#327 - they say that if it's right, you know, but nothing has ever felt so wrong (lily)

J'sentais mon coeur battre dans ma poitrine, encore. L'altercation avec Orso s'était produite hier soir et j'avais même pas pu fermer un oeil de la nuit. J'pouvais pas rester là, ici, chez moi. J'pouvais pas. La simple idée de retomber sur Orso, ça m'arrachait le coeur. J'avais versé deux trois larmes une fois que j'lui avais tourné le dos, celles que j'arrivais plus à retenir, mais sinon mes yeux étaient restés bien secs le reste de la nuit. Juste au cas où j'retombe face à lui ce matin, j'voulais pas avoir les yeux rouge et enflés. J'peinais à rester forte par contre et ça, c'était pas dans mes habitudes. J'imagine que c'était juste que j'avais atteint le bout du rouleau dans la situation avec l'Italien. Vers 5h du matin, j'avais envoyé un texto à Lily. J'savais qu'elle finissait de bosser, qu'elle devait se reposer. J'lui avait dit que j'avais besoin de la voir à son réveil, que j'allais passer chez elle. J'lui imposais bien plus que je lui demandais, mais je savais qu'elle comprendrait que ça n'allait pas. On s'entendit donc sur une heure et d'ici là, j'me fis bien discrète à la coloc, m'assurant du silence complet avant de sortir de ma chambre pour prendre une douche. J'arrivai pas à rien avaler alors je retournai dans ma chambre pour paqueter un sac. Suffisamment de trucs pour plusieurs jours, voir même quelques semaines. Je fis un nouveau petit tour à la salle de bain pour prendre mes essentiels et j'envoyai un texto à Det pour le prévenir, lui demandant de garder ça entre nous. Il savait la situation, le blond, enfin, il savait pas ce qui s'était produit hier soir, mais sinon il savait. Disons qu'il en savait suffisamment pour comprendre mes raisons. Je pris donc mes trucs, mis tout ça dans la voiture et me dirigeai vers l'appartement de ma meilleure amie un peu avant l'heure indiquée. J'étais toujours un peu en avance de toute façon, Lily elle le savait. C'est avec le coeur bien gros que je toquai à sa porte, mes sacs dans l'autre main. Lorsqu'elle s'ouvrit, c'est comme si toutes les émotions refoulées depuis hier soir pouvaient enfin se libérer. Du moins, autant que j'en étais capable. « Hey... » dis-je d'une voix étouffée. C'est donc quelques larmes qui se mirent à rouler sur mes joues alors que mon regard se posa dans celui de ma meilleure amie. Sans même avoir besoin de m'expliquer, je pense qu'elle compris. Elle comprit que j'avais le coeur bien brisé et que là, j'avais besoin d'elle.

@Lilyann Nelson

TW:

Depuis que j’ai reçu le message de mon amie, je me fais du soucis, déjà pour qu’elle m’écrive à 5h du matin quand elle ne travaille pas c’est qu’il y a un truc qui ne va pas. La question que je me pose c’est si le truc qui ne vas pas vit dans le même appartement qu’elle en ce moment. J’accepte avec grand plaisir que mon amie vienne chez moi plus tard dans la journée, elle aurait aussi bien pu débarquer chez moi sans s’annoncer que ça n’aurait pas été bien grave. Arielle est ma meilleure amie, la soeur que je n’ai pas eu et la famille est ce qui compte le plus, donc j’aurais été la chercher en Angleterre s’il avait fallu, je serais toujours là pour elle peu importe les circonstances, qu’elle soit triste ou heureuse, ou encore qu’elle soit coupable d’un meurtre, je serais toujours à ses côtés, prête à tout, même à cacher un cadavre pour elle. J’exagère, parce que je ne pense pas que ce soit quelque chose qu’elle puisse vraiment faire. En finissant mon shift je suis rentrée directement chez moi pour pouvoir aller dormir et être en forme pour accueillir mon amie. J’essaie de ne pas me poser trop de questions, bien que je me doute un peu de son état. Bien que mon cerveau tourne à toute allure, je fini par m’endormir sous les ronrons apaisants de mon beau Maurice. J’avais mis le réveil matin un peu avant l’heure qu’elle arriverait, histoire d’avoir pris un café et d’être un minimum présentable, elle avait besoin de me voir, je me devais d’avoir toute ma tête. J’ai bien fait, parce que comme à son habitude, elle arrive un peu d’avance. Bien que je sois encore en pyjama, t-shirt large et short, j’avais au moins eu le temps de prendre un café et de me brosser les dents. En la voyant sur le pas de la porte, j’ai compris qu’elle n’allait pas. Je l’attire contre moi et la serre fort contre mon coeur avant de la laisser entrer. “J’ai pensé à toi toute la journée. Viens !” Je prends son sac et le pose sur la table de cuisine et je l’attire vers le salon. “Ça a mal fini avec Orso ?” Je devrais lui laisser le temps d’arriver et de se détendre, mais je pense qu’elle a surtout besoin de se vider le coeur et je serais là pour elle. J’espère que j’ai encore du sorbet au frais, je crois que c’est un cas de coeur brisé.

Dans ce genre de moment, la seule personne avec qui j'avais envie d'être, c'était Lily. J'sentais bien que c'était la seule qui pouvait me comprendre, mais aussi comprendre ce dont j'avais besoin. Elle avait aussi suivi l'entièreté de la situation Orso depuis trois ans alors forcément, elle comprenait. C'était donc bien normal pour moi d'la contacter elle en premier, mais aussi de trouver refuge à son appartement. Comme j'me doutais, Lily elle m'accueillit à bras ouverts. J'aurais probablement pu débarquer ici avec un camion de déménagement et elle m'aurait rien dit. On ne se considérait pas comme des soeurs pour rien, elle et moi. C'est donc avec un air bien dépité, puis mon sac de vêtements que je toquai à sa porte, le coeur battant encore sous l'émotion de la veille. Lily, elle devait le voir à ma tête que ça n'allait pas, c'était certain, mais les petites larmes qui roulaient sur mes joues étaient un assez bon indicateur aussi. Elle me serra fort immédiatement et cette étreinte était exactement ce dont j'avais besoin. J'faisais ma dure souvent, j'étais pas la personne la plus chaleureuse, mais j'en avais bien besoin de cette dose de douceur et d'amour. J'entrai chez elle, la laissai prendre mon sac et me diriger vers le canapé. J'la laissai me gérer un peu en fait parce que si habituellement, j'étais maitre de moi-même, de mes émotions et c'était moi qui jouait à la maman avec les autres, là j'étais pas en état d'le faire. Lily sauta directement dans le vif du sujet et si la peine avait été ma première émotion, c'est bien vite la colère que je sentis monter en moi à sa question. « Il m'a demandé pourquoi j'étais amoureuse de lui. What the fuck, Lily? » lui dis-je en me retournant vivement vers elle. « Il ne se doutait de rien, il n'a rien vu venir, il comprenait RIEN. Mais à quel point faut être con? » expliquai-je en m'emportant un peu. Je me laissai tomber sur le canapé, un peu débitée. « J'pense que... C'était la pire soirée de ma vie. Hier soir j'veux dire, pas la nuit passée avec lui là. Ugh, ouais, la pire. » déclarai-je en fixant le vide. J'aurais préféré ne jamais parler avec Orso. Ne jamais coucher avec lui non plus. Ne jamais l'avoir rencontré. Non quand même pas, ça c'était la colère qui parlait.