Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Laisser son corps se faire porter par la mer... Et connaître une liberté maccabre.
Flynn
&
Evangeline
Les idées noires ne me lâchent plus. J'ai beau boire, essayé de paraître enfin sympathique... Essayé de retrouver cette assurance que j'avais autrefois qui ne veut plus revenir... J'en ai assez, assez de vivre ça, assez de la solitude. Le prix à payer de mes anciennes décisions sont beaucoup trop lourdes à porter. Quoi que je face, j'ai l'impression de descendre plus encore par ce poids. Fixant le vide une idée macabre me viens souvent à l'esprit alors que régulièrement, je tente de déchaîner ma colère en détruisant des effets personnels. Pourquoi ne pas partir, partir pour de bons ? Ce n'est pas comme si j'allais manquer à quelqu'un de toute façon, mise appart à des criminels qui perdront leur avocat. S'il faut, le monde se portera même mieux sans moi. Mon dernier bon souvenir était un coup d'un soir, ivre où j'étais un matelot découvrant les réels plaisirs de la chair sincère. Lasse de vivre, je me prends un billet d'un bateau, un billet qui me mènera loin dans les mers. Quitte à mourir autant prendre l'opportunité de choisir sa manière de partir. Par la mer, afin qu'on ne trouve pas mon corps et qu'on m'oublie, qu'on face comme si je n'ai jamais existé.
Une fois à bord du bateau, je prends soin de n'adresser aucun regard à personne, me faire discret m'effacer. Je suis vide, le peu de personne qui pouvait me voir ne peut que constater une coquille vide. Je bouge lentement et régulièrement sur le navire touristique et attend le bon moment pour passer à l'acte. L'ambiance autour de moi est joyeuse, je les envie tellement... Le navire s'éloigne de la civilisation offrant une belle vue... Tous sont obnubilés par la beauté de paysage, je repère un lieu vide et bien isolé. C'était le bon moment, je m'assure vaguement que personne ne me voit et m'approche du bord du navire, j'enjambe la barrière, me voilà au bord du navire, prêt à rejoindre la mer. Mes deux mains sont pour le moment accroché à la barrière, je fixe l'eau de déchaîner par l'avancée du bateau, c'était apaisant. Cet apaisement conforte mon idée, c'est la solution. Le célèbre avocat criminaliste Flynn Morgan va disparaître dans les mers et ne plus faire de mal à personne en donnant l'occasion à des criminels de trouver leur liberté trop tôt voir parfois aucune punition pour leurs actes. Je commence à lâcher une main, me laissant m'hypnotiser par les fonds marins. Plus qu'une main, plus qu'une main à lâcher et je rejoindrais la mer et ses sirènes, ce sera sans doute douloureux au début, mais le résultat final sera libérateur. Je ne penserais plus, je ne souffrirai plus, il n'y aura plus de questions de bonheur, de rêve et surtout de malheur. Je ferme les yeux pour me donner un dernier courage.
Hier, j’avais vus mon frère et ma sœur et j’avais pris conscience de quelque chose. J’avais toujours grandit à Bowen, je connaissais ses habitants, ses rues, des plus larges aux plus étroites. Je connaissais la plage et surtout ses bars, mais en dehors de ça, je ne connaissais pas la mer qui bordait la ville. Profitant d’une journée de congés, j’avais décidé de prendre l’un de ces bateaux touristiques et de voir ma ville sous un autre angle, celui de la mer. La journée était chaude et prendre la mer, en oubliant le boulot un moment allait me faire le plus grand bien. Aujourd’hui pas d’arme, pas de plaque, juste moi, un débardeur jaune, un pantacourt et des sandales. Mes lunettes de soleil sur mon nez, un chapeau sur la tête, j’avais tout de la parfaite touriste. Aaaah si Morgan me voyait, il se fouetterait probablement de ma figure ! Je prends place sur la bateau touristique, j’observe les gens autour de moi. Alors qu’il s’éloigne du rivage, je regarde les paysages. C’est vrai que la vue est belle d’ici. Ah Bowen, toujours aussi belle. Sur le bateau, je repère un visage connus. Celui de Flynn Morgan, l’un des avocats criminalistes de la ville. Raaah le sale type ! Je sais que tout le monde a droit à un procès juste, équitable avec un avocat… Mais quand-même, je déteste ces avocats qui essayent de sacagner mon travail et celui de mes collègues. En plus, il est bon. Et je le déteste encore plus pour ça. Pourtant, je dois reconnaître que le grand avocat a perdus toute sa superbe. Il a l’air vide, il n’a plus cette énergie que j’ai pu voir pendant certains procès. Je continue de l’observer. Il bouge, mais il ne regarde personne. Personne à part moi ne semble l’obverse. « Bordel Morgan, tu es entrain de foutre quoi ? » murmurai-je. Quand il disparait, j’hésite à le suivre. Après tout, il a bien le droit de s’éloigner. Mais quelque chose ne tourne pas rond. Je finis par me lever et le suivre. De loin, je le vois de l’autre côté de la barrière de sécurité et j’ai le sentiment qu’il a une idée derrière la tête. J’hésite. D’un côté, je déteste ce type. Il lâche une main. D’un autre côté, j’ai le devoir de veiller au bien-être de tous les gens de cette ville. J’ai déjà laissé une personne mourir, une personne bien. Est-ce que je peux vraiment laisser ce type mourir alors que je peux peut-être l’en empêcher ? « Putin, il fait chier .» Je réfléchis, comment l’arrêter. Et puis je me mets à courir. Je le retiens de justesse par le bras au moment où sa deuxième main lâche le bord du bateau. « Vous êtes sérieux là ? Je sais que vous avez des trucs à vous reprochez, mais vous suicidez, vraiment ? »
Laisser son corps se faire porter par la mer... Et connaître une liberté maccabre.
Flynn
&
Evangeline
Je pensais que tout se terminait enfin, que la mer me libèrerai de tout se fardeau par la noyade. Ça me semblai une si bonne idée, quand on ne respire plus, quand on ne vit plus, on ne souffre plus. C'est logique, on n'a plus a réfléchir ou à culpabilité ou avoir des responsabilités. À se demander pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt. On me l'a pourtant bien fait comprendre, la mort de ma mère, la disparition de Bessie la seule personne qui n'avait pas l'air de me détester... Je lâche donc la main et... Et non, je ne tombe pas, une simple pression désagréable au niveau de mon épaule se fait sentir. Je fronce les sourcils, sérieusement ? Même la mer ne veut pas de moi ? Je tourne la tête pour voir le, non, la responsable. Une flic, je l'avais déjà croisé dans ma carrière, elle me retient alors qu'elle me déteste ? Non mais c'est quoi ce délire ?! Et même sa phrase ça ne colle tellement pas à la situation. Je secoue la tête et alterne mon regard entre la mer et celle qui vient de m'empêcher de sauter. Je me sens soudainement partagé entre l'incompréhension et la colère. De quoi elle se mêle ? Pourquoi est-ce qu'elle ne me laisse tout simplement pas faire ? Elle n'a même pas l'air d'être en service ! Seule cette phrase désinvolte parvient à sortir de ma bouche d'une voix blanche.
« Je ne vois pas en quoi ça serait un problème pour vous. »
Je n'essayais même pas de me raccrocher à la barre. Je n'étais pas complètement là, je veux tout simplement que tout se termine. Et si elle ne me lâche pas vite et qu'elle ne s'arrête pas de crier elle risque d'attirer du monde. Et là, ce sera foutu, cette salle manie de vouloir être bon dans cette ville, d'aider n'importe qui sans le connaître... Je tente une dernière fois avant d'essayer d'agir moi-même physiquement pour me libérer de son emprise.
« Lâchez-moi, personne ne vous le reprochera, moi le premier. »
C'est pourtant simple bon sang, elle n'avait pas à s'en mêler, je ne suis rien pour elle et elle n'est rien pour moi ! Cette scène n'a absolument aucun intérêt d'avoir lieu ! J'appuie ma demande en secouant la main qu'elle tient et la fixe droit dans les yeux d'un air vide. Je n'ai plus envie de rien à part sentir ce contact avec l'eau et qu'elle m'emporte. Loin de ma vie, loin de tout. J'aurais fait justice moi-même pour tout ce que j'ai fait. C'est le seul moyen, vu que je suis intouchable depuis que je suis avocat criminaliste renommé, au plus grand plaisir de mon père. Ça rapporte, je gagne bien ma vie, j'ai toujours pensé que l'argent faisait le bonheur, mais les faits actuels me prouvent totalement le contraire. Donc, au final avec toutes mes décisions, il me reste quoi hein ? Rien du tout. Donc je ne vois clairement plus l'intérêt de continuer.
« Je ne manquerai à personne. »
Les seuls qui avaient l'air de tenir à moi malgré tout sont soit mort, soit mystérieusement disparu.
HRP: pardon pour mon retard... il est genre énorme. J'espère que ma réponse t'iras.
Je le ramène d’un geste sec sur le bateau. Temps pis si je lui fais mal, j’en ai rien a foutre. Je m’estime déjà très généreuse de l’avoir empêché de sauter. Après tout, il aurait sauté, j’aurais été débarrassé de lui. Et d’un avocat de moins pour saccager mon travail ! Mais non, il avait fallut que je me trouve sur ce bateau aujourd’hui et que je lui sauve la mise dans un accès de générosité ! En plus, le bougre lui-même ne semble pas content d’avoir la vie sauve. « C’est vrais, votre idée de départ était toute bénef pour moi ! Vous passez l’arme a gauche, et ça fait un avocat en moins pour défendre les malfrats de cette ville ! » Il tente a nouveau de se dégager. Un instant, je suis tentée de le lâcher. Après tout, s’il veut en finir avec la vie, pourquoi je l’en empêcherai ? Ma vie serait plus simple sans lui. Une petite voix dans ma tête me rappelle que tout le monde a droit à un procès équitable. Oui, même ceux responsable de la mort d’innocents et même si ces innocents étaient des adolescents. Je pousse un profond soupire et le tire en arrière, l’éloignant du bord du bateau. Manque de bol de lui, de la force dans les bras, j’en ai. Je fais de la box depuis que je suis entrée dans la police, ce n’est donc pas un maudit avocat qui va sauter si j’ai décidé qu’il ne le ferait pas. A mi-voix, car je n’ai pas envie de rameuter tous les touristes, je lui réponds d’un ton glacial : « La mort serait un châtiment bien trop doux monsieur Morgan. Si vous avez des choses a vous reprochez, vous vivrez avec mais je ne vais certainement pas vous faire le cadeau de mettre fin à vos jours. » Je le regarde les yeux dans les yeux. Malgré la couleur sombre de mes yeux, mon regard est glacial. « En tout cas, c’est sûr que si vous aviez sauté, que j’avais appris la nouvelle dans le 20H, je ne vous aurai pas pleuré et vous ne n’auriez pas manqué. » dis-je d’un ton abrupt, dénué de compassion. « Mais voyez-vous, j’ai déjà assisté à des morts sans pouvoir y faire quelque chose et à chaque fois, j’essaye de faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Mon travail c’est de protéger les habitants de cette ville et que ça me plaise ou non, vous en faites partit. Mais si ça peut vous rassurez, vous n’obtiendrais pas de moi de l’empathie. »