if the silence takes you then i hope it takes me too -r.

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And let me know what love is like

Il était vrai que Sara avait eu une année éprouvante, effrayante même. Qu’elle avait parfaitement le droit de demander du temps aux autres, elle avait une excuse plus que valable. Et pourtant elle ne voulait pas en abuser, elle ne voulait pas que tout le monde lui laisse le temps, elle avait besoin qu’on la bouscule un peu, qu’on la pousse dans ses retranchements. Parce qu’elle avait perdu une année entière de sa vie et c’était tellement, elle avait aujourd’hui l’impression d’être en retard sur le monde. Ce retard il fallait qu’elle le rattrape, qu’elle vive plus vite, plus fort, qu’elle arrête de se poser mille questions, elle avait besoin de se sentir vivante. Et c’était le cas lorsqu’elle était dans les bras de Woody, il la ramenait à la vie, il la mettait face à la réalité et c’était bon, effrayant mais bon. Alors bien qu’elle s’oppose à sa requête, elle se promettait mentalement de mettre rapidement les choses à plat dans sa vie, de discuter avec Jamie, de mettre fin à ce mariage qui n’avait plus lieu d’être, elle en avait envie, l’envie d’aller de l’avant. Elle voulait se reconstruire, différemment, parce que plus rien ne serait comme avant maintenant, elle allait prendre un nouveau départ, avec Woody, en reprenant son nom de jeune fille, en reprenant son travail aussi, les enfants lui manquaient, tout lui manquait, toutes les choses simples de la vie.

Après qu’elle eut remis un peu d’ordre dans la chambre de son amant et qu’elle eut attendu un lapse de temps raisonnable, Sara n’y tenait plus, elle rejoint son Woody, elle voulait être rassurée sur son état d’esprit, être sure qu’il ne lui en voulait pas trop, qu’il la comprenait. Elle savait qu’il n’avait pas pour habitude d’essuyer des refus, mais il devait comprendre que ce qu’il lui demandait c’était d’opérer un changement de vie, de prendre sa main et de sauter d’une falaise les yeux fermés en lui faisant confiance. Elle ferait n’importe quoi pour lui, elle le savait bien, mais il lui fallait souffler un peu et ne pas laisser son cœur prendre le dessus sur la raison, pas totalement…

Lorsqu’elle le força à se retourner pour l’affronter, Sara observa son visage renfrogné mais elle ne se démonta pas. Elle exprima espérer qu’il ne lui en veuille pas trop avant de l’embrasser doucement. Ca n’est qu’après ce baiser que le jeune homme se dérida et avoua finalement qu’il ne lui en voulait pas. L’eau chaude coulait doucement sur eux et Sara en apprécia le contact, autant que celui du corps de celui qu’elle aimait. « Je sais que tu attendras et je sais que c’est difficile pour toi. Alors merci. » Parce que c’était tellement bon de se savoir épauler par un autre qui la comprenait, qui ne la brusquait pas trop. Woody avait bouleversé tout son équilibre fragile et fait valser beaucoup de ses certitudes, mais c’était pour le mieux, tant pour elle que pour lui. Elle lui sourit malicieusement. « On fait un drôle de couple d’éclopés toi et moi non ?! Regarde-moi ce bleu que tu t’es fait à la cuisse ! » En effet, sur le côté de sa cuisse droite on voyait que se formait un léger hématome, souvenir probable de sa chute sur la glace dans l’après-midi. Elle avec ses cicatrices, lui avec sa maladie, ils avaient tous deux un corps défaillant mais elle savait qu’ils seraient plus fort que celui-ci.

J’embrassai Sara sur le front alors qu’elle me remercia d’être patient. Je passai mon bras derrière son dos et l’attirai contre moi en pressant légèrement sur elle pour la coller à mon corps. Mon autre bras ne tarda pas à également faire le tour de son corps pour l’emprisonner complètement dans mes bras. Cette étreinte amoureuse dura quelques dizaines de secondes, et je laissai finalement Sara se reculer de nouveau. Elle me regarda de haut en bas, ce qui ne me mit pas du tout mal à l’aise étant donné que premièrement, j’avais toujours été à l’aise avec mon corps et que deuxièmement, ce n’était pas la première fois qu’elle me voyait nu. Elle connaissait déjà mon corps, même si ce n’était pas encore par cœur. La jeune femme sourit malicieusement alors qu’elle regardait mes jambes. Elle releva ensuite la tête, arborant le même sourire. Je la regardai, le regard plein d’incompréhension mais amusé par son expression faciale. « Quoi ? » Demandais-je avant que Sara ne me réponde que nous formions un drôle de couple d’éclopés. Je baissai les yeux vers ma cuisse après qu’elle ait parlé d’une ecchymose s’y trouvant. Je n’avais même pas remarqué. J’haussai les épaules. « Ça ? C’est juste ma bataille d’hier avec un kangourou sur le bord de la route. » Je rigolai légèrement. Bien sûr, ce bleu provenait sans aucun doute de ma chute sur la glace survenue quelques heures auparavant. Je ne voulais tout simplement pas m’avouer que ces pertes de contrôle sur mon corps pouvaient également entraîner des blessures. Alors je jouai la carte de l’humour, ma seule méthode de défense réellement efficace.

Je pris finalement le savon entre mes mains et le frottai entre celles-ci afin de faire mousser le produit. Je posai ensuite mes mains sur le corps de Sara, d’abord sur le creux de ses épaules, de chaque côté de son cou, pour ensuite descendre le long de ses bras. Je la savonnai de cette façon de dos, de face, sans réelle sensualité ou arrière-pensées. Je ne faisais que prendre soin d’elle, la laisser se faire dorloter. Je passai ensuite au shampooing et je lui massai les cheveux alors qu’elle se trouvait de dos à moi, la tête presque appuyée sur moi. « Ne t’endors pas, hein. Si tu t’endors j’te laisse là. » Lui murmurais-je sans pour autant cesser de lui laver/masser les cheveux. Une fois que Sara fut toute propre et rincée, je fermai l’eau. J’avais eu le temps de me laver moi-même avant que la jeune femme ne me rejoigne plus tôt. J’attrapai donc une serviette en passant mon bras de l’autre côté du rideau de douche, et j’enroulai la brunette dans celle-ci. Je fis de même avec ma serviette, autour de ma taille. Je tirai ensuite le rideau et sortit du bain-douche. « Restes-tu à dormir ici ce soir ? » Demandais-je. Car malgré son refus de venir s’installer pour de bon ici avec moi pour le moment, cela n’empêchait pas qu’elle pouvait dormir ici de temps en temps. J’accepterais qu’elle retourne chez ses parents aujourd’hui, même si l’idée de dormir sans elle après une journée pareille ne m’égayait guère.

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If we'd go again all the way from the start, I would try to change things that killed our love. Your pride has built a wall, so strong that I can't get through. Is there really no chance to start once again ? I'm still loving you ... ☾☾

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Woody voulait à tout prix cacher ses faiblesses, ne pas montrer ses failles et l’attention était louable, mais Sara le connaissait trop. Elle savait que sa chute sur la glace tout à l’heure l’avait ébranlé, lui le grand costaud que rien n’effraie, il vivait pourtant avec une épée de Damoclès sur la tête, qui le menaçait chaque jour un peu plus. La brune voulait être là pour lui, elle était persuadée qu’elle pourrait lui offrir ce soutient dont il manquait même s’il n’en parlait pas. Lui si fière, mais que son corps trahissait petit à petit, il aurait besoin d’une épaule, d’une amie, d’un amour et elle voulait être celui-ci. Elle haussa un sourcil, rieuse, à la réponse du jeune homme. « Je vois… j’imagine que le kangourou a perdu si tu es toujours debout ! »
La nudité était un vaste sujet pour Sara, elle autrefois pudique et pleine de principes, avait presque appris à s’en moquer après avoir passé des mois dans un hôpital à être scrutée sous toutes les coutures par un corps médical peu enclin à penser à sa pudeur. Et puis là elle se trouvait nue en face de Woody, celui-ci la connaissait depuis toujours, il l’avait vu devenir une femme, il avait appris son corps à une époque et depuis ils passaient leur temps à dormir l’un avec l’autre, même s’ils ne se déshabillaient pas totalement, il l’avait moult fois vue en sous-vêtements sans qu’elle s’en formalise. Et puis aujourd’hui tout était différent, elle se sentait libre avec lui, elle aimait son regards sur ses formes, elle se savait imparfaite mais lui ne l’était pas non plus, ils ne se jugeaient pas, ils savaient s’aimer tels qu’ils étaient. Lorsqu’il entreprit de la savonner, notre Sara, soudainement épuisée par la journée, par le trop plein d’émotions, l’effort physique et l’eau chaude qui courait maintenant sur sa peau, se laissa faire de bonne grâce. Elle sourit en sentant les mains de Woody parcourir ses membres, laissant un frisson lui échapper, elle appréciait ce moment de douceur anodin mais si agréable. Il lui lava les cheveux avec une infinie douceur qu’elle posa sa tête contre son torse et cru un instant sombrer avant que la voix grave de son amant ne la fasse revenir. « Non, ne me lasse pas… jamais. » Dans la voix de Sara une supplication, bien plus que celle d’être laissée dans cette douche, la peur plus profonde d’être abandonnée à son sort encore une fois. Et pour illustrer sa peur elle lui quémanda un baiser que le jeune homme ne lui refusa pas, bien entendu.

Une fois lavée et séchée, Sara entrepris de démêler ses longs cheveux lorsque Woody lui demanda si elle restait dormir. Elle le regarda à travers le miroir encore embué. Elle en mourrait d’envie et pourtant elle savait que si elle acceptait ça serait le début de la fin. La fin des promesses qu’elle s’était faite à elle-même, de prendre son temps, de tout mettre à plat avant de s’installer avec lui. Elle savait que dormir dans les bras de Woody ce soir serait la première d’une longue série de faiblesses. Malgré tout elle n’avait pas le cœur à le quitter comme ça, comme un vulgaire amant. Ils avaient partagé une journée formidable et ce serait trop difficile de claquer sa porte et rentrer se coucher seule dans son lit d’adolescente… Elle allait découcher, ses parents allaient se poser des questions… et alors, elle était adulte, une femme de vingt-six ans qui reprenait sa vie en main, au diable ses parents et ses belles promesses. « Oui, si tu as une place pour moi dans tes bras. » Demain serait un autre jour, demain elle respecterait enfin ses promesses, mais pas ce soir.

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