envie d'le regretter, trop tard, envie d'avoir raté l'coche - asher

Quelque part entre 2h et 3h. Y a tout qui tourne par mal là, autour de moi. Le ronronnement du moteur de la voiture dans laquelle je me trouve pourrait presque me fair me sentir mal, mais non, ça tourne mais c'est parfaitement ok. J'suis saoule mais pas malade. Loin de là. J'dirais même que j'me sens en parfaite forme. Et pour cause, quand un certain Asher Robertson est dans mon espace, j'peux que me sentir bien, enjouée, rieuse. C'est assez dingue comme notre amitié s'est scellée en aussi peu de temps. Pis, lui et moi, sans la fête de la mangue, on aurait jamais connecté. On est ni du même monde ni de la même génération. Mais faut croire que le destin nous aime bien, lui et moi. Et moi aussi je l'aime beaucoup Asher. J'compte plus le nombre de message à la con, de mèmes, de blagues débiles qu'on s'envoie chaque jour. On s'voit de temps en temps aussi, on monte un projet avec mes jeunes et sa salle de boxe, et puis on passe du temps ensemble parce qu'on est pote. Voilà tout. Ce soir, je l'avais traîné à une soirée barbecue, chez l'un des gars de mon asso. La p'tite vanne de la saucisse en lame de fond, j'avais pas réussi à en manger une pour autant. Des veggies grillés et un peu de poulet, c'était largement suffisent. On s'était vanné sur ça, on avait bu d'la bière et du vin et là, on s'retrouvait dans un taxi qui nous ramenait à bon port. Le taxi déposerait d'abord Asher puis ensuite, il me conduirait chez moi. C'était ce qui était prévu. Dans la voiture, tous les deux à l'arrière, on rigolait, on parlait un peu de tout et de rien, bien cocktail de l'alcool ingurgité toute la soirée. J'étais en train de raconter je sais pas trop quoi à propos des barbecue. "Nan mais, c'est quand même terrible hein, c'est toujours des boys qui sont en train de s'occuper du barbecue. Genre, comme si on savait pas faire quoi. Enfin, moi j'sais pas faire mais c'est pas le débat." que j'disais en souriant et en chassant l'air devant moi avec ma main, l'air de dire "je conclus une conversation". Ca n'avait pas trop de sens. Finalement, le taxi se garait dans l'allée de la maison d'Asher, qu'il était en train de retaper. J'lui donnais une tape sur la cuisse, amicalement. "Aller mon p'tit gars, ta caravane n'attend que toi!" que j'disais amusée avant d'ouvrir la fenêtre de la voiture et plisser les yeux dans les pénombre pour regarder le chantier de sa maison qui avançait. Je l'avais jamais visité sa maison mais comme je voyais Asher régulièrement, il me racontait ses avancées et c'est comme si j'y étais. "Mais attend, ça y est, t'as installé les fenêtres? Tu m'avais pas dit!" que j'lui disais toute enjouée. Ouais, j'étais littéralement emballée par l'idée de nouvelles fenêtres, j'crois qu'à force de côtoyer Asher, j'avais investi un beau capital intérêt dans l'avancé de la rénovation. Faut dire que j'avais aussi un bel intérêt pour Asher. J'me sentais bien avec lui.

@Asher Robertson

Asher était joyeux, euphorique, carrément bourré même. Mais pas au point d'être malade ou encore moins d’oublier sa soirée. Il se sentait juste bien, dans ce taxi qui le ramenait chez lui, Joan à ses côtés. C'était elle qui lui avait proposé cette soirée et il ne lui avait pas fallu insister beaucoup pour que le boxeur accepte de l’y accompagner. En vrai il avait dit oui direct. On était loin de l’ours qui était arrivé à Bowen un an plus tôt, cet homme qui vivait presque en ermite dans sa caravane, planifiant ses sorties au supermarché ou au magasin de bricolage pour n'acheter que le strict nécessaire, rentrer le plus rapidement chez lui et voir le moins de monde possible. Il en avait parcouru du chemin, Asher et ça lui réussissait bien. Il fallait dire que sa participation à la fête de la mangue et sa rencontre avec la française avait pas mal pesé dans la balance, il sortait déjà pas mal de chez lui avant, mais il restait méfiant, toujours avec sa casquette vissée sur la tête pour que personne ne le reconnaisse. Depuis l’événement de la ville, il s’en foutait, qu’on sache qui il était n'avait plus autant d’importance, d’ailleurs, en dehors de la salle de boxe, ça arrivait finalement assez rarement. Et quand bien même, ça se passait plutôt bien en général. Et puis ça lui faisait du bien de rencontrer du monde, en vérité il avait toujours été sociable. Joan avait bien cerné son personnage et ça matchait toujours très bien entre eux, que ce soit pour réaliser des défis débiles ou simplement faire les cons. Ce soir ils avaient bien rigolé, ses potes de l’asso étaient sympa, l'ambiance générale de la soirée très bon enfant, un bon barbecue, pas mal d’alcool, un cocktail parfait. Moi j’sais pas faire un barbecue, je fais toujours cramer les… tu sais, ce dont on ne peut pas parler. Qu'il dit sur le ton de la conspiration en mettant un doigt sur sa bouche. C'était devenu un running gag entre eux, cette histoire de saucisses. Je suis de ceux qui boivent leur bière en parlant à côté de celui qui fait tout, en commentant la cuisson alors que je n’y connais rien. Meilleure place. Il opinait du chef avec un air entendu, clairement, c'était une situation déjà vécue. Le taxi avait réussi à se frayer un chemin dans la forêt jusque à la maison de l’australien. Avec les phares braqués sur son entrée, on remarquait bien les ouvertures flambant neuves qui venaient d'être posées. Il n'en était pas peu fier, Ash, il les avait attendu un sacré moment, ses fenêtres, mais le résultat était à la hauteur de ses espérances. J’t’avais pas dit ?! Elle sont arrivées il y a deux semaines, on a galéré à les poser mais le résultat est au top. J’t’ai parlé de ma menuisière sexy ?! Elle est bourrée de talent et quand elle travaille le bois… elle me rend ouf ! Ils parlaient, là, tous les deux, comme s’ils étaient seuls au monde, alors que le chauffeur attendait en les surveillant dans le rétroviseur. Mais viens, entre, t’as jamais vu la maison ! Bah oui, tiens, qu'elle riche idée de faire visiter sa maison à trois heure du matin ! Combien on vous doit monsieur ? Qu'il demanda enfin au chauffeur qui devait se demander qui était ce zozo qui ramenait une fille chez lui avec un prétexte aussi pourri. Sauf qu'il n'y avait aucune mauvaise intention de la part du brun, il avait vraiment envie de lui faire découvrir ses travaux. Il fallait dire qu'au sujet de sa précieuse maison il s'emballait toujours beaucoup. Et la demoiselle , je ne ne la ramène pas chez elle ? Comment elle va rentrer ? Ash tendait déjà un billet et ouvrit la portière, il n'avait pas pensé à ça.

@Joan Duquesne

De toute façon, quand Asher était dans mon espace, c'était souvent du grand n'importe quoi. C'est comme si sa simple présence activait toutes les fonctionnalités conneries de mon cerveau et j'me posais aucune question. Pourtant, on venait ni du même monde ni de la même génération. Mais j'crois que parfois, faut juste pas se poser de questions et juste profiter. Ouais, Asher et moi, on était proche. On passait pas mal de temps ensemble et maintenant, si j'm'ennuyais, j'savais que j'pouvais lui proposer n'importe quoi qu'il accepterait. Depuis son coup du concours de saucisses là, il avait pas intérêt à rechigner à faire quoi que ce soit. Il m'en devait une belle. Mais qu'est ce qu'on avait rit. Après. Pas pendant. Et là aussi on était bien joyeux. Grâce à l'alcool ingurgité et grâce aussi à notre complicité évidente. Dans la voiture, ça parle de tout et de rien, ça rigole et j'adore ça. Alors qu'il parle de saucisse sans prononcer le nom, j'écarquille les yeux et je pose mon index sur la bouche, "shhhh". Wo ouais, j'suis bien attaquée mais j'continue de l'écouter. J'suis faussement outrée par ses révélation. "Quoii ? Mais moi j'appelle ça la place de l'imposteur en réalité!" J'rigole, parce que ça s'rait bien mon genre aussi de faire comme si j'm'y connaissais dans un truc en occupant simplement une place centrale et en hochant régulièrement la tête. Classique. Finalement on arrive sur le terrain d'Asher, je ne suis jamais venue jusque là. J'ai vu des photos qu'il m'envoyait ou qu'il me montrait, mais c'était la première fois que j'voyais son terrain. Cela dit, j'voyais pas grand chose, il faisait sacrément sombre dans cette fôret. J'arrivais cependant, par la vitre de la voiture à distinguer qu'il avait finalement poser les nouvelles fenêtres. J'écoutais Asher et je venais les yeux au ciel en rigolant. "Tu m'en a parlé déjà dix fois de ta menuisière! Bizarrement, ton sens des priorités, il est pas mal différent quand t'as une nana dans l'équitation!" que j'dis en riant. En vrai, il avait du me parler deux fois peut-être de sa menuisière, mais l'alcool me faisait tout exagérer. Asher me proposa de me faire visiter son terrain. Oui, à 3h du matin, dans l'obscurité, mais ça me semblait une excellente idée. "Vas y! Carrément, j'veux voir ça!" que j'dis sans réfléchir plus, prenant mon sac et m'extirpant de la voiture. Le chauffeur s'inquiète pour moi. C'est gentil en vérité mais j'balaie sa question d'un revers de la main. "Ca s'ra un problème pour plus tard. Pour après la visite. Chaque chose en son temps!" Voilà ma philosophie de vie. "Ca s'ra un problème pour plus tard" était une très belle manière de voir les choses. Alors que la voiture recule dans l'allée et que les phares ne nous éclairent plus, on avance en direction de la maison. "T'as de l'électricité au moins dans ta maison? Parce que sinon, une visite de nuit, j'suis pas certaine du concept. A moins que tu veilles donner une p'tite ambiance maison hantée." que j'dis en riant. Le calme de cet endroit est incroyable. Et ouais, si j'étais peureuse, j'pourrais vite chopper la frousse. Mais c'était pas mon cas. Là, j'profitais juste de l'ivresse, de la nuit, du calme et de la forêt.

@Asher Robertson

Passé l’impression qu’Asher était un grizzli mal léché, quand on apprenait à le connaître, on comprenait qu’il était plus un gros nounours. L'humour était quelque chose qui fonctionnait bien avec lui et Joan semblait l'avoir compris. Elle avait rapidement cerné le personnage et c’était une des raisons pour lesquelles ça fonctionnait si bien entre eux. Il n'était jamais question de leur différence d’âge ou de leurs vies diamétralement opposées, quand ils étaient ensemble seules leurs conneries comptaient. Elle était une vraie pote alors quand elle lui avait proposé cette soirée, il n’avait pas hésité à dire oui, en plus il lui était plutôt redevable, rapport au fait qu'elle l’avait elle-même suivi les yeux fermés dans ce concours à la con et qu’ils en avaient bien bavé. Il allait être redevable pour un moment, il s’en doutait bien. Mais ça ne le dérangeait pas plus que ça. Il était entrain de se vanter de ne jamais rien foutre durant les barbecues, la cuisine ce n'était pas forcément sa passion, du moment qu'il avait un truc à se mettre dans l’estomac, le reste lui importait peu. Il afficha un sourire faussement charmeur. Tu peux m’appeler comme tu veux ma poulette. Imposteur s’il elle en avait envie, ça le faisait plus rire qu'autre chose. Le chauffeur de taxi devait bien se demander quelles sortes de zozos il avait pris dans son véhicule. Heureusement pour lui, ils n’avaient fait aucun dégâts, ils restaient dignes, cette fois. Heureusement pour lui, Asher arrivait à destination, après avoir roulé quelques centaines de mètres dans la forêt, on distinguait sa maison. Il n'en était pas peu fier, de ses travaux et depuis quelques jours, de ses magnifiques ouvertures qui donnaient un sacré cachet à la baraque. Il avait été pas mal occupé donc n'avait pas encore pris de photos pour crâner devant les copains, parmi eux, Joan, qui était toujours enthousiaste à l'idée de suivre l'avancement de son chantier, bien qu’elle ne soit jamais venue voir la maison. Il se renfrogna quand la française le piqua au sujet de la belle Wendy. Pas sûr qu'il lui en ait parlé autant que ça… enfin il espérait parce qu'une dizaine de fois, ça commençait à faire gros lourd. Dans tous les cas, il n’était pas tellement en état de réfléchir là. J’ai le sens des priorités ! J’y peux rien si elle est à tomber. Arf, t’y comprends rien. Comme si Joan n'était pas capable de ressentir une quelconque attirance pour quelqu'un. Il ne resta pas vexé longtemps, déjà il lui proposait de venir visiter la maison, trop saoul pour penser à tout, au fait que le taxi devait déposer Joan chez elle également, ou bien qu’au beau milieu de la nuit, ce n'était pas le meilleur moment pour faire le tour du propriétaire. Et évidemment, la brune fonçait dans les conneries elle aussi. C'était clairement ce qu'il adorait chez elle. Le chauffeur les rappelait gentiment à l’ordre mais Joan balayait déjà ses interrogations et Asher sourit. Vous en faites pas, j’ai une chambre d’amis au pire. Une chambre pleine de poussière et sans lit, mais une chambre quand même. Ils claquaient déjà la portière et commencèrent à remonter l’allée jusqu'au portail. Asher eut la présence d’esprit d’allumer la lampe torche de son téléphone pour voir où ils mettaient les pieds, il ne s'agissait pas de marcher sur un serpent en pleine nuit. Mes fantômes n’aiment pas être dérangés par la lumière. Et il s'approcha du dos de Joan pour la faire sursauter en lui saisissant les épaules. T'as pas peur quand même ?! Il rit de sa connerie, le genre de rire qui résonna dans les bois. Ouais, j’ai de la lumière, je ne vis pas en sauvage. Ils arrivèrent rapidement à la porte de la maison et Ash sortit ses clés de ses poches. J'vais allumer l’éclairage extérieur comme ça tu pourras admirer les ouvertures. Il entra à peine, appuya sur l’interrupteur et la lumière fut.

@Joan Duquesne

C'était toujours des bons moments avec Asher. On avait pourtant rien de commun lui et moi. Et pourtant, depuis qu'on avait matché ensemble, on s'quittait plus. Ou du moins, il était toujours le premier à qui je pensais quand il était questions de conneries. On était pas les derniers ensemble, et cette soirée en était encore une belle illustration. On avait pas mal bu, on avait raconté des conneries toute la soirée et naturellement, on avait partagé un taxi pour rentrer. C'était probablement pas le mouv' le plus logique, Asher habitait dans la forêt, perdu au fin fond de Bowen, tandis que moi, j'vivais au centre. Mais on avait pas réfléchi. On avait pas les capacités cognitives à cet instant. Alors on parlait dans le taxi, de tout et rien, de sa belle tendance à être imposteur concernant le barbecue notamment. J'le regardais en riant, comme une débile, parce que l'alcool me rendait vraiment flottante. "Un imposteur et une poulette, on fait la paire! que j'dis alors que je ricane toujours. Le conducteur est bien silencieux, j'crois qu'il a bien capté qu'on était saoul et que notre conversation n'a rien de très sérieuse. Et puis il me parle de sa menuisière et j'ricane encore. "C'est sûûûr que moi j'ai pas l'esprit mal placé comme toi." que j'lui dis en déposant le bout de mon index sur sa tempe. Clairement, c'était pas fair, parce que des sous-entendus en rapport avec les saucisses, ça j'savais bien faire, mais j'me la jouais petite fille sage, juste pour l'emmerder. Et puis, j'remarquais, une fois arrivé dans l'allée de sa maison, que les fenêtres avaient été posées. En moins d'une seconde, nos plans avaient changé, j'rentrerais pas en taxi, j'allais aller voir ça de plus près, à 2h du matin. C'était beaucoup plus censé. Le conducteur n'insista pas lorsque Asher lui assura qu'il avait de quoi m'héberger en cas de besoin. La voiture s'éloigna alors, nous replongeant dans la pénombre de la nuit. Rapidement, Asher alluma son téléphone pour nous éclairer et j'lui demande s'il y a l'électricité. C'est pas que j'avais peur, j'crois pas. J'étais quand même accompagné d'une montagne de muscles et j'savais aussi pas mal me défendre. Bien que nos skilks de bagarre ne nous servirait à rien contre des fantômes. Asher tenta d'me faire peur, surgissant dans mon dos, attrapant mes épaules. J'retenais un cri de surprise avant de rigoler à mon tour, lui donnant une tape sur l'épaule. "Bien sûr que non j'ai pas peur, pour qui tu m'as pris?" que j'lui répondais toujours en riant. Peut-être que si j'avais été seule, ça aurait été différent mais là, c'était juste plus exaltant qu'autre chose. On arriva à la hauteur de la maison et Asher déverrouilla la porte, m'assurant qu'il ne vivait pas comme un sauvage. J'riais et j'calais mes mains sur mes hanches, attendant que la lumière n'arrive. Et tadam, magie, une lampe extérieure s'alluma, révélant au grand jour des fenêtres flambants neuves de sa maison. "Wahouuuu!" que j'disais, clairement en sur-réagissant. Je m'approchais d'une des fenêtres et je tapais de mon poing, doucement, contre le montant, pour faire résonner l'aluminium. Comme si j'm'y connaissais. "C'est d'la belle qualité ça!" Clairement j'y connaissais rien en huisserie, mais ça m'faisait marrer de faire ce mouv' de daron. J'collais mon visage à la fenêtre, mettant mes mains autours de mes yeux pour tenter d'apercevoir l'intérieur. "Tu m'fais visiter? A moins que ça soit réserver à l'élite, bien évidemment." Mais c'était obvious que j'faisais partie de l'élite, et ça s'rait dommage quand même de pas découvrir l'intérieur, il m'en avait tellement parler des cloisons qu'il avait tant galérer à poser. J'étais pas mal curieuse de découvrir tout ça.

@Asher Robertson

C'était plutôt drôle parce que plusieurs fois dans la soirée de parfaits inconnus avaient demandé à Asher s'il était le mec de Joan, depuis combien de temps ils étaient ensembles, ou que sais-je encore. À chaque fois le barbu était partit d’un éclat de rire de plus en plus tonitruant à mesure que son taux d'alcool augmentait. Jojo l’asticot était sa pote, ils étaient proches, c'était indéniable, ils étaient toujours fourrés ensemble, à se marrer comme des baleines, mais penser qu'ils étaient un truc, eux deux, les gens avaient vraiment des idées à la con. Sous prétexte qu’une femme et un homme s’entendaient bien, il y avait forcément baleine sous gravillons. Un des gars, un peu bourré déjà, avait même ajouté que, lui, s'il était pote avec Joan, il n’hésiterait pas à se rapprocher un peu plus, “si tu vois c’que j'veux dire”, haussement de sourcils de conséquence. Ce à quoi Ash avait répondu un peu sèchement que c’était sûrement l'exacte raison de pourquoi il n'était pas pote avec elle, donc. Il respectait les femmes et ce genre de commentaires n'était pas acceptable. Bordel, Joan n'était pas un morceau de steak. À part ce moment-là, qu'il s'était bien gardé de raconter à la française, la soirée avait été vraiment cool et au final, tout guilleret qu'il était, Rob était bien content que le prétexte de sa maison lui permette de passer plus de temps avec la brune. Tant pis si elle devait passer la nuit chez lui, il avait un lit plutôt confortable qu’il lui prêterait volontiers et lui s’écroulerait dans son canapé, de toute manière il était toujours plus confortable que le lit de sa foutue caravane. Celle-là, il était bien content de ne plus avoir à y dormir, il ne pouvait plus la sentir. Bref, de toute manière, pour être parfaitement honnête, à ce moment précis, il était à mille lieues de penser à la logistique du couchage, les quelques grammes d’alcool dans son sang ne l’aidaient pas à avoir les idées claires. Il venait d'ailleurs de faire une blague bien nulle en essayant de lui faire peur. En vrai il l'avait sentie sursauter, c'était certain qu'elle avait eu la frousse, ou au moins qu'elle avait été surprise par son geste. Aïe, tu frappes fort ! Il avait bien entendu claquer sa main sur son épaule et la frotta vivement pour faire disparaître le feu qui s’en emparait. Arrivé à sa maison, Asher était si fier de ses ouvertures qu'il fit silence pour laisser Joan admirer. Évidemment que c'est de la qualité madame ! J’me fais plaisir. Puis de bonnes ouvertures, c’est important. Qu'il ajouta en hochant la tête avec grand sérieux. Elle collait déjà ses deux mains et son nez sur ses vitres, il pensa aux traces que ça allait laisser et qu'il devrait nettoyer demain, elle était pire qu'une gamine ! J’comptait te faire payer la visite, mais un versement en nature fera l’affaire si t'as pas de cash. Ok, sur ce coup il n'était pas meilleur que les autres lourds de toit à l’heure. À ça prêt que chez lui c'était juste un humour de merde. Allez viens, rentre, ça caille dehors. À trois heures du matin en hiver à Bowen, la petite brise était un peu mordante en effet. Il alluma l’entrée qui donnait quasiment tout de suite sur la cuisine ouverte.


@Joan Duquesne

C'que j'aimais quand j'étais avec Asher, c'est que j'me sentais à cent pour cent moi-même. J'avais pas à mentir, j'avais pas à essayer de lui plaire. J'lui plaisais déjà. Mais pas dans le sens "sous-entendu" du terme. On s'plaisait comme on était, et faut dire que nos deux énergies matchaient vraiment bien. Peut-être trop pour les autres, parce qu'on était souvent juste nous deux, dans des conversations toutes lunaires les unes que les autres, et c'est vrai qu'il y avait entre nous une vraie alchimie. Purement amicale certes, mais alchimie quand même. Asher, c'était un peu mon âme-soeur, et parfois j'me demandais comment était ma vie avant qu'il y rentre. Ca faisait simplement quelques mois qu'on se connaissait mais c'était comme si on avait été ensemble, toute notre vie. Ca m'paraissait bien triste une existence sans lui. J'comptais pas le nombre de message par jour qu'on s'envoyait, des conneries, des blagues, des mèmes, des liens internets débiles, tout y passait. Et ça nous donnait mille sujets de conversation, on était inépuisable. Et ce soir, ça avait été la même. On était resté collé l'un à l'autre et plus d'une fois on nous avait pris pour un couple. A chaque fois on éclatait de rire, parce que ça m'semblait insane. On était justes des supers potes, dans notre monde, et en fin de compte, on avait pas besoin d'autres choses pour qu'on soit bien. Naturellement, on avait fait s'étirer la soirée en prenant le même taxi et comme si on était pas capable d'se laisser, j'me retrouvais à remonter l'allée de sa nouvelle maison pour la découvrir. C'était une première, il était assez private Asher, comme gars. Il devait pas souvent faire venir du monde chez lui. J'me sentais bien priviligiée. Et saoule aussi. Mais c'était un autre problème. Cela dit, avec lui, l'ivresse, c'était bien. J'me sentais bien. Alors qu'il avait tenté d'me faire peur, j'avais répliqué en lui frappant l'épaule. Pas si fort, du moins, ça avait pas été mon but. Lui râlait et ça me faisait rire. "Bien évidemment, j'te prends à la boxe quand tu veux mon p'tit gars, tu vas pas te relever!" Humhum. J'étais pas totalement convaincue de ça. J'irais d'ailleurs jamais le défier sur ce terrain là. Pas sérieusement du moins. Cela dit , on était toujours en train de monter notre projet commun avec mes jeunes dans sa salle de boxe. Mais clairement, c'était pas notre sujet de conversation ce soir. On avait une maison à découvrir. Ses ouvertures, elles étaient vraiment quali, j'y connaissais rien mais j'le voyais que c'était du bon matériel, et on s'retrouvait à discuter comme des darons. Je hochais la tête. "Très important oui." que j'disais tout aussi sérieusement avant de coller mon visage contre la vitre. Ouais, ça allait laissé des traces mais ça me traversait pas l'esprit une seule seconde. C'que je voulais moi, c'était visiter. Sa réponse me fit décoller la tête de la vitre et j'le regardais de haut en bas, dans un silence amusé. "C'est comme ça que t'as payé ta menuisière right?" que j'lui demandais dans un rire. Ce genre d'insinuation, si ça venait de Asher, j'trouvais juste ça drôle. "Ca s'ra envisageable seulement si la visite est à la hauteur de mes espérances." que j'dis faussement sérieuse. J'comptais bien tout découvrir de cette maison et j'le suivais à l'intérieur, quittant le frais de la nuit. C'était tout neuf, tout flaque, tout beau. J'entrais de quelques pas. "Tu veux que j'enlève mes chaussures?" que j'lui demandais avant de me mettre à sourire un peu. "Et non, ça n'est pas le paiement en nature qui commence au cas où tu te poses la question." J'ricane et j'regarde autour de moi. C'était spécial d'être là, dans l'espace d'Asher. "J'imagine que là, c'est la cuisine." que j'rajoute sans me rendre compte de l'évidence de mes mots. J'ai trois grammes dans le sang, je vous rappelle.

@Asher Robertson

Pouvait-on parler de coup de foudre amical ? Il était fort probable que ce soit ça pour Joan et Asher. Il était rare qu'ils passent une journée sans s'envoyer une connerie ou un message. Elle faisait partie de ces personnes qui avaient appris au boxeur à réellement aimer sa vie à Bowen. Non pas qu'il ait eu des doutes quant au bien fondé de son installation dans la petite ville, mais en arrivant près d’un an plus tôt, il était nettement plus renfermé, il ne voulait rencontrer personne. Pourtant, heureusement qu'il l'avait fait, parce qu'il n'était définitivement pas fait pour vivre enfermé dans sa forêt sans parler à personne. Ash, il avait besoin de vie, de rire, de déconnade. Il s'était un peu trop pris au sérieux durant ses dernières années sous le feu des projecteurs, non pas qu’il avait pris la grosse tête, mais il avait clairement contrôlé son image pour éviter de s'en prendre plein la gueule. Pour ce que ça avait servi.. il s'en était finalement pris beaucoup, bien plus que ce qu’il aurait pensé, la plupart inventé de toute pièce d’ailleurs. Alors qu'ici il réapprenait à s’en foutre, juste à profiter. Et c'était ce qu'il avait fait ce soir, en passant une excellente soirée avec la française et ses amis. Pourtant, les deux amis n'étaient jamais aussi bien que tous le deux, dans leur bulle de connerie, où personne ne les trouvait bizarres ou insinuait qu'ils étaient en couple. Non pas qu’ils en avaient quelque chose à faire de l'avis des autres, mais au moins ils étaient tranquilles. Alors c'était plutôt logique, au fond, qu'ils décident de prolonger la soirée ensemble, quitte à ce que la brune dorme chez Asher, après tout, ils n'étaient pas à une excentricité près. Dans l’obscurité quasi totale, Joan tenta de frapper le boxeur, elle avait réussi mais il avait plus été surpris par le coup que par la douleur, cependant, évidemment qu'il en faisait des tonnes et qu'il en rajoutait. Et puis qu'il ricanna quand elle le provoqua sur le terrain de la boxe. T’emballe pas trop, poupette, ça pourrait mal finir ! Il en avait déjà vu d’autres, qui avaient tenté de le provoquer sur le sujet, il répondait rarement, il n'avait pas envie de blesser quiconque, que ce soit physiquement ou dans son orgueil. Pour lui le combat c’était sur un ring et en bonne et due forme. D’ailleurs leur projet prenait forme petit à petit, Asher avait discuté avec le directeur de l’asso, ensemble ils avaient rencontré celui de la salle où il s’entraînait, tout semblait bien se goupiller et il était très excité, faire boxer des jeunes, c'était tout ce qu'il aimait. Arrivés devant la maison, ils inspectaient les ouvertures, raison pour laquelle Joan était là après tout. Bon puisqu'elle était là, elle n’allait pas rester dehors, autant lui faire faire le tour du propriétaire. Et qu'elle puisse s'amuser à coller ses gros doigts sur tous les carreaux… Ash lança une oeillade à la française en haussant les sourcils d’un air bien lourd. T'as tout compris ! En vérité la menuisière, il l'aurait bien mise dans son lit en effet, mais il doutait que son charme légendaire fonctionnait vraiment sur elle. Ça, il se garderait bien de le dire à Jojo, il avait sa fierté quand même. Je fais toujours en sorte de ravir mes invités, tu ne vas pas être déçue de la visite. Qu'il ajoutait sur le même ton. Sachant que des invités, il n’y avait pas eu beaucoup jusqu'à présent, fallait être honnête. Ils entrèrent dans la maison qui sentait encore un mélange de poussière, de peinture et de matériaux neufs, Ash adorait cette odeur. Il releva la tête quand Joan demanda si elle devait enlever ses chaussures, il pouffa de rire comme si c'était la plus grosse blague qu'il ait entendue, merci les quelques grammes dans le sang. Fais pas tant de manières, entre, fais comme chez toi. Enfin pas trop non plus, vu comme elle avait dégueulassé ses vitres. J’espère bien que j'aurais mieux comme paiement que la vision de tes pieds, j’suis pas fétichiste. Il l’avisa d'un regard en coin avec petit sourire. Oui, la cuisine ! Qu’il dit en ouvrant grand les bras. J’ai quasiment tout fait moi-même, j't’avais dit ? Mon père était menuisier, j’ai appris avec lui quand j'étais gosse. Il était fier de ça, pas pour se vanter, mais parce que c'était un sacré bel héritage que son père lui avait transmis. Il lissait la bordure de son plan de travail du doigt, avant de s'avancer vers son frigo et d'ouvrir le freezer. Vodka ? Il avait aussi de la bière au frais, mais ça ne serait probablement pas assez fort par rapport à la couche qu'ils tenaient déjà. Asher ouvrait déjà la bouteille pour s’en faire couler une rasade dans le gosier, puis la tendit à Joan.


@Joan Duquesne

tw: alcool, ivresse

Même Archie, mon coloc, il avait vu l'avant et l'après Asher. Parfois, il me regardait, en coin, avec son sourire de débile, et il m'fait remarquer que j'étais encore en train de parler d'Asher. Ca le faisait marrer de nous prêter une liaison, et au début, j'me défendais que non, maintenant, j'le laissais parler et c'était surtout devenu un runing gag entre nous. P'tete qu'il avait été un peu jaloux Archie, de voir que j'avais d'autres potes gars que lui. Mais depuis toujours, je m'étais mieux entendu avec les gars qu'avec les filles. J'les trouvais plus francs, plus vrais, et plus drôles aussi. Surtout au lycée. Mais j'me rendais compte que j'appliquais cette préférence encore aujourd'hui, ayant jeté mon dévolu sur Asher. Quand on était ensemble, on ne savait jamais quand ça se terminait, on trouvait toujours une excuse pour faire durer le truc, comme si on trouvait que d'aller se coucher, c'était beaucoup trop boring, qu'on avait encore tout un tas de truc à vivre, même à 3h du matin complètement saouls. Bien évidemment que l'idée de boxer contre lui, c'était juste pour faire semblant de le provoquer. Il faudrait vraiment avoir une case en moins pour tenter de défier Asher à la boxe. Je pense qu'avec tous ses muscles, il pourrait me soulever (en tout bien tout honneur hehe) d'une seule main. Et pourtant j'étais pas de ces nanas toutes fines. J'étais grande avec des épaules assez larges, mais pas suffisamment pour faire le poids face à la carrure d'Asher. Alors j'me gardais bien d'répliquer. Me contentant de regarder ces belles ouvertures et d'entamer une discussion sérieuse qui déboucha inexorablement vers un truc un peu tendancieux. Parlant de paiement en nature et de menuisière. Une conversation classique entre lui et moi, en soit. On était clairement high avec l'alcool et on arrivait étonnement à rester assez sérieux alors qu'on racontait vraiment n'importe quoi. "Fait gaffe, t'es en train d'te mettre la pression tout seul!" que j'dis toujours malicieuse. Mais c'était d'la malice saoule et pas sérieuse. On s'retrouvait dans la cuisine après que j'me sois débarrasser de mes baskets. J'lâche un rire en l'écoutant et je hausse les épaules. "Bah j'sais pas hein, après tout, j'sais pas c'qui se fait vibrer, hormis p'tete une orgie de saucisses, tu restes bien mystérieux pour moi." Mystérieux, oui et non. Parce qu'on commençait sacrément à se connaître lui et moi, mais dans le domaine de l'amitié. Mais pour le reste, c'était encore flou, et jusqu'à présent, on avait pas spécialement eu l'occasion de parler de ça. Si ce n'est sur le ton de l'humour, comme là. Asher me présenta la cuisine, elle était franchement belle et encore une fois, le travail semblait super bien fait. Asher était fier comme un p'tit coq de me la présenter. Je l'avais déjà vu, des dizaines de fois en photos, mais c'était jamais pareil en vrai. "Franchement, elle fait vraiment plus grande qu'en photo. Tu peux être bien fier de toi!" que j'dis alors que j'cale contre le plan de travail, près du frigo. J'regarde Asher, ça tangue dans ma tête, et tout autour de moi, mais mon visage s'illumine quand il sort la vodka du freezer. "C'est de loin la meilleure idée du monde!" Non clairement pas, il aurait fallu qu'on aille dormir, qu'on arrête de s'alcooliser, et qu'on se repose. Mais ça faisait pas parti de notre langage. Asher m'avait dit de faire comme chez moi, alors j'me hissais sur le plan de travail, pour m'assoir et tendre la main quand il me tendait la bouteille. "Ah ouais, on y va comme des p'tits ado, au goulot carrément?!" que j'dis en riant alors que j'imitais Asher, buvant une belle gorgée, grimaçant aussitôt, et passant mon poignet sur mes lèvres, comme pour tenter de faire passer au plus vite l'incendie provoquée par la vodka. "J'avais oublié à quel point c'est fort" que j'dis en riant, retendant la bouteille à Asher. "Il m'faut un truc bien sweet là, pour faire passer le goût là." J'regarde Asher, clairement, ma vision n'est plus extrêmement nette, mais j'le vois lui, et ses yeux dans lesquels j'me connecte.

@Asher Robertson

tw : consommation d'alcool, ivresse, tension sexuelle

Comme toujours, c’était un grand n'importe quoi’ Joan et Asher ne se prenaient jamais au sérieux. Du moins, presque jamais. Il arrivait qu'ils aient de vraies conversations, au sujet de l'association pour laquelle la française bossait par exemple, le boxeur prenait sa future mission auprès d’elle très au sérieux. Et pourtant à chaque fois, à un moment, ça partait en vrille, comme deux adolescents, il suffisait qu'il leur semble entendre une mouche péter pour qu’ils s’éparpillent. En vrai, ils adoraient ça et au fond, ça permettait de tourner en dérision pas mal de situations sérieuses. Quoique le sérieux, pour eux, c'était assez rare. Par exemple ils n'avaient jamais réellement abordé le sujet de l'amour. Ils déconnaient beaucoup, surtout au sujet des prétendues conquêtes du brun, mais il n’avait jamais parlé des vraies, comme Haley par exemple, ou même du retour de sa meilleure amie qui le chamboulait bien plus qu'il ne l’admettait. Et lui ne savait rien non plus de ce pan là de la vie de la jeune femme. Probablement parce que ça ne les intéressait pas tellement, qu’ils avaient mieux à se raconter. Dans tous les cas ce ne serait pas pour cette nuit, c'était une certitude. Quoique, rien n'était jamais certain, les conversations inspirées à six heures du matin, à regarder le ciel changer de couleur pendant qu'on désoulait gentiment, c'était toujours quelque chose. Enfin il n'était pas encore six heures du matin et pour l'heure ils allaient faire le tour du propriétaire. Mais Jojo, non ! On avait dit qu'on ne parlait plus des saucisses et là c'est toi qui ramène le sujet ! J'vais finir par croire que ça te manque, là. Ouais non, vraiment, ils n'allaient pas parler de ce qui les faisait vibrer. Ils passèrent dans la cuisine, il fallait admettre qu'elle était belle. Il avait probablement mis plus du double du temps qu'un professionnel aurait mis à la faire et la poser, mais bordel, il l'avait fait lui-même, avec ses p'tits doigts, c’était pas rien ! Un peu qu’il était fier comme un coq. Il avait hâte que son père vienne découvrir la maison, mais il avait interdit à ses parents de se pointer avant que tout soit terminé, il voulait qu'ils soient impressionnés. Elle n'est pas si grande, j’avais pas trop de marge de manœuvre, mais elle est suffisante pour moi. J’compte pas faire des banquets toutes les semaines, tu vois. Il sortit cette bouteille à peine entamée et la réaction de la brune le fit sourire. That's my girl ! Il savait qu'elle le suivrait. Il but une première gorgée et lui tendit la bouteille après l’avoir observé du coin de l'œil se hisser sur son plan de travail rutilant. Question pratique, j'aime pas faire la vaisselle. Qu'Asher répliqua en ricanant. C'était faux en plus, il ne détestait pas ça, c’était même plutôt relaxant comme tâche ménagère, selon lui. Il fut surpris par la réaction de Joan par rapport à l’alcool. Peut-être qu'une petite verveine aurait été mieux. Et après c'est moi le vieillard. Qu'il ajouta en levant les yeux au ciel, avant de prendre la bouteille pour s'envoyer une autre gorgée. Mais sans trop savoir pourquoi leurs regards se croisèrent, s’accrochèrent et une étrange sensation de chaleur s'empara du boxeur. C'était probablement une réaction à la vodka qui réchauffait ses entrailles mais la vision de la brune à moitié nue sur la plage l'autre jour lui revint en mémoire assez brutalement. C’était un délire pas croyable ce qui lui arrivait, là. Il resta coincé deux ou trois secondes puis il réagit, fuck, mec, ressaisis-toi ! Il se retourna vivement, manquerait plus qu'elle remarque qu’il commençait à bander. Et il ouvrit un placard dans lequel traînait un paquet de bonbons qu'il avait acheté pour quand Jonah venait à la maison. Il savait qu'Alba n'était pas pour, mais c'était bien son rôle à lui, celui du tonton sympa. Il se rapprocha de Joan à nouveau, un peu trop près, ça commençait à bien tanguer. C'est assez sweet pour toi ça ? Qu'il lui demanda sans se rendre compte qu'il avait repris à la bouffer des yeux. Elle était un peu floue, mais elle était bien là.

@Joan Duquesne

tw : consommation d'alcool - ivresse - tension sexuelle

J'avais toujours mis ce p'tit point d'honneur à tout bien séparer dans ma vie. Le travail, les potes, les amours. Autant dire que là, avec ma relation naissance d'avec Concho qui était accessoirement une sorte de collègue/concurrent, c'était plutôt raté. Mais j'm'éparpillais pas trop sur ce sujet. J'en parlais à personne. Il y avait seulement Aura et Phoebe qui avait entendu parlé de ça. Et pis, de l'autre côté, il y avait Milo. Et je détestais être dans cette situation, comme si j'étais le cul entre deux chaises. Alors je séparais tout. Et j'faisais l'autruche, si j'regardais pas la situation en face, il n'y avait aucune raison que la situation me regarde en face. C'était con. Et bancal. Mais c'était ma façon de faire. Et avec Asher, j'appliquais la même chose. Notre monde, c'était notre monde. Et rien d'autre ne venait s'y insérer. J'allais pas commencer à le saouler avec mes histoires de coeur et lui ne semblait pas tellement enclin à le faire non plus. Même si j'imaginais plutôt difficilement Asher genre amoureux et sous le charme d'une nana. Asher, il était private et hyper indépendant. C'est comme ça que j'le voyais. Et j'pense qu'il savait parfaitement que si j'apprenais l'existence d'une p'tite nana qui lui faisait battre le coeur, j'allais l'emmerder avec ça pour le reste de son existence. Durant cette soirée qui partait tranquillement un peu en live, puisqu'on était toujours bien saoul, je remettais les saucisses sur le tapis. Et j'éclatais de rire à sa réplique. "Hééé, c'est bon p'tite nature là, j'crois qu'on peut à nouveau parlé de saucisse non? Moi en tout cas, j'me sens prête." que j'dis en souriant, comme si c'était un vrai sujet, et qu'il fallait qu'on soit mutuellement d'accord pour pouvoir en reparler officiellement. Parfois, j'me demandais lequel de nous deux étaient le plus taré. Et pis la réponse tombait sous le sens : on était à égalité. Sa cuisine, elle était belle et ce plan de travail sur lequel je m'étais assise, suffisamment grand pour cuisiner. Alors p'tete pas un banquet effectivement mais j'avais pas le temps de relever que déjà, j'me retrouvais avec une bouteille de vodka dans les mains. Et sous les encouragement d'Asher, j'en prenais une belle gorgée. Me rappelant ensuite que la vodka, toute seule, c'était vraiment beaucoup trop strong. Je grimace, et j'lui implore presque  de me donner un truc sweet pour faire passer le goût. "C'est pas une question de verveine, mais la vodka, ça s'déguste dans un cosmo, c'est tout." que j'dis alors que je ne m'écoute plus tellement parler parce que mes yeux se sont perdus un peu dans ceux d'Asher. J'tangue toujours, j'le vois un peu flou, mais il est bien là, et c'est comme si d'un coup, il f'sait un tout p'tit peu plus chaud que la seconde précédente. Ca dure juste un court instant, avant qu'Asher ne fasse volte face et que mon regard continue de le parcourir. Il s'trouve dos à moi, en train de fouiller dans un placard et je pense à lui, et son fessier moulé dans un boxer, et j'l'imagine cuisinant sur ce plan de travail, là où j'me tiens, et ça me trouble. Nan mais, ça va pas la tête ma pauvre Joan! Est-ce que j'viens d'avoir une sorte de pensée intrusive, une sorte de fantasme en plein sur Asher? La vodka, ça me réussi clairement pas. Et j'ai à peine le temps d'me dire tout ça qu'il revient vers moi. Et que j'ai de nouveau mon regard dans le sien. Il me tend un paquet de bonbons et je hausse les épaules. "J'vais vérifier ça tout de suite." que j'dis avec un p'tit air de malice. Et au lieu de prendre les bonbons, je lui reprends la bouteille des mains, je m'en enfile une nouvelle grande gorgée, je grimace un peu moins, comme si ma gorge s'était anesthésiée, et je plonge ma main dans le paquet de bonbons. Tous mes gestes, c'est comme s'il était au ralenti, j'fais tout lentement, et surtout, j'arrive pas à me déconnecter d'Asher. C'est comme si mon regard était accroché à lui, et que j'pouvais pas regarder ailleurs. Et j'le trouve vraiment carrément proche là. J'aurais juste à tirer un peu sur son t-shirt pour qu'il soit vraiment là, pour le rapprocher des derniers centimètres qui nous séparent. Ca me traverse l'esprit. Alors mes yeux descendent une seconde sur son torse avant de remonter vers ses yeux, s'arrêtant une autre seconde sur ses lèvres. J'ai oublié de manger le bonbon, j'ai oublié la vodka. "J'pense que nan, c'est pas assez sweet." que j'dis tout à fait sérieusement. Est-ce qu'on serait pas à l'aube d'une giga connerie là, tous les deux? Ca y ressemble, mais j'arrive pas à me résonner. Parce que les lèvres d'Asher là, et tout son corps en réalité, j'commence à en avoir envie. Genre vraiment.

@Asher Robertson

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C'était peut-être ça, le secret de leur amitié, qu’ils s’éparpillent sur le nombre de conneries débitées à la minute, mais qu'ils ne s’aventurent pas sur des terrains trop différents. Au fond est-ce que ça tiendrait longtemps ainsi ? Est-ce qu'ils se connaissaient vraiment bien de cette façon ? Seul le temps le leur dirait et peut-être que ça allait vraiment toujours bien fonctionner ainsi. De toute manière Asher n'était pas le genre de gars qui se posait beaucoup de questions, il prenait la vie comme elle venait, les gens tels qu'ils étaient. Et Joan, elle lui convenait parfaitement ainsi. En plus du fait que s’il avait le malheur de s'épancher sur sa vie sentimentale, il allait en prendre une sacrée couche et ça, clairement il n'en avait pas envie. En parlant d’en rajouter une couche, cette nuit elle devait vraiment être totalement bourrée parce qu'elle insistait bien lourdement sur le sujet des saucisses alors qu'elle-même avait mis un point d’honneur à ne pas vouloir en parler, genre sujet tabou. Tu parles du tabou ouais ! D’où tu te sens prête là ?! T'étais à deux doigts de vomir quand t’as vu le plateau de cochonnailles ce soir, t’as oublié ? C’est une haute trahison ça, Joan, une trahison, ouais ! Lui aussi était sacrément bourré pour tenir ce genre de discours bien trop engagé. Heureusement il reprit un peu de sérieux en parlant de sa belle cuisine, sur laquelle Joan, pas gênée le moins du monde, venait de poser ses fesses bien confortablement. Évidemment, comme toujours le sérieux ne dura pas longtemps, il suffit d'une gorgée de vodka que la française faillit recracher par terre pour qu'ils repartent loin. Et moi qui croyais qu'en France vous étiez réputé pour savoir boire. Il roula des yeux avec un sourire moqueur. Les cosmo c’est trop sucré. Lui il aimait les alcools purs, tant qu'à faire. Même s’il était finalement assez rare qu'il boive beaucoup ou des choses aussi fortes, habituellement, tourner à la bière lui convenait totalement. Mais cette nuit était différente, disons que passé une certaine heure, il fallait faire un peu plus fort. Trop fort peut-être ? Parce qu'il faisait tout d'un coup très chaud dans cette cuisine tandis que Joan fixait le boxeur. Il ne laissa pas cette sorte de tension s'installer, préférant la prendre au mot au sujet des bonbons et se détourner pour casser le contact visuel. Parce que la voir là, assise face à lui, s’imaginer s'avancer entre ses cuisses et combler la distance, ce n'était pas un très bon plan, ça ne faisait pas partie du programme de cette nuit. Il lui tendit alors le paquet de bonbons mais pensait être un peu plus loin d’elle, il avait encore du mal à évaluer l’espace dans sa cuisine, ou alors c'était la vodka qui réduisait les distances et faisait tomber les barrières. Ou bien c'était lui, qui réalisait cette nuit qu’en plus d'être une fille drôle et une sacrée bonne pote, Joan était aussi une femme et qu'elle pouvait clairement le chauffer. Elle tendit la main pour attraper un bonbon mais ce fut la bouteille qu'elle prit à la fin, s’envoyant une bonne gorgée sous le regard mi-médusé, mi-jaloux du goulot de Rob. Il n'avait d'ailleurs pas remarqué qu’il tendait toujours le paquet, dans un geste figé. Il fallait vraiment qu'il se reprenne là, il avait comme un hypothétique filet de bave qui coulait de sa bouche à force de la regarder. Il hocha la tête alors qu'elle répliqua que ce n'était pas assez sweet. En même temps, elle avait toujours le bonbon dans la main, mais ça c'était secondaire. Il s'approcha alors, lui prit la bouteille des mains et la posa à côté, les bonbons aussi, posa ses mains sur le bois de chaque côté de Joan, assez proche de ses fesses mais sans les toucher. Se fraya un chemin entre ses jambes et l'embrassa. Elle avait le goût de l’alcool et aussi du désir, il ne savait pas bien ce qu’il lui prenait mais il y allait quand-même, parce que l’attraction était trop forte. Et ça, c'est assez sweet pour toi ? Qu'il demanda avec une pointe d’ironie avant d'attraper le bonbon qu'elle avait dans la main et de le bouffer, avant de reprendre une gorgée de vodka pour s’enivrer encore, bien que ce n'était plus d’alcool dont il avait envie à présent.

@Joan Duquesne

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Notre relation, elle était toute nouvelle, d'un point de vue timeline. Ca faisait pas si longtemps qu'on évoluait dans l'espace de l'autre, et pourtant, on pouvait passer des heures entières ensemble. Souvent, ça partait d'un bon sentiment, avancer sur notre projet commun de boxe, on s'retrouvait à un endroit, et on commençait par bosser un peu, pour voir les différents éléments, notamment au niveau des assurances et de la nature du contrat entre nos deux organismes, mais très vite, aussi, ça partait ailleurs, dans les conneries, dans les discussions, dans des blagues, le temps filait, on avait pas avancé beaucoup sur notre projet mais notre amitié elle, elle gagnait bien des levels à chaque fois. Et puis, on restait en contact, pas toute la journée, faut pas déconner, mais au moins une fois par jour, par message. Et puis, voilà, c'est comme ça qu'on s'retrouvait à faire des soirées ensemble, à être proche l'un de l'autre. Sans jamais trop parler de nos histoires de coeurs, comme si on en avait pas besoin. Comme si on avait juste une belle et pure amitié. Basée rien que sur nous et notre osmose à tous les deux. Dans la cuisine, inexorablement, ça reparle de saucisses. C'était un peu notre sujet de prédilection, même si techniquement, c'était un tabou. Et Asher semble outré que j'veuille passé à l'étape du "on peut en parler sans que ça soit un problème". J'éclate de rire en le voyant parler de haute trahison. "Ok, ok, c'est trop tôt pour toi. J'le conçois. Moi, j'peux en parler, sans les voir. C'qui constitue déjà une belle amélioration." Wo. L'ivresse, ça me réussi pas, parce que j'sais pas exactement ce que je raconte. Mais de toute façon, on est trop high pour avoir une conversation construite. Tant est si bien qu'on parle déjà d'autre chose, ça va vite, on passe sur la cuisine avant finalement de s'attaquer à la vodka. Qui passe pas très bien pour moi, soyons honnête. Je roule des yeux en voyant Asher me dire que les français, normalement, ça sait boire. "Du grand vin, ça ouais, mais clairement, on peut pas faire de l'alcool avec de la patate. C'est pas possible." que je réponds très sérieusement tandis qu'Asher me confirme que le cosmo, c'est trop sucré. Pourtant, là, du sweet, j'en ai bien besoin avec cet alcool fort qui me brûle la langue. Et alors, là, c'est comme si tout c'était transformé, en moins d'une seconde. La simple évocation de ce mot, avec mes yeux perdus dans les siens, la température s'met à grimper, d'un coup. J'sais pas d'où ça vient, j'sais pas si c'est lui ou moi, j'sais pas où on va, mais on s'met comme à se dévorer des yeux. J'le quitte pas du regard, j'regarde le moindre de ses gestes, comme si chaque mouvement qu'il faisait était un appel aux vices. Asher, bordel, c'qu'il peut être hot là. Dans sa cuisine flambant neuve, alors qu'il me ramène un bonbon, supposant que ça, c'est peut-être assez sweet pour moi. Et cette simple question, avec lui, pas si loin, ça m'allume. J'essaye forcément un peu d'me raisonner, mais c'est pas possible. Alors j'le défis un peu, je reprends une gorgée de vodka, et j'lui assure que non, c'est pas ça qu'il me faut. C'est pas le bonbon dont j'ai envie là. Et lui, il semble réceptif à tout ça, à mon p'tit manège, à base de gestes lascifs. Alors, Asher, il se rapproche, il réduit la distance, au point de me retirer la bouteille des mains et de caler ses mains de chaque côté de mon corps. Il s'immisse entre mes cuisses et j'me laisse pas prier pour lui laisser de la place. Asher, il a une carrure imposante, et même si j'suis assise sur le plan de travail, nos lèvres, elles sont à la même hauteur. Il dépose ses lèvres sur les miennes, et j'trouve ça parfaitement ok. L'alcool a grillé nos neurones. Sans l'ombre d'un doute. J'accueille son baiser, quelques secondes et puis après, toujours avec son regard dans le mien, il me repose cette question. Moi, j'suis un peu stone, carrément même, abasourdi par son baiser, et l'envie irrémédiable d'y retourner, à ses lèvres. "Ouais c'est pas mal." que j'dis, avec un p'tit sourire. Asher, il prend un bonbon et une nouvelle gorgée de vodka. Et j'lui attrape la bouteille des mains. "J'crois que j'l'aime pas mal ta technique pour faire passer le goût de la vodka." Encore un p'tit regard malicieux et je m'enfile une nouvelle gorgée. Puis je repose la bouteille à côté de nous. Et cette fois ci, comme j'en avais eu l'idée juste avant, j'attrape son t-shirt dans ma main, au niveau de son torse, et je l'attire vers moi, pour capturer à nouveau ses lèvres. Parce que ouais, embrasser Asher, là, ça me semble une très belle idée.

@Asher Robertson

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Cette histoire de saucisses c’était devenu leur private joke, depuis le mois de juin c’était un soit disant tabou qu’ils adoraient pourtant remettre sur la table dès qu’ils en avaient l’occasion. Un peu comme l'histoire de leur différence d'âge. Tout ça pour se provoquer se chercher des poux comme deux gamins qu'ils étaient. Clairement, plus jamais Asher ne ferait de concours de bouffe de toute sa vie, ça restait un horrible souvenir et paradoxalement, ils avaient tellement ri, c'était probablement cet exact jour, cet événement qui avait scellé leur amitié. Il savait qu'il pouvait entraîner Joan dans ses conneries, qu'elle avait le même état d’esprit que lui. Il avait peut-être quinze ans de plus qu’elle, -quinze ans bordel- ensemble ils donnaient tous les deux l’impression d'avoir à peu près dix ans, pas plus ! Et même si leur amitié était toute récente, aujourd'hui Asher était incapable de se passer de la française, incapable de ne pas lui envoyer un message quand il avait une bêtise à partager. Probablement parce qu'il savait qu'elle réagissait toujours. Clairement en début de soirée il avait trouvé tellement ahurissant qu'on puisse lui prêter une liaison avec cette fille. Ils avaient tout de deux potes à l’humour bien gras qui se tenaient le bide à chaque éclat de rire, il n’y avait absolument aucun signe de séduction entre eux, pas l'ombre d’un doute à ce sujet. Et bah... je suis heureux pour toi, tu veux une image pour avoir fait ce beau travail sur toi-même ? Moi j’suis pas prêt, voilà. En vérité il l'était probablement, prêt, à parler de saucisses, mais il n'était pas en état pour y penser actuellement. Et puis là, à présent qu'ils étaient arrivés chez le boxeur et que la porte flambant neuve de sa maison était refermée sur eux, cette histoire n’avait plus d'importance. Étrangement, d’ailleurs, maintenant que la vodka s’était invitée entre eux, il y avait comme une tension grandissante entre les deux amis. Ah ouais, du grand vin. Qu'il répondit, songeur, distrait. Asher n'était pas très connaisseur, il fallait bien l’admettre. Mais ce n'était pas vraiment le sujet là. Le réel sujet c'était Joan assise sur son plan de travail, les jambes légèrement écartées, qui semblait parfaitement savoir ce qu'elle voulait. Il y avait fort à parier que ça n’avait rien à voir avec un paquet de bonbons. Elle était un peu trop attirante, là. Comment c'était possible ? Quelques minutes plus tôt il avait envie de se taper des barres de rire en lui tapant sur l'épaule et là il l'imaginait en sous-vêtements, comment est-ce que ç'avait plus déraper si rapidement ? Jamais Ash n’avait pensé à elle de cette façon, même l'autre fois quand ils s'étaient baignés à moitié nus sur la plage ça n’avait rien de sexuel, l’idée ne lui avait même pas traversé l’esprit une seconde. Là cette nuit c’était pourtant beaucoup trop fort, tellement inattendu, carrément incontrôlable. Le brun essaya d’échapper au regard de la française en lui proposant du sucré, puisqu'elle en réclamait. Mais visiblement ce n'était pas ce qui lui faisait envie. En vrai, il n'était pas aveugle, il connaissait ce genre de regard, il savait ce qu'elle voulait. Seulement, est ce que ce serait raisonnable de le lui donner ? Est-ce que la raison avait vraiment sa place entre eux ? Ça se saurait s’ils étaient réfléchis, adultes, ensemble. Alors après avoir soutenu son regard quelques secondes, fait semblant, pour elle comme pour lui-même, de peser le pour et le contre dans cette histoire, il s’imposa entre ses jambes - il n’avait pas eu à forcer, hein- et fit le test de l’embrasser juste pour voir. Il la provoquait un peu, repoussait les limites. Fallait avouer qu’il ne détesta pas, au contraire. Pas mal ? C'est tout ? Évidemment ça lui égratignait un peu l’ego, il était plutôt doué dans ce domaine normalement, généralement on n’avait pas à se plaindre de sa façon d'embrasser. Il se renfrognait presque, sans pour autant s'éloigner de Joan qui clarifiait un peu sa pensée. J’te la conseille comme technique, tu peux me la voler. Il bu une nouvelle gorgée pour étouffer un petit rire, elle s’envoyait une nouvelle rasade à son tour, à ce rythme la bouteille serait bientôt vide. Mais ça n’avait plus tellement d’importance, tandis que la brune attrapait Ash par le t-shirt pour l'attirer contre elle et l'embrasser à son tour. Bon sang Joan lui faisait un effet fou, il était totalement réactif à ses lèvres, à sa langue contre laquelle il menait une bataille qui faisait grimper la température. Il la fit alors glisser sur le plan de travail pour la rapprocher de lui, pour sentir son corps s'appuyer contre le sien. Jusqu'à se résonner une seconde et se redresser, un peu étourdi par tout ce qu'il se passait. Tu veux voir le reste de la maison ou t'es juste venue là pour la cuisine ? Comme si c'était encore le sujet, là, la visite de sa maison. Quoique l'idée de la défaire de ses vêtements dans chaque pièce où ils passeraient semblait être plutôt agréable.

@Joan Duquesne

Si on devait trouvé un véritable moment où notre amitié s'était scellée, c'était sans l'ombre d'un doute le jour du concours de bouffe. Ca avait été un sacré mauvais souvenir, je vais pas mentir. Parfois quand j'y repensais, ça me soulevait encore le coeur. Mais j'sais pas, dans cette épreuve, cette adversité beaucoup trop dégoûtante, on s'était trouvé. Comme si, tacitement, on s'était promis de se suivre quoi qu'il advienne, dans n'importe quelle connerie. Et ça n'avait pas loupé. Plusieurs mois après, on ne se quittait plus. Ou pas souvent. Et pour preuve, ce soir encore, on avait étiré le temps, je l'avais suivi chez lui, pour faire le tour de sa propriété. C'était qu'une excuse, juste pour continuer à dire n'importe quoi et juste, au final, vivre notre amitié. J'éclatais de rire lorsqu'il me proposa une image, comme à une gosse, pour le travail que j'avais effectué sur moi même. Je hochais la tête frénétiquement, comme si j'étais réellement cet enfant de huit ans, réellement intéressée par une p'tite image. "Ouaip, ça s'rait fortement apprécié. Et promis, t'en aura une toi aussi, quand t'aurais franchi le cap." En réalité, j'étais certaine que le sujet ne contrariait pas tant Asher, c'était juste notre running gag et il y avait fort à parier pour que dès le lendemain, ce soit moi qui m'insurge qu'on reparle de ce dont on ne doit pas prononcer le nom. Et pis, venu de nul part, parce qu'on buvait cette vodka beaucoup trop forte pour mon p'tit palais de française, la situation se transforma, sans qu'on y prête vraiment attention. Comme si des portes venaient de s'ouvrir, et qu'on s'y engouffrait à l'intérieur, sans prendre garde. Ca m'semblait parfaitement ok, d'un coup, d'le regarder différemment, Asher. Il était plus juste ce super bon pote, il venait d'choper un capital sex appeal que j'pouvais plus ignorer. Bordel, bien évidemment que ça m'semblait pas une bonne idée de m'insérer la dedans, mais c'est comme si ma raison avait disjoncté et tout me semblait parfaitement ok, normal, comme si ça tombait sous le sens. On était en train de donner raison à tous ces cons qui nous assuraient qu'il n'existait pas d'amitié homme/femme sans qu'il puisse y avoir de dérapages. Mais en même temps, là, ouais, j'avais eu envie de l'embrasser, qu'il se rapproche de moi. Et lui semblait aussi enclin à ce rapprochement. Alors, il se retrouvait près de moi, entre mes jambes et on s'échangeait un premier baiser. On avait pas freiner le truc, on aurait pu éclater de rire, se rendre compte de la connerie et tout stopper. Mais nan, on s'gardait dans cette ambiance un peu hot. J'm'amusais à lui dire que son baiser était juste pas mal. Sa réaction ne tarda pas, mais il pouvait bien voir, Asher, à mon p'tit regard malicieux, que c'était juste pour l'embêter. J'reconnaissais que sa technique était plutôt efficace et c'était comme un feu vert pour un second baiser. J'attrapais son t-shirt et on s'embrassait à nouveau, c'était plus passionnel que le premier, nos langues se mélangeaient et je sentais même ses mains se poser sur ma chute de rein pour me faire glisser un peu plus contre lui. Nos bassins en contact, Asher me donnait fucking chaud. J'sais pas s'il rendait compte à cet instant à quel point il dégageait un truc fucking érotique. Mon esprit avait déconnecté et c'est Asher qui rompait se baiser. On se détachait, et mes mains étaient toujours bien encrées sur ses pectoraux musclés. J'étais un peu stone, voire carrément. Et j'minaudais à sa question. "J'serais bien curieuse de voir si y a d'autres surprises, dans les autres pièces." J'le faisais reculer de deux pas, simplement pour pouvoir me remettre debout, mes pieds touchant à présent le sol. Nos corps étaient toujours très proches et maintenant, il me surplombait de sa carrure. J'me détachais de son espace et j'faisais quelques pas pour sortir de la cuisine, ne manquant pas au passage d'attraper sa main pour l'entraîner vers ce qui semblait être un couloir qui desservait d'autres pièces. Il était plongé dans la pénombre. J'me retournais pour lui faire face, et le faisait reculer contre un mur. "Faudrait quand même être bien certain que tes cloisons là, elles soient solides non?" que j'lui demandais sur un p'tit air malicieux. Wo, on dirait bien que là, j'avais enclenché un mode en moi que j'étais plus capable de switch off.

@Asher Robertson