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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 You're not a monster (Krismilla)

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MessageSujet: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyMer 22 Mar 2017 - 22:51

You're not a monster
Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

« Shooting cette après-midi à la plage. » Je venais tout juste de poser mon sac, fraichement débarquée de Brisbane lorsque mon agent m’envoya ce sms. Fais chier. Comme je n’ai pas de voiture, j’allais devoir y aller en transport en commun. Moi qui voulais rattraper mon retard dans mes cours suite à mon séjour au tribunal en compagnie de mon nouveau patron, c’était râpé. J’enfilai donc mes lunettes de soleil, une caresse à Berlioz et les cachets dans la poche, je me rendis sur la place nommée. Lorsque j’arrivai certaines autres filles que je connaissais déjà étaient présentes. Je leur fis un bref salut de la main tandis que mon boulet d’agent me sauta dessus. « Ah te voilà Lulu ! » Comme tu peux le voir. Je défis mes chaussures pour marcher pieds nus dans le sable. Puis, j’entrai dans la tente où tout le monde nous préparait pour la séance photos. En habit de plage. Je regarde le montant avant de signer. Encore un chèque qui irait directement dans les caisses de l’hôpital. Mes traitements étant de plus en plus chers. Je demande alors s’il s’agit du photographe habituel mais on me signale que non. Génial. Je déteste travailler avec des nouvelles personnes. Je sors donc la tente, coiffée et maquillée pour aller me chercher une bouteille d’eau. Un des mannequins passe à côté de moi pour me saluer. Je ne réponds même pas. J’ai déjà bossé avec ce type. Il est narcissique, débile et sans réel intérêt. « Dis Lulu, un petit diner rien que toi et moi ce soir, ça te dit ? » Je fronce les sourcils en tenant ma bouteille plus fermement. « Non. » Réponse froide, sans aucune échappatoire. Le mec insiste et je roule des yeux. « Je ne sors pas avec les analphabètes. » Puis, je tourne le dos avant d’aller m’asseoir sur un muret en regardant la mer. La montre que j’ai à mon poignet est calme pour une fois. Je l’ai depuis mon enfance, vestige de mon passé et qu’on m’a offert pour contrôler mes pulsations cardiaques. D’un coup, la fumée d’une cigarette parvint à mes narines ce qui me fait automatiquement tousser. Je déteste l’odeur du tabac, comme celle de l’alcool. Vices interdits. Le seul vice que j’ai est sans doute la gourmandise mais pas ceux-là. Je regarde un contrebas pour voir que le mec est juste en-dessous de moi. Je me laisse alors glisser pour atterrir à ses côtés et lancer plus qu’agacer. « Les cigarettes sont interdites sur la plage. » Puis après mon pic acerbe, je me tourne pour regarder l’homme en question avec un air venimeux. Je ne mets qu’une demi-seconde. « Kris ? C’est bien toi ? » Je hausse les sourcils à la vision de mon ami d’enfance, accessoirement premier crush qui se trouve bien loin de la Slovénie. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Quatre ans se sont écoulés et nous avions tous les deux beaucoup changés. Je n’étais plus une ado et lui n’était plus le beau mec sur lequel je bavais dès la moindre occasion. Bien qu’il restait toujours aussi beau.


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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyVen 24 Mar 2017 - 10:52


You're not a monster

C'est un peu -beaucoup- la galère, en ce moment, pour trouver du boulot. Kristofer est nouveau ici, il lui faut donc nouer des liens et se trouver des relations pour réellement se faire un nom, ou en moins en commencer une ébauche. Du coup, il rame. Il a du mal. Mais il persiste, et il s'efforce de ne pas baisser les bras. Ce n'est pas en faisant cela qu'il arrivera à quoi que ce soit ... Il a fait ses recherches sur internet et, deux jours plus tôt, est tombé sur une annonce intéressante. Leur photographe habituel étant malade - du moins c'est l'information qu'ils ont donnée -, une équipe en cherche un nouveau. Evidemment, ni une ni deux, Kris compose le numéro et essaye de vanter ses mérites. On regarde surtout sa page facebook, examinant chacune des photos afin de juger s'il a le talent nécessaire -ou pas- pour faire cette séance. Sans doute pas totalement convaincu -impossible de l'être tant qu'ils ne l'ont pas vu à l'oeuvre- mais bien obligé à cause du court délai, l'homme au téléphone accepte de le rencontrer le lendemain. L'entrevue se passe bien, Kris s'efforce de mettre dans un coin de sa tête son côté acariâtre. Il se montre plus enjoué qu'à l'accoutumée, déterminé et sûr de lui. Résultat, on lui donne rendez-vous le lendemain sur la plage, et Kris arrive largement en avance. Mieux vaut faire bonne impression dès le départ. Quoi que, fidèle à lui-même, il s'isole assez vite, fumant sa cigarette, et sans doute une autre après. Tout plutôt que d'aller traîner parmi ces gens qu'il estime, sans les connaître, superficiels et égocentriques. Idiot, ce sont, pour la plupart, des étudiants en mal de boulot et en galère d'argent ! La tête encombrée par des pensées sans queue ni tête - là encore, tout, plutôt que de penser à des sujets plus délicats -, il n'entend d'abord pas qu'une personne se tient près de lui. Il ne se rend compte de cette présence que lorsqu'elle prend la parole. Pour dire quelque chose qui, bien sûr, ne lui plaît immédiatement pas. Il ouvre la bouche pour rétorquer - une de ces répliques bien cinglantes dont il a le secret - mais la personne se tourne vers lui et il reste sur le cul. Littéralement. Il avait bien compris que c'était une femme mais il n'avait pas fait le lien entre le sentiment de familiarité en entendant sa voix et cette personne. Bah merde. Elle est la première à réagir, alors que lui reste légèrement désemparé. Les yeux grands ouverts et sa main tenant sa cigarette désormais immobile. « Euh ... Oui. » Oui c'est bien toi ? Mais quel idiot ! Sa question était purement rhétorique, mais il a fallu qu'il lui réponde. Bref, pas le temps de s'arrêter sur ce détail. « Je ... j'ai été embauché pour jouer les photographes ici. » Il ne va pas rester assis là, dans le sable, alors qu'elle se tient devant lui. Il se lève donc, réprimant juste à temps une légère grimace de douleur lorsqu'il pose son pied sur le sol - très sableux, ce sol -. « Et toi ... qu'est-ce que tu fais là ? » S'il n'était pas devenu la personne qu'il est, et s'il n'était pas encore sous le choc de se retrouver nez à nez avec elle par surprise, il l'aurait sans doute déjà prise dans ses bras. Après. Quand il s'en sera remis. Ou presque.
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Dernière édition par Kristofer M. Jovanovic le Ven 24 Mar 2017 - 19:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyVen 24 Mar 2017 - 14:16

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Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

Je n’ai jamais été fan des effusions. Calins, étreintes, embrassades. Le contact humain ne me répugnait pourtant pas mais depuis mon humiliation en première année, je me dérobe. Je n’aime pas trop qu’on me touche. Cependant, j’allais devoir faire un effort pour ce shooting. La somme n’est pas très importante mais suffirait à payer mon cardiologue un mois de plus. Je déteste vivre au jour le jour, avoir ce sentiment d’insécurité. Mon job de « stagiaire » pour Maxence Kearse payait pour la chambre, la nourriture et les croquettes de Berlioz tandis que mes shooting payaient mes soins médicaux. Je prenais bien soin à séparer les deux, racontant à qui veut l’entendre que ma garce de mère est malade et que je dois l’aider à payer ses soins. Alors qu’elle ne débourse pas un seul centime pour moi et a bloqué l’argent que mon père a mis de côté pour moi, retardant l’échéance jusqu’à ma majorité. Pour une femme absente les seize premières années de sa fille, elle n’a jamais fait d’effort pour se rattraper et dès mon dix-huitième anniversaire, j’ai déménagé. Seulement la majorité est de vingt-et-un ans donc je devais faire avec. Vêtue d’un maillot jaune avec un smiley, on avait laissé mes cheveux détachés. En dessous, je portais le maillot de bain de la collection. Un deux pièces bleu qui contrastait avec ma peau d’albâtre et ma chevelure couleur rubis. Soit disant, ça allait avec mes yeux. Connerie. Esseulée sur mon muret, je fixe le spectacle, une bouteille d’eau à la main. Les mecs buvaient tous des sodas, se chambraient et celui qui m’avait demandé un rendez-vous me lança un regard plein d’intensité. Tu peux rêver minus. Lorsque je sens la fumée en contrebas, ça m’insupporte. Coup de grâce. Je viens de me taper l’avion, le bus et des gros lourdauds, je n’allais pas me laisser emmerder par une clope. Remarque acerbe, je saute dans le sable pour atterrir gracieusement grâce à mes pattes d’autruche. Je me tourne alors pour plonger dans un regard familier. Bleu comme le mien, les cheveux blonds coupés et une légère barbe. Je ne mets pas longtemps avant de comprendre alors je souris. Un franc sourire. « Euh ... Oui. » Je fixe la cigarette en fronçant les sourcils. Ma montre reste tranquille à mon poignet tandis que je fais un pas en avant. « Tu sais on commence une conversation par Bonjour Ludmilla. Tu as changé, comment vas-tu ? » Je suis forcée de me baisser pour parler parce qu’il est assis dans le sable. Sur ses deux jambes. Curieux. Lorsque j’étais venue lui rendre visite, il me semblait qu’il en avait une en moins. J’étais de ses adolescentes clichés amoureuse de leur baby-sitter et avec un physique plutôt… juvénile et ingrat. Outre les cheveux roux comparés à tous ses blonds, je suis passée par la phase appareil dentaire et acné. Il faut croire que le soleil me réussit à défaut de me permettre de bronzer. « Je ... j'ai été embauché pour jouer les photographes ici. » Je hausse les sourcils, surprise. Génial, le mec qui m’a vu tout nu durant mon enfance allait me voir en maillot de bain avec mon corps de femme. Putain Kristofer, tu ne pouvais pas devenir moche ? Je ne suis plus une adolescente, je suis une femme et je ne peux plus me permettre de fantasmer sur mon ancien gardien. Il se lève difficilement. Prothèse donc. « Cool, me contentai-je de répondre. » Je n’avais pas Facebook, juste instagram. Mon agent gérait le restant de mes réseaux sociaux donc la passion de mon ami m’était inconnue. « Et toi ... qu'est-ce que tu fais là ? » C’est évident pourtant. « Je fais le tapin, ça paye bien et j’ai besoin d’argent. » Tac, tac, Lulu. Tu vas lui faire avoir un arrêt cardiaque. Je m’apprête à reprendre ma blague lorsque connard fini arrive jusqu’à nous. « Lulu, faut qu’on aille se préparer. On commence par une photo en duo, toi et moi. » Je fais une grimace tandis qu’il s’éloigne déjà. « Plutôt m’accoupler avec un oursin qu’avec cet imbécile. » Je lève les yeux au ciel avant de me rendre compte que je suis en compagnie de Kris. « Je suis modèle. Ça me permet de payer… » Je lui montre le fameux bracelet qu’il connait bien. Celui qui signifiait que ma vie ne tenait qu’à un fil. Danse donc petite funambule.


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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyVen 24 Mar 2017 - 20:28


You're not a monster

La surprise, le choc, lui font dire n'importe quoi. Il bafouille, et il lui répond sans même la saluer. Elle lui fait remarquer, d'ailleurs, et un léger rire lui échappe. Il agit comme un crétin. Non, en fait, comme un adolescent. Il a passé l'âge de ces conneries, il a passé l'âge de se comporter ainsi. Mais alors pourquoi n'est-il pas parti à sa recherche ? Pourquoi avoir attendu que le hasard, la chance peut-être, les mette sur la même route ? Difficile à dire, mais ce n'est sans doute pas le moment d'y songer. « Bonjour Ludmilla. Tu as changé. Comment tu vas ? » Répète-t-il à sa suite, un sourire amusé collé aux lèvres. Pas très mature peut-être, mais il se rattrape comme il peut. Et en parlant de ça, il se lève aussi comme il peut. C'est compliqué, douloureux. Si la jeune femme se rend compte de quelque chose, elle n'en montre rien, et il la remercie silencieusement pour ça. Comme elle lui a posé une question à ce propos, il lui explique ce qu'il fait là, avant de lui retourner sa question. Il se le demande sérieusement. Fait-elle partie des mannequins venus poser devant son appareil - sans savoir que ce serait lui bien sûr - ? C'est une possibilité. Mais, sur le coup, Kris refuse d'y croire. Quand la réponse fuse, il écarquille inévitablement les yeux. Il a un bref accès de frayeur, avant de comprendre qu'elle plaisantait. Evidemment qu'elle ne fait pas le tapin ! Dire qu'il a osé y croire pendant deux secondes ... Nul doute qu'il se serait étouffé s'il était en train de boire un café. Entre sa boutade et ce qui vient ensuite, il est décidément au bord de la crise cardiaque. Finalement, elle se rappelle qu'il est là, et confirme ses doutes premiers. Face à ça, il se sent un peu plus idiot encore. Elle, superficielle et égocentrique ? Certainement pas ! Il n'a rien oublié de la personne qu'elle est ... Ou plutôt qu'elle était. Parce qu'elle a raison, elle a changé. Physiquement, déjà, c'est d'une évidence absolue. Il s'efforce de ne pas l'observer plus que la convenance le veut bien, mas il en a eu un bref aperçu quand il était encore sur le sol. Mentalement, ensuite, cela paraît évident. Il n'a pas besoin d'en avoir des preuves. Avec tout ce par quoi elle est passée, c'est inévitable. Il hoche la tête, ne voulant pas rester immobile et inexpressif trop longtemps. « Je vois. » Super ! Elle va finir par te prendre pour un demeuré, Jovanovic ! « Bon ... avant qu'on ne rejoigne ton Prince Charmant, j'aimerais savoir ... Tu veux bien aller prendre un café avec moi après ? On a du temps à rattraper. » Pour la première fois depuis qu'ils se sont retrouvés l'un en face de l'autre, il se montre capable de construire une phrase complète. Il ne bafouille pas, ne se sent pas rougir, et doit sans doute laisser apparaître une aura de confiance. Il n'y est plus habitué, lui qui est devenu cet homme sombre et distant. Peut-être que Ludmilla est capable de faire ressortir le meilleur de lui ... ou peut-être que c'est tout l'inverse, qu'elle va finir par le renvoyer à la partie de lui qu'il aurait préféré oublier, enfouir au plus profond de lui-même. C'est à double tranchant, cette rencontre. Il ne sait pas ce que cela va donner, il ne sait pas de quoi sont faites les prochaines minutes, les prochaines erreurs. Il verra bien ... N'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyDim 26 Mar 2017 - 18:20

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Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

Il y a tellement de choses que je ressens à revoir Kristofer. Les dernières minutes de notre « amitié » sont restées gravées dans ma mémoire. Il était marié, mon baby-sitter et la seule personne de sexe masculin autre que mon père que j’avais connu. Lorsque j’ai appris la mort de mon père, de ses parents, j’ai pensé « Et Kris ? » Aurais-je supporté de le perdre ? Je me suis rendue chez lui pour tomber sur sa femme qui m’a toisée. Je ne l’ai jamais aimé. Elle ne le méritait pas. Je me revois courir à l’hôpital pour voir les rescapés. De toute façon, j’ai dû aller reconnaitre le corps de mon père à la morgue. De cet homme chaleureux qui aurait fait n’importe quoi. Je me suis assise dans un fauteuil tandis que Kris salement amoché dormait. Et j’ai fait quelque chose qui m’a toujours semblé ridicule : j’ai prié. J’ai prié pour qu’il ne meure pas. J’en avais rien à foutre qu’il ait perdu une partie de sa jambe, qu’il soit infirme ou autre. Il était tout ce qu’il me restait. Puis, il s’est réveillé. Je me souviens m’être assise sur le lit, avoir pris sa main pour lui annoncer la terrible nouvelle. Je n’aurai pas dû le faire. Je n’aurai pas dû le prendre dans mes bras alors qu’il se remettait du choc que je lui avais choqué. Ça aurait dû être elle, sa femme. Mais pas une seule fois, je ne l’ai vu à l’hôpital tandis que je n’ai quasiment pas quitté son chevet. Il avait demeuré tant de fois au mien lorsque j’étais hospitalisée à cause de mon cœur. Et le voilà juste devant moi. Une coïncidence ? Je n’en suis pas certaine. Je le regarde, plonge dans le bleu océan de ses yeux. Plus gris que bleu d’ailleurs. Comme une nuit d’orage en pleine mer. « Bonjour Ludmilla. Tu as changé. Comment tu vas ? » J’éclate de rire comme une enfant lorsque je le vois répéter ce que je lui dis. Je ne peux m’empêcher de sourire, jouant avec une mèche de cheveux. « Bonjour Kristofer, je vais très bien et toi ? » Ce salut est sans doute un peu formel mais je vois qu’il est pris au dépourvu. Je ne vois pas pourquoi. Seulement quatre ans se sont écoulés, pas dix. Je restai au fond la même. Outre le physique. Je suis toujours malade, juvénile dans un sens. J’ai juste grandi. Tout comme lui semble être devenu un ours. Je vois cependant qu’il a mal lorsqu’il se lève. Me doutant que sa blessure doit toujours l’irriter comme lorsque je sens mon pouls s’emballer. Je serre donc les dents, scellant mes lèvres pour ne faire aucune remarque tandis que mon regard le couve jusqu’à qu’il soit debout. Je dois alors lever la tête. J’avais beau avoir grandi tardivement, il restait tout de même imposant. Je rétorque alors sur le ton de la plaisanterie que je fais le tapin. Je vois qu’il écarquille les yeux. Alors, j’ai un sourire amusé sur mon visage. On vient nous interrompre pour me rappeler que je devais aller finir de me préparer. Je lève les yeux avant de me pincer les lèvres pour me retenir de lancer une remarque acerbe à cet abruti. Puis, je souffle un bon coup avant de reporter mon attention sur Kristofer et lui signifier de vive voix que je fais partie des modèles et que je suis toujours malade. On passera à l’étape « cinq ans à vivre » plus tard. Je ne voulais pas en parler. Je ne veux pas en parler. Je le vois qui hoche la tête comme une marionnette tandis que je commence à avancer. « Je vois. » Je l’observe à la dérobée. Son maintien était plus strict. Il demeurait plus sur la défense, moins loquace qu’avant. Un ours. « Bon ... avant qu'on ne rejoigne ton Prince Charmant, j'aimerais savoir ... Tu veux bien aller prendre un café avec moi après ? On a du temps à rattraper. » Je me tourne pour lui faire face. Un café ? « Bien sûr ! Dis-je avec joie. Il y a un bar pas très loin. On aura qu’à aller là-bas. Allez viens, on nous attend. » Je l’attrape par la main pour l’entrainer à ma suite en faisant attention à ne marcher à une allure correcte. Je ne voulais pas qu’il tombe non plus et que tout le monde le juge alors qu’il venait faire son boulot. Lorsqu’on arrive, nous sommes séparés rapidement. Lui devant rejoindre sa place. On me signale que nous allons commencer par le shooting en maillot de bain. Je croise les bras sur ma poitrine, mâchouillant ma lèvre inférieure. Je retire donc le tee-shirt et le short pour aller me placer près de l’autre débile tandis qu’on nous remaquille. Mon regard cherche Kristofer un instant sans le trouver. « Bon dépêche-toi, dis-je à l’autre abruti, je dois aller prendre un café avec mon prince charmant. » Je fais exprès de reprendre la remarque de Kristofer, tac, tac. Après tout, c’était dans notre nature de nous envoyer des pics auparavant. Un peu comme un frère et une sœur. Sauf que là, quatre ans sont passés, nous avons tous les deux changés et je reste devant lui en maillot de bain. Oups.


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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyLun 27 Mar 2017 - 14:43


You're not a monster

Face à Ludmilla, ses yeux plongés dans les siens, Kristofer ressent une certaine fascination inhabituelle. Il ne peut pas s'empêcher de détailler chacun des traits de son visage, de laisser son regard couler sur ses cheveux, ses épaules, ... Là, il s'arrête. Qu'est-ce qu'il est en train de faire ? Il s'agit de Ludmilla, la petite Ludmilla, qu'il a gardé tant de fois étant plus jeune, qu'il a vu grandir sous ses yeux. Il se reprend, du moins essaye, et tente avant toute chose de ne pas se laisser démonter. Il n'a pas vingt ans, pas non plus la maturité d'un adolescent. Il est censé être l'adulte, c'est ce qu'il a toujours été, bien qu'il ait conscience que Ludmilla ne peut pas être réduite à une simple petite fille qu'il gardait dans le temps. « Je vais bien. » La réponse a fusé, naturelle. En même temps, il s'imagine mal s'épancher sur tout ce qui le travaille. Il s'imagine mal jouer les malheureux, d'autant qu'il n'oublie pas qu'elle est malade, qu'elle vit au jour le jour, sans jamais savoir de quoi demain sera fait. Il lui sourit, il reprend un peu du poil de la bête et trouve le moyen d'arrêter de se poser toutes ces questions. Lui ferait mieux d'apprendre à vivre au jour le jour. Il a toujours la tête et les pensées ancrées dans le passé, pas sûr que ce soit une bonne chose. Non, en fait, il est même persuadé de l'inverse ; il doit faire des efforts là-dessus. La seule présence de Ludmilla, bizarrement, lui permet d'avancer sur ça. Il se sent plus détendu, bien que toujours un peu rustre. D'ailleurs, par réflexe, il se débarrasse de sa cigarette, il sait que Ludmilla n'aime pas ça, et sa première remarque lui a rappelé. Sans vraiment y réfléchir, mais en tournant ça de la meilleure manière possible, il lui propose d'aller boire un café avec lui après. En parlant de son prince charmant qui l'attend, et qui vient de les interrompre sans se gêner. La réaction de Ludmilla vaut toutes les étoiles du ciel. « Parfait. » Putain, va falloir qu'il bosse là-dessus aussi : il est trop peu loquace, vraiment trop peu. Mais il a passé ces trois dernières années quasiment seul, à voyager et découvrir le monde en tâchant de prendre soin de sa "jambe". Et les réactions de certaines personnes face à l'accident, face à ce qu'il a perdu ont achevé de le pousser dans ses retranchements. Il est plus méfiant que jamais, plus distant aussi. C'est de Ludmilla dont il s'agit, pourtant. Et il ne lui faudra sans doute pas mettre en place beaucoup d'efforts afin de se montrer plus agréable avec elle. Elle dégage un quelque chose qui l'encourage vivement sur cette voie-là. La rousse, aussi énergique qu'à l'accoutumée, attrape sa main et le guide jusqu'à l'endroit où ils sont attendus. Un dernier sourire, et il s'éclipse de son côté. Il n'est pas du même côté de l'objectif qu'elle, et cela lui va de toute façon bien mieux qu'à lui. Elle est resplendissante. Inconscient de ce qui se trame juste devant lui, il se charge de placer son appareil photo, et de le régler au mieux. Quand il lève la tête, disposé, cette fois, à vérifier où ils en sont, ses yeux se posent - de nouveau et tout à fait par hasard, c'est juré -, sur Ludmilla. Elle se tient là, à côté de ce pauvre type. Lequel se montre d'ailleurs tactile, prétextant sans doute de leur besoin d'être proche pour les photos. Mais il ne voit qu'elle, elle et son maillot de bain bleu. Un bleu saisissant, qui fait encore un peu plus ressortir ses yeux. Bordel. Quand est-ce qu'elle est devenue une femme à ce point ? Difficile de passer à côté de son évolution, des changements qu'ont subi son corps au fil des mois. Kris en reste complètement stupéfait, à peine conscient qu'il la fixe comme un détraqué. Merde, arrête ça. Il s'efforce de détourner le regard pour de bon avant de se faire repérer, et avale sa salive, carrément perturbé. Qu'a-t-il fait pour mériter ça ? Il aurait peut-être dû partir à sa recherche avant, histoire d'être moins pris par surprise, et histoire aussi d'éviter de poser sa candidature pour ce genre de shooting. Bref, il lui faut se mettre au boulot. Le type en charge de l'équipe vient lui expliquer ce qu'ils attendent, lui montrant quelques exemples pour le mettre sur le voie. Il hoche la tête plus qu'il ne parle, un certain maillot de bain bleu imprégné derrière ses paupières. Ne cligne plus des yeux et tout ira bien. Se fustigeant mentalement, Kristofer se décide enfin à faire les premiers essais. Evidemment, il lui faut faire quelques prises et recommandations aux deux mannequins - dont la rousse flamboyante - pour que cela devienne concluant. Il prend des photos par dizaines, histoire d'avoir toutes les poses selon plusieurs angles, le responsable fera son choix. Par miracle, il réussit à chasser de sa tête ce qui le tracassait depuis quelques longues minutes et se concentre sur son travail plutôt que sur le contraste saisissant entre la peau d'albâtre de Ludmilla et le bleu de son ensemble. « Parfait, je crois qu'on a ce qu'il nous faut à deux, il faudrait maintenant des photos de chacun de vous seul. » Il suit à la lettre ce qu'on lui a indiqué, bien qu'il doive prendre son mal en patience. Maintenant plus que jamais, il a hâte que cela se termine. Déjà, premier point positif : le sale type loin du Prince Charmant va dégager et arrêter de tripoter Ludmilla. Bim, un point pour lui.
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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyLun 27 Mar 2017 - 18:26

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Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

Les cheveux coiffés comme ceci, il est très sexy. Je veux dire lorsque je le côtoyais à l’âge de seize ans, c’était une amourette d’enfance. Qu’il me prenne la main était le comble du bonheur tandis que depuis que j’avais perdu ma virginité, ça avait pas mal levé le voile sur mon innocence. Il était très très chaud. Comme mec. Je le fixai tandis qu’il était debout devant moi et on pourrait penser qu’il a ses deux jambes. Mon regard caresse subtilement son corps tandis que lui n’est pas aussi à l’aise en ma présence. Peu bavard, renfrogné, lui qui souriait tout le temps avant. Je me contentai de sourire pour deux car même si j’avais perdu mon père, même si je pouvais mourir demain, au fond je restai optimiste. Et bien qu’avec les autres, j’étais réservée, avec Kristofer ce n’était pas pareil. Il ne m’avait pas connu la tête dans les bouquins et très peu loquace face aux autres. Non pour lui, j’étais toujours la petite fille qui restait pendue à son coup pendant qu’il jouait à la console ou qu’il parlait avec sa femme au téléphone. Insupportable. « Parfait. » Je lève donc les deux pouces en haut avant de sautiller sur place pour l’attraper par la main. Alors qu’autrefois, j’aurai donné n’importe quoi pour le tenir comme ça, nos doigts entrelacés, ce contact ne me faisait plus autant rougir. J’avais des couleurs, certes mais plus d’excitation que de timidité. J’aurai pu être gênée de le revoir alors que je faisais un shooting mais il s’agissait de Kris, bon sang. Je l’ai toujours connu. Presque. Lorsqu’on arrive, nous sommes séparés et je défais mon short et mon maillot pour me retrouver en maillot de bain. Enfin, on me met devant l’appareil tandis que les maquilleuses et les coiffeuses s’affairent autour de nous. L’autre boulet arrive pour poser une main sur ma hanche et j’en profite pour le prendre dans mes bras mais enfoncer mes griffes dans ses épaules. Enfin, mon regard rencontre celui de mon ami et ce que j’y lis me laisse perplexe. Je lui souris alors sans quitter son regard avant de rejeter mes longs cheveux roux en arrière. On dirait qu’il me dévore du regard. Je sens ses yeux faire la navette sur mon corps et on va dire qu’il n’est très discret. « C’est ton mec ou quoi ? Me chuchote l’autre abruti avant de me coller une main au cul. » Non, non, du tout. Je ne réponds pas tandis que la séance commence vraiment. On change plusieurs fois de position, sourire, airs amoureux, séducteurs. L’autre me vole un baiser et je vois rouge. « Parfait, je crois qu'on a ce qu'il nous faut à deux, il faudrait maintenant des photos de chacun de vous seul. » Je pousse donc l’autre crétin qui tombe à la renverse. Puis, un long regard venimeux, je me tourne vers mon slovène qui me fixe. Je lui fais un clin d’œil avant de prendre toutes les poses que je connais. « C’est bon, Lulu. » Mon agent vient poser une main sur mon épaule tandis que je retourne m’habiller. Je passe donc derrière Kris qui essaie de travailler sur le crapaud et non le prince charmant. Je pose mes mains autour de son cou, me mettant contre son dos, comme je le faisais avant profitant de la pause pour déposer un baiser sur sa joue. « Alors la vue t’a plu, dis-je d’une voix plus séductrice que je ne l’aurai voulu. » Après tout, il n’était pas discret. Je l’avais vu me manquer du regard. Je reste un moment, la tête sur son épaule à regarder ce qui se passe, une main caressant le sommet de son torse tandis que l’autre nous fixe, mauvais. J’en profite donc pour enfouir ma tête dans le cou de Kristofer, mes cheveux caressant sa joue et retombant sur son tee-shirt. « Tu m’as manqué, si tu savais. »


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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyMer 29 Mar 2017 - 14:12


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Tout cela est très étrange pour Kristofer. Il a du mal à se comporter normalement, du mal à ne pas être surpris par ce que le maillot de bain de Ludmilla laisse apparaître. Un corps de femme. C'est une femme. Serait-il possible que ces quatre années se soient multipliées sans même qu'il en ait conscience ? Que ce soit en réalité une dizaine d'années qui sont passées, sans même qu'il s'en aperçoive ? C'est dingue, foutrement dingue. La pilule est difficile à avaler, mais Kris essaye de faire son job au mieux. Il prend les photos, fait fi du mieux qu'il le peut des mains baladeuses de l'autre type. Et dès que les photos en duo lui semblent bouclées, il demande à l'autre de dégager. Difficile de ne pas apprécier la vision du mec qui tombe à moitié, quand Ludmilla le pousse. Et bim ! Un sourire fier aux lèvres, il commence à prendre des photos de la rousse flamboyante. De face, de profil, ... De dos. Difficile de rester insensible à ses charmes, il n'est qu'un homme. Lui qui a toujours fait passer son travail avant tout ... il est très distrait, pour le coup. Quasi incapable de se concentrer pleinement sur ce qui se passe devant lui, de l'autre côté de l'appareil photo. Il a toujours la tête dans la lune lorsque la séance se termine et qu'elle s'approche de lui. Il ne remarque sa présence, qu'il essayait d'éluder pour redevenir pleinement maître de lui-même, que lorsqu'elle le touche, qu'elle se montre tactile. Bordel. Elle n'a plus quinze ans. Loin de là. « Si la vue m'a plu ? » Qu'est-il censé répondre à ça ? Que, oui, effectivement, il s'est bien rincé l'oeil ? Hors de question ! Il préfère sourire, l'air de rien et mettre tout ça dans un coin de sa tête. Cesse donc de te comporter comme un adolescent en rut ! « Je n'ai pas l'habitude de ce genre de séances, mais ça change. » Il élude, il répond à côté. Mais comme ça, au moins, il s'évite un malaise supplémentaire. Là, elle devrait s'en satisfaire ... non ? Peut-être pas. Parce qu'elle se montre de plus en plus tactile, et qu'il devient, pour Kris, de plus en plus difficile de rester indifférent. Surtout, restez de marbre. Enfin, pas trop. Juste ce qu'il faut pour ne pas agir comme le pire des crétins. Elle a grandit, voilà tout. Ce n'est pas la première fois qu'il voit en maillot de bain. Et encore heureux ! « Tu m'as manquée aussi. » Pour le coup, il est sincère. On ne peut plus sincère. Rien de mieux qu'une dose de Ludmilla pour repartir de plus bel, plus fort et d'autant plus prêt à affronter le reste du monde. Parce que c'est bien ce qu'il va faire, non ... Repartir ? A un moment ou un autre, dans un futur plus ou moins proche. Il n'en a, dans le fond, pas très envie. Mais il s'imagine mal rester à Bowen juste pour dire de rester quelque part, en envahissant le terrain de Ludmilla sans jamais avoir pris la peine de lui demander son avis. Bref, il verra ça plus tard. Posant une de ses mains sur l'épaule de Ludmilla, il pousse légèrement dessus afin de pouvoir la regarder. « Et ce café, alors ? On y va ? » Il joue les indifférents, mais c'est pour son bien, pour leur bien à tous les deux. Il y parvient à merveille - du moins c'est ce qu'il veut croire -, mais ce n'est qu'une façade. Une façade qu'il a du mal à garder en place, et qui finira peut-être bien par s'effondrer un jour. « Il n'y a que toi pour nous guider jusqu'à l'endroit dont tu parlais. Je ne suis pas ici depuis longtemps, alors je ne connais pas bien les alentours. » Il parle un peu plus, déjà. L'effet Ludmilla.
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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyMer 29 Mar 2017 - 14:39

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Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

Ça me fait tellement bizarre d’être face à Kristofer pour une séance photo. Il faut dire que d’habitude, je ne travaille qu’avec un seul photographe et il est entièrement gay. Je savais par avance que Kris ne l’était pas et qu’en plus il était marié ou divorcé. Je savais juste que la femme qui partageait sa vie était une garce sans cœur avec lui que pour son physique et rien d’autre. Ça aurait dû être moi. Je ne peux m’empêcher d’écarter cette pensée mais nous avions quatorze ans d’écart et bien que j’ai grandi –et que je n’ai toujours pas la majorité légale- je ne peux pas nier le fait qu’il est sans doute trop vieux ou me pense trop jeune. Etrangement me retrouvant devant lui comme ça, réveillait de vieux démons. Comme ce vieux désir que j’avais eu pour lui à l’époque où mes hormones se sont réveillées. Sauf que là où le désir n’était que romantique, il en est devenu sexuel. Moi qui n’ais plus voulu qu’un homme me touche depuis lui. Je me retrouve troublée face au beau slovène que j’aurai dû voir comme mon frère. Qui est comme mon frère. Merde. Lorsque mon petit numéro touche à sa fin, je remets mon short et mon maillot pour aller me faufiler derrière lui. Je pose ma tête dans son cou, mon torse contre son dos tandis que mes cheveux caressent négligemment son torse pour lui demander si la vue lui avait plu. Ne fais pas ton débile Kris, je sais reconnaitre quand un homme me désire. « Si la vue m'a plu ? » Je le vois sourire tandis que je le fixe du coin de l’œil, reproduisant sa mimique. Ainsi, il me prenait toujours pour une enfant incapable de décrypter le moindre signal. Je l’avais vu. « Je n'ai pas l'habitude de ce genre de séances, mais ça change. » Je hausse un sourcil. Ainsi, il s’était rincé l’œil. Le Kris que j’avais connu aurait répondu du tac au tac. Non. Réponse franche. Lui, il tourne autour du pot. J’ai donc un sourire satisfait, énigmatique sans en ajouter plus que de déposer mes lèvres sur sa joue rugueuse. Après tout, ce n’est pas la première fois qu’il me voit en petite tenue. Sauf que j’ai eu un développement tardif. La poitrine, la menstruation, bref. Passons les détails. Je bats de mes longs cils pour le regarder, toujours plongé dans le bleu de ses yeux. « Tu m'as manquée aussi. » Je me dégage alors de son étreinte satisfaite avant de sautiller jusque devant lui. Le revoir me rend de bonne humeur. Moi qui devrais m’inquiéter du prochain loyer de ma chambre étudiante, de la prochaine mensualité à l’hôpital, de ma petite sœur qui ne faisait que des conneries. Je me sentais plus légère à son contact si familier. Kris me rappelle à la réalité pour poser une main sur mon épaule et me regarder. On dirait que j’ai fait quelque chose de mal. « Et ce café, alors ? On y va ? » J’ai un soupir de soulagement avant de l’attraper par la main. « On y va ! » J’ai toujours été énergique bien qu’au fond, ça m’ait causé pas mal de problème. Je marche donc à vive allure en entrainant mon blond slave derrière moi. « Il n'y a que toi pour nous guider jusqu'à l'endroit dont tu parlais. Je ne suis pas ici depuis longtemps, alors je ne connais pas bien les alentours. » Je me tourne pour marcher à reculons sans lâcher sa main. « Bonjour, je suis Ludmilla, GPS 3.0. Pour aller au café, suivez cette charmante jeune femme rousse. » Nous remontons donc la plage et je me stoppe pour remettre mes tongs. Style décontracté. Puis, une fois devant la devanture, je me sens prise de vertiges. Rattrapée par la réalité de ma condition. Je lâche subitement la main de Kris pour m’adosser au mur et fouiller dans mon sac à main tandis que ma montre s’était mise à biper dangereusement. J’en sors cette boite à bonbons dans laquelle je cachais mes médicaments pour prendre une pilule. « T’es pas là depuis longtemps et je ne suis pas là pour longtemps. Coïncidence, je ne crois pas, dis-je en levant les yeux au ciel avant de me mettre à rire pour essayer de rendre la situation plus légère. » Comment annoncer à son ami d’enfance et au mec qu’on désirait depuis la puberté qu’on allait mourir. Le constat était tombé l’année dernière. J’allais mourir. « Je ne veux pas en parler, ajoutai-je d’une voix plus froide, allez viens. Un café pour mon prince charmant et un milshake pour moi. Je t’invite. » Je lui glisse un petit clin d’œil avant de me faufiler à l’intérieur.


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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyJeu 30 Mar 2017 - 18:11


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Les photos prises, Kris n'aspire plus qu'à une chose : se retrouver seul avec Ludmilla ... et un bon café bien sûr. Étrange pour quelqu'un qui n'est pas venu la voir directement à son arrivée ici. C'est comme si, maintenant qu'il est avec elle, il n'avait plus la moindre envie de la quitter. C'est ça, en fait. Mais ce n'est pas le moment d'y penser, et encore moins de se demander pourquoi. Il sourit quand elle dit qu'ils peuvent y aller, et rigole légèrement quand elle l'entraîne dans son sillon. Le matériel ne lui appartient pas, heureusement. Son appareil photo personnel, il l'utilise bien souvent pour des séances. Mais avec cette marque, on lui en a prêté. Sans doute par peur qu'il diffuse les photos ou un truc du genre. Qu'importe, ça l'arrange bien lui. Parce que la rousse n'a pas l'air de vouloir perdre de temps ; tirant sa main pour qu'il se presse un peu. Il la suit sans problème, ses grandes jambes l'aidant à ne pas se faire trop distancer. « Ludmilla, GPS 3.0 ferait mieux de regarder devant elle. » Elle pourrait faire une catastrophe, maladroite comme elle est. Il se passe bien quelque chose, que l'on pourrait qualifier de catastrophe, mais pas du tout ce à quoi il s'était attendu. Il n'a évidemment pas oublié qu'elle est malade, mais c'est toujours surprenant à voir. Et Kris ne bouge plus d'un millimètre, quand elle s'écarte de lui pour aller s'adosser à un muret. Il ne dit rien non plus, toute trace de sourire disparue de son visage. Qu'est-ce qui est en train de se passer là ? Il a l'impression d'avoir tout raté, d'être passé à côté de quelque chose. Il aurait dû la convaincre de ralentir, comme il avait pour coutume de le faire à l'époque, quand il la gardait et avait donc à prendre soin d'elle. Comme pour essayer de détendre l'atmosphère qui s'est considérablement alourdie tout à coup, elle prend la parole et plaisante. De son côté, Kristofer est toujours aussi incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Il va bien falloir qu'il remédie à cela pourtant ... Ou pas. Ludmilla préfère couper court à tout ça. Elle ne veut pas en parler. Mais et si, lui, veut en parler ? Savoir ce qu'il en est, comment elle va et si, réellement, elle n'est pas là pour longtemps ? Elle ne lui en laisse pas la possibilité, et il doit juste l'accepter. Inutile de dire qu'il ne va pas la forcer, ou insister alors que c'est visiblement un sujet délicat. Il réussit à reprendre un peu de poil de la bête, et se remet en mouvement, sans toutefois dire quoi que ce soit. Dans son sillon, il entre dans le bar et a tout juste le temps, à son tour, d'attraper sa main avant qu'elle ne disparaisse trop loin. Elle en serait bien capable. « Pas de café pour toi, alors ? » Prenant les devants en accélérant le pas, il la guide jusqu'à une table légèrement à l'écart. Il n'aimerait vraiment pas qu'ils soient dérangés par les bruits environnant, et c'est toujours plus agréable de s'entendre parler sans avoir à crier. « Tu ... » Elle ne veut pas en parler, laisse tomber. « Fais ça depuis longtemps ? Je veux dire, jouer les mannequins. » Se rendant compte qu'il a oublié de relever un petit détail, il rajoute bien vite : « Et dois-je te rappeler que je ne suis pas censé être le prince charmant de cette histoire ? » Il aurait pu dire qu'il est plutôt du côté de la Bête, ou un truc du genre. Mais il n'est pas là pour se lamenter, jouer les petits malheureux, il en reste donc là, sur cette petite plaisanterie accompagnée d'un sourire amusé. Cela vaut bien mieux.
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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyJeu 30 Mar 2017 - 18:36

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Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

J’ai toujours été une sorte de Speedy parce que je courais déjà partout lorsque j’étais jeune. Insupportable. D’ailleurs, je me demandai comment Kris avait fait pour me supporter pendant les premières années de ma vie. Après pour me préserver, je suis partie au loin, le laissant avec sa femme. Je n’aurai sans doute pas dû. Alors, que je le regarde sur la plage pour l’attraper par la main. Durant mon adolescence, un simple contact aurait suffi à m’électriser. Maintenant, ça ne me faisait presque plus rien. Il faut dire que j’ai eu des aventures. Une seule histoire mais je ne suis pas nonne pour autant. Certes, j’oublie parfois de me nourrir ou de dormir mais je n’oublie pas que j’ai certains besoins au niveau physique. Je fixe Kristofer. « Ludmilla, GPS 3.0 ferait mieux de regarder devant elle. » Je lève les yeux au ciel, excédée. « Ouais et toi, tu devrais éviter de me reluquer les fesses, lança-je en rigolant. » Bien entendu, je ne savais pas s’il le faisait réellement mais maintenant que je lui avais la remarque, il allait le faire. Pour sûr. Tous les hommes sont pareils. Lorsqu’on arrive sur l’asphalte, l’air s’alourdit d’un coup et je commence à tousser sans pour autant m’arrêter. Alors, il va falloir qu’on m’explique : je suis capable de prouesses sexuelles sans faire un arrêt mais marcher dix minutes c’est trop. Je grognerai presque tandis que prendre appui sur le muret. Je reprends ma respiration tandis que ma montre bipe de manière frénétique. « Putain, articulai-je péniblement avant d’en sortir ma boite à bonbons. » Pour tout le monde, ma mère est malade et je paye pour ses soins. Pour Kristofer, c’était différent. Je lui fais une petite blague en mode : tu viens d’arriver et moi je vais partir. Sauf que lui, il va vivre. Avec une jambe en moins certes mais il va vivre. Moi, je vais crever. Dans quatre ans au plus. Putain de greffe qui n’arrive pas. Il faut dire que je suis O+. Ça n’aide pas réellement d’être un groupe sanguin hyper rare. Je vois à sa tête que j’en ai trop dite et je me contente de hausser les épaules comme pour dédramatiser la situation. J’ouvre la porte tandis que Kris reprend ma main et ce contact si familier quelques minutes auparavant me trouble. Mais je n’en montre rien. L’avantage d’être slovène est qu’on sait bien cacher nos sentiments lui comme moi. « Pas de café pour toi, alors ? » Imbécile, je suis mourante et il veut me donner du café. « Autant donner une seringue à un héroïnomane. On m’a interdit la caféine l’année dernière quand… » Ferme ta gueule, Lulu. Je me tais subitement tandis que mon ami prend les devants dans le café style années 60. Je le laisse nous guider jusqu’à la table du fond et je me laisse glisser sur la banquette avant de défaire mon sac pour le regarder un instant. Il avait toujours cette insolence dans le regard qui avait fait que j’étais tombée sous son charme. « Tu ... » Il marque une pause et je hausse un sourcil. Va mourir ? Exact. « Fais ça depuis longtemps ? Je veux dire, jouer les mannequins. » J’attrape une serviette pour commencer un origami. Pourquoi ? Je n’en avais aucune idée. « Dès que j’ai eu dix-huit ans ma mère m’a coupé les vivres et… » Je marque également une pause avant de me mordiller la lèvre inférieure. Alors, je fouille dans mon sac pour en sortir les trois boites à bonbons. « Je vais mourir. » Je ne cherchai pas à l’apitoyer. Après tout, il savait que j’étais du genre à faire un arrêt à tout moment. « Mon cœur est trop faible pour une nana comme moi et disons que vu mon groupe sanguin. On peut me prolonger jusqu’à quatre ans encore sauf que le traitement est cher. Je dis à tout le monde que c’est ma mère la malade et pas moi. » J’attrape doucement sa main pour en caresser le dessus avec mon pouce, prenant un air triste. « Et dois-je te rappeler que je ne suis pas censé être le prince charmant de cette histoire ? » Je relève alors la tête pour le fixer tandis qu’il prend un air amusé. Tu veux jouer, toi. Pas avec mon tu vas te brûler les ailes mon hirondelle. Je me lève donc pour me mettre sur ses genoux. Comme lorsque j’étais gamine. Après tout, j’avais commencé à flirter. Autant continuer. Je passe une main derrière sa nuque. « Je ne suis pas une histoire. Et bien sûr que si. Le blond aux yeux bleus immense qui vient délivrer la princesse de la Bête qui l’emprisonne. » Je sais ce qu’il pense de lui. Il me l’avait assez dit comme ça et si je l’entendais se dénigrer. Je lui mettrais une baffe sans hésiter.


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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptySam 1 Avr 2017 - 23:51


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Il en est sûr, maintenant, Ludmilla est en train de flirter avec lui. Là, comme ça. Comme si les années et la séparation avaient transformé leur relation sans qu'il se rende compte de quoi que ce soit. Kristofer fait mine de rien, entrant parfois dans son jeu avant de se rétracter. A vrai dire, il ne sait pas quoi penser de tout cela. Il ne sait pas non plus s'il n'est pas en train de se monter la tête tout seul et de ... Mais oui, c'est vrai qu'il lui reluque les fesses ! Qu'est-il en train de faire, comme connerie ? Légèrement honteux de cette constatation, il relève le regard et la suit, beaucoup plus docile. Il n'a plus envie de faire des vagues, à tel point qu'il ne dit rien. Du moins, pas avant qu'un problème inattendu ne survienne. Avec tout ça, il en avait presque oublié la maladie de Ludmilla et ses contraintes. Presque, parce que c'est quand même toujours là, dans un coin de sa tête. Mais c'est toujours aussi surprenant, de la voir dans pareil état. Il respecte son souhait, évitant de lui poser des questions et d'éclaircir certains points qui lui paraissent toujours sombres et mystérieux. C'est pourtant difficile d'aller jusqu'au bout des choses, une fois dans le bar. Encore un peu, et il prononçait le mot fatal, voire même d'autres tout aussi regrettables. Il se rattrape à temps et n'en est pas peu fier. Mais c'est sans compter sur la perspicacité de Ludmilla. A présent qu'ils sont tous les deux installés sur la banquette, l'un à côté de l'autre, d'une table à l'écart, Kristofer peut s'autoriser à la regarder plus intensément. Elle est près de lui, et certains détails ne lui échappent plus. En gardant un air aussi imperturbable que possible - heureusement, c'est dans ses cordes -, il l'écoute. Il ne bronche pas. Cille à peine. Alors que, putain, ça fait mal. Dans le fond, il s'en est toujours douté, qu'une discussion comme celle-là finirait par arriver. C'était presque inévitable. Mais cela n'empêche pas le tout d'être difficile à entendre. Les mots sont prononcés, la blessure entamée, voire même rouverte. Alors qu'il avait lâché sa main pour leur permettre de s'installer plus facilement, elle rattrape sa main. Elle joue avec, sans doute inconsciente de l'effet qu'elle lui procure. Ce n'est pas le plus important, Kris cherche à diminuer la gravité de la discussion, à changer la tournure des événements. C'est plus difficile qu'il n'y paraît, et il se retient à temps de rappeler que la Bête, c'est lui. Il n'est pas le prince charmant, "le blond aux yeux bleus immenses", il est la Bête et seulement la Bête. Ce n'est pas le moment de s'apitoyer sur son sort, de jouer les malheureux mal dans sa peau. Elle vient de lui révéler quelque chose, et il serait vraiment un enfoiré de première s'il restait sur ça. « Arrête un peu tu vas me faire rougir. » Sans compter qu'elle est maintenant sur ses genoux, et qu'il aurait vraiment de quoi prendre une teinte écarlate. Il n'en est rien, pourtant. Merci à son caractère de merde et à son self control étonnant compte tenu de la situation. Il lui sourit, glissant négligemment sa main sur sa hanche, englobant tout son dos par la même occasion. Qu'est-ce qu'il est en train de faire ? Il chasse cette question existentielle de sa tête, et s'efforce de trouver un truc intelligent à dire. Mais que répondre à tout ça ? Il n'y a rien à faire pour la rassurer, rien à faire pour changer le cour des choses. Il est sauvé par le gong, le serveur s'est approché et leur demande ce qu'ils veulent. « Un café et un mikshake s'il vous plaît. » Kristofer l'a à peine regardé, bien peu intéressé par le côté impoli de sa façon de faire. Qu'importe. Toute sa concentration retourne très vite auprès de Ludmila. « Je suis désolé de n'avoir pas été là ces dernières années, ça n'a pas dû être facile pour toi. » Non, ça c'est sûr. Elle a perdu son père elle aussi. Mais égoïste, Kris n'a pensé qu'à lui et sa douleur. Ils se sont envoyés quelques lettres, après le départ de la jeune femme, puis il est parti aussi et tout s'est corsé. « J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose ... » Mais quoi, hein ? Y a rien à faire, c'est sûr. Pas du tout, et encore moins à son niveau. Il ferait quoi, de toute façon ? Il lui donnerait son coeur ? Il ne doit plus valoir grand chose, sans compter qu'il ne sait même pas s'ils sont compatibles. Incapable de trouver les bons mots, et frustré par ça, Kristofer fait ce qu'il a toujours le mieux su faire - avec elle en tout cas - : il la prend dans ses bras pour de bon. En fait, il se contente de forcer sur son bras pour la serrer contre lui, et d'enrouler l'autre autour d'elle. Puis il pose sa tête sur son épaule et ferme les yeux. La retrouver est un réel privilège et, en même temps, il a l'impression que la catasrophe ne tardera pas à déferler sur lui, sur eux. L'instinct, ou sa trop grande méfiance ?
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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyLun 3 Avr 2017 - 15:24

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Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à rester indifférente au charme de Kris. Quatre ans ont passé, je me pensais au moins guéri de ce mal. Mais il faut croire que je l’avais dans la peau. Raison pour laquelle je flirtai avec lui alors que je ne flirte jamais avec personne. Per-sonne. Je n’aime pas particulièrement flirter, draguer. D’ailleurs je dois m’y prendre comme un manche mais je constate que mon ami le slovène trop longtemps disparu rentre un tout petit peu dans mon jeu. Je ne sais pas si je dois sourire ou grimacer. Car si j’ai Kris dans la peau, je pourrais dire adieu aux autres mecs (ou filles) qui m’entouraient. Je ne suis pas du genre à courir deux chevaux à la fois. Au contraire, je préfère de loin être sur un seul mec. Or il s’agit d’un homme. De trente-quatre ans qui m’avait vu dans couche culotte. Génial. A jamais pour lui, je serai une gamine alors que j’ai un corps de femme, fais des trucs de femmes, bref. Alors que nous sommes assis sur cette foutue banquette, je me confie. Je lui parle de ma maladie à cœur ouvert. Du moins, simple expression. Je le regarde dans les yeux. Je prends délicatement ma main dans la sienne pour éviter de penser que j’allais mourir. Et le perdre par la même occasion. Je grimpe doucement sur ses genoux avant de lui faire un compliment. Il se voyait comme un monstre mais il n’en était pas un. « Arrête un peu tu vas me faire rougir. » Je croise mes longues pattes d’autruche avant de le regarder dans les yeux. Il mentait. Bien sûr. Je le connais par cœur. Alors, je lui mets une petite tape derrière la tête comme le ferait Gibbs dans NCIS avant de lever les yeux au ciel. « Non mais. Je sais à quoi tu penses Kris et je te jure que si c’est ta femme qui t’a mis ça dans la tête, j’irai à la barque en Slovénie pour lui casser la gueule. » Déjà qu’elle n’est pas venue le voir à l’hôpital. Sous prétexte qu’elle a appris qui lui manquait une jambe. Non mais moi je m’en foutais de s’il était au complet ou pas. Je passe une main dans mes cheveux tandis que le serveur vient prendre notre commande. No caféine pour moi. J’en ai bu une fois et j’ai failli finir à l’hôpital. Aka ma troisième maison. « Je suis désolé de n'avoir pas été là ces dernières années, ça n'a pas dû être facile pour toi. » Je hausse les épaules tandis que Kris me dit ça. Je vais bien. Du moins mentalement. Certes, la perte de papa m’a foutue un coup mais je sais que mes larmes ne le feront pas revenir. « Bof. Je vais bien. J’ai arrêté de me prendre la tête. T’avais tes soucis aussi et ils sont sans doute plus important que les états d’âmes d’une ado mourante exilée en Australie. » Je pense automatiquement à ma mère et à Mercy, ma petite sœur. Je ne regrette rien. Certes ma génitrice est une connasse mais on n’y peut rien. Kris resserre un peu son emprise, me collant quasiment contre son torse. « J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose ... » Il pose sa tête sur mon épaule tandis que je lui caresse les cheveux. Je pose ma tête sur la sienne tandis que mon regard se perd au loin. « Eh bien, si t’es toujours dans les parages dans deux-trois ans, je veux bien que tu me fasses un enfant. A toi de choisir si tu veux l’ancienne méthode ou celle avec des éprouvettes. » J’étais sérieuse. Si jamais je n’avais pas de greffe, je voulais au moins un enfant. « Avec nos gênes, il sera magnifique. » Je relève sa tête pour plonger dans son regard avant de déposer un baiser sur sa joue. « Et ne t’inquiètes pas, en quatre ans j’ai goûté au plaisir de la chair. L’histoire est assez drôle d’ailleurs. » Mon regard se perd un instant dans le vide pour lui servir mon fameux sourire factice.


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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyMar 4 Avr 2017 - 17:30


You're not a monster

D'une certaine façon, Kris a du mal à imaginer que Ludmilla puisse connaître tant de choses de lui. Après tout, elle n'était qu'une gamine à l'époque, et même si elle n'en est plus une aujourd'hui, c'est difficile, pour lui, d'imaginer qu'elle puisse avoir en sa possession tant d'informations à son sujet. C'est pourtant le cas. Indéniablement. Il a essayé de mentir, de passer sur le fait qu'il se considère comme un monstre, un freak, une bête de foire quelconque ... mais c'est raté. Elle a compris. Elle déblatère des vérités qu'il n'a pas envie d'entendre et, pour ne pas l'encourager, ne lui répond rien. D'ailleurs, il essaye même de la faire taire en posant son index sur ses lèvres. Juste après, il la serre un peu plus fort contre lui et passe à autre chose ; à tout ce qu'elle vient de lui confesser. Il imagine très bien tout ça. A quel point ça n'a pas dû être facile pour elle. A quel point elle a dû se sentir seule et triste de ne plus avoir de ses nouvelles. De ne pratiquement plus avoir personne, en fait. Comment a-t-elle pu surmonter tout ça et continuer à se montrer si forte ? Elle est admirable et Kristofer, à côté, fait bien pâle figure. Son mariage s'est cassé la gueule sans qu'il ne s'évertue à le ramasser et à en faire quelque chose, il a ensuite pris la fuite, vagabondant de pays en pays dans l'espoir d'oublier les derniers événements. Ludmilla, elle, s'est contentée de venir ici. Elle est brillante, lumineuse, et consciencieuse dans tout ce qu'elle fait. Elle se bat pour rester en vie, pour payer des sommes astronomiques à des médecins pas capables de lui donner de solutions immédiates. Elle est forte ... Lui pas. Une ado mourante exilée en Australie. Est-ce là la seule image qu'elle a d'elle-même ... Ou l'image qu'elle pense que Kristofer a d'elle ? « C'était pas une raison. » Il se contente de pas grand chose, mais c'est difficile de trouver là, comme ça, un truc intelligent à dire. De toute façon, ce qu'elle balance ensuite éclipse tout le reste. Brusquement, il s'écarte d'elle et la fixe, éberlué. Est-ce qu'elle vient de dire ce qu'il pense l'avoir entendue dire ? C'est dingue, ça n'a pas de sens. Pour le coup, il décide de le prendre à la rigolade, sans pour autant dénigrer quoi que ce soit. Parce qu'il a comme l'impression que non, elle n'est pas en train de plaisanter. « T'es sérieuse là ? » C'est sûr qu'avec leurs gênes, le bébé ne pourrait qu'être fabuleux. Mais comment peut-elle monter des plans pareils ? C'est ... dingue ? Et Kristofer est gêné. Mal à l'aise au possible. Le léger rire qui lui échappe doit le montrer. Il ne sait presque plus quoi dire. Presque, parce que ce n'est pas non plus son genre de se laisser démonter trop longtemps. Même si, clairement, Ludmilla a l'air d'avoir les armes en mains pour tout chambouler sans même qu'il s'en rende compte. Elle a goûté aux plaisirs de la chair. Pourquoi s'est-elle sentie obligée de lui partager telle information ? Et, surtout, pourquoi est-ce que, lui, ça le met dans un état pareil ? A mi-chemin entre la rage, l'incrédulité, la curiosité, et ... Non. Stop. Il faut qu'il fixe des barrières, qu'il ... Plus facile à dire qu'à faire. Encore une fois. Pour se donner bonne figure, il glisse une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de poser ses mains sur ses hanches pour la porter et la poser tout en délicatesse à côté de lui. C'est plus sûr. Et il peut mieux la regarder, comme ça. Bon, d'accord, c'est surtout pour creuser une certaine distance entre eux, il sentait que ça commençait à devenir dangereux. Très dangereux. « Et ben ... le temps est passé plus vite que je ne le pensais. » Est-ce là une manière de, justement, ériger ces barrières tant désirées ? Non, c'est surtout une constatation. Il a l'impression d'avoir tout raté dans la vie de la rousse, presque ... d'être passé à côté de quelque chose, d'une information ou d'un événement capital. « Tu sais ... si tu veux en parler, je suis prêt à t'écouter mais je ne suis pas sûr d'être la personne la plus qualifié pour te conseiller. » Vu le désastre de sa vie sentimentale, mieux vaut qu'il ne s’attelle pas à la tâche.
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MessageSujet: Re: You're not a monster (Krismilla)   You're not a monster (Krismilla) EmptyMar 4 Avr 2017 - 18:59

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Kristofer & Ludmilla
Il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il a l'air méchant mais il est très tendre et très gentil. C'est mon ami.

Je me demandai si Kristofer arriverait un jour à me voir autrement que comme une gamine. Après tout, il m’avait connu depuis ma naissance et ça doit être étrange de me voir maintenant. Sans appareil dentaire et avec un traitement anti-acné –ça s’appelle la pilule-. Je ne sais pas ce que je ressentirai à sa place. Je n’en ai aucune idée car j’ai un cœur de cactus. Je ne m’épanche jamais. Je ne sors jamais dans les bars. Je ne bois pas d’alcool et je ne m’intéresse pas aux relations avec autrui. J’ai déjà ma coloc avec qui je partage ma chambre, ma sœur, mon patron et Berlioz. Est-ce qu’un chat ça compte ? Je n’en ai foutrement aucune idée. Bien entendu, je ne dirai pas à Kris que je lui en voulais. Parce que j’avais perdu au fond tout espoir de le revoir un jour. Ma vie ne s’est pas arrêtée après ton départ Kristofer. J’avais rencontré Mercy et je me suis mise à jouer d’un instrument pour passer le temps. Le violon. Un truc bien couteux pour faire chier ma mère. A écouter mes musiques classiques ou françaises, à faire mes photos et ne pas penser à l’éventualité que j’allais mourir. Bientôt. J’en riais même maintenant. « C'était pas une raison. » Qu’est-ce qu’il m’énerve quand il joue les martyrs. Pour toute réponse, je me contente de hausser les épaules et lever les yeux au ciel. Chacun sa vie. Il avait la vie d’un trentenaire tandis que je vis dans une autre décennie. Je devrais enchainer les conquêtes, sortir à ne plus savoir où je me retrouve au final. Mais même quand j’ai fêté mon seizième anniversaire, je ne suis pas sortie. Lorsque je me suis éloignée de Kris, je lui faisais croire que je sortais avec une amie alors que j’allais juste à la bibliothèque. Il me pose la question qu’il ne fallait pas. Qu’est-ce que je peux faire Lulu ? Ou Lulla pour les intimes ? Qu’est-ce que je peux faire pour éviter que tu ne meures ? Stupide. Stupide question qui me rendrait hystérique à m’en arracher les yeux. Mes oreilles me brûlent lorsque j’entends cette stupide question. Je fronce le nez un quart de seconde avant de jouer avec mes longs cheveux qui me descendent dans le bas du dos pour lui répondre. En toute honnêteté. Un enfant. Après tout, j’aimerai bien avoir un enfant. J’ai toujours été maternelle. Endossant rapidement le rôle de baby-sitter avec Perry et Léo. J’adorai leurs enfants et j’en voulais un à moi avant de mourir. Je constate que Kris est mal à l’aise. Autre avantage à se tenir éloignée des garçons : on les décrypte facilement. Je vois ses yeux ciller. Son rire est jaune. Génial. Ainsi j’avais la réponse à ma question. Il ne me verrait plus que comme une gamine. Cette gamine qui restait dans ses pattes avec sa joie de vivre et son cœur cassé. Je pourrais limite entendre le bruit de la massue qui s’écrase sur mon cœur désormais brisé. C’est comique quand on y pense. J’ai toujours fui les relations sentimentales après un seul échec pour me plonger dans les études. Et le voilà qui réapparait comme le prince charmant. « T'es sérieuse là ? » Je ne remarque pas mon corps qui se tend d’un coup. Mon air qui devient plus grave, ni mon regard limite venimeux. Il y a autre chose quand on grandit et quand on se retrouve brisée par la vie : on a mauvais caractère. Oh Lulu elle est gentille. Lulu, on peut faire un pari sur elle pour perdre sa virginité. Elle ne fera rien de mal. Sauf coller un coup de poing dans la figure et un coup de pied dans les parties. « Bien sûr que non, lâchai-je de manière ironique, après tout, ça semblerait trop surréaliste de penser à avoir un enfant alors que je ne suis qu’une gamine, n’est-ce pas Kristofer ? » Aie, aie, aie. Si mes souvenirs sont encore bons, je ne l’appelai jamais par son prénom en entier. Je donnais toujours un surnom. Chat, Kris, lapin. Kristofer. Lorsqu’il me pose à côté de lui, je suis presque ravie. Une gamine. Ainsi, je ne suis qu’une gamine. Je pourrais avoir mon attitude habituelle. Siffler entre mes dents mais à la place, j’érige une plus grande distance en me mettant à l’autre bout de la banquette. Je ne suis pas blessée. Je suis déçue. « Et ben ... le temps est passé plus vite que je ne le pensais. » Je ne relève pas. Je préfère ignorer en regardant un instant par la fenêtre en me disant que je perds mon temps. Je devrais être en train de bosser et pas de discuter. De draguer. Abrutie que je suis. Le serveur nous amène notre commande et je le remercie d’un sourire polie avant d’attraper la paille pour écraser les glaçons qu’il restait au fond. « Tu sais ... si tu veux en parler, je suis prêt à t'écouter mais je ne suis pas sûr d'être la personne la plus qualifié pour te conseiller. » Non mais il est sérieux là ? Le mec, soit il flirte avec moi, soit il me repousse comme si je n’étais qu’une poupée et il veut qu’on parle de sexe ? Je me tourne vers lui pour le foudroyer du regard. « T’es sérieux là ? » Question rhétorique. Je passe donc sous la table pour me relever et attraper mon sac. « T’es comme tous les autres, Kristofer. » Je me retiens de lui foutre un coup de sac dans la gueule. Je suis violente par moment mais pas envers un ami et un éclopé. « Tu flirtes avec moi pour ensuite me repousser et tu veux qu’on parle de sexe ? Non mais. » Je dois faire un drôle d’effet quand je m’énerve. Je ne me suis énervée qu’une fois contre lui : lorsqu’il était à l’hôpital et qu’il se traitait de monstre. Visiblement, cette vision est toujours d’actualité. « Tu veux savoir ce qu’elle a eu la gamine ? Y’a un connard qui a fait un pari sur sa gueule pour chopper sa virginité. Je te laisse imaginer la suite. » Qu’il aille se faire foutre. Je le plante là avant de sortir. Je sens les premiers signes d’une crise. J’inspire donc un bon coup pour sentir l’odeur de la cigarette. Je me tourne alors vers le mec qui fume. « Tu peux m’en filer une ? » Il me tend son paquet avec son sourire trente-deux dents. Je l’allume avant de me poser sur un pilone. « Merci mais j’écarte pas les cuisses pour une clope, lançai-je venimeuse. » Je déteste la cigarette. J’ai suffisamment hurlé contre mon père parce qu’il fumait et contre Kris. Seulement aux grands maux, les grands remèdes.


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