you're my everything in here (emilia)

you're my everything in here

Charlie avait envie de parler. Elle avait envie de se maintenir occupée, de causer, de rire, de raconter des conneries, bref, en gros de voir un ou une pote, ou n’importe qui en fait. Elle se serait satisfaite d’un patient ou d’un inconnu. Mais elle avait déjà passé une partie de l’après-midi à animer les enfants, et elle avait autant besoin d’eux que eux d’elle en ce moment, si bien qu’il avait été difficile pour elle de les laisser se reposer, et retourner à ses occupations d’adulte. La matinée, elle l’avait passée au bloc. Toutes ses tâches étaient faites, elle avait terminé ses consultations post-opératoires, relu des dossiers. Elle pouvait encore avancer sur d’autre chose, mais il était temps de prendre un break, même si elle avait désespérément besoin de s’occuper. L’esprit, les mains, peu importe, il fallait qu’elle fasse quelque chose. Qu’elle parle, même s’il y avait tant de choses qu’elle n’en disait pas, en ce moment. Qu’elle ne se disait même pas à elle-même. Après avoir fouillé quatre couloirs différents, la cafétéria et la salle de pause, Charlie tomba enfin et avec presque soulagement sur celle qu’elle cherchait : Emilia. Emi, c’était son gars sûr dans l’hôpital, celle avec qui elle avait vécu tout ce que des internes vivent ensemble. Tout ce qui les rapproche et les renforce dans leur vocation. Les hauts comme les bas, elles étaient au courant, tout se savait entre les murs de cet hôpital, et c’était important d’avoir des gens sur qui compter. « Emiii ! Tu dors ? » souffla la brunette d’une voix à peine basse, la tête dépassant de la porte entrouverte de la salle de garde. Elle était pas très cosy, cette pièce, mais ça faisait le taf quand on voulait se poser seul pendant quelques temps, ou pour dormir durant les gardes. Bref, elle remplissait bien sa fonction. Emilia était allongée sur un des deux lits, près de la fenêtre par laquelle filtrait à peine la lumière, bloquée par les volets. « T’étais de garde cette nuit ? » demanda-t-elle ensuite en rentrant dans la chambre à pas de loups. Les gardes duraient vingt-quatre heures, et pouvaient être de 8h au lendemain même heure comme de 21h au lendemain même heure. Tout dépendant des besoins en personnel et du nombre de patients à surveiller ainsi que leur état.

Emilia était vraiment passionnée par son boulot, courir à droite à gauche, s'occuper des enfants, leur apporter un peu de joie dans ce contexte hospitalier peu réjouissant, c'était de loin sa plus belle vocation. Les journées étaient souvent éreintantes à devoir rester 24h prête à toute intervention, voire plus parfois si un problème arrive avant la fin du service, mais ce sont des contraintes qu'Emilia n'avait pas peur d'avoir. Heureusement pour elle, depuis qu'elle est arrivée y a quelques mois à l'hôpital elle avait pu compter sur ses collègues pour vite s'intégrer, telle que Charlie qui venait de passer le pas de la porte de la salle de repos où Emilia s'était allongée depuis quelques minutes après avoir fini tout ce qu'elle avait à faire. "Non je dors pas, entre!" répondit-elle sur le même ton qu'elle alors qu'elles étaient seules présentes ici. Emi s'assoit sur le lit, laissant de la place pour Charlie "Non je suis là depuis ce matin, mais du coup je passe la nuit ici, j'essaye de prendre un max de repos et toi?" dit-elle en s'étirant légèrement et en attrapant sa thermos à café qu'elle avait mise un peu plus loin pour ne pas la faire tomber en se levant brusquement. "Mais disons que j'aurai bien besoin d'une bonne semaine de vacances là!" La fatigue moral de la pression du boulot épuisée la jeune italienne qui n'avait pas eu de long repos depuis son arrivée à l'hôpital fin avril. Alors que Charlie s'installe à côté d'elle, la blonde pose sa tête sur l'épaule de sa collègue et amie, petit contact qui fait quand même du bien au moral.

Attendant à peine la réponse de l'autre interne, Charlie s'empressa de la rejoindre à petits pas, pour venir s'affaler sur le lit comme un morse au bord de l'apoplexie. « Aha ! Moi j'essaie de m'occuper, mais je vais finir par devoir me mettre du café en intraveineuse. » répondit la brunette avec un petit rire qui sentait la fatigue, alors qu'elle désignait le thermos. La vérité, c'était que la jeune femme était crevée, mais elle semblait avoir des réserves d'énergie inépuisables. Et elle puisait dedans pour s'empêcher de penser à elle-même. À ce qu'elle voulait, à où elle en était. Elle avait vingt-six ans maintenant. Un travail de rêve, la vocation d'une vie. Une tonne d'amis sur qui elle pouvait compter. Une famille. Mais malgré ça, ces dernières semaines, quelque chose tout au fond d'elle-même la dérangeait. Et elle faisait tout pour ne pas y penser, pour éviter de se plonger dans une introspection qui lui faisait peur. « Tu m'emmènes dans ta valise ? » suggéra-t-elle avec un air de chiot plein d'espoir, croisant les bras derrière sa tête. Elle se releva en position assise, avec un sourire, parce que sourire, c'était ce qu'elle faisait de mieux. Ça, et ne pas tenir en place. C'était trop effrayant, d'avoir du temps à ne rien faire. « Oh babyyyy ! » souffla-t-elle doucement quand Emilia posa sa tête contre son épaule, posant à son tour sa joue contre le front de son amie. Elle ne l'avait pas remarqué directement, mais elle ressentait maintenant à quel point la blonde était épuisée. Leur travail était leur moteur, leur motivation et leur joie dans la vie, mais c'était également une source de pression et de fatigue intense. Qu'elles savaient gérer, bien sûr, sinon elles n'auraient pu accomplir leur devoir de médecin correctement. Mais parfois, fallait savoir prendre soin de soi avant de pouvoir prendre soin des autres. « Ça a été, aujourd'hui ? » demanda-t-elle avec cette voix pétillante et à la fois pleine de douceur. Charlie ressemblait à un bulldozer, à toujours parler comme un moulin et à courir à gauche à droite, mais elle savait aussi s'arrêter pour être là pour les autres. Bon, pas toujours. Parfois, elle se prenait dans son propre ouragan. Mais elle voulait que tout le monde sache qu'ils pouvaient toujours compter sur elle, Emi la première. Bien qu'elle le sache déjà. La relation qui s'était créée entre les deux internes était forte, sans non-dits et pleine de soutien et d'amour.

Emilia ne peut s'empêcher de rire quand elle entend Charlie dire qu'elle allait devoir se mettre du café en intraveineuse. "Franchement si je pouvais je le ferai! On en a bien besoin dans ce métier je crois" La blonde laisse alors de la place dans son lit de fortune pour son amie afin qu'elle puisse s'installer à côté d'elle. Elle se mit alors à parler de vacances, elle irait très certainement en Italie, voir ses parents, ou vraiment tout ailleurs, elle n'en savait rien encore pour le moment, mais il est certains qu'elle allait bientôt avoir besoin de souffler un bon coup. "Mais oui, je te prends avec moi pas de soucis!" Ici elle n'a pas beaucoup d'amie. Heureusement elle a su trouver en Charlie ce binôme si important qui l'aide énormément à tenir le coup dans ce dur métier qu'elle a choisi. Elle pose sa tête sur l'épaule de la brunette un peu comme pour puiser de sa force et de son énergie pour tenir pour la fin de sa garde. "Ca a été, franchement, pas trop de cas difficile donc ça a été" Il leur arrive beaucoup trop souvent d'avoir des cas d'enfants avec des maladies assez grave et ça tue souvent le moral de la blonde, bien qu'elle garde tout au fond d'elle sauf en présence de Charlie. Les deux jeunes femmes vivent la même chose, le même train de vie, elles se comprennent donc suffisamment pour ne rien se cacher. "Et toi? Comment ca s'est passé?"

Charlie hocha frénétiquement la tête en signe d’accord. Parfois elle se demandait effectivement comment d’autres tenaient ce rythme effréné. Parce qu’elle, elle semblait avoir reçu la double dose d’énergie par erreur avant de naître, quand elle était encore en construction. Genre, avant de débouler comme un train à grande vitesse dans la vie. D’autres étaient juste des personnes normales, pas forcément dotées d’une réserve d’énergie qui semblait inépuisable. Bon, Charlie était fatiguée, comme tout le monde, mais elle se dépensait tellement émotionnellement, mentalement et physiquement qu’il semblait impossible qu’elle tienne debout plus d’une journée normale. Et pourtant. « Oh yeaaah, tu gères ! On part où ? » continua la jeune fille dans sa blague, même si qui sait, peut-être que ça se transformerait en réalité. Sur un malentendu, on ne sait jamais. « J’te souhaite que ça continue ! Non mais parce que sinon demain matin j’vais débarquer et te retrouver à terre en PLS, j’le sens ! » plaisanta, à moitié, la jolie brune, entourant les épaules d’Emilia de son bras. Elle semblait déjà fatiguée avant même le début de la nuit, ce qui était compréhensible, quand on avait déjà passé la journée dans le brouhaha de l’hôpital. Ça pouvait être fatiguant, mais paradoxalement, pour Charlie, c’était aussi son chez-elle, son safe space, qui pouvait lui permettre de recharger les batteries, au moins sur certains aspects de son être. « Bwarf, ça va, limite un peu ennuyeux ! Non mais j’ai eu le temps de préparer des trucs pour quand l’association Sourire Hôpital passera en pédiatrie, les gosses étaient trop chauds pour un karaoké, puis ils veulent un poney aussi… J’te jure, si j’arrive à faire passer un Shetland dans l’ascenseur, ils vont me vénérer toute leur vie. » expliqua la chirurgienne avec un air blasé, avant de rire. Oui, toute leur vie. Sauf que certains auraient une vie bien plus courte que la sienne, malheureusement.

Emilia adore son boulot, mais parfois la fatigue prenait trop le dessus comme en ce moment. Heureusement pour elle, elle avait Charlie dans sa vie pour l'aider, l'aimer, la soutenir et inversement. Ce coup de coeur inexplicable mais si important pour l'italienne, elle ne sait pas comment elle ferait parfois ici si Charlie n'était pas là. "Je t'embarque en Italie avec moi si ça te va!" Emilia rit légèrement, même si les filles seraient au final capable de se faire un petit voyage ensemble improvisé à l'autre bout de monde. Sa journée c'était bien passé relativement pas trop de cas difficile, les enfants plutôt cool avec elles, les parents adorables. Emilia était quand même contente de sa journée, si elle n'était pas fatiguée elle se sentirait même mieux. Se reposer dans cette petite salle en compagnie de Charlie allait lui permettre de remettre un peu de baume au coeur à Emilia. "J'y crois que ça va aller jusqu'à la fin de ma perm" La blonde boit alors de son café en laissant de la place à Charlie à ses côtés sur le petit lit d'appoint. Sa journée à elle semble s'être super bien passée et elle était vraiment heureuse pour elle. Elle lui parle alors de l'association "Sourire Hôpital" qui vient souvent pour apporter du bonheur aux enfants, elle participe de temps à temps à leur activité avec les enfants quand elle a du temps. "Impossible n'est pas Charlie!" Rit alors Emilia en lui disant ça "Je t'aide volontiers à obtenir ce Shetland, dès demain je pars à la recherche d'un poney sans soucis!" Si elle pouvait faire plaisir aux enfants elle le ferait sans aucune hésitation. Leur bonheur lui ait fortement important, c'est un peu la raison pour laquelle elle a décidé de faire ce métier, pouvoir donner du baume au coeur à ces enfants qui malheureusement n'ont pas eu beaucoup de chance depuis leur naissance.

Charlie applaudit de contentement, devant la proposition de destination de l’interne. « Ok, c’est pesé adjugé vendu ! » accepta-t-elle avec des étoiles plein les yeux, en tapant dans ses mains. Ce n’était qu’une fiction, mais dit là comme ça, une petite semaine ou deux au soleil italien, avec Emilia, ça lui vendait carrément du rêve. D’ailleurs, cette vision n’était effectivement qu’un rêve, mais rien n’empêchait qu’il devienne réalité un de ces jours. Des vacances en tête à tête avec Emi, sa véritable sœur dans cet hôpital, c’était totalement possible à organiser et c’était une idée qui l’enchantait, un jour. « Ok, on y croit ! » acquiesça Charlie en croisant les doigts des deux mains devant elle, fermant brièvement les yeux comme pour adresser une petite prière à l’univers. Il suffisait d’y croire, non ? Après un rire, s’affalant plus confortablement sur le lit, elle parla de son projet de poney. Ses idées farfelues étaient toujours énoncées avec tant de conviction et de sérieux qu’on pouvait croire qu’elle ne blaguait pas. Et en réalité… Elle blaguait à moitié. D’accord, elle était bien consciente que c’était sans doute impossible, pour un tas de raisons, ne fut-ce qu’avec les règles d’hygiène. Mais la phrase qu’Emilia lui sortit lui correspondait bien. « Mais c’est vrai, ça ! » s’exclama la jolie brunette en tapant sur ses cuisses, toujours débordante de cette énergie qui s’exprimait même dans ses mouvements. « Non mais meuf, en vrai… On peut le tenter, non ? » reprit Charlie, réellement sérieuse cette fois, ses grands yeux bleus plongés dans ceux de la blonde, une lueur complice dansant au fond de ses iris. Si elles organisaient bien ça, elles étaient carrément cap de mettre en place ce genre de choses.

"En vérité c'est tout à fait à envisager à se faire des vacances ensemble un de ces jours!" Emilia avait commencé cette discussion de vacances sur le ton de la plaisanterie mais en vérité, elle le pensait tout de même, ça leur ferait du bien aux filles d'avoir des vacances et ça ne pourrait que souder un peu plus leur amitié. Après encore faut-il qu'elles puissent avoir des vacances au même moment, mais Emilia y croyait qu'un jour cela puisse se faire. Du moins elle fera tout pour qu'un jour elle puisse s'évader ensemble de cet hôpital pendant quelques jours, au soleil, pas forcément en Italie, même si ce n'est que de l'autre côté de l'Australie, juste de quoi partir et penser à autre chose. Parler à Charlie en tout cas lui fait énormément de bien durant ces longues heures de gardes. C'est encore mieux quand elles sont sur le même roulement ça leur permettait de passer encore plus de temps ensemble, et comme là, elles pouvaient essayer d'organier d'avoir un poney qui vienne pour les enfants. "On peut grave le tenter!!" Dit-elle Emilia hyper enjouée à cette idée, certes le côté hygiène pouvait gêné puisqu'il faut pour la majorité des enfants un environnement plus que sain. "Si le poney ne peut pas venir à nous dans l'hôpital... Rien n'empêche qu'il soit dehors et qu'on amène les enfants au poney non?" Emilia lâche son plus grand sourire en attrapant son téléphone pour essayer déjà de regarder sur internet où il était possible de louer un poney pour le faire venir jusqu'à l'hôpital. "Ok tous les enfants ne pourront pas en profiter, mais y en a quand même quelques uns qui le pourront et ça serait génial !"

« Ooow yeah ! » s’emballa Charlie en hochant vigoureusement la tête, totalement d’accord avec l’affirmation de son amie. « Du soleil, des cocktails, de l’eau et de la DÉ-TENTE. Pas de patient à aller voir, d’intestin à découper ou de vomi à ramasser. » continua-t-elle d’un air sérieux, échangeant un regard complice avec Emilia. Oui oui, des vacances ensemble loin de l’hôpital, ça c’était une idée. Après cette idée de vacances entre internes, ce fut au tour du poney d’entrer en scène. Et apparemment, rien ne pouvait les arrêter. « Heureusement que tu le dis, franchement j’étais prête à négocier avec la directrice de l’hosto pour faire une haie d’honneur au poney dans le couloir pédiatrie. » poursuivit Charlie sur un ton toujours aussi sérieux, même si intérieurement elle pouffait de rire. Mais quel coup de maître ça aurait été, quand même. Cependant, la proposition d’Emi était bien plus raisonnable. « Maiiiis on va partir sur ton idée, ouais, ça m’semble plus raisonnable ! » rit la brunette avec un immense sourire destiné à sa collègue de cœur. « Roh non, mais il faut qu’on puisse tous les faire sortir, ne fut-ce que quelques minutes ! Ceux qui peuvent pas sortir du lit vont être trop triste sinon… J’pourrais pas le supporter, puis c’est pas juste, et moi l’injustice, j’la renvoie chez sa mère ! » réfléchissait tout haut la chirurgienne. Oui, on va se calmer, Charlie. Alors qu’Emilia cherchait déjà le poney, la brune revoyait mentalement la liste des patients potentiels qui ne pouvaient pas être déplacés actuellement.

Emilia rit en voyant Charlie être autant enthousiaste à l’idée de partir en vacances entre filles « Surtout pas de vomis à ramasser, c’est bien un truc qui me manque pas quand je bosse pas » L’italienne rit de plus belle, que ça lui faisait du bien d’avoir une collègue et amie comme Charlie dans sa vie. Elle appréhendait en arrivant dans cet hôpital en plein milieu d’un internat que les choses soient compliquées pour se familiariser avec ses collègues mais quand on se retrouve face à une personne comme Charlie ce n’est pas compliqué de s’adapter. La preuve en est avec la suite de la conversation quand Charlie lui explique qu’elle aimerait faire venir un poney pour les enfants dans le service, mais avec leur deux cerveaux en action les deux jeunes femmes arrivent à s’accorder sur le fait que si le poney ne peut pas rentrer dans le service, les enfants pouvaient aller à lui devant l’hôpital. Emilia regarde Charlie sourire amusée aux lèvres quand elle lui avoue avoir été prête à supplier la direction pour faire venir un poney dans le service. « On peut toujours le tenter aussi comme ça, si on y va toutes les deux avec nos bouilles toutes mignonnes la direction ne pourra peut-être pas nous résister » dit-elle riant à moitié, pourquoi ne pas le tenter à vrai dire, mais au moins si ils refusent, elles peuvent toujours faire en sorte que le poney soit à l’extérieur de l’hôpital. Sur son téléphone, l’italienne cherche alors des haras dans le coin pour voir lesquels elles pourraient contacté pour voir les possibilités pour faire venir un poney à l’hôpital. « Non mais oui, on arrivera à faire en sorte que tous puisse l’approcher, si on s’y met toutes les deux et qu’on a l’aide de tout le monde dans le service ainsi que les parents y a pas moyens qu’on y arrive pas » En vérité à les voir toutes les deux, c’était peut-être pas une bonne idée que les deux jeunes femmes se rencontrent car dès qu’une à une idée un peu farfelues, l’autre est à fond derrière elle pour la soutenir et la pousser à aller au fond de son idée « Tient regarde y a pas mal d’écurie à Bowen et aux alentours, y a moyen qu’une d’entre elles acceptent notre idée non ? »

« C’est clair ! » renchérit Charlie avant de réfléchir quelques secondes. « Bon, j’ai encore le mien à ramasser quand j’ai trop bu, mais Dieu merci ça n’arrive pas si souvent… » avoua-t-elle en grimaçant, avant d’éclater de rire. Charlie elle avait pas de filtre, quand il s’agissait de parler de trucs crades ou choquants, ou de son propre vomi quand elle dépassait ses limites en teuf. Ben quoi, ça arrivait à tout le monde, non ? Au moins, elle avait la décence de nettoyer ses propres bêtises. « Franchement, j’y crois ! » rit la jolie brune quand son amie et collègue assura qu’elles avaient une chance, avec leurs visages angéliques. Elles optèrent cependant pour l’option la plus réaliste, et Emilia cherchait déjà où dégotter un poney. « On peut déjà tenter le centre équestre de Bowen, tu connais des gens qui font du cheval, par hasard ? » demanda la chirurgienne en réfléchissant elle-même à ses contacts. Parmi tous les gens qu’elle connaissait dans Bowen, il devait bien y avoir une personne qui connaissait bien le centre équestre. Mais là comme ça, tout de suite, personne ne lui venait en tête. Enfin, elles pouvaient toujours contacter directement le centre équestre, ou même aller sur place, avec leurs têtes d’ange, histoire de maximiser leurs chances. « Et puis on peut commencer par présenter l’idée à la chef de service, puis envoyer un mail aux parents. » continua Charlie tout en poursuivant sa réflexion à haute voix. Elle réfléchissait sur que faire avec les patients qui ne pouvaient pas prendre le moindre risque d’infection.

Emilia ne pouvait s'empêcher de rire lorsque Charlie lui évoque la fait qu'elle se retrouvait à devoir nettoyer son vomi à elle lors d'excès en soirée. "Heureusement quand même, mais c'est cool si tu nettoie tes conneries" dit-elle toujours amusée par la situation. Emilia adore sortir, adore faire la fête elle ne dira pas le contraire, mais ce n'était pas le genre à boire jusqu'à outrance donc elle n’est clairement pas celle qui va vomir ces tripes en fin de soirée. Après elle est celle en général qui aide à nettoyer et qui finit par s’occuper de ceux qui ont trop bu. Rapidement la discussion entre les deux jeunes femmes dérivent sur l’envie de faire venir à l’hôpital un poney ou un cheval pour rendre les enfants du service heureux. Des chiens des chats c’est assez facile à envisager mais un cheval c’est tout autre chose. Avec leur deux cerveaux réunis les deux jeunes femmes allaient bien finir par trouver toutes les solutions à leur problème. « J’ai mon frère qui vient de commencer à bosser au haras du coup… je peux essayer de voir avec lui pour avoir le num du proprio et lui demander en vrai ! » dit-elle avec un semblant d’éclair de génie qui lui ait arrivé en tête d’un coup. Elle était pas encore forcément habitué à ce qu’on son frère bosse la bas donc elle n’y pense pas dès le premier instant. Les choses allaient avancer rapidement, par rapport à ce cheval, il fallait simplement trouver comment aller expliquer leur projet à leur chef de service et la direction à la suite. C’était la partie la plus coriace dans le plan que les deux jeunes femmes étaient entrain de monter. « Demain on va voir la chef de service pour commencer, j’espère tellement qu’elle va pas refuser notre plan » L’italienne avait tant envie que les enfants puissent profiter des équidés qu’elle avait peur de se mettre à fond dans ce projet et qu’on leur refuse au final le plan.

« Ben c'est le minimum ! » s'exclama Charlie en riant. « Hâte qu'on se case une prochaine teuf ensemble, d'ailleurs. » reprit-elle en donnant un petit coup de coude complice à son amie. Avec leurs horaires, c'était pas toujours évident de s'aménager des moments communs pour se voir en-dehors de l'hôpital, mais elles y parvenaient. D'autant qu'elles étaient du genre à s'updater régulièrement par messages sur leurs petit soucis ou highlights du quotidien quand elles ne se voyaient pas. « Oooooh, mais ça c'est une idée ! C'est parfait, merci ! » s'exclama la jeunette en déposant un bisou sur la joue de la blonde. Oui, leur idée incroyable et totalement absurde semblait de plus en plus réalisable. Si bien qu'il fut décidé que les deux internes se rendent le lendemain chez leur chef de service pour faire part de leur plan. « It's a date ! » renchérit la brune avec un sourire rayonnant. Elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que son pager se mit à biper, indiquant qu'on avait besoin d'elle chez un patient en repos après une opération. Charlie bondit sur ses pieds, son sourire pas le moins du monde entamé. Elle était contente de ce petit break avec sa collègue de cœur, son roc dans cet hôpital. « J'dois y aller, mais on se retrouve après le service pour boire un verre et rassembler nos arguments pour présenter l'idée demain ? » fit-elle joyeusement.

End.