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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 It can't rain all the time ft Hazel Thomas

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grand kangou
Ivanwë Ollion
Ivanwë Ollion
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MessageSujet: It can't rain all the time ft Hazel Thomas   It can't rain all the time ft Hazel Thomas EmptyLun 2 Oct 2023 - 16:50

Rentrer à la maison, une phrase réconfortante pour la plupart d’entre nous. Pour Manwë, cela lui était assez mitigé. Il était vrai qu’il était assez enchanté à l’idée de retourner dans un endroit où il lui était possible de comprendre ce que les gens disaient. Pas qu’il se soit subitement transformé en homme particulièrement bavard, mais tout de même… Le brun voulait quitter Bowen depuis bien longtemps désormais, mais ce n’était pas au point de se rendre jusqu’en Italie. Ça, c’était la touche personnelle de Miss Hazel.

Il n’avait pas été difficile à convaincre, après avoir confié la surveillance de Moquette - “son” chien - au voisin ; ils avaient filé à l’aéroport. L’Italie était l’un des pays accessibles sans visa avec un passeport Australien, preuve que Manwë songeait partir puisqu’il en avait fait faire un l’an passé. Derrière son masque d’impassibilité, il n’avait pas montré le stress étrange et inexplicable, bien que poignant à l’idée de quitter Bowen, de quitter le pays. Probablement la crainte de n’avoir jamais le courage de revenir en arrière, de rentrer à la maison. La main douce d’Hazel lui avait rappelé qu’il l’aurait, le courage. Parce qu’il la suivra n’importe où, il le sentait, au plus profond de lui. Mais ce voyage, loin de la maison, il en avait besoin. Ils en avaient besoin, parce que sous les regards des gens de cette ville, il aurait fini par renoncer à elle, à eux. Il l’aurait fait pour son bien, parce qu’il se persuade d’être nocif pour elle, alors que c’est seulement ce qui est autour d’eux qui l’est atrocement…

Une fois là bas, il s’en était bien rendu compte, de toutes ces habitudes de loup solitaire qu’il avait prises. La manière qu’il avait de scruter la rue et les gens… Qui ne faisaient pas attention à lui. À eux, mis à part quelques regard probablement en raison de leur écart d'âge. Les gens qui ne changeaient pas de trottoir, pire… Qui lui disaient Buongiorno avec un sourire sympathique. Aucune lueur terrorisée au fond de leurs yeux, une mine ensoleillée et un enthousiasme bouleversant. Il en avait plusieurs fois eu le cœur serré, le luthier. Il y avait longtemps pensé, allongé sur le lit de leur location, à fixer le plafond jusqu’à ce que le plus doux des visages ne vienne interrompre le fil de ses pensées en se penchant au-dessus de lui. “ C’est donc ça, une vie normale ? “ Cette parenthèse de rêve dans sa vie, elle était beaucoup trop belle. Une parenthèse qu’il fallait refermer, vous savez, pour rentrer à la maison. C’était ce qu’il retenait de l’Italie, la liberté de n’être personne au milieu des autres. Alors oui, il y avait les monuments et la nourriture absolument incroyable qui lui ont bien fait comprendre que la folie australienne des pizza hawaïenne était une totale hérésie… Et puis il y avait eu leur histoire à eux, cette facilité à être heureux, à se retrouver nus aussi, mais être heureux. C’est donc ça, l’bonheur Manwë.

N’imaginez pas qu’il est devenu un rayon de soleil en Italie, il lui faudrait sans doute plus de temps que ça. Il commençait à s’habituer à l’anonymat , à rien comprendre au charabia italien, à apprécier des fromages pour le moins odorants et à se dire que oui… Avec elle, il était bien. Il lui avait dit, quelques fois… Avec cette lueur un peu craintive d’animal blessé dans le regard. Il lui avait dit : je t’aime.

Et il y croyait, lorsqu’elle le lui disait aussi. Il la croyait, elle, qu’elle pouvait l’aimer quand même. Malgré leurs caractères opposés en bien des domaines, leur différence d’âge qu’il avait mis une paire de fois sur le tapis et surtout… Malgré ce qu’il avait fait. Ils en avait à peine parlé, juste une fois alors qu’il se débattait la nuit avec ce même horrible cauchemar. Il le lui avait demandé dans la tourmente, le souffle dérobé par ses douleurs de l’âme qui faisait trembler des pupilles malades. “ Pourras-tu m’pardonner un jour, d’être un monstre ? “ Et avec sa réponse, elle avait comme arraché à mains nues ce poids qui pesait cruellement depuis trop longtemps sur son cœur. Et vous savez quoi ? Plus jamais il n’a refait ce putain de cauchemar.

Il fallut quitter l’Italie, leur cocon. Sans qu’il n’ait eu besoin d’exprimer ce qu’il ressentait, elle avait laissé entendre qu’ils pourraient revenir ici, un jour. Partir à nouveau. Mais à Bowen, elle avait sa famille, son frère, son entreprise florissante. Lui, il avait Moquette, son magasin, ses cousins et Maddie qu’il ne voulait pas réellement abandonner. Et puis, ils ne pouvaient décemment pas vivre indéfiniment à crédit. Alors… Dobbiamo andare a casa !

Manwë portait leur deux sacs sur le chemin un peu chaotique qui menait à sa cabane, cet endroit ne lui avait pas particulièrement manqué, mais ils n’avaient pas vraiment envisagé se séparer en arrivant à Bowen. S’il s’était isolé quelques fois pendant leur exil, pour fumer une clope, donner à bouffer aux chiens errants ou juste marcher un peu lorsqu’elle dormait encore… Il devait avouer que cette cohabitation n’était pas déplaisante. Le brun ne savait définitivement pas comment s’y prendre, mais puisqu’ils étaient à quelques pas d’arriver à la maison, il se lança, assez fort parce qu’il n’était pas bête, il avait bien constaté qu’elle n’entendait pas aussi bien. C’était aussi pour ça, qu’il était rassuré de rentrer, parce que s’il y avait une chance de la soigner… Elle devait la saisir. Parce qu’elle était bien trop heureuse lorsqu’elle écoutait de la musique, à tel point qu’uniquement pour elle, il jouait régulièrement de la guitare. “ J’sais que c’est pas terrible de vivre ici, mais peut-être que… “ Peut-être que tu pourrais rester avec moi ? Ouais, ce sont les mots qui ne sortiront pas de sa bouche.

Ce qui avait dérobé ses paroles, c’était ce tag en lettres rouges sur les planches de sa cabane : MURDERER. Immédiatement, son regard s'est obscurci comme il n'avait plus eu l'occasion de l'être ses derniers temps. Colère, méfiance et culpabilité. " Et toi qui trouvait que ça manquait de décoration chez moi, hm ? " Qu'il lui glisse avec un p'tit rire, à nouveau obligé d'faire comme si, bien qu'aussi obligé d'être à nouveau le monstre.  Le grand méchant loup est de retour à Bowen, n'en déplaise aux p'tits cons qui ont écrit ça. Le pire, c'est que ça sera plus fort que lui, il retrouvera le responsable. Sur la même lancée, il avait lâché la main de sa jolie rousse pour terminer le trajet de quelques mètres, comme s'il venait subitement de se rappeler qu'il n'était pas anonyme ici. " Je ne veux pas que t'aie... À subir ce genre de choses. " A vrai dire, il y avait un autre point important : tant que ça le concernait lui, sa colère était pondérée, mais si quelqu'un venait à s'en prendre à elle, il pourrait tout à fait être un loup enragé. " Faudra être discrets, comme avant. " Même si niveau discrétion, ils n'avaient pas toujours excellé, il devait bien l'admettre... Il n'y avait qu'à voir cette manière qu'il avait de remettre encore cette mèche de cheveux derrière son oreille alors qu'ils se faisaient face devant les buches éteintes depuis leur départ. Il avait ce froncement inquiet, cette lueur sérieuse dans le regard. " Ne m'dis pas que c'est pas nécessaire ou que tu t'en fiche... Tu l'vois, même mieux qu'moi, personne n'oubliera jamais. Sinon j'vais devoir informer tout Bowen que j'butterai le premier qui t'fera du mal. " Personne ne sera en capacité de l'arrêter si une telle chose arrivait, ils le savaient tous les deux. " J'vais peut-être garder la déco, ça éloignera les curieux. " Dit-il en relevant ses yeux verts étirés sur les coins d'un certain amusement, de retour à la maison oui, mais il avait emporté dans sa tête un p'tit peu de paix malgré tout.

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