You're my superman (Nataby)

Il y a trop de monde à cette fête. A croire qu’on a lâché tous les étudiants en chaleur dans ce foutu bar. Heureusement pour moi, je devais retrouver Freja et rien que son mordant tiendrait à l’écart tous les relous de la soirée. Je suis assise au bar avec un cocktail dans la main tandis que je regardai les gens présents à cette foutue soirée. Quelle idée de venir ici juste après la fin des exams. Tout le monde était en chaleur et n’avait qu’une envie : coucher. Ce qui n’est pas mon cas. Ce qui ne serait jamais mon cas. Certes soit disant on me sort des « tu es jeune » mais je préfère encore mettre une ceinture de chasteté que de laisser un de ses mecs tout en muscles passer entre mes cuisses. Je prends une gorgée de mon cocktail tandis que mon téléphone vibre dans mon sac. « Changement de plan, je ne peux pas venir mais je t’envoie Nate. » Nate ? Nate qui ? Je lui envoie un sms pour me demander plus de précisions tandis que je fronce le nez. Nate alias son ex-sexfriend. Bien sûr que j’avais entendu parler de lui. Si le jeune homme n’avait pas été en couple j’aurai pu prendre ça pour un arrangement débile venant de l’une de mes meilleures amies. Je range mon téléphone alors pour chercher ce « Nate » du regard.

Dix minutes plus tard, un blond avec un visage assez angélique se place à mes côtés pour me regarder. Avec un peu trop d’intensité. « C’est toi Nate ? » Le mec me sourit. Oui mais non. « Non mais pour toi, je veux bien être qui tu veux. » C’est quoi cette phrase toute faite à deux balles. Je m’apprête à l’éconduire mais le mec se fait plus insistant. « Je peux te payer un verre. » Je lui montre mon godet pour lui signaler que j’en ai déjà un. Pas de bol Roméo. Mon regard assassin devrait suffire mais comme majorité de la gente masculine, un non veut dire un oui. C’est vrai que les hommes dotés d’in pénis ont la fâcheuse tendance à avoir la cervelle inversée. Quoi ce dernier n’a pas l’air d’en avoir. Fous-moi la paix. Il pose sa main sur la mienne. « Bébé ne fais pas la difficile. » Mais what the ? J’en ai les cheveux qui se hérissent sur le sommet du crâne. Je me recule pour me heurter à une autre armoire à glace. Je me sens sur le coup comme une petite souris, prise entre deux gros chats. Pitié, que quelqu’un me vienne en aide. Même Superman fera l’affaire.

Je suis paniquée car à chaque fois que je viens dans ce genre de soirées, je me fais draguer par des gens très lourds. La preuve avec les mecs qui me regardent comme si j’étais un hors d’œuvre. Je me sens pâlir et j’essaie de me dégager lorsque d’un coup, le prince charmant surgit. Bon, il n’a pas de cheval blanc mais on lui pardonne. Le mec fait une clé de bras au gars qui m’importune et je sens ce dernier qui est sur le point de se retourner pour lui mettre une mandale. J’en ai le souffle coupé. Mes yeux s’attardent sur le visage de mon sauveur. Je l’ai déjà vu quelque part. Je crois qu’il s’agit du Nate en question. Mon nouvel héro relâche le mec qui s’en va comme un chien blessé non sans me jeter un regard noir. Je souris alors à Nate. « Oui, c’est ça. » Pourquoi est-ce que je ne bégaie pas ? Il est beau mais je sais qu’il est en couple grâce à Freja donc je ne suis pas pleine technique de drague. « Merci pour ce que tu viens de faire. Tu veux boire quelque chose ? Je te l’offre c’est la moindre des choses que je puisse faire. » Je lui souris avant de jouer avec mes cheveux. Freja avait raison lorsqu’elle me parlait de Nate. Il est chevaleresque, très gentil et une bonne gueule. Je sens que je vais bien l’aimer celui-là. « Ça ne serait pas de refus. J’en ai marre d’être vu comme de la chair fraiche par ces mecs. Je te jure, je me sens comme un poulet dans une rôtisserie. »

Je déteste ce genre de mecs plein de testostérone qui fixent les nanas comme si elles n’étaient que des steaks. J’étais sur le point de me souvenir des cours donnés par mon clan lorsque quelqu’un surgit pour venir me sauver. Le prince charmant existe. Mais souvent, il est soit casé, soit gay, soit moche ou alors curé. Je fixe le garçon qui a fait irruption. Bon, il n’est pas moche. Deuxièmement je sais par ses parties de jambes en l’air avec ma meilleure amie qu’il aime les nanas, troisièmement il n’a donc pas fait vœu de chasteté. Donc ça doit être l’option numéro 4 : il est casé. Je me détends tandis que les mecs continuent de nous fixer méchamment. « Tu sais, je suis écossaise, dis-je à mon interlocuteur, donc je sais me défendre mais je te remercie. » Je le laisse passer sa commande tandis que la fête devient de plus en plus pénible. Les australiens sont quasiment aussi bruyants que les écossais. Quoique chez les McPhelps nous sommes aussi bruyants qu’un stade tout entier lorsqu’on fait la fête. Je souris à Nate et je comprends ce qui a plu à Freja chez lui. Les muscles. Nous aimons les muscles. Je ne suis pas non plus indifférente à la carrure du garçon mais non, on ne touche pas aux restes des copines et puis j’ai déjà assez de soucis comme ça. « Je veux bien. Tu veux m’emmener où ? » Pitié pas chez toi, ça serait tellement cliché. Je ne connais pas bien Bowen. Je viens juste dans ce bar pour retrouver Freja. Mais j’étais ouverte à toute proposition. Je porte mon verre à mes lèvres tandis que Nate me parle de Freja. Ma sublime blonde. Ma meilleure amie. Enfin c’est tout comme. « Oh depuis quelques années oui. Je devais avoir dix-sept, dix-huit ans. C’est un peu comme ma meilleure amie et toi ? »

On s’assoit dans un coin isolé et je retire ma veste sous la chaleur pour reporter mon attention sur Nate. Il est vraiment sympa comme mec. Je pense que je pourrais bien m’entendre avec lui. En même temps, je m’entends avec tout le monde. Quasiment. « Un cosmo mais je te préviens, je ne tiens pas l’alcool. Ça ne va pas de pair avec ma condition d’écossaise. » Je grimace en disant ça car je dois sans aucun doute tenir du côté anglais de ma mère. Les européens sont pourtant réputés pour tenir l’alcool mais visiblement, je dois être l’exception qui confirme la règle. « Pas vraiment. Entre le tournage, les promos, je n’ai pas trop le temps de sortir et toi ? » Je lui offre un large sourire comme une gamine de cinq ans. Je sais que je peux paraitre débile quand je m’y mets. Mais je me sens en sécurité avec lui. Bien que j’ignore pourquoi.
 

Il était intimidant, il n’y avait pas de doute là-dessus. Nate devait faire trente centimètres de plus que moi mais je savais où viser. Les deux mecs partis, nous pûmes commencer à faire connaissance. Je détaillai un peu plus le jeune homme qui m’avait sauvée d’une bien piètre situation et dans un sens, il avait raison. J’étais une demoiselle en détresse. Un peu comme Mégara dans Hercule sauf que j’ai des amis et que mon prince charmant n’est toujours pas là. « Je suis timide certes mais quand on me cherche, on me trouve. » Je lui souris avant de boire une nouvelle gorgée de mon verre. Cependant Nate me fit un sourire qui me fit rougir. Je m’empourprai toujours pour un rien. J’étais une véritable calamité. J’en avais marre de moi. Je voulais juste être une nana normale qui pouvait rester naturelle en toute circonstance. « Ça marche ! Je te suis. » Je descends de ma chaise et il est encore plus imposant vu de debout. Oui bien, trente centimètres. Je les ai toujours aimés grand. Mais alors lui, c’était un géant et je me sentais plus petite que jamais. « Elle n’a pas changé. Elle était gentille, douce et tu vas rire mais elle était perdue dans Londres. J’ai vécu un temps à Londres avant de déménager à New-York puis c’est là qu’on m’a repéré. »

Dans le nouveau bar, nous sommes sur une banquette et l’ambiance est déjà mieux. Je souris donc franchement à mon nouvel ami. Car j’étais certaine qu’on allait devenir de très bons amis. « Une vraie boisson de nana. Si mon père me voyait, il ferait un arrêt cardiaque mais depuis que j’ai vu Sex and The City, je suis accro. » Je prends appui sur ma main tandis que je lui révèle ne pas du tout tenir l’alcool. En général, je bois deux-trois verres maximum en soirée. Je ne vais pas au-delà car je sais que sinon, je risque de faire des bêtises. Comme me marier à Las Vegas. « Et ma peau aussi. A force de boire beaucoup d’eau, j’ai une belle peau. Quoiqu’elle n’apprécie pas tellement le soleil australien. Elle préfère la pluie. Je dois être la seule nana en ville à me balader avec une ombrelle. » Je prends une gorgée de ma boisson et c’est vrai qu’elle est meilleure que celle que j’avais dans le bar d’avant. « On est d’accord là-dessus. » Enfin, quelqu’un qui ne me connait pas. Alléluia. Je pense que je pourrais faire une prière. J’éclate de rire. « Actrice. Pour une série télé qui se déroule durant la conquête de l’Ecosse par les Anglais. Nos personnages sont exilés en Australie. Raison pour laquelle je suis ici et toi tu fais quoi dans la vie ? »

 

Je regarde Nate et je dois dire que je suis contente de l’avoir rencontré. Les amis de Freja sont toujours très gentils. Sauf ce Woody que je ne portais pas réellement dans mon cœur mais c’était sans doute dû au fait qu’il avait brisé le cœur de mon amie. J’écarquille les yeux tandis que Nate mentionne Olivia. Le monde est beaucoup, beaucoup trop petit quand j’y pense. « Tu connais Olivia ? C’est une amie à moi aussi. Le monde est trop petit. » J’éclate de rire tandis que j’en viens à parler de mon père. « Je viens d’Ecosse et on fabrique du scotch chez nous. Donc, disons qu’il n’apprécie pas les cocktails ou autres. » Je le fixe en lui souriant. Après, c’est vrai qu’un homme comme lui peut être gêné d’être en ma compagnie car je suis un peu étrange comme fille. Je n’hésite pas à lui en parler et sa remarque me fait doucement sourire. « J’en doute. Les gens me regardent toujours comme si je venais d’une autre époque. » Je découvre un peu mon avant-bras pour lui montrer le blanc laiteux de ma peau. « Une peau blanche comme Mortitia Addams et des cheveux aussi roux que Sally dans L’Etrange Noël de M. Jack. » Je remets l’étoffe dessus pour prendre une gorgée de mon verre. J’étais venue ici pour divorcer mais pas que. « Je suis venue pour retrouver Freja et j’ai rencontré des gens sympa. » Surtout depuis la mort de ma sœur. On va dire que ça n’a pas trop été la joie dans ma vie. Et aussi le fait que Lorenzo m’ait repoussé. Donc j’étais contente de pouvoir discuter avec des personnes ayant peu de préjugés. « C’est pas grave. Je préfère l’anonymat de toute façon. » Je lui fais un petit clin d’œil tandis que le bar se remplissait petit à petit. « Depuis quatre ans. Mais je tourne pour Netflix que depuis deux ans. » Raison pour laquelle je ne cessai de vanter les mérites de cette plateforme. « C’est bien aussi d’être mécanicien. J’ai une passion pour les voitures. » Je pensais à ma Audi R8 qui était stationné devant l’hotel où je vivais. Alors que je n’avais pas encore de logement. « Ouais, je veux bien. Mais je suis végétarienne. Donc s’ils ont des tomates à croquer ou des carottes je prends. »