Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Le renvoi de Cameron avait fait grand bruit au sein du lycée. Lorsque Carter avait appris son exclusion, il avait de suite été trouver le proviseur, sans se soucier de le déranger alors qu'il était occupé avec un autre élève. Jamais il n'avait aimé l'injustice et savoir sa soeur renvoyée par sa faute, il ne pouvait pas le tolérer. Malheureusement pour lui, il avait eu beau dire à son proviseur que Cameron ne méritait pas d'être renvoyée, l'adulte n'avait rien voulu entendre et lui avait intimé l'ordre d'aller en classe. Et lorsque Carter avait insisté en campant sur ses positions, son proviseur avait trouvé le chantage parfait : s'il ne retournait pas en cours immédiatement, il serait en retenue toute la semaine suivante. Il n'en fallait pas plus pour dissuader Carter de continuer, cependant, au fond de lui, il bouillonnait face au manque de discernement de l'adulte sencé représenté une part d'autorité dans ce lycée. Pour Carter, la situation était on ne peut plus injuste : depuis deux mois, il se faisait harceler quotidiennement par quelques élèves du lycée et rien n'était fait pour que cela cesse et alors que Cameron l'avait défendu, elle se faisait exclure... Ca n'avait pas de sens. Pourquoi fallait-il toujours que ce soient les boinnes personnes qui payent pour les mauvaises ? Certes, il aurait pu tout avouer à son proviseur, sans doute que Carter avait ses torts dans toute cette histoire et il le savait, mais tout révéler sur ce qu'il vivait depuis sa rentrée était, il le savait, une très mauvaise idée. Il savait que même s'il n'en menait pas large la plupart du temps, sa situation au lycée empirerait encore davantage si jamais il allait se plaindre et ça, il ne le souhaitait pour rien au monde. Vaincu, il avait alors tourné les talons, profondément déçu et démunis par la tournure des évènements. Il s'en voulait beaucoup pour cela. Tellement qu'il en venait à se dire que la vie de sa soeur serait certainement plus simple s'il n'existait pas. Pareil pour sa mère, s'il se taisait à ce sujet, c'était pour ne pas lui causer du souci, elle en avait déjà bien assez avec son divorce en cours pour que Carter vienne en rajouter. Pareil pour son père.
Le reste de sa journée lui avait paru interminable. Incapable de se concentrer sur ses cours, Carter avait une fois de plus retourné la situation dans tout les sens dans sa tête sans trouver de solution meilleure qu'une autre pour que tout cela cesse. Il s'en voulait énormément pour le renvoi de sa jumelle et il n'arrivait à penser à rien d'autre. En ce moment même, il se détestait à un point incommensurable. Tout le ramenait toujours au même point : si elle en était là en ce moment, c'était uniquement de sa faute à lui. Ses professeurs avaient essayés plus d'une fois de le faire revenir sur terre et être un peu plus attentif dans les matières qu'ils essayaient de lui inculquer mais ça avait été peine perdue. Evidemment, les brimades de certains de ses camarades avaient continuées à la sortie du lycée, sa soeur ayant été virée, ils avaient de nouveau de quoi l'intimider davantage. Heureusement, après les cours, il avait pu se rendre à son club de théâtre qui avait été une vraie bouffée d'oxygène pour lui. Il avait pu laisser ses problèmes à l'entrée, comme à chaque fois, et être à nouveau un ado comme les autres, sans problème apparent, qui s'amusait à jouer sur scène. Le théâtre, il s'y sentait tellement bien qu'il aurait bien signé pour avoir droit à deux heures supplémentaires. Mais il était déjà temps de rentrer à la maison. A pieds, il lui avait fallu à peine un quart d'heures pour rentrer chez lui. Et comme à son habitude, dès son retour, il avait pris la direction du frigo pour se servir d'un verre de lait avant de prendre un paquet d'oréos tout en brisant le silence qui régnait dans la maison. « Maman ? Cam ? Je suis rentré... » Mais Carter ne s'éternisait jamais et n'avait pas cherché à retrouver sa mère dans la maison, bien au contraire. Son grand frère n'allait pas tarder à rentrer, peut-être que sa mère et Cameron étaient parties acheter de quoi remplir un peu plus le frigo et les armoires, ce qui expliquerait le silence dans la maison. Carter ne s'en formalisa pas, bien au contraire. La seule chose qui comptait pour lui, c'était de retrouver sa chambre et il s'empressa d'ailleurs de rejoindre l'étage, en faisant attention de ne rien renverser dans les escaliers. Pas sûr que sa mère approuverait les gouttes de lait sur les marches. A peine arrivé dans sa chambre, il posa son verre de lait sur sa table de nuit, retira son sac de cours qu'il portait à l'épaule et le laissa tomber au sol dans un coin de sa chambre et s'installa sur son lit pour déguster son goûter tranquillement, soulagé d'être enfin à la maison.
{outfit} ❧ Ta journée était vraiment pourrie aujourd’hui. Entre le coup de téléphone du proviseur pour t’annoncer le renvoi de Cameron, les mensonges de ta fille pour se couvrir. Et la révélation au sujet de son frère t’a mis une grosse claque. Tu avais pris le temps de l’écouter, de discuter avec elle. Et même si elle avait quand même été punie pour son attitude et son renvoi, tu avais été bien plus clémente que ce que tu avais prévu. La laissant filer dans sa chambre, tu étais restée quelques minutes seule dans la cuisine. Assimilant que ton fils se faisait harceler à l’école depuis votre emménagement. Accepter le fait que tu n’avais rien vu, qu’il n’avait pas eu le courage de t’en parler. Que les professeurs ou le proviseur ne voyaient rien et ne faisaient rien. Cette idée que quelqu’un puisse maltraiter ton bébé te rendait folle. Et en même temps, tu culpabilisais de la situation. Parce que s’il n’avait pas osé t’en parler, c’était surement à cause de toi. Tu avais eu beau vouloir protéger tes enfants de tout ce bordel, tu n’avais pas pu les épargner. Ils avaient subi de plein fouet, la rupture, votre changement de vie et le fait de se réadapter à Bowen. Tu pensais qu’ils avaient repris leurs marques, que tout se passait bien pour eux. Tu n’avais aucune idée que le lycée était un enfer pour Carter et que Cameron s’était mis en tête de le défendre envers et contre tout. C’était déjà le cas depuis des années, mais aujourd’hui, ça avait pris une dimension toute autre. Il allait falloir que tu aies une discussion avec ton fils et rapidement. Tu ne pouvais pas laisser les choses en l’état. Avisant l’heure sur le mirco-onde, Carter devait être à son cours de théâtre, il ne rentrerait pas de suite. Soupirant, tu décidais de chasser ses idées noires de ton esprit pour l’instant. De toute façon, tant que tu n’aurais pas eu l’occasion de discuter avec ton fils, tu ne pourrais rien faire pour l’aider. Et même ensuite, pas sûre que tu sois capable de lui apporter la protection qu’il mériterait. Et cette idée te tord l’estomac. Après avoir rangé un peu la cuisine, tu grimpes dans ta chambre et t’installes sur ton lit pour lire un livre. T’occuper l’esprit avant le retour de ton précieux petit garçon. La porte d’entrer claque, regardant rapidement l’heure sur ton réveil, tu sais que c’est Carter. Pas de doute possible, l’emploi du temps de tes enfants, tu le connaissais sur le bout des doigts. Et comme pour confirmer tes pensées, la voix de ton fils résonne dans la maison. Tu sais parfaitement qu’il est en train de monter pour rejoindre sa chambre, un verre de lait dans une main et un paquet de gâteaux dans l’autre. Tu n’as pas le temps de l’intercepter avant qu’il ne s’enferme dans son antre. Soupirant doucement, tu cherches tes mots devant la porte close de sa chambre. Refléchissant à comment aborder le sujet sans le froisser ou le faire se renfermer sur lui-même. Prenant ton courage à deux mains, tu toques avant de tourner la poignée pour entrer. "Je peux entrer ?" Même s’il ne t’avait jamais mis à la porte de sa chambre, que ce soit ici ou à Ravenswood, tu avais pris l’habitude d’attendre qu’il accepte que tu investisses son espace. "Je ne sais pas si tu sais, mais ta sœur s’est fait renvoyer." Autant commencer par le début, lui faire comprendre que tu étais au courant de sa situation.
Code by midnight shadow
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i'm a sinner, i'm a saint. i do not feel ashamed. i'm your hell, i'm your dream. i'm nothing in between
Carter Lawson
MESSAGE : 9 ICI DEPUIS : 11/09/2024 CRÉDITS : Ysia
STATUT : Célibataire
Sujet: Re: Because it's so hard to live sometimes ft. Jude Lawson Dim 29 Sep 2024 - 18:21
Depuis sa rentrée, Carter avait pris l'habitude de se réfugier directement dans sa chambre après les cours pour s'isoler. Il avait besoin de ce petit moment rien qu'avec lui-même pendant lequel il faisait le point intérieurement sur la journée qu'il venait de passer tout en dégustant son goûter qui lui apportait une bonne part de réconfort. Pas autant certes que ne lui en aurait apporté sa mère s'il s'était confié à elle, mais ça, c'était hors de question. Pour rien au monde il ne souhaitait qu'elle sache, et Carter avait toujours mis un point d'honneur à sembler être un garçon sans le moindre problème apparent lorsqu'il rentrait des cours. Et sa nature enjouée l'aidait beaucoup à faire croire qu'il était pleinement épanoui dans sa nouvelle vie à Bowen. Même si ça aurait été beaucoup mieux pour lui intérieurement si, en partie, son père n'avait pas fait n'importe quoi. Content d'être à la maison quand il rentrait des cours, il ne laissait rien paraître de son mal être. Tout ce qui pourrait témoigner de sa réalité scolaire c'était les bleus qu'il cachait sous ses vêtements. Mais ça, ses parents n'avaient aucun moyen de le savoir. Sa soeur ayant été renvoyée, il n'y avait plus personne pour le défendre et le garçon qui s'en prenait le plus à lui en avait largement profité pour lui laisser d'autres souvenirs douloureux de cette journée. Malheureusement pour lui, ses hématomes n'avaient jamais vraiment le temps de guérir avant qu'il n'en recoive des nouveaux. Et à savoir que dès le lendemain d'autres s'y ajouteraient, Carter ne pu retenir un soupir. Cette situation le pesait, il n'en pouvait plus, et avec sa soeur renvoyée pour la semaine, il s'apprétait à vivre la pire semaine de sa vie. Peut-être pourrait-il faire croire le lendemain à sa mère qu'il ne se sentait pas très bien, qu'il était malade et qu'il préférerait rester à la maison... Ca aurait pu marcher, certes, mais sa mère n'était pas dupe, s'il faisait ça, elle se douterait certainement que le but premier de la manoeuvre était de rester tout simplement avec Cameron à la maison. D'aussi loin qu'il se souvienne, Carter n'avait jamais aimé rester éloigné de sa soeur très longtemps. Il se souvenait d'ailleurs très bien du jour où, vers l'âge de six ans, alors que Cameron et lui étaient partis en camp de vacances avec d'autres enfants, leur mère avait dû aller chercher Cameron qui voulait rentrer plus tôt que prévu, ne se plaisant pas du tout au camp de vacance. Ce jour là, même si Carter lui, adorait être là et qu'il s'était fait plein de nouveaux amis, il avait demandé à leurs parents la permission de revenir lui aussi à la maison. L'idée d'aller en cours seul lui tordait l'estomac, et pas seulement pour le harcèlement quotidien qu'il vivait là-bas.
Un toquement à la porte suivi de la voix de sa mère le sortirent de ses pensées et tout naturellement, c'est avec un sourire qu'il lui accorda la permission. « Oui, tu peux venir... J'ai pas encore commencé mes devoirs, mais je m'y mets juste après... » En général, sans être forcément premier de la classe, Carter s'appliquait beaucoup à avoir de bonnes notes... Sauf dans les matières qu'il aimait le moins, là, se contenter de la moyenne lui suffisait amplement et d'ailleurs, il savait que pour remonter sa note en mathématiques, il se devait d'avoir un six à son devoir. Ca n'allait pas être simple, mais il savait qu'il pouvait y arriver. Avec un peu de chance. Il se décala un peu sur son lit pour laisser sa mère s'y installer si elle le désirait et alors qu'elle reprenait la parole pour lui parler de l'exclusion de sa soeur, son sourire s'effaça quelque peu alors qu'il hochait la tête positivement en baissant un peu le regard un instant. « Oui, je sais... » Il reporta alors son attention sur sa mère et repris la parole. « Notre proviseur est vraiment un sale con, il fait super mal son job. Je lui ai dit que ce n'était pas juste que ça soit Cameron qui se fasse virer. Mais il a rien voulu entendre. Je te jure maman, c'est pas elle qui aurait dû être renvoyée. Et j'espère vraiment que tu n'es pas trop fâchée contre elle. » Sans surprise, il prenait la défense de sa soeur, il en avait toujours été ainsi et ça ne changerait probablement jamais. Si elle était privée de lycée, il pouvait au moins l'aider à ne plus avoir leur mère sur le dos, c'était le moins qu'il puisse faire pour elle après tout.