One shot, two shot. Game over (Manwë)

Aujourd’hui, l’église avait décidé de faire une journée paintball. Eve détestait passer du temps avec eux ces derniers temps. On pouvait lire sur son visage qu’elle était une dévergondée depuis qu’elle embrassait Sacha avec des pensée obscènes. Mais ses parents lui avaient demandé de faire un effort, peut-être qu’ainsi elle redeviendrait Eve, la fille préférée du pasteur, chrétienne parfaite. Tu parles. Mais bon elle ferait un effort. Pour l’occasion, elle portait ses plus moches et vieux habits, comme ça si on les abimait elle ne serait pas triste. Les équipes faites, ils partaient chacun à l’aventure. Eve se cachait pour éviter de se prendre une balle. Puis stratégiquement, elle s’était dit que de se cacher tout en ayant une bonne vue pouvait être intelligent. Montant dans un arbre, elle avait une belle vue, ça lui permettait de tirer sur les adversaires. Au loin, elle vit une personne, visant avec son pistolet, elle touchait la personne. « Yes ! » Disait-elle discrètement. Ça lui faisait du bien ce jeu, ça permettait d’évacuer la pression. Voyant la même personne se relever, elle décidait de l’achever. Elle tirait une nouvelle fois avant d’entendre un cri. Eve s’en voulu sur le coup, elle avait dû faire mal à son adversaire. Descendant de l’arbre rapidement, elle se précipitait vers lui. Il ne portait pas les habits de paintball, en fait il ne jouait pas et Eve venait de tirer sur un mec qui n’avait aucune protection. « Oh je suis désolée ! » Disait-elle se précipitant vers lui.

Eve est gentille. C’était le genre de petite fille qui souriait à tout le monde, heureuse de vivre dans ce moment. Elle avait toujours une douce attention pour les autres. Ses lèvres cachaient toujours un mot doux et un sourire. Le paintball ce n’était pas un jeu pour elle parce qu’elle était bien trop douce pour cela. Mais dans le fond Eve pouvait être une tigresse. Joueuse, elle se prenait dans l’ambiance de guerre où le but était de tirer sur les autres. C’était stimulant de se poser, viser, arrêter de respirer pour ensuite tirer sur ses ennemis. Elle était loin d’être stupide la cadette Hutcherson. Souvent on oubliait qu’elle en avait dans la tête, cachée en permanence par la perfection de ses frères qui avaient tout réussi. Ils étaient doués dans leur domaine. L’un était marié et avec un enfant avec une autre parfait chrétienne. Il faisait la fierté de papa. Le deuxième, il l’était tout autant, chanteur de louange, il était la coqueluche de l’église mais fiancé au grand malheur de ces célibataires. Eve c’était la dernière du pasteur, timide et réservée. Ce n’était pas vrai mais on lui avait toujours dit de rester à sa place. Toujours partante pour animer le groupe de jeune, prête à faire la morale aux jeunes femmes, Eve s’était perdue dans ce monde qui au final la censurait plus qu’autre chose. Elle avait quitté ce monde pendant quelques mois, après un effroyable dispute avec son père. Elle l’avait détesté pour ce qu’il avait fait à Riley. Il avait beau prêcher l’amour et la tolérance le dimanche matin, il n’était qu’un hypocrite. Sauf qu’il avait failli mourir d’une crise cardiaque et Eve décidait de refaire un pas vers lui. Cela comprenait de retourner un peu vers ses anciennes fréquentations. Sa mère lui présentait les célibataires qu’elle connaissait pour essayer de lui trouver un futur mari. Elle ignorait qu’Eve avait déjà trouvé l’amour, l’homme parfait qui ne leur plairait pas. Alors elle avait de la frustration à évacuer et rien de mieux qu’une partie de paintball. Cette cible au bout de la zone de jeu était parfaite. Au loin, il ressemblait à tous les joueurs. Une première balle et il tombait. Eve était heureuse de savoir aussi bien visé. Une deuxième balle pour l’achever parce que le malheureux se relevait. Il criait et Eve s’en voulait. Et si elle avait fait mal à quelqu’un de sa paroisse, elle s’en voudrait. Ce n’était pas une violente et elle ne voulait blesser personne. Alors elle descendait rapidement de l’arbre. L’homme à terre n’était pas en train de jouer, il marchait, bien trop proche de la zone de paintball. Quelle idée stupide. La blonde s’excusait aussitôt. « Comment vous allez ? Je suis vraiment désolée ! » Répétait-elle en balançant son arme par terre et s’approchant de l’homme. La gentille Eve ne s’attendait pas à cette réaction. Il lui criait dessus, poussant la blonde qui tombait les fesses par terre. « Je pensais … que vous .. jouiez. De loin je n’ai pas vu que vous n’étiez pas dans le jeu. » C’était horrible, elle se sentait horrible Eve d’avoir fait mal à ce pauvre homme qui n’avait rien demandé.

Quand on décrivait Eve, il y avait rarement voir jamais les mots violence ou méchanceté. Souvent il y avait naïveté. Eve n’était pas capable de faire du mal à quelqu’un, jamais elle ne songerait à se venger d’une quelconque manière, préférant le pardon à la rancœur. Mais prise dans le jeu des armes et des équipes, Eve s’avérait être une redoutable adversaire. A l’école, elle avait toujours été le genre d’élève motivé, qui faisait avec enthousiasme les différents exercices physiques ou mentaux qu’on lui proposait. Elle avait des défauts évidemment notamment celui de ne pas aimer perdre. C’était pour cette raison qu’elle était perchée dans cet arbre. De là-haut elle voyait tout le monde. De là-haut, elle était presque impossible à avoir et elle pouvait tirer sur les autres sans qu’on ne remarque d’où elle venait. La vision périphérique qu’elle avait sur la zone du jeu était un avantage certain. Sauf que le cri lui glaçait le sang. Ce n’était pas un cri de de défaite mais de douleur et si la blonde avait fait mal à quelqu’un elle ne s’en remettrait sûrement jamais. Elle descendait de l’arbre à grande vitesse évitant de se rompre la nuque dans sa chute, avant de courir vers l’endroit qu’il lui semblait être le bon. Eve n’avait aucune notion des distances et elle sortait de la zone de jeu. Sur son arbre, elle avait du mal à distinguer ce qui faisait partie de la zone de combat et ce qui n’en faisait pas partie. Malheureusement, elle avait tiré sur un passant avec sa plante au sol et le pot cassé. Il y avait deux tâches de couleur orange, la couleur de son équipe et surtout la couleur de ses balles. Elle pouvait être fière Eve, elle n’avait pas raté sa cible rouge et noir, visant très bien sur l’abdomen et sur l’épaule. Mais ça ne la rendait pas fière, ç’aurait pu être plus grave si elle avait visé vers la cage thoracique ou la tête. De sa douce voix, elle énonçait ses excuses, se sentant mal à l’aise d’avoir blessé cet homme. Baissant la tête, elle acceptait ses cris et se disait qu’heureusement que Sacha n’était pas là. Il n’aurait pas apprécié qu’une personne crie ainsi sur elle. « Vraiment, je suis désolée. » Elle lui rembourserait tout ce qu’il faut notamment son tee-shirt et son pot. « A cause de moi votre plante est dans un sal état, je pourrais vous en racheter une si vous le souhaitez ! » Elle ne savait pas quoi faire pour ce faire pardonner. Elle avait encore son masque et son casque empêchant à l’homme de voir la sincérité de ses excuses. « Oui bien sûr ! » Répondait-elle pas certaine de comprendre la question de sa victime. Ce n’est que quand il lui expliquait qu’il devait rentrer à pied qu’Eve comprit. « Oh oui bien sûr je vais te raccompagner. » Ce n’était rien par rapport à ce qu’elle lui avait fait. Sauf qu’elle ne pouvait pas y aller ainsi, surtout que ses clés et son sac étaient dans les vestiaires. « Je vous retrouve à l’entrée du paintball. » Disait-elle avant de retourner dans la forêt. Elle espérait ne pas se faire tirer dessus en chemin.

Elle se sentait si mal Eve d’être responsable des maux de ce pauvre homme. Il devait vivre une journée sacrément pénible. Elle ignorait tout de lui, alors que pourtant, ils étaient bien plus proches qu’ils ne puissent l’espérer. Pendant un instant, elle imaginait ce qui avait dû lui traverser l’esprit quand à la première balle il s’est retrouvé par terre. Elle connaissait la douleur, elle qui jouait assez régulièrement à ce jeun atypique. Les bleus qu’elle retrouvait le lendemain témoignait de la violence du coup. Alors qu’elle fut sa douleur quand il se prit une deuxième balle. Une journée catastrophique dont il pourrait s’en souvenir à chaque fois qu’il regardera son tee-shirt tâché de peinture orange. A côté, Eve n’avait reçu qu’un coup, habille de ses jambes pour se réfugier en haut de l’arbre. Quand il lui demandait de la raccompagner, Eve ne pouvait refuser. De toute façon, la blonde était bien trop serviable et gentille pour refuser cette requête. Surtout qu’il était handicapé par sa faute. Elle courait à travers la zone de jeu, levant les bras pour annoncer qu’elle abandonnait la partie. De toute façon celle-ci se concluait quelques instants après. Elle profitait du retour des autres pour se changer. En dessous de sa combinaison de protection, elle portait un ample pantalon et un tee-shirt qui la protégeaient un peu plus que si elle n’était venu qu’en simple short. Sa victime arrivait sous les regard surpris des autres. « Ce sont mes balles. Je m’en occupe, je le ramène chez lui. » En espérant qu’il ne dépose pas une plainte ou quoi que ce soit à son encontre. Même sa plante était un dommage collatéral de ses balles. Peut-être que si le salon en fonctionnerait plus, Eve pourrait se réorienté en tireur d’élite, elle n’avait pas loupé sa cible. Les regards surpris et certains sévères la décourageaient de ramener cet inconnu. Mais vous connaissez Eve, bien trop naïve et serviable, elle ne voyait pas le problème. Puis ces quelques mois, Eve avait apprit à s’affirmer et surtout à ne pas juger la personne en raison de sa couverture. C’était bien elle qui l’avait attaqué dans ce jeu et pas l’inverse. Lui avec sa plante à moiti amputé et ses deux tâches oranges, il était loin d’être imposant. Elle leur dit au revoir, les prévenant de son retour chez elle. Ils se retrouveraient de toute façon dimanche ou la semaine prochaine, ce qui n’enchantait pas vraiment la blonde. Avant le début du jeu, elle avait eu le droit à tout un interrogatoire sur les raisons de son absence à l’église le dimanche matin. Elle soupirait en arrivant à sa voiture, Sacha n’allait jamais être accepté dans son monde. Ses pensées furent interrompus par l’homme à la plante. Sa question fit sourire Eve. « Oh crois moi, ils sont plus satisfait de me juger que de s’inquiéter. » C’était la vérité, une triste vérité mais la vérité. Être fille de pasteur n’avait pas que de bons côtés. « Je ne changerais pas d’avis ! » Concluait-elle alors qu’elle rentrait dans la voiture suivi par l’homme qu’elle avait attaqué. « Je m’appelle Eve, by the way. » Disait-elle avec timidité alors qu’elle mettait le contact.

Elle était douce Eve. Douce et gentille. Elle était loin de vouloir faire du mal aux personnes. Quand elle en faisait c’était à son insu, un peu comme aujourd’hui. Elle avait bien tiré sur Manwë me diriez -vous mais si elle avait su qu’il ne jouait pas, elle se serait abstenue. Dans le jeu, elle pouvait être une véritable guerrière, mais très vite elle retrouva sa compassion et sa nature. Douce Eve. Qu’est-ce que ça l’énervait, elle savait se débrouiller seule. Chaque jour elle se battait pour faire comprendre aux hommes de sa vie qu’elle était autonome. Ce n’était pas parce qu’elle n’élevait pas la voix ou demandait de l’aide quand elle en avait besoin qu’elle était incapable. La preuve, elle avait presque monté son salon toute seule aidée par Marcus et Sam. Evidemment qu’elle n’allait pas laisser ce pauvre homme sur le bord de la route blessé par deux balles de couleurs. On la regardait avec un air soucieux. La fille du pasteur changeait et pas forcément en bien. Peut-être était-elle habitée par le diable, c’était que ce certains pouvaient dire. Toujours officiellement célibataire, on s’inquiétait pour elle et le fait qu’elle finirait sans homme et sans enfant. Si seulement, ils savaient qu’Eve avaient décidé de prendre un autre chemin et une autre voie. Elle ne comptait pas rester la fille parfaite de son père, celui qui avait menti pendant des années. Sa récente crise cardiaque avait rappelé à Eve à quel point la vie était courte, mais elle ne l’avait pourtant pas encore pardonné pour ces actions passées. Ramener Manwë n’était donc pas si illogique quand on connaissait la blonde. Altruiste et aidante, elle était toujours volontaire pour aider son prochain et encore plus lorsqu’elle était la cause de la blessure. Dans la voiture, Eve essayait d’amener un peu la conversation, mais l’homme ne semblait pas bavard. « C’est joli comme prénom ! » Répondait-elle avec enthousiasme. Elle n’avait jamais entendu ce patronyme avant, peut-être qu’elle irait ce soir se renseigner sur les origines d’un tel prénom. Elle fit attention à la route alors que l’homme se renfrognait un peu. Il lui montrait le chemin comme si elle ne connaissait pas la ville. Mais Eve ne disait rien, préférant ne pas vexer sa victime. Elle arrivait enfin devant l’endroit qu’il lui avait indiqué. Elle vit les instruments et Eve souriait. « Oh je connais ici ! Mon frère venait faire réparer son violon. » Eve faisait du piano depuis longtemps puis chantait un peu, surtout pour animer les louanges à l’église. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait plus pratiqué. « T’es sûr ? Je peux t’accompagner autre part, ça ne me gêne pas ! » Tout le contraire, elle culpabilisait de l’avoir blessé.

« Evidemment ! » Eve était peut-être la personne qui mentait le moins. Ça lui arrivait très rarement parce qu’elle positionnait l’honnêteté comme une vertu primordiale. A quoi servait-il de mentir ? Il n’y avait pas de meilleur visage que celui de la gentillesse et l’honnêteté. Elle s’en voulait la blonde d’avoir blessé cet homme et surtout de l’abandonner devant cette boutique. Elle se souvenait que sa mère n’appréciait pas trop l’ambiance lugubre mais il n’y avait pas meilleur luthier. La famille Hutcherson aimait la perfection pour remercier Dieu de ses dons. Eve avait toujours joué sur des paniers de qualité. Son frère lui avait toujours eu le violon le plus beau parce qu’il était si doué selon les paroles des parents Hutcherson. Ce n’était pas étonnant qu’aujourd’hui il se sente supérieur prêt à remplacer le père à l’église. « Oui … C’était moins intéressant en grandissant à ce qu’il parait. » Eve levait les yeux au ciel. La musique ne devenait pas ennuyante en grandissant. Elle adorait toujours tapoter sur les touches de son piano. Elle se sentait mal de le laisser ici. « D’accord ! » Répondait-elle timidement et un peu triste. Cette culpabilité était énorme, elle qui ne faisait pas de mal à une mouche habituellement. Elle lui souriait timidement alors qu’il essayait de la rassurer. « J’aurai quand même dû faire plus attention. » Et ç’aurait pu être plus grave. Il aurait pu se la prendre dans la tête ou dans le torse. Il sortait, ignorant qu’il ne voyait pas correctement. Si elle l’avait su, Eve aurait été plus précautionneuse. « Merde ! » Disait-elle en coupant sa voiture et courant pour aller le récupérer de l’autre côté. Il était tombé, cette homme portait la malchance sur lui. « Vous allez bien ? » Elle voulait presque rire parce que ce n’était pas tous les jours qu’on tirait sur une personne pour la ramener chez lui et qu’après elle tombe par terre. « Je vous accompagne à l’intérieur ! » Et il n’avait pas le choix. Alors elle le laissait ouvrir la porte et elle l’aidait plus ou moins. La première chose qu’elle remarquait c’était ce noir. « C’est sombre. » Disait-elle avec neutralité sans émettre aucun avis. Eve c’était les couleurs partout, rien qu’à voir sa chambre qui était blanche avec des touches de couleurs un peu partout.

Eve n’était pas fausse. Ce n’était pas le genre de femme à faire des compliments pour que les gens pensent gentilles. Elle était tout simplement gentille, c’était sa nature. Manwë c’était un joli prénom, mais la discussion s’arrêtait là. De toute façon, ils arrivaient devant sa boutique. Eve, se sentait mal d’avoir blesser cet homme. Il ne faisait que marcher et voilà qu’il s’était retrouvé avec deux balles. Même son aloe vera n’avait pas résister. Peut-être qu’elle lui allait lui en acheter un, pour se faire pardonner. Eve n’aimait pas blesser les gens que ce soit physiquement que moralement. Dans la voiture, ils parlent mais sans que ce soit très stimulant. Il ressemble un peu à un ours cet homme, de mauvaise humeur et bougon. Il avait le droit de l’être, après tout il venait de se prendre des coups. Mais bon, ce n’était pas voulu. Elle aurait bien voulu Eve l’emmener jusqu’à sa boutique pour être sûr qu’il n’y avait rien. Il refusait son aide, alors elle le laissait. Eve savait exactement où se placer. Elle savait que son optimisme pouvait faire peur, ce n’était pas pour autant qu’elle comptait changer. Elle était ainsi à toujours voir le bon côté des choses. Devant la boutique, elle se souvenait de ce lieu. Son frère y allait pour son violon, instrument qu’il avait abandonné trouvant cela ennuyant. Eve était la seule de la fratrie à avoir continuer la musique, adorant parfois se poser pour jouer au piano. Même si elle n’avait pas de piano chez elle pour l’instant, parfois elle allait dans une gare pour s’entraîner. Depuis qu’elle n’allait plus à l’église elle jouait beaucoup moins. La musique c’était son petit talent caché, Eve savait chanter et jouer. Mais c’était pour une autre fois. Tout ce qu’elle retenait c’était que l’homme à ses côtés venaient de tomber. Il était maladroit ou il n’avait vraiment pas de chance. Elle ne lui laisse pas le choix cette fois-ci. Elle l’aide à retourner dans l’intérieur sombre de sa boutique. « C’est bizarre mais ça donne un charme. » Elle était honnête, toujours. Elle observait la salle. Manwë avait l’air mal, les yeux fermés. Elle pouffait un peu de rire. « Ce n’est vraiment pas ta journée. » Il avait l’air mal et peut-être qu’il avait besoin d’un médicament. Elle ignorait qu’il ne voyait pas comme elle et Eve voulait toujours faire bien. Alors elle s’avançait avant de se figer. Il lui ordonnait de ne toucher à rien. Elle ne comptait pas le faire. « D’accord ! » Elle disait cela avec douceur. « Tu veux peut-être un doliprane ? » C’était peut-être stupide. En attendant elle observait les instruments. Ç’avait toujours fasciné Eve. « C’est beau ! » Des violons traînaient de partout, il y avait tant d’instrument dans un espace aussi petit.

Il faisait sombre, on pouvait même sentir l’obscurité si seulement elle avait une odeur. Eve n’avait pas a place dans cette boutique avec son pantalon coloré et son tee-shirt blanc. Toute la lumière affluait vers elle, comme si les rayons du soleil cherchaient le seul endroit heureux de la pièce. Pourtant, elle trouvait cet endroit mystérieux, presque mystique ave un charme de fou. Il ne suffisait pas de grand-chose pour le rendre un peu plus accueillant, mais ce endroit avec une âme. Il ressemblait à son propriétaire aussi austère que mystérieux. Du coin de l’œil, elle l’observait s’assurant qu’il ne soit pas en train de s’évanouir après les deux catastrophes de la journée. Elle pouffait un peu de rire. « Je plaide coupable quand même, sans moi, tu aurais sûrement passer une meilleure journée. » Sans elle et sa visée exceptionnelle, il ne se serait pas retrouvé à terre avec Vera morte. Elle avait déjà hâte de raconter cette histoire, personne ne la croirait puisqu’Eve était plutôt connue pour sa douceur. Elle marchait avec attention dans la boutique pour ne pas faire tomber quoi que ce soit. « Je pense oui, en même temps ça a un son magnifique. » Elle adorait le frottement des cordes et de la mélodie qui y sortait. Peut-être plus sensibles aux graves, Eve pouvait écouter pendant des heures un violon. Quand son frère avait arrêté, ça l’avait attristé parce que ce son lui manquerait. Puis la blonde, elle aimait trop son piano pour changer d’instrument. « On met combien de temps à en faire un ? » Elle était passionnée à cet instant et elle pourrait rester des heures dans cette boutique pour lui poser des questions. Mais peut-être que lui voulait partir, s’éloigner de cette jeune femme de malheur. « Oui ça ça ! » Disait-elle avec un franc sourire. « Oh non c’est plutôt à moi de poser la question. » Après tout, c’était lui qui s’était prit deux balles et un trottoir. Elle ne pouvait que le comprendre, elle qi dirigeait le Tea’Rese d’une main de maître. « Oh ça non, il y a pas un jour où je n’ai pas un problème à mon salon de thé. » Disait-elle en riant un peu alors qu’elle s’approchait doucement de la porte. Peut-être qu’elle devrait partir, on dirait qu’il voudrait qu’elle parte. « Désolée, je ne voulais pas m’imposer, je vais te laisser. » Pourtant, elle se sentait bien dans cette boutique sombre, même avec son gérant un peu froid.