run baby run (wilson)

En cette journée d'été austral il fait relativement chaud, comme bien souvent dans cette région d'Australie. Ce n'est donc peut-être pas le meilleur jour pour aller courir et faire du sport. Cependant Candy n'a pas vraiment le temps de le faire à un autre moment et elle a particulièrement envie de se vider la tête en courant. Pour cela elle se rend au Mullers Lagoon, sous les arbres et avec une étendue d'eau à côté, elle se dit qu'elle peut être un peu au frais et donc ne pas attraper une insolation en courant au soleil. Elle pourrait très bien se rendre à la salle de sport pour faire de la gymnastique comme elle en a l'habitude mais aujourd'hui ce n'est pas vraiment ce don elle a envie. Même si la jeune femme adore la gym, il y a des jours où elle veut juste courir et ne penser à rien, faire un peu sport avant d'aller travailler et d'aller en cours.
Il n'est pas très tard pourtant le soleil tape déjà fort. Elle emmène avec elle une bouteille d'eau qu'elle laisse à côté d'un arbre, elle espère au frais et à l’abri d'éventuels voleurs d'eau (on ne sait jamais). La jeune femme n'a pas prévu de courir très longtemps surtout qu'après elle doit encore se préparer et partir en cours. Elle n'est pas la seule à avoir eu l'idée d'aller courir aux aurores pour éviter la chaleur de cette journée, plusieurs joggeur discutent, d'autres sont déjà en train de courir.
Candy fait plusieurs tours du lac avant qu'elle ne ressentent vraiment la fatigue et l'envie d'arrêter. Elle est perdue dans ses idées tandis que ses jambes continuent à faire des enjambées. Sans s'en rendre compte elle rentre dans un autre coureur qui arrive en sens inverse. Le choc est important et la jeune femme se retrouve propulsée au sol avant d'avoir pu dire quoi que ce soit, si ce n'est lâcher un cri de surprise. Ça l'apprendra à ne pas regarder devant elle et a penser à autre chose.

Candy se retrouve projetée au sol devant la force de l'impact. Deux personnes qui se percutent en marchant, cela peut être violent mais deux personnes qui se percutent alors qu'elles courent toutes les deux, c'est définitivement quelque chose d'assez violent. Surtout qu'elle ne fait pas face à une jeune femme assez fine et petite comme elle mais à un grand mec assez musclé. Autant dire que ce n'est pas étonnant que ce soit elle qui soit tombée. Le jeune homme, qui est plus vieux qu'elle, s'excuse et lui demande comme ça va. Candy est un peu sonnée et a du mal à voir clair. Il l'aide à la relever tandis qu'elle lui répond. « ça va...enfin je crois. » dit-elle en se frottant la tête. Elle un peu mal au genou, ils ont du frotter par terre mais à part ça elle va plutôt bien, à part la tête qui lui tourne un peu mais ça, ça doit être à cause du soleil et de l'épuisement. « Je regardais pas où j'allais, désolé. » dit-elle tandis qu'il l'emmène vers un banc un peu plus proche. Candy avait un peu la tête ailleurs et elle ne regardait pas vraiment le jeune homme en face d'elle alors qu'il lui demandait si elle n'avait rien. « C'est juste quelques égratignures ça va. » dit-elle en tournant la tête vers l'inconnu. Elle le regardait pour la première fois et ne put s'empêcher de sourire. Pourquoi faut-il que dès qu'elle voit un bel homme, elle craque ? C'est plus fort qu'elle. Et comme il y a que des beaux hommes à Bowen, elle passe sa vie à faire des sourires débiles « Vous êtes vraiment beau ou c'est moi qui hallucine ? » demanda-t-elle alors avec une voix un peu perdue. Pourquoi faut-il qu'elle dise ça ? Elle ne peut pas juste dire que ça va et puis voilà.

Candy trouvait l’inconnu très gentil de s’occuper d’elle ainsi. Si à sa place elle aurait fait la même chose, elle n’est pas sûre que ce soit le cas de tout le monde. Lorsqu’il lui dit qu’il faudrait mieux qu’elle soigne ses égratignures pour ne pas qu’on lui coupe la jambe, elle sourit même si une vague de peur la submerge le temps d’un instant. Et si elle était vraiment à l’ouest et qu’en fait elle saigne beaucoup et peut mourir ? Elle est sûre que non et si c’était le cas elle est quasi sûre que l’inconnu ne lui dirait pas ce genre de choses en riant et serait probablement un peu plus paniqué. « Ça dépend, vous êtes médecin ? Parce que si c’est vous je veux bien me faire couper la jambe. » enfin non, pas à ce point là. Elle rigole évidemment et accompagne sa phrase d’un léger sourire.
Est-elle vraiment en train d’halluciner comme dans ces films où les gens imaginent se faire réanimer par un beau jeune homme ou une belle jeune femme alors qu’en fait ce n’est que Michel, quarante-cinq ans, maître nageur. Elle doute vraiment que ça puisse être le cas, jusqu’à maintenant ça n’est jamais arrivé. Elle a juste trop tendance à dire ce qui lui passe par la tête, surtout avec le choc qu’elle a subit et qui l’a propulsé par terre. En tout il n’est pas d’accord avec elle puisqu’il lui répond que ce sont ses yeux qui lui jouent des tours. « Non, non, je pense que je vois plutôt bien. » répond-elle avec un sourire.
L’inconnu lui proposa de l’eau, pour ses blessures ou pour boire. « Je veux bien, merci. » dit-elle avant d’attraper la bouteille et de se mettre à boire. Le soleil et la course l’a vraiment déshydraté. Malgré sa soif, elle prend soin de ne pas vider la bouteille, par politesse et puis parce que lui aussi a couru et a bien le droit aussi de s’hydrater. « Je pense que ça va aller, vous pouvez retourner courir, je ne vous rentrerai plus dedans. » dit-elle finalement après lui avoir redonné la bouteille.