is someone getting the best of you ?

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Aelya avait tourné en rond depuis leur rupture, faisant du surplace, comme si le temps s'était arrêté pour elle. Ça n'avait jamais été un choix délibéré, volontaire, c'était quelque chose qu'elle avait du mettre en place pour eux deux, surtout pour la survie individuelle de Niels. Au départ, elle avait été persuadée que c'était mieux comme ça, pour lui, puis elle avait commencé à réfléchir, s'agitant dans son lit bien trop vide, celui où il manquait Niels, l'homme de sa vie dont son absence lui causait des insomnies. La vie n'avait plus aucune saveur sans lui, les couleurs de son monde se perdant dans les ténèbres les plus sombres et elle réalisait, qu'il lui était impossible d'errer sur la même planète que Niels sans savoir comment il se portait. Alors, elle avait commencé à prendre des nouvelles de lui via ses réseaux sociaux, dans le silence, dans la peine qui la déchirait de l'imaginer dans d'autres bras, chose qu'elle n'avait pas réussi à faire pour sa part, parce qu'elle n'avait envie de personne d'autre. Juste de lui, encore et pour toujours. Il lui avait bien fallu deux mois pour l'inciter à faire cette connerie, à sauter le pas pour directement entrer une nouvelle fois dans sa vie qu'elle avait voulu fuir, pensant mieux le préserver. Elle devait en avoir le cœur net. Aelya s'était créée un faux profil, avec un faux prénom, tout ça pour entamer le contact avec lui. Sa raison l'avait plusieurs fois poussée à arrêter, pour le laisser tranquille, pour appuyer ses principes, mais elle en était incapable. C'était plus fort qu'elle, plus fort que tout, plusieurs fois elle avait tenté de ne pas lui parler, d'arrêter leur conversation et ce nouveau lien qu'il se créait avec elle, mais toujours, elle était revenue vers Niels.

Elle avait tenté de le percer à jour, comme dans une première fois, tout ça pour savoir s'il était apte à tourner la page et si au départ, il avait été réticent, faisant souvent des références à leur relation, il s'était vite entiché de son personnage. Pourtant, si le prénom n'était pas le sien, Aelya n'avait pas changé sa personnalité, ni sa manière d'être avec lui. C'était toujours celle qu'il avait connu. Et fallait croire, qu'il était encore tombé sous son charme, ce qui la rassurait en fin de compte même si elle comprenait aussi qu'il avait décidé de tenter sa chance avec une autre tandis qu'elle, elle n'avait vu que lui durant ces longues semaines. Aelya avait décidé de lui proposer de se voir, parce qu'elle en avait marre de vivre dans le mensonge, surtout parce qu'il commençait à se perdre dans une relation qui n'était pas vraiment honnête. Elle savait que ça avait été trop loin, mais elle ferait toujours le pire si c'était pour pouvoir le ramener vers son âme qui ne voulait que la sienne, pour l'éternité.

A travers ses messages, progressivement, elle s'était elle aussi éprise de nouveau pour cet homme qui n'avait jamais cessé de l'attirer, souriant devant son écran à chaque fois qu'elle recevait ses mots, parce qu'il la touchait tout le temps sans même le savoir. Et tous les soirs, elle relisait ses messages, le cœur en nage, cette frustration de ne pouvoir qu'imaginer le goût de ses lèvres à travers ses souvenirs, sa voix qui s'insinuait dans sa tête à chaque fois que son portable vibrait pour la prévenir que l'homme de ses rêves lui avait répondu. Elle l'aimait.

Passant la journée de travail avec la boule au ventre, appréhendant leur rencontre qu'elle avait elle-même proposée, elle était rentrée chez elle après sa journée, préparant son physique pour éteindre la tristesse que ces mois lui avaient laissés sur ses traits fatigués. Elle voulait le faire revenir, réprimant sa décision totalement stupide, parce qu'avec ou sans Niels, elle s'inquiéterait toujours pour sa sécurité, sauf qu'en rompant tout contact avec lui, elle n'avait plus aucune idée de comment il allait. Agissant toujours de manière impulsive, Aelya n'avait pas réfléchi, se laissant consumer par la panique qui l'avait fait réagir trop vite, brisant leur lien qu'ils avaient mis du temps à fortifier. Et pourtant, elle croyait encore au fait qu'ils étaient faits pour être ensemble. Elle aussi, elle serait encore tombée amoureuse de lui même s'il aurait menti sur son identité. C'était instinctif, électrique, unique la relation qu'ils nouaient ensemble. Et surtout, c'était évident.

Prenant le chemin vers le bar où ils s'étaient donnés rendez vous, Aelya avait poussé la porte, prenant place sur une table, attendant que Niels ne vienne la voir. Son cœur battait tellement fort qu'elle avait l'impression qu'il allait s'échapper de sa poitrine. Sûrement pour rejoindre le sien.

Il avait envie d'y croire. Et cette fille lui donnait de l'espoir, quelque chose d'inespéré ces dernières semaines où il s'était vu dépérir, privé d'aimer la femme de ses rêves qui avait préféré mettre un terme à leur relation avant qu'elle ne finisse par les tuer. Il lui en voulait terriblement, incapable de ne pas la détester parce-qu'elle lui avait promis de se battre pour eux, de faire son possible pour qu'ils puissent profiter des moments qu'ils avaient ensemble. Et au final, tout ce qu'elle fait, c'était de les réduire en miettes, pulvérisant ce lien qu'il avait pourtant cru indestructible. Elle l'avait anéanti, ne se rendant sûrement pas compte qu'elle signait encore plus rapidement son arrêt de mort, parce-qu'il n'avait jamais eu envie de voir le jour sans elle. Après s'être laissé partir à la dérive pendant de longs jours, tuant son temps libre de la pire manière qui soit, à travers les drogues et la déchéance, il s'était enfin repris en main, redonnant la possibilité à son corps de recouvrer ses forces. Et après une longue convalescence, il avait enfin pu reprendre son quotidien, retournant au travail, remontant sur son skate dés qu'il en avait l'occasion. Il avait eu ce besoin de la rayer de sa vie, prenant soin d'effacer toutes les traces de son passage, se débarrassant de tout ce qui avait pu lui appartenir et qu'elle n'avait pas repris avant de partir définitivement. Il voulait croire qu'il réussirait à s'en remettre, même si la peine jonchait encore les recoins de son âme déchirée, lui faisant comprendre qu'elle ne partirait sans doute jamais parce-qu'il l'avait en elle, et ce, pour l'éternité. Depuis quelques temps maintenant, il s'était mis à parler avec une fille sur les réseaux sociaux, se prenant étrangement d'affection pour elle, comprenant qu'il se donnait enfin l'occasion d'entrevoir quelque chose sans Aelya. Niels voulait s'accrocher à ça, comme si c'était sa seule issue, comme si cette fille dont il ignorait tout, même le prénom, était le seul moyen qu'il puisse oublier celle qu'il s'était promis d'aimer pour toute une vie. Il n'avait pas cherché à lui mentir vis-à-vis de son ex petite-amie, lui confiant qu'il sortait d'un épisode catastrophique, le genre qui l'avait réduit à néant. Mais étrangement, elle s'était montrée compréhensive, lui confirmant qu'elle était capable de faire taire sa tristesse parce-qu'elle voyait en lui quelqu'un de spécial. C'était exactement le genre de mots qu'Aelya aurait pu avoir, ce genre de paroles qui l'avaient fait sombrer dans un amour passionnel et inarrêtable. Après avoir légèrement hésité, Niels avait finalement accepté de rencontrer cette fille qui l'intriguait à bien des égards, comprenant que c'était l'occasion ou jamais de réapprendre à vivre sans Aelya. Après être rentré du travail, il s'était préparé rapidement, déjà en retard pour le rendez-vous qu'ils avaient fixé, ce qui ne l'empêcha pas de soigner son apparence, ne souhaitant pas lui donner l'image du type déprimé, incapable de passer à autre chose depuis sa rupture. Il voulait la séduire, ce soir plus que jamais, conscient que sa personnalité avait déjà fait le plus gros boulot. Il avait pris sa voiture, roulant jusqu'à leur lieu de rendez-vous où il se gara, finissant par entrer dans le bar en question, balayant instinctivement la salle des yeux, à la recherche de sa fascinante inconnue. Son regard se figea soudainement lorsqu'il s'arrêta sur une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien, maudissant le hasard de lui pourrir la vie, comme une bien triste ironie du sort. Elle était là, devant lui. Et sûrement n'avait-elle pas idée d'à quel point elle était la dernière personne qu'il aurait voulu croiser ce soir, le seul soir où il se donnait enfin la chance de s'en sortir. D'un pas décidé, le regard noir de haine, il s'avança vers elle, ne pouvant pas l'ignorer. « Qu'est-ce que tu fous là ? Me dis pas que tu sais pas de quoi je parle parce-que je te croirais pas. Comment t'as su ? Tu peux pas rester ici, faut que tu partes. » Lâcha-t-il, parano sur les bords, persuadé qu'elle était venue pour ruiner son coup.

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Au bout du rouleau, lessivée par son absence qui détruisait chacune de ses cellules, Aelya avait fait en sorte de combler le vide comme elle avait pu, noyant son chagrin dans les substances, parce qu'elle ne pouvait plus supporter de sortir sans lui, s'imaginant qu'elle le verrait partout où il n'y était pas, son esprit désirant lui jouer des tours, la torturer d'avoir détruit ce qu'ils avaient et qui était la chose la plus précieuse. Elle aurait dû en prendre soin, plus réfléchir, s'empêcher de fuir devant les problèmes qui de toute façon, ne s'arrêtaient pas même sans lui. Mais par contre, ça en rajoutait un : le manque. Plus le temps était passé, plus elle s'était pris à ce jeu, à celui de lui parler comme si elle ne l'avait jamais blessé, comme au travers de leurs moments de douceurs où ils s'échangeaient des mots doux, profonds, qui apaisaient à tous les deux leurs âmes sombres. Mais elle en avait marre de vivre dans le mensonge. Elle le voulait, lui, et ça n'avait jamais changé. Juste qu'elle avait encore une fois craint d'échouer, et finalement, c'était tout ce qu'elle avait provoqué : son échec, pour se prouver que de toute façon, elle n'était pas capable de faire les choses comme il fallait.

L'attendant dans ce bar, les yeux rivés sur ses doigts qui s'agitaient ensemble sous l'effet du stress, elle avait redressé les yeux quand elle percut une silhouette qu'elle connaissait plus que bien. Son regard ténébreux la frappait, parce qu'il ne l'avait jamais toisé de la sorte.

- Niels. Assieds-toi, s'il te plaît, demanda-t-elle en tentant de garder son calme.

Elle soupira, s'adossant contre le siège de sa chaise pour se donner une consistance, feignant un naturel qu'elle ne possédait guère en réalité.

- C'est moi. C'est moi qui t'aies donné rendez vous. Écoute... J'étais sincère dans ce que je te disais, j'voulais juste au départ m'assurer que t'étais en sécurité et... C'est parti un peu en vrille.

Elle passa une main dans ses cheveux, peinant à soutenir son regard.

- Je voulais juste que tu saches que je tiens encore à toi. Je suis désolée, c'est encore super maladroit, je pensais pas que t'allais réagir comme ça. Je pensais pas que t'allais m'oublier aussi vite, ajouta-t-elle, peinée.

Ca la brisait de l'admettre à haute voix, mais pourtant, c'était ce qu'elle ressentait. Et en fait, elle s'en voulait encore d'avoir eu cette idée pour leur retrouvaille. Parce qu'elle ne s'annonçait pas calme, loin de l'idylle qu'elle avait pu s'en faire au travers de leurs messages.

Le destin finirait par avoir sa peau, c'était la seule chose à laquelle il avait pensé en voyant Aelya attablée, à seulement quelques pas de lui, ne pouvant pas croire que ce n'était ici que le fruit d'un hasard malchanceux s'ils se retrouvaient dans la même pièce ce soir. Parce-que sa présence rendait maintenant tout bancal, comme si les certitudes qu'il avait pu avoir se délitaient une à une, simplement sous l'effet que la brune pouvait encore avoir sur lui. Il s'était convaincu qu'il ne retomberait plus jamais dans ses bras, parce-que ça ne mènerait à rien de fonder de l'espoir dans leur couple s'il était le seul à croire qu'ils pouvaient s'en sortir. Et pourtant, malgré tout le mal qu'elle avait pu lui faire, il n'avait pas pu empêcher son cœur de battre, beaucoup plus vite qu'à la normale, comprenant soudainement que tout ce qu'il avait tenté de reconstruire jusque-là n'était qu'un mirage, parce-qu'elle était encore capable de l'atteindre bien plus profondément. Il n'avait pour autant pas pu cacher sa colère, ses iris s'assombrissant alors qu'il lui avait sèchement adressé la parole, souhaitant la voir partir avant qu'il ne puisse rencontrer cette femme qui avait réussi à lui remonter le moral. La gorge nouée, il soupira, croisant ses bras sur son torse sans pour autant prendre place devant elle, lui montrant qu'il ne souhaitait pas s'éterniser sur cette conversation. Et avant qu'il ne puisse répliquer, Aelya reprit la parole, et soudainement, c'était comme s'il s'était arrêté de respirer, incapable de bouger, ni de ciller, intégrant les faits qu'elle venait de lui avouer. « Tu te fous de moi j'espère. » Souffla-t-il, effaré par cette nouvelle qui lui faisait perdre tous ses moyens, soutenant le regard de la brune pour comprendre qu'elle ne plaisantait pas. « Parti un peu en vrille ?! Putain mais je rêve. Tu m'as manipulé, t'as joué avec moi, faut être complètement barrée pour faire ça. » Il lâcha un rire nerveux, ayant l'impression de s'écrouler alors qu'il avait imaginé pouvoir enfin l'oublier, comprenant maintenant qu'il n'avait fait que tomber un peu plus dans ses filets, là où il était déjà bien trop incrusté. « Tu t'attendais à quoi Aelya ? Tu m'as demandé de te laisser, je l'ai fait. Et toi, tu m'as dit que t'interviendrais plus. Même cette promesse, t'étais pas capable de la tenir ? » Ses mots fusaient, tranchants comme des lames de rasoir alors qu'il se sentait sali, trahi, ne pouvant pas croire qu'elle ait pu le manipuler comme un pantin, sans même qu'il ne se rende compte de quoique ce soit. « J'suis épuisé Aelya, j'ai pas la force de me battre avec toi... » Il semblait rendre les armes, ses traits las, sans vie, perdant espoir dans cette chance sur laquelle il avait misé, soudainement prêt à retourner dans les méandres de sa vie, celle qu'il n'avait aucun sens depuis qu'Aelya s'y était échappée. Il lui adressa un regard, lourd de sens, se sentant incapable d'avoir cette conversation avec elle, préférant partir avant qu'elle ne puisse une nouvelle fois le détruire.

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Dès qu'elle l'avait quitté, elle avait juste eu envie de revenir, de frémir contre ses lèvres, de frissonner à son contact pour ne plus jamais sortir de son étreinte, et finir simplement sa vie dans ses bras, dans la ferveur de leur amour qui ne connaissait aucune limite, si ce n'était celle des autres qui l'avait poussé à partir, à oublier cette relation qui l'avait fait vivre. Parce que depuis que Niels s'était échappé de son quotidien, il était devenu sans-dessus sans-dessous, il était complètement dérangé, noyé sous les regrets qui venaient la percuter quand elle se retrouvait toute seule à cogiter. Quelque part, c'était sa punition, elle le savait, et si elle avait au début pu résister à l'appel de de retrouver Niels, très rapidement, elle s'était laissée happer par cette réalité : elle ne pouvait pas lui résister. Elle essayait de le choisir lui, de le protéger à sa manière même si elle se faisait du mal en même temps qu'elle lui en faisait, simplement pour se dire qu'il avait une chance de s'en sortir si elle arrêtait de semer le chaos dans sa destinée. La vérité était acide, parce qu'il n'y avait aucune manière qu'Aelya puisse s'en sortir sans lui.

La brune s'était livrée, crachant directement la réalité des faits : elle lui avait menti, s'était immiscée dans sa vie dans le rôle d'un personnage, tout ça pour se nourrir encore une fois de lui, d'eux, de ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre et qu'elle avait brisé. Elle voulait le réparer, le soigner, comme elle savait le faire, parce qu'il n'y avait qu'avec lui qu'Aelya était dotée de ce pouvoir. Elle fronça légèrement les sourcils à sa réponse, touchée dans son estime alors qu'il s'énervait contre elle, et elle tentait de rester calme, de se tenir droite, alors que tout s'effondrait à l'intérieur de son organisme.

- J'ai jamais joué avec toi. Je jouais pas. C'était la seule manière que j'avais pour t'approcher.

Et peut-être simplement qu'elle n'aurait pas du, elle qui avait été déterminée dans le fait de rompre définitivement. Y'avait jamais rien d'éternel avec Niels, si ce n'était l'amour qu'elle lui vouait. Deuxième couteau enfoncé en plein dans le coeur, et celui-ci manqua de s'arrêter, accablé par la douleur de ses mots. Elle tentait de respirer, de ne pas s'emballer, mais ça ne lui ressemblait pas du tout.

- Je tiens pas mes promesses c'est vrai. Comme toi quand tu disais que tu me laisserais jamais partir, que tu m'attendrais. Elle est belle l'attente. Elle a duré deux putain de mois.

Le masque commençait à se fissurer, laissant sortir la rage, l'amour, la jalousie qu'elle ressentait pour ce personnage qu'elle avait crée de toute pièce et qui avait bien trop plu à Niels.

- Moi non plus j'ai pas la force. C'est pour ça que je voulais qu'on discute, simplement. Ca t'engage à rien, c'est pas comme si je te demandais de te remettre avec moi.

Sans savoir pourquoi, les derniers mots avaient écorchés ses lèvres. Peut-être bien parce que tout ce qu'elle voulait, c'était justement qu'ils redeviennent un couple. Mais elle ne demandait pas autant, juste d'un peu de sa présence, juste de sa voix pour égayer son espoir.

- Niels... Je suis désolée, vraiment. Je sais que c'est trop facile, et que tu veux des actes. Je suis vraiment prête à me rattraper si tu m'en laisses la possibilité. Je t'aime toujours, moi. Ca changera pas.

Elle cilla à ce qu'elle vint admettre, qui déchainait complètement sa vulnérabilité devant ses yeux, sans protection, sans moyen de s'armer contre ses lames qu'il déployait contre elle.

Il avait ressenti le vide causé par son absence pendant de longues semaines, s’écorchant avec les souvenirs de leur quotidien qui ne daignaient pas quitter son esprit, lui rappelant sans cesse ce qu’il avait perdu lorsqu’elle était partie. Il savait que son amour pour elle était immuable, qu’il resterait toujours une partie enfouie en lui-même s’il se forçait à la faire taire. C’était aussi pour cela qu’il avait préféré qu’elle reprenne toutes ses affaires, désirant ne plus avoir aucune trace d’elle dans sa vie, parce-que son esprit lui jouait déjà bien des tours, s’amusant à le torturer la nuit, dans ses rêves où il imaginait ses lèvres parcourir son corps, le seul qu’il désirait sentir contre lui. A travers les conversations qu’il avait crée avec cette inconnue, Niels avait comme réussi à reprendre espoir, se faisant la réflexion qu’il était peut-être capable de remplacer celle qu’il aimait, s’en voulant déjà d’utiliser cette âme pourtant si attrayante comme un pansement contre les plaies que lui avait laissé son ex petite-amie. Il avait été franc, ne souhaitant pas lui cacher quoique ce soit, tentant de mettre toutes les chances de son côté en partant sur des bases solides, sans des non-dits qu’il savait destructeurs. Il avait accepté de se donner une chance de s’en sortir, prêt à oublier définitivement la femme qu’il aimait pour cette fille qu’il ne connaissait qu’à peine, trouvant en elle cette douceur dont il avait cruellement besoin ces derniers temps. Peut-être que quelque part, il se plaisait à imaginer qu’elle puisse ressembler à Aelya, souhaitant retrouver les traits de sa personnalité chez elle, ceux qui l’avaient rendu dingues dés les premiers jours. Mais il savait surtout que la brune était unique, et qu’il ne retrouverait probablement jamais quelqu’un comme elle, parce-que de toute façon, c’était son âme à elle qu’il avait toujours convoité, persuadé qu’il ne s’éprendrait jamais autant d’une autre femme. Et maintenant qu’il avait découvert la supercherie, Niels avait l’impression d’avoir été la victime d’un plan vicieux, ne pouvant s’empêcher de penser qu’Aelya avait joué avec lui, avec ses sentiments, pour espérer avoir un peu de lui tandis qu’il s’imaginait pouvoir tourner la page. Il peinait à décolérer, conscient qu’il n’avait sûrement jamais été aussi froid avec elle, dans ses mots et ses gestes. « Et t’as pensé à ce que moi je pouvais ressentir ? Est-ce que tu t’es au moins posé la question que t’étais en train de m’enfoncer encore plus ? » Il serra la mâchoire, tentant de maîtriser son cœur qui battait à une allure folle, sa respiration semblant se saccader à mesure que les mots tranchants d’Aelya venaient à son tour s’attaquer à son cœur. « Fais pas ça, essaye pas de rejeter la faute sur moi. J’ai essayé de te rattraper Aelya, mais c’est jamais suffisant. Tu veux pas comprendre que j’serai jamais heureux sans toi. » Il avait parlé trop vite, admettant à voix haute qu’aujourd’hui encore, il peinait à s’imaginer s’épanouir si elle n’était pas dans sa vie. Il baissa les yeux, tentant de reprendre son souffle, déjà épuisé par ce combat qui n’avait pas d’issue heureuse, à l’image de leur relation. Il capta son regard lorsqu’elle reprit la parole, secouant légèrement la tête, son cœur se serrant aux mots qu’elle employa et qu’il aurait aimé entendre depuis son départ. Parce-qu’il l’aimait aussi, beaucoup trop, à en crever, et c’était ce qui le menait à sa perte. Lentement, il s’approcha de la table, tirant sur la chaise face à elle pour y prendre place en silence. « Tu veux discuter ? Alors j’suis là. Dis-moi ce que tu voulais me dire. » Finit-il par dire, d’une voix plus calme, maintenant son regard afin qu’elle lui dise enfin ce qu’elle avait sur le cœur. « Qu’est-ce que t’attends de moi ? »

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Y'avait plus que du verre pillé dans ses veines, écorchant chacun de ses organes, son âme, son coeur qui ne semblait plus battre correctement depuis qu'elle avait simplement décidé d'arrêter de vivre en s'éloignant de lui, parce qu'elle avait voulu reprendre le contrôle sur une situation qui leur échappait à tous les deux, en mettant un terme à leur relation qui comptait comme la prunelle de ses yeux, la seule chose qui la tenait debout dans son univers mortifère, balayé par les ténèbres où elle s'était comme senti à court d'air sans l'oxygène qui lui transmettait de par ses lèvres, ce goût qu'elle voulait retrouver, cette douceur pour laquelle elle se damnerait tous les jours de sa vie pour ne plus ressentir ce manque horrible, impossible à gérer de manière correcte. Il n'y avait pas eu une seule pensée dans la journée qui ne lui avait pas été destinée, et au bout d'un moment, forcément, elle avait craqué, cédé à l'envie de le retrouver même si les moyens utilisés n'avaient pas été les meilleurs, c'était tout ce qu'elle avait trouvé pour qu'il lui laisse l'opportunité de lui parler. Elle se sentait pâlir sous son regard emplit de haine, de colère, chose qu'elle n'avait jamais expérimenté avec lui, et si elle avait préféré s'endormir avec des mensonges en se disant qu'il se retrouverait toujours un jour ou l'autre, fallait avouer que devant lui en cet instant, elle n'en était plus vraiment sûre. Parce qu'il s'était éteint. Et tout ce qu'elle voulait, c'était essayé de le rallumer pour qu'il puisse arriver à s'imprégner de son amour impérissable.

- Oui. Plusieurs fois j'ai voulu arrêté. J'te parlais plus pendant quelques jours, mais je finissais toujours par revenir. T'as toujours été ma drogue, j'peux pas changer ça.

Niels était son héroïne, l'addiction de sa vie, parce qu'elle pouvait se passer de tout sauf de lui, et tous les prétextes et bonnes résolutions ne pouvaient effacer ce fait qui l'amenait vers les pires folies. Elle fronça les sourcils à ses mots, interloquée par leur valeur, leur profondeur, et en même temps, elle se sentait mal de savoir que lui, il aurait pu tenter de l'oublier.

- J'te rejette pas la faute dessus. C'est bon, j'ai compris que c'était à cause de moi, tout ça, t'inquiètes pas. C'est juste un constat. La vérité. Et elle fait mal c'est tout. Parce que t'as beau dire que tu seras jamais heureux sans moi, j'suis persuadée que tu l'as été. Quand je te parlais par message. Et tu savais pas que c'était moi. Ca aurait pu être quelqu'un d'autre. Ca aurait du, ouais.

Elle avait de la peine à articuler ses pensées désarticulées qui s'enchainaient, se mêlaient, se mélangeaient dans sa tête, laissant sa vulnérabilité éclatée. Elle le regarda se poster en face d'elle, le coeur en nage, en perdition, déstabilisée par cette conversation qu'elle n'avait en réalité jamais préparée, parce que comme à son habitude, elle n'avait pas réfléchi avant d'agir.

- J'attends rien de toi. Je veux justement te prouver que je peux essayer de réparer ce que j'ai fait. Ecoute... J'ai jamais rompu avec toi parce que je t'aimais plus ou que je croyais plus en ce qu'on avait. Mais j'ai vraiment été atteinte par toute cette histoire, et j'ai vrillé. Je sais très bien que c'est pas une excuse, je cherche pas à me justifier. Mais j'crois que je préférais te perdre pour pas te tuer, que de rester avec toi et devoir subir ça. Et j'ai réalisé que de toute façon, on échappera à rien qu'on soit séparés ou ensemble. Parce que j'ai pas arrêté de m'inquiéter pour toi.

Elle cilla, faisant valser son regard au travers de la pièce comme pour se donner quelques secondes de repos devant cet afflux d'émotions trop vif.

- Je sais que je t'ai fait du mal, c'est le problème, d'ailleurs, j'arrive toujours à en causer sans même le vouloir. Mais j'crois que j'arriverais pas à rester loin de toi. J'ai arrêté de vivre depuis qu'on est plus ensemble. Et je m'en suis tellement voulu... Tu pourras jamais m'en vouloir comme je m'en veux.

Aelya était trop douée pour lui faire du bien, mais elle était aussi trop douée pour lui faire du mal. Et il s'en rendait encore plus compte lorsqu'il osait laisser une de ses pensées s'échapper vers elle, regrettant dans la foulée, parce-qu'il avait mal d'être sans elle, mal qu'elle ait mis un terme à cette relation dans laquelle il avait absolument tout misé, même sa propre vie. Il aurait tant aimé qu'elle vienne le voir plus tôt, avant qu'il n'ait eu le temps de pouvoir s'imaginer fonder quelque chose de nouveau avec cette fille qui l'avait séduit. Aujourd'hui, tous ses efforts étaient tombés en ruine, à la seconde où il avait simplement croisé son regard, parce-qu'il comprenait que c'était elle et que ça le serait toujours. Même avec tous les efforts du monde. Il lui avait toujours appartenu, et c'était un fait qui ne semblait avoir aucune péremption, aucune fin, comme si c'était écrit et gravé depuis la nuit des temps. Son cœur avait envie de s'échapper de sa poitrine, de rejoindre le sien mais la douleur était encore trop forte pour qu'il ne puisse lui permettre de l'atteindre une nouvelle fois, préférant lui montrer celui qu'il était devenu, cet homme résigné, au regard fade, qui avait cru voir en quelques messages la possibilité d'un renouveau. Il cilla à ses mots, s'empêchant de baisser ses barrières qu'il savait déjà bien trop fragiles. « Ça a duré trop longtemps, Aelya. C'est surtout ça. T'aurais du stopper les choses quand tu voyais que ça partait trop loin. » Dit-il, amer. Parce-qu'il savait qu'il avait été profond dans ses mots, écrivant avec son cœur et son âme déchirée, persuadé d'avoir trouvé une oreille attentive, une épaule sur qui il pouvait compter, se confiant sur ce qu'il avait à l'intérieur. Il soupira à ses mots, secouant la tête avant d'interpeler un serveur pour commander deux whisky, souhaitant se donner du courage pour continuer cette conversation qui laisserait des traces. « Justement. C'était toi, Aelya, c'est à toi que j'ai parlé. Et j'me sens trop con d'avoir pu penser que ça pourrait être différent avec quelqu'un d'autre. Ça le sera jamais. » Souffla-t-il, comprenant que s'il était tombé sous son charme une deuxième fois, ça ne pouvait clairement pas être le fruit du hasard. Il s'était installé face à elle, buvant son verre d'une traite, maintenant prêt à ingérer les mots qu'elle s'apprêtait à lui dire, désirant les entendre une bonne fois pour toute. Il sentait son sang entrer en fusion alors qu'elle se livrait à lui, entendant les paroles lourdes de sens qu'elle prononçait et qui lui faisaient comprendre qu'elle souhaitait reprendre là où ils s'étaient arrêtés, parce-qu'elle avait finalement réfléchi à la valeur de leur relation, au fait qu'elle ne pourrait jamais rien contre eux, même en le voulant de toutes ses forces. Il resta quelques secondes silencieux, le cœur serré par ces révélations qui lui compliquaient la tâche, ressentant cette envie grandissante de lui dire qu'elle lui manquait au point où ça en était devenu insupportable, mais préférant se raviser pour continuer à se protéger. « Alors... j'suis censé de redonner une chance, jusqu'à ce qu'il m'arrive une merde et que tu te rendes compte que c'était encore une mauvaise idée ? » Lâcha-t-il, captant son regard. « J'ai cru que j'allais crever quand t'es partie. » Avoua-t-il, la mâchoire serrée, le regard peiné. « J'ai fait de mon mieux pour me relever, et j'ai peur de retomber dans le gouffre. Comment j'peux être certain que tu voudras plus me lâcher ? » Il savait que sa question resterait sans réponse, tout simplement parce-qu'il n'y en avait pas, sachant très bien tous les deux qu'ils seraient toujours incapables de prévoir ce qu'il se passerait.

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Elle avait aimé re-découvrir Niels à travers son personnage, prenant de ses nouvelles sans qu'elle ne puisse directement l'atteindre, même si c'était tout ce qu'elle aurait voulu en fin de compte. Le revoir, l'avoir pour elle et seulement elle, embrasser ses lèvres que les siennes demandaient, incapables de trouver ne serait-ce que l'idée d'aller se réfugier dans une autre étreinte qui salirait sa peau alors qu'elle ne voulait que lui. Il était son tout, il était partout, elle ne pouvait éteindre son amour. Il continuait de grandir, de s'étendre dans son organisme comme un poison délétère, et il semblait que les doses étaient d'autant plus toxiques maintenant que ses sentiments surpuissants se liaient au manque, et c'était comme si ça débordait, que son cœur faisait une overdose, qu'elle n'en pouvait plus de cette situation où elle se sentait mourir, loin de l'homme de sa vie.

- Je sais mais j'ai été incapable de le faire. Parce que ça me gênait pas de me dire que ça partait loin... Entre toi et moi, avoua-t-elle, en plissant les lèvres, embarrassée d'admettre cette réalité.

Elle savait que Niels s'était laissé embarquer et séduire par son personnage, et pourtant parfois, elle avait l'impression de le retrouver, comme s'ils ne s'étaient finalement jamais quittés, retrouvant dans ses paroles la douceur qu'elle aimait tant, l'écoute et la compréhension qu'il avait à son habitude. Si elle avait plusieurs fois fait allusion à une relation compliquée, elle avait toujours fait en sorte de ne pas trop en dire, de rester en surface pour ne pas lui émettre certains doutes. Elle le regarda commander des whiskys, presque soulagée qu'il prenne cette initiative parce que si elle avait besoin de s'apaiser l'esprit avec l'aigreur de l'alcool, elle comprenait aussi qu'elle avait pu retenir son attention pour qu'il décide de rester. Elle laissa planer quelques secondes de silence à sa remarque, réfléchissant à ses mots qui avaient du sens, parce qu'elle n'avait en rien modifié à sa personnalité durant ce jeu qui en vérité n'en avait pas été un.

- Je peux pas m'empêcher d'être soulagée par ce que tu dis... Parce que j'ai jamais voulu te voir avec quelqu'un d'autre même si j'aurais compris au bout d'un moment, souffla-t-elle, tristement, son regard trouvant le sien.

Elle n'aurait pas eu le droit d'interférer dans ses relations même si, elle ne s'était jamais gênée pour le faire. Les règles et les limites, ce n'était pas des choses qu'elle avait l'habitude de suivre ou de ne pas dépasser. Toute sa vie ne rimait qu'à ça. Et c'était pire quand il s'agissait de Niels. Jamais, elle n'aurait pu accepter de le voir s'enfuir, même si elle aurait essayé de se faire violence, comme elle l'avait fait en partant, et elle n'avait pas tenu dans le temps, perdant en endurance en chemin avec la seule volonté de le rejoindre. Après s'être confiée à lui, elle vint se rassurer, s'abreuvant d'alcool pour apaiser son angoisse, celui de le voir la rejeter. Aelya l'ecouta parler, comprenant bien que ce ne serait pas facile de revenir, pinçant sa lèvre sous l'effet du stress parce qu'elle n'avait pas non plus envie de lui mentir. Elle entendait aussi qu'il vivait la même galère, de toute façon, elle l'avait déjà su par ses messages, mais l'entendre était d'autant plus intense parce qu'elle avait juste envie de l'enlacer, toucher ce corps qui était si proche et si loin en même temps.

- Tu pourras jamais savoir... Parce que je suis comme ça. Je suis pas un cadeau, j'le sais. Mais c'est ce que je suis. Mais j'ai compris la leçon, c'est pas comme si je m'en souviendrais pas si y'a une prochaine fois.

Un frisson d'effroi lui traversa l'échine, la faisant légèrement frémir. Elle fit un geste au serveur pour recommander la même chose pour eux deux.

- Niels. Je t'aime. J'aime que toi. Je veux que toi. Je peux pas me passer de toi et je peux pas vivre sans toi. J'ai plus envie d'essayer d'ailleurs. Peut être qu'on pourrait y aller doucement, j'ai pas envie de te forcer si t'as pas envie mais on n'est pas obligés de se remettre ensemble obligatoirement si c'est trop dur pour toi. Si déjà je peux juste faire partie de ta vie, j'en serais déjà satisfaite.

Elle voulait plus, c'était certain, mais elle n'avait pas envie de lui imposer son choix ou de le mettre dans une situation compliquée s'il était blessé.

- On peut passer une petite soirée ensemble, puis, rentrer chacun chez soi si tu veux. C'est pas dans mes habitudes mais je pense pouvoir m'en remettre, ajouta-t-elle, un léger sourire sur les lèvres.

Il était conscient qu'elle avait été loin en montant cette histoire de toute pièce, allant jusqu'à s'inventer une autre identité pour simplement l'approcher. Et si c'était une idée complètement barrée, Niels ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle avait tout mis en place uniquement et simplement pour lui, pour prendre de ses nouvelles, et même si ça ne le devrait pas, ça le touchait plus que de raison, incapable de ne pas fondre devant son comportement qui lui montrait à quel point elle tenait encore à lui. Elle parvenait toujours à provoquer un milliers de choses en lui, le faisant passer par tous les états. Il l'écouta alors se justifier, comprenant qu'elle n'avait pas pu arrêter ce qu'elle avait lancé, et qui s'était d'ailleurs beaucoup trop vite emballé après qu'il se soit finalement senti en confiance avec ce personnage qu'elle avait crée. « Tu me diras, j'ai été rapidement réceptif aussi... » Avoua-t-il, probablement un peu gêné de l'admettre, lui qui s'était toujours méfié vis-à-vis des autres, préférant ne pas créer d'attaches pour éviter qu'on ne puisse l'atteindre trop facilement. Il comprenait aisément qu'il avait perdu cette faculté en s'abandonnant à Aelya, se rendant compte qu'il avait sans doute souhaité combler le vide qu'elle avait laissé en lui, sautant sur la première marque d'affection qu'il avait trouvé. Il fit valser son regard à travers la pièce à son tour, peinant à se dire qu'il allait avoir une conversation avec elle après tout ce temps, après tous ces efforts où il avait essayé de faire de son mieux pour la sortir de sa tête. En vain. Il avait avalé son verre de whisky aussitôt qu'on le lui avait déposé sur la table, avouant silencieusement son degré de nervosité, parce-qu'il était incapable de prédire de quelle manière cette discussion allait se finir. « J'crois que j'aurais de toute façon pas supporté une autre relation maintenant. Y'a personne qui veut d'un type déprimé, encore moins s'il s'accroche à son ex. » Avoua-t-il, relevant une demi-seconde son regard vers le sien avant de le dévier, incapable de cacher qu'il n'était pas guéri d'elle et qu'il ne le serait sans doute jamais. Aelya, il l'avait dans la peau, dans l'âme, et mêmes dans les derniers lambeaux de son cœur, comme si elle ne pouvait pas le quitter, quoiqu'il fasse, où qu'il aille. C'était comme ça et s'il avait eu du mal à l'accepter au départ, il avait finalement compris que ça ne servait à rien de se battre contre ça. C'était pourtant ce qu'il avait tenté de faire en s'accrochant autant à ces messages d'espoir qu'il avait reçu et qui avaient caressé son être abîmé, avant de se rendre compte qu'il n'y avait qu'Aelya qui avait ce pouvoir sur lui. Il frissonna à ses mots, préférant la quitter des yeux pour la regarder commander à son tour deux verres, sentant son cœur s'emballer devant ce qu'elle lui disait, toutes ces paroles qui avaient toujours eu une valeur inestimable pour lui. Il baissa les yeux quelques instants, les reportant sur le liquide qui remplissait son verre, réfléchissant à ce qu'il souhaitait faire, en venant rapidement à une conclusion évidente. « On peut essayer, j'ai plus grand chose à perdre de toute façon. » Ajouta-t-il, amenant le whisky entre ses lèvres avant de reposer son regard sur Aelya. « J'peux pas croire que j'sois encore tombé sous ton charme. » Lâcha-t-il finalement, un léger rire s'échappant de ses lèvres alors qu'il tentait de faire redescendre la tension, se moquant de son propre sort. « J'aurais dû te résister un peu plus longtemps, histoire de te donner du fil à retordre. » Parce-que finalement, elle n'avait pas eu besoin de faire des efforts considérables pour le faire céder. Elle avait simplement dû rester elle-même.

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Elle l'avait imaginé maintes et maintes fois, dévalant les kilomètres pour venir la rejoindre, s'abandonnant dans son étreinte qu'il ne lâcherait jamais, nourrissant son corps de son contact si doux, si passionnel, si salvateur et addictif qui savait toujours animer son désir, l'envie de fuir dans l'oubli juste avec lui, se perdant dans leur univers qui lui manquait, qui s'était effondré sur lui-même à son départ. Elle avait tout cassé, jusqu'à son propre cœur tuméfié, par des peurs aussi justifiées qu'injustifiées, parce que les problèmes sillonnaient toujours leur route, même quand elle venait à se séparer en deux. Elle hocha doucement la tête à sa remarque, sachant à quel à point il s'était ouvert à cette inconnue dont il ne connaissait pas énormément de choses, comprenant facilement qu'il avait été dans le besoin de s'imprégner d'espoir, au travers d'une main qui lui avait été tendu. Quelque part, elle savait qu'elle l'avait sauvé avec ce faux compte, parce qu'il s'était accroché à autre chose qu'à sa destruction et elle aussi, elle s'était encore attachée à lui, irrémédiablement. Il n'y avait rien qui pouvait la tenir à distance de Niels, même pas la mort. Ce qu'ils avaient ensemble était immortel, parce qu'ils ne se détacheraient jamais aussi facilement de l'un et l'autre, même en essayant.

Son cœur loupa un battement à sa remarque, comprenant qu'il pensait encore à elle, qu'il n'avait pas tourné la page, et égoïstement, cette pensée lui plaisait, parce qu'elle l'aimait de tout son cœur même s'il était malade, comme son esprit qui la faisait toujours paniquer pour prendre des décisions hâtives. Captant son regard à ses mots, elle ajouta :

- Moi, je le voudrais ce type.

Elle ne pouvait pas s'empêcher de mettre le bazar, de le chercher pour l'attirer, lui qui passait son temps à la charmer, même sans rien faire. Elle avait besoin de sentir qu'elle ne le laissait pas indifférent, parce qu'elle pouvait tout recevoir comme coups, à part celui-ci. L'alcool brûlait ses veines, la libérant de ses chaînes pour qu'elle s'ouvre encore plus, lui répétant qu'elle l'aimait, qu'elle le voulait, désespérée et altérée, dans le besoin de se soigner à ses côtés, comme avant, laissant l'éternité les happer, parce qu'elle ne pourrait jamais l'oublier. Ses muscles se détendirent d'un seul coup à l'acceptation de sa proposition, sentant une vague de chaleur l'habiller là où elle n'avait ressenti que de la froideur, souriant légèrement à ce qu'il vint ajouter avant de boire dans son verre.

- Je suis faite pour passer ma vie à te séduire... Souffla-t-elle, un air joueur sur le visage. Et moi je suis faite pour te céder. Je suis faite pour toi, ajouta-t-elle, captant son regard.

Elle passa légèrement ses doigts sur ses bras, dessinant les contours des légères marques qu'il lui restait, frissonnant elle-même au contact de la douceur de sa peau sur sa pulpe.

- Tu t'es bien remis, et c'est pas grâce à moi... Je suis là, Niels. Je veux plus te lâcher. Je veux te soigner.

Il s'était laissé dépérir les premières semaines après son départ, ne prenant aucun soin de ses plaies et de ce corps qui méritait pourtant son attention au vue du choc qu'il avait subi. Parce-qu'il n'avait jamais eu la tête à ça après qu'elle soit partie, se reconstruire ayant été le cadet de ses soucis. Alors forcément, sa convalescence avait pris plus de temps que prévu, ses hématomes se résorbant bien trop lentement alors que la douleur se voulait toujours aussi lancinante, et semble-t-il qu'elle n'était pas seulement dû à son état physique. Niels avait toujours su que c'était Aelya qui détenait le pouvoir de le réparer, comprenant qu'il n'était pas capable de le faire seul, son corps réclamant la douceur de ses mains, sa bienveillance et sa tendresse infinie qui l'animaient dés lors qu'elle se mettait à l'apaiser. Mais il avait du faire sans elle, se débrouillant avec les moyens du bord, ceux qui n'étaient certainement pas bons pour lui mais qui avaient au moins eu le don de le soulager de cette douleur insupportable. Avec le temps, il s'était habitué à l'aide chimique, en abusant parfois, jusqu'à ce qu'il ne décide de se prendre en main, motivé par les messages de cette femme qui le bouleversait, l'atteignant comme Aelya l'aurait fait. Son regard s'était arrêté sur le sien à ses mots qui ne lui donnaient qu'envie de lui céder, alors qu'il tentait de se forcer au calme, son cœur battant à mille à l'heure. « Y'a que les gens dérangés qui le voudraient. Et toi... t'es folle à lier. » Dit-il, presque dans un souffle, maintenant son regard qu'il voulait voir s'enflammer, incapable de ne pas alimenter cette flamme de séduction qui s'opérait entre eux, presque trop naturellement. Il préférait imaginer que l'alcool y était pour quelque chose, finissant d'ailleurs son verre avant de faire signe au serveur qu'il en reprenait une tournée, cherchant la désinhibition. Son regard se balada sur elle, s'arrêtant sur chacun de ses traits qui lui avaient tant manqué, détaillant ses lèvres qu'il aurait voulu embrasser jusqu'à ne plus savoir respirer. Il savait que ça allait déjà beaucoup trop vite, et qu'il était incapable de réprimer ce processus, son corps bien trop attiré par celui de la brune. « T'es surtout trop douée pour ça... » Répondit-il, captant la lueur joueuse de son visage, souriant à ce qu'elle ajouta. « Je peux pas te résister Aelya. Ça en devient presque frustrant. » Avoua-t-il, suivant le parcours de ses doigts contre son bras, une vague de frissons venant recouvrir l'intégralité de son corps en manque de sensations. Il baissa les yeux vers les dernières marques qu'elle contournait, hésitant à l'idée de lui dire qu'il avait du user d'un traitement bien moins conventionnel pour vaincre la douleur. « Ça a pas été facile. Tu m'as manqué et j'ai réalisé à quel point j'avais besoin de toi... » Souffla-t-il, prenant une gorgée de sa boisson avant de la reposer sur sa table, ne quittant plus le regard de la brune. « J'sais pas si je vais savoir tenir ma promesse... » Avoua-t-il, comme une réflexion qu'il venait de laisser s'échapper, faisant référence au fait qu'il allait devoir prendre son temps avec elle, parce-que c'était encore la meilleure chose à faire s'ils souhaitaient repartir sur de bonnes bases.

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Oui, elle était folle à lier. Elle était dingue de lui, de ce qu'il dégageait, de sa présence, de son regard, de son âme qui caressait la sienne dans une harmonie parfaite et elle n'avait jamais désiré que quelqu'un ne vienne le remplacer, parce qu'il était irremplaçable, indispensable, il n'y avait que lui qui comptait et il avait toujours une place dans son quotidien, et cette place lui serait toujours réservée même si elle était partie du principe qu'il valait mieux tout arrêter, qu'il était préférable de tourner la page. La page ne voulait pas se tourner, et fallait croire que si elle avait essayé de brûler le livre de leur histoire en partant, il avait résisté aux flammes dévastatrices, et du coup Aelya avait continué de sombrer tous les jours dans les images de leur liaison qui la tourmentaient, parce que c'était tout ce qu'elle avait besoin de retrouver. Elle sentait la tension montée entre eux, l'espace se réchauffer d'un seul coup, comme s'ils s'animaient tous les deux dans leur jeu, dans la recherche du danger, parce qu'elle savait très bien qu'au bout du compte elle n'aurait qu'envie de lui céder, corps et âme pour qu'il vienne à s'en emparer, comme avant.

- Je suis folle que de cette personne. C'est vrai qu'elle me rend dingue... Rien qu'en me regardant, souffla-t-elle, le regard brûlant, captant le sien.

Son coeur s'agitait dans sa poitrine, déversant le désir dans ses veines pour rejoindre la totalité de son organisme, et elle avait l'impression de peu à peu revivre, renaître de ses cendres, parce que ça faisait bien deux mois qu'elle n'avait pas ressenti cette attirance, et il n'y avait que vers lui qu'elle était destinée. Alors, Aelya le cherchait, s'immisçant dans le creux de son esprit par le biais de ses iris pour le séduire, pour l'attacher à elle pour qu'il ne la quitte jamais, parce qu'elle ne se voyait plus errer sans lui. L'alcool déliait sa langue, et tout devenait soudainement plus facile, moins embarrassant, comme si la douleur s'était réduite, lui permettant de se livrer sans crainte d'avoir mal, avec la confiance de le voir revenir vers elle. Aelya était sincère, elle n'avait aucune chance en réalité, devant son charme. Tout chez lui était crée pour l'attirer et à la fin, c'était toujours elle qui se prenait à son propre jeu parce qu'il était aussi fort qu'elle quand il s'agissait de se brûler les ailes. Et elle aimait le faire avec lui et seulement lui. Un sourire s'inscrivit sur ses lèvres quand il ajouta qu'elle était douée pour l'amener à craquer, parce qu'elle était plus que satisfaite de reconnaître qu'il y avait toujours cette alchimie entre eux qui ne pouvait s'effacer, même avec les déchirures et la distance.

- Je t'ai jamais demandé de me résister, le provoqua-t-elle, en se mordant légèrement la lèvre, charmeuse.

Ils se tournaient autour, comme à leur habitude, et le contact de ses doigts sur sa peau abîmée était aussi un prétexte pour animer la flamme entre eux, son coeur palpitant sous l'effet de ce contact si simple et pourtant qui lui avait horriblement manqué, frissonnant à ses mots plus tendres, plus calmes, comme si elle arrivait finalement à s'infiltrer sous sa carapace pour rejoindre l'homme qu'elle avait connu et qu'elle aimait toujours. Il était sa faiblesse, sa corde sensible, et elle était incapable de se protéger des coups qu'il pouvait lui donner même avec la meilleure défense qu'elle puisse construire comme rempart contre ses attaques.

- Moi aussi j'ai besoin de toi. Je vis que pour toi. Je sais pas comment j'ai fait pour survivre en vérité, c'est flou. Y'a pas une seconde où j'ai pas pensé à toi. Je sais que ce que j'ai fait c'est super bizarre mais... J'ai pas réfléchi, j'ai juste voulu te retrouver, c'est ce qui m'a fait tenir.

Parce qu'elle avait plus passé son temps à se défoncer les neurones qu'à vraiment exister, tout ça pour éteindre la douleur, les souvenirs qui lui rappelaient qu'elle était seule dans un monde qu'elle ne comprenait pas, comme si elle n'était plus à sa place sans Niels. Son regard croisa le sien à ses mots, animant directement son coeur qui cognait bien trop rapidement dans sa poitrine.

- C'est pas des choses qu'il faut me dire. J'suis pas capable de pas faire de connerie quand c'est toi Niels.

L'alcool qu'elle ingurgitait en masse la désinhibait, rendant les limites bien plus superficielles, et elle savait ce qui allait arriver si elle n'essayait pas de se calmer. Le problème, c'était qu'elle n'en avait pas envie. Alors, pour s'extirper de cette tension qui l'attirait vers lui comme un aimant et qui menaçait de céder, elle s'était redressée, prenant son paquet de cigarettes pour rejoindre l'extérieur afin de prendre l'air.

- Tu viens ? Proposa-t-elle, en lui tendant son paquet.

Parce qu'elle voulait simplement gagner du temps, mais c'était vain, elle le savait. Il était bien trop ancré en elle, et son contact coulait déjà dans ses veines.

Avec Aelya, il n'avait aucun moyen de s'échapper, constamment attiré par elle, par les brèches qu'il percevait et qu'il avait envie de réparer à son tour. C'était difficile à admettre, mais il savait très bien que le seul moyen efficace pour le sortir d'affaires, c'était elle qui le détenait et qu'il ne pourrait souffler que lorsqu'il accepterait de lui céder. Il n'y avait d'ailleurs pas un jour où il ne s'était pas imaginé la rejoindre, débarquer à l'improviste chez son colocataire pour lui dire de revenir, parce-qu'il n'en pouvait plus d'être sans elle, ni de voir cet appartement dénué de sa présence. Elle représentait l'objet de ses désirs, la femme de ses rêves, celle avec qui il accepterait de sombrer. Laissant l'alcool faire effet dans son organisme, il s'était délecté de cette délicieuse tension qui s'exerçait sur eux, sur leurs cœurs en détresse qui ne demandaient qu'à se rejoindre. Et les mots d'Aelya n'arrangeaient rien à la situation. Parce-que Niels se sentait pousser des ailes, revoyant des flashs de leurs moments d'intimité, ceux où ils avaient eu pour l'habitude de s'abandonner l'un à l'autre, se murmurant des mots doux à l'oreille, comme s'ils avaient souhaité les graver à jamais dans l'esprit de l'autre. Et là tout de suite, il rêvait qu'elle l'emmène loin d'ici, qu'elle se nourrisse de lui avec la passion qu'elle savait y mettre, conscient qu'il n'y avait pourtant rien de raisonnable à ses envies. Il s'obligea à dévier le regard, se sentant bien trop vulnérable, trop facilement atteignable. Il se mordit discrètement la lèvre inférieure, reportant son attention sur le verre de whisky qu'il venait de finir, l'alcool coulant à flot dans ses veines. « Tu sais pourtant que j'ai pas le choix... » Répondit-il, d'une voix brûlante, lui faisant comprendre qu'ils ne pouvaient pas céder. Pas ce soir, alors qu'il s'était promis de ne pas précipiter les choses, souhaitant se donner du temps pour la première fois et éviter de se faire dépasser par son impulsivité. Ses yeux avaient regardé sa peau entrer en contact avec la sienne, fascinés par ce simple rapprochement qui en disait pourtant long sur le manque qu'ils ressentaient tous les deux, sur cette attirance qui aurait toujours raison d'eux. Si Niels était la faiblesse d'Aelya, il fallait croire qu'Aelya était tout autant la sienne. Il aurait pu crouler sous ce regard charmeur qu'elle lui adressait, sentant la température de son corps grimper en flèche alors qu'elle lui avouait qu'il n'y avait toujours eu que lui qui comptait. « T'aurais pu le faire plus tôt. Je crevais d'envie que tu reviennes. » Avoua-t-il, faisant valser ses yeux sur ses lèvres, avant de revenir sur son regard instinctivement. Il esquissa un sourire en coin à son aveu, conscient que ces quelques mots qu'ils échangeaient ne présageaient rien de bon pour eux, parce-que lorsqu'il s'agissait de dépasser les limites autorisées, Aelya et Niels étaient toujours des professionnels dans le domaine. Il hocha la tête à ses mots, prenant soin de payer les consommations qu'ils avaient commandé avant de sortir à son tour, piochant une cigarette dans le paquet d'Aelya. Il sortit son briquet, faisant quelques pas vers elle pour qu'elle puisse profiter de la flamme qu'il maintenait, croisant son regard quelques secondes avant d'allumer sa propre cigarette. « Ça te dit qu'on marche un peu ? J'ai pas envie de rentrer tout de suite. » Proposa-t-il, attendant sa confirmation avant de prendre les devants, marchant à côté d'elle, ressentant une bulle les envelopper alors qu'il dévalaient les rues désertes de Bowen, arrivant au niveau d'une petite étendue d'herbe où Niels vint s'allonger, incitant Aelya à prendre place à côté de lui. « Dis-moi si tu trouves ça trop romantique. En vrai, j'ai trop bu, j'commence à avoir la nausée. » Dit-il, amusé, cherchant à se donner une excuse de vouloir sentir sa chaleur contre lui.

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Aelya ne voulait plus retourner en arrière, à ces longues semaines dénuées de sa présence, loin de sa chaleur et de son cœur qui battait contre le sien. Plus les jours avaient défilés, plus elle avait compris qu'elle avait fait une erreur, que leur séparation n'arrangerait jamais rien à leurs problèmes si ce n'était que ça pouvait les aggraver, parce que son état psychologique avait été plus que désastreux, comme si l'absence de Niels avait suffit à libérer ses démons, leur donnant la possibilité de la faire errer en Enfer, déjà que sa vie s'était embrumée de ténèbres. Elle n'avait plus personne. Elle avait perdu son père, puis Niels, soit la seule famille qui lui restait, et sans le savoir, elle s'était tuée, signant son arrêt de mort en laissant son petit ami s'échapper. La réalité était devenue encore pire à supporter quand elle avait comprit que l'amour de sa vie était prêt à avancer sans elle, alors qu'Aelya était inapte à juste imaginer un quotidien avec quelqu'un d'autre que lui. Elle hocha doucement la tête à ses mots, son regard parlant à la place de ses lèvres, lui transmettant l'envie de le voir céder plus vite que prévue même si sa raison lui sommait d'arrêter, de repartir d'où elle était venue pour le laisser faire sa vie. Elle n'avait pas pu résister à l'appel de sa peau qu'elle caressait du bout des doigts, regrettant amèrement de l'avoir laissé traverser sa convalescence tout seul alors qu'elle lui avait toujours promis de l'aider et de l'épauler. Elle avait eu envie, plusieurs fois, de changer leur dernière conversation pour simplement lui dire qu'elle l'aimait et qu'elle resterait sienne toute sa vie.

- Je crevais d'envie de revenir. Mais tu m'aurais jamais laissé revenir comme ça. Et je le comprends.

Déjà juste à la vue de ses mots tranchants qu'il lui avait dit quelques instants plus tôt, elle savait que ça n'aurait jamais été si facile. Parce qu'elle avait préféré se brûler les ailes que d'écouter son besoin à lui, alors qu'il lui avait dit de ne plus jamais revenir si elle décidait de partir. Elle l'avait fait quand même, sans réfléchir, s'intéressant réellement à la valeur de ses paroles quand elle s'était évaporée dans la nature et quand elle avait décidé de le retrouver, c'est à dire, au moment où elle avait rejoint son ancien appartement. L'attirant dehors pour prendre l'air, elle s'avança vers lui, ne le lâchant jamais du regard, s'imprégnant de la flamme du briquet qui dansait dans ses iris alors qu'il allumait la sienne, avant de tirer une bouffée sur sa cigarette.

- Tu peux le dire, que t'as juste envie de profiter de moi, le chercha-t-elle, taquine. Moi, j'ai envie de profiter de toi, tu m'as manqué, avoua-t-elle, un léger sourire sur les lèvres.

Marchant à ses côtés, elle se rendait compte qu'elle titubait légèrement à cause de la quantité d'alcool qu'elle avait ingéré en très peu de temps, la vision altérée, l'esprit plus léger, se laissant entraîner sur l'herbe où elle s'allongea, tout près de lui, évitant d'émettre un contact avec son corps qui la démangeait. Le regard perdu dans les étoiles, elle lâcha un petit rire à sa remarque, attendrie par cette complicité qui n'avait jamais périt dans les vide de leur distance.

- Me vomis pas dessus sinon je te laisse là, plaisanta-t-elle. Puis, le romantisme, c'est pas notre genre... Ajouta-t-elle, joueuse.

Elle porta la cigarette à ses lèvres, tirant encore dessus, avant de s'en débarrasser, l'esprit en ébullition, le cœur au bord du précipice alors qu'elle percevait sa chaleur et les effluves de son parfum qu'elle reconnaîtrait au milieu d'une foule.

- Peut être qu'un jour j'arrêterais de t'aimer comme ça et que ce sera plus facile, pour nous deux... Avoua-t-elle, les yeux concentrés sur le ciel.

Parce qu'elle était persuadée que c'était juste ça le problème à son comportement, et qu'il ne pourrait jamais comprendre l'intensité et la folie de son amour, parce que lui, il avait déjà réussi à l'éteindre en parlant à son personnage.

- J'suis pas arrivée à passer à autre chose.

Sa main vint doucement effleurer la sienne, caressant timidement ses doigts, ne pouvant s'empêcher de le toucher éternellement.

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