Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
STATUT : when life gives you lemons... grab tequila & salt.
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : elle a un humour de merde mais le vit franchement très bien ☾ elle a un tatouage, un triangle inversé dans la nuque qui ne se voit que lorsqu'elle attache ses cheveux, et un coeur floral minimaliste sur l'avant-bras ☾ elle ne crie pas sur les toits qu'elle a un QI élevé, elle ne veut pas qu'on la catégorise comme telle ou qu'on ne la voit qu'à travers ça, mais elle en veut tout de même à son frère de ne jamais l'avoir laissée exploiter cette chance ☾ sa famille, ce sont ses frères et sœurs. elle ne pardonnera jamais ses parents de ne pas être là et une certaine haine endormie stagne au fond d'elle à ce sujet ☾ elle se questionne beaucoup sur sa sexualité et, contrairement aux apparences, a très peu confiance en elle à ce niveau ☾ la photographie est devenue une passion et elle adore jouer avec son appareil photo ☾ elle est sévèrement allergique aux piqûres de guêpe et a toujours son auto-injecteur d'adrénaline sur elle ☾ elle pratique la danse classique et contemporaine ☾ elle ADORE manger. gras ou sucré, tout convient, mais son pêché mignon, c'est les macarons ☾ elle ne sait pas si elle voudrait des enfants un jour. d'un côté, elle les adore, mais de l'autre elle pense qu'elle aurait trop peur de les perdre, avec tout ce qu'elle voit à l'hôpital ☾ bouder c'est sa passion ☾ son rêve est de partir soigner des enfants à l'étranger, dans des pays où il y a un réel besoin de chirurgiens qualifiés, mais elle ne sait pas si elle parviendrait à quitter l'Australie et sa famille, ça l'angoisserait sûrement trop
Sujet: haunted by the distant past ▽ (aelya) Dim 16 Déc 2018 - 1:07
haunted by the distant past
Vingt-quatre heures de garde, suivies d'une demi-journée de travail, à laquelle je n'étais pas censée être, mais que voulez-vous, le manque de personnel, tout ça tout ça. Décidément, être interne n'était vraiment pas un morceau de donut. Mais c'était le choix que j'avais fait, depuis bien des années déjà. C'est vrai, j'aurais pu m'abstenir de choisir une spécialisation en chirurgie. Mais je ne pense pas qu'il y ait une spécialisation plus facile qu'une autre. La preuve, même les infirmières, qui n'ont pas autant d'années d'étude que nous, sont le véritable pilier de l'hôpital et de son fonctionnement. Elles enchaînent les gardes, sont toujours là, tout le temps, pour tout le monde. En tout cas, c'est l'impression qu'elles me donnent. Mais je suis à peu près certaine qu'elles ont encore plus de travail et de pression que nous. Et quand je vois comment certains médecins les traitent... Bwah. Ça m'exaspère, vraiment. Bon, après, nous les internes, on se fait pas toujours bien traiter non plus, à croire qu'on a une étiquette qui dit "défoulez-vous sur moi, je suis étudiant je suis là pour ça" collée sur le front. Et vu comme on transpire, ça m'étonne que cette étiquette reste collée là. Note, la sueur, ça colle.
Dans le vestiaire des internes, j'ai enfin retiré mes baskets, j'ai pris une douche et je me suis débarrassée de cette blouse sur laquelle on pouvait sûrement encore trouver des morceaux de vomi du gosse de ce matin. Je lui en veux pas, mais tout de même. Et là je suis vraiment épuisée. J'étais censée rentrer chez moi ce matin, plus ou moins peinard après ma garde de vingt-quatre putain de longues heures. Au final, staff débordé, reste un peu sur place Charlie, tu peux aller dans la salle de garde te reposer mais au cas où, on sait que t'es dispo. Ben ouais tiens. J'ai quand même pu dormir deux-trois heures, mais au final j'ai pas mal aidé avec les visites et les urgences. Il est passé 14 heures, j'ai juste hâte d'aller me foutre dans mon lit. En plus Collin est au boulot, j'aurai la paix et je pourrai m'étaler de tout mon long dans le canapé.
Je remets mes vêtements normaux, mes petites bottines à talons en cuir, mon bonnet noir Nike enfoncé sur mes oreilles, ma longue veste marron et je m'engouffre dans l'ascenseur. Mon portable vibre et je constate que c'est Aelya qui me propose un verre. Quel timing ! En vérité, j'ai surtout envie de rentrer chez moi, mais j'ai aussi un sérieux besoin de vie sociale et de souffler. Je lui fais part de la première option par message, tandis que l'ascenseur arrive au rez-de-chaussée. Comme je m'y attendais, elle me répond que c'est le parfait moment pour décompresser avec un peu d'alcool, contrairement à mes envies de canapé. Bon, elle a raison. Et puis, quand il s'agit d'Aelya, il n'en faut pas beaucoup pour me convaincre. Ça fait un petit temps que je ne l'ai plus vue, avec mes horaires de malade, et elle me manque un peu. On est vraiment pas les mêmes, toutes les deux, mais ça a toujours super bien fonctionné comme ça. Je la saoule à lui faire la morale une fois de temps en temps, elle me saoule à me forcer à me débaucher l'autre fois de temps en temps, et la grande majorité du temps, on trippe bien toutes les deux. Un petit sourire aux lèvres, je lui envoie que j'arrive, je sors de ce satané hôpital qui est autant ma maison que mon cauchemar en ce moment, et je prends la direction du bar où elle m'attend.
- she's like sunshine that's unconcerned that today is supposed to be rain. she'll break on through and shine down anyway. ☽ æternam.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Dim 16 Déc 2018 - 12:11
Aelya avait toujours aimé profiter de sa liberté, cette chose si simple et pourtant si importante, qui savait la rendre en vie malgré le vide qui la pesait à l'intérieur. Elle se liait aux âmes sans jamais leur laisser l'opportunité de la charmer de manière profonde, afin de pouvoir leur demander de partir lorsque la Lune laissait sa place au Soleil dans le plafond étoilé. Puis, il y avait eu Niels. Sans savoir comment ni pourquoi, elle n'avait rien pu faire pour empêcher cette emprise qu'il avait sur elle. Aelya en était devenue accro, et s'était vite résolue au fait qu'elle avait besoin de le voir régulièrement dans ses draps, parce qu'il caressait son être d'une manière particulière, d'une manière dont elle ne pouvait se défaire. Attirés l'un vers l'autre comme deux aimants qui n'aimaient pas crouler sous le poids de la distance, ils avaient décidés de se mettre en couple et pour la première fois, elle réussissait à donner la permission à quelqu'un d'entrer dans son univers de manière officielle.
Même si elle était plutôt réservée à la base, préférant garder ses actes et ses pensées pour sa propre personne, elle avait tout de suite voulu en parler à Charlie, son amie, qui avait toujours été une oreille attentive même si elle ne pouvait s'empêcher de l'attirer dans ses déboires, de déchaîner cette âme parfois trop lisse, le genre de choses dont manquaient cruellement Aelya qui était bien trop amochée pour fonctionner correctement. Elle se rendait compte qu'elle avait besoin de la sagesse de Charlie pour s'apaiser quand elle allait trop loin, parce qu'elle savait la faire réfléchir quand elle dépassait les limites. Et comme elle les trépassait tout le temps, elle lui faisait très souvent la morale alors qu'Aelya tentait de la convaincre qu'un peu de folie dans son quotidien insipide ne lui ferait pas de mal. Elle lui avait donc donné rendez vous dans un bar pour fêter sa grande nouvelle, contente de pouvoir partager ça avec elle. Aelya se doutait qu'elle serait heureuse pour elle, parce qu'elle sortait enfin de sa zone de confort.
Arrivée au bar, elle commanda directement un gin tonic, attendant patiemment Charlie en buvant son verre dans un coin de la pièce. Quand elle la vit arriver, elle sourit, satisfaite de la voir.
- Hey Charlie ! Ça fait un petit moment qu'on s'est pas vus. Ça me fait plaisir de te voir, lança-t-elle sincèrement.
Elle se redressa pour lui faire la bise, l'invitant à s'asseoir.
- Tu bois quoi ? Pas de coca, ce soir hein, s'amusa-t-elle.
C'était une manière de lui faire comprendre qu'elle voulait la voir se lâcher un peu ce soir, elle qui était trop dans les bouquins.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Dim 16 Déc 2018 - 17:44
Quelques minutes de marche, à essayer de ne pas me faire renverser en traversant la rue tellement je suis crevée et dans un autre monde, mais un sourire aux lèvres car l'euphorie de la fin du boulot et d'une liberté retrouvée m'envahissent. Je n'ai pas à me plaindre, j'adore ce que je fais et avec du recul je suis consciente que je suis heureuse, et chanceuse de l'être. Mais rien ne peut remplacer le sentiment de soulagement qui m'envahit après une garde terminée et les retrouvailles avec ma vie sociale, ma vie à moi, en-dehors de l'hôpital. Soudainement toute agitée et impatiente, je me presse par petits pas enjoués de rejoindre la porte du bar, je la pousse avec un peu trop d'entrain et reste quelques secondes dans l'entrée, un immense sourire illuminant mon visage, mon regard clair et pétillant à la recherche d'Aelya. Je la repère un peu plus loin à une table et le coin de mes paupières se plissent, mes yeux fatiguant s'allumant d'une étincelle encore plus joyeuse. Je lâche enfin la porte que je tenais ouverte et je me précipite, à nouveaux avec ces petits pas excités, dans sa direction. « Yoooo, salut belle demoiselle ! Ça me fait trop plaisir aussi, je suis épuisée mais je ne pouvais pas ne pas venir. » je m'exclame en lui faisant la bise, avant de m'asseoir et de retirer rapidement ma veste. Aelya commençait déjà à me taquiner sur le fait que je n'ai pas intérêt à commander quelque chose de non-alcoolisé. Pas étonnant de sa part, et c'est vrai qu'après une matinée et nuit comme celle-ci, j'aurais sûrement opté pour un soft. Mais je n'ai rien contre l'alcool en général et lorsque je vais boire un verre, il est rare que je prenne autre chose. Pour le coup, c'est pas le bon plan de prendre une vodka avant d'aller dormir, chose que je compte faire après mon moment avec mon amie, mais j'estime avoir bien le droit de me récompenser après les dernières plus-que-vingt-quatre-heures que j'ai passé. « T'inquiète, on part sur une vodka redbull, même si c'est sûrement pas la meilleure idée à avoir, mais comme tu viens de le dire ça fait longtemps qu'on s'est plus vues, j'ai envie de célébrer. » je la rassure avec un petit rire. Je n'arrive pas à décontracter les muscles de mon visage tant je suis tout à coup super excitée de la revoir et j'ai l'impression de transpirer la joie de vivre à des kilomètres. Je fais signe au serveur, même si d'habitude j'attends qu'il passe, grâce à mon côté gêné qui fait que j'ai le cœur qui bat dès que je dois demander quelque chose en public, même si je le cache bien. Je passe ma commande et reporte mon attention sur la jolie brune. « T'imagines pas la matinée, la nuit et la journée d'avant que j'ai eu. J'ai l'impression de sortir d'une épisode de The Walking Dead, enfin j'ai jamais vu mais j'imagine que y a la même quantité de sang par épisode que ce que je viens d'avoir. Enfin bref, comment tu vas toi ? » Ma vodka arrive et je sirote un peu, bon moyen pour me faire taire et de calmer mon excitation explosive.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Dim 16 Déc 2018 - 18:37
Ça faisait quelques temps qu'elle n'était pas sortie seule, puisqu'elle passait le plus clair de son temps soit au travail soit avec Niels, oubliant presque que la vie continuait quand elle n'était pas avec lui. Elle ne voulait sans doute pas se l'avouer, mais elle savait intérieurement qu'il comptait déjà trop, et il habitait ses pensées nuits et jours. Personne ne lui avait déjà fait ce genre d'effets, et comme c'était nouveau pour elle, elle voulait en informer Charlie, peut être même pour se réconforter d'avoir fait le bon choix en se mettant en couple avec lui. Elle savait que c'était le bon, parce qu'elle était incapable de fonctionner autrement qu'avec lui, mais elle avait toujours peur de tout foutre en l'air, et surtout, d'en souffrir. Elle avait passé les trois quarts de sa vie à éviter les abandons et elle venait de prendre un énorme risque en le laissant entrer dans son univers qu'il pouvait maintenant découvrir à son aise.
Elle avait donc profité de son jour de repos pour dire à Charlie de boire un coup avec elle, sachant que Niels travaillait toute la journée. C'était une manière de rattraper le temps perdu parce qu'elle ne l'avait pas oublié malgré son emploi du temps mouvementé. Elle sourit à sa salutation, amusée.
- Tu dormiras bien ce soir, t'inquiètes pas, avança-t-elle, la voix pleine de sous-entendus en faisant référence au fait que l'alcool allait la faire plonger dans son lit.
Elle sourit à sa remarque qui fit suite, bien satisfaite de la voir se brûler avec elle, surtout qu'Aelya n'avait aucune limite établie quand il s'agissait de vouloir s'amuser.
- Exactement, c'est une très bonne excuse que de fêter nos retrouvailles ! Ajouta-t-elle en lui envoyant un clin d'œil.
Elle termina son verre cul sec avant d'en recommander un en même temps qu'elle, la même chose pour varier les plaisirs. Elle lâcha un petit rire à sa remarque, hochant la tête à ses paroles.
- En même temps, on t'as jamais dit que la chirurgie c'était la sublimation de la psychopathie ? Qui de sain d'esprit peut ouvrir un gars sans ciller ? Je devrais me méfier de toi enfin de compte, la taquina-t-elle cyniquement.
Elle vit le serveur arriver avec leur commande et un air joueur s'infiltra sur ses traits quand elle lui demanda comment elle allait.
- Justement. On peut trinquer au fait que je suis en couple ? Proposa-t-elle en levant son verre pour trinquer avec elle.
Elle cogna son verre contre le sien, souriante avant d'ajouter :
- Je voulais te le dire en personne parce que c'est tellement nouveau que je me voyais pas te le dire par message. Tu devrais être flattée, je le fais pas avec n'importe qui.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Dim 16 Déc 2018 - 19:52
Je ris à la réponse de mon amie, qui soulignait que l'alcool allait m'offrir une bonne nuit de sommeil. J'aurais peut-être dû éviter l'option redbull avec ma vodka du coup, mais c'était un de mes pêchés mignons quand je sortais ou que j'allais boire un verre. Bien qu'en général, quand il s'agissait d'aller en bar, j'optais plutôt pour une bière, mais j'étais tellement heureuse de revoir Aelya que je préférais partir sur de l'alcool fort, histoire de rester dans l'ambiance. Et de rester éveillée aussi, durant nos conversations. Je bus deux gorgées de mon poison préférée avant de rire à la réponse de la brunette. « Je vois plutôt ça comme un jeu, tu sais comme dans Docteur Maboul, quand il faut remettre les organes en place sans toucher les bords ? Bon d'accord, ça fait encore plus psychopathe en fait. Enfin, tant que je ne découpe pas des gens non consentants, tu devrais pas avoir de souci à te faire. » je dis sur le ton de la plaisanterie.
Aelya me surpris en m'annonçant qu'on avait une bonne raison de trinquer, cette raison étant qu'elle était en couple. Je faillis avaler de travers. Aelya, en couple ? S'il y avait bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'était celle-là. Je toussai un peu pour me dégager la gorge, tandis que mon sourire s'élargissait un peu plus à cette annonce. « Mais nan, tu te fous de moi ? » je fis en me levant en même temps qu'elle pour trinquer en bonne et due forme, surprise mais surtout sincèrement heureuse pour mon amie. C'était vraiment quelque chose d'inattendu de sa part, je connaissais Aelya depuis longtemps et j'avais vite compris que le couple n'était pas une option pour elle. « Ah mais je le suis ! Non sincèrement, je suis super contente pour toi. Ça fait combien de temps ? Ça se passe bien ? Aaaaah raconte-moi tout, je veux tout savoir ! Je pourrai le rencontrer ? Dis ouiiiiii ! » je m'exclame après avoir vidé la moitié de mon verre.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Dim 16 Déc 2018 - 22:02
Aelya adorait partager ce genre de moments avec Charlie, celle qu'elle réussissait toujours à traîner dans la débauche alors qu'elle savait qu'elle devait réviser pour ses études. Parfois, elle se décidait à la laisser tranquille, partant du principe qu'elle s'acharnait à réussir et donc qu'elle ne devait pas entraver son succès. Puis, souvent, elle se disait qu'elle aussi, elle avait besoin de décompresser et qu'après tout, ce n'était pas une simple sortie qui pouvait mettre à mal ses notes. Sauf si ça arrivait régulièrement. Et fallait avouer qu'Aelya aurait bien pu l'attirer presque tous les jours de la semaine dans ce rythme de vie assez dépravé mais qui représentait son quotidien parce que contrairement à Charlie, Aelya enchaînait pas mal les échecs. Et pour une fois, elle avait l'impression de réussir quelque chose en franchissant ses limites qui la forçaient à rester dans la solitude. Elle rigola à sa remarque, secouant la tête de manière amusée.
- Connaissant ton engouement pour les soirées et les états dans lesquels parfois tu reviens bosser à l'hôpital, je suis pas sûre de vouloir un jour me faire opérer par tes soins. À part si j'ai pas le choix. Alors on va éviter les ennuis, la chariait-elle.
Évidemment qu'elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle lui disait. Si elle savait s'amuser, elle connaissait aussi son sérieux à toute épreuve, chose qu'elle devrait peut être lui piquer. Alors qu'elle lui avait annoncé la nouvelle, elle sourit, amusée par sa surprise avant de claquer son verre contre le sien en hochant la tête.
- Le rencontrer peut être que tu l'as déjà fait, j'en sais rien. Il bosse à l'hôpital. Il s'appelle Niels. Et je sais pas... Je me sens bien avec lui, avoua-t-elle soudainement plus timide.
Elle enchaîna les gorgées, portant son attention sur elle.
- Mais ouais du coup, on se voyait à la base sans se prendre au sérieux et en fait je me suis rendue compte que je pouvais plus me passer de lui, tu vois ? C'est nouveau pour moi même si je sais que ça a l'air débile dis comme ça, se moqua-t-elle d'elle-même.
L'alcool commençait à désinhiber ses sens, la rendant plus bavarde sur ce qu'elle portait en elle.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Lun 17 Déc 2018 - 12:47
Je ne pu m'empêcher d'éclater de rire quand Aelya me confia qu'elle préférait éviter de subir une intervention chirurgicale si c'était moi qui tenait le scalpel. Vu les états dans lesquels elle m'avait déjà vu, je pouvais la comprendre. Mais autant elle avait déjà dû me tenir les cheveux au-dessus de la cuvette des toilettes pendant que je rendais mes tripes, autant il y avait peu de chances que ça m'arrive au bloc opératoire, je ne l'aurais jamais permis. Il arrivait que les internes arrivent avec une légère gueule de bois à l'hôpital, ça s'était déjà vu et j'en ferais sûrement l'expérience à un moment dans ma vie, mais pas lorsqu'il y avait une opération de prévue. Si c'était de la paperasse ou des visites, c'était gérable, et les médecins étaient là pour nous rappeler à l'ordre avec une remarque sarcastique lorsqu'ils constataient qu'on s'était un peu trop lâchés la veille. Ils ne nous auraient pas laissé faire n'importe quoi, ils se moquaient plutôt ouvertement de nous lorsqu'ils nous posaient une question théorique et qu'on se plantait royalement. La honte ressentie à ce moment suffisait généralement à éviter que cela ne se reproduise. « Non mais t'inquiète, je gère les yeux fermés ! » Ou pas. Je ris en imaginant un chirurgien opérer les yeux bandés. Wow, le carnage. Quoi que, certains de mes supérieurs étaient si doués depuis si longtemps que j'étais certaine qu'ils savaient faire des points de suture sans regarder.
Ma curiosité fut piquée quand mon amie me raconta que j'avais peut-être déjà croisé son copain - ouh, ça faisait vraiment bizarre de dire ça - à l'hôpital. J'étais on ne peut plus impatiente de savoir qui avait enfin réussi à la toucher au plus profond de son âme. Jamais je ne l'avais entendue parler d'un mec comme ça, et je la connaissais depuis un bail, c'était dire. Mais quand elle m'annonça enfin l'identité de cette fameuse personne, je déchantai aussi vite et manquai de m'étrangler avec ma vodka. Pour le coup, je le connaissais. J'avais même eu l'occasion d'apprendre à le connaître en profondeur, sous un certain angle en tout cas. Mon cœur avait raté un battement, et il se relançait désormais à toute vitesse. Je sentais déjà le feu me monter aux joues tandis qu'un pincement au cœur qui n'était absolument pas le bienvenu me serrait la poitrine. « Ah, Niels, le brancardier ? » Ma voix légèrement tremblé en prononçant son nom, de manière presque indétectable, mais pas totalement. Et merde. Il devait y avoir au moins 500 mecs dans le personnel de l'hôpital qu'elle aurait pu choisir, 2000 à Bowen, mais non, il avait fallu que ça tombe sur Niels, Niels avec qui je ne savais pas mettre des mots sur ce qu'il provoquait comme réactions en moi. J'avais peur qu'Aelya comprenne - et elle allait comprendre, obviously, elle était suffisamment perspicace - et je tentais de cacher les émotions contradictoires qui se pointaient indésirablement dans mon cerveau. Je ne savais plus quoi répondre, faire semblant n'avait jamais été mon fort, émotive comme j'étais. « Ouais je le connais un peu, on s'est rencontré quand j'ai commencé à bosser à l'hôpital. C'est un chouette type ! » Et j'ai couché avec, aussi. Mais ça, je ne me sentais vraiment pas de lui dire. Encore moins que depuis, j'étais assez mal à l'aise par rapport à lui, sans trop savoir pourquoi. En fait, si, j'avais une petite idée du pourquoi, mais je n'étais absolument pas prête à l'admettre, pas à moi-même et encore moins aux autres. Et certainement pas à Aelya maintenant qu'elle venait de me confier tout ça avec un sourire jusqu'aux oreilles. J'essayais de partager sa joie, je me forçais à montrer que j'étais contente, mais intérieurement, c'était la jalousie et la tristesse indésirables qui montaient peu à peu. La fatigue ne m'aidait en rien et je bu quelques gorgées de mon verre pour me donner contenance. J'avais l'impression que mon regard me trahissait à des kilomètres et j'étais encore plus mal à l'aise. La brunette me questionna ensuite sur ma vie sentimentale à moi, ce qui d'un côté était une occasion pour moi de détourner le sujet, mais de l'autre encore pire vu les circonstances. J'avais le besoin urgent de me retrouver seule, de pleurer tout ça hors de mon système et d'enfin faire face à ce que je ressentais et voulais réellement, sinon je n'allais pas m'en sortir. « Oh, rien de spécial, j'ai pas vraiment le temps d'y penser. » Vrai et faux à la fois, penser à ma situation amoureuse n'était clairement pas ma priorité et je ne faisais pas partie de ce genre de filles qui voulaient être en couple à tout prix et déprimaient quand ce n'était pas le cas. Faux, parce qu'elle venait de souligner le sujet Niels, et donc l'ambiguïté que je ressentais envers lui depuis qu'on s'était rencontrés - et déshabillés, au passage -. J'étais mal, parce que même si j'étais consciente qu'il n'y aurait jamais rien eu de plus entre ce mec et moi, j'avais toujours le souvenir de ma nuit avec lui en tête et le cœur qui battait chaque fois qu'on se croisait ou qu'on causait un peu. Il me voyait comme une collègue et amie, et moi, comme... je n'en savais trop rien. Mais j'étais encore plus mal, parce que la personne avec qu'il aimait, était une de mes meilleures amies et loin du genre à se foutre en couple, mais plutôt à se barricader pour éviter de souffrir, ce que je comprenais entièrement. Et là, elle venait enfin de changer ça, elle venait enfin d'accepter de s'offrir un petit peu de bonheur et de douceur, de prendre un risque, de s'ouvrir réellement à quelqu'un, d'embrasser ses sentiments au lieu de les tuer dans l’œuf, et elle était heureuse. Je voulais être heureuse pour elle, je le voulais vraiment. Et ça me tuait de ne pas pouvoir y parvenir.
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Invité
Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Lun 17 Déc 2018 - 16:38
Aelya était fière de ce qu'accomplissait son amie même si les compliments étaient toujours déguisés derrière de la taquinerie, de la plaisanterie qui permettaient de rendre les effusions moins concrètes, elle qui n'aimait pas trop s'exposer sur ce qu'elle ressentait parce sur tout était toujours flou dans sa tête. Elle ne savait pas quoi faire avec ses émotions, ça avait toujours été comme ça, alors elle avait toujours préféré les refouler pour ne pas avoir à se battre avec ces choses qui rendaient généralement la vie bien plus compliquée. Et la sienne l'était déjà assez. Pourtant, en présence de Niels, elle avait l'impression que cette partie d'elle devenait plus effective, comme si elle se connaissait de mieux en mieux, faisant corps avec ce qu'elle craignait le plus. Elle rit à sa remarque, portant son verre à ses lèvres alors qu'elle commençait à se confier sur son petit ami.
Elle fronça légèrement les sourcils devant sa réaction qui laissait entendre qu'elle connaissait Niels. Elle hocha la tête, s'imprégnant de son comportement. Son allure venait de changer. Elle était devenue pâle d'un coup, comme gênée. Une réaction qui la laissait perplexe.
- Ah, vous discutez pas mal ensemble ? S'informa-t-elle, curieuse. J'imagine que si tu détermines que c'est un "chouette type" c'est que tu le connais assez pour en juger ?
Peut être que sa jalousie parlait un peu, n'empêche qu'elle ne pouvait que avoir des doutes devant son regard fuyant. Elle n'avait plus l'air aussi enjouée qu'il y a quelques minutes, juste avant qu'elle ne prononce le prénom de son petit ami. Elle arqua un sourcil lorsqu'elle répondit à sa question de manière évasive, bien trop évasive pour ne pas qu'elle vienne à se poser de questions.
- T'as jamais eu des vus sur Niels ? Avoue qu'il est sexy quand même, lâcha-t-elle, un léger sourire en coin.
Elle la testait, juste pour découvrir ce qu'elle cachait sous ses traits soudainement tirés par le stress qu'elle tentait de dissimuler. Aelya connaissait assez Charlie pour savoir qu'il y avait quelque chose qu'elle ne lui disait pas, et elle ne reculerait devant rien pour avoir la vérité. Qu'elle vienne aujourd'hui ou même plus tard, elle aurait le fin mot de cette histoire, quitte à ne pas y aller par quatre chemin et lui demander directement les choses. Son esprit lui donnait la possibilité d'admettre que Charlie aurait pu apprécier Niels plus que de raison, après tout, elle ne pouvait que la comprendre. Ce n'était pas comme si elle avait pu résister à son charme. Simplement, elle n'aimerait pas savoir qu'elle puisse encore avoir des vus sur son petit ami. Ça la mettrait dans une situation plus que complexe. Elle espérait se tromper, parce qu'il lui arriverait d'avoir une imagination débordante à cause de sa jalousie.
STATUT : when life gives you lemons... grab tequila & salt.
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : elle a un humour de merde mais le vit franchement très bien ☾ elle a un tatouage, un triangle inversé dans la nuque qui ne se voit que lorsqu'elle attache ses cheveux, et un coeur floral minimaliste sur l'avant-bras ☾ elle ne crie pas sur les toits qu'elle a un QI élevé, elle ne veut pas qu'on la catégorise comme telle ou qu'on ne la voit qu'à travers ça, mais elle en veut tout de même à son frère de ne jamais l'avoir laissée exploiter cette chance ☾ sa famille, ce sont ses frères et sœurs. elle ne pardonnera jamais ses parents de ne pas être là et une certaine haine endormie stagne au fond d'elle à ce sujet ☾ elle se questionne beaucoup sur sa sexualité et, contrairement aux apparences, a très peu confiance en elle à ce niveau ☾ la photographie est devenue une passion et elle adore jouer avec son appareil photo ☾ elle est sévèrement allergique aux piqûres de guêpe et a toujours son auto-injecteur d'adrénaline sur elle ☾ elle pratique la danse classique et contemporaine ☾ elle ADORE manger. gras ou sucré, tout convient, mais son pêché mignon, c'est les macarons ☾ elle ne sait pas si elle voudrait des enfants un jour. d'un côté, elle les adore, mais de l'autre elle pense qu'elle aurait trop peur de les perdre, avec tout ce qu'elle voit à l'hôpital ☾ bouder c'est sa passion ☾ son rêve est de partir soigner des enfants à l'étranger, dans des pays où il y a un réel besoin de chirurgiens qualifiés, mais elle ne sait pas si elle parviendrait à quitter l'Australie et sa famille, ça l'angoisserait sûrement trop
Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mar 18 Déc 2018 - 18:51
J'avais envie d'être à sa place. C'était une envie malsaine, sadique, qui s'insinuait en moi tel un poison et j'en étais bien consciente. Si j'avais pu choisir, j'aurais balancé cette envie à des kilomètres ou je l'aurais noyée dans un bain d'eau glacée. Mais elle était là, elle brûlait entre mes côtes et je ne pouvais rien y changer. Quelle horreur que d'être prisonnière de ses émotions. J'avais trop de mal à les refouler, à les ignorer, et même si on m'avait déjà dit que c'était une qualité et que cela me donnait de l'authenticité, j'aurais tellement préféré avoir la force de les taire, de les ignorer. Comme Aelya. À ce niveau, on était réellement opposées. Elle était heureuse de pouvoir enfin s'ouvrir plus, même si ça lui faisait peur, je pouvais le sentir, mais elle avait évolué, atteint un but, et c'était satisfaisant. Moi, j'étais coincée avec ce handicap d'exprimer mes émotions à tout va et de les ressentir avec une puissance hors du commun. Chacune voulait ce que l'autre était. Mais en-dehors de ça, j'admirais Aelya et mon manque de confiance en moi en jouait, en cet instant même d'ailleurs, ce qui me poussait à une jalousie malvenue dont je ne voulais pas, mais contre laquelle je ne pouvais rien. Elle était belle, sensuelle, savait maîtriser et cacher ses émotions comme personne et elle avait une force de caractère qui m'impressionnait. Pas que je me considère faible, mais je ne dégageait clairement pas la même chose qu'elle, et je l'enviais. Voilà le genre de fille qui plaisait à Niels. Pas moi. Et je ne pouvais que comprendre ça. Mais ça me faisait mal.
« Oh, pas tant que ça. On s'est juste rencontrés quand j'ai commencé à travailler, et depuis on se croise de temps en temps dans l'hôpital, quand je suis aux urgences, c'est plutôt un collègue. » je répondis pour essayer de donner le change. Encore une fois, ce n'était pas vraiment faux, ce que je racontais. Je n'avais aucune envie de mentir à mon amie, d'ailleurs je détestais mentir à qui que ce soit. Mais ça m'arrivait, en situation de crise, lorsque j'étais confrontée au dilemme de dire la vérité et causer des dégâts, ou bien mentir et tenter de sauver la situation. Le mensonge par omission était plus facile, cependant, et je priais pour qu'elle ne soupçonne rien. Mais c'était trop tard. Elle me sondait avec son regard perçant et je pouvais y lire qu'elle sentait quelque chose. Bien trop vite à mon goût, une question plus difficile à éviter surgit, et j'eus l'impression que mes joues prenaient feu, instantanément. Là, je n'avais pas le choix de mentir réellement, ou bien de dire la vérité et possiblement creuser un gouffre entre la brunette et moi. J'avais envie de disparaître sous terre mais j'affrontai son regard inquisiteur. Son sourire en coin ne me trompait pas, je la connaissais trop bien pour ça, je savais qu'elle jouait avec moi pour me tirer les vers du nez. J'étais jalouse, en colère, et en même temps j'avais peur et je sentais ma gorge se nouer de tristesse. Je ne voulais pas la perdre. Mais je ne voulais pas lui mentir non plus. J'ouvris la bouche pour lui répondre, mais je n'y parvenais pas. Je ne savais pas quoi répondre, d'autant plus que je n'étais pas au clair avec moi-même non plus sur ce que je ressentais pour Niels. Je ne savais pas jusqu'où aller dans ma réponse. Lui dire qu'on avait couché ensemble ? Non, jamais je n'allais oser. « Non, enfin je... C'est pas ça... » Je la suppliais du regard. Je ne voulais pas qu'elle me pousse à aller plus loin. Je ne voulais pas qu'on aille plus loin car je savais qu'au bout de la discussion, quelque chose se serait brisé entre nous. J'avais les larmes aux yeux.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mar 18 Déc 2018 - 19:35
Elle n'était pas dupe. Elle avait perçu son changement d'attitude qui ne laissait présager rien de bon, du moins pas dans son sens. Si elle avait rayonné de joie il y avait quelques secondes, là, elle était plutôt calme, soudainement plus distante. Aelya ne pouvait pas s'empêcher de creuser, de comprendre ce qui n'allait pas même si en vérité, elle le savait. C'était assez évident. Dès qu'elle avait prononcé le prénom de son petit ami, les traits de son visage avaient changés. Son esprit était en ébullition, tournoyant autour de pleins de questions qu'elle se posait sur elle et sur lui. Après tout, elles n'étaient pas amies pour rien, elles se ressemblaient un peu, peut être que le type d'hommes qu'elles choississaient en faisait partie.
- C'est bizarre de justifier le fait c'est ton collègue, ça paraît évident. Alors pourquoi tu le précises ? Lança-t-elle, suspicieuse. Puis c'est "plutôt un collègue", ça veut dire quoi ? Demanda-t-elle, arquant un sourcil.
La raison était peut être de simplement la rassurer alors qu'elle ne faisait que de s'enfoncer sans même s'en rendre compte. Elle tentait d'afficher un air détendu et amical alors que son sang commençait doucement mais sûrement à bouillir. Elle détestait qu'on ne puisse pas lui dire les choses franchement et de sentir son intuition la tourmenter devant une réalité qu'elle ne voulait pas accepter. Parce qu'elle ne voulait pas la perdre, ni perdre Niels. Mais sa jalousie allait tout détruire sur son passage, c'était inévitable. Elle fut soudainement surprise par sa réaction qui ne lui laissait plus aucun doute sur ce qu'elle avait dans la tête. Elle voyait ses yeux s'embuer de larmes, et elle aurait pu la prendre dans ses bras, mais pour le moment, elle avait juste besoin de réponses.
- Oh putain... Lâcha-t-elle, secouant la tête, interloquée.
Elle but son verre cul sec avant d'en recommander un autre pour se donner du courage et apaiser la tension qui augmentait dans son organisme.
- T'as des vus sur Niels ? Donc c'est ça. Et ton comportement bizarre, c'est à cause de ça aussi.
Elle serra la mâchoire, en proie à la frustration.
- Donc vas-y dis moi tout. Tu seras jamais heureuse pour moi parce que "je t'ai volé ton mec"? D'ailleurs, est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre vous pour que tu réagisses comme ça ? Tant qu'à faire, autant tout me dire maintenant, on est bien parti pour. Je veux savoir la vérité Charlie. Parce que de toute façon, si tu me le dis pas, j'irais lui demander. Et franchement je préfère pas en arriver là, je pensais qu'on était amies toi et moi, affirma-t-elle un peu sèchement.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mar 18 Déc 2018 - 20:04
On était mal parties. Le ton de la brunette avait changé et je finis par me retrouver assaillie de questions chargées de sous-entendus, d'une façon peu subtile qui était clairement voulue. Ma gorge était toujours aussi nouée et je triturais nerveusement mes doigts, mais la tristesse laissait doucement place à la tension et je fronçai les sourcils. Me sentir agressée ainsi avait le don d'allumer mon animosité, parce que je sentais que je perdais le contrôle, que je ne suivais plus le fil de ses questions accusatrices tellement il y en avait et je n'arrivais plus à y répondre, je me braquais et je me sentais attaquée, jugée. « Ça veut juste dire que c'est un collègue, arrête de chercher des double-sens à mes phrases. » Ma voix s'était faite plus sèche et mes iris clairs s'étaient durcis, j'avais moins de mal à soutenir son regard sous le coup de la colère. Sans doute étais-je encore plus irritée parce qu'Aelya voyait juste et que je préférais nier l'évidence. Je ne voulais pas faire face à tout ça, je ne voulais certainement pas en parler avec elle, et je ne voulais pas la blesser. Mais j'étais blessée moi aussi et cela me poussait à m'emporter, j'étais frustrée de devoir affronter tout ce que j'évitais depuis des mois. « J'en sais rien, d'accord ?! » je répondis, exaspérée, lorsqu'elle me redemanda si j'avais des vues sur Niels. Oui, sûrement. Mais j'avais toujours évité d'y penser parce que c'était plus facile, j'avais d'autres choses à faire que de penser à ça et surtout je ne voulais pas souffrir, ce qui était inévitable maintenant. J'étais obligée de faire le tri et je n'aimais pas du tout y être forcée.
Aelya repris un verre et cela nous offrit une pause dans notre animosité, je respirai un grand coup pour tenter de retrouver mon calme et me rappeler que j'avais tout sauf envie de me disputer avec mon amie. Je savais pertinemment que, bien que je sois une personne stable et relativement forte psychologiquement, malgré mon manque d'assurance, perdre Aelya me déséquilibrerait complètement et que je n'allais pas m'en remettre tout de suite. Elle parvenait à me donner confiance en moi, et même si on passait des longs moments sans se voir parfois, je savais qu'elle serait toujours là pour moi et qu'elle saurait toujours quoi faire pour me remonter le moral. À nouveau, je sentis mon cœur se déchirer et des larmes salées picoter au coin de mes yeux. « C'est faux, je suis heureuse pour toi ! Et on est amies, vraiment. C'est juste... Ça aurait été plus facile si t'avais choisi quelqu'un d'autre. » Ce qu'elle me disait me faisait mal et j'avais besoin qu'elle se mette à ma place, qu'elle ressente ma douleur. Parce que moi je comprenais sa réaction. Jusqu'à un certain point. J'évitais les questions, mais elle avait raison. Ça ne servait à rien de mentir. Je lui devais bien la vérité, elle avait de toute façon déjà compris, il ne manquait que ma confirmation. « On a couché ensemble le soir où je l'ai rencontré. » Je venais de lâcher une bombe. Mais il fallait bien que je lui dise. Je n'avais même pas envie de me justifier, elle ne serait de toute façon pas prête à entendre ce que j'avais à dire là-dessus. J'avais eu le courage de plonger mon regard dans le sien pour lui annoncer la vérité. Désormais, j'étais plongée dans la contemplation du fond de mon verre vide.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mar 18 Déc 2018 - 20:30
Aelya tentait de la déstabiliser, de la chercher pour mieux la trouver parce qu'il y aurait bien un moment où elle viendrait à craquer, à lui dire ce qu'il se passait. De toute façon, jamais elle ne l'aurait laissé repartir avec toutes les questions qui lui restaient à l'esprit. Elle aurait cogité, puis ça l'aurait rendu irritable, sur les nerfs parce qu'elle ne supportait pas l'ignorance. Surtout pas quand ça venait de Charlie, une personne qu'elle avait su apprecier grâce à leur complicité, leurs points communs jusqu'à même leur complémentarité. Elles étaient différentes et pourtant, Aelya n'avait pas mis beaucoup de temps avant de lui confier sa confiance, chose qu'elle donnait à peu de gens. Pour une bonne raison. Peut être celle qui la ferait regretter aujourd'hui. Elle entendait son ton se faire plus sec, plus stressé, et Aelya savait qu'elle touchait un point sensible et ça la gênait de savoir qu'elle avait cet atome crochu avec Charlie. Tout mais pas celui-là. Elle se mordit la lèvre inférieure sous le coup de la colère quand elle vint ajouter qu'elle ne savait pas si elle était attirée par Niels.
- Mauvaise réponse. Mais je suis satisfaite que tu sois honnête, lâcha-t-elle, sèchement.
Parce qu'Aelya détestait savoir qu'elle pouvait apprécier Niels autrement que comme son collègue. Ça lui posait un sérieux problème. Dans le sens où elle serait incapable de se comporter naturellement s'ils présentaient tous les trois dans la même pièce. Elle but une gorgée de son énième verre qu'on venait de lui rapporter. Elle finirait par ne plus compter, elle voulait juste se détendre et l'alcool était un bon moyen d'expier la rancœur qu'elle portait jusqu'à une certaine mesure. Aelya rigola de maniere sarcastique à sa réponse.
- Ça aurait été plus facile si ça avait été quelqu'un d'autre ? Excuse-moi, c'est ma faute, la prochaine fois je te demanderais avec qui je peux sortir, vu que je suis pas tombée sur le bon, lâcha-t-elle cyniquement.
Elle porta son verre à ses lèvres pour boire une nouvelle fois, et ce qu'elle ajouta retint toute son attention, l'obligeant à le reposer pour concentrer son regard sur elle. Son cœur loupa un battement, voire deux. Son sang était comme de la lave en fusion dans ses veines. Elle tenta de se calmer, faisant le vide intérieurement, laissant la raison la guider alors qu'elle avait juste envie d'exploser.
- Ok, donc c'est pas juste un collègue. C'est plus comme une conquête à ce stade. Tu pouvais pas savoir quelque part surtout que ça fait pas depuis quinze ans qu'on est ensemble... Soupira-t-elle, réfléchissant. Mais je sais pas quoi penser là, je crois que je le prendrais assez mal si tu continues de le voir. Même si c'est platonique. Parce que je sais que t'as envie de plus et ça me plaît pas. Je pourrais dire la même chose que toi, pourquoi t'as voulu choisir Niels et pas un autre ? Nan en fait me le dis pas. Je veux pas savoir. Ça me saoule rien que d'y penser.
Elle savait que Niels était irrésistible, d'ailleurs, elle n'avait jamais réussi à lui résister mais elle ne voulait pas l'entendre venant d'elle histoire de garder le peu calme qui résidait encore dans son organisme.
- Je suis bien avec lui. Je veux que ça dure, pour une fois, ajouta-t-elle, presque dans l'espoir de la convaincre d'arrêter de fantasmer sur lui.
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Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mar 18 Déc 2018 - 21:04
J'en avais marre de balancer entre la tristesse et la colère par intermittence. J'essayais de trouver une solution, ou de dominer mes émotions, mais pour l'instant c'était impossible. J'avais l'impression d'être attaquée de tous les côtés, j'imaginais déjà toutes les situations gênantes que j'allais affronter, tous les moments où j'allais ressentir de la douleur. Mon rythme cardiaque ne redescendait pas et je sentais la fine pellicule de transpiration sur mes mains que je ne cessais de triturer dans tous les sens. « C'est pas ce que j'ai voulu dire, mais mets-toi à ma place, merde. » je répondis quand elle affirma avec toute l'ironie du monde que la prochaine fois, elle me demanderait avant de sortir avec quelqu'un. Bien sûr que je savais que ce n'était pas le genre de choses qu'on choisissait, et que ce n'était en rien sa faute. D'autant plus que je n'avais jamais mentionné Niels non plus, ce n'était pas non plus comme s'il occupait sans cesse mes pensées, loin de là. Mais il n'empêche qu'à l'heure actuelle, je souffrais. Et j'essayais de lui faire comprendre sans l'accuser, mais Aelya avait un don pour partir au quart de tour. Et encore, je voyais bien qu'elle tentait de se maîtriser. Mais le sarcasme qu'elle employait avec moi me titillait les nerfs, même si c'était sans doute un peu mérité. Lorsqu'elle reprit la parole pour mettre la situation à plat, retrouvant un semblant de calme, j'intervins tout de suite. « Si, ce n'est qu'un collègue, je t'assure. Il ne s'est plus jamais rien passé, il n'y a rien, on s'entend juste bien au boulot et c'est tout. » j'insistais, cherchant au fond de son regard pour la convaincre de mon honnêteté. Oui, j'avais peut-être des sentiments légèrement ambigus à l'égard de ce collègue, mais ça ne regardait que moi, ce n'étaient que des pensées. Dans les faits, on travaillait ensemble et oui, on s'entendait bien, mais ça s'arrêtait là. Et je savais pertinemment que de son côté, Niels ne ressentait rien pour moi. Qu'il m'avait juste réconfortée au début de mon internat autour d'un verre, pour me détendre, parce que le hasard avait fait que j'avais quasiment fondu en larmes devant lui au bout d'une semaine éprouvante. Ce n'était pas différent de ce que je faisais avec Aelya. La seule différence, c'était qu'il avait fini par me draguer, que j'avais bu plus que prévu, et que j'avais laissé faire, parce que oui ça me plaisait, mais ce n'était qu'un jeu de séduction qu'il avait mis en place et une nuit que j'avais accepté de partager, parce que ça m'avait fait du bien. Mais ça, encore une fois, c'était inconcevable que je le dise à mon amie. Même si c'était réellement ce qu'il s'était passé, elle allait prendre ça pour de la mauvaise foi de ma part et m'accuser de rejeter la faute sur son mec. Elle n'avait pas besoin des détails, ça n'aiderait pas mon cas. Et la suite ne relevait que de moi et de mes sentiments, Niels n'en pouvait rien. « Mais comment veux-tu que j'arrête de le voir ? On va forcément se croiser dans l'hôpital, y a pas de place pour le drama personnel là-bas ! » J'étais un peu indignée qu'elle me demande ça, surtout que là, on glissait pour moi vers la question du professionnalisme. Autant il pouvait y avoir certains déboires sentimentaux ou haines renfermées entre les employés de l'hôpital, autant on se devait de mettre tout ça de côté et se concentrer sur le job. Il n'y avait pas de place pour réfléchir à comment éviter telle ou telle personne. Ça me paraissait évident pour tout le monde. « Écoute, je comprends que ça te fasse chier. Mais j'en peux rien, je peux pas le contrôler. Moi aussi je veux que tu sois heureuse, de toutes les manières possibles. Mais comprends que c'est pas ma faute si ça me fait du mal. La situation me plaît pas plus qu'à toi. » Je tentais de récupérer la situation et je voulais vraiment qu'elle comprenne que je n'en pouvais rien. C'était le moment de redescendre au lieu d'exploser, je lui offrais cette opportunité maintenant, mettant de côté l'émotionnel pour tenter de me concentrer sur le rationnel. Personne n'était en tort ici. Mais ça ne changeait rien à ce qu'on ressentait, autant elle que moi.
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Invité
Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mer 19 Déc 2018 - 11:35
Elle n'arrivait pas à se mettre à sa place. Parce que la jalousie brouillait sa vision, et elle ne voyait plus que du noir. Elle avait soudainement peur. Peur que Niels ne vienne à lui échapper et c'était à ça que sa rancœur ressemblait. Elle avait passé toute sa vie à subir les abandons perpétuels des êtres qui avaient effleurés son quotidien pour le quitter, sans préavis, et maintenant qu'elle avait trouvé un semblant de stabilité dans sa relation avec Niels, elle ne voulait plus la lâcher, et elle ne voulait pas voir Charlie comme un frein à son bien-être, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de voir son attirance comme quelque chose de mauvais. Elle leva les yeux au ciel à sa remarque, bornée, accablée par sa fierté.
- Non mais je me mets à ta place. Je peux comprendre que tu craques pour lui et que vous vous êtes amusés quand on n'était pas ensemble. Mais je peux pas comprendre que tu puisses continuer à le vouloir alors qu'il est avec moi maintenant.
C'était clair, ferme et précis, il n'y avait aucun détour sur ce qu'elle disait, et elle voulait que Charlie le sache. Si les émotions étaient incontrôlables, Aelya ne désirait pas voir ceux de son amie, ni les entrevoir dans un regard un peu trop appuyé envers son petit ami parce qu'elle était maintenant capable de tout imaginer. Elle hocha la tête à sa réponse avant d'ajouter :
- Alors pourquoi tu t'accroches autant à lui s'il y a eu qu'une nuit ? Y'en a eu d'autres depuis, des mecs dans ton lit ? J'espère parce que sinon ça craint vraiment. Pour moi. Pour toi. Pour nous.
Question inutile, parce qu'elle savait qu'elle avait été accro à Niels dès leur premiere nuit, inapte à ne pas le désirer encore et encore alors qu'elle s'était promis de ne pas le rappeler. Elle se sentait trahie quelque part, mais en même temps, elle savait que ce sentiment n'avait rien de rationnel en sachant qu'elle n'était au courant de rien. Elle lâcha un autre rire froid à sa remarque qui la laissait plus que perplexe aux vues de ses confidences.
- Y'a pas de place pour du "drama personnel" mais il me semble que vous êtes allés au-delà des limites professionnelles. Donc y'en aura forcément. Tu t'attendais à quoi comme réaction ? Que je te félicite ? Demanda-t-elle, exaspérée.
Elle tentait de s'imprégner de ses mots réconfortants, de leur amitié tremblante, au bord du gouffre, qui semblait céder sous le poids de sa jalousie alors qu'elle avait ajouté des mots qui ne lui faisaient pas non plus plaisir.
- T'es jalouse que je sois avec lui ? Réponds moi franchement, lança-t-elle, captant son regard.
C'était la question fatidique, parce que si elles commençaient à se maudire intérieurement toutes les deux, même inconsciencement, ce serait compliqué de rattraper les pots cassés.
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Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : elle a un humour de merde mais le vit franchement très bien ☾ elle a un tatouage, un triangle inversé dans la nuque qui ne se voit que lorsqu'elle attache ses cheveux, et un coeur floral minimaliste sur l'avant-bras ☾ elle ne crie pas sur les toits qu'elle a un QI élevé, elle ne veut pas qu'on la catégorise comme telle ou qu'on ne la voit qu'à travers ça, mais elle en veut tout de même à son frère de ne jamais l'avoir laissée exploiter cette chance ☾ sa famille, ce sont ses frères et sœurs. elle ne pardonnera jamais ses parents de ne pas être là et une certaine haine endormie stagne au fond d'elle à ce sujet ☾ elle se questionne beaucoup sur sa sexualité et, contrairement aux apparences, a très peu confiance en elle à ce niveau ☾ la photographie est devenue une passion et elle adore jouer avec son appareil photo ☾ elle est sévèrement allergique aux piqûres de guêpe et a toujours son auto-injecteur d'adrénaline sur elle ☾ elle pratique la danse classique et contemporaine ☾ elle ADORE manger. gras ou sucré, tout convient, mais son pêché mignon, c'est les macarons ☾ elle ne sait pas si elle voudrait des enfants un jour. d'un côté, elle les adore, mais de l'autre elle pense qu'elle aurait trop peur de les perdre, avec tout ce qu'elle voit à l'hôpital ☾ bouder c'est sa passion ☾ son rêve est de partir soigner des enfants à l'étranger, dans des pays où il y a un réel besoin de chirurgiens qualifiés, mais elle ne sait pas si elle parviendrait à quitter l'Australie et sa famille, ça l'angoisserait sûrement trop
Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mer 19 Déc 2018 - 18:20
C'était maintenant la hargne piquante de mon amie qui me blessait. Je faisais mon possible pour arrondir les angles, dans une tentative désespérée que tout ne vole pas en éclats. Même si j'étais habituée aux réactions mordantes de la brune et que je savais d'habitude prendre du recul par rapport à celles-ci et ne pas le prendre trop pour moi, ici, ça me touchait en plein cœur. Cela me décourageait aussi à tenter de garder la conversation calme et rationnelle et je sentais le ressentiment monter en moi. Je me remplissais de remarques acides comme on remplit une bouteille et je sentais que j'étais proche du débordement. « J'ai appris qu'il était avec toi il y a à peine trente minutes, forcément que ce que je ressens ne disparaît pas en un si court laps de temps. Ou bien tu t'attendais à ce que je puisse claquer des doigts et faire disparaître tout ça par magie en une seconde ? » je rétorquai sur un ton acerbe, la perforant du regard. Je n'aimais pas être accusée ainsi d'une chose à laquelle je ne pouvais rien. Oui, je pouvais comprendre sa colère. Mais c'était aberrant qu'elle ne comprenne pas ma position, même si elle prétendait le contraire. Elle pouvait bien être cassante, je savais l'être aussi. Encore une fois, elle me faisait des reproches auxquels j'étais incapable de remédier dans l'immédiat. La boule que j'avais dans la gorge se serra encore un peu plus, si bien qu'elle me faisait mal, quand Aelya affirma que ça craignait, pour nous. Comment pouvait-elle dire ça ? Se rendait-elle au moins compte de la portée de ses mots ? Parce que moi, ça me détruisait sur place. « Le fait que j'ai pu ou non ramener d'autres mecs n'a aucun rapport. Si tu veux tout savoir, oui, il y en a eu, un ou deux. Je ne vois pas comment tu peux te baser sur mes rapports sexuels suivants pour décider de si oui ou non tu veux me garder comme amie. » Ma voix s'était brisée vers la fin de ma dernière phrase et je ravalai mes larmes, déglutissant difficilement au passage. Et mon amie ne me laissait aucun répit, enchaînant sur d'autres accusations avec sarcasme. Entre coucher avec quelqu'un en-dehors du boulot, ou même au boulot, et laisser ça influer sur le comportement que l'on devait avoir à l'hôpital, il y avait une énorme marge. « C'est arrivé une fois et on n'en a jamais reparlé, j'ai gardé pour moi mes doutes, justement parce que ça n'a pas sa place dans un milieu professionnel. Si je suis de garde aux urgences et qu'il amène quelqu'un, je suis censée faire quoi, l'ignorer et attendre que quelqu'un d'autre prenne en charge le patient ? Non. On ravale nos émotions et on se focalise sur le job, c'est comme ça que ça marche, peu importe qui ressent quoi pour qui. » je lâchai avec froideur, toujours sur le cul qu'elle ne puisse pas comprendre ça. « Et non, je ne m'attendais pas à ce que tu me félicites. Mais je ne m'attendais pas non plus à ce que tu m'abandonnes. » J'avais délibérément utilisé cette dernière phrase dans le but de la toucher, plantant mon regard dans le sien. C'était sans doute un coup bas et je me sentais lâche de l'utiliser. Je savais, même si elle n'avait jamais mis des mots dessus, qu'Aelya avait une peur panique de l'abandon et que c'était même de là que découlaient ses réactions, même en ce moment. Mais elle ne m'avait pas ménagée non plus. Et je refusais qu'elle se fasse passer pour la victime ici alors que c'était elle qui me montrait par ses paroles qu'elle était prête à me laisser tomber, contrairement à moi. Sa dernière question me fit hésiter, mais je ne baissai pas les yeux. Je n'allais pas mentir ni réfléchir à ce que j'allais dire. Elle voulait de l'honnêteté, elle en aurait de ma part. J'étais désormais en colère qu'elle puisse prendre la décision de me laisser derrière juste pour le fait que j'avais des sentiments que je ne contrôlais pas. « Oui. »
