#14 - Please, open the door [Ian & Jonelle]

La nuit venait de tomber sur Bowen et la jeune Brannen ne faisait que de quitter son lieu de travail avec plus d'une heure de retard sur ses horaires de base. Oh, grande joie des urgences et du milieu hospitalier en général. Quoi qu'il en soit, elle était enfin libre et à l'instant présent, rien ne pouvait entacher la joie qu'elle avait de pouvoir enfin faire autre chose que d'ausculter des paranoïaques ou encore soigner des inconscients. Bravant la fraîcheur de ce début de nuit, Jonelle se dirigeait droit vers le quartier résidentiel afin de se rendre chez elle. Aucune fête de prévue, aucune sortie. La demoiselle allait donc passer la soirée dans son petit appartement en compagnie de ses colocataires.
Quelques minutes plus tard, ses talons claquèrent enfin contre le carrelage du hall d'entrée de l'immeuble. Comme dans un éternel rituel, elle commença à gravir les quelques escaliers la menant au premier étage tout en fouillant dans son sac à la recherche de son trousseau de clés. Elle commença d'ailleurs à s'agacer lorsqu'elle se rendit compte que ces dernières étaient introuvables. Chanceuse comme elle était, elle les avaient probablement oublié ce matin... Manquait plus ça ! Priant pour que ses deux acolytes n'aient pas décidé de quitter tous deux l'appartement ce soir, elle se risqua à frapper à leur porte. Seul et unique moyen de rentrer chez elle. « Euh... Olympe ?! Ian ?! Quelqu'un ? Dites moi que vous êtes là, je sais pas ce que j'ai foutu de mes clés », se mit-elle à crier derrière la porte afin de prévenir de sa présence.

Comme une enfant curieuse, la brunette s'était surprise à coller son oreille contre la paroi de la porte afin d'essayer de discerner des bruits intérieurs. Les secondes étaient longues et, déjà, elle essayait de trouver un plan de secours. Au cas où. Aller se réfugier chez la voisine ? Impossible, elle était partie en voyage pour une semaine. Demander un double des clés à cette insupportable concierge ? Ne valait mieux pas... Depuis le jour où la médecin avait frappé à sa porte en pleine nuit pour lui demande le nouveau code de l'immeuble, la brave dame lui lançait toujours des regards en coin assez étranges. Retourner à l’hôpital dans l'espoir de trouver une chambre de garde disponible ? Pourquoi pas. Néanmoins, toutes ces potentielles solutions s'envolèrent de l'esprit de la jeune Brannen lorsque la voix de son colocataire résonna derrière la porte: « J’arrive, j’arrive ! ». Soulagement. Elle était soudainement heureuse d'avoir accepté il y a peu l'arrivée de Ian dans la colocation. S'il n'avait pas été là ce soir, elle aurait très probablement dû se résigner à rester sur le seuil de sa propre porte.

Rapidement, l'homme était venu lui ouvrir, la questionnant alors sur le pourquoi du comment elle n'avait pas son jeu de clé. Se mordillant la lèvre, un peu gênée par sa bêtise humaine, elle laissa son regard parcourir les alentours avant de poser ses yeux sur le trousseau qui stagnait sur le dessus d'un petit meuble présent dans l'entrée de l'appartement. S'en emparant alors afin de les montrer à Ian, elle avoua alors : « J'crois que j'avais pas toute ma tête ce matin en fait ! ». Rangeant finalement ce bien précieux dans son sac afin d'être certaine de ne pas recommencer le même scénario le lendemain, elle écouta son nouveau colocataire qui lui proposait un café et qui lui proposait aussi visiblement de lui ranger son manteau. La brunette ne pu s'empêcher de sourire face à cette scène. Le pauvre avait l'air quelque peu mal à l'aise. Malgré tout, la jeune femme ôta son manteau pour le lui tendre. « C'est gentil ! En tout cas, pour le café, c'est pas de refus, il commence à faire assez froid dehors » lança-t-elle avant d'aller se laisser tomber sur le canapé. « Puis j'ai eu une journée épuisante » poursuivi-t-elle en prenant soin d'articuler chaque syllabe du mot "épuisante".