Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
STATUT : garde le sourire, plus rien est grave tant qu'il nous reste une seconde de souvenir dans le crâne. nos deux corps pourraient mourir, j'ai déjà fait le deuil. maintenant, pars loin de moi une larme cachée dans l'œil. (maxso)
Sujet: à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure - gisèlle Sam 7 Déc 2024 - 0:15
18h. Ca y est, l'hiver était enfin passé et le printemps touchait à sa fin. Ca sonnait l'ouverture de la saison de canyoning et j'allais enfin retrouver un rythme professionnel qui ressemblait à quelque chose. Comme à chaque année, l'hiver c'était le calme plat. Mais là, j'avais vraiment bien géré le truc. J'étais pas retombé dans mes travers, j'avais conservé la forme, physique et mentale et j'me sentais d'attaque pour la nouvelle saison. J'avais passé la journée à l'asso, avec le boss et les autres collègues et on avait fait un immense inventaire de tout notre stock de cordes, casques, baudriers et tout ce qui allait avec. Ca nous avait pris un temps fou, enfermé dans le grand hangar de l'asso, alors quand on sortait enfin vers 17h30, ça m'semblait évident que j'aille me défouler. Courir, nager, escalader, peut importe, mais il me fallait du mouvement. J'étais repassé au loft pour me changer et j'avais pris la direction du parc. C'était un circuit que je faisais plusieurs fois par semaine, il me prenait une bonne heure, un peu plus de dix kilomètres, c'était exactement ce qu'il me fallait. J'me sentais pas mal léger en vérité depuis quelques temps. Hormis ma séparation assez fraiche d'avec Sierra, y avait pas d'ombre au tableau. Et pis, même, cet arrêt de relation ne m'avait pas affecté tant que ça. J'était toujours le même, un peu distant, pas tellement enclin à s'engager, alors j'avais juste haussé les épaules quand elle m'avait reproché d'avoir embrassé une autre fille. C'était juste la vérité. J'pouvais pas lutter. Même si ce baiser ne voulait rien dire pour moi, j'avais été forcé de constater que Sierra, en soit, je n'en était pas amoureux. Juste, attendri, tout au plus. Alors j'étais le célibataire que j'aimais être. Tranquille. Sans prise de tête. C'était peut-être comme ça que j'étais le plus heureux, en fin de compte. SEUL. Peinard. Le départ de Gustavo et Olive à New-York, ça en revanche ça m'avait fichu pas mal un coup au moral. Mes vrais amis ici se comptaient sur le doigt d'une main, j'me sentais pas isolé, mais c'était calme. Fallait que j'deal avec ça et que j'aille pas dans mes travers juste pour apporter de l'action à mon existence. Il allait falloir que j'sois droit dans mes bottes, mais j'pouvais compter sur Arielle pour ça. On était un vrai bloc, elle et moi. Elle était clairement mon repère ici. Et ce, depuis le tout début. J'courrais, mon casque vissé sur les oreilles, un short et un t-shirt pour ne pas avoir trop chaud. La température s'était largement réchauffée depuis quelques temps, et ça, ça me faisait du bien au moral. J'étais bien dans ma course, j'étais focus, j'me sentais en forme. Et je n'avais absolument pas calculé que mon chemin, aussi random soit-il, croiserait le sien. Celui de Gisèlle. J'posais mon regard presque mécaniquement sur la silhouette féminine qui arrivait en face de moi, et une fraction de seconde, j'avais cru à une illusion. Wo. Pourquoi j'me mettais à voir Gisèlle dans le visage d'une inconnue? Ca m'avait un peu déboussolé et j'avais vite compris. C'était pas une illusion. C'était elle. La Gisèlle. Ma Gisèlle. Et aussitôt la sérénité dans laquelle j'étais, me quitta. Qu'est-ce qu'elle faisait là? A mesure qu'on se rapprochait, j'sentais tout qui s'réveillait en dedans. Qu'est ce que je devais faire? L'ignorer? L'interpeler? J'en avais aucune idée et pourtant, dans quelques secondes, j'allais devoir prendre une décision.
☽☽ tu vois l'genre de cercle vicieux? le genre de trucs qui donne envie d'tout faire sauf de mourir vieux. tu peux courir à l'infini à la poursuite du bonheur. la Terre est ronde, autant l'attendre ici.
Gisèlle Sorrentino
MESSAGE : 38 ICI DEPUIS : 29/10/2024 CRÉDITS : Proserphine.
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Sujet: Re: à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure - gisèlle Mar 17 Déc 2024 - 19:07
à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure
Elle avait besoin de penser à autre chose. Quelques semaines que Gisèlle était de retour sur le sol Australien. Et bien évidemment, son esprit ne pouvait s’empêcher de penser à Orso. Orso, qu’elle avait quitté avec juste un petit mot. Orso qui lui avait manqué. Orso que son cœur n’avait jamais oublié totalement, comme un goût d’inachevé. Soupirant doucement, elle termine d’accrocher ses cheveux en une haute queue de cheval haute. Sa tenue de sport déjà enfilée, un simple jogging noir et une brassière de la même couleur, Gigi soupire doucement. Est-ce qu’elle ne devrait pas le recontacter plutôt que laisser le hasard faire les choses ? Non clairement pas. Elle n’est pas sûre de trouver les bons mots pour justifier tout ce temps de silence.
Ecouteurs vissés dans les oreilles, Gigi envoie un message rapidement à sa cousine pour la prévenir qu’elle est partie courir, avant de le ranger dans sa poche. Même pas le temps de réfléchir, qu’elle s’élance déjà dans les rues qu’elle redécouvre. Des rues qu’elle a connues mais qui ont changé pendant son absence. Un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale. La nostalgie lui tord les entrailles, et parfois … Parfois Gisèlle se demande ce qu’aurait été sa vie si elle n’était pas partie. Est-ce qu’elle aurait vécu une peine de cœur aussi ? Est-ce qu’ils seraient toujours ensemble avec Orso ? Est-ce qu’ils se seraient quittés ? Trop de possibilités. Un long soupir lui échappe, alors que la brune accélère la cadence.
Mais soudain, elle se fige. Elle pile net, ne prenant pas le temps de ralentir. Ses yeux se portent dans ceux de celui qu’elle a véritablement aimé. Celui qu’elle a abandonné. Et en vue des battements effrénés de son cœur, Gigi sait que ce n’est pas une hallucination. Avalant difficilement sa salive, Sorrentino s’avança vers lui. Elle ne pouvait pas reculer ou l’ignorer. Pas après avoir tenté de provoquer le Destin, d’une certaine manière. Enlevant ses écouteurs qu’elle glisse dans sa poche, Gisèlle remet une mèche derrière son oreille. Geste nerveux. Puis elle s’arrête à quelques pas du trentenaire. « Salut … » C’est nul comme début de discussion. Mais que pourrait-elle dire ? C’est tellement étrange de se retrouver face à lui. Elle le reconnaît et pourtant, elle peut remarquer qu’il a changé. Ses cheveux semblent un peu plus longs peut-être ? Ou est-ce les quelques cheveux blancs qui se mêlent à son brun naturel ? A moins que ça ne soit ses yeux qui ne brillent plus de la même manière ? Encore une fois, trop de possibilités. Et finalement, instinctivement, Gisèlle comble la distance qui la sépare de lui et le serre dans ses bras. Elle a toujours été ainsi. « Tu m’as manqué. » Murmure de vérité avoué, avant qu’elle ne se recule rapidement. Elle n’a certainement plus le droit de le serrer dans ses bras. « Je … Comment tu vas, Orso ? »
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Sujet: Re: à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure - gisèlle Lun 23 Déc 2024 - 20:18
Il m'en fallait peu pour basculer. Mon tempérament, c'était ça. Le feu et la glace. Tout pouvait rouler, tout pouvait être parfaitement aligné, et un seul petit détail pouvait tout faire basculer. Le pire dans tout ça, c'est qu'avec les années, ça ne s'arrangeait pas. Beaucoup gagnait en maturité, beaucoup atteignait une certaine forme de contrôle en passant les années, pas moi. C'était étrangement de pire en pire à chaque nouvelle étape. La preuve en est, la manière dont j'avais géré ma relation avec Maxine. Trop jeune pour moi et pourtant si importante. N'importe qui de normalement constitué aurait fait les choses bien. Moi, j'avais fais tout l'inverse. Blesser pour mieux contrôler. La définition parfaite du connard. Comme si, par protection pour moi même, je préférais être exactement là où on m'attendait. Et le pire, dans tout ça, c'est que j'contrôlais pas ces excès de conneries. Maxine en avait fait les frais, et Sierra aussi, dans une moindre mesure, puisque les sentiments n'étaient pas si présent. Tout ça, mon blindage, j'le mettais sur le dos de Gisèlle. Celle qui m'avait brisé le coeur. C'était tout trouvé comme excuse, c'était pas moi, c'était elle. Comme si ça pouvait justifier tout le reste. Alors ce jour là, lorsque je courrais et que je plongeais mon regard sur Gisèlle, c'est comme si mon coeur avait raté une pulsation. Tout mon être s'était figé et à l'instant où elle m'avait vu, elle aussi, je m'étais arrêté de courir. J'aurais pu lui passer devant, ma rancune aurait pu me pousser à faire ça, mais j'avais été trop pris de cours. Alors je m'étais juste arrêté. Incapable de bouger. Statufié. Elle, elle savait qu'elle aurait pu croiser à chaque coin de rue, moi, j'avais pas cette possibilité là, j'avais pas cette longueur d'avance. "Hey". que j'dis mécaniquement en réponse à son salut. J'suis en mode automatique, comme si mon être et mon âme étaient arrivés sur deux plans parallèles. A des années lumières de la réalité. Mécaniquement aussi, j'ouvre mon bras lorsqu'elle vient se serrer contre moi. Ma main se pose sur son omoplate, mais j'réalise pas que c'est elle. Comme si, naturellement, on avait été attiré l'un contre l'autre, alors que ça devait plus exister. Elle avait fait ce choix, quelques années auparavant. Je l'entends me dire que je lui ai manqué. J'y crois pas une seconde. J'sens à présent la rancoeur qui prend le dessus. La surprise passée, j'la regarde à présent, on se tient à bonne distance. C'est difficile de trouver le ton juste. Parce que ouais, de la voir là, j'me rends compte que j'lui en veux encore pas mal. J'arrive pas à savoir si j'suis content ou pas, qu'elle soit là. C'est trop .. impromptu pour que j'sois rationnel. "Euh.. bah ouais, ouais ça va." que j'réponds toujours mécaniquement. Puis, à mesure que les fractions de seconde s'écoulent, je croche dans la réalité et j'fronce des sourcils. "Pardon hein .. mais, tu .. tu fais quoi ici au juste, Gigi?" Ouais, ça y est, j'suis sorti de ma torpeur, et j'sais pas si j'vais être en mesure d'être agréable, comme si de rien n'était, comme si on s'retrouvait juste, avec simplement d'la nostalgie douce. Parce qu'en fait, de la rancoeur, j'en ai un bon paquet en dedans. Beaucoup trop probablement.
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Gisèlle Sorrentino
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Sujet: Re: à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure - gisèlle Ven 10 Jan 2025 - 11:02
à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure
Elle n’arrive pas à y croire. A se dire qu’il est vraiment là. Qu’elle a finalement réussi à le croiser. Bien sûr, Gigi se l’était imaginé un nombre incalculable de fois. Après tout, en revenant à Bowen, c’était presque sûr qu’elle allait le croiser. Mais maintenant qu’elle est sur le fait, la brune ne sait plus réellement si c’était une bonne idée. Qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir lui dire ? Certainement la vérité. C’est ce qui franchit ses lèvres, lorsque la Sorrentino vient lui avouer qu’il lui a manqué. Elle ne ment pas, alors qu’elle a souffert de cette décision qu’elle a prise, il y a quelques années. C’était ce qui lui avait semblé le plus juste à l’époque. Mais bien sûr, elle a regretté son choix. Elle a eu envie de revenir, avant de se dire qu’Orso lui en voudrait bien trop. Aussi, Gisèlle a décidé de tirer un trait sur tout ça et de continuer sa vie. De la refaire même. Et on en voit le résultat … alors que c’est un retour au départ.
Un soupir lui échappe, lorsqu’Orso lui répond qu’il va bien. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle retenait autant sa respiration. Mais dans un sens, s’il va bien, c’est qu’il ne lui en veut plus autant, si ? Elle n’en sait rien. Dans le fond, elle cherche surtout toutes les excuses qu’elle peut, pour se dire que les retrouvailles ne vont pas se passer dans les cris et les larmes. Mais elle ne peut pas le prévoir. Après tout, ils sont deux tornades. Vont-ils créer un ouragan à eux seuls ? Seul l’avenir pourra leur dire. L’entendre utiliser son surnom, fait quelque chose dans le cœur de Gigi. Elle a toujours aimé cette façon dont le son roulait sur sa langue. Mais pour lui, ça ne doit plus être rien. « Je … » Qu’est-ce qu’elle peut bien lui dire, pour ne pas paraître pathétique ? La vérité n’est pas glorieuse. Et pourtant, elle ne se voit pas mentir à Orso. Il n’y a jamais eu de mensonges dans leur relation dans le fond. Alors commencer maintenant ? Non certainement pas. Passant une main sur sa nuque d’un geste nerveux, Gisèlle pince les lèvres avant de répondre. « Je cours ? » Non ce n’est clairement pas ce qu’il veut entendre et elle le sait. Elle sait qu’il veut savoir ce qu’elle fait ici. A Bowen. En Australie. Pas là sur ce bitume à courir en ayant eu l’espoir de le croiser. Aussi, elle se force à inspirer profondément avant de reprendre. « J’ai quitté toute ma vie là-bas et …. Je suis revenue. » C’est trop vague. Elle le sait. Mais peut-elle lui parler de son ex ? Gigi n’en sait rien. Elle est complètement perdue. « Ma vie est partie dans tous les sens et … j’ai finalement tout plaqué et acheté un billet pour Bowen. Et … Me voilà. » Elle hausse les épaules en concluant son explication. En a-t-elle dit assez ? Trop ? Pas assez ? Elle n’en sait rien du tout, alors que son regard ne quitte pas Orso.
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Sujet: Re: à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure - gisèlle
à quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure - gisèlle