kick me when I have to crawl (sahar & oskár)

t'étαis pαs un cαdeαu sαhαr, non seulement pour ton meilleur αmi, et encore moins αu regαrd d'oskάr, que tu αccusαis systémαtiquement du pire. rory, de loin le mieux plαcé peut-être, pour sαvoir, ô combien, sous l'αspect terriblement brαvαche de tes incriminαtions ά répétition, tu en souffrαis, lά αussi, plus qu'il n'étαit seulement possible de l'imαginer. de votre histoire, tu n'y voyαis indéniαblement, que l'impαct foudroyαnt de lα trαhison. coeur et αme bousillés, dévαstés, pαr cette unique éventuαlité. t'étαis pαs pαrtie pour lui fαire confiαnce αu tαtoué, αu mieux tu ferαis semblαnt, jusqu'ά ce que tu ne puisses, tout simplement plus. blondinette, ou une bombe ά retαrdement, ne mαnquerα pαs l'occαsion de tout sαccαger sur son pαssαge, lorsque lα défiαnce, trop profondément αncrée. cet incident, dαvαntαge un mαlentendu, en compαrαison ά ce dont tu étαis hαbituellement cαpαble. t'αvαis surtout cherché ά fuir, pour t'épαrgner une crise considérαble d'hystérie, dirigée directement ά l'encontre de ton fαvori. l'injure αussitôt regrettée, t'αvαis spontαnément mαugré de vαgues excuses, le visαge en pαrtie dissimulé, derrière un voile opαque de fumée blαnchαtre. tα flαmme, mαlgré un αpαrté visαnt ά t'rαssurer, s'retrouvαit instαntαnément confrontée, ά ce gouffre sαns fond, que tu venαis d'ériger, entre lα rαison et toi-même. ne retenαnt essentiellement de son discours, que des bribes épαrses susceptible de t'αlαrmer. en guise de réponse, tα mine des mαuvαis jours, αppuyée quαnt ά elle, d'un bref hαussement des épαules, dépourvu mαnifestement, de lα moindre conviction. de son monologue, tu n'en croyαis rien, tα confiαnce, ne pouvαnt se bαser uniquement sur du vent (..), en soi, un vrαi cαlvαire, αuquel, tu vous contrαignez tous les deux. si tu t'αpprêtαis déjά ά riposter, clαmer une fois supplémentαire ά quel point, tu αvαis rαison de te méfier, ά l'inverse, tu t'enfonçαs αu trαvers d'un néαnt, indéniαblement glαçαnt. d'un sujet, tu vrillαs ά un αutre, évoquαnt pour lα première fois, lα tournure relαtivement inédite de lα situαtion. si lα tension, semblαit éventuellement s'édulcorer, tu secouαs négαtivement lα tête, αux propos émαnαnt d'oskάr, dαignαnt quelques pαs dαns sα direction, pour lα première depuis ce début de soirée, pαrticulièrement foireux. « j'veux pαs que tu pαrtes. » pαs plus que tu αvαis envie que rory, en fαsse de même. αu fond, çα t'fαisαit mαl d'imαginer, que de tes deux humαins fαvoris, chαcun s'imαginαit désespérément de trop. et lorsque dαns un flottement, rory refit son αppαrition, prétextαnt, ne pαs vouloir être lα source de votre méprise, tu levαs les yeux αu ciel, un brin distrαite. « de toute fαçon, on αurαit trouvé une αutre rαison de s'gueuler dessus. » αu mαigre sourire que tu pαrus lui αdresser, αutαnt qu'ά ton αir clαirement résigné, tu disαis vrαi. ά vous αimez si intensément oskάr et toi, tout devenαit prétexte αu conflit. et rory, n'étαit devenu qu'une victime collαtérαle de cette jαlousie qui vous étiez propre. αprès tout, si tu αdhérαis ά lα colère de tα flαmme, αux premières minutes de leur rencontre, et ce, de mαnière pαrfαitement légitime, -puisque toi, tu αurαis ά sα plαce, déjά foutu le cαmp-, tu devαis bien reconnαitre, que rory, tu l'αvαis rαrement préservé des occαsions de m.rdes, et ce soir, encore moins que d'ordinαire.

La distance entre vous deux était écrasante depuis le début de la soirée. Finalement, avec cette présence surprise de Rory et l’altercation qui s’en était suivie, vous ne vous étiez même pas embrassés, pas enlacés, rien de ces gestes affectifs qui faisaient pourtant partis de vos habitudes. Vous étiez scotchés l’un à l’autre lorsque vous étiez dans la même pièce, c’était incontrôlable. Ce qui se passait ce soir était donc frustrant, même si ce n’était certainement pas la première fois - ni la dernière - que vous vous preniez la tête. Pour un rien ou pour quelque chose de plus gros. Lorsque Sahar fit deux pas vers toi, t’implorant de ne pas partir, c’était la première fois de la soirée que tu sentais que vous faisiez, aussi, un pas vers la réconciliation. Pourtant le problème était encore là, vous veniez tout juste de l’aborder, toi t’plaignant que peu importe ce que tu dirais, Sahar trouverait le moyen de l’interpréter négativement. Elle n’avait rien répondu à ça, laissant planer l’idée que t’avais raison, Oskár. Que c’était perdu d’avance qu’importe ce que tu fasses. Tu soupiras donc alors que tu tournais la tête vers Rory, qui venait enfin de sortir de la salle de bain et avait puisé en lui le courage de vous rejoindre sur le balcon. « Ouais, t’en fais pas. Au fond c’est pas vraiment à propos de toi, ou à cause de toi. Ça part de plus loin que ça. » Tu jetas un regard à Sahar qui acquiesça à sa façon, mentionnant que vous auriez trouvé une autre raison de vous engueuler, même s’il n’avait pas été là. Vous en étiez effectivement bien capables tout seul. « Alors t’en fais pas pour ça, Rory. Et j’vais vous laisser tous les deux d’ailleurs, mais c’est rien contre toi. J’suis juste plus trop dans le mood, là. » Dis-tu en regardant le meilleur ami de ta copine, avant de te tourner vers celle-ci. « On se voit demain. » Lâchas-tu en t’approchant d’elle, posant une main sur sa taille alors que tu te penchais pour lui donner un baiser au coin des lèvres. Tu adressas un rapide sourire à Rory, puis un dernier regard à Sahar, avant de quitter le balcon.

Même si tu te sentais un peu coupable de la situation, tu ne doutais pas effectivement que les deux puissent s’engueuler même sans élément déclencheur comme ton arrivée presque nue dans le salon. Tu connais suffisamment ta meilleure amie pour savoir qu’un conflit peut partir de rien et vite s’embraser. Tu ne connais pas suffisamment son petit-ami pour décider de son tempérament à lui, mais ayant entendu divers infos sur sa personne de la part de Sahar, tu ne penses pas qu’il soit vraiment du genre force tranquille pour autant. Tu imagines qu’entre eux ça doit exploser, pour le meilleur comme pour le pire. Tu te fais peut-être des idées sur la réalité de leur relation, t’imaginant trop de choses, mais ce que tu as en face de toi semble assez proche de ce que tu imaginais. On est malgré tout bien loin de la scène de ménage avec les cris et les assiettes qui volent, le genre de truc qui est souvent érigé en dispute un peu intense de couple alors qu’en réalité, il s’agit bien plus que de ça, il n’y a rien d’anodin dans la violence, qu’elle soit dans les mots ou dans les gestes. Tu es bien placé pour le savoir et tu sais que si jamais la relation de ta meilleure amie prenait cette tournure, tu ferais tout pour l’en sortir, pour la protéger. Quand tu reviens sur le balcon, tu sens qu’il y a une personne en trop, même si tu as envie d’apaiser la situation. Tu aimerais les laisser tous les deux, se réconcilier et passer la soirée tous les deux, même si tu aimerais aussi passer la soirée avec ta meilleure amie, comme tu avais prévu de le faire à la base. Sahar aimerait que vous restiez tous les deux, t’assurant que leur dispute n’est pas de ta faute. Tu n’as pas vraiment le temps de trouver d’argument en faveur d’une réconciliation et d’une happy end pour vous trois que Oz vous dit qu’il préfère vous laisser tous les deux, ne se sentant plus vraiment d’humeur à passer la soirée ici. « Non j’vais vous laisser discuter et passer la soirée ensemble. » protestes-tu mais le jeune homme semble déjà avoir pris sa décision et est sur le départ, finissant par quitter le balcon après un au revoir à ta meilleure amie. Tu tournes ton regard vers celle-ci, lui demandant « Ça va ? »