Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
C'est un jour comme les autres. Une journée tranquille, pas de boulot en vue pour l'instant, même si le trentenaire continue d'éplucher les petites annonces. Il y en a une qui, d'ailleurs, a attiré son attention récemment. Un emploi de barman dans une boîte de nuit. Il va falloir qu'il regarde ça de plus près, car enchaîner les petits boulots, ça va cinq minutes. Il ne peut continuer indéfiniment ainsi, ayant besoin d'une source de revenue plus régulière. Marlon adore traîner dans les bars à la tombée de la nuit. Ses vieux démons le rattrapent de temps en temps, même s'il ne veut pas être comme son père, un ivrogne finit, il commence dangereusement à lui ressembler. Les cuites qu'il prend ne sont pas quotidienne, mais dès qu'il en a l'occasion, l'alcool coule à flot. Le soleil se couche, il fait encore bon, une légère brise vient rafraîchir son visage, faisant virevolter quelques mèches bleutées. Bière en main, le grammage n'est pas très puissant dans le sang, il lui faut bien plus que cette boisson pour être ivre. Toutefois, avec la chaleur, l'alcool, même à petite dose, peut être traître. Marchant d'un pas tranquille, nonchalant, Marlon, arpente les rues de Bowen sans but précis. Il serait peut-être temps de rentrer chez soit et ne rien glander jusqu'au lendemain. C'est un programme alléchant en soit, il serait dommage de passer à côté. Ce soir, il n'y aura pas de dérapage, pas d'abus d'alcool. Mais en chemin, il croise la route d'une personne démunie. Un homme à l'allure rachitique, ses vêtements ne datent pas d'hier et auraient bien besoin d'être nettoyés. Lui aussi d'ailleurs... Il aurait clairement besoin de prendre une douche. Depuis combien de temps crèche t-il dehors ? Ledit homme se lève de son carton, posé à plat sur le sol pour faire office de couchette, puis se rapproche dangereusement du bleuté. Très audacieux, un peu trop même, Marlon n'apprécie pas, se recule pour esquiver un éventuel contact. « Eh mon grand, t'aurais pas une p'tite pièce pour un pauvre gars comme moi ? » Grimace de dégoût sur la trogne, son odeur est... Eurk, très forte, ça pique le nez. « Non. » Inutile d'avoir un long discours avec ce genre de personne. Jeune Américain souhaite poursuivre son chemin, mais le sans abris semble ne pas vouloir abandonner en si bon chemin. « Tu dois bien avoir un peu d'argent sur toi, t'as une bière dans la main... » Envahissant, trop envahissant. La tension monte d'un cran et davantage lorsque la pauvre homme ose poser sa main sur l'épaule de Marlon. Mouvement brusque de l'épaule pour se dégager de ce contact non voulu, bleuté fait volte-face, agacé. « J'ai dit non, t'es sourd ? Y a quoi que tu comprends pas ? J'ai pas de pièce, pas de liquide. » L'autre ne se démonte pas et continue, sachant que parfois, il suffit d'insister un peu pour avoir ce que l'on veut. « Un ticket restau alors ? Un truc pour que je puisse manger ce soir. » Il pose sa main sur le dessus de son bras. Limite atteinte. Le contact de trop. Mouvement habile du bras, la bouteille de bière cogne contre la tempe du sdf. Le peu de force qu'il doit avoir, ne suffit pas à le maintenir debout. Les rues ne sont pas désertes, loin de là, c'est la fin de journée, mais les passants sont bel et bien présents. Il y a des témoins, mais Marlon s'en fout. Victime au sol, le trentenaire en profite pour rouer l'individu de coups. Durant ce temps, la police est prévenue du grabuge. Ces gestes ne doivent pas rester impunis. « Tu l'a veux la bière, huh ? » Demande t-il sur un ton sarcastique et colérique en jetant ladite bouteille sur le sol. Celle-ci vole en éclat non loin du pauvre homme. Sachant qu'il aurait certainement des ennuis, Marlon se décide à laisser le gars sur le sol, quelque peu amoché. Mains dans les poches, son pas s'accélère afin de rentrer au plus vite chez lui, mais le signalement a déjà été donné. Quelques minutes suffiront certainement aux flics avant d'arriver dans les environs. Vite...
