every teardrop is a waterfall ~ léo

every teardrop is a waterfall ~ léo et june

Pour changer un peu d'univers, ce soir tu as décidé de faire la fête dans une bar-restaurant que tu ne connais pas. Il est toujours à Bowen mais légèrement plus éloigné de ta maison. Tu n'as même pas pris la peine de prévenir Lily, elle a l'habitude de toute façon. Ce soir, tu ne travailles pas ni en temps que mannequin ni en tant que barmaid. Tu as toute la soirée pour toi, pour boire, pour fumer, pour faire la fête tout simplement. Tout cela est devenu ton quotidien, ta façon de vivre, ta vie. Tu n'aimes pas particulièrement la vie que tu mènes mais c'est comme ça, tu n'es pas prête à en changer. Au moins, avec une vie comme ça, tu ne peux pas souffrir. Tu ne peux pas tomber amoureuse. Tu ne peux pas ressentir. C'est beaucoup plus facile comme ça, du moins t'essaies de t'en convaincre. (...) La soirée est finie pour toi, l'alcool qui coule dans tes veines te fait déjà faire des choses que tu regrettes. A commencer par ce gars assez louche que tu as embrassé. C'est pourquoi tu décides de t'en aller, de marcher jusqu'à ta voiture. Même si ce soir tu ne l'as pas prise, à cet instant précis, tu ne sembles pas t'en souvenir. Putain, où sont ces foutues clés ? Tu fouilles ton sac et continues à marcher sans prêter attention à la route et aux voitures qui t'entourent. Plus rien n'existe autour de toi. Tout cet alcool que tu as ingurgité t'empêche de réagir de façon raisonnée. Tu entends un léger coup de klaxon mais sans plus. Un deuxième, un troisième et puis... Tout ce que tu aperçois ce sont des phares qui te brûlent les yeux et qui se rapprochent de toi à une vitesse affolante.

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losing game

a broken heart is all that's left, i'm still fixing all the cracks. Lost a couple of pieces when i carried it home.

After my blood turns into alcohol

Il était tard, très tard, quelle heure exactement, Léo ne s'en souvenait pas. Il venait de passer la soirée à écumer les bars avec ses potes, une soirée classique. Demain il ne se levait pas pour aller au bureau, il avait cette chance avec son travail, aucun impératif. Alors il en profitait. Quelques mois qu'il était rentré à Bowen, quelques mois déjà qu'il avait retrouvé sa vie mais il ne s'en lassait pas, il passait du temps avec ses amis, il buvait, il s'amusait, il était encore jeune. Et puis boire, faire la fête, rire avec les autres, rire des autres, c'était sa façon d'oublier le monde dans lequel il vivait tous les jours. La réalité, trop dure, le monde, trop violent. Tout allait vite et il était entraîné dans un tourbillon sans fin. Presque deux ans qu'Anna était morte, mais ça il ne voulait pas s'en rappeler.
Ils s'étaient tous séparés, fin de soirée, il allait rentrer chez lui, à pied parce que même s'il était un minimum lucide, il avait trop d'alcool dans le sang pour conduire et puis c'était bon de prendre l'air frais que la nuit lui offrait. Il rêvait de son lit, de se vautrer sur le matelas et de s'enfoncer dans des songes cotonneux où il aurait peut-être la chance de la retrouver, de revoir son visage, de caresser ses cheveux et d'humer son parfum. Toutes ces petites choses qu'il avait l'impression d'oublier avec le temps, seul allait rester son prénom, le reste s'effacerait, tout le reste était mort avec elle. Cette pensée le déprimait mais déjà il était attiré par un bruit de klaxon, puis un second, son regard se posa sur cette fille face à lui qui traversait trop dangereusement la rue, son sang ne fit qu'un tour et tout état d'ébriété quitta notre Léo, elle allait se faire écraser sans broncher ! Sans réfléchir il plongea sur elle et lui évita l'accident fatal.

Sur le bas côté, affalés sur le sol, sonnés mais sains et saufs, les deux inconnus se regardaient maintenant dans le blanc des yeux sans trop comprendre ce qui leur arrivait. Puis Léo eu ce second éclair de lucidité. June ?! Mais qu'est ce que tu foutais en plein milieu de la route ?
Cette fille il la connaissait ou du moins ils s'étaient déjà vu. Il y a quelques nuits de ça, elle se faisait agresser par un homme en pleine rue et, un peu comme ce soir, Léo passait par là et était venu la sauver des pattes de son agresseur. C'était donc la seconde fois qu'il lui venait en aide, on peut dire que la jolie blonde avait beaucoup de chance.

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"Is that alright ?"

Maybe it's time to let the old ways die. It takes a lot to change a man, it takes a lot to change your plans. And a train to change your mind.

Tu n'entends plus rien. Rien du tout. C'est comme si le monde autour de toi n'existait plus. Comme si plus rien n'avait d'importance. Tes yeux se ferment automatiquement lorsque la lumière qui te brûlais les yeux devient trop forte. Tu n'entends ni les coups de klaxon, ni les gens qui hurlent de te mettre sur le côté. Tu n'entends plus rien, rien du tout. C'est lorsque tu sens quelque chose qui te percute que tu reprends conscience. Quelque chose ou plutôt quelqu'un. Les paroles du jeune homme te ramène à la vie réelle. Tu planes tellement que parfois tu ne dissocies plus bien le monde normal du monde imaginaire. June ?! Mais qu'est ce que tu foutais en plein milieu de la route ? Oui June qu'est-ce que tu foutais ? Tu réfléchis un instant mais tu ne te souviens plus. Tu te rappelles ta folle soirée, la sortie de la boîte et puis plus rien. Léo ? Oh rien je... Tu quoi ? Tu ne sais même pas comment te justifier puisque plus rien n'a de sens. Tu ne comprends plus rien ce soir. Tu as déjà été saoule mais jamais comme ça. Tu as déjà été défoncée mais jamais comme ça. En y réfléchissant la seule solution c'est qu'on ait mis quelque chose dans ton verre. Les trous noirs ça ne t'arrive jamais. Jamais. Je pense que quelqu'un m'a drogué. Dis-tu un peu perdue. Tu ne sais même plus où tu es à présent. C'est comme si tu avais tout oublié. Et qu'est-ce qu'il fait là à cette heure-ci lui ? Et puis pourquoi t'a-t-il sauvé ? Ce serait bien plus simple si tu n'étais plus là. T'aurais pas du risquer ta vie pour moi Léo. J'en vaux pas la peine, toi si. Plus tu bois et plus tu te sens au fond du trou. Plus tu bois et plus tu regrettes d'être en vie. C'est ton côté sombre qui prend le dessus sur ton côté plus clair.

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After my blood turns into alcohol

Il avait ce côté bon samaritain en lui Léo. C’était comme ça, toujours prêt à se jeter dans la gueule du loup pour les autres, à sauver leur peau avant de penser à la sienne, à se jeter dans une bataille pour aider le plus faible, il était de tous les combats, même ceux qu’on dit perdu d’avance. Le monde avait besoin de ces rêveurs là, de ceux qui pense qu’il y a du bon dans l’humanité, en chacun de nous de ceux qui savent tendre une main et offrir une seconde chance. Parfois il était fatigué de toujours foncé tête la première et pourtant ses instincts finissaient toujours par prendre le dessus, on ne se refait pas. Il finissait toujours par donner sa chance à quelqu’un, où à prendre un avion et partir en mission dans un pays en crise. C’était toutes ces petites choses qui le faisaient se sentir vivant au final, vivant et utile.
Les yeux perdus de June qui peinaient à se fixer sur lui dérangeaient le jeune homme, il ne savait quoi faire d’elle maintenant. Cette fille semblait traîner tellement de casseroles et de mal-être pour elle seule, s’en était déroutant. Désorientée, elle avait un discours des plus incohérents, droguée qu’elle disait… elle sentait surtout l’alcool à plein nez, mais après tout pourquoi pas, il ne la connaissait pas suffisamment pour pouvoir mettre sa parole en doute. “On va se lever doucement tu veux. Y a un banc un peu plus loin, on va s’y asseoir, ok ?” Sans attendre son approbation il la souleva doucement de terre et l’aida à se traîner jusqu’au dit banc. Durant leur laborieuse marche de seulement quelques secondes la jolie blonde lâcha qu’il n’aurait pas dû la sauver, qu’elle n’en valait pas la peine. Il laissa échapper un léger ricanement. “Et c’est moi qui aurait dû me battre avec ma conscience de t’avoir laisser te faire renverser sans rien faire… non merci.” Elle sentait les embrouilles, il le savait, cette fille était trop complexe, trop désespérée pour lui qui n’en menait pas large non plus. Et en même temps si lui ne s’en souciait pas, qui d’autre le ferait ? Avait-elle des amis, de vrais amis qui puissent l’épauler ? Il venait à en douter. Elle était une source d’emmerdes et il se ruait dedans, comme toujours.

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On va se lever doucement tu veux. Y a un banc un peu plus loin, on va s’y asseoir, ok ? Leo est tellement attentionné, tellement gentil avec toi. T'as l'impression de pas le mériter. Rectification : tu ne le mérites pas. Tu ne comprends pas pourquoi il s'occupe de toi comme ça. Peut-être aime-t-il les cas désespérés ? Peut-être se sent-il peiné devant toi ? C'est sans doute ça. Ou peut-être fait-il ça parce qu'au fond, il te trouve mignonne ? Non, t'en doutes. A part les mecs qui veulent passer une nuit en ta présence, aucun ne s'intéresse réellement à toi. Tu te lèves avec l'aide du beau brun et t'assieds sur le banc à ses côtés. Merci murmures-tu à peine. T'es sous le choc. T'aurais pu mourir s'il n'avait pas été là. C'est déjà la seconde fois que Leo te sauves, tu ne comprends pas pourquoi il fait ça. Tu es complètement déboussolée. Ivre tu l'as déjà été mais pas à ce point là. C'est pour ça que tu penses que quelqu'un t'as drogué. La boisson ne te fait pas tout oublier d'habitude. Et là, tu n'avais plus aucune perception, tu n'entends et ne voyais plus rien. C'est impossible que ça soit arrivé à cause de l'alcool ou de la drogue. T'en es persuadée. Tu marmonnes à Leo qu'il n'aurait pas dû te sauver. Au fond, si tu t'étais faite écrasée, ça aurait sans doute arrangé beaucoup de monde. Toi y compris. Parce que tu supportes de plus en plus mal cette spirale infernale qui t'entoure. Et c’est moi qui aurait dû me battre avec ma conscience de t’avoir laisser te faire renverser sans rien faire… non merci. Il l'a fait pour lui, au moins c'est clair. Mais tu t'y attendais, on ne fait jamais rien pour toi. Tu vis toute seule depuis que ta soeur jumelle est morte. Ainsi que ta mère. Depuis, t'es plus seule au monde que n'importe qui. Ouais t'as raison. Tu veux quoi en échange, une nuit d'enfer ? Dis-tu à demi en rigolant à demi sérieuse. T'es plus à un homme près après tout. Tu ne sais pas si tu dis ça parce que t'es encore complètement choquée (et bourrée) ou si tu dis ça sérieusement. Si t'en es arrivée là, c'est que t'es tombée bien bas June. Trop bas même. Tu ne sais même pas si t'es capable de remonter la pente. Non en fait, tu le sais, t'en es incapable seule.

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After my blood turns into alcohol

Sa petite conscience et lui allaient très bien, merci, ne vous en faites pas pour eux. Non, Léo n’avait pas fait ça pour lui, il n’avait pas l’âme d’un superhéro en puissance qui a besoin de sa dose d’adrénaline pour se sentir bien, pour bien dormir le soir. Non, seulement s’il avait laissé cette gamine se faire écraser c’est toute une vie qui aurait été gâchée de façon irrémédiable, la mort n’est jamais une solution acceptable, surtout pas pour lui qui avait vu sa petite amie âgée d’à peine 26 ans arrachée à la vie alors qu’elle avait tant à vivre.
Sa réflexion frappa le jeune homme qui n’était pourtant pas farouche. Il la considéra un instant, le regard dur. Fut une époque où Léo couchait à tout va, où il profitait des filles, il était jeune, il se savait attirant et savait comment attirer ces demoiselles et puis c’était de son âge tout simplement. Et puis il avait rencontré Anna et puis elle était parti. Aujourd’hui que restait-il du mec séducteur qui ramenait une fille différente chaque soir ? Plus grand chose probablement… il avait découvert une autre drogue, celle du voyage, du dépaysement. Il savait s’offrir du bon temps, croyez le, mais avec un peu plus de conscience sans doute. Et clairement, la proposition de June, alors qu’elle était là, affalée sur ce banc, moitié débraillée, limite consciente, c’était tout sauf attirant, il aurait l’impression de la violer. “Moi j’te propose une nuit de sommeil, c’est tout ce que j’ai à t’offrir, je te ramène chez toi et tu dors. Pardon mais l’alcool ça n’a rien de sexy ma belle, respecte-toi un peu.” Il se rendait compte qu’il la regardait presque avec pitié, elle n’en menait pas large et lui ne savait pas quoi faire. Il ya quelques minutes encore il était dans un sale état lui aussi, il ne marchait pas vraiment droit et s'apprêtait à rentrer chez lui se vautrer dans son chagrin. Mais l’incident l’avait réveillé et surtout rendu lucide d’un coup, le retour à la réalité était assez difficile. “Tu viens d’où comme ça ?” Il n’avait pas de sœur, pourtant ce soir il avait l’impression d’avoir le rôle du grand frère qui se doit de protéger sa cadette.

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C'est tout naturellement que tu proposes à Léo une nuit d'enfer à tes côtés. Même si actuellement, t'es loin d'en être capable. C'est limite si tu peux marcher. Moi j’te propose une nuit de sommeil, c’est tout ce que j’ai à t’offrir, je te ramène chez toi et tu dors. Pardon mais l’alcool ça n’a rien de sexy ma belle, respecte-toi un peu. Une nuit de sommeil. C'est tout ce que tu demandes mais tu n'as pas l'habitude qu'un homme te le proposes sans arrière pensée. Léo est différent des hommes que tu rencontres habituellement. Il est surtout plus vieux et plus mature. D'un côté ça te plaît beaucoup de pouvoir compter sur lui. Tu n'en as pas l'habitude. D'habitude tu ne fais confiance qu'à toi-même mais on voit bien où cela t'a mené. S'il n'avait pas été là... Tu ne serais plus de ce monde. Et il n'a tort lorsqu'il que l'alcool c'est loin d'être sexy. Ça l'est quand la personne en face de toi est aussi ivre que toi. Mais comme ce n'est pas le cas en ce qui concerne Léo, t'as juste l'air d'un déchet June. Tu essayes de te redresser, avec difficultés, tu ne peux pas faire confiance à un homme. Même si ses intentions sont saines. Lorsque tu montres de l'intérêt pour quelqu'un (aussi minime soit-il), ça termine toujours mal. Nan mais ça va aller, je peux rentrer seule. Réponds-tu sans grande certitude. Tu ne sais même pas si tu en es capable mais tu ne ramènes jamais personne chez toi. C'est ton échappatoire, le seul endroit où tu peux être toi-même. Tu n'amènes que tes amies très proches. Et Lily, qui est ta coloc. Mais c'est différent. Aucun homme n'est jamais entré. Tu viens d’où comme ça ? Tu viens de la boîte de nuit d'en face. Tu t'y rends assez souvent. Trop souvent d'ailleurs. Souvent, lorsque tu finis ton service au bar, tu n'as pas envie de rentrer chez toi. Tu préfères aller te déhancher sur la piste et profiter de la foule, du monde qui t'entoure, qui te regarde etc. C'est comme si tu voulais compenser le manque d'attention quotidien. Aucun homme ne te regarde réellement. Ils ne cherchent pas vraiment plus loin. Ils voient juste la fille facile, qui aime faire la fête, boire et danser. Personne n'a réellement brisé ta coquille. Tu la protèges bien trop pour ça. J'ai passé la soirée en boîte, et toi ? Qu'est-ce que tu fais à cette heure-ci en pleine rue ? Demandes-tu en lui adressant un faible sourire. C'est tout ce que tu peux lui offrir à l'instant présent.

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After my blood turns into alcohol

Léo approchait de la trentaine, il avait vu et appris suffisamment de choses dans sa petite vie pour ne pas accepter un discours comme celui de June, des invitations bien trop équivoques de la part d’une jeune femme bien trop jeune qui de toute évidence ne respectait rien et surtout pas elle. Il avait eu son âge, il avait fait des choses peu recommandables, il s’était drogué parfois, il avait couché avec bon nombre de filles sans les connaître, sans forcément se protéger, sans les respecter parfois, c’est vrai, il avait été un jeune con, on a tous nos périodes. Mais il s’était ressaisi. Il avait mûrit, avait compris qu’il fallait être un minimum sérieux dans la vie pour obtenir le meilleur. Je ne dis pas qu’il menait une vie monacale, en témoigne sa soirée de beuverie et l’état dans lequel il était il y a seulement quelques minutes, il savait s’amuser et souvent déborder des limites, mais au moins il n’avait rien à se reprocher le lendemain matin. L’état de June préoccupait notre homme, lui qui savait combien on pouvait tomber bas, il voyait bien qu’elle était tout près de toucher le fond et il ne comprenait pas comment sa vie avait pu tant déraper. Mais le fait est qu’il ne la connaissait pas alors… “T’es incapable de marcher seule…” Il avait dit cela sur un petit ton moqueur qui pourtant n’en était pas un, mais il était tard, il était crevé.
La soirée en boite, il l’imaginait très bien se déhancher sur la piste, se laisser inviter par des inconnus, se faire payer des verres, la jolie blonde qui joue parfaitement son rôle. Il ne pouvait pas l’en blâmer, elle était superbe, autant qu’elle en profite, s’il avait encore son âge, peut-être se serait-il laissé tenter. Pourtant il voyait dans son air qu’elle ne faisait pas ça que pour s’amuser, elle semblait épuisée, désabusée, comme si tout ce monde qui lui tournait autour ne lui servait qu’à se sentir vivante, pas plus heureuse, pas plus jolie ni sexy, juste vivante. Et ce constat était bien triste. “J’ai pris un verre avec des amis… plusieurs verres pour être honnête. Te sauver des voitures c’est mieux qu’une cellule de dégrisement… je rentrais chez moi.” Il s’appuya contre le banc, l’adrénaline redescendue il se sentait vidé, vraiment naze, il rêvait de son lit mais ne se voyait pas laisser June seule dans cet état. “Tu sors souvent comme ça ?” Après tout, la dernière fois qu’il l’avait croisé c’était dans les mêmes heures, dans le même style de rue pas forcément claire à ce moment de la nuit.

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Tout est chamboulé. Tu ne sais même plus comment fonctionne ton cerveau tellement c'est un vrai bordel là-haut. L'alcool et la drogue ça fait pas bon ménage même si tu restes persuadée que quelqu'un t'as mis quelque chose dans ton verre. Et même si Léo ne semble pas te croire, toi, tu y crois. Tu n'as jamais eu de trou noir ou de perte de mémoire comme celle-là. Jamais. Tu poses à nouveau ton regard sur le jeune homme, qui visiblement, n'est pas prêt à te laisser partir seule. Et au fond, tu apprécies qu'il s'occupe de toi. Léo est toujours là pour te protéger et il ne demande jamais rien en retour. C'est rare chez une homme. Et c'est une qualité que tu apprécies chez lui. T’es incapable de marcher seule… C'est pas complètement faux. Et puis, une jeune femme, seule et errante c'est l'appel au viol ou à toute sorte d'agression. Donc t'es plutôt rassurée que Léo soit là pour veiller sur toi. D'accord mais je t'obliges pas, je suis une grande fille. Dis-tu en soutenant son regard. Même si tu n'en as pas l'air comme ça, tu peux encore prendre un taxi et te débrouiller seule. J'habite par-là. Dis-tu en montrant le chemin au jeune homme. Tu te lèves en prenant appui sur lui et tente de tenir sur tes pieds. Après avoir retrouvé ton équilibre, tu enlèves tes talons hauts et marche en direction de votre maison, à Lily-Anaëlle et à toi. La marche et l'air frais te feront sans doute décuver. Et t'en as bien besoin. J’ai pris un verre avec des amis… plusieurs verres pour être honnête. Te sauver des voitures c’est mieux qu’une cellule de dégrisement… je rentrais chez moi. Tu souris légèrement gênée en entendant ça. Tu es gênée du fait que Léo te sauves sans arrêt sans que tu ne demandes rien. C'est sans doute dans son tempérament. Et tu ne peux pas lui en vouloir pour ça, bien au contraire. Tu sors souvent comme ça ? T'es pas certaine d'avoir envie de répondre à cette question. Souvent c'est léger en ce qui te concerne. Mais répondre "tous les soirs" ou encore "tout le temps" ne serait pas le bienvenu. Et puis, t'as pas envie de te faire passer pour une fille sans estime et qui se tape un mec tous les soirs. T'en es pas encore là même si tu n'en es pas vraiment loin. Oui et le fait que je sois barmaid en plus d'être mannequin n'aide pas. Ça fait pas mal de tentations en plus. Dis-tu en rigolant légèrement. Et toi ? Léo a l'air plus sérieux que toi. C'est peut-être l'âge qui fait ça ? Qui sait.

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After my blood turns into alcohol

Ils débutèrent leur marche laborieuse dans les rues de cette ville qui avait vu grandir Léo. Il aimait Bowen la nuit, son calme, la pénombre, il y régnait une lumière et une atmosphère incroyable lorsque les étoiles étaient de la partie et c’était le cas ce soir. Il n’avait jamais eu peur de marcher dans ces rues désertes tard dans la nuit, l’avantage d’être du sexe masculin, on ne vous cause pas trop de problème. Le chemin que lui indiquait June remémora bien des souvenirs à Léo, elle lui faisait prendre exactement le même itinéraire qu’il prenait lorsqu’il était un beaucoup trop saoul à une époque et qu’il finissait presque naturellement devant la porte de Lily, à la supplier de le faire entrer. C’était des souvenirs d’un autre temps, il n’avait pas fait cela depuis des mois, mais il sourit à cette idée, peut-être pourrait-il venir l’embêter un peu après avoir aidé June à rentrer chez elle.
Il ne savait pas trop bien pourquoi il se retrouvait toujours à venir en aide à la jolie blonde. Peut-être qu’en un sens il se reconnaissait un peu en elle, il revoyait le mec paumé qu’il était lorsque Anna est morte, il avait perdu comme sa seconde jambe et il s’était simplement écroulé, incapable de se raisonner il avait tout envoyé promené et s’était payé un billet pour ailleurs. Ailleurs c’était Bangkok et là-bas il avait totalement déconné, il était parti en vrille enchaînant cuite sur cuite, drogues en tout genre et les filles, surtout une, Andrea, qu’il avait fini par réussir à mettre enceinte, ouais, conneries sur conneries… Pourtant devenir père, même par accident c’était peut-être la meilleure chose qui lui soit arrivé, il avait repris pieds et tentait maintenant de marcher droit, le plus droit possible.
« Tu m’étonne, les tentations ne sont jamais loin. Faut juste être plus fort qu’elles… » Il la regarda, interdit durant un instant. « Moi ?... moi j’suis photographe, à une époque j’me suis clairement servi de mon appareil pour attraper des filles, c’est tellement simple, tu vois, quand on parle de tentations… » Il se sentait presque pitoyable de l’avouer mais c’était pourtant vrai, au début de sa carrière il avait joué la carte du photographe de mode qui drague tout ce qui bouge et ça avait bien marché, jusqu’à ce qu’il rencontre Anna et qu’il arrête ses gamineries. Il passa sa main dans sa nuque, presque gêné « Tu parlais du fait de sortir hein ?! Je sors plus qu’il ne faut, en semaine, je profite… j’ai un fils, un p’tit bébé, quand je l’ai avec moi il me calme, je ne peux plus déconner comme avant tu vois. » Pourquoi est-ce qu’il lui disait tout ça ?

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C'est bien la première fois que tu avoues à quelqu'un être tentée par l'alcool et la drogue plus qu'il ne le faudrait. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu racontes tout ça au jeune homme. Peut-être parce que Léo est toujours là pour te sauver ? Tu ne sais jamais d'où il sort mais lorsque tu mets ta vie en péril, il n'est jamais très loin. Alors, peut-être qu'à cause de ça, tu lui accordes ta confiance sans même t'en rendre compte ? C'est forcément inconscient. Pourquoi ? Tout simplement parce que ta confiance tu ne l'accordes à personne. Plus depuis que tu as été lâchement trahie par un homme. Alors refaire confiance à quelqu'un et en particulier à un homme ? C'est impossible pour toi. Mais tu te laisses aller avec Léo, tu sens que les confidences sortent d'elles-même. Et même si ça t'étonne, tu n'es pas assez en forme pour t'en rendre réellement compte. Peut-être que si tu étais dans ton état normal, tu ne confierais pas autant ? Mais ça, tu ne le sauras jamais. Vous prenez finalement le chemin de ta maison, enfin, de votre maison avec Lily. Tu espère secrètement qu'elle ne sera pas là, tu n'aimes pas qu'elle te voit dans un état pareil. Parce que tu peux être sûre que le lendemain, elle te fait la morale. « Tu m’étonne, les tentations ne sont jamais loin. Faut juste être plus fort qu’elles… » Et t'as déjà essayé maintes et maintes fois. Mais tu n'es pas assez forte. Ou peut-être que tu n'as pas assez de volonté ? Tu n'en sais trop rien. Tu écoutes le jeune homme tout en te concentrant sur tes pieds pour éviter de tomber. « Moi ?... moi j’suis photographe, à une époque j’me suis clairement servi de mon appareil pour attraper des filles, c’est tellement simple, tu vois, quand on parle de tentations… » Tu souris en entendant ça. Son piège se serait sans doute refermé sur toi à l'époque. Tu serais sans doute tombée dedans car c'est ce qui est arrivé lorsque tu as rencontré ton styliste pour la première fois. À l'époque, tu étais tellement naïve. Mannequin et photographe. On était fait pour se trouver. Dis-tu en rigolant légèrement. Et maintenant ? Tu évites les modèles féminins ? Demandes-tu, intriguée. Tu ignorais totalement que Léo était photographe alors oui, ça t'intéresse assez bien. Surtout qu'il pourrait te photographier un de ces jours. « Tu parlais du fait de sortir hein ?! Je sors plus qu’il ne faut, en semaine, je profite… j’ai un fils, un p’tit bébé, quand je l’ai avec moi il me calme, je ne peux plus déconner comme avant tu vois. » Un fils. Alors ça c'est une surprise. Tu l'ignorais totalement. Tu aimes le fait que Léo se livre un petit peu à toi, comme toi tu peux le faire avec lui. Vous avez confiance l'un en l'autre et pourrez, vous ne vous connaissez pas plus que ça. Un fils. Sacrée responsabilité. Dis-tu en prenant un air étonné. C'est sûr qu'il doit être plus responsable et éviter les bars dorénavant. Mais tu l'admires pour ça. Car toi, tu serais pas prête à être mère. Mais t'as raison, il faut bien profiter un petit peu quand même. Donc j'imagine que si tu n'as pas ton fils tous les jours c'est que tu n'es plus avec la maman ? Demandes-tu intriguée. Tu espères ne pas être trop intrusive ou trop curieuse. C'est juste que tu t'intéresses vraiment à la vie de Léo. Pas par curiosité malsaine mais parce que tu as de l'affection pour lui. Après tout, c'est ton superhéros.

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After my blood turns into alcohol

C’est vrai qu’elle était mannequin, Léo n’avait pas fait le rapprochement entre leurs deux professions. Ça aurait pu être évident, mais pas pour lui, parce que pour lui la photo ça n’était pas de faire poser des jolies filles durant des heures dans un décor en carton-pâte. Pour lui la photo c’était le grand air, c’était marcher des heures en pleine forêt pour arriver au bout du monde et s’extasier du paysage, c’était arpenter des villes et des rues inconnues, son Canon en bandoulière et capturer une scène de rue, des enfants qui jouent, un couple qui s’embrasse, un chat qui se prélasse dans un lieu incongru, il voulait connaitre la beauté du monde et savait l’apprécier. Certes à une époque, pour payer son matériel et ses premiers voyages il faisait de l’argent facile, il s’improvisait photographe de mode, mais cet aspect du métier l’ennuyait, il aurait été incapable de faire ça toute une vie.
Il rit à la réflexion de June… les modèles féminins il en avait fréquenté, c’était indéniablement de jolies filles avec des formes parfaites, le genre de fille qui l’attirent physiquement, mais il avait souvent été déçu par ce qui se cachait derrière ces beaux visages, le fait qu’il n’y ait souvent pas grand-chose de plus à découvrir. Certes elles n’étaient pas toute comme ça, il ne voulait jamais tomber dans le clicher, mais aucune de ces sirènes n’avaient réussi à le faire rester plus qu’une nuit dans leurs bras et aujourd’hui, il avait besoin d’autre chose, d’un peu plus. « Disons que je fuis la monotonie, je préfère les reportages photo, c’est plus excitant, ça me permet de voyager. »

Il se surprit lui-même en évoquant Jonathan dans ses dires, comme si discuter avec cette fille qui ne se souviendrait peut-être pas de cette conversation demain réussissait à lui délier la langue. Quelque peu gêné qu’on en vienne à parler de sa vie personnelle, Léo baissa la tête préférant fixer le bout de ses chaussures. « On a jamais vraiment été ensemble avec sa mère… disons qu’il est arrivé par accident, à une période où je rêvais de tout sauf d’un gosse, j’ai été tenté de fuir, s’aurait été plus simple, mais je crois que j’aurai fait la plus grosse erreur de ma vie. » Il sourit presque malgré lui, c’était l’effet que lui faisait son fils, c’était son rayon de soleil dans cette vie qui n’avait plus vraiment de sens depuis le départ d’Anna. « Avant qu’il arrive je faisais connerie sur connerie et j’m’en foutais pas mal… Je crois bien qu’il m’a changé, en mieux ». Il redressa June qui menaçait de s’effondrer sur le béton. « Ça va, tu vas t’en sortir ? On est encore loin de chez toi ? »

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"Is that alright ?"

Maybe it's time to let the old ways die. It takes a lot to change a man, it takes a lot to change your plans. And a train to change your mind.

Ton caractère, peu d'hommes parviennent à l'accepter ou même à le comprendre. Tu es renfermée, froide et sèche avec à peu près chaque homme que tu croises. Et encore plus avec ceux qui sont trop entreprenants. Tu préfères garder le contrôle, être celle qui mène la danse. De cette façon, tu évites tout risque de souffrir et de t'investir dans une relation. C'est ta façon de fonctionner depuis des années et tu n'es pas prête de t'en défaire. C'est pour cela que tu t'étonnes à te confier à Léo. Lui, semble en faire autant et cela te plaît beaucoup. On dirait qu'il te fait doucement confiance, tout comme toi. Tu te surprends à faire confiance à un homme. Mais le jeune Emerson semble bien différent de tous ces hommes de boite de nuit. Il semble humble, honnête et respectueux. Trois qualités qu'on ne retrouve que très peu chez les hommes de cette génération. La plupart pense seulement à s'amuser et à profiter des femmes. Peut-être est-ce car il est papa, comme il le dit ? Tu n'en sais rien mais en tout cas tu es heureuse d'être tombée sur lui ce soir. Sans lui, tu n'aurais pas survécu à cette soirée. Tu lui dois beaucoup. « Disons que je fuis la monotonie, je préfère les reportages photo, c’est plus excitant, ça me permet de voyager. » Tu vois parfaitement ce qu'il veut dire. A une époque, toi aussi tu voyageais beaucoup et il n'y a rien de comparable à tout cela. Les paysages, la culture différente, le temps, l'air, tout simplement. Tout cela réuni formait un tout qui te rendait heureuse. Pour quelques heures seulement, mais heureuse quand même. Tout cela a pris fin à cause d'un homme et depuis, tes voyages sont très limités. Alors tu envies la vie que mène Léo. Tu le jalouse un peu tout en te réjouissant pour lui. « Je comprends. Rien ne vaut un voyage. Rien ne vaut une bonne bouffée d'air frais. C'est sûr que c'est plus intéressant que de photographier des filles anorexiques. » Réponds-tu en riant légèrement. Tu te permets de critiquer car toi, tu ne fais pas attention à ta ligne, tu manges et bois ce que bon te semble. Tu as cette chance de ne pas grossir et de garder la taille mannequin. Mais jamais tu ne tomberas dans l'anorexie pour ton métier. Jamais. « On a jamais vraiment été ensemble avec sa mère… disons qu’il est arrivé par accident, à une période où je rêvais de tout sauf d’un gosse, j’ai été tenté de fuir, s’aurait été plus simple, mais je crois que j’aurai fait la plus grosse erreur de ma vie. » Tu le confirme. Ton père ayant quitté le navire à ta naissance, tu vois de quoi il parle. Tu ne l'a jamais connu et c'est sans doute la personne que tu détestes le plus au monde. Alors oui, tu es certaine que Léo a pris la bonne décision. « Mon lâche de père étant parti avant ma naissance, je peux te dire que tu as pris la bonne décision. Rien n'est plus horrible que d'être abandonné par un parent. Ton fils a beaucoup de chance. » Réponds-tu avec nostalgie. Ta vie aurait été bien différente si ton père était resté. Tu aurais sans doute été bien plus heureuse. Mais la vie en a décidé autrement. « Avant qu’il arrive je faisais connerie sur connerie et j’m’en foutais pas mal… Je crois bien qu’il m’a changé, en mieux » Tu souris en entendant ça. Tu trouves ça plutôt mignon et cela prouve bien à quel point Léo est un bon père. Tu n'en doutes pas. Voyant que tu avais un peu de mal à marcher, le jeune homme demande si ta maison est encore là. Heureusement, non. « Non j'habite juste là. » Dis-tu en désignant la maison qui se dresse en face de vous. Tu t'arrêtes pour chercher tes clés et monte les escaliers jusqu'à la porte d'entrée. « Entre, je t'en prie. » Dis-tu en ouvrant la porte pour que Léo puisse entrer. Tu peux au moins lui offrir un café ou autre chose pour le remercier de t'avoir raccompagné.

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losing game

a broken heart is all that's left, i'm still fixing all the cracks. Lost a couple of pieces when i carried it home.

After my blood turns into alcohol

Dans la chaleur de la nuit Léo se prenait à apprécier cette balade avec June, il n’aimait pas aller aux devants des problèmes mais il se trouvait qu’elle s’était mise sur sa route et qu’au final elle se révélait être une bien meilleure compagnie qu’il n’y paraissait. Elle semblait vraiment au bord du gouffre cette fille. Une gamine bien, mais une gosse perdue, tiraillée entre des idées contraires, mal dans sa peau, ça sautait aux yeux… Elle était attachante dans le fond, elle avait juste besoin qu’on la traite avec égards et pas comme une fille qu’on veut simplement ramener dans son lit. A force de discuter avec elle Léo en venait à se demander ce qu’elle fichait ici, ce qui l’avait amené à s’enterrer à Bowen au lieu de voir le monde puisqu’elle semblait aimer ça. Mais on a tous nos raisons…

Ils parlaient de la paternité de Léo, c’est vrai qu’il avait pensé à fuir, à tourner les talons sans demander son reste, après tout c’est Andy qui avait voulu le garder cet enfant providentiel, lui n’avait rien demandé. Elle avait débarqué à Bowen avec son ventre rond espérant qu’il l’accepte sans piper mot… mais les choses n’avaient pas été si simples et entre eux il y avait eu quelques étincelles. Pourtant aujourd’hui les choses rentraient dans l’ordre et les deux ex amants s’entendaient de mieux en mieux, pour le bien de leur fils et parce que dans le fond ils n’avaient aucune raison de de se haïr. Les mots de June surprirent notre brun, qu’elle ait été abandonnée par son père, la rancœur qu’elle avait contre cet homme que Léo aurait pu être, c’était assez étrange d’entendre ce discours, comme s’il faisait écho à toutes ses réflexions. « Sa mère voulait absolument que Jonathan connaisse son père, elle ne m’a pas forcé la main, mais elle m’a mis au fait de mes responsabilités et je crois qu’elle a eu raison d’insister. Je n’aurai pas pu vivre en égoïste tout en sachant que j’avais un enfant qui grandissait sans me connaitre. Ca n’aurait pas été possible. »

Ils n’avaient finalement pas eu à marcher bien longtemps, s’aurait été dommage que June se fasse renverser si près de chez elle. Ils arrivaient déjà devant cette porte qui sembla bien familière au jeune homme. Lé resta interdit un instant, observant les portes à gauche et à droite de celle-ci, pourtant non, il ne se trompait pas. « Tu vis ici ? » Dans sa voix pointait la surprise, une grosse surprise. Ils se trouvaient face à la maison de Lily et d’un coup le déclic se fit dans un coin de sa tête. « C’est toi la colocataire de Lily ?! » Amusé par la coïncidence mais embêté de ne jamais avoir fait le rapprochement. Il est vrai que sa meilleure amie lui avait dit qu’elle avait recruté une coloc’ depuis quelques mois, mais jamais il n’en avait demandé plus et à chaque fois qu’il finissait chez elle June devait être sortie. Cette soirée était définitivement plaine de surprises. Il passa devant elle en la remerciant d’un hochement de tête. Il connaissait la demeure comme sa poche, il n’y entendait aucun bruit et la porte de chambre de Lily était ouverte, elle devait être sortie. « Tu sais que je la connais bien, on est amis depuis l’enfance. » Il aurait très bien pu proposer à June de se poser dans le canapé et aller tout seul fouiller dans les placards pour lui préparer un café, mais il se tue, après tout il n’était pas chez lui et il ne connaissait pas suffisamment la blonde pour s’imposer à elle de la sorte.

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"Is that alright ?"

Maybe it's time to let the old ways die. It takes a lot to change a man, it takes a lot to change your plans. And a train to change your mind.

Après avoir abordé les voyages et la beauté de ceux-ci, vous abordez finalement le sujet "paternité". Toi, tu es loin de connaître cela. Tu n'es pas prête et de toute façon, tu n'as personne avec qui fonder une famille. Pour Léo, la notion de famille est un peu différente de ce qu'on entend habituellement. Même si avoir des parents séparés c'est assez habituel maintenant. Il a fondé une famille d'une façon peu commune mais il semble heureux d'avoir un enfant. Il semble comblé. C'est peut-être seulement une façade ou une impression mais c'est comme ça que tu ressens la chose. Tu le vois heureux d'être père et tu trouves ça beau. Car toi, tu n'as pas eu cette chance. Ton père n'a jamais voulu de toi et ta mère n'est plus de ce monde à présent. Alors tu trouves cet enfant chanceux et tu espères qu'il s'en rendra compte. « Sa mère voulait absolument que Jonathan connaisse son père, elle ne m’a pas forcé la main, mais elle m’a mis au fait de mes responsabilités et je crois qu’elle a eu raison d’insister. Je n’aurai pas pu vivre en égoïste tout en sachant que j’avais un enfant qui grandissait sans me connaitre. Ca n’aurait pas été possible. » Tu hoches la tête, approuvant ses paroles. Tu aurais aimé que ton père pense de cette manière mais les choses ne se sont pas passées comme ça, malheureusement. Aujourd'hui, tu lui en veux énormément et tu ne veux plus de lui dans ta vie. Alors tu es persuadée que Léo a fait le bon choix en s'occupant de son fils et en le reconnaissant. Il n'aurait pas pu faire meilleur choix. Finalement, vous arrivez enfin à destination. Pile devant chez toi. Léo semble dérouté et surpris. Sur le coup, tu ne comprends pas bien pourquoi, tu ne penses pas qu'il soit déjà venu chez toi en ta compagnie. « Tu vis ici ? C’est toi la colocataire de Lily ?! » Tu comprends mieux à présent. Il connaît ta colocataire, Lily-Anaëlle. Et il semble bien la connaître. D'ailleurs, cela t'étonne de ne jamais l'avoir croisé ou de n'avoir jamais entendu parler de lui. Mais il faut dire que Lily et toi, vous vous croisez peu ces temps-ci. Tu réponds, amusée, toi aussi par cette situation. « Et oui, c'est moi ! Je ne savais pas que tu connaissais Lily. Il faut que tu m'expliques. » Réponds-tu en entrant et en laissant Léo te suivre. Il semble bien connaître la maison en tout cas. Tu as bien envie de savoir d'où ils se connaissent, ces deux-là. Et tout naturellement, Léo répond à tes interrogations. « Tu sais que je la connais bien, on est amis depuis l’enfance. » Tu es étonnée et surprise. Tu ne t'en serais pas doutée. Mais c'est marrant de voir à quel point le monde est petit. « Je l'ignorais. C'est fou que vous soyez encore amis après autant de temps. Lily ne me l'avait jamais dit. » Réponds-tu intriguée. Tu ne manqueras pas d'en parler à la jeune femme en tout cas. Tu veux tout savoir sur leur relation, peut-être ont-ils déjà été plus que des amis ? « Tu désires boire quelque chose ? Installe-toi, fais comme chez toi. » Ajoutes-tu sans imaginer que Léo a l'habitude de le faire ici, chez toi.

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