connaître ma fille comme j’aurais dû la connaître ? Tu es arrivé depuis trois semaines et j’étais pas là pendant une semaine.

Oui ça me faisait chier ! Il aurait dû m'en parler tout de suite ! Je me fichais bien qu'il ait ressenti le besoin de prendre du temps pour encaisser la nouvelle, qui était apparemment un choc pour lui aussi. mais il en était responsable, de ce choc. il était responsable de cette situation et des répercussions que ça aurait. J'étais pas chaud à l'idée de laisser entrer deux inconnues dans nos vies, et encore moins dans notre famille. Mon père ruminait de surcroit, toutes ces années où il aurait pu connaître ses filles. Et ça me plaisait pas de l'entendre. Ça avait l'air de l'attrister, et moi ça me gonflait qu'il ressente ça. Il nous avait moi et ma sœur, ça suffisait pas ? Je ne répondis rien, dégoûté de ce que j'entendais. Et lorsqu'il se mit à rire pour se moquer de moi évoquant ses responsabilités, mon sang ne fit qu'un tour. Mais je ne pouvais rien répondre, j'aurais été ridicule d'insister sur ce sujet.

- Je t’interdis de traiter Flore de bâtarde. S’il elle l’avait su avant on serait pas ici à discuter au sujet de ma paternité je te signale.

Son regard noir me fit froncer les sourcils. Voilà qu'il me gueulait dessus, il était sérieux ? Je tirais sur ma cigarette tout aussi nerveusement qu'il écrasa la sienne dans le cendrier. "Bâtard" ça voulait surtout dire "enfant illégitime", j'y pouvais rien si c'était pas joli comme mot ! Et puis, s'il ne voulait pas que ça lui pique les oreilles, il n'avait qu'à pas faire des gosses un peu partout !

- T'as rien à m'interdire, je suis majeur je te rappelle !

Aborder le sujet de la deuxième sœur illégitime m'avait fait péter les plombs ! Surtout quand je vis mon père hausser les épaules et me narguer avec sa tasse de rhum. Il me provoquait, sérieux ! Il parlait de tout ça avec une attitude tellement frivole que ça me rendait dingue !

- Est-ce que j’ai l’air de me foutre de ta gueule ?

C'était une vraie question ça ? J'étais pas sûr qu'il ait envie que je lui réponde... Même si franchement, oui, je trouvais qu'il se foutait royalement de ma gueule. Je posai ma tasse dans l'évier, sans ménagement, y noyant ma clope au passage. J'étais tellement énervé que le mélange de rhum et de café me tordait l'estomac. Lui par contre, ça n'avait pas l'air de l’écœurer. Il allait devenir alcoolique maintenant, en plus d'être déjà un Casanova au rabais ?

- Non, elle sort de mes couilles directement dans le ventre d’une lesbienne qui voulait un bébé et qui est retourné en Espagne avec sa femme. Ah pis oui, j’ai le test de paternité pour le prouver.

J'avais l'impression que mes oreilles allaient saigner à force d'entendre toutes ces dingueries qu'il avait faîtes avant même que je ne vienne au monde. J'en revenais pas de le voir s'énerver, ça me paraissait totalement injuste. J'étais tout à fait en droit de l'avoir mauvaise avec ce qu'il venait de me dire !

- Ah, t'as le test de paternité pour le prouver ? Mais c'est que t'as l'air d'en être fier en plus ! Tu sais quoi, on devrait peut-être les accrocher sur le frigo pour que tout le monde en profite, on pourrait même en faire des copies et les offrir à tout la famille dans des jolis petits cadres, comme pour des faire-part de mariage !

On pouvait même organiser un banquet de célébrations avec un putain de buffet ! Il voulait jouer au con ? On serait deux. Je ne voyais pas de raison de ménager ses états d'âmes quand lui, de toute évidence, ne se souciait pas des miens. Bon ok, peut-être bien que j'avais tendance à tout ramener à moi, comme si j'étais le principal concerné dans cette histoire. C'était pas le cas... Mais je crois que c'était surtout pour ça que ça me gonflait. Au final, ça n'avait pas grand chose à voir avec moi, et je n'avais pas envie que mon père ait une autre famille dont je ne ferais pas vraiment partie.

Le coup de l'annuaire ne lui avait pas plut, mais il m'avait cherché ! Et encore, au vu de la situation, je me trouvais plutôt coulant. J'aurais pu lui dire bien pire que ce que je venais de lui sortir.

- Arrête putain, j’ai pas peuplé le monde entier non plus ! Merde River. T’as le droit d’être fâché et de m’en vouloir. Mais avec tout ce que j’ai fait pour ta petite personne je demande un peu de considération, combien de fois je t’ai sauvé le cul ? Combien de fois J’AI payé pour tes erreurs à toi ? Est-ce que tu peux au moins essayé de comprendre que c’était pas le genre de chose que je croyais qui arriverait ? Tu penses pas que j’aurais agi différemment avoir su ? J’ai déjà eu ton âge et j’espère juste que tu vas être assez brillant pour pas faire la même chose que moi. Parce que regarde qu’est-ce que ça fait aujourd’hui !  

Woaw, j'en revenais pas de qu'il venait de me sortir... Il profitait de la situation pour me faire remarquer que j'étais pas parfait, vraiment ? Comme si c'était le sujet, là tout de suite ? Il voulait de la considération et pourquoi pas de la reconnaissance tant qu'on y est ? Du genre "Merci papa de me pourrir la vie avec tes histoires de cul qui rajoute des frères et sœurs sur la photo de famille !"

- Pourquoi tu parles de ça, sérieux ?! C'est toi qui as déconné, moi j'y suis pour rien ! Tu veux quoi, qu'on compte les points pour savoir qui a le plus merdé dans sa vie ?!

Il abusait trop là... Et si c'était une compétition, il l'aurait remporté haut la main. Avec en prime la médaille d'or des conneries mal anticipées ! Enfin, peut-être pas... C'était surement mieux si on comptait pas les points finalement.

- T'inquiètes pas pour ça, j'ai pas l'intention de faire comme toi ! T'as foutu assez de bordel pour nous deux, je passe mon tour ! criai-je à nouveau en m'adossant au frigo, les bras croisés.

Et voilà qu'il se resservait du rhum ! Avec un peu de chance, ça lui ferait tourner la tête et je pourrais enfin fuir cette conversation... J'avais l'impression qu'on faisait mon procès, comme si ma réaction faisait de moi le pire fils du monde. C'était pourtant lui qui avait des choses à se reprocher, c'était lui qui venait de me faire des aveux dérangeants, et c'était ma vie à moi qui allait en être impactée.


- Vas-y, picole... Mais ça effacera rien ! T'as merdé et c'est toi qui cries sur moi ! T'es gonflé, putain...
lumos maxima
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyVen 7 Jan 2022 - 22:20

Cette histoire commence à vraiment me prendre la tête, il ne semble pas comprendre que si c’est un choc pour lui de l’apprendre maintenant. Que ça m’a fait quelque chose à moi aussi. S’il y a une seule chose dans ma vie qui est certaine, c’est que j’ai toujours aimé mes enfants, j’ai toujours tout donner pour eux, leur confort et leur bien être. Même si la situation n’est pas celle que j’aurais voulu, je regrette d’avoir agi de manière aussi inconsciente dans mes jeunes années. On m’a privé de connaître ma progéniture. Ça fait mal, très mal même, je n’avais pas envie de partager ma douleur tant que je n’avais pas réussi à digérer la pilule qui me restait de travers dans ma gorge. Puis, je suis son père et non son ami, ça il faut qu’il le comprenne. Je n’ai pas à partager tous mes états d'âme avec lui. Maintenant, une chose est certaine, j’avais vraiment de quoi en vouloir à mon frère pour le reste de mes jours. Vu comment il a traité cette fille qu’il a élevée comme la sienne.

Clairement il n’aime pas que je le ramène à l’ordre alors qu’il est en colère contre moi. Ça me frustre encore plus, oui je suis fâché de sa réaction, mais c’est surtout mon amertume, ma douleur qui parle pour moi en ce moment. Je lui en veux de m’en vouloir alors que je tentais de lui parler. J’aurais voulu que les choses se passent différemment. Je trouve dégueulasse qu’il la traite de bâtarde alors que c’est sa sœur, son sang.

Commence donc par agir en adulte et je te traiterais comme tel !

Fuck, c’est pas comme ça que je voulais que ça sorte, mais je suis à bout, cette conversation me tape sur le système royalement. J’ai l’impression que plus la conversation avance, plus elle dégénère et devient complètement n’importe quoi. Je ne prends plus le temps de peser mes mots et je lui balance à la gueule. Je le suis du regard qui continue de rager en posant les objets, jetant sa clope à moitié consumé dans son café alors que je me suis déjà resservi. J’ai besoin de cette brûlure de l’alcool pour tenir debout en ce moment et rester droit. Ma tolérance à l’alcool semble être un atout en ce moment.

Je n’ai jamais eu ce don de pouvoir bien parler et de bien faire passer les choses. Je n’aurais jamais pu être un politicien, pas simplement parce que ce genre de choses ne m’intéresse pas, mais aussi pour le manque de tact que j’ai en général quand je parle aux gens. Je lève les yeux au ciel à sa réplique, si j’ai ajouter ce point c’était pour éviter le t’en es sûr et comme physiquement Cléo retiens plus de son côté maternelle, j’avais moi-même besoin de confirmation.

Mais c’est que t’es vraiment un p’tit con quand tu veux !

J’arrive pas à comprendre son comportement, il est fâché, j’ai compris c’est bon. On peut essayer de se parler comme deux adultes, lui qui clame en être un depuis qu’il a atteint la majorité. Il agit encore comme un enfant trop gâté. Le coup de l’annuaire est vraiment de trop, même si je voulais je pourrais jamais faire autant d’enfant que le nombre de personnes qu’il y a dans ce bottin. J’explose et je ressors des dossiers le concernant, pendant qu’on y est. Je veux seulement qu’il comprenne qu’on fait tous des erreurs et malheureusement, ils n’ont pas tous la même portée.

J’en ai assez de cette conversation et de River qui gueule comme un putois. Je sens que le mal de crâne n’est pas loin si on continue sur cette voie. Clairement, ni lui, ni moi n’avons envie de fermer notre gueule et on veut le dernier mot. Je le laisse faire, qu’il s’égosille, au niveau des conneries, il n’est pas très loin derrière moi, la différence c’est le nombre d’années de plus que j’ai.

Je fais comme si je n’entendais rien, cette conversation va nulle part et on ne fait que se crier dessus. Je me contente de rajouter du rhum dans ma tasse et je dépose lourdement la bouteille de vitre sur le comptoir.

Tu sais quoi, t’as raison, j’ai merdé et je ne devrais pas te crier dessus pour mes erreurs. J’arrête de te crier dessus, c’est bon t’as gagné. Pour la consommation on repassera hein, je pense que je suis assez grand pour savoir ce que je fais.

Je prends une gorgée et elle passe mal, je n’avais pas envie qu’on se déchire comme ça, pas quand il vient de revenir à la maison. “Au lieu d’agir en gamin, pourquoi tu fais pas juste me dire ce qui te fais chier pour vrai ? C’est quoi t’as peur de moins compter dans ma vie ? T’as peur que je m'intéresse plus à toi ou que je sois plus là pour te sauver le cul quand t’en a besoin ? Vas-y parle ! Dis le ce que tu as vraiment sur le coeur ! ” J’ai toujours dit que j’pourrais crever pour lui, c’est mon unique fils et je l’aime plus qu’il peut même l’imaginer.
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptyVen 7 Jan 2022 - 23:31



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Il aurait pu se douter que les choses prendraient cette tournure quand même. On était proche, oui, et on savait discuter, mais pas quand il s'agissait de situations problématiques. A chaque fois que quelque chose ne tournait pas rond, on ne savait plus communiquer. Il se mettait à gueuler, moi aussi et ça partait en couilles. Depuis, le temps il me connaissait, non ? De plus, il était comme moi. Il y en avait pas un pour rattraper l'autre. Et à chaque fois, c'était à celui qui se fatiguerait avant l'autre. J'étais une vraie teigne quand je voulais, mais lui aussi.

- Commence donc par agir en adulte et je te traiterais comme tel !

Je le fusillai du regard, il avait osé dire ça ? C'était tellement pas fair-play ! Je supportais pas qu'il me sorte ce genre de phrases toutes faites juste pour jouer à l'adulte, genre "j'en sais plus que toi sur la vie!". Il était pas si adulte que ça en vrai, et pas vraiment responsable. En tous cas, c'était l'opinion que j'avais de lui maintenant que je savais qu'il avait repeuplé la planète avec son trempage de biscuit intempestif !

- Mais c’est que t’es vraiment un p’tit con quand tu veux !

Et voilà que ça dégénérait... Déjà qu'on avait pas bien amorcé les choses, comme à notre habitude, avec notre manque de tact légendaire et notre talent pour péter les plombs à la moindre contrariété. J'aimais pas ça les contrariétés putain... J'aimais quand mon p'tit monde tournait rond comme je voulais, et c'est tout ! Pourquoi il fallait toujours que des éléments extérieurs viennent tout perturber ? Et ça m'agaçait d'autant plus que je ne pouvais rien faire pour faire disparaître ce qui ne me plaisait pas, je n'avais aucun contrôle là-dessus.

- Et toi un GROS con..., murmurai-je.

Je poussais le bouchon un peu loin, mais c'était lui qui m'avait allumé la mèche ! Je déversais ma bile de contrariétés et de rancœur sur lui mais il ne me répondait même plus, préférant se resservir du rhum. Et ça m'énervait tout autant que s'il avait ajouté quelque chose. Je crois qu'au point où on en était, il ne pouvait rien dire ni faire qui puisse apaiser mon irritabilité. Ses paroles blessantes ou son silence me gonflaient tout pareil. On avait atteint les limites du supportable et la seule solution à ce niveau-là, c'était d'arrêter le tir et d'attendre que la pression ne retombe. Je savais qu'on ne pourrait pas terminer cette conversation en se prenant dans les bras et en se pardonnant, et il le savait aussi. Tant qu'il parlerait, mon sang taperait dans mes veines et rien ne pourrait me calmer. Et je savais que c'était pareil pour lui.

- Tu sais quoi, t’as raison, j’ai merdé et je ne devrais pas te crier dessus pour mes erreurs. J’arrête de te crier dessus, c’est bon t’as gagné. Pour la consommation on repassera hein, je pense que je suis assez grand pour savoir ce que je fais.

C'était tout lui ça. Il disait qu'il arrêtait de crier, tout en continuant de s'énerver. Et ce qui m'agaçait le plus chez lui, c'était ce que je retrouvais en moi. On était un putain de miroir l'un pour l'autre. On réagissait toujours de la même façon alors qu'on savait pertinemment que ça ne mènerait nulle part. Mais on n'était pas doué pour gérer nos émotions, surtout la colère.

- Genre on finit un jour par atteindre un âge ou on peut devenir alcoolique de façon raisonnable ? Parce que t'as dépassé la quarantaine, tu peux abuser de l'alcool sans que ce soit grave, c'est ça que tu dis ? c'est complètement débile !

C'était hyper sensé ce que je venais de dire, non ? Sensé mais tellement hypocrite. S'il y en avait un dans cette pièce qui ne se gênait pas pour abuser des bonnes choses, c'était bien moi. Surtout depuis la fac. Mais il n'était pas censé le savoir.

Je poussai un lourd soupir tandis que je le regardais avaler une nouvelle gorgée de rhum, alors que je venais tout juste de lui casser les noix avec ça. Il assurait vraiment pas pour les conversations à cœur ouvert. Alors il pouvait me reprocher ma réaction autant qu'il le voulait, il n'était pas meilleur que moi pour autant.


- Au lieu d’agir en gamin, pourquoi tu fais pas juste me dire ce qui te fais chier pour vrai ? C’est quoi t’as peur de moins compter dans ma vie ? T’as peur que je m'intéresse plus à toi ou que je sois plus là pour te sauver le cul quand t’en a besoin ? Vas-y parle ! Dis le ce que tu as vraiment sur le cœur !

Et vas-y que je te la beurre la tartine. Il m'avait pas assez pourri comme ça, il en rajouter une couche. Je comprenais pas comment la conversation avait pu se détourner de son sujet premier pour finir par me revenir en pleine gueule. Il avait besoin de me rappeler sans arrêt que j'étais pas blanc comme neige ? Ça n'avait rien à voir avec lui, rien à voir avec ce qu'il avait fait et ce n'était absolument pas le sujet là tout de suite. Je trouvais ça injuste de profiter d'un conflit pour me balancer ce genre de trucs.

- C'est moi qui agis comme un gamin ? Alors que t'as pas été fichu de baiser avec des capotes pour éviter ce merdier ?!

Bon là encore, j'étais pas super indulgent, parce que baiser sans capotes, ça m'était arrivé une paire de fois quand même... Mais jusque là, il n'y avait eu aucune répercussion, et surtout, mon père n'en savait rien. Alors, je me servais de ce que je pouvais pour l'accabler encore plus. C'était pas cool, mais mes nerfs éreintés parlaient à ma place.

- J'ai rien du tout sur le cœur, ça me gonfle, c'est tout ! Et puis t'en fais pas pour moi, j'ai pas besoin de toi...

Je faisais trop ma victime là... Mais il était hors de question que je lui réponde ce qu'il voulait entendre, parce que ça lui aurait fait trop plaisir, et parce qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Et j'aimais pas ça. Même s'il s'était excusé, même s'il s'était contenté de reconnaître ses torts, j'aurais pété un plomb, parce que ça n'aurait rien changé. Ce que je voulais, je ne pouvais pas l'avoir. Je voulais juste que tout ça disparaisse, que ce ne soit pas réel. Mais ça l'était, alors quoi qu'il puisse dire, ça ne changerait rien. Faisant ce constat, je soupirai à nouveau, las mais pas résigné, et pris une nouvelle cigarette dans son paquet avant de l'allumer.


- Et on fait quoi si MOI, j'ai pas envie d'avoir deux nouvelles sœurs ?

Provocation, quand tu nous tiens...
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptySam 8 Jan 2022 - 3:49

Copier, coller, je pense que c’est ce que j’ai fait en engrossant Laura. C’est pas possible comment ce gosse me fait penser à moi. C’est littéralement comme si j’étais en train de m’engueuler avec mon double. Il est aussi borné que moi quand je m’y mets. C’est presque désespérant quand on y pense et je ne relève pas le niveau côté maturité. Je suis encore un gamin dans un corps d’homme, sauf que j’ai des responsabilités d’adultes et des erreurs à réparer qui ont pas mal plus d’impacts aujourd’hui, même si j’étais à peine plus âgé que River quand je les ai commises. J’hausse les sourcils en le voyant me fusiller du regard, mais il a au moins le bon sens de ne rien dire de plus. Je pense qu’il sait très bien qu’il n’agit pas comme tel en ce moment. Souvent je délaisse ce rôle de père et je me contente de triper avec lui, maintenant qu’il est plus grand, qu’il peut comprendre les choses mieux que quand il était un enfant. Parfois, je n’ai pas le choix de reprendre mon rôle d’adulte responsable et d’imposer des limites. C’est vrai qu’il est majeur, il peut faire ce qu’il veut. Mais reste que je suis son père et que c’est encore moi qui le fait vivre.

Je ne me gêne pas pour le traiter de p’tit con. C’est ce qu’il est après tout, ou ce qu’il me montre au moment même. Il réplique à tout, pas moyen que je dises quoi que ce soit, sans qu’il saute une coche de plus. Ce qui fait que les deux on escalade en colère et ça ne finit plus. C’est un cercle vicieux infini. J’entends son commentaire qui fuse naturellement, même s’il le marmonne.

Ça ne me donnait plus rien de répondre et je me contentais de le laisser parler, c’est ce qu’il avait besoin de faire, de vider sa colère, de me dire tout ce qui lui passait par la tête et ensuite ? Qu’est-ce qui allait se passer ? Les choses ne changeraient pas, peu importe combien il pouvait être en colère, je ne pouvais pas effacer les filles du portrait, comme je ne pourrais jamais l’effacer lui et sa soeur de ma vie. La vie serait différente, mais ce n’est plus comme s’ils étaient des enfants. Ils allaient finir par s’entendre un jour ou l’autre et puis, combien de temps Cleo allait rester en sol Australien, j’ai bien l’impression qu’elle va finir par retourner en Espagne un jour ou l’autre. Sa vie est là-bas !

Je n’ai pas l’habitude de me taire, j’ai envie de répliquer à chacune de ses phrases pour lui faire fermer sa gueule et qu’on puisse profiter du silence de cette fin d’après-midi en paix. “J’ai pas toujours un putain de verre dans les mains à ce que je sache. Non, mais tu te prends pour qui pour me parler comme si j’étais une merde ? ” Le respect est mort en ce moment. Clairement, il se fiche que je sois son père, il pense à lui et c’est tout, ça le contrarie, mais il faut apprendre que dans la vie on a pas tout ce qu’on veut.

Je sais pas pourquoi j’ai besoin de retourner ça contre lui, probablement parce que c’est ma façon de me sortir de toutes les situations déplaisante, mais ce petit est allé à mon école et il continue d’en rajouter encore et encore et encore et Vlan ramasse dans la gueule le père. T’es capable d’en prendre clairement. Encaisse la colère de junior.

Je te rappelle que j’étais un gamin à cet époque. Ce merdier est arrivé avant ta naissance et me retombe dessus aujourd’hui fait le calcul. T’imagine une des minettes avec qui tu couches aujourd’hui te faire un enfant dans ton dos ? Pense-y !

Je suis pas con, je sais qu’il n’y a pas un gars sur terre qui aime mettre le petit manteau de pluie sur son manche. Mais, clairement il faut y penser aujourd’hui, parce que sinon tu paies pour demain. Je passe proche de m’étouffer avec ma salive et je tousse un bon coup avant de reprendre un air normal.

Ah non ? T’as pas besoin de moi ? Vraiment ? Parfait River.

Je reprends la cigarette qu’il vient de s’allumer. La cigarette qu’il venait de prendre dans mon paquet. Je range le dit paquet dans mes poches. Pas de problème, ça va juste me couter moins cher en bout de ligne. Si je n’ai plus à me soucier de lui, il peut bien s’arranger pour faire son propre lavage et se payer sa femme de ménage pour se ramasser. J’en ai plus rien à foutre rendu là.
On fait quoi ? Comment on fait quoi ? Elles existent et tu sais, quoi que tu le veuille ou non elles sont là pour rester. T’as le droit de pas vouloir d’autres soeurs. Mais sache que ça ne changera jamais rien à l’amour que je te porte à toi et ta soeur. Vous êtes les personnes qui comptent le plus au monde pour moi. Il va falloir que tu apprennes que parfois on a pas ce qu’on veut dans vie.

Je soupire et je me suis approché de lui pour lui faire face. Fumant la clope qu’il avait allumée.
T’as d’la chance que j’t’aime p’tit con !
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MessageSujet: Re: We need to talk [Blake]   We need to talk [Blake] EmptySam 8 Jan 2022 - 15:21



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J'aurais pu mettre fin à ce tourment, en cessant simplement de lui répondre et en quittant la pièce. Mais laisser cette crise en suspens n'était pas la solution, on allait finir par revenir là dessus tôt ou tard, alors c'était aussi bien de crever l'abcès tout de suite, aussi douloureux que cela puisse être. Et de toute façon, j'étais incapable de faire ça, de le laisser avoir le dernier mot. J'aurais dû prendre sur moi, mais je ne savais pas faire ça. Je me disais toujours que je l'aurais à l'usure, et d'habitude c'était plutôt comme ça que ça se terminait. Mais cette fois-ci, mon père ne lâchait rien, il jetait de l'huile sur le feu autant que moi et c'était à celui qui arriverait à clouer le bec à l'autre le premier, à défaut d'éteindre ce brasier.

- J’ai pas toujours un putain de verre dans les mains à ce que je sache. Non, mais tu te prends pour qui pour me parler comme si j’étais une merde ?

- Je te parle pas comme si t'étais une merde ! C'est juste toi qui supportes pas d'entendre la vérité ! C'est quand même pas de ma faute si t'assumes pas tes conneries !

Je lui parlais comme il me parlait, ni plus ni moins. Et je n'étais pas partisan de l'idée selon laquelle, dans une famille, il y avait une hiérarchie patriarcale à respecter. C'était mon père, ok, mais ce n'était pas pour moi une raison suffisante pour qu'il puisse me hurler dessus sans se prendre un retour de manivelle en échange. Lui, il se prenait pour qui ? A me balancer tout ça en se disant que ça allait passer comme une lettre à la poste ! J'arrivais à contenir un minimum des propos particulièrement blessants et injustes que j'aurais pu lui balancer en pleine gueule, juste pour lui faire du mal. C'était complètement gratuit parce que je n'avais pas tant de choses que ça à lui reprocher au final. Mais j'étais tellement énervé, que je pouvais lui dire n'importe quoi pourvu que ça le fasse taire. Ça n'avait pas besoin d'être vrai, ça n'avait pas besoin d'être sensé, il suffisait que ce soit blessant, que j'appuie là où ça faisait mal, juste assez pour qu'il déclare forfait, me proclamant ainsi vainqueur de ce pugilat.

- Je te rappelle que j’étais un gamin à cet époque. Ce merdier est arrivé avant ta naissance et me retombe dessus aujourd’hui fait le calcul. T’imagine une des minettes avec qui tu couches aujourd’hui te faire un enfant dans ton dos ? Pense-y !

Et allez donc... Il faisait à nouveau un transfert sur moi. Peut-être qu'il espérait secrètement que ça m'arrive aussi, juste pour avoir le plaisir de me sortir une connerie du genre "tu vois ? Je te l'avais dit !", ce qui lui permettrait d'avoir le dernier mot une fois pour toutes.

- C'est pas parce que t'as pas été capable de faire les choses bien, que ça va forcément m'arriver aussi ! Je suis pas stupide !

Ça sous-entendait un peu que je trouvais mon père stupide. Mais je ne le pensais pas. Même si je n'envisageais pas une seule seconde que je puisse commettre les mêmes erreurs que lui, j'étais bien conscient que ça pouvait arriver à n'importe qui. Surtout si on était pas prudent. Et je ne l'étais pas.

- Ah non ? T’as pas besoin de moi ? Vraiment ? Parfait River.

J'avais dit les mots qu'il ne fallait pas, "je n'ai pas besoin de toi". C'était sans doute ce que je pouvais lui dire de plus dégueulasse, vu tout ce qu'il faisait pour moi. J'en étais conscient mais le reconnaitre m'aurait écorché la gueule là tout de suite, et je me serais moi aussi étouffé avec mes propres mots, comme lui à l'instant. J'étais trop en colère contre lui pour lui exprimer de la gratitude là tout de suite.

- T'es sérieux là ?! m'interloquai-je lorsqu'il m'ôta ma clope des lèvres et rangea son paquet dans sa poche.

Franchement, on en était là ? J'en avais même pas sur moi, la moitié du temps je lui taxais les siennes. Il devait bien me rester des miettes de tabac quelque part dans ma piaule, celui que j'utilisais pour rouler des joints. Mais j'allais probablement devoir mes payer mes propres cigarettes pendant quelques temps, du moins jusqu'à ce que mon père oublie mes paroles.


- On fait quoi ? Comment on fait quoi ? Elles existent et tu sais, quoi que tu le veuille ou non elles sont là pour rester. T’as le droit de pas vouloir d’autres sœurs. Mais sache que ça ne changera jamais rien à l’amour que je te porte à toi et ta sœur. Vous êtes les personnes qui comptent le plus au monde pour moi. Il va falloir que tu apprennes que parfois on a pas ce qu’on veut dans la vie.

Il n'avait même pas hésité avant de me répondre. J'aurais été content de le voir vaciller entre l'envie de connaître ses deux nouvelles filles et le besoin de me rassurer. Mais non, pour lui les choses étaient claires, ils voulaient tous ses enfants dans sa vie, sans distinctions. Il n'en fallait pas plus pour faire monter ma colère d'un cran. Et puis cette phrase là, "parfois, on a pas ce qu'on veut dans la vie". J'en avais marre d'entendre ça à tout bout de champ. Jusque là, j'avais toujours eu ce que je voulais dans la vie, rien d'important n'était jamais venu perturber mon quotidien outre mesure, alors faire des compromis, j'avais pas l'habitude. Et je n'étais pas décidé à changer ça. Bon, il avait quand même mentionné qu'il nous aimait ma sœur et moi et que rien ne changerait ça. Et même si je le savais déjà, ça me plaisait toujours pas d'agrandir la famille.

J'avais envie de tout envoyer balader, de me faire un sac et de me tirer d'ici, mais je ne savais pas où aller. J'aurais pu aller voir ma mère, mais je n'avais pas envie de devoir répondre à toutes les questions qu'elle me poserait automatiquement en me voyant débarquer chez elle avec toutes mes affaires. J'aurais bien pu aller squatter chez quelqu'un, mais ça se préparait, il fallait que je m'organise et que je vois chez qui je pouvais m'incruster quelques temps. Là comme ça, si je me tirais, j'étais pas sûr d'avoir un point de chute pour cette nuit.

Je ravalai toutes les choses horribles que j'avais envie de lui sortir, blasé par cette conversation qui n'en finissait plus de me prendre la tête. Il avait presque réussi à me faire taire. Presque. Son soupir m'exaspérait, tout autant que cette clope qu'il fumait juste son mon nez pour me rappeler que c'était lui qui décidait si je pouvais me servir dans son paquet ou pas.


- T’as d’la chance que j’t’aime p’tit con !

Ces quelques mots auraient pu adoucir ma colère et apaiser mes doutes quant à la nouvelle vie qui s'ouvrait à nous avec cette famille recomposée décomposée. Mais c'était sans compter sur la rage qu'il avait déclenché en moi.

- Ouais, j'ai vachement de chance... Tu devrais dire ça à tes filles, vu qu'apparemment t'as pas l'intention de les éjecter de nos vies. En fait, tu sais quoi, je m'en fous. Amuse-toi bien avec ta nouvelle famille !

De nerfs, je récupérai la clope qu'il m'avait subtilisée que je lui avais moi-même piquée, tirai une taffe dessus avant de lui envoyer la fumée en plein visage. Non, il n'aurait pas le dernier mot, c'était moi qui avait gagné. Je le plantai là tout seul avec sa fureur pour emporter la mienne avec moi dans ma chambre. Et en guise d'ultime coup de massue, j'enfonçai le clou en claquant la porte. C'en était trop, j'avais besoin de ruminer tout seul dans mon coin. Je n'avais pas envie de dire des choses pires encore que ce que je lui avais déjà dit, nous faisant ainsi atteindre, à tous les deux, un point de non-retour.
lumos maxima
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