un scandale pour des spaghettis |ft Manny

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un scandale pour des spaghettis

Il suffit d’un malheureux petit incident pour que les choses soient foutues pour la journée. Un réveil qui oublie de sonner, une tasse brisée en voulant la mettre dans l’évier, des voisins qui font l’amour à un volume sonore peu agréable, un chien qui aboie dehors, et le pompon sur la Garonne : des enfants qui refusent d’obéir. Habituellement, ils sont plutôt sages, elle arrive à la gérer mais aujourd’hui, pas moyen. C’est l’anniversaire du petit Tim, qui a finalement décidé de faire la loi au sein du groupe, rendant complètement folle Gretchen, leur professeur du jour. Elle détestait ce groupe d’enfants intenables, et aurait tout donné pour retrouver les plus jeunes, qui eux, sont trop émerveillés et terrorisés par son apparence pour oser quoi que ce soit. Alors, dans un dernier élan de colère, la punition tombe, et chacun se retrouve à bouder face au mur. Juste de quoi les calmer le temps que les parents arrivent, puis elle file à la douche, retournant dans ses mini-jupes de pute comme disent certains, affublée d’une veste en cuir sur son débardeur et de Doc Martens malgré la chaleur de l’été. Sac en main, c’est dans un petit supermarché du coin qu’elle décide de s’arrêter pour prendre de quoi cuisiner pour ce soir. Un paquet de pâtes, des bonbons qui n’ont rien de vegan, et deux gros morceaux de steak rouge, petit plaisir du mois. Mais le destin est contre la blonde, aujourd’hui, et tandis qu’elle se dirige vers la caisse, elle s’arrête brutalement, heurtée par un jeune qui semble encore plus perdu que quelqu’un qui sort de prison. Le paquet de pâtes tombe, les spaghettis se brisent, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Putain, c’est pas vrai ! » peste-t-elle, sourcils froncés alors qu’elle se baisse pour attraper le paquet, dont les pâtes s’étalent finalement sur le sol, le plastique ayant décidé de rompre. Nouveau grognement, regard d’acier qu’elle plante dans celui du brun, alors qu’elle meurt d’envie de lui en mettre une. « Tu te rends pas compte du prix d’un paquet de pâtes ? Une semaine de bouffe, que je vais devoir rembourser par ta faute ! » En soi, c’est pas de sa faute à lui, mais la journée a été si mauvaise qu’elle peut pas s’empêcher de gueuler. Gretchen dans toute sa splendeur.

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@Manny Garcia aha

Tu es une personne tête en l’air mais qui fait toujours un nombre de trucs hallucinant. Tu bosses pour tes cours, pour ton boulot, tu joues dans un groupe de musique, tu dessines, t’occupes de ta tortue, vois ta famille, sors avec des amis, bref de quoi bien occuper ta vie. Moitié du temps tu oublies les choses qui sont un peu moins plaisantes, comme faire les courses par exemple. Tu n’aimes pas ça, il y a toujours du monde, tu rentres toujours chez toi en te disant que tu as oublié quelque chose même si tu fais une lite et quand tu passes à la tête tu ne peux t’empêcher de rougir dès qu’une caissière, ou un caissier d’ailleurs, te sourit parce que c’est son boulot. Décidément les interactions sociales c’est pas trop ton fort. Mais il faut bien le faire alors après les cours et avant d’entamer ton service au bar, tu vas faire des courses. Ta liste dans la main, tu réfléchis à ce que tu aurais bien pu oublier de noter. Tu es tellement concentré sur ce qu’il y a d’écrit, qu’avant même de passer les petites portes automatiques du magasin, tu rentres dans quelqu’un. Tu es incapable de faire deux choses en même temps, ou au moins de les faire bien. Impossible pour toi de te concentrer et sur ta liste et sur ta route. Avec le choc, le paquet de pâtes de la jeune femme tombe pour s’étaler sur le sol du magasin. Des bouts de pâtes jonchent le sol et les gens qui passent contournent la zone pour les éviter ainsi que la tempête qui se prépare. Car la demoiselle n’est pas vraiment d’humeur à perdre ses pâtes, à les ramasser et devoir en acheter d’autres. D’habitude tu aurais baissé la tête et dit un désolé inaudible avant de tout ramasser mais ta journée, qui n’est pas encore finie, t’as fatigué et tu sens comme un ras-le-bol des gens qui se plaignent alors que les choses ne sont pas si graves. « Ça va c’est pas la fin du monde ! C’est qu’un paquet de pâtes ! J’vais le ramasser. » Ta voix n’est pas très assurée, il n’est pas difficile de deviner que tu n’es pas très à l’aise et que s’énerver n’est pas dans ta nature. Tu te baisses tout de même pour rassembler les pâtes en un tas plus simple à ramasser.

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La raison est perdue, et c’est la colère et tout ce qu’elle endure depuis des années qui ressort soudainement, donnant à son regard habituellement bleu une lueur grise qui ne lui ressemble pas. Cette lueur, elle est censée avoir appris à la refouler avec la boxe, elle est censée la contrôler mieux que quiconque. Mais avec l’alcool, les drogues, les sorties nocturnes, la tension et la solitude, y’a plus rien qui va. Le poing se sert sur le sac à main, le regard n’a plus qu’un seul objectif, la voix se fait sifflante. Suite à cet échange soudain et virulent, qui ne fait que s’envenimer par sa faute, Greta sent les regards se porter sur eux, puis fuir de peur qu’elle ne s’en prenne à tout le monde. Au loin, elle ne remarque pas les vendeurs qui, affolés, lui jettent des coups d’œil, prêts à intervenir si la jeune femme continue à perturber la vie de quartier. Elle aurait pu redescendre d’un ton, passer outre, mais le comportement du jeune homme la convainc du contraire. Il est jeune, ça se voit, pas sûr de lui pour des raisons qu’elle ne connaîtra jamais. Elle aurait pu lui foutre la paix, mais elle y voit là un moyen de laisser exploser sa haine pour de bonnes raisons. Si elle avait pris du recul sur la situation, elle aurait eu honte d’agir de la sorte, ruinant aisément son image et sa réputation. Heureusement, avec le temps, on avait fini par oublier son visage et sa petite notoriété. D’ailleurs, elle aurait pu être flattée de le voir ainsi à ses pieds, mais ses mouvements lents, son air contrit l’agacent, et c’est une nouvelle salve qui s’échappe des lèvres de la blonde sans qu’elle ne puisse plus rien contrôler. « Ça oui, tu vas le ramasser. » Elle grogne, son nez se retrousse, accompagnant la fâcheuse grimace de ses lèvres. « Non mais sérieusement, faudrait que tu regardes où tu marches un peu. Tu sais pas faire deux choses à la fois ? Putain, c’est bien une manie de mec ça. » Elle jette un regard noir à une femme qui passe et qui s’éclipse aussitôt comme si elle n’avait rien vu, trop effrayée par la chienne enragée qui lui faisait face. « Oh, t’es pas fichu de regarder les gens en face quand on te parle ? Tu pourrais au moins t’excuser. » Elle plisse les yeux, croise les bras sur sa poitrine, nerveuse, agacée. Elle ne se rend pas compte que son comportement actuel lui vaudrait des ennuis, et poursuit dans sa lancée, bornée, persuadée qu’il est le seul en tort et qu’il lui a pourri le reste de la journée.

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Sujet: Re: un scandale pour des spaghettis |ft Manny Dim 15 Mar 2020 - 12:47

En général tu es le genre de gars qui se laisse un peu marcher sur les pieds. Tu suis l’avis des gens pour pas te les mettre à dos, tu es du genre docile et gentil. Globalement tu n’aimes pas faire de vagues et rester le type invisible que tout le monde oublie. Tu es timide, pas le genre à faire des éclats de voix ou à faire l’intéressant. Tu joues bien dans un groupe de musique, même si son activité a baissé ces derniers mois, donc il t’arrive d’être sur le devant de la scène. Mais c’est différent, lorsque tu joues, ta timidité s’en va, tu ne penses plus qu’aux notes et la musique t’enivres. Mais là, avec ta journée, tu es moins docile que d’habitude, tu laisses une partie de l’agacement et de l’énervement que tu as pu ressentir dans la journée, sortir. Tu n’en es pas au même niveau que la jeune femme dont le paquet de pâtes s’est explosé au sol, mais tu te défends. Tu t’imagines qu’elle doit plus être le genre grande gueule que toi. Petit nouveau dans le domaine, ta voix est mal-assurée et ta répartie à améliorer. Elle t’accuse de ne pas réussir à faire deux choses en même temps parce que tu es un mec puis elle en remet une couche en te disant que tu pourrais au moins t’excuser. « J’suis désolé c’est bon. On va pas en faire toute une histoire non plus ! » Même si ton désolé ne sonne pas vrai, au fond de toi il est honnête. Oui tu es désolé de lui avoir rentré dedans et d’avoir fait tomber ses pâtes. Tu l’es en partie parce que ça t’oblige à t’afficher devant tout le monde et que tu n’aimes pas ça. Tu pourrais chanter pour te mettre dans le même mood que lorsque tu joues mais tu n’es pas sûr que ce soit vraiment une bonne idée et que ça fonctionne vraiment. « Et c’est pas une manie de mec de pas réussir à faire deux choses en même temps. T’as envie que j’dise que c’est une manie de femmes de gueuler pour un rien ? Bah non ! » Enfin tu imagines, tu ne la vois pas vraiment du genre à adorer le patriarcat. Ce n’est pas parce que t’es un mec que tu arrives pas à te concentrer, c’est juste parce que tu es toi.

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Quand deux tornades se rencontrent, ce n'est pas une simple tempête qui naît. Il n'y a pas de mot pour décrire ce fléau, car jamais cela n'était encore véritablement arrivé. Parce que de toute façon, ce genre d'événement se finit bien trop souvent dans un bain de sang, et on en oublie vite comment il a été possible d'en arriver là. Elle a beaucoup tenter de garder le contrôle, c'est foutu. Elle n'y arrive pas. Il se passe trop de choses pour ça. Depuis son retour c'est l'Enfer qu'elle vit sur Terre. L'Enfer c'est les autres. Sartre avait raison sur ce point mais aussi sur les autres. Elle se sent exactement comme lui aujourd'hui, repoussée et mal-aimée de tout ce monde. Elle est persuadée qu'on se souvient encore de sa vieille réputation. Que son départ soudain et sa disparition du monde de la popularité avait été mal pris. Dans le fond, le problème vient d'elle-même, mais elle est trop butée pour s'en rendre compte. « Ouais. » C'est le genre de mot qui veut dire tout le contraire. Elle ne veut pas entendre son désolé, elle ne veut pas y croire parce qu'elle a le sang qui lui monte à la tête et que si ça continue comme ça elle se mettrait à taper et à chialer. Taper, avec chanter, c'est tout ce qu'elle a toujours su faire de mieux. D'ailleurs, elle était prêt à éventuellement se casser pour taper quelqu'un qui ne l'a pas demandé, dehors, mais le jeune homme en rajoute une couche. Et là, elle ne peut pas se retenir. Ses poumons manquent déjà d'air tant elle est agacée par la situation. « Je ne te permets pas de me parler comme ça. » Elle s'approche d'un pas, pose la main sur son épaule pour le repousser un peu brutalement. Autour d'eux, ça y'est, ça commence à s'agiter. « Je commence à en avoir ras le bol que tu te foutes de ma gueule. » Elle embrasse la pièce du regard, défiant quiconque s'y trouve de s'approcher. Elle a déjà posé son sac de courses par terre, prête à en découdre physiquement si besoin. « C'est quoi le problème, hein ? J'ai rien fait moi pour qu'on en arrive là. Qu'on me traite de pute ou je ne sais quoi, je m'en fous. Mais qu'on se plaigne pas que je m'énerve ensuite. » Là, ce n'est pas seulement Manny qui en prend pour son grade. Elle a juste besoin d'extérioriser ce sentiment affreux qui la plombe. Et depuis le temps qu'elle se contient, elle savait que ça tomberait sur le premier inconnu un peu chiant venu. Parce qu'elle est comme ça, Gret, elle a besoin de s'enflammer pour redescendre ensuite, et elle ne se rend pas toujours compte de la merde dans laquelle elle s'est foutue.

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Sujet: Re: un scandale pour des spaghettis |ft Manny Sam 21 Mar 2020 - 13:13

Tout se mêle dans ta tête. Tu t’énerves, tu sens les regards peser sur vous. Tu ne sais pas où va mener toute cette histoire qui a commencé parce que tu n’es pas fichu de regarder où tu vas. Tu t’en veux, pas pour ses pâtes même si c’est pas sympa de perdre ses pâtes mais parce que tu te retrouves au centre de l’attention et que tu détestes ça. Elle ne veut pas te laisser tranquille et de ton côté tu ne fais pas vraiment ton maximum pour calmer les choses. Par moments tu en as juste marre de toujours te taire, de toujours faire plaisir aux gens. Tu fronces les sourcils lorsqu’elle te dit que tu n’as pas à lui parler comme tu viens de le faire. Tu es énervé parce que ce n’est pas juste, parce qu’elle te parle mal donc il n’y a pas de raison que tu ne puisses pas en faire autant. Elle te pousse au niveau de l’épaule mais tu ne te laisses pas faire. Tu n’es pas un petit gars fragile, du moins physiquement. Tu fais de la musculation quasiment tous les jours mais ce n’est pas pour autant que tu vas profiter de ta force pour te venger. Tu n’es pas le genre de gars violent, déjà balancer tout ce que tu lui as balancé ça ne te ressemble pas. Elle continue à te gueuler dessus, à inventer des choses que tu n’as pas dit. « J’ai jamais dit ça ! » Tu n’as rien de plus à dire. Tu te sens trembler de colère et de stress, tu sens ta gorge se serrer, les idées ont du mal à se mettre en ordre dans ta tête. Tu te sens paniquer, encore plus qu’avant. Tu ne veux pas rester là. Alors tu fuis, tu te retournes et tu sors du magasin en courant pour au final t’arrêter au coin de la rue. Ton cœur bat aussi vite que si tu avais fait un cent mètre à pleine vitesse. Tu as du mal à te repérer, à voir clair. Il n’y a pas beaucoup de monde dans la rue, personne ne te regarde bizarrement, tu te sens peu à peu revivre. Tu t’éloignes encore un peu, dans un coin reculé pour commencer à chanter, pas trop fort pour ne pas attirer l’attention. Pour te détendre, évacuer toute cette pression. La musique t’a toujours aidé à te sentir toi-même, à te détendre. Tu n’as pas ta guitare sous la main mais tu imagines les accords sous tes doigts. « Red cups and sweaty bodies everywhere, hands in the air like we don't care 'cause we came to have so much fun now, bet somebody here might be the one now. » commences-tu en fermant les yeux.

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Et d'un coup, ça bourdonne dans sa tête comme si des milliers d'abeilles étaient en train d'y creuser leur ruche. D'un coup, ce sont les naseaux qui gonflent, les veines qui menacent de laisser le sang pulluler. Une prise de conscience soudaine, qui coupe le souffle, qui fait trembler les jambes, qui fait trembler les doigts, et chaque infime parcelle de peau. Y'a même la vue qui se trouble, et là, elle comprend qu'elle est partie trop loin, trop vite. Si son coach la voyait, si Kid la voyait, elle serait morte. Ils lui en auraient foutu des claques pour la réveiller. A le voir comme ça, ça lui rappelle sa propre personne. Quelques semaines dans le passé, pire, quelques mois, quelques années en arrière. Comme si elle avait insulté ce qu'elle était, comme si elle se vengeait d'elle-même. C'est pas lui, ce sont pas les autres qu'elle déteste plus que tout au monde. Le seul être vivant à lui inspirer autant de dégoût, c'est elle, et elle seule. Bien sûr que ça la fait chier cruellement. C'est comme si elle venait de se poignarder elle-même. Et la seconde d'après, il se met à courir, à quitter les lieux. Gretchen reste là, interloquée. Elle aurait pu s'arrêter là, d'ailleurs, elle entend déjà l'agent de sécurité qui est appelé par les caissiers. Forcément, ça a foutu le bordel. Elle a pas envie de finir en garde à vue pour ça. Elle a agressé quelqu'un qui n'a rien demandé. Sans crier gare, elle laisse son panier ici, et elle aussi prend ses jambes à son cou. Dehors, elle fait claquer ses talons sur le sol, et elle voit sa silhouette à lui qui s'éclipse, qui tente de disparaître. Elle aurait dû faire demi-tour, se barrer, plutôt que de lui gâcher un peu plus la vie. Mais soudain, c'est le remord qui lui pend aux tripes, ça lui ressemble pas d'être si violente envers les autres. Est-ce qu'il va penser qu'elle revient l'agresser ? Ouais, certainement, c'est normal Gret, tu lui as foutu quasi ton poing dans la gueule, t'étais à deux doigts de le faire. Alors elle s'avance, pas à pas, l'air lui faire déjà du bien aux poumons, puis elle l'entend chantonner. Elle se fige un instant, se focalise sur cette voix. Tu lui as foutu les jetons, comme à tous les autres, t'as toujours été qu'une peste. Elle pince les lèvres, pousse un soupir et fait un nouveau pas en avant, s'arrêtant au coin de la ruelle pour l'observer. Elle semble plus calme, oui, ça va déjà mieux. Il lui rappelle ce qu'elle était, elle face à toute la hargne du public, des haters. « If you're not ready to go home. Can I get a hell no? 'Cause we gonna go all night. Till we see the sunlight alright. » Elles lui reviennent de nulle part ces paroles, elle arrive même pas à remettre un titre sur ces mots parce que ça explose dans sa tête. Y'a encore trop d'émotions. « J'suis venue m'excuser. » lâche-t-elle soudainement sans transition, bras croisés sur son corps qui n'a l'air qu'un peu plus squelettique chaque jour. « T'sais quoi, si t'as envie de frapper pour te défouler, frappe-moi. J'ai pété les plombs, t'étais là et t'as servi de punching-ball, j'avoue. C'est bon, je regrette. » Il lui avait au moins fait prendre conscience qu'elle était conne, et qu'elle n'avait agi comme ça que par pure connerie. Au moins, elle avait de quoi se soigner, mais elle voulait avant cela s'assurer qu'elle n'avait pas gâché sa vie. Une fois, mais pas deux. Elle en avait déjà fait souffrir un, c'était pas la peine de recommencer.

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Sujet: Re: un scandale pour des spaghettis |ft Manny Dim 29 Mar 2020 - 14:56

Tu pars dans ta bulle, dans ton monde, loin de tout l’agitation qui parcourt ton corps. Tu arrives peu à peu à oublier tout le reste autour, à oublier la ruelle autour de toi, les murs de briques et les poubelles qui traînent. Tu t’en fiches, tu es ailleurs, avec ta musique qui flotte dans ta tête, les mots qui sortent de ta bouche, les doigts qui semblent comme voguer sur ta guitare que tu imagines. Heureusement que tu as ce monde pour t’évader, cette porte pour t’enfuir quand ça ne va pas, quand tu stresses, quand tu paniques. Tu es sorti de ta rêverie quand quelqu’un te rejoint pour chanter avec toi. Tu mets tout de même un petit moment avant de te rendre compte que cette voix n’est pas juste dans ta tête mais aussi dans le monde réel, que tu as quitté quelques instants plus tôt. La fille, celle qui a fait que tu es là dans cette ruelle à essayer de ne pas faire une crise d’angoisse, est là, en train de chanter quelques notes de cette chanson avec toi. Tu ouvres les yeux, méfiant, perdu. Elle te dit qu’elle est là pour s’excuser et tu ne cherches pas plus loin. Tu n’es pas rancunier, tu es plutôt du genre naïf pour qui un pardon suffit. Tu ne dis rien, encore trop perdu par tout ça, par toutes ces émotions. Elle te dit que tu peux la frapper si tu veux, tu secoues la tête, c’est pas ton genre de faire ça. Tu n’es pas violent, tu n’es même pas sûr que tu pourrais te défendre si quelqu’un venait à te frapper. Tu te mettrais sans doute en boule en espérant que tout cela s’arrête. « Je suis désolé aussi, je...j’aurais pas dû m’énerver. » Tu aurais pu garder ton calme, prendre sur toi et absorber ses remarques, comme tu as l’habitude de le faire mais cette fois tu n’as pas réussi. Tu as laissé sortir cette chose, ta colère, ce que tu ne fais jamais. « Ma journée m’a fatigué...j’aurais pas dû réagir comme ça. » Même si tout le monde a ta place aurait sûrement réagit comme toi, ou pire mais toi ça ne te ressemble pas.

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Elle se rend bien compte que la situation est ridicule. Il la regarde pour la juger, et elle fait de même jusqu'à ce qu'elle daigne s'excuser. C'est pas dans son genre, de demander pardon après avoir été aussi odieuse, mais il lui fait de la peine. C'est pas de la pitié pour rien, non, c'est juste que quand elle le voit, elle a l'impression de revoir une fade image d'elle-même, et elle prend conscience qu'à force de se perdre dans la violence, la victimisation et les méandres de son cerveau, elle finira par se foutre en l'air. C'est ce qu'elle aurait fait, si elle avait pas pris l'avion pour quitter l'Australie à l'époque. C'est ce qu'elle a failli faire aussi plusieurs fois depuis son retour. Elle a toujours fait les mauvais choix, elle a toujours merdé. Au moins, il s'excuse aussi, et la culpabilité parvient à la quitter partiellement. Poussant un soupir, Gretchen hoche la tête, se disant qu'ils n'en seraient pas arrivés là si elle avait eu un peu de retenue. « Ouais, moi aussi. C'étaient que des pâtes, j'sais pas ce qui m'a pris. » Haussant les épaules, elle jeta un coup d'oeil autour d'eux, avant de reposer son regard sur lui. « J'voulais aussi m'assurer que j't'avais pas poussé à bout au point de faire une connerie. J'ai pas envie de finir en taule parce que j'ai poussé un mec à... » Elle finit pas sa phrase, elle veut pas y penser, le mot est trop dur et c'est sûrement trop exagéré. « Jolie voix, au passage. Tu chantes depuis longtemps ? » Est-ce qu'il était chanteur amateur ou est-ce que c'était lui aussi son métier ? « Bref, t'as peut-être pas envie de parler après tout ça, j'comprendrais. » Il avait l'air assez bouleversé comme ça, elle n'avait certainement pas envie de remuer le couteau dans la plaie.

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Tu es apaisé, tu t’es retrouvé dans la solitude, solitude qui te permet toujours d’aller mieux, le temps de quelques instants seul avec toi-même. Tu aimes être avec tes amis mais le monde, les gens, parfois ça t’étouffe, ça te fait paniquer. Elle n’en remet pas une couche, elle s’excuse même et tu te sens encore un peu plus serein, tu n’aurais pas pu subir une nouvelle dispute sans fond. Elle doit bien voir que tu n’es pas le genre de gars à créer des problèmes de manière générale. Tu es plutôt le genre à les éviter, à ne pas dire un mot plus haut que l’autre. Tu te sens un peu coupable qu’elle s’imagine que tu puisses faire une connerie juste pour des pâtes. Tu es certes le genre discret et timide mais tu n’es pas pour autant dépressif ou fragile psychologiquement. « Non...je vais pas faire ça. » dis-tu d’une voix mal assurée qui pourrait faire croire que tu mens alors que tu es juste terriblement mal à l’aise de parler à des inconnus. Quand la discussion se tourne vers tes talents de chanteur, tu te mets à rougir légèrement face au compliment. Tu es plus à l’aise avec ce sujet mais parler de toi n’est pas franchement ton fort. « Depuis toujours, je crois. » répondis-tu en te demandant s’il y avait vraiment eu un moment où la musique n’avait pas une place de choix dans ta vie. Tu es toujours aimé ça alors naturellement tu as commencé à chanter et il se trouve que tu chantes bien, même si tu n’as jamais envisagé de carrière de chanteur professionnel. Tu fais les chœurs dans le groupe dans lequel tu joues, parfois mais tu ne pourrais pas être le chanteur et te retrouver sur le devant de la scène. « J’ai juste du mal à parler. » dis-tu seulement, pour ne pas qu’elle pense que tu l’évites. Tu n’es pas rancunier.

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Elle doute de ses propos, mais elle ne rajoute rien. Qui est-elle pour donner la morale à un mec qui n'a rien demandé ? Elle lui fait vivre un enfer puis soudainement se décide de s'excuser, et de lui faire la causette ? Sa sœur ne serait pas fière d'elle, c'est peu de le dire. C'était plutôt à elle qu'on devait faire la morale. Peut-être qu'on allait lui ouvrir un dossier au commissariat et la ficher comme une harceleuse. Pire, comme une criminelle, à force de pousser les gens à la détester et à se tuer ensuite. Bon sang, elle était mal à l'aise rien qu'à cette idée, alors que d'autres avaient sûrement déjà fait pire. Ce jeune homme était-il assez dérangé pour en arriver là ? Elle espérait que non. Dans tous les cas, il était assez introverti, et elle se demanda à plusieurs reprises si elle le dérangeait, ou si c'était juste de la timidité. « Alors tu es né avec un talent que tu devrais exploiter. » lâcha-t-elle en l'observant. En plus, physiquement, il était vraiment mignon. Avoir le physique et la voix, ça peut faire des ravages et emmener loin. Alors, Gretchen se mit à rire, de manière improbable, parce qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui dise qu'il avait du mal à parler. Pas pour se moquer de lui, juste parce que ça semblait évident et qu'elle ne s'attendait pas à une telle confession. « Alors ne parle pas, chante. » Elle hausse les épaules et regarde autour d'elle, avant de reposer son regard sur lui. Ils étaient différents au moins sur ce point. Elle savait parler mais ne le faisait pas parce que les gens l'ennuyaient souvent, mais lui, c'était par réserve. « J'suis personne pour dire ça, mais tu devrais accepter d'être toi. Et te laisse pas marcher sur les pieds. » Facile à dire quand on est Gretchen Schwartz, impulsive de nature. Difficile à faire quand on est comme ce jeune homme. « Bon, j'vais y aller. Si un jour t'as envie de percer dans la musique, on se recroisera, j'imagine. » Cette fois, elle lui sourit vraiment, sincèrement. Elle espère vraiment qu'un jour ce jeune homme saura s'assumer, et cessera de se cacher derrière un masque qui n'est pas le sien.

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Tu es un peu perdu, il y a quelques minutes encore tu te faisais engueuler comme du poisson pourri et à présent elle te parle avec une voix plus douce. Enfin, toi aussi tu t’es énervé, puis tu as paniqué, tu as fui pour finalement t’être un peu calmé. Elle semble aime la musique comme toi. Tout le monde aime la musique mais vous c’est différent, ça fait vraiment parti de votre vie, de chaque jour. Elle te dit que tu devrais exploiter ton talent. Tu joues bien dans un groupe mais tu ne chantes pas, ou très peu et puis, tu n’as pas envie de faire ça dans la vie. Oui tu adores la musique, c’est une passion mais tu sais bien que tu n’as pas le caractère pour ça. Même si tu te lâches plus sur scène, que tu arrives un peu à oublier ta timidité, tu te dis que si tu veux gagner ta vie en jouant et en te produisant, il faudra que tu parles avec des gens et ça, tu ne veux pas. Et tes études te plaisent, tu as hâte d’enfin avoir un boulot alors la musique restera juste une passion et ça ne te rend pas triste. « Je l’exploite déjà...un peu. » réponds-tu avec une voix faible et peu assurée. Elle te pousse, comme chaque personne qui te connaît, tu es habitué maintenant. Tu te dis que les gens doivent être frustrés aussi de te voir te laisser faire, juste suivre le mouvement, ne pas beaucoup parler. Tu aimerais bien réussir à suivre leurs conseils mais ce n’est pas si simple. Il ne suffit pas que tu te dises que tu n’es plus timide pour d’un coup réussir à parler normalement sans rougir et bégayer. « C’est pas si simple. » réponds-tu seulement en haussant les épaules. Tu es né comme ça, c’est dan ta nature et changer ce qu’on est n’est jamais simple. Et puis, tu aimerais seulement changer pour réussir enfin à conclure avec quelqu’un donc ce n’est peut-être pas la meilleure des motivations. Après c’est sur que d’être plus sur de toi, tu ne dirais pas non. Tu lui souris quand elle te dit qu’elle va y aller. « D’accord et...désolé pour les pâtes. » Même si ce n’est pas le bout du monde, tu t’en veux d’être toujours maladroit.

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S'il chantait si bien, oui, elle était certaine qu'il devait exploiter son talent à sa juste valeur pour ne pas perdre son niveau. Peu de gens en arrivaient là, par manque de temps ou par flemme, ce qui expliquait que la qualité de leurs chansons même les plus connues se réduisait de plus en plus. Elle aurait pu lui donner des conseils aussi, mais elle n'en voyait pas l'utilité. Ce arçon n'avait pas besoin d'elle pour savoir quoi faire de sa voix. Il semblait avoir plus de technique qu'elle dans certains domaines, et il avait la voix bien plus aiguë qu'elle, alors ses conseils seraient forcément mal avisés. Mais peut-être qu'un jour elle le recroisera et qu'il aura changé de ce côté-là. Il était mignon, en plus de ça, ça allait fortement l'aider, à condition qu'il prenne enfin confiance en lui. « Je sais. J'étais souvent la fille qu'on faisait chier aussi, à l'époque. » énonce-t-elle d'un air détaché, avant d'hausser encore une fois les épaules. « Puis j'ai commencé la boxe, et plus personne n'osait m'approcher. » déclara-t-elle alors qu'un sourire se pointait sur ses lèvres. Elle jeta un œil à son téléphone, estimant qu'elle allait pouvoir le laisser tranquille plutôt que de le traumatiser un peu plus pour aujourd'hui. « T'inquiète, pour les pâtes, c'est oublié. » Elle lui lança un clin d'oeil avant d'ajouter : « Si jamais t'entends parler d'un groupe du genre Devil may care, t'hésite pas. Tu me retrouveras. » On sait jamais, peut-être qu'il aurait envie de quelqu'un pour le défendre face aux grands méchants loups, ou même pour juste pour l'aider à avoir un peu plus confiance en lui. « Tchao. » Elle lui fit signe de la main et lui tourna le dos, avant de quitter la ruelle, dans le but de rentrer chez elle. Tout avait fini par s'arranger, et fort heureusement, car elle s'en serait voulu si ce n'était pas le cas.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tu as du mal à l’imaginer comme ayant été la fille qu’on embêtait à l’école mais tu te dis aussi que les apparences sont trompeuses. Mais elle te dit aussi qu’elle a pris confiance en elle grâce à la boxe. Tu sais que ce n’est pas vraiment le même problème. Tu n’as jamais vraiment été martyrisé quand tu étais à l’école, tu étais juste celui qui se fond dans la masse, qui suit les gens mais qu’on ne remarque pas. Tu as toujours réussi à te fondre dans le paysage, tu as toujours été timide et ça ne vient pas d’un traumatisme. Tu es comme ça c’est tout, tu ne sais pas si tu pourras changer un jour, si tu pourras prendre plus confiance en toi. Tu as l’impression que c’est trop ancré en toi pour que tu puisses changer quoi que ce soit. Ce qui te dérange surtout c’est que ça t’empêche de pouvoir conclure et à vingt-trois ans tu commences à en avoir marre, tu aimerais bien pouvoir passer au niveau supérieur sans paniquer et faire fuir la personne qui aura accepté d’aller plus loin que d’échanger deux mots avec toi. Tu lui réponds avec un sourire avant de t’excuser à nouveau pour les pâtes mais elle t’a déjà pardonné. Elle te parle rapidement de son groupe « D’accord. » dis-tu même si tu es presque certain d’avoir oublié le nom rapidement. Tu as toujours du mal à retenir ce genre de choses, ton cerveau se distrait trop facilement pour les retenir. Tu te dis que tu noteras le nom sur ton téléphone quand elle sera partie mais d’ici là tu penseras sans doute à autre chose. Comme vous n’allez pas non plus passer la journée à discuter, elle te laisse et commence à s’éloigner, tu réponds à son signe de la main avant de reprendre un peu tes esprits sur tout ce qui vient de se passer. Le nom du groupe ! Vite tu sors ton téléphone. Tu n’as pas oublié cette fois et il figure à présent parmi les nombreuses notes de ton téléphone, noyé parmi la masse.

fini

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now i see fire inside the mountain

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