You are the chosen one (Karl)

Cette semaine Jonah n’était pas chez elle, et pour une fois elle avait été plutôt soulagée, parce qu’elle devait parler à Karl. Elle lui avait proposé une promenade sur la plage, loin des gens et de la maison. Elle voulait que Karl se sente en sécurité chez elle, elle voulait qu’il se sente chez elle. Et elle avait l’impression que dire ce qu’elle avait à lui dire dans cet espace sécurisé n’était pas une bonne idée. Elle l’attendait nerveusement debout, incapable de rester assise. Quand elle vit, son cœur se serrait parce qu’elle avait peur de le perdre. Il pouvait réagir de plusieurs manières. Soit il pouvait bien le prendre, mais ça l’étonnerait. Soit il pourrait lui en vouloir. Alba avait toujours été la seule le croire, la seule à ne pas le trahir. Sauf que cette fois-ci elle l’avait trahit de la pire des manières. Elle avait couché, enfin elle avait aimé, elle aime la fille qui avait détruit sa vie. Il était tellement à bout et Alba s’en voulait de rajouter une nouvelle couche, peur que ce soit celle de trop. Quand il s’approcha d’elle, la blonde le serra fort dans ses bras, trop fort, voulant profiter de cette étreinte fraternelle qui pouvait être la dernière. « Comment vas-tu ? » Elle avait du mal à se détacher de lui, mais il le fallait. La photographe ne pouvait pas attendre, sinon jamais elle n’oserait le lui dire. Invitant Karl à s’asseoir, elle regardait l’océan espérant trouver une solution. Freja lui manquait mais Freja avait fait tellement de mal à Karl. Elle savait qu’elle pourrait faire sortir le belle brune de sa vie, même si cela allait être difficile. Par contre, elle ne voulait pas que Karl lui en parte et cela ne tenait qu’à un fil. « Je sais ce que tu as fait. » Disait-elle doucement, sans reproche, sans pitié, juste avec la bienveillance dont elle avait toujours quand il s’agissait de son cousin. Il ne devait rien comprendre à cette phrase, alors elle se retournait vers lui, les yeux déjà humides. « Je sais pour le couteau, les menaces et Freja … » Elle savait tout alors que Karl lui ne lui avait rien. Puis elle commençait mal Alba, mettant les fautes de Karl avant les siennes, alors qu’aucun mal n’avait été fait, enfin aucun mal physique.

le temps avançait à une vitesse folle. installé au bureau de l'agence immobilière, ton regard ne cessait de guetter l'heure. bientôt, il faudra retrouver alba. mélange de bonheur absolu à l'idée de voir celle que tu aimes bien plus que quiconque et de passer un moment privilégié avec elle, et en même temps cette peur et cette honte. elles sont toujours présentes, déjà de façon générale, plus encore depuis ton aventure avec freja. histoire digne des pires films policiers, des thrillers qui ne mènent nulle part. dès que tu étais rentré, tu avais voulu tout avouer à alba. mais comment ? comment lui dire que tu as failli à ta promesse, celle que tu ne ferais pas de conneries, la seule qu'elle ne t'a jamais demandé ? merde. t'avais pas eu le courage de mettre des mots sur ce qu'il s'était passé. c'était presque ironique, tu étais capable de pénétrer chez freja et la menacer, mais pas de l'avouer à ta cousine.  amertume qui ne quitter plus le bout de tes lèvres. "à demain." tu quittais l'agence, traversant le trottoir pour rejoindre ta voiture. à deux doigts de te faire renverser, tu lèves un doigt en direction du chauffeur, bien que tu sois le seul fautif. les pensées bouillonnes. tu dois lui dire. tu ne peux plus rester dans le silence, dans le mensonge, pas avec alba. quitte à perdre sa confiance, son amitié, son amour, tu lui devais au moins la vérité. résolu, la voiture roulant presque toute seule jusqu'à la plage, un des rares lieux que tu connaissais comme ta poche. un endroit reposant et précieux, qui se retrouvait souvent comme une bouée de secours. rapidement, une tête blonde arriva jusqu'à ta vue. le coeur ausis heureux que lourd, tu rejoignis ta cousine. "alba." elle te serra fort -comme si elle ne t'avait pas vu depuis des lustres- et ce moment t'inonda de soulagement. peut-être qu'elle te pardonnerait après tout. alba et sa bonté. "bien et toi ?" pouvait-elle déceler que non, ça n'allait pas ? ou le savait-elle instinctivement, parce que ça fait des années que ça ne va plus ? elle s'assit sur le sable, et bien vite tu fis de même, le regard allant de l'horizon à alba. tu te laissais quelques instants -encore- avant de tout lui dévoiler, et l'impossible arriva. alba te prit de court dans la révélation. tes yeux étaient énormes, ta bouche ouverte. tu aurais pu rester bloqué ainsi pendant des heures. stupéfait, et plus honteux encore. elle l'avait appris de quelqu'un d'autre. c'est exactement ce que tu voulais éviter. regardant l'horizon, le poing s'enfonçant dans le sable. "tu me crois si je te dis qu'il n'y a pas une seconde qui passait sans que je voulais te l'avouer ?" tu ne la regardais toujours pas. c'était trop tard. tout. puis, un déclic. "comment tu l'as appris ?" il n'y avait que trois personnes au courant : freja, sa babysitter, et toi. un nouveau choc pourrait bien survenir.

Spoiler:

Elle s’en voulait terriblement Alba de faire subir ça à Karl. Ils ne s’étaient pas promis une loyauté sans faille, mais tacitement c’était le cas. Elle l’avait cru, et s’était battu à ses côtés quand le monde lui tournait le dos. Et aujourd’hui elle avait l’impression que c’était elle qui lui tournait le dos à présent. Elle aimerais tellement la photographe de ne pas être déchirée entre eux deux. Freja elle commençait à avoir des sentiments pour elle, mais elle se demandait Alba si ça valait le coup. Il y avait trop de monde entre les deux femmes pour espérer une chouette histoire. Est-ce que ça valait le coup de détruire cette si belle relation avec son cousin pour elle. Peut-être. Mais dans le fond, elle le savait Alba, elle passerait après Conchobàhr ou Woody. Tout comme Léo passait avant elle. Karl lui restait, depuis toujours. Cette peur l’animait, peur qu’il disparaisse de sa vie. Souvent elle lui disait à Freja que tout serait plus simple si jamais elles ne s’étaient rencontrées. Des mots difficiles mais qui étaient pourtant si vrais. Le choix était évident, entre Karl et Freja, ça sera toujours Karl. Son cousin, son presque frère qui l’avait accueilli dans cette famille. La preuve que le sang n’était pas primordial pour l’amour. Il était là en face d’elle. Elle avait tellement peur qu’il la déteste qu’elle le serait trop fort dans ses bras. Elle s’en voulait, il lui en voudrait. Jonah lui en voudra également, maintenant qu’il s’était lié avec Karl. Il avait l’air toujours aussi détruit, même si parfois il lui lâchait un sourire. Il ne se rendait pas compte, mais à chacun de ses sourires Alba ressentait du soulagement. Il n’avait pas totalement disparu, au fond il restait toujours un peu de Karl. Mais elle n’osait pas répondre à sa phrase, parce que non rien n’allait. Mais elle secouait la tête pour ne pas l’inquiéter. Elle n’avait pas le droit de ne pas bien aller, surtout quand tout était de sa faute. Ils s’asseyaient et la blonde fermait les yeux profitant de ce calme et cette sérénité. Quelques secondes avant de briser cette confiance inébranlable. Encore quelques secondes pour se souvenirs des bons moments. Quelques secondes avant de lâcher la bombe. Commencer par des reproches c’était presque trop facile et tellement égoïste. Certes, il avait abusé en allant chez elle mais elle comprenait. L’arme était de trop. Dans le fond, elle savait que Karl ne lui aurait rien fait, elle n’avait pas peur pour Freja mais peur pour lui. Peur qu’il se retrouve une nouvelle fois devant la justice à cause d’elle. Pourtant elle n’arrivait pas à la détester. Elle lui lançait ses reproches. Choqué Karl laissait de nouvelles secondes silencieuses. « Oui je te crois. » Il devait s’en vouloir, culpabiliser de n’avoir pas respecté sa promesse. Mais ce qu’elle avait fait été pire. Pire que de ne pas respecter une promesse, elle l’avait trahit. Très vite il comprit qu’Alba n’avait pas à le savoir. Quelqu’un lui avait forcément dit. C’était le moment et ses yeux s’humidifièrent. « J’ai fait une connerie Karl, une grosse connerie. Et … j’ai peur que tu m’en veuilles pour le reste de notre vie. » Elle n’osait plus poser son regard sur lui, indigne de regarder cet homme qui lui avait tant apporté. « Tu te souviens je t’ai pas mal demandé ces dernières semaines de garder Jonah ? » Habitant chez elle, il était plus facile de lui demander ce petit service pendant qu’elle allait embrasser Freja.

HJ: