you better work bitch + hayden

Le réveil sonne. Il est 7h00. Réflexe matinal : je le jette d’un coup sec par terre. Je ne suis jamais de bonne humeur le matin d’aussi bonne heure, comme vous pouvez le constater mais j’essaye de régler ce problème. Après un peu de temps à flemmarder dans le lit, je prends enfin la direction de la douche et je m’enfile un rapide petit déjeuner. Bientôt, je suis dans les transports en commun et c’est à l’heure que j’arrive à mon nouveau travail. Ally est déjà aux commandes des travaux pour la galerie, à ce que je peux constater. Cela ne change pas des autres jours en fait. Et elle a l’air plus motivée et réveillée que jamais puisque dès mon arrivée, j’ai le droit à un large sourire et nous nous dirigeons vers le café où elle me sort une liste de tout ce qu’il est possible de consommer dans l’endroit. « Soit tu es très en forme ce matin, soit tu as quelque chose à me demander, toi ! » J’observe le café. Les lieux ont déjà bien changé depuis la première fois où j’ai mis les pieds dans cette galerie. « Va pour un chocolat chaud. » Ce n’est pas que la caféine et moi ne faisons pas bon ménage mais trop de cafés tue le café et avec tout ce que j’ai avalé à la maison, ça risque de me rendre hyperactif à ce rythme. « Alors chef, par quoi on commence aujourd’hui ? »

Je lui souris. J’aime son côté actif, voir même hyperactif. Cela me motive encore davantage et lorsqu’elle m’indique que je ferais tout ce qu’elle me demandera, je ne peux m’empêcher d’enchainer avec une blague vaseuse. « Je ferais tout pour vous belle demoiselle. Je suis à vos ordres. » En même temps, c’est mon boulot donc je suis payé pour. Cela pourrait être étrange pour certains hommes de travailler pour une femme plus jeune que soi et très sexy mais moi, ça ne me pose absolument aucun souci, bien au contraire. Je la suis jusqu’au café où elle me fait un chocolat chaud bouillant, mais délicieux. Lorsqu’elle me le tend, je souffle doucement dessus pour le faire refroidir. « Merci. » C’est la moindre des politesses.

Puis, on se dirige vers une pièce, une assez spéciale à ce que je comprends puisque personne ne doit y mettre les pieds. « Si tu n’avais pas cité le nom de ce monsieur, j’aurais pu croire que tu parlais de moi. C’est un petit veinard d’avoir droit à autant de compliments. Je vais être jaloux bientôt… » Je lui dis de mon air le plus charmeur, afin de voir sa réaction. Ça n’a rien de méchant bien entendu et j’espère sincèrement qu’elle ne le prendra pas mal. Cet homme, il a quand même un nom très spécial dont je pourrais facilement me moquer mais j’évite car ça risquerait de me faire passer pour un gamin. Et même si j’en suis un, j’évite de trop le montrer, surtout devant Ally. Elle risquerait de regretter de m’avoir embauché. « En tout cas, tu peux compter sur moi. Personne ne franchira cette porte sans mon autorisation. » Il faut que je lui montre que je prends ce travail très au sérieux tout de même.

On retourne au café et là, j’ai presque du mal à suivre tout le plan de la rouquine. Je me dis tout simplement que je me laisserais guider au fil de la journée. Ce que je retiens tout de même, c’est que je vais profiter d’une charmante compagnie. Je parais attentif au moindre de ses mots même si au fond, j’ai décroché depuis longtemps. Il faut dire que niveau concentration, je suis loin d’être doué… « Tu pourras me lire ton discours si tu veux. Je te donnerais mon avis. » Je lui propose gentiment. « Et bien sûr que je serais d’attaque. Toujours à fond le Deden ! » J’enfile mon chocolat presque cul sec avant de reprendre : « Ça va nous faire passer beaucoup de temps tous les deux, tout ça. Pas trop effrayée ? » Je la taquine.

Oui, c’est vrai que cela fait partie intégrante de mes fonctions mais bon, si on ne peut plus rigoler… Et puis, tant que je n’aurais pas touché mon premier salaire et que la galerie ne sera pas ouverte, je n’aurais pas vraiment l’impression de travailler, bien que me lever tous les matins devrait suffire à me faire comprendre le sens de ce mot charognard. Je lui fais un de mes fameux sourire idiot, alors qu’on enchaine sur ce qu’elle me confie être son copain. J’ai envie de rire tout seul en repensant à cette rumeur qui m’a vallu une réprimande dès mon entretien d’embauche mais honnêtement, j’ai beau tenter de me retenir, une remarque m’échappe tout de même : « Ah, je n’aurais pas imaginé que tu étais du genre à avoir un copain. » Par là, j’entends bien entendu quelqu’un de fixe, ou stable si vous préférez. Ne disait-on pas qu’elle avait l’habitude de piquer les mecs des autres, ce qui sous-entendait à mon humble avis qu’elle ne restait pas avec un homme bien longtemps. Néanmoins, loin de moi le jugement ou la moquerie car en matière de relations amoureuses, je doute qu’il y ait pire que moi, ou tout du moins que je sois un exemple en la matière.

Bon, on revient un peu aux choses sérieuses : le but de ma présence en ces lieux, ou plutôt un des buts. Et je comprends rapidement que la journée risque de passer à la vitesse de la lumière. « Il leur a donné des invitations ton cochon ? » Vous imaginez bien que je n’ai pas fait exprès de me tromper dans le prénom de ce dernier et c’est seulement en voyant la tête de mon interlocutrice que je compris mon erreur, et par la même occasion le sens qu’avait ma phrase dans un contexte détourné où on pense à autre chose qu’au prénom du prétendant… J’ai juste envie d’aller me cacher en vitesse dans un trou de souris parce que je sens d’avance que je vais me faire incendier… A moins qu’elle ait plus d’humour que ce qu’elle m’a laissé paraitre jusqu’alors…

Je lui propose tout de même qu’elle me lise son discours alors qu’on retourne au café, mais à priori, elle n’en a pas vraiment envie. Et bientôt, elle aborde son fouet et j’ai un sourire malin aux lèvres, comme si j’adorais ça… ce qui n’est pas totalement faux. « Je ne sais pas lequel des deux seraient le plus effrayé si tu avais un fouet dans les mains. » Je réponds, joueur, tout en imaginant la scène dans ma tête. Plutôt plaisant, je dois dire, surtout lorsque je la vois revenir dans son petit débardeur sexy. Puis, je tente de prendre un air plus sérieux alors qu’il est temps de se mettre au travail (pour de vrai). Je hoche la tête, tout en m’exécutant. Et au bout d’une trentaine de secondes seulement, je me diriges une nouvelle fois vers le plan, tentant de le comprendre mais plus facile à dire qu’à faire. Je suis loin d’être un bon bricoleur… « Si tu sors le fouet maintenant, peut-être que j’avancerais plus vite. » Je lui dis alors pour l’embéter.

Je hoche la tête en apprenant la durée de leur relation, sur un air peu convaincu. On dirait bien qu’elle essaye de se convaincre elle-même. Pourquoi a-t-elle autant besoin de se justifier ? Ne dit-on pas qu’il n’y a que les personnes qui ont quelque chose à cacher qui cherchent sans cesse des excuses ? Sauf que je suis bientôt pris à mon propre jeu alors que la demoiselle revient sur une « amie » commune qui n’est autre que Lily. « Oh bah tu sais, c’était juste un baiser. Je ne l’ai pas revu depuis. » C’est la vérité dans un sens, et moi je ne cache pas grand-chose, si ce n’est le fait que cette jeune femme me plait énormément, un peu trop à mon gout même peut-être. « C’est le genre de choses que l’on fait lorsqu’on est bourré, embrasser tout le monde. » Même si ce soir-là, uniquement la brune avait fait les frais de mes lèvres sulfureuses. N’empêche qu’il faudrait bien que je me décide à lui rendre une petite visite. « M’enfin, si tu es en couple comme tu le dis si bien, j’imagine que tu ne fais plus ça… Mais c’est d’ailleurs bizarre tout de même que tu sois venue seule à cette fameuse soirée… Tu as honte de lui ? Ou lui de toi peut-être ? » Je la regarde droit dans les yeux avec un sourire plus qu’amusé. Encore une fois rien de méchant, de la taquinerie pure et simple puisqu’elle n’a pas l’air de détester cela.

Bientôt, ma patronne sort un formulaire qu’elle me demande de remplir. J’écarquille les sourcils, à la fois curieux et interrogateur sur ce sujet. J’attrappe le bout de papier, me penchant quelques instants plus tard dessus. « Ok, je vais regarder ça tout à l’heure. » Je n’ai pas grand-chose à indiquer car pas d’antécédents judiciaires particuliers. J’ai beau avoir fait, et faire encore d’ailleurs, un tas de conneries monumentales, je n’ai jamais fini au tribunal ou quoi que ce soit dans le genre.

Puis, je lui pose la fameuse question sur son ami, me trompant dans le prénom de ce dernier, et le regard que la demoiselle me jette est presque effrayant. « Mais c’est que tu ferais presque peur quand tu t’y mets. » Je lui rétorque alors après avoir reculé de quelques pas et atterri contre le mur. Son nom, son prénom… Tout est difficile à retenir chez cet homme mais je crois qu’il ne vaut mieux pas contrarier plus madame concernant son « mec ». D’ailleurs, elle retourne à ses occupations et j’en profite pour jeter un nouveau coup d’œil au formulaire qu’elle m’a remis quelques instants plus tôt. Je le remplis rapidement, cochant les bonnes cases et signant en bas de la page. Puis, je le dépose sur le bar avant de poursuivre le reste des tâches et en particulier, monter les étagères.

« Le striptease devrait pouvoir m’aider à me concentrer sur mes tâches à venir si tu y tiens… » A croire que j’aime le corps des femmes plus que l’argent qu’elle me propose. Mais n’empêche que je reste sur l’idée initiale du fouet. Je lui adresse mon regard charmeur avant de me remettre à l’ouvrage. Je comprends enfin comment monter le tout et c’est en silence que je continues. Une demi-heure plus tard environ, le meuble est enfin monté.

« Ca c’est toi qui le dit… » Je réponds taquin. Et pour être plus exact, je ne sais rien des tendances de Lily en terme de relations amoureuses. Après tout, nous n’avions passé qu’une soirée ensemble et même si celle-ci s’était révélée fabuleuse, je ne pouvais pas prétendre connaitre la jeune femme correctement, sur tous les points. Néanmoins, les paroles d’Ally me firent m’interroger et je boulais d’envie de lui demander où elle voulait en venir, même si je ne me permettrais jamais une telle réponse qui prouverait que je m’intéresse vraiment à la brune. Et pour le coup, j’apprendrais bien plus tard qu’il ne s’agissait en effet que d’un baiser puisque la miss est désormais en couple avec Zach, son colocataire, à mon plus grand regret. Je hausse bientôt les épaules alors qu’elle me demande de confirmer mes dires, tout ceci avec un léger sourire en coin. « Nan c’est pas ce que je dis mais lorsque tu es en couple, t’as envie de passer un maximum de temps avec l’être cher généralement… » Je n’avais rien trouvé d’autre à lui répondre. De toute manière, je n’ai pas de copine alors je risque de continuer à fréquenter les soirées seul pendant encore un petit bout de temps.

J’acquiesce, malicieux. Puis, on se remet au boulot – enfin surtout moi car Ally n’a jamais arrêté pour sa part. Alors que j’ai terminé, même pas une minute de pause qu’elle m’indique la prochaine salle. J’aime les femmes qui ont du caractère, il faut le dire mais je n’en oublies pas moins notre accord et je me mets à enlever mon tee-shirt, laissant alors apparaitre très largement mes abdominaux gonflés à bloc grâce à la musculation. « Je crois que tu as terminé avant moi… » Et je la regarde intensément, guettant sa réaction.