hold onto me 'cause I'm a little unsteady (sahar)

Certains prétendront peut-être que l'opposition que tu semblais ouvertement arborer à l'égard de sa propre fratrie, s'avérait non seulement illégitime, mais également, indécente. Effectivement, si tu n'avais jusqu'ici dénotée d'aucune résistance particulière, allant même jusqu'à effectuer le déplacement jusqu'à Londres, tu n'en restais pas moins bien peu motivée dans l'immédiat, à l'idée de te confronter à ceux qui ne te considéreraient jamais comme l'une des leurs. Le fait était que tu te foutais considérablement de savoir si oui ou non tu répondais aux critères considérés par chacun, tant un tout autre aspect paraissait considérablement t'incommoder. Si tu savais par avance que les chances pour que tu croises à nouveau le chemin d'un membre de sa famille s'avéraient quasi-inexistantes, tu redoutais cependant, que la confrontation d'aujourd'hui, n'altère la vision que Levi possédait de toi. Cependant, il aurait été naïf d'imaginer que ce dernier n'aurait rien distingué de ton inconfort, au détriment de quelques-unes de tes tentatives pour ne rien lui divulguer. Sans surprise, les évènements s'étaient enchaînés à vive allure, aucun de vous n'aspirant à faire cesser cette machinerie infernale au risque quand bien même de retarder votre arrivée. Considérant ton bien-aimé à l'instar d'une priorité absolue, il ne s'avérerait absolument jamais question de t'en détourner, au grand dam possiblement, de conjonctures considérées à première vue comme urgentes. Et serait-il fabuler de prétendre que plongée au travers d'une euphorie particulièrement indescriptible, tu n'avais pas fini par faire totalement abstraction de votre nouvel environnement, omettant presque le motif évident, pour lequel vous veniez de traverser la terre entière. Le retour à la réalité demeurerait brutal, voire on ne peut plus scabreux. Tout juste venais-tu d'atteindre le point de non retour, que déjà tu semblais obnubilée à l'idée de réitérer vos prouesses à votre retour. Et dieu savait, que chacune de tes pensées te traversant l'esprit au cours de la soirée, lui serait entièrement dédiée, ressassant inlassablement les sensations procurées par ton amant, les heures précédentes. « J'en attends pas moins, Wheeler. » Répondis-tu à voix basse, tes pulpeuses s'accaparant les siennes, tandis que ton bassin, continua au travers d'une accalmie de courte durée, de se mouvoir plus faiblement cette fois contre le sien. Secouant la tête de part et d'autre, essentiellement en guise de réponse, tu fus aussitôt percutée par un sentiment de frustration particulièrement conséquent lorsque l'anglais brisa votre étreinte, de sorte à vaquer à ses propres occupations. Addicte à en crever, chaque approche rompue, s'apparentant à un déchirement relativement indicible que seul ce dernier, était en mesure de se réapproprier. « J'espère que tu es sûr de ça. » Fis-tu mine de constater, avant de t'extraire à ton tour de la cabine de douche, les secondes qui suivirent. Forcée de constater que te préparer de ton côté, allait davantage nécessité de temps en comparaison à ton époux, dont l'apparence restait parfaitement irréprochable, même dépourvue du moindre artifice. Te concernant, tu ne possédais pas véritablement de solutions miracles, si ce n'était de tenter de camoufler au possible, certains aspects plutôt révélateurs de tes obsessions les plus néfastes. Vêtue d'une robe noire à l'aspect relativement sobre, tu fis délibérément le choix d'associer ton accoutrement à celui de ton époux, ne perdant pas une seconde afin d'acquérir son approbation dans la foulée. « C'est malheureusement pas aussi festif que pour notre mariage. » Vins-tu naturellement déplorer, tandis que tu t'empresseras de saisir la main tendue par ton partenaire, tes vitreuses traversées d'une lueur malgré tout espiègles, plongées à l'intérieur des siennes. « Et quand ils me connaîtront, un tant soit peu, ils se demanderont ce que toi, plutôt, tu fais avec une nana dans mon genre, alors que tu étais certainement voué à bien mieux. » Et quand bien même ça te coûtait de le reconnaitre, Levi n'était clairement pas prédestiné à consumer le reste de son existence auprès d'une alcoolique notoire, dont les penchants eurent toujours laissé à désirer. Encouragée par ce dernier à te rapprocher de lui, tu te délecteras de chaque étreinte volontairement initiée, voire même de la plus minime. « J'ai le choix? » Demandas-tu faussement distraite, avant de finalement récupérer tes effets personnels dans la foulée, tandis que tu invitas au passage ton époux à t'emboiter le pas jusqu'à la porte d'entrée de votre chambre. « Et toi? Parce que c'est surtout de toi dont il s'agit. Est-ce que ça va aller? » Enchaînas-tu cette fois sur un ton plus neutre, consciente qu'à partir de maintenant, et malgré ton inconfort à l'idée de te confronter aux membres de son entourage, il relevait de ton devoir de veiller sur ton époux, au moins pour le restant de la soirée.

Jamais il n’aurait laissé douter sa bien-aimée de la légitimité de ses sentiments, d’autant plus qu’il comprenait parfaitement ce qu’elle pouvait ressentir à l’idée de se confronter à l’inconnu, à des milliers de kilomètres de leur cocon. Levi, il désirait plus que tout que Sahar comprenne qu’il n’avait jamais été dans le camp adverse, qu’importe le déroulé des événements, il ne serait toujours question que d’eux contre le reste du monde. Parce-que sa véritable famille, c’était elle, la seule qui n’avait pas daigné l’abandonner, même en confrontant les fêlures de son âme, les acceptant sans la moindre hésitation. Et il était évident qu’il n’accepterait aucune critique adressée à l’encontre de celle qu’il avait choisi pour l’éternité, préférant de loin que les remarques lui soient directement visées, parce-que Sahar n’avait certainement pas à subir les rancœurs de ses années d’errance. Levi, il avait choisi de s’adonner à ce qu’il savait faire de mieux : l’aimer, de la plus pure des façons, enserrant son corps contre le sien, vibrant contre elle à chaque mouvement de leurs carcasses, jusqu’à ce qu’ils puissent atteindre l’apogée de leur passion ultime. Et ils le savaient aussi bien l’un que l’autre, que le retour à la réalité serait assommant, eux qui s’étaient autorisés à s’évader le temps d’une étreinte amoureuse, pour se rappeler de l’essentiel, quitte à retarder leur arrivée. « Et là, il manque pas quelque chose ? » Murmura-t-il à l’orée de ses lippes, faisant référence à leurs noms de famille désormais associés pour la vie, Levi finissant par s’accaparer les pulpeuses de son épouse, profitant de ce dernier échange avant le réel début des hostilités. « Je le suis. » Il eut un mal fou à s’extirper de la chaleur de son étreinte, débutant sa préparation, aussi simple soit-elle, se contenant d’une tenue des plus classiques, tout en respectant le thème de la cérémonie. Il avait tenté de parfaire son reflet dans le miroir, pas franchement convaincu que les détails changeraient la donne quant à ce que la majorité des membres de sa famille pensaient de lui. Son regard avait fini par retrouver sa lumière au moment où Sahar l’interpella, entièrement apprêtée, ses yeux parcourant l’intégralité de sa silhouette pour se délecter de cette vision qu’elle lui offrait et dont il ne pourrait jamais se lasser. « T’es pas moins sexy pour autant. » La complimenta-t-il, cherchant immédiatement à renouer un contact physique avec elle, sa main se liant tendrement à la sienne. « Moi j’serai fier de leur dire que j’ai épousé la nana la plus barrée mais surtout la plus incroyable de la planète. » Murmura-t-il, rapprochant volontairement Sahar de lui, sans la lâcher du regard, une lueur espiègle le traversant alors qu’il glissa l’une de ses mains le long de sa taille. « Si tu me dis que tu veux vraiment pas y aller alors ouais, on y va pas. » Répondit-il, n’ayant aucunement envie de la forcer à participer à cet événement familial qui serait loin d’être festif et ce, pour de multiples raisons. Leurs doigts entrelacés, il la suivit jusqu’à la porte de leur chambre, prêt à ne plus la lâcher de la soirée. « J’ai plus trop le choix maintenant. Mais tant que t’es là, ça ira. » Se donna-t-il du courage, rejoignant le hall de l’hôtel avec sa bien-aimée, interpelant un taxi qui les mena jusqu’à la demeure familiale, dissimulée derrière un portail des plus imposants, cachée au cœur de la capitale. « On y va. » Souffla-t-il, après qu’ils soient sortis de l’habitacle du véhicule, jetant un dernier regard à Sahar avant qu’ils ne franchissent l’entrée de la maison.

Si votre passion si singulière ne faisait déjà pas l'unanimité au sein de ta propre fratrie, les chances pour que ce soit le cas concernant la sienne, s'avéraient on ne peut plus inexistantes. Il aurait été particulièrement naïf d'imaginer que tu correspondais un tant soit peu, aux standards considérés par les membres de sa famille, cependant, la question ne résidait pas dans le fait de savoir si oui ou non, tu finirais par te faire accepter, mais si autrui, posséderait la décence suffisante pour ne pas ouvertement s'abandonner aux remontrances quelque peu méprisantes. Toutefois, il serait fabuler de prétendre que te renvoyer à ta condition relativement modeste en comparaison demeurait un élément susceptible de t'offenser du moment qu'il n'altérait pas la vision que Levi possédait de toi. Car ce que tu redoutais essentiellement depuis des lustres, c'était que ce dernier ne vienne soudain à réaliser, tout ce à quoi il s'avérait contraint de renoncer en t'ayant choisi. Un constat que tu avais volontairement aspiré à ne pas lui divulguer, privilégiant ainsi un échange hors du temps aux discours insipides. Le retour à la réalité ne serait d'ailleurs pas chose aisée, l'esprit embrumé de conceptions salaces, même des heures après la fin des hostilités. Ta carcasse ô combien échaudée toujours lovée contre la sienne, tu accusas des dernières ondulations contre son bassin, tes pulpeuses suspendues amoureusement à celles de ton amant. « Rectification : Wheeler-Essaïdi. » Gloussas-tu bêtement, ton visage toujours positionné à bonne distance du sien, un rictus pointant immédiatement à l'orée de tes lippes, percutées quant à elles, une dernière fois de plein fouet, par celles de ton bien-aimé. Un enthousiasme supplanté bien rapidement d'un sentiment de frustration considérable venu te triturer de toute part, au départ de ce dernier, contraint de vaquer à ses occupations, comme toi avec les tiennes, les minutes qui suivirent. Forcée de constater que vous n'aviez pas effectué le déplacement jusqu'à Londres, pour finalement renoncer à faire votre apparition à cet évènement tant redouté. Naturellement, t'apprêter nécessita davantage de temps en comparaison à ton favori, surtout si ton objectif se résumait à camoufler nombre des stigmates particulièrement évident, faisant l'éloge de tes penchants les plus toxiques. Ça ne fut que plus tardivement que tu interpellas ton époux, de sorte notamment à acquérir son approbation quant à l'ensemble de ton physique, te délectant au passage de chacune de ses réactions. « T'es pas objectif. Je pourrai partir vêtue d'un simple t-shirt en guise d'accoutrement, que tu trouverais quand même ça sexy. » Pouffas-tu tendrement, avant de te saisir aussitôt de la main tendue par ton partenaire, de sorte à pouvoir de nouveau l'éteindre, même temporairement, tes vitreuses, traversées naturellement d'une lueur espiègle, se confondant à celle que tu pouvais très nettement distinguer au travers de son regard émeraude. « Fier. Pas certaine que ce soit le mot. Mais peu importe, de toute évidence, seul ton avis compte. » Admis-tu à voix basse, tandis que tu t'efforçais déjà de ne pas te laisser distraire par le positionnement de sa main, prostrée dorénavant à hauteur de ta taille. Le fait était que tu peinais considérablement à ne pas ressasser vos ébats précédents, un rien étant potentiellement en mesure de raviver l'incendie qui pulsait incessamment parmi tes entrailles. « On doit y aller. » Te contentas-tu d'enchaîner, sous couvert, que malgré une multitude de réticences à l'idée de participer à cette soirée, tu comprenais également les motivations de ton époux. Après tout, vous n'aviez pas traversé la moitié de la planète pour finalement vous vautrer si près du but. Au pire, tu n'aurais qu'à compter sur lui afin d'écourter les retrouvailles. Récupérant tes effets personnels dans la foulée, tu l'invitas finalement à t'emboiter le pas jusqu'à la porte d'entrée de la chambre, relativisant sur le fait, que tu ne serais ce soir, pas la plus à plaindre, dieu savait en revanche, que tu ne pourrais pas en dire autant concernant Levi. Tu restais ainsi la mieux placée pour savoir que le détachement arboré en apparence, dissimulait très certainement, une réalité plus sombre. « Malheureusement pour toi, je ne compte aller nulle part. » Possiblement tentais-tu à ton tour de désamorcer la tension que tu savais, bientôt poussée à son paroxysme. D'ailleurs, les évènements s'enchaînèrent une nouvelle fois à vive allure, tout juste le temps de parcourir le hall de l'établissement que déjà, vous veniez d'acquérir un taxi qui vous guiderait directement jusqu'au lieu de réception. Et il aurait été mentir d'affirmer que ton palpitant ne s'était pas emballé à l'instant précis où le véhicule se stationna devant la demeure familiale, tes iris s'assombrissant presque aussitôt. Acquiesçant d'un hochement de la tête, tu t'extirpas à ton tour de l'habitacle, suivant systématiquement l'anglais de près. Le répit fut plus que jamais de courte durée, effectivement, à peine le temps de franchir le seuil de la porte d'entrée, que tu vis immédiatement apparaitre un parfait inconnu, dont la stupeur parut on ne peut plus authentique en reconnaissant ton époux. Pour être honnête, tu n'aurais même pas été capable de saisir l'émotion prépondérante parmi le comportement de l'individu en question qui se rapprocha progressivement de vous. Ton regard, un brin dubitatif dévia spontanément en direction de l'anglais, pas un mot n'échappant à ta vigilance, sous prétexte, qu'il s'agissait-là de faire bonne figure, de sorte essentiellement, à ne pas l'embarrasser dès les premières minutes.

Il ne laisserait jamais personne se permettre de juger la relation qu’il entretenait avec Sahar depuis presque deux ans, et encore moins s’il s’agissait des membres de sa famille. Levi était convaincu qu’aucun d’entre eux n’était à même de comprendre l’amour qui résonnait entre eux, d’une façon si puissante et si authentique que personne ne pouvait réellement le saisir. Et aucun cas il ne chercherait à se justifier de la manière dont ils avaient choisi de se vouer l’un à l’autre, conscients que leurs choix personnels ne regardaient personne d’autre qu’eux. Alors il était inutile de chercher à convaincre Levi de se détourner d’une quelconque façon de sa bien-aimée, d’autant plus lorsqu’on savait qu’il ne jurait définitivement plus que par elle, incapable de survivre dans un monde où leurs mains étaient déliées. Et il n’avait aucune honte à l’avouer, lui qui admettait sans le moindre mal qu’il se serait perdu à tout jamais dans les méandres des ténèbres si son chemin n’avait pas fini par croiser celui de sa favorite. Encore une fois, il l’avait privilégié elle avant le reste, se foutant bien des convenances sociales, prêt à tout lorsqu’il s’agissait de rassurer son épouse quant à la finalité de cet événement qui ne signifiait rien à ses yeux, si ce n’était que d’accomplir une ultime fois son dernier devoir, avant de définitivement mettre un terme au moindre le lien qui cherchait encore à subsister. « C’est beaucoup mieux, non ? » Murmura-t-il, un sourire espiègle étirant ses lippes, profitant de la proximité de leur visage pour voler un énième baiser à sa bien-aimée, alors que leurs carcasses encore brûlantes revenaient peu à peu sur la terre ferme après leurs ébats enflammés. Il fut le premier à regretter la rupture de leur étreinte, réalisant que s’ils ne bougeaient pas maintenant, il y avait un grand risque pour qu’ils ne débarquent à la réunion familiale au milieu de la nuit. Levi s’était finalement préparé dans son coin, laissant Sahar en faire de même, ne la retrouvant qu’au moment où elle lui demanda son avis, son regard déjà pétillant ne pouvant que le trahir quant à ce qu’il pensait d’elle. « C’est pas de ma faute si ma nana est belle à en crever. Mais j’avoue que cette robe te va vraiment bien, elle te met totalement en valeur. » Souffla-t-il, laissant volontairement traîner ses yeux sur ses courbes, et notamment sur la cambrure marquée de son dos jusqu’à sa chute de reins parfaitement dessinée dans ce tissu. « J’te dis que c’est le mot, moi. » Répéta-t-il, la laissant à peine finir ses mots, sa main toujours logée dans la sienne glissant finalement le long de sa taille, mourant d’envie de s’aventurer un peu plus bas, résistant à cette envie grandissante de la toucher. Il hocha finalement la tête aux mots de son épouse, optant pour le choix raisonnable alors qu’ils savaient parfaitement qu’il aurait été idiot de reculer aussi près du but, notamment après avoir puisé pas mal d’économies pour traverser une bonne partie du globe. « Heureusement, tu veux dire. » La reprit-il volontairement, ses doigts enlacés aux siens alors qu’ils se dirigèrent vers leur porte de chambre d’hôtel, puis le hall de l’établissement, attendant à peine quelques minutes avant de monter dans un taxi qui les guida jusqu’au point de rencontre. Levi, il eut l’impression qu’une vague de souvenirs s’apprêtait à l’engloutir, alors qu’ils venaient de passer le portail de la demeure dans laquelle il avait grandi, s’attardant sur chaque détail qui lui remémorait une partie de son histoire. Et pourtant, il cherchait à ne rien laisser paraître, accroché à la main de sa complice, son visage impassible lorsque le premier visage du passé ressurgit face à lui, reconnaissant un oncle qui semblait tout aussi tétanisé que lui à l’idée de le savoir présent. « Tu es venu. » Avait finalement soufflé l’homme, le regardant longuement avant de s’intéresser à Sahar, lui adressant un regard entendu. « Restez pas dehors, vous allez attraper froid. » Finit-il par dire, s’écartant de l’encadrement de la porte pour les laisser passer. « C’est le mari de ma tante, celle qui m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle. » Murmura-t-il à sa partenaire, tentant de l’aider à contextualiser cette situation qui devait lui paraître tout aussi lunaire que lui. « Je suis Scott, l’oncle de Levi, je vous souhaite la bienvenue. » S’adressa finalement l’homme à Sahar, lui tendant une main amicale.

Il aurait été fabuler de prétendre que tu en avais véritablement quelque chose à secouer de la confrontation avec les membres de sa propre fratrie, du moment qu'elle n'alternerait pas d'une quelconque manière, la vision que ton époux possédait de toi, jusqu'à présent. Tu redoutais plus que jamais, que ce retour plus ou moins brutal à la réalité, ne vienne éventuellement te ramener à ta situation plutôt modeste en comparaison, laissant ainsi, Levi dubitatif quant à son positionnement te concernant. Qu'en serait-il vraiment, lorsque ce dernier demeurerait à nouveau, directement confronté à toutes ces choses que tu n'étais pas en mesure de lui procurer, de ton côté. Malgré les apparences, tu n'avais de ton côté, jamais fait preuve d'aucune naïveté, quant à ce fait on ne peut plus avéré, pour que l'anglais ait été prédestiné à un avenir davantage étincelant, que celui qui consistait à épouser une alcoolique notoire à l'autre bout de la planète. Raison notamment pour laquelle, tu ne semblais pas particulièrement motivée à l'idée de devoir composer avec les éléments de son passé, consciente que cette rencontre ne jouerait de toute manière, pas en ta faveur. Et quand bien même il se serait certainement avéré plus simple de ne pas effectuer le déplacement jusqu'à Londres, il n'aurait pas été légitime de ta part, de priver ton favori, de ces retrouvailles, que tu sois pour, ou non. « Bien mieux. » Confirmas-tu visiblement distraite, tandis que tes pulpeuses tendaient à s'accaparer les siennes une dernière fois, avant que ce dernier, ne demeure finalement à l'initiative de ce nouvel éloignement forcé. Chacun vaqua à ses occupations respectives, sous-entendu, que suite au retard accumulé, le mieux restait possiblement de ne pas aggraver votre cas en débarquant une fois la réception terminée. Pas que cette possibilité te dérangeait à titre personnel, néanmoins, tu craignais que cette situation n'en soit pas vraiment une, concernant ton époux. Ce ne fut que plus tardivement que tu refis ton apparition dans la chambre, interpellant ce dernier, de sorte à obtenir son approbation quant à l'ensemble de ton physique. Car dieu savait, que rien ne comptait plus que les revendications de ton amant, au détriment de mille autres. « T'es pas objectif, mais ça me va. » Répondis-tu, une moue espiègle pointant parmi tes traits les plus épurés, tandis que tu te délectas au passage de chacun de ses coups d'oeil t'étant distinctement octroyés. Un hochement de tête de part et d'autre en guise de réponse, et tu parues aussitôt incapable de pas te laisser influencer par le positionnement de ses mains au niveau de ta taille. L'esprit déjà embrumé de pensées profondément salaces, tu fus cependant forcée de renoncer à la plupart d'entre elles, invitant ton partenaire à t'emboiter le pas jusqu'à la porte de votre chambre, après avoir récupéré vos effets personnels dans la foulée. « C'est peut-être toi qui vas m'abandonner, au bout d'un moment. » Vins-tu nuancer, un rictus tout juste perceptible s'insinuant spontanément à la courbure de tes pulpeuses, alors que vous vous orientez déjà parmi les corridors de l'établissement jusqu'à son hall d'entrée. De là, les évènements s'enchaînèrent à vive allure, tout juste le temps de disposer d'un véhicule, que tu aurais pu jurer que le cheminement jusqu'à la demeure familiale, n'avait pas duré plus d'une dizaine de minutes, tout au plus. Et il aurait été mentir d'affirmer que tu n'avais pas senti ton palpitant s'emballer à l'approche de votre lieu de rendez-vous, n'ayant finalement plus que d'impassible, l'apparence. À peine le temps de t'extraire de l'habitacle, que tu suivies immédiatement Levi de près, réalisant dans un même temps, à quel point, vous étiez effectivement issus de deux mondes complètement parallèles. Ta main dorénavant lovée dans la sienne, la manière dont tu remontas l'allée jusqu'à la porte d'entrée, dénota d'une certaine réticence notable, à l'instant précis, où un visage parfaitement inconnu fit son apparition parmi l'encadrement de cette dernière. Tu aurais d'ailleurs pu jurer que la stupeur s'était emparée de l'homme en question, dont le regard resta scotché sur le nouvel arrivant, avant de rompre finalement à ces quelques secondes de flottement d'un constat plutôt hésitant. Tu ne décrochas à ton tour qu'un sourire relativement discret à l'instant précis où ce dernier vous invita à pénétrer à l'intérieur de l'édifice, tes iris cherchant immédiatement la bénédiction de ton époux, ignorant ainsi, quelles étaient réellement les intentions de chacune des personnalités, rencontrées au fil de la soirée. Mais alors que tu demeurais sur le point de secrètement le questionner à propos de son oncle, ce dernier s'octroya une nouvelle fois la parole, main tendue dans ta direction. Acquiesçant d'une moue presque étonnée, tu imitas son geste, sous prétexte que quiconque qui ne faisait pas ouvertement preuve d'animosité à votre égard, ne méritait pas que tu lui sois hostile inutilement. « Sahar. L'épouse de Levi. » Enchaînas-tu un peu bêtement, le visage légèrement grimaçant, sous-prétexte que tu possédais au bout du compte, la sensation d'embarrasser davantage ton bien-aimé, que tu ne l'aidais véritablement. L'individu en question, vous gratifia chacun d'un plissement mesuré au coin des lèvres, certainement aurait-il préféré s'accaparer l'anglais temporairement, chose qui ne fut pas en mesure de daigner dans l'immédiat, sous prétexte de ta présence, ne fallait-il pas être devin pour le deviner. Sans surprise, il vous incita à lui emboiter le pas jusqu'à la pièce où se trouvaient déjà l'essentiel des convives, seulement, tu ne fus pas capable de dissimuler ton effarement en chemin, en considérant que tu avais éventuellement sous-estimé à quel point, les environnements parmi lesquels vous aviez évolué, s'avéraient diamétralement opposés. Tu profiteras d'ailleurs de l'avance de son oncle, pour le lui faire remarquer. « Donc, tu vas me dire que ça, c'était chez toi? » Demandas-tu ô combien pantoise, en désignant du doigt, l'ensemble de la demeure. « Comment peux-tu te contenter de l'appart dans lequel on vit, quand tu possédais, tout ça? » Continuas-tu d'insister, regrettant presque aussitôt, d'infliger à Levi une situation si modeste en comparaison.

Il était évident que Levi n’accorderait aucune importance aux jugements émis envers sa relation avec Sahar, tant qu’ils restaient silencieux, lui qui n’accepterait en revanche aucune réflexion à l’encontre de sa bien-aimée. Parce-qu’il savait ô combien cette bande d’inconnus ne serait jamais apte à comprendre l’entendu des sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, presque convaincu que ces individus n’étaient même pas en capacité d’aimer. C’était la raison pour laquelle il désirait clôturer ce chapitre de sa vie, considérant cet événement comme son ultime devoir, conscient que plus rien ne le lierait à cette famille après cela. « Je trouve aussi. » Souffla-t-il, avant de se délecter une énième fois de la douceur de ses pulpeuses, étreignant une ultime fois le corps de sa favorite avant que chacun n’entame sa préparation pour la cérémonie à venir. Levi se contenta d’ailleurs d’opter pour une tenue des plus sobres, n’ayant en aucun cas l’intention d’attirer l’attention sur lui, préférant de loin rester dans l’ombre, comme toujours. Il s’était néanmoins délecté du reflet de son épouse qui s’était présentée à lui quelques instants plus tard, demandant son approbation quant à la tenue choisie, le lui confirmant aussitôt par le biais de son regard qui n’avait pas hésité à la détailler avec attention et une fascination évidente. « Bien sûr que si j’le suis. T’es beaucoup trop belle pour le monde. » Murmura-t-il, alors qu’il n’avait pas pu empêcher un certain rapprochement avec elle, ses mains glissant de part et d’autre de sa taille, avant de continuer leur chemin le long de ses hanches, conscient qu’ils n’arrangeaient rien au désir qui pulsait férocement en eux. Étonnamment raisonnables, ils finirent par quitter l’intimité de leur chambre d’hôtel, leurs mains liées, pour rejoindre le hall de l’établissement. « Jamais de la vie. N’essaye même pas de me lâcher la main. » Fit-il mine de la menacer, avant qu’ils ne pénètrent dans l’habitacle du véhicule noir, déjà en route pour le lieu de l’événement. Le trajet fut en effet bien plus rapide qu’il ne l’aurait espéré, Levi reconnaissait les alentours et la devanture de cette demeure dans laquelle il avait passé les premières années de sa vie, avant de s’en échapper, rêvant d’autres horizons. Sans un mot, il entraîna sa bien-aimée jusqu’à la porte d’entrée, leurs mains solidement accrochées l’une à l’autre, comme s’il cherchait silencieusement le soutien de Sahar, celui dont elle était la seule à pouvoir lui donner. Ce fut dans une stupeur palpable que le premier membre de sa famille, ô combien reconnaissable, se présenta à eux, les incitant à se réfugier à l’intérieur de la bâtisse, Levi présentant brièvement l’individu à Sahar, de sorte à ne pas la laisser se noyer dans ce contexte particulier. Il observa son épouse se présenter à son tour, ressentant une chaleur l’étreindre à chaque fois qu’elle appuyait sur l’officialisation de leur relation, comme s’il ne pouvait pas être plus fier que de les savoir unis de la sorte. Ils furent finalement conviés à pénétrer dans la pièce principale, où se trouvaient déjà des autres visages, sur lesquels Levi parvenait plus ou moins à mettre un prénom dessus. Il hocha la tête à la question de Sahar, se rendant compte à quel point cet univers d’opulence débordait d’artifices. « Tu crois sérieusement que j’ai envie de ça ? » Souffla-t-il, conscient que Sahar le connaissait suffisamment pour savoir qu’il n’avait jamais été attiré par le luxe, d’une quelconque façon. « J’ai envie de vomir d’être ici. » Finit-il par avouer, devenant blême en apercevant des regards interloqués et curieux se diriger vers lui, le sien cherchant désespérément celui de Sahar. « C’était une mauvaise idée. »

Tu restais très certainement la mieux placée pour savoir que la confrontation avec le reste de sa fratrie ne demeurerait pas chose aisée. Et si la relation que tu entretenais avec Levi, n'avait pas fait l'unanimité au sein de ta propre famille, les chances pour que ça s'avère le cas concernant la sienne, relevait tout bonnement du miracle. Nul besoin d'être devin pour comprendre que tu ne correspondais absolument pas aux critères considérés par les personnalités issues de ce milieu. Aucun d'entre vous, ne passerait donc une soirée à graver dans le marbre, sous-entendu, que le meilleur moment de cette dernière se résumerait aux prouesses de ton favori à l'intérieur de la cabine de douche. Les jugements s'avéraient nombreux, et la plupart, bien peu favorables à cette union sortie, selon eux de nulle part. Le fait était que, malgré tes potentielles tentatives pour limiter le regain dédaigneux qui finirait par s'extirper d'entre tes pulpeuses, tu ne serais pas en mesure de tempérer quelques-unes de tes ripostes, selon la cible privilégiée. Car si tu n'accordais généralement aucun intérêt aux blâmes t'étant distinctement octroyés, tu ne ferais preuve d'aucune concession concernant ton époux. Tu possédais effectivement la prétention de le connaître suffisamment, pour ne pas laisser autrui se fourvoyer quant au motif de sa disparition, des années auparavant. Et dieu savait que tu t'étais efforcée de soigner au mieux ton apparence, tout du moins, tu avais essentiellement cherché à dissimuler certains des stigmates les plus évocateurs de tes penchants ô combien délétères. Vêtue d'un accoutrement on ne peut plus sobre, tu tendais à l'associer à celui de ton bien-aimé de sorte à ne revendiquer aucune extravagance, susceptible d'être mal interprété au cours de la soirée. « Dit celui qui ressemble à un dieu. » Répondis-tu aussitôt, tes vitreuses stimulées d'une lueur espiègle venue les traverser de toute part. Tu ne manquas d'ailleurs pas l'opportunité de ton côté de te délecter du moindre contact amorcé par ce dernier, presque visiblement déconcertée par le retour à la réalité, plus abrupt que jamais. Contrainte effectivement de ne pas prolonger cet instant d'insouciance, tu invitas l'anglais à t'emboiter le pas jusqu'à la porte de votre chambre, te saisissant au passage, de quelques-uns de tes effets personnels. « Quasi sûre, que tu seras le premier à le faire. » Enchaînas-tu sur un ton identique au précédent, tandis qu'en l'espace de quelques minutes seulement, non contents de déambuler à travers le hall d'entrée de l'établissement, vous veniez déjà de vous introduire à l'intérieur du véhicule, qui vous mènerait directement jusqu'à votre destination. Le répit fut semble-t-il de courte durée, ton palpitant s'emballant presque trop frénétiquement à la vision de cet édifice qui ne correspondait en rien à tes propres standards. Pour autant, tu jugeas préférable de faire bonne figure, notamment parce que tu avais estimé que c'était l'unique moyen pour ton époux, de se sentir soutenu. Tout juste extirpés de l'habitacle, ta main fermement harnachée à la sienne, un sentiment de frustration s'empara intensément de toi, à l'instant précis où un inconnu, fit son apparition dans l'encadrement de la porte d'entrée. En d'autres termes, pas le temps d'échanger brièvement, que vous aviez été forcés de composer avec le premier membre de sa famille, dont l'air stupéfait t'avait pourtant laissé étonnamment impassible. Et après un échange relativement sommaire entre Levi et ce dernier, tu te présentas vaguement à ton tour, soucieuse de n'embarrasser personne dans l'immédiat, tu estimas davantage judicieux de ne pas t'élancer au-delà de réponses que tu serais rapidement en mesure de regretter. Finalement, son oncle vous invita à le suivre parmi la demeure dont chaque pièce te parut oeuvrer parmi la démesure la plus complète de part leur dimension. Légèrement en retraits, tu n'avais pas hésité à interpeller ton amant, un peu confuse de ton côté, à l'idée qu'il t'ait choisi toi et ta situation relativement modeste en comparaison à cette opulence effrénée à laquelle tu n'étais toi-même pas coutumière. « Ça pourrait te manquer. » Enchaînas-tu, tandis que tu pointas immédiatement du doigt l'ensemble de l'habitation. Car si tu possédais théoriquement maintes indications concernant son passif, tu n'avais jamais véritablement mesuré par toi-même, cette abondance dont il avait autrefois cherché à se détourner. « J'suis pas sûre que vomir, soit la meilleure entrée en la matière. » Tentas-tu de dédramatiser, alors que ta main resserra significativement son étreinte contre la sienne, consciente toi aussi des regards curieux qui pesaient sur ton amant, à mesure que vous déambuliez à l'intérieur de la bâtisse. « Concentre-toi, sur tes prouesses de l'heure précédente. » Continuas-tu sur le même timbre, avant que finalement, une femme visiblement âgée, ne vienne à vous interrompre, tandis qu'elle arborait à première vue une moue sévère, et presque accusatrice, qui te fit spontanément sourciller. « Levi. » Prononça-t-elle fermement, marquant volontairement un temps d'arrêt, comme si elle cherchait éventuellement à vous intimider. « Puis-je savoir en quel honneur tu décides de refaire ton apparition, maintenant? » Cracha-t-elle dans la foulée, son regard déviant systématiquement de ton époux à toi-même. Tu manquas de justesse de riposter à la place de ce dernier, et la manière dont tu vins aussitôt te racler la gorge, en fut la preuve flagrante, prête à dégainer à tout moment, au risque malgré tout, que les circonstances ne finissent par s'octroyer une posture inconfortable.

Le fait était que Levi ne correspondait pas lui-même aux critères considérés par sa propre famille, ressemblant davantage à son épouse qu’à cette fratrie à laquelle il se trouvait diamétralement opposé. Et même ce monde d’abondance et de superflus dans lequel il avait évolué une partie de sa vie ne l’avait comme jamais accepté, lui qui n’avait jamais réussi à trouver sa place, raisonnant différemment, possédant une toute autre opinion sur l’univers qui l’entourait et qu’il avait toujours désiré découvrir. Et aujourd’hui, il savait intimement que son chemin avait été tracé, son destin se trouvant aux côtés de Sahar, et certainement pas aux côtés de ceux qu’il considérait davantage aujourd’hui comme des étrangers plutôt qu’à des membres de sa famille. Levi, il ne possédait aucun doute quant au fait que tout les opposait, et encore plus aujourd’hui alors qu’il avait trouvé son équilibre à des milliers de kilomètres de sa terre natale, aux côtés de celle qui était à présent son épouse. Et Dieu savait qu’il serait fier d’avancer main dans la main avec elle à cette cérémonie à laquelle il serait tout autant intimidé que Sahar, conscient que sa présence n’était pas forcément la bienvenue au sein de cette fratrie qui le considérait probablement encore comme un traitre. Le fait était qu’il ne comptait absolument pas s’éterniser au sein de la maison familiale, se hâtant d’ores et déjà de retrouver le confort et l’intimité de leur chambre d’hôtel. « Ça fait longtemps que t’en as pas vu un alors… » Pouffa-t-il, amusé par les mots flatteurs de sa favorite, incapable quant à lui de détourner les yeux de sa silhouette ô combien désirable, elle qui reconnaissant très certainement cette lueur qu’elle allumait immédiatement dans son regard à chaque fois qu’il se posait sur elle. il l’avait d’ailleurs pas pu s’empêcher d’établir un ultime contact avec elle avant qu’ils ne décident de se mettre en route, l’esprit encore embrumé par leurs derniers ébats amoureux. « J’te jure que non. » Souffla-t-il, alors que l’étreinte de ses doigts se resserra autour des siens, leurs silhouettes s’élançant jusqu’à l’extérieur du bâtiment où ils retrouvèrent un taxi, les emmenant jusqu’à la demeure familiale. Ce fut à l’instant où le véhicule termina son trajet que Levi fut traversé de sensations toutes plus contradictoires les unes que les autres, comme si les souvenirs d’un passé lointain reprenaient forme sous ses yeux, peinant à gérer l’afflux d’émotions qui semblaient l’étreindre à cet instant. Il comptait avant tout sur la présence de Sahar, sa main fermement nouée à la sienne alors que le premier individu de sa famille se présenta à eux, d’abord ébahi puis plus amical, conscient que tout le monde ne ferait pas preuve d’une telle bienveillance tout au long de la soirée. Avançant dans le cœur de la maison pour retrouver la pièce principale, il fut immédiatement épris d’un sentiment de malaise, percevant les regards braqués sur lui, et sur son âme-sœur. « Pour rien au monde, je voudrais vivre ici. » Murmura-t-il, redécouvrant les détails ornant les murs et le plafond dont la hauteur aurait pu lui faire tourner la tête, se rendant compte à quel point son idéal ne se rapprochait même pas un peu de toute cette abondance futile. Il inspira plus profondément aux mots de Sahar, lui jetant un regard complice à sa remarque qui visait à le détendre, juste avant qu’une voix ne vienne retentir jusqu’à eux, l’intonation britannique de son prénom bien plus marquée qu’à l’habitude. Il confronta l’instant d’après un regard presque noir, celui de sa tante, l’aînée de la fratrie du côté de sa famille paternelle, comprenant immédiatement que sa présence la gênait fortement. « Ravi de te revoir aussi. » Lança-t-il, comme une pique, pointant du doigt son amabilité toute relative. « On m’a convié à participer à la cérémonie. J’aurais rien su de tout ça sinon, tu te doutes bien. » Rétorqua-t-il, appuyant sur la logique de son raisonnement, avant d’apercevoir le regard de son interlocutrice s’arrêter sur Sahar dont il n’avait toujours pas lâché la main. « J’te présente Sahar, mon épouse. » Ajouta-t-il, n’appréciant clairement pas la manière dont sa moitié était dévisagée, préférant de loin être celui qui s’octroyait les foudres. « C’était une erreur. Tu n’aurais jamais dû remettre les pieds ici. » Finit-elle par conclure, ne prenant pas même la peine de se présenter en retour, crachant son venin comme il l’aurait imaginé, avant qu’une autre silhouette féminine n’apparaisse dans leur champ de vision. « Marta. Laisse-le, c’est moi qui l’ai invité, il a le droit d’être là pour les funérailles de son père. » Et ce fut en une fraction de seconde qu’il reconnut la voix bien plus douce et calme de celle qui l’avait convié quelques jours auparavant.

Le retour à la réalité, tu le savais, ne s'avérerait pas des masses en ta faveur. Non seulement, tu doutais que Levi lui-même ne soit considéré comme un parfait inconnu au sein même de sa propre fratrie, consciente que tu demeurerais pour la plupart, qu'une vulgaire indésirable qui ne répondait désespérément pas aux critères envisagés par ce cercle très restreint de privilégiés. Le fait était que, tu ne te faisais aucune illusion quant à l'accueil qui te serait réservé, au mieux, on se contenterait probablement de t'ignorer, au pire, tu serais la première blâmée, pour ton positionnement en faveur de ton bien-aimé, dont tu connaissais l'historique certainement mieux que n'importe qui. Toutefois, s'il aurait été fabulé de prétendre que ce genre même de comportement aurait été susceptible de t'offenser à titre personnel, en revanche, qui se fourvoyait à cibler directement ton époux de remontrances vindicatives, s'exposait automatiquement à une riposte davantage impétueuse. Car Levi, restait de loin le mieux placé pour savoir, que tu ne possédais pas un talent franchement inné, lorsqu'il s'agissait de ne pas mentionner tout haut le fond de ta pensée, parmi des circonstances, parfois inconfortables. Inutile de préciser que tu aurais définitivement préféré prolonger votre intimité aux éloges funestes, bien que forcée néanmoins de constater que la décision ne t'appartenait pas. Et après un échange de courte durée, où chacun s'empressera mutuellement d'encenser l'autre, vous aviez finalement demeuré contraints de déserter votre refuge, déambulant brièvement jusqu'au hall de l'établissement, avant de vous engouffrer on ne peut plus rapidement, à l'intérieur du véhicule qui vous mènerait directement à destination. Immédiatement ton palpitant commença à s'emballer à l'instant précis où le conducteur stationna son automobile à hauteur de la demeure familiale, incapable manifestement de ne pas toi aussi, te laisser submerger par une appréhension sortie de nulle part. Non pas parce que tu en avais véritablement quelque chose à secouer de l'opinion dédaigneuse de parfaits inconnus, mais bel et bien parce que tu semblais plus que jamais réaliser à quel point, le paradoxe entre la situation de ton époux auparavant, et la tienne, s'avérait plus déterminante et considérable que tu ne l'avais seulement imaginé. Fraichement débarqués, ta main solidement harnachée à la sienne, que fit déjà son apparition parmi l'encadrement de la porte d'entrée, une personnalité que Levi parut aussitôt reconnaitre. L'air pantois affiché par ce dernier à la vision de ton époux, te laissa plutôt de marbre dans un premier temps, tandis que tu t'efforças d'arborer un sourire discret lorsqu'il s'efforça de se présenter. Immédiatement, il vous invita à lui emboiter le pas, s'octroyant une avance suffisamment importante pour que tu puisses te permettre de lui souffler quelques mots, désignant du doigt l'ensemble de la bâtisse. « j'dirai que ça manque un chouïa de chaleur humaine. » Ironisas-tu, continuant votre traversée ô combien lointaine à travers les pièces, tentant de faire abstractions des regards accusateurs ciblant sans discernement ton bien-aimé. Le tien d'ailleurs, semblait déjà s'assombrir tandis que ta main se resserra de manière significative contre la sienne. Et quand bien même la situation ne s'y prêtait pas, tu n'avais pas hésité à user de sous-entendus plus ou moins salaces, dans l'espoir peut-être d'apaiser ton amant, dont tu percevais une tension profondément palpable. Cependant le répit fut de courte durée, interrompus par une voix féminine au timbre relativement aigri, et on ne peut plus obtus. Sans le moindre étonnamment, cette dernière pointa la présence soudaine de Levi, qui n'avait selon elle, pas franchement sa place lors de cette cérémonie. Tu sourcillas, déjà harassée par la vision ô combien détestable qui s'offrait bien trop rapidement à toi. Tu fis mine de t'éclaircir la voix, l'anglais s'empressant de riposter sur un ton qui ne manqua pas de t'arracher un rictus sardonique, plutôt mal perçu par cette illustre inconnue dont les iris te fustigèrent déjà d'un nombre incalculable d'accusations. Et les présentations vaguement effectuées par ce dernier, n'adoucir en rien le malentendu qui gagna presque spontanément en intensité, si on s'en tenait à la réplique suivante crachée sèchement par cette individue. « Tu trouves pas qu'on est plutôt mal reçus, ici? » Répondis-tu on ne peut plus sarcastique, le visage momentanément positionné en direction de ton partenaire, tandis qu'une autre voix féminine retentit tout juste à proximité afin de s'octroyer la défense de ce dernier. Et si le visage de la nouvelle arrivante te paraissait déjà un brin plus amicale, il n'en fut pas d'un cas similaire concernant l'autre inconnue, toujours offusquée visiblement par l'insolence dont tu avais fait preuve en rétorquant dans la foulée. « On en a pas fini. » Enchaîna aussitôt cette dernière, avant de finalement s'écarter de sorte à laisser la nouvelle arrivante s'entretenir avec ton époux, tandis que toi-même, tu détenais le sentiment de ne pas être complètement à ta place, parmi ces retrouvailles. Probablement, souhaiterait-elle converser avec lui, sans que tu restes au milieu. « Tu veux que je m'écarte? » Glissas-tu discrètement à l'oreille de ton moment, au moment précis où sa tante s'était rapprochée de vous.

Il avait longuement imaginé à quoi ressembleraient ces retrouvailles, plus que jamais conscient que les années de silence n’auraient rien arrangé à son entente toute relative avec ces individus qu’il ne considérait même pas comme sa famille. Le temps avait certainement creusé davantage de différends et de distance entre eux, Levi ayant refait sa vie de son côté, trouvant en Sahar tout ce dont il avait toujours eu besoin, elle qu’il considérait aujourd’hui comme son unique famille. Il aurait été mentir d’affirmer qu’il n’avait pas appréhendé ce retour à ses terres natales, lui qui ne reconnaissait plus rien de cette ville dans laquelle il avait pourtant grandi, comprenant que l’eau avait coulé sous les ponts depuis son départ. Et il se rendait compte Levi, à quel point il était devenu indifférent à ces paysages, son seul repère résidant uniquement en Sahar, qui n’avait pas hésité un seul instant pour le suivre jusqu’à l’autre bout du monde. Ils avaient finalement profité d’un moment d’intimité retrouvée avant de se préparer pour la soirée à venir, la tension devenant de plus en plus palpable à mesure qu’ils se rapprochaient de leur destination finale, Levi ne cessant de resserrer son étreinte autour de la main de sa bien-aimée, comme s’il cherchait à lui faire comprendre que sa présence lui était plus qu’essentielle, sans doute vitale. Les premiers invités eurent facilement reconnu son visage, si bien qu’un silence s’installa dans la pièce principale au moment de leur apparition, quelques chuchotements se faisant partiellement entendre à mesure qu’ils avançaient. C’était cette impression d’être épié comme un fantôme du passé qui le prit à la gorge, conscient que Sahar se trouvait dans une position toute aussi délicate, leurs mains fermement liées se donnant le courage dont ils avaient nécessairement besoin. Ils furent pris à partie une première fois, le regard accusateur d’une de ses tantes s’arrêtant sur eux, les toisant sans la moindre retenue, peinant visiblement à accepter sa présence. Levi usa de toute l’ironie possible pour contrer l’attaque de la femme, se désintéressant totalement de son discours qui ne visait qu’à le déstabiliser. Et ce fut à cet instant qu’une nouvelle membre de sa famille surgit pour prendre sa défense, les emmenant rapidement dans une des nombreuses chambres de l’immense demeure, là où elle prononça ces quelques mots qui feraient définitivement basculer leur quotidien.

Ils n’avaient cessé de résonner en lui, dans son esprit encore embrumé par cette soirée dont le dénouement avait été ô combien déroutant. Et sa main n’avait jamais daigné quitter celle de son épouse, de leur arrivée à leur départ, à peine quelques temps après cette discussion qui avait réussi à les bouleverser. De nouveau réfugiés dans l’habitacle d’un taxi, Levi observa silencieusement les paysages assombris de la capitale anglaise, peinant encore à réaliser ce qu’il venait d’apprendre. « Me garder héritier après tout ça, ça n’a juste aucun sens. » Souffla-t-il, incapable de garder le fil de ses pensées pour lui, ses émotions en vrac le faisant vaciller dans une dimension qu’il peinait lui-même à comprendre.

Il aurait été fabulé d'affirmer que tu t'étais sentie pleinement à ton aise, au moment de traverser l'édifice, sous le regard stupéfaits de ceux qui ne croyaient certainement plus à un potentiel retour de la part de ton époux. Pour autant, tu avais semble-t-il sous-estimé à quel point la tension demeurait au-delà de tout ce dont tu avais imaginé, car outre le fait que ce dernier ne demeurait pas nécessairement le bienvenu, tu ne t'étais manifestement pas attendue à ce qu'autrui l'interpelle sèchement, dès son arrivée. Il aurait été naïf de penser qu'une altercation n'aurait pas fini par éclater au fil des heures, que tu n'aurais pas été contrainte de ton côté, d'agir en conséquence, afin de préserver l'intégrité de ton partenaire. Néanmoins, les évènements parurent s'enchaîner plus rapidement que prévu, malgré un nombre incalculable de malentendus à jamais insolvables, s'était amorcée dans la foulée, une nouvelle on ne peut plus déconcertante qu'aucun de vous, n'avait effectivement anticipé. Écartés momentanément du reste des invités par un membre de sa fratrie, tu t'étais surtout et plus que jamais, contentée d'emboiter le pas à Levi, jusqu'à l'une des chambres que comportait l'édifice choisi minutieusement par votre hôte. À première vue impassible, tes vitreuses n'eurent pourtant cessé de s'étonner de la dimension de chaque pièce sillonnée, tandis que les premiers échanges débutèrent entre l'anglais et sa tante. Et dieu savait que pour une raison qui t'échappait complètement, tu aurais à ce moment précis, préféré ne pas faire partie de cette interaction, sous-couvert d'engendrer te concernant, un malaise notable, que tu peinas considérablement à ne pas leur divulguer. Pas un mot n'eut par chance échappé à ta vigilance tout durant la conversation, sidérée, mais assurément pas autant que ton bien-aimé, par l'annonce effectuée par cette dernière. Aurait-il été mal vu de la questionner quant à cette divergence particulièrement détonnante que représentait le dénouement souhaité par le géniteur de ton favori, quand lui-même l'avoir poussé à disparaître des années auparavant.

Et d'un commun accord, vous aviez fait le choix de ne pas vous éterniser. Faute de vous sentir entièrement à votre aise, la déclaration établie par cette illustre inconnue de ton point de vu, parut suffisamment déstabiliser ton favori, pour que tu juges davantage judicieux d'écourter les hostilités. Ta main toujours lovée dans la sienne, toute une partie du trajet retour fut néanmoins propice à la réflexion, à tel point, que tu n'avais même pas osé exposer tes propres états-d'âmes. Car il aurait été là aussi mentir, de prétendre que tu n'avais pas remarqué l'air soucieux arboré par Levi, durant la soirée entière. Et sa frustration, comme prévu, ne tarda pas à imploser, tes iris, illuminées d'une lueur étonnamment compatissante se figeant à sa hauteur. « Il a sûrement fini par réaliser que t'étais ce qu'il avait de mieux. » Répondis-tu presque bêtement, acquiesçant spontanément d'un bref hochement des épaules. Et si Levi demeurait quant à lui, coutumier de tes frasques plus ou moins tranchantes, un parfait inconnu, n'aurait quant à lui, pas été en mesure de statuer entre sarcasme, et empathie, plus ou moins dissimulée. « Peut-être que ta tante s'est trompée? » Enchaînas-tu, peu convaincue toi-même par cette éventualité pour qu'un membre de sa famille, ne soit allé jusqu'à commettre une erreur concernant un sujet comme celui-ci. Immédiatement ta tête trouva refuge contre son épaule. Épouse ô combien aimante, tu tenteras à ta manière de désamorcer l'afflux de questionnements qui trépignaient considérablement à l'intérieur de son esprit. Et même si tu ne possédais pas la certitude pour que ta présence à elle seule ne suffise à l'apaiser cette fois, tu daignerais pourtant ton possible pour y parvenir.     

Probablement aurait-il été naïf d’avoir pu imaginer ne serait-ce qu’un seul instant que les retrouvailles se seraient déroulée sans à coups. Le fait était que malgré toute sa préparation mentale, Levi n’aurait jamais été totalement prêt à l’idée de remettre les pieds dans cette demeure au sein de laquelle les souvenirs d’une époque révolue refaisaient surface. Et ce malaise était devenu palpable, quand bien même il s’efforçait à maintenir une bonne posture, sa démarche paraissait bien moins assurée qu’à l’accoutumée. Et ce ne fut pas l’interpellation agressive d’une de ses tantes qui arrangea son malaise apparent, elle qui n’hésita pas à le questionner agressivement quant à sa présence, lui faisant rapidement savoir à quel point il n’était pas le bienvenu au sein de la fratrie. Ce ne fut non sans mal qu’il avait tenté de lui tenir tête, sans pour autant chercher à se justifier sur les raisons qui l’avaient personnellement poussé à remettre les pieds dans la villa familiale, lui qui se serait bien évidemment passé de le faire si la situation n’avait pas été aussi extrême. L’étreinte de sa main n’avait cessé de se resserrer autour de celle de son épouse, dont la présence lui était essentielle, conscient que sans elle, il n’aurait jamais eu la force nécessaire pour se confronter à son passé. Et alors que l’affrontement battait son plein, ils furent interrompus par une énième figure familiale, bien plus bienveillante que la précédente, les prenant à part en les libérant de cette discussion désastreuse, les emmenant à l’étage. Levi peina d’ailleurs à traverser le couloir desservant chacune des chambres sans laisser son regard balayer les pièces, accablé par la montagne de souvenirs qui manquait de peu de le faire défaillir, s’accrochant fermement à la présence rassurante de sa favorite et à cette discussion qui les attendait derrière la porte. Il n’aurait d’ailleurs jamais imaginé l’issue de cet échange qui le laissa ô combien perplexe, peinant à réaliser que son père l’avait finalement choisi en tant qu’héritier, après des années à l’avoir considéré comme un étranger.

Ils s’étaient finalement accordés sur leur départ de la cérémonie, davantage préoccupés par le fait de retrouver leur tranquillité, loin de ces regards à la fois curieux et inquisiteurs leur étant adressés. Ils étaient repartis comme ils étaient arrivés, main dans la main, Levi prenant la peine de saluer les deux seules personnes qui avaient pris la peine de les considérer un minimum, Sahar et lui. Les premières minutes s’écoulèrent au sein du taxi sans qu’il ne parvienne à combler le silence, visiblement épris dans le tourbillon infernal de ses pensées, ruminant les mots prononcés par sa tante, relatant les souhaits de son paternel. « C’est impossible. Il a passé la majeure partie de sa vie à me dire que j’étais un bon à rien. » Lâcha-t-il, ironisant quant à l’incohérence des actes auxquels son géniteur était à l’origine, sa jambe se mettant à s’agiter machinalement, signe évident de sa nervosité. « Comment se tromper sur ça ? Si elle nous a fait nous déplacer, c’est bien parce-qu’elle jugeait que c’était important. » Souffla-t-il finalement, profitant du rapprochement amorcé par Sahar pour caler à son tour sa tête contre la sienne, sa main libre s’apposant sur la sienne déjà emprisonnée, caressant lentement son épiderme. « J’suis désolé de t’avoir embarqué dans tout ça. » Avoua-t-il, dans un murmure à peine audible, qu’elle seule serait capable de saisir, ses lèvres pressant sa tête, à jamais reconnaissant d’être soutenu par une partenaire aussi dévoué qu’elle.

Il existait des évènement auxquels on préférerait généralement ne pas avoir à participer, des personnalités qu'on souhaiterait ne jamais rencontrer. Et serait-il fabuler de prétendre que te confronter à la famille de ton époux, n'appartenait pas à l'un de ces moments. Car si tu comprenais la plupart des raisons l'ayant poussé à effectuer le déplacement jusqu'à Londres, tu n'irais en revanche, pas jusqu'à affirmer que tu possédais de ton côté, des convictions plus ou moins comparables. En dépit d'un manque évident d'enthousiasme à l'idée de côtoyer les membres de sa propre fratrie, il aurait été irresponsable te concernant, de t'opposer à ce voyage. L'inconfort poussé à son paroxysme, tu avais semblait-il sous-estimé la capacité d'autrui à vous déstabiliser, sous prétexte que l'apparition relativement inattendue de Levi, ne faisait toujours pas l'unanimité. Et les premières hostilités débutèrent rapidement, notamment lorsqu'une illustre inconnue, de ton point de vu, interpella ton bien-aimé de sorte à l'acculer de propos réprobateurs. Ton sang ne fit immédiatement qu'un tour, incapable de ne pas user toi aussi, d'un sarcasme à peine masqué, tandis que retentissait en arrière plan, une voix féminine se distinguant significativement de toutes les autres. Il ne t'avait pas fallu longtemps d'ailleurs, pour réaliser qu'il s'agissait de la personnalité à l'origine de cette invitation, dont tu te serais certainement bien passée. Son visage arborant une expression bien plus amicale, ne parvint cependant pas à estomper la plupart de tes réticences, tandis que tu t'étais silencieusement contentée de lui emboiter le pas à travers les corridors de la bâtisse, escortée par ton partenaire, dont tu n'avais toujours pas lâché la main. Ô combien stupéfaite intérieurement de par la dimension quasi-singulière de chacune des pièces brièvement entr'aperçues, tu parues néanmoins de marbre au premier abord, loin d'imaginer que cette visite impromptue de la demeure familiale, n'était en définitive, pas l'unique surprise de la soirée. Particulièrement silencieuse de ton côté, tu t'efforceras tout simplement de ne pas t'immiscer au travers d'une conversation que tu estimais ne pas te concerner. Le fait était que, tu n'avais pas hésité à t'écarter, même discrètement de sorte à ce que ta présence au vu du sujet évoqué, n'embarrasse pas totalement sa tante, dont tu avais vaguement fait la rencontre, une dizaine de minutes plus tôt. Et dieu savait que cet entretien dont l'issue s'était avérée on ne peut plus lunaire, n'améliorerait en rien le chaos qui régnait déjà parmi ce rassemblement ô combien sordide. Raison essentiellement pour laquelle, d'un commun accord, vous aviez épousiez le choix d'écourter les hostilités, réfutant l'hypothèse de vous éterniser davantage, au vu des circonstances, qui plus est, inhospitalières. Vautrés dorénavant à l'intérieur de l'habitacle du véhicule, tu n'avais toi-même pas décroché le moindre mot, respectant ainsi le mutisme probablement voulu par ton favori, dont la rengaine s'avérait assurément poussée à son comble à cet instant précis. Seule ta main, tenta maladroitement de désamorcer les tremblements visibles de sa jambe, les premières constatations se déliant finalement au même moment. Tes iris, chaudement éclairées d'une lueur aimante, s'immobilisèrent ainsi à sa hauteur, un sourire discret pointant à son tour à l'embrasure de tes pulpeuses, tandis que tu cherchais possiblement à apaiser ses questionnements, alors que tu ne possédais toi-même pas la moitié des réponses. « Faut croire que les personnes qu'il a rencontrées depuis, étaient encore pires. » Répondis-tu, bien que toujours de façon clairement malhabile, tu aspirais plus que jamais à dédramatiser une situation que tu savais néanmoins, profondément déconcertante. Tes doigts, jusqu'ici positionnés contre sa cuisse continuèrent de resserrer leur étreinte contre cette dernière, avant qu'ils ne soient finalement rejoints par les siens, dans la foulée. « Tu as raison, excuse-moi. C'est juste que tout ça, c'est complètement incohérent. » Vins-tu immédiatement admettre, tentant de justifier un peu bêtement ton manque cruel de déduction en mentionnant l'éventualité pour que sa famille ait commis une erreur en désignant Levi, comme l'héritier de son géniteur. Ta tête trouva finalement refuge à hauteur de son épaule, démunie face à l'incompréhension de ce dernier qui s'excusa à son tour, prétendant t'avoir embourbé parmi ce périple, relativement insolite. « Je t'ai pas uniquement épousé pour tes prouesses à l'intérieur des cabines de douche. » Pouffas-tu plutôt discrètement, ton regard s'unissant temporairement au paysage londonien, avant que le véhicule ne vienne enfin se stationner devant votre établissement. « On en discutera mieux à l'intérieur. » Enchaînas-tu à voix basse, avant de t'extirper de l'habitacle, percutée de plein fouet par ce climat éreintant auquel tu n'avais jamais été acclimatée. Ton objectif se résumant de fait à prendre soin de ton mari, le soutenir, dès lors que ses interrogations s'avéreraient désespérément intrusives. Épouse considérablement dévouée, tu faisais de Levi une priorité absolue, quelle que soit les conjonctures. Si ton bien-aimé demeurait contraint de lutter contre ses propres démons, il restait de ton devoir de veiller à adoucir son calvaire.

Levi savait combien la situation devait être toute aussi inconfortable pour sa favorite, qui faisait preuve d’un sang-froid ô combien impressionnant à ses yeux, presque exemplaire, elle qui n’avait pas émis la moindre plainte malgré tous les choix parfois hâtifs qu’il avait pris et qui les avaient mené jusqu’à la capitale anglaise. Et Dieu savait combien il était reconnaissant d’avoir Sahar à ses côtés, lui qui savait pertinemment que rien de tout cela n’aurait été possible sans elle, sans son soutien infaillible qui le poussait toujours vers l’avant, même lorsque rien ne s’y prêtait. Et Levi, il pouvait aisément l’affirmer, il n’aurait jamais eu le courage de parcourir le globe et se présenter dans la demeure familiale après des années de mutisme si Sahar n’avait pas été présente à ses côtés. Parce-qu’elle était au cœur même de son quotidien, représentant à elle seule les piliers de son existence, les fondations de son équilibre qui avait autrefois longuement vacillé. C’était désormais en elle qu’étaient fondés tous ses espoirs, Levi continuant de se raccrocher à elle alors que les premières accusations furent portées à son égard, le ton accusateur de son interlocutrice annonçant sans plus attendre la couleur du débat. Et fort heureusement, ils furent pris à partie dans la foulée par une énième femme, qui se trouvait être sa tante, celle qui avait cherché à le contacter pour lui apprendre la nouvelle, l’invitant de ce fait à se joindre à l’événement familial programmé pour honorer la mémoire de son géniteur. Ce ne fut qu’en s’isolant dans l’une des nombreuses pièces de l’étage qu’ils comprirent en même temps la raison pour laquelle leur venue avait été anticipée, sa tante décidant de ne pas tourner autour du pot pour lui annoncer l’impensable. Levi, il eut d’ailleurs un mal fou à réaliser et comprendre les mots de la femme, la faisant répéter tant l’idée lui paraissait absurde. Il était l’un des légataires de la fortune de son paternel, son nom inscrit sur le testament lorsque tout avait laissé imaginer qu’il avait été définitivement rayé de tous les esprits. Presque sonné par cette annonce à laquelle il ne savait définitivement pas comment réagir, ils prirent la décision d’écourter leur temps de présence au sein de la demeure, plus que jamais mal à l’aise, décidant de commander un taxi pour rejoindre le calme de leur chambre d’hôtel, quand bien même leurs esprits semblaient dorénavant embrumés par d’autres tracas. « J’y crois même pas un peu. » Souffla-t-il, se souvenant des dernières paroles qu’ils avaient échangées, bien plus aiguisées que des lames de rasoir, aussi lancinantes que des plaies ouvertes. Il avait senti la main de sa bien-aimée se poser sur sa cuisse, pour contrôler ses spasmes de nervosité, la seule chaleur de sa paume parvenant déjà à l’apaiser. « T’excuses pas Sahar. C’est à moi de m’excuser de t’avoir entraîné dans un bourbier pareil. » Réitéra-t-il, presque honteux de ce à quoi avaient ressemblé les présentations avec sa propre famille, elle qui comprenait à présent la raison pour laquelle il ne la mentionnait quasiment jamais. « Tu m’aurais pas épousé tout court si t’avais su pour ma famille. » Pouffa-t-il, appréciant le ton léger de sa partenaire, qui cherchait constamment à le rassurer et à faire taire ses tourments. Il hocha la tête à ses mots bien plus sages que les siens, la suivant à l’extérieur du véhicule pour retrouver le hall de l’établissement, son bras se nichant dans la foulée autour de sa taille, de sorte à la réchauffer de son étreinte. « C’était encore plus dramatique que je l’aurais imaginé. » Lâcha-t-il, lorsqu’ils pénétrèrent de nouveau dans leur chambre, posant sa veste sur la chaise du bureau se trouvant à proximité, faisant glisser une cigarette entre ses lèvres qu’il embrasa dans la foulée.

Autant le reconnaître, tu aurais certainement préféré ne pas avoir à participer à cet évènement, dont les répercussions furent en réalité plus conséquentes que prévu. Outre les regards insistants, et les blâmes ouvertement manifestés par les plus hostiles, l'annonce effectuée par la tante de ton époux, fut de loin ce qui s'était avéré de plus déconcertant. De fait, tu n'avais pas hésité à t'écarter, même discrètement, de sorte à ne pas embarrasser davantage ton interlocutrice, aux yeux de laquelle, tu ne représentais certainement qu'une vulgaire inconnue. Et quand bien même cette dernière affichait une posture un brin plus amicale en comparaison des autres personnalités présentes, tu doutais qu'à l'instant précis, elle t'ait considéré autrement, que comme une opportuniste. Raison notamment pour laquelle, tu avais volontairement fait le choix de te détacher de la conversation, laissant ainsi, tout le loisir à Levi de s'entretenir avec cette dernière. Si tu avais effectivement distingué certaines des bribes au-delà d'un échange plutôt clairsemé, tu t'en tiendrais seulement de ton côté, à la version énoncée par ton amant. Un entretien qui l'eut à ce point bouleversé, que d'un commun accord vous aviez finalement décidé d'écourter la soirée, de sorte à recouvrer plus rapidement à votre intimité. Aucun de vous, ne possédait de toute évidence, une volonté accrue de s'éterniser parmi les hostilités. Pour autant, la tension poussée jusqu'ici à son paroxysme, continuait de s'étendre bien au-delà des frontières érigées par la bâtisse familiale. Le silence qui imprégnait l'intérieur de l'habitacle s'avérait plutôt inhabituel lorsqu'on vous connaissez un tant soit peu. Toutefois, tu jugeas plus judicieux de ton côté de ne pas interrompre le mutisme instauré sciemment par ton bien-aimé, dont tu devinais sans difficulté, la confusion profondément palpable qui régnait à l'intérieur de son esprit, du moins, jusqu'à ce qu'il décide lui-même finalement, de t'interpeller. Immédiatement, l'une de tes mains trouva refuge contre sa jambe, dont les tremblements attirèrent ton attention, épaules brièvement haussées en guise de réponse, de sorte notamment, à lui exposer ta confusion, quant à cette situation on ne peut plus incohérente. Tu n'avais d'ailleurs pas non plus hésité à lui demander pardon dans la foulée, suite à ton manque cruel de déduction, consciente toi-même de ne pas être en mesure de lui apporter une aide relativement indéniable. « Je me serais attendue à pire. » Vins-tu naturellement nuancer, ta tête dorénavant positionnée contre l'épaule de ce dernier. Une fois de plus tu tenteras de dédramatiser, certaines des circonstances les moins impactantes, à savoir, que tu n'avais pas choisi l'anglais en fonction de sa famille. « Tu sais comme moi, que ça n'aurait rien changé. » Répondis-tu à voix basse, sous-entendu que ce dernier ne possédait plus véritablement d'attache percutante susceptible d'influencer votre relation, aujourd'hui, dans le cas contraire, il restait évident qu'aucun d'eux ne serait allé jusqu'à t'inclure parmi leur cercle particulièrement restreint. Et puis le véhicule se stationna enfin devant votre établissement, là où vous ne demeureriez plus contraints de vous comporter dignement, désireux de faire bonne figure. T'extirpant sans attendre du véhicule, tu invitas ton partenaire à en faire de même, pressée plus que jamais par le climat chaotique londonien auquel tu n'avais jamais été acclimatée auparavant. Nouvellement lovée contre ce dernier, tu ne t'en étais écartée que lorsque tu en fus contrainte, c'est-à-dire, à votre retour à l'intérieur de votre chambre d'hôtel. Et tandis qu'il ne perdit pas de temps afin de se débarrasser de ses premiers effets personnels, tu imitas son geste, te délestant de ta propre veste au passage. Plus ou moins en retrait cette fois, tu l'observas embraser un énième bâtonnet, tel que toi-même, tu l'avais fait plus tôt dans la journée. « Tu trouves? » Demandas-tu, incapable de statuer véritablement entre constat affligeant, et sarcasme vaguement dissimulé. Un sourire discret pointant à l'embrasure de tes pulpeuses, tu te contenteras simplement de t'asseoir sur le matelas, non loin de Levi, redoutant à cet instant précis, et au vu des conjonctures actuelles, que ta présence ne soit pas nécessairement la bienvenue. « Du coup, il va se passer quoi? » Poursuis-tu un peu bêtement, l'une de tes mains s'invitant au travers de ta crinière un tant soit peu désordonnée, alors même que tes iris, illuminées d'une lueur ô combien aimante, continuèrent d'épier chacun de ses faits et gestes. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour t'aider? » Vins-tu enchaîner, tout en te rapprochant davantage du bord, désormais située à bonne distance de l'anglais auquel tu restais entièrement dévouée. Et s'il existait une chose susceptible de profondément t'offusquer, c'était l'état de confusion parmi lequel il se trouvait depuis son échange avec sa tante. Toi qui n'hésiterais pas à aller jusqu'à te damner afin de t'assurer de son épanouissement personnel, tu peinais à imaginer ne pouvoir rien faire dans l'espoir d'adoucir son calvaire, à présent. Le problème, c'était que tu ignorais toi-même quelle attitude arborer précisément, compte tenu de la situation.