i will fear the night again -r.

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Les fêtes de fin d'années étaient enfin finis. Deux jours s'étaient écoulés depuis le réveillon, où tu avais joué du piano dans un bar, toute la nuit. Tu n'avais pas eu le coeur de le fêter, la tête bien trop ailleurs par tout ce qui pouvait se passer dans ta vie. Tu restais muet, peut-être un peu trop face à Nevaeh qui se faisait du soucis. Certes, elle avait appris pour la mort de Lou et elle était venue à toi, mais tu l'avais éloigné, pensant surmonter ça tout seul. Ce n'était toujours pas le cas. Et peu avant son anniversaire il y avait eu cette histoire de bébé, elle n'avait sûrement pas lu les rumeurs puisqu'elle ne t'avait pas questionné dessus, peut-être était-elle passé à côté, ou alors elle ne faisait plus confiance aux journalistes de pacotilles qui s'amusent à saccager vos vies. Tu étais assis dans le canapé du salon, perdu dans ta pensée alors qu'une clé venait de se glisser dans la porte. Et ce bruit là te fit sortir de tes songes, tu sautais sur tes deux pieds, prêt à accueillir l'heureuse visiteuse. « Hé salut toi ! » Tu t'avançait vers Nev, un léger sourire sur le visage, pour l'embrasser, faisant par la suite deux pas en arrières pour la regarder. Fini les robes, bonjour le short, mais elle n'en restait pas moins jolie. « Tu vas bien ? » Tu avais l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une éternité alors qu'elle était passé il y a trois jours, le soir du réveillon, pour savoir tes projets parce qu'elle allait le faire avec Alfie et qu'elle ne voulait pas te laisser seul, mais tu avais su la convaincre d'aller s'éclater, que vous auriez le temps de discuter après tout ça. Ce n'était pas comme si ta peine allait s'envoler de toute façon. « La déco te plait ? » demandais-tu avec un léger sourire sur le visage. C'était la première fois qu'elle y mettait les pieds depuis que tu lui avais offert la clé à son anniversaire. Peut-être qu'elle était venue quand tu n'étais pas là, mais tu n'en n'étais pas au courant et tu te disais qu'elle t'aurait sûrement prévenue.

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Enfin, les fêtes étaient terminées, Nevaeh pouvait enfin dire adieux aux robes. Entre son anniversaire, le mariage de Lily, Noël et le réveillon du jour de l'an, elle avait eu sa dose de robe pour l'année. Enfin, malheureusement, bien que ravie de cet événement, elle savait qu'elle risquait de devoir en porter une, une toute dernière fois avant que le froid n'arrive en Australie. C'est donc en habit du quotidien qu'elle avait décidé de rendre visite à son petit-ami. Elle l'avait vu il n'y avait que quelques jours et pourtant, elle avait l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des mois. Elle savait a quel point la mort de Lou avait dû l'affecter même si, il était loin de lui en parler. Elle le savait, depuis toujours, CJ n'avait jamais été quelqu'un qui parlait beaucoup de ce qu'il pouvait ressentir même si, avec elle il avait fait beaucoup d'efforts. Alors, cette fois, elle s'était dit qu'elle ne lui mettrait pas la pression, qu'elle attendrait qu'il se décide à lui en parler, en attendant, elle resterait à sa disposition. La brune regarda la clé dans sa main, un large sourire aux lèvres avant de l'insérer dans la porte pour ouvrir celle-ci. « Hé salut toi ! » lui avait-il dit alors qu'elle essayait de rentrer discrètement au cas où il serait endormi ou elle ne savait quoi. Après tout, elle ne l'avait pas prévenu de l'heure exacte. « Salut mon amour. » dit-elle en s'avançant vers lui à son tour alors qu'il l'embrassait le sourire aux lèvres, chose qui faisait plaisir à la jeune femme. Depuis quelques temps, elle avait pris l'habitude de lui donner quelques petits noms d'amoureux. Elle avait aussi pris conscience de beaucoup de choses depuis qu'il lui avait offert cette clé. « Tu vas bien ? » Elle hocha la tête tout sourire, que pouvait-elle lui répondre ? Et toi ? Elle savait bien que non. « Je ne te dérange pas au moins ? » Qu'en savait-elle après tout. Elle était quelque peu distant avec son petit-ami, elle ne voulait pas l'étouffer, le coller, il avait probablement besoin d'espace avec tous ces récents événements. « La déco te plait ? » La belle afficha un large sourire, prête à rire. Non pas en se moquant de lui et de la maison. Non, mais, elle était plutôt mal placée pour parler de la déco. « Dis chéri, t'as vu mon ancien appart ? T'as vu ma chambre ? Bien sûr que j'aime la déco ! Tu me fais visiter dis ? » elle se hissa sur la pointe de ses pieds et attrapa le col de la chemise de son petit ami pour l'attirer vers elle et déposer un baiser sur ses lèvres. Elle serra ses doigts dans ceux du québécois pour l'entraîner dans la maison avec elle.

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Ton visage avait changé du tout au tout en la voyant entrer dans la maison. Tu avais mis de côté ta peine, tes idées noires et tes envies secrètes. Tu ne voulais pas que tout ça gâche ton moment avec elle. Déjà que tu avais pas fait long feu au mariage de son amie, tu ne voulais pas qu'il y ait de la distance entre vous et pourtant, tant que tu refuserais de lui parler, de lui livrer ce qui te tourmentait, il y aurait un fossé entre vous. Tout ça parce que tu avais du mal à mettre des mots sur tes émotions. « Comme tu peux le voir, je t'attendais. » Tu t'étais levé de bonne heure, sans réaliser que la marmotte qu'elle était n'allait pas débouler chez toi aux aurores alors tu avais tourné en rond toute la matinée, tu avais hésité à préparer le repas si jamais elle se pointait pour le déjeuner et finalement tu t'étais assis dans le canapé, attendant que le temps passe. « Suis-moi ! » Tu attrapais sa main pour lui faire visiter cette maison qu'elle avait autrefois connu. Tu avais remplacé les meubles, gardant que ceux que tu aimais vraiment, tu avais mis les portraits de famille dans le grenier parce que tu ne voulais pas avoir leurs regards sur toi en ce moment et tu avais aménagé une jolie chambre pour vous. Les trois autres étaient vide, des pièces vides, sans sens, ni intérêt pour toi. Peut-être qu'elle voudrait un joli bureau pour travailler au calme, peut-être qu'une autre servirait de chambre pour un bébé dans les années à venir et quant à la dernière, tu ne savais toujours pas quoi en faire. « Quelque chose te ferait envie ? » demandais-tu en revenant vers le salon. Mais elle répondit à la négative, tu l'attirais alors contre toi, te laissant tomber dans le canapé. Tu la serrais doucement dans tes bras, ce contact avait quelque chose de rassurant. C'était une chose dont tu avais besoin. « As-tu passé un bon réveillon ? » Tu étais bien curieux de savoir ce qu'elle avait pu faire avec Alfie, peut-être étaient-ils encore allés sur la place pour se moquer des gens comme ils avaient pu le faire pendant le séisme, ou peut-être qu'ils ont bu en jouant à des jeux idiots comme j'ai/je n'ai jamais.

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Elle l'avait suivi comme il le lui avait dit, faisant le tour des pièces, des projets pleins la tête. Plus le temps passait, plus Nevaeh se voyait vivre une vie heureuse et harmonieuse avec CJ. Plus le temps passait et plus elle se laissait tentée par la perspective de se marier avec lui. Cette maison avec clôture, des enfants qui courraient dans tous les sens, cet adorable petit chien, cette vie de famille parfaite se dessinait peu à peu dans l'esprit de la brune. Cette fois, c'était réel, elle pouvait y croire sans avoir peur de se laisser prendre au jeu. Elle était encore jeune, c'était une certitude mais, elle arrivait aisément à se projeter, à voir un avenir ici même. Et dans les bras de CJ, tout devait plus concret, comme si ces rêves devenaient des images bien réel. Elle s'y voyait parfaitement. Et si le québécois avait déjà rêvé de tout cela, l'Australienne, elle en prenait conscience de plus en plus à présent. « As-tu passé un bon réveillon ? » Les mots de son petit ami la ramena à la réalité, elle tourna son visage vers celui du jeune homme et hocha la tête. « Oh oui, tu sais, on a ri, on a bu un peu comme des ados, c'est drôle alors, qu'on a l'impression d'être projetés dans une vie d'adulte avec le mariage de Lily.. Je pense que ça nous a fait du bien de faire les enfants, encore un peu. » Et même si ce n'était pas la seule raison qui l'avait poussé à agir comme une adolescente, Nevaeh n'était pas encore prête à sortir tous ses rêves de sa tête pour les former en des mots. « Et toi alors, comment tu te sens ? » osa-t-elle enfin demander alors qu'elle resserrait l'espace déjà réduit qui les séparaient en enroulant ses bras autour du corps du brun. En agissant ainsi, elle essayait de lui montrer qu'elle était là, qu'elle était prête à l'entendre dire ce qu'il avait sur le coeur. Elle savait que ce moment finirait par arriver, elle voulait simplement l'aider un peu.

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Sa remarque avait eu le don de te faire rire, très légèrement. « Un mariage ne rend pas les gens adultes. » Tu ne connaissais pas assez les mariés pour ça, peut-être que le mariage va les pousser à devenir barbant et avoir une vie familiale bien rempli, mais tu te plaisais à croire que malgré un mariage, tu restais la personne que tu étais. Tu avais du mal à imaginer Nevaeh autrement que comme une enfant même si parfois ça pouvait paraître agaçant. « Tu as bien raison de t'amuser ! » Tu esquissais un sourire. Tu avais l'impression que le monde s'était arrêté de tourner de ton côté, que plus jamais tu n'arriverais à être souriant, fou et passionné par la vie. Comme si quelque chose s'était cassé. Et puis il y avait l'étreinte de Nevaeh, sa douceur, son sourire, ses baisers qui te donnait l'illusion d'une porte de sortie, comme si tout ça n'était qu'un mauvais moment à passer. Sauf que tu ne savais pas comment le surmonter. « J'aimerais te dire que oui mais ce serait te mentir. » Tu ne voulais pas lui mentir, tu avais promis de ne jamais le faire sauf si c'était pour une surprise. Déjà que tu avais omis de lui parler de certaines choses, jugeant que ce n'était pas forcément le moment idéal et maintenant tu savais qu'il faudrait en parler, que tu ne pouvais garder ça plus longtemps pour toi, qu'il te faudrait être totalement honnête avec elle. Tu ne pouvais pas te contenter de lui dire oui et de sourire parce qu'elle le verrait bien assez vite, elle n'était pas assez bête ou aveugle pour ne pas voir la peine dans tes yeux, pour ne pas voir que tu fuyais cette conversation depuis qu'elle savait pour la mort de Lou. « Je ne sais pas Nevaeh, je me sens perdu. J'ai l'impression de ne ressentir que de la tristesse. » Bien sûr tu étais heureux quand elle était là, elle apportait un brun de lumière dans toute cette obscurité mais dès que tu avais le malheur de penser à Lou, tout s'effondrait autour de toi. Tu avais envie de pleurer et tu avais déjà versé pas mal de larmes pour elle. Tu ne pouvais t'empêcher de te demander combien de temps la douleur allait rester, si tu allais l'oublier un jour ou si tu allais devoir vivre avec un trou.

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« Un mariage ne rend pas les gens adultes. » Elle rit à son tour, elle aimait bien le voir ainsi même s'il se moquait d'elle en quelque sorte. Si elle pouvait servir, alors, tant mieux. « Ce que je veux dire par là, c'est que c'est le début de beaucoup de choses. J'imagine le mariage comme le début d'une vie de famille, je suis peut-être vieux jeu mais, ça se passe comme ça dans ma tête. Maison, mariage, bébés.. » elle haussa les épaules, elle venait tout de même d'avouer que pour elle, cette maison était le début de quelque chose à ses yeux. « J'aimerais te dire que oui mais ce serait te mentir. » Elle soupira tristement, même si elle comprenait, elle avait du mal à supporter le fait de le voir ainsi. « Je ne sais pas Nevaeh, je me sens perdu. J'ai l'impression de ne ressentir que de la tristesse. » Il fallait dire que ce sentiment, elle ne le connaissait peut-être pas de la même intensité, peut-être pas de la même manière mais, elle savait ce que s'était que de se sentir triste d'avoir peur de perdre quelqu'un même si pour lui, c'était déjà le cas. Elle ne comprenait qu'une infime partie de ce qui l'habitait en ce moment-là. « Tu sais, je te comprends, je suis d'accord ce n'est pas la même chose mais, la douleur, la peine ça ne s'en va pas comme ça et je suis là pour t'aider, je suis là pour te soutenir, t'écouter. » Elle plissa les lèvres, elle n'était pas convaincue de ce qu'elle venait de dire. Elle était douée pour écouter les gens parler, pour les soutenir, en revanche, elle avait du mal avec la mort, elle ne savait pas bien comment réagir face à cela. Elle-même n'acceptait pas le fait que les gens n'étaient pas immortel, elle n'arrivait pas à voir la possibilité qu'un jour, son frère pourrait mourir, puisqu'en l'occurrence, c'était à lui qu'elle faisait allusion.

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Sa réponse avait du sens pour toi. Une étape dans une vie, le début d'une vie de famille. Elle ne te semblait pas vieux jeu, sauf peut-être pour ce qui était de se marier avant d'avoir des enfants mais ce n'était que du détail, le plus important à ton sens c'est que vous avanciez sur le même chemin. « Es-tu en train de dire que tu envisages ma demande en mariage maintenant qu'on a une maison ? » Parce que oui, vous aviez une maison, peut-être que ce ne serait qu'une étape, que par la suite vous prendrez une autre maison, un chez vous plus grand que vous auriez choisi tous les deux. C'était quelque chose qui illuminait ton regard, que te faisait entrevoir l'avenir. Très vite, tu sombrais dans la tristesse, en pensant à Lou, en entendant les mots de Nevaeh. Elle devait s'en doute parler de son frère, de ce qu'elle t'avait confié l'autre fois, mais par chance pour elle, il était encore vivant. Elle pouvait profiter de lui tant qu'elle le pouvait. « Elle était si importante. Et maintenant je ne peux pas m'empêcher de penser à Alioth, si un jour il veut nous rencontrer, elle n'aura jamais cette chance, il n'aura jamais cette chance. » Tu ne pouvais t'empêcher de penser à lui. Ses parents connaissaient la vérité, elle leur avait dit toute l'histoire et laisser le plus d'informations possible si jamais il voulait en savoir plus sur vous, un jour. « Je l'aimais tant, Nev.. Et maintenant elle est partie. » Elle avait rejoint un autre monde, bien qu'il n'en existait pas d'autres. Tu n'étais pas du genre à croire à ce genre de spiritualité mais pour elle, tu aimais le penser, elle devait être avec ta famille. Eux aussi te manquaient.

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« Es-tu en train de dire que tu envisages ma demande en mariage maintenant qu'on a une maison ? »La brune haussa une épaule en souriant, c'était la seule réponse qu'elle était capable de lui donner pour le moment. La maison était une chose, le mariage en était une autre, il fallait de l'argent, du temps et beaucoup de courage pour organiser tout cela, elle l'avait bien vu avec Lily. « Disons que je me projette plus facilement maintenant. » Elle souriait, elle était consciente de dire quelque chose d'important mais, elle s'était lancée maintenant, elle ne pouvait pas lui mentir. De toute façon, il n'y avait pas de raison de lui mentir, ce n'était pas comme si cette annonce était malaisante ou inattendu. Cependant, cette conversation était sûrement loin d'être assez réjouissante pour lui faire oublier cette tristesse qui le hantait.« Elle était si importante. Et maintenant je ne peux pas m'empêcher de penser à Alioth, si un jour il veut nous rencontrer, elle n'aura jamais cette chance, il n'aura jamais cette chance. » Elle glissa l'une de ses mains le long de son dos, alors que la seconde serrait un peu plus son corps contre elle. « Il t'aura toi, toi et tes souvenirs, tu es remplis de bon souvenir et de bon sentiment pour Lou, malgré tout, ça sera déjà quelque chose de bien pour lui. » Ce n'était peut-être pas les bons mots, ni la bonne façon de lui dire qu'il était le gardien de la mémoire de Lou, avec Lennox bien évidemment et beaucoup d'autres personnes mais, elle ne préférait pas parler du trentenaire, de plus elle ne le connaissait pas ni même les autres personnes qui avaient fait de la vie de Lou ce qu'elle avait été. « Je l'aimais tant, Nev.. Et maintenant elle est partie. » Comment pouvait-elle répondre à cela ? Elle n'avait jamais perdu une personne aussi proche d'elle, elle n'aimait même pas Lou mais, elle savait a quel point elle comptait pour lui et elle l'aurait même supporté si cela lui avait fait plaisir, le temps d'un dîner comme il l'avait suggéré il y a quelques mois de cela. « Je le sais bien CJ et elle le savait aussi. Je sais, je ne la connaissais pas mais, crois-tu qu'elle aurait souhaité te voir ainsi ? » demanda-t-elle afin de lui faire comprendre qu'il ne devait pas se laisser aller à cette tristesse trop longtemps. « Je ne dis pas que tu ne dois pas être triste, non mais, il me semble qu'elle était tout de même une bonne... personne, qu'elle souhaitait le bien de ses amis. » la preuve en était leur couple. Nevaeh refusait de l'admettre mais, sans elle, ils ne seraient probablement pas ensemble tous les deux.

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Ce n'était pas un oui, mais ça n'était toujours pas un non. Elle commençait à envisager les chose comme toi tu le faisais. Certes, tu lui avais peut-être demandé sa main un peu trop tôt, mais c'est parce que tu avais voulu lui monter que tu voulais t'engager dans quelque chose de sérieux. Ce qui était toujours le cas. « Je ne te demande de m'épouser dans la seconde, tu sais, ni même qu'on fonde une famille dans la journée. » Il faut du temps pour tout ça, tu ne voulais pas lui forcer la main, mais tu voulais juste savoir qu'elle envisageait cette option, qu'elle n'était pas du tout fermée à l'idée de t'épouser, de vivre avec toi, de vraiment s'engager dans cette relation. « Tu crois que ça suffira ? » demandais-tu avec une petite voix. Tu songeais à ce jour qui n'arriverait peut-être jamais. Tu te basais sur le fait qu'un jour ton fils voudrait te rencontrer, mais ce jour pouvait aussi ne jamais arriver. Il ne fallait pas que tu te mettes autant de pression sur le dos pour une chose qui n'arriverait sûrement jamais. Si cet enfant voulait avoir une vie calme, alors il ne devait jamais mettre un pied dans ta vie. « Non. » Tu ne savais pas si c'était un bon raisonnement, elle n'aurait pas voulu que tu sois si triste, elle n'aurait pas voulu que ta vie s'arrête parce qu'elle n'était plus là. Mais elle n'était plus là pour te secouer justement et te dire de te reprendre. « Tu as raison, je ne dois pas me laisser abattre. » Ça semblait plus facile à dire qu'à faire mais si tu avais su surmonter la mort de ta famille, tu saurais surmonter celle-là avec l'aide de Nevaeh. Il fallait juste laisser le temps faire son oeuvre, apprécier la vie comme elle était et ne pas te blâmer. De toute façon tu n'aurais pas pu faire quoique ce soit pour changer la donne. « D'ailleurs, il a quelque chose dont j'aimerais te parler. » C'était typiquement le genre d'annonce qui faisait peur, le genre d'annonce qui pouvait tout changer parce que même si tu ne lui avais pas menti, tu l'avais omis. Par chance, ça ne s'était pas tant ébruité que ça, Woody se serait fait un plaisir à son anniversaire de le balancer.

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« Je ne te demande de m'épouser dans la seconde, tu sais, ni même qu'on fonde une famille dans la journée. » Elle hocha la tête et déposa un baiser sur la joue du jeune homme. Elle ferma les yeux un instant et se pinça les lèvres quelques secondes, cherchant ses mots. « Je sais mais, même si cela n'a rien à voir avec la mort de Lou, mon anniversaire, le mariage de Lily mais, il y a beaucoup de choses qui arrivent en même temps, s'il te plait sois patient. Un jour, ça sera évident. Je t'aime, n'oublie pas ça. » Lui dit elle pour le rassurer. Elle ne voulait pas qu'il pense que c'était non, au contraire elle s'était beaucoup plus rapproché du Oui depuis quelques semaines qu'elle ne s'en serait jamais cru capable. Alors, elle avait besoin qu'il lui laisse du temps, après tout, cela ne faisait même pas un an qu'ils étaient ensemble, ce n'était pas comme si c'était une histoire de longue date qui ne menait à rien. Loin de là, ils avaient réalisé beaucoup en si peu de temps, comme s'ils avaient voulu rattraper toutes ces années qu'ils avaient perdu. Nevaeh se doutait bien que ce soit une chose qu'il aurait aussi voulu faire avec Lou. Elle lui avait d'ailleurs demandé s'il pensait qu'elle aurait voulu le voir ainsi. « Non. » La brune hocha la tête un petit sourire sur les lèvres, au moins il en avait conscience. « Tu as raison, je ne dois pas me laisser abattre. » Même si la conviction dans sa voix n'était pas celle qu'elle espérait, elle était tout de même heureuse de voir qu'il acceptait ce qu'elle lui disait, que cela avait un impact sur son humeur. Elle serra un peu plus fort la main de son amoureux, tournant le regard vers celui-ci à son annonce. « D'ailleurs, il a quelque chose dont j'aimerais te parler. » Cela n'annonçait rien de bon. Nevaeh avait toujours redouter ces mots dans la bouche de CJ et il avait une faucheuse tendance à les utiliser à tort et à travers ces derniers temps. Et même s'il avait des raisons d'utiliser ces mots, elle ne les appréciait pas pour autant. « Il faut vraiment que tu trouves une autre façon de me dire que tu dois me parler d'un truc... » ria-t-elle même si elle n'en avait pas très envie en cet instant. « Dis-moi donc, je t'écoute. » Elle n'était pas prête à entendre ce qu'il allait lui dire, elle ne s'attendait même pas à ce qu'il lui parle de cela alors, c'était à demi-inquiète qu'elle attendait la réponse de l'homme avec qui elle partageait sa vie depuis maintenant plus de six mois.

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Patient, tu l'étais. Tu n'avais pas l'impression d'être derrière elle, à lui courir après pour qu'elle accepte ta demande en mariage. Bien au contraire. Tu voulais lui laisser le temps et l'espace qu'elle avait besoin, tu voulais qu'elle revienne un jour vers toi, la bague au doigt avec un grand oui comme réponse. C'était d'ailleurs bien pour ça que tu n'avais pas refait une demande à son anniversaire. Elle t'aimait, ça oui, tu le savais. Elle était encore là malgré le fait que tu n'étais pas aimé de Woody. Tu gagnais sa place dans son coeur, tout comme elle avait la sienne dans le tien. Notamment grâce à Lou, qui t'a permis de t'ouvrir les yeux, de ne pas laisser passer cette chance. « Je te promets de travailler sur ça la prochaine fois. » Tu esquissais un sourire maladroit. Tu savais qu'à chaque fois que tu disais ces mots, une drôle de réaction devait se passer dans sa tête, défilant une liste de choses dont elle aurait peur d'entendre. Comme 'je te quitte' ou 'j'vais quitter la ville un moment sans toi'. Peut-être même d'autres choses qui ne te viennent même pas en tête. « C'est assez délicat. C'est même une chose dont j'aurais pu me passer de te parler mais ça n'en reste pas moins important, je trouve. » Elle ne t'en avait pas parlé mais après ce qui était arrivé, il y avait eu son anniversaire, le mariage et les fêtes de fin d'années. Autant dire qu'elle avait préféré attendre ou alors qu'elle n'était même pas au courant. Tu avais eu un doute sur ça puisque Alfie était tout de même présent à la fête mais peut-être qu'il s'était abstenu de créer une dispute pour rien. « Je ne sais pas si tu as continué de lire le blog de Writers, mais il y a eu un article qui a attiré ma curiosité. L'anniversaire d'Aisling, je ne sais pas si tu la connais. » Ton regard était posé sur elle, ton pouce caressait sa paume de main. Tu parlais d'une voix douce, d'une voix calme. Tu ne voulais pas l'alarmer parce qu'il n'y avait rien d'alarmant dans ce que tu allais lui dire. En tout cas pour elle. Parce que toi ça ne faisait que renforcer un autre désir. Quelque chose que tu n'aurais pas rapidement, il fallait du temps pour ça. Ce que tu acceptais parfaitement. « Elle était enceinte et je pensais être la père. Un test de paternité disait que c'était positif mais c'était un faux positif au final donc pas d'autre enfant illégitime. » Tu haussais doucement les épaules en souriant. Tu avais sauté le passage où c'était toi la sage-femme, éviter le suspens idiot en la faisant marcher parce que ça n'avait rien d'amusant. Ni pour elle, ni pour toi. « Tu dois m'prendre pour un idiot à vouloir tout te raconter, non ? » Toi tu te sentais un peu bête en tout cas. Mais tu voulais simplement être honnête.

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Plus CJ parlait, plus Nevaeh fronçait les sourcils, elle n'arrivait pas à comprendre ou il voulait en venir. « Je ne sais pas si tu as continué de lire le blog de Writers, mais il y a eu un article qui a attiré ma curiosité. L'anniversaire d'Aisling, je ne sais pas si tu la connais. » Nevaeh secoua négativement la tête, pour l'un comme pour l'autre, il fallait dire qu'elle en avait assez de lire des cochonneries sur ce stupide blog. Depuis la rumeur post séisme, la brune avait désactivé les alertes sur le net. En tant que journaliste, elle avait trouvé cela moyennement correcte de porter attention à ce torchon, mais depuis que cela avait déclenché une dispute historique entre les deux amoureux, la jeune femme avait préféré ne plus s'y rendre, c'était préférable après tout. En ce qui concernait cette fameuse Aisling, elle ne la connaissait pas, elle avait peut-être entendu son prénom une fois ou deux dans la bouche d'Alfie, mais elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vu. « Elle était enceinte et je pensais être le père. Un test de paternité disait que c'était positif, mais c'était un faux positif au final donc pas d'autre enfant illégitime. » Cette phrase brisa le cœur de la Rutkowski qui, savait au fond a quel point son amoureux souhaitait avoir un enfant. Certes, elle était soulagée qu'il n'y ait pas de nouvel enfant au compteur, mais elle ne pouvait s’empêcher de remarquer la tête triste qui habillait son visage. Elle attrapa la main de son petit ami et la serra fort dans la sienne. Elle porta ensuite celle-ci à ses lèvres pour y déposer un baiser afin de lui faire comprendre qu'elle était là pour lui. « Je suis soulagée oui, mais, je n'arrête pas de me dire que je suis triste pour toi en vérité. » Son froncement de sourcils en disait long quant à ce qui se passait dans sa tête, elle n'était pas certaine elle-même de savoir ce qu'elle racontait alors, elle ne pariait pas cher de la réaction de son amoureux. « Tu dois m'prendre pour un idiot à vouloir tout te raconter, non ? » La jeune femme secoua la tête en souriant. Elle déposa un baiser sur les lèvres du brun avant de reprendre sa place initiale pour le regarder. « Au contraire, j'adore cela. Ca prouve que tu tiens suffisamment à moi pour ne rien vouloir me cacher, et même si ce n'est pas toi le père, tu l'as cru... Je trouve important que tu m'en parles... Même si je dois avouer que ça me fait un peu culpabiliser. » Nevaeh connaissait l'envie de CJ d'avoir des enfants, elle lui avait bien dit qu'elle n'était pas prête pour cela, a la fois, qui ne la comprendrait pas. À 25 ans, être mère n'était pas chose simple encore moins avec un homme qui venait à peine de revenir dans sa vie.

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Tu avais tout raconté, presque tout et tu avais un poids en moins sur la conscience. Tu l'avais dit presque de manière dérisoire pour détendre la situation. Peut-être un peu trop vu sa réaction. « Pourquoi es-tu triste ? » demandais-tu doucement. Tu ne comprenais pas trop ce qui n'allait pas. Tu l'écoutais te dire qu'elle culpabilisait et ça te serrait le cœur de le savoir. Elle connaissait ton envie, tu ne la cachais pas, mais tu savais aussi qu'elle n'était pas prête à sa lancer. Elle était encore jeune. Pas comme si tu étais un vieux croûton, tu avais à peine trois ans de plus qu'elle mais tu te sentais mature à ce niveau, c'était ainsi. « Il ne faut pas. » Tu lâchais une de ses mains pour la poser sur sa joue, tu la caressais doucement en la regardant. Tu reprenais la parole aussi vite. « Si tu penses que je veux des enfants maintenant, c'est le cas, je me sens prêt depuis un moment c'est vrai. Mais on vient à peine de se retrouver, je t'ai déjà demandé en mariage alors j'vais pas te demander de me faire un enfant maintenant. » ajoutais-tu en rigolant. Ce n'était pas l'envie qui te manquait mais tout de même, vous veniez déjà de franchir une étape avec la maison et il y en a d'autres qui arriveraient sûrement dans un futur proche. Tu te sentais bien avec elle, assez bien pour prendre le temps qu'il faudrait. Tu ne voulais absolument pas lui mettre la moindre pression, il était important de prendre le temps pour chaque étape de votre vie à deux. « Ces choses là, ça prend du temps et je suis prêt à attendre, ne t'inquiète pas ! » Tu esquissais un grand sourire en t'approchant de son visage pour l'embrasser.

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Il riait, c'était une bonne chose, Nev s'était sentit si mal de dire ces quelques mots et pourtant plus elle le découvrait plus elle comprenait son désir d'avoir des enfants. Elle le vivait souvent. Quand il parlait d'Allioth surtout mais, elle savait qu'il l'aimait et qu'il saurait attendre pour elle. Et c'était ce qu'il venait de lui confirmer. Sans attendre, elle se hissa sur lui passant chacune de ses jambes d'un côté du corps de son amoureux, elle l'emprisonna de ses bras alors qu'elle déposait sa tête sur le torse du jeune homme une petite moue triste au visage. « Il y a beaucoup de choses que je voudrais faire avant d'avoir un enfant. Voyager, partir à l'aventure. Escalader une montagne.. Sauter en parachuter.. » Elle grimaça à la dernière idée, elle ne savait pas pourquoi elle avait dit cela, connaissant CJ il allait surement tout faire pour l'aider à réaliser cette liste et très franchement, elle n'était pas bien certaine de vouloir sauter en parachute. Elle serait surement perte à faire un compromis pour faire du saut à l'élastique, mais le parachute, c'était trop effrayant pour elle suis avait le vertige. « Tu sais que tu es le plus parfait des hommes ? Des fois, je me demande comment tu fais pour être si gentil, si compréhensif avec moi alors que je passe mon temps à te dire non. CJ. Je t'aime et ça ne changera pas ! » Nevaeh n'était pas, bien sûr, du pourquoi elle lui disait cela, pour lui montrer à quel point elle l'aimait ? Il le savait. Pour le remercier d'être aussi gentil ? Probablement. Cela dit, elle termina ses mots par un baiser sur ses lèvres, elle avait relevé la tête et attrapé ses joues pour le tirer contre lui et l'embrasser avec tout son amour. « Sache tout de même que si un jour, j'ai des enfants, il est certain que ce seront les tiens. » Elle déposa un nouveau baiser sur ses lèvres avant de laisser tomber une nouvelle fois sa tête sur le torse de CJ. Elle était bien la contre lui en position panda. Au moins, elle savait que là, il ne pouvait pas partir, qu'il était pris au piège de ses bras. C'était comme rassurant.

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Elle s'était déplacée, venant se mettre sur toi, une jambe de chaque côté, te bloquant ainsi. Sa tête sur ton torse, tu glissais une main dans ses cheveux. « Et tu feras chacune de ses choses, je te le promets ! » C'était aussi une promesse que tu pouvais tenir. Peu importe sa liste, tu t'arrangerais pour qu'elle réalise chacun de ses rêves, que ce soit avec Alfie, toute seule ou même avec toi. Loin de toi l'idée de la priver de quoique ce soit. « Cela s'appelle faire des compromis, il en faut pour qu'une relation marche et tu ne fais pas que me dire non. La preuve, tu m'as ouvert ton cœur. Et tu as aussi pris la clé de cette maison. » Le reste ne ferait que venir en temps et en heure. Il ne fallait pas bousculer les choses, tu l'avais déjà fait au tout début de votre relation quand tu voulais lui montrer à quel point tu voulais te battre pour vous, en lui demandant sa main. Tu avais bien compris qu'il fallait y aller doucement. Et même pour toi c'était important de prendre le temps dans une relation. C'était peut-être idiot, mais elle était ta première vraie relation, la première que tu chérissais, la première pour laquelle tu voulais que les choses durent dans le temps, que votre route aille le plus loin possible. Et tu ne savais pas toujours t'y prendre, c'est bien pour ça que tu avais du conseil auprès de Candy. Maintenant que Lou n'était plus là, il fallait bien quelqu'un pour te donner un coup de pouce et qui pourrait te reprendre si tu déconnais. « Et on aura des enfants intelligents mais terriblement nuls pour le ménage. » ajoutais-tu en rigolant. Ce n'était pas la génétique qui allait définir s'ils seraient bons pour ranger ou non leur chambre mais votre façon de les éduquer. Peut-être que ça irait très bien ou peut-être que ce serait chaotique. Mais tu ne serais pas tout seul parce qu'elle serait à tes côtés dans cette épreuve.

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