Il faut étudier toutes les options ll Donovan

Il faut étudier toutes les options.

Victoria & Donovan
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Il n’était pas rare que Donovan et Victoria dînent ensemble au restaurant, au contraire, le jeune couple adorait l’idée d’une nuit hors de chez eux, sans télévision ni rien pour les perturber, ils se retrouvaient centré sur eux deux et avaient donc tout loisir de converser sur divers sujets. Jamais ils ne s’étaient trouvés à ne pas savoir quoi se dire, ils avaient tous les deux de la conversation, de la culture et ils se complétaient parfaitement. Et puis ils étaient tous deux très gourmands, ils adoraient goûter de nouveaux mets, se laisser surprendre, cela égayait leurs papilles et la créativité de la jeune pâtissière.
Pourtant, ce soir, comme souvent ces derniers temps, ce dîner avait goût de discussion sérieuse. En effet, leurs derniers repas au restaurant avaient été plus pour se retrouver en terrain neutre pour parler de leur vie, de la paternité de Donovan, de leur éventuel divorce, d’une réconciliation et des négociations qui allaient avec, que pour réellement se détendre et passer un moment agréable ensemble. Et même si le jeune couple commençait à se reconstruire, à se retrouver, rien n’était gagné. C’est pourquoi, lorsque Victoria avait invité son mari ce soir, le jeune homme avait appréhendé cette proposition, sans pour autant vouloir la décliner, il ne refusait jamais rien à celle qui lui faisait tourner la tête. L’invitation ayant été lancée le jour même, Donovan avait demandé à sa secrétaire d’aller lui chercher son costume en lin beige, plus décontracté que ses costumes Armani mais tout de même habillé, il avait mis une chemise blanche pour assembler le tout et avait quitté son bureau. Passage chez un fleuriste obligatoire pour le gentleman qu’il était. Donovan adorait gâter sa femme. Il demanda un bouquet de pivoines, pour changer des roses. Et il retrouva Victoria à l’entrée du restaurant, ponctuels tous les deux. C’est elle qui s’avança vers lui pour l’embrasser tendrement, preuve que le dîner s’annonçait sous le signe de la bonne humeur. Pourtant il la sentait tendue, presque nerveuse. Lui, afficha un sourire conquit par l’apparition de la jolie blonde, toujours parfaitement mise en valeur. « Bonjour. Tu es venue à pied ? Tu aurais dû me le dire je serais venu te chercher. » Ils vivaient volontairement éloignés du centre ville de Bowen, dans un quartier chic et surtout calme, il devina donc que Victoria était venu seule en quittant sa boutique. Il lui tendit les fleurs puis ouvrit la porte pour la laisser entrer dans le restaurant, qui a dit que les gentlemans n’existaient plus ?

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Victoria & Donovan
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Tout le monde avait jugé leur couple, en bien comme en mal, surtout en mal. Lorsque Donovan et Victoria avaient commencé à se fréquenter c’était comme une évidence, pour tous, ce qui avait surpris le jeune couple. Certains avaient même lancé des pronostics depuis quelques année sur quand ils finiraient par se mettre ensemble. Pour eux, tout avait pourtant été naturel, sans calcul. Certains les voyaient déjà se marier, fonder une des futures nouvelles familles influentes de Bowen, comme l’étaient leurs parents, c’était écrit, ça devait se produire, c’est les parents qui avaient influé sur leur histoire et tout un tas d’autres absurdités, mais relativement gentilles. D’autres, bien plus médisants, pariaient sur un trafic d’influences, un futur mariage arrangé, une histoire sans amour, les jaloux les voyait se séparer dans l’année où vivre malheureux l’un à côté de l’autre. Ils n’avaient que vingt ans à l’époque… Et tous ces balbutiements les avaient agacés mais ils avaient tenté de ne pas s’en soucier. Pourtant leur couple avait tenu bon, ils transpiraient l’amour et les bons sentiments, ce qui avait fini par calmé les uns, rendre jaloux les autres. Par la suite certains s’étaient indignés qu’ils se marient en secret sans convier le tout Bowen, c’est vrai qu’une union avec seulement deux témoins et le père de Victoria, ça avait eu de quoi faire jaser. Bref, jusqu’à aujourd’hui, leur histoire avait passionné cette ville, comme un mauvais feuilleton ou les pages de la presse à scandales.
Pourtant peu de leurs proches savaient qu’ils traversaient une période difficile, d’ailleurs à les voir se regarder avec tant de tendresse ce soir, personne ne pourrait y songer. Mais Donovan avait fait la plus grosse erreur de sa vie en fuyant la ville, en fuyant ses responsabilités et sa future femme, par lâcheté, par peur, par amour aussi, même si c’était difficile à comprendre où pardonner. Mais elle l’avait fait, Victoria avait effacé son ardoise et accepté de lui donner une chance, pourtant lorsque cette inconnu avait frappé à leur porte, lorsque Victoria avait appris l’aventure que Don avait eu en Thaïlande, tout avait basculé. Celui qui était son mari depuis seulement quelques semaines avait mis une autre fille enceinte et elle gardait l’enfant. Certes, à cette époque ils pensaient tous que le jeune homme était stérile, mais ça faisait beaucoup à encaisser pour la jolie blonde. Elle avait certainement pensé le quitter, mais elle était resté, par fierté, par peur de l’inconnu, mais surtout par amour, encore une fois elle avait accepté. C’était fou, presque surréaliste pour Donovan qui, de nombreuses fois s’était senti misérable et indigne de tout cet amour que Victoria lui donnait, même s’il savait que toutes ces erreurs n’étaient en vérité que le résultat de peu de chance, de mauvais choix, il lui en était tout de même reconnaissant et tentait chaque jour de le lui montrer. « Tu devrais surtout changer ce vieux tas de ferraille, il existe de très beaux vespa neufs et qui tiennent la route, en vente partout ma p’tite dame ! »
Il lui sourit en tournant la tête dans une sorte de désolation feinte, levant les yeux au ciel. C’est fou ce qu’elle aimait ce vieux machin tout écaillé, certes il avait une valeur sentimentale mais Don serait plus rassuré de la voir circuler avec un véhicule neuf ou du moins en bon état.
Il fut ravi qu’elle aime les fleurs, son choix ayant été murement réfléchit. Finalement ils entrèrent dans le restaurant et après avoir donné leurs vêtements à l’entrée ils s’installèrent. Ils connaissaient la carte presque par cœur mais parcouraient encore le menu avec sérieux. Une fois le choix fait, Vicky demanda à Donovan si sa journée s’était bien passée. Il reposa la carte et esquissa un sourire las. « Aussi bonne qu’elle puisse être… aucun client pénible, c’est déjà bien ! J’ai déjeuné avec Zéphyr ce midi, deux restos dans la journée, je vais devoir aller courir demain pour ne pas trop culpabiliser ! » La jeune femme savait que son mari ne s’épanouissait pas dans son travail, celui-ci lui ayant été largement imposé par son paternel. Pourtant il ne s’en plaignait que très peu, conscient qu’il était maintenant adulte et que s’il le voulait, s’il avait la volonté d’affronter son père, il pourrait tout quitter pour faire autre chose… mais quoi, c’était la vrai question, Don ayant toujours baigné dans cet univers financier. « Et ta journée ? Dis-moi que tu t’es éclatée ! » Il savait à quel point sa femme adorait son métier.

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Victoria & Donovan
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Victoria était d’un naturel têtu, le jeune homme le savait bien, pourtant il ne se cachait pas pour lui donner son avis sur sa vieille bécane, même s’il savait qu’il n’y changerait rien, il sourit quant à sa réaction qui était courue d’avance, c’était assez drôle de se dire qu’il anticipait ses mimiques, ses gestes, ses réactions divers, on disait ça des vieux couples, de ceux qui avaient passé une vie entière auprès de l’autre mais lui avait très vite sondé la jolie blonde, il la connaissait par cœur, elle aussi d’ailleurs, et c’était un plaisir de s’en rende compte jour après jour.
Elle lui raconta sa journée à son tour, il y avait un sérieux contraste entre la façon dont Don comptait la sienne, de façon évasive et rapide, pas passionné le moins du monde parce qu’il avait pu faire, comme beaucoup d’hommes me direz-vous, alors que Vic’, elle, s’extasiait en parlait d’une pièce monté qu’elle avait mis cinq heures à construire, elle avait le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux pétillants d’excitation. Elle aimait son job et c’était beau à voir, son mari n’avait jamais été passionné par la finance, c’était un travail somme toute alimentaire, qui leur permettait d’avoir une vie plus que confortable, c’était d’ailleurs bien agréable lorsque l’ambitieuse pâtissière a voulu monter son commerce, les premières années elle n’avait fait que de faibles profits mais ils ne s’étaient jamais inquiéter de cela parce que Donovan les mettait à l’abris, elle pouvait donc s’épanouir à loisir dans cette activité. Le jeune homme aurait pourtant voulu avoir une carrière qui lui plaise, écrire un livre, il regorgeait d’idées, ou bien avoir un talent artistique quelconque qu’il aurait pu exploiter, mais il n’en était rien. Et puis il y avait eu cette année à Bangkok, où il avait obtenu ce job, qui relevait plus du bénévolat qu’autre chose, il aidait la population, prodiguait des soins basiques, aidait des familles dans divers démarches, il avait adoré se sentir utile aux autres, mais la vie qu’il menait aujourd’hui était tout autre et il devait s’en contenter, peut-être à la retraite aiderait-il autrui. « Tu m’as fait un gâteau à moi ? Tu sais à quel point je suis jaloux des autres à qui tu crées des merveilles… »

Le serveur prit leur commande, Donovan, lui, commençait par un plat, il était plus conventionnel dans ses choix, il avait opté pour des brochettes d’agneau au paprika et leur émincé de légumes, en dessert il choisirait leur tiramisu maison. Puis, une fois le serveur parti, Victoria déposa sur lui un regard sérieux, on arrivait à la discussion cruciale. Il s’en doutait un peu, elle voulait parler de son besoin d’enfant. On lui avait diagnostiqué une infertilité quelques semaines au part avant, ça avait été la plus difficile nouvelle jamais entendue par la jeune femme, elle qui rêvait de devenir mère. Déjà un an avant que Donovan ne fuit en Thaïlande, ils avaient des soucis pour avoir un bébé, au départ les médecins avaient pensé que ça venait de lui, ce qui explique sa fuite en avant dans un autre pays. Puis quand finalement il a appris qu’il pouvait enfanter, Victoria a repris le chemin des labos, pour apprendre la triste nouvelle. Il se souvenait que quand sa femme le lui avait appris, elle craignait qu’il ne la quitte sous ce prétexte, ce qui était une idée stupide, au contraire, il avait voulu la protéger, la rassurer, plus que tout, être à ses côtés. Ce besoin d’enfant, c’était le sien, à Victoria, lui, bien entendu en voulait avec elle, mais ce n’était pas son grand rêve, du moment qu’elle partageait sa vie. Il avait d’ailleurs tout de suite pensé à l’idée d’adoption ou de toute autre option qui puisse réaliser ce rêve, mais il ne lui en avait pas parlé, la nouvelle étant trop fraîche dais l’esprit de la blonde. Finalement, le fait que ce soit elle qui amène le sujet soulagea notre homme, elle était prête. Il prit sa main qu’il serra doucement comme pour l’encourager à continuer. « Je t’écoute, dis-moi. »

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Victoria & Donovan
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Cette histoire de second dessert datait d’il y a longtemps, presque le début de leur relation, bien avant que Victoria ne crée sa boutique, d’aussi loin qu’il s’en souvienne elle avait toujours aimé cuisiner, même enfant et quand ils avaient commencé à sortir ensemble, lorsque c’était devenu assez sérieux pour qu’elle lui avoue sa passion, elle avait souhaité lui faire goûter ses créations. Le gourmet que Donovan était avait apprécié cette attention et il ne manquait jamais de se délecter de ses gâteaux, tout comme il savait lui dire quand il n’appréciait pas. Il se souvenait de ces après-midis pluvieuses où ils s’amusaient à inventer des recettes, ils finissaient souvent avec de la farine partout, la cuisine sens dessus-dessous et surtout nus à faire l’amour sur le sol, vous n’avez pas idée combien sa femme pouvait être sexy dessous un tablier et combien la cuisine pouvait se révéler érotique. Mais cela faisait longtemps qu’ils n’avaient plus eu ce genre de moments complices, leurs vies, leurs jobs, leurs ennuis, tout ça les avait éloigné et même si aujourd’hui ils tentaient de retrouver leur complicité d’antan, ils étaient encore loin d’y être parvenu, y arriveraient-ils un jour ? Donovan l’espérait, mais peut-être devaient-ils aussi se résoudre au fait qu’ils n’avaient plus 20 ans, que leur relation avait changé, évolué, tout simplement… « Je me doute que tu n’as rien laissé au hasard, j’ai presque hâte d’avoir terminé ce repas maintenant ! »
Il lui sourit mais voyait qu’elle était ailleurs, ses pensées semblaient la tourmenter légèrement. Il savait à quel point le sujet de son besoin d’enfant était sensible et il ne voulait pas la brusquer. Pourtant lui était prêt à tout entendre et il voulait le lui montrer. Il lui laissa le temps de formuler son discours et l’écouta sans broncher. Puis il hocha la tête. L’idée d’une mère porteuse lui plaisait moyennement, il préférait qu’ils essayent la fécondation in-vitro ou d’autres méthodes qui permettraient à Victoria de vivre une grossesse parce qu’il savait à quel point ça comptait pour elle, il l’avait vu bon nombre de fois regarder ce ventre qui restait désespérément plat, il avait senti sa tristesse et voulait pour elle que ces moments soient derrière elle. Mais si cela ne fonctionnait pas, ou devenait trop éprouvant pour elle alors il était bien prêt à tout tenter. « Je te l’ai dit un jour et je te le redis aujourd’hui, tu es prête à l’entendre, pour moi, avoir un enfant avec toi serait parfait, peu importe la méthode utilisée même l’adoption. Dans mon idée notre enfant sera celui qu’on aura élevé, aimé, choyé, éduqué, peu importe qu’il n’ait pas notre sang s’il a notre amour. J’aimerai tout d’abord qu’on tente l’in-vitro, te voir porter notre enfant me rendrait fier et je sais à quel point tu en rêve. » Donovan voulait apaiser sa femme des tourments qu’elle vivait. Beaucoup de couples avaient des soucis pour concevoir, ça n’était pas une fatalité, rien ne disait qu’ils n’auraient jamais d’enfants, ils étaient jeunes, heureux, la vie les attendait, il leur faudrait simplement plus de temps pour accueillir celui qui ferait leur bonheur.

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Victoria & Donovan
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Ces autres femmes… Victoria pensait bien entendu à Andrea, celle qui venait de donner un enfant à Donovan. Ça avait été une surprise pour tout le monde, pour elle comme pour le couple et pas la meilleure surprise au monde. Mais la jeune femme avait choisi de garder le bébé et c’est peu de temps après que Victoria avait appris qu’elle n’aurait peut-être pas la capacité à enfanter, les deux nouvelles furent tellement difficiles à accepter pour la jeune femme et Donovan s’était senti vraiment démuni face à cette situation qui lui échappait totalement. Alors la voir tenter de se projeter c’était déjà un pas énorme vers l’avenir et l’acceptation de cette vie si différente de celle dont elle avait rêvé.
« Ne pense pas comme ça, il n’y a aucune comparaison à faire entre Andrea et toi… et même si aucune méthode ne fonctionnait il ne faudrait pas que tu te sente fautive, c'est entièrement de ma faute, ne te mets pas cette pression. »
C’est lui qui se sentait fautif parce qu’il avait trahi sa femme et il semblait la rendre coupable de ses propres erreurs simplement parce qu’il avait fait le con. Il voulait qu’elle se sente le mieux possible, qu’elle ait de nouveau confiance en lui mais surtout en elle, c’est comme ça que leur relation pourrait fonctionner. Toute cette histoire n’était pas simple, au départ ils avaient cru que leurs problèmes venaient de lui alors il avait culpabilisé de ne pouvoir lui donner ce qu’elle voulait. Puis finalement il s’était avéré que c’est elle qui ne pouvait concevoir et alors les rôles s’étaient inversés. Donovan ne pouvait s’empêcher de se demander si leur vie aurait été différente s’ils avaient su tout de suite que Victoria était infertile, s’il se serait enfuit, s’il l’aurait soutenu. Bien entendu il se disait qu’il serait resté auprès d’elle, qu’il aurait tout tenté avec elle pour avoir cet enfant, mais finalement, sur le moment on ne sait pas quelle réaction on peut vraiment avoir, ça le mettait mal à l’aise et en même temps ça l’obligeait à garder les pieds sur terre.
Elle lui annonça qu’elle voulait prendre rendez-vous dès le lendemain pour la FIV, ça convenait parfaitement à Don, il acquiesça avec un sourire, réellement heureux qu’elle se projette.
« C’est de tes espoirs dont on parle là. Je sais à quel point tu veux devenir mère et j’espère vraiment que ça fonctionnera. » Encore une fois il fallait se rappeler que les rêves d’enfants étaient surtout ceux de la jeune femme et pas de son mari. Il serait comblé s’ils arrivaient à devenir parents, comblé de la voir heureuse.

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Victoria & Donovan
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Le jeune couple était dans une sorte d’impasse, ils se voilaient la face en tentant de recoller les morceaux d’une histoire déjà brisée trop de fois, ils savaient leur situation bancale, la confiance de Victoria toujours en suspens même si elle faisait tous les efforts du monde pour que ça marche. Ce qui était le plus difficile pour Donovan c’était le fait qu’elle ait si peu confiance en elle, qu’elle se reproche tant de choses alors qu’elle n’avait aucun tort, sans le vouloir, elle culpabilisait son mari d’avantage, mais il ne pouvait pas se permettre de l’en blâmer, après tout il pouvait bien porter ce poids-là qui était si peu payé pour rester dans la vie de celle qu’il aimait. Cette histoire d’enfant c’était paradoxalement leur madeleine de Proust, ce qui leur rappelait leurs espoirs, bien des douleurs, la défection de Don, l’infertilité de Vicky, c’était délicat d’en parler sans que ces réminiscences ne surgissent et en même temps c’est ce qui renforcerait le couple, leur amour, leur confiance mutuel, s’ils n’arrivaient pas à avoir d’enfant, on donnerait alors peu cher de leur futur, Donovan pensait avec une infini tristesse qu’ils ne s’en sortiraient pas, lui ne supporterait pas de voir Victoria s’enfoncer une nouvelle fois dans sa détresse et elle finirait par lui en vouloir d’avoir eu un enfant avec une autre, de façon irrémédiable. Il espérait donc plus que tout d’avoir rapidement un bébé, naturellement ou nous, pour ne pas perdre sa femme. « Ne te flagelle pas, je n’avais pas à fuir, je sais, j’en suis conscient et même si tu me l’as pardonné je me sentirais toujours coupable de t’avoir abandonné. »
Lorsque les plats furent apportés Donovan donna un coup de fourchette de bon cœur, il avait faim après sa journée et sa gourmandise l’emportait souvent même lors de discutions sérieuses. Il écouta avec intérêt le déroulement des opérations selon Victoria, il était un peu renseigné sur la question puisqu’il s’était un peu penché dessus lorsqu’il pensait être stérile. Elle semblait excitée à cette idée et sa bonne humeur était contagieuse, il lui sourit de toutes ses dents. « J’espère aussi ma belle, on fera tout pour que ça marche. » Il serait bien allé prier tous les Dieu même s’il n’est pas croyant, il aurait bien cru à la magie s’il avait fallu, du moment qu’elle soit heureuse, parce que son sourire le désarmait, parce qu’il sentait sa peine même si elle tentait de la cacher, parce qu’il voulait son bonheur plus que tout, plus que le sien à lui, quitte à faire n’importe quoi. « Bien-sûr que je le veux, je serais là pour t’épauler. » Il prit sa main dans la sienne pour la rassurer encore plus parce que celle qui était avant la personnalité forte du couple commençait à chanceler sérieusement.

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Victoria & Donovan
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Aux yeux de tous ils donnaient vraiment l’image d’un couple heureux et complice, la tendresse dont ils faisaient preuve l’un envers l’autre semblait tellement naturel. Pourtant rien n’était encore gagné et la terre menaçait de s’ouvrir sous leurs pieds, mais ils tenaient encore bon. Voir Victoria reprendre de l’appétit faisait plaisir à son homme, il mangeait lui aussi avec plus d’entrain.
Lorsqu’elle eut terminé son plat et que Donovan sentit l’impatience dans son regard, il commanda directement son dessert et le mangea rapidement. « Je ne doute pas que ta surprise sera bien meilleure que ce que je mange en ce moment. » Ce tiramisu n’avait pas tellement de goût il déçu notre gourmand. « Et si on rentrait alors ? » Il n’avait pas raté le sourire complice, un brin mutin, de sa jeune femme, il retrouvait celle qui l’avait fait chavirer au départ, la jeune femme fraîche, enjouée, toujours pleine de surprise. Cette Victoria avait disparu depuis quelques temps, quelques années déjà, la faute au temps qui passe, la faute aux rêves brisés, ou tout simplement le fait qu’elle ait mûri, que la vie l’ait endurcie. Pourtant il retrouvait de temps en temps celle qu’elle avait été et c’était dans ces moments-là qu’il retombait follement amoureux de sa jolie blonde, il comprenait que jamais il ne pourrait vivre séparé d’elle et cette idée le faisait sourire. Il regrettait parfois qu’elle ait perdu sa joie de vivre mais ne cessait pas d’espérer qu’elle revienne un jour, que les éclats de rire d’un bébé joufflu lui rendraient le goût à la vie, le goût de rire encore et de s’émerveiller comme elle le faisait avant.
Donovan demanda l’addition et régla dans la foulé. Ils ressortirent du restaurent main dans la main, comme un couple heureux qui a la vie devant lui et des projets plein la tête.