behind blue eyes |ft Cillian

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behind blue eyes

Les deux êtres se font face, menaçants. Dans leur regard professionnel, les émotions se font de plus en plus fortes. Petit à petit, alors que leurs corps semblaient dans une posture relâchée, alors que leurs bras pendaient le long de leurs corps, les muscles semblent soudainement se tendre et les mâchoires se crispent. Le bleu chaleureux des yeux de la blonde ne devient qu’une mer froide et glaciale, prête à laisser affluer la punition de Poséidon lui-même. Dans les yeux sombres de l’interlocuteur, c’est Hadès lui-même qui se met à parler, à défier, refusant de retourner seul aux Enfers. Mais qui de Poséidon ou d’Hadès peut gagner une telle bataille quand Zeus rôde, prêt à leur faire tomber la foudre sur la tête ? « Ce n’est pas ce que j’avais commandé. » La silhouette en robe longue hausse les épaules, laissant retomber la capuche de son sweat à la hâte pour mieux faire face au géant qui lui fait face. Elle n’a pas peur de se dévoiler ainsi, elle sait qu’il s’agit parfois de la seule façon d’obtenir ce qu’elle souhaitait. « Ah oui ? Eh bien, nous sommes à court, et tu as dépassé ton quota ce mois-ci. Deux fois par mois, c’est trop. C’est ma peau que je risque pour ton petit cul. » Les derniers mots restent en suspens quelques minutes dans la ruelle. Ils ne sont pas si loin de l’Église, juste à quelques rues, assez pour que l’un et l’autre puisse retourner rapidement à ses occupations. Sauf qu’aucun des deux ne semble vouloir rentrer chez lui. Effrayant, l’homme n’hésite pas à attraper le col de la dealeuse pour que leurs fronts haineux se fassent face. « A court ? Tant que je paie, je prends autant que je veux. Et je veux ma dose, maintenant. » Non, bien sûr que non, elle ne lui donnera pas sa dose. Il pourrait lui faire du mal qu’elle n’en aurait rien à faire. Elle ne souhaite pas plus lui donner sa dose que de rentrer à l’hôtel aujourd’hui. Cette dose, celle qu’elle cache allégrement dans la poche intérieure de son sweat-shirt fermé, elle en a besoin, pour elle. La couleur de ses yeux, légèrement rougis, pouvait mettre la puce à l’oreille de quiconque le souhaitait. Elle avait besoin de cette drogue plus souvent qu’auparavant, et elle s’enfonçait dans le mensonge pour cette simple et unique cause. On pouvait bien lui dire que les dégâts sur son corps seraient de pire en pire, elle s’en moquait. Sa peau était déjà pâle et elle semblait pour certains déjà morte de l’intérieur, alors ce n’était pas un rail de plus qui allait y changer quoi que ce soit. « Je ne l’ai pas. » C’est un non catégorique, un non qui agace. Et elle pense que c’est l’unique raison qui le pousse à se taire et à reculer, mais il a été plus malin, il a entendu les bruits alentour, et pas elle, trop aveuglée par ce besoin irrépressible de garder la dernière dose pour elle. Elle le laisse fuir, se moque bien qu’il aille acheter le reste de sa dose ailleurs. Elle pousse un soupir, se met à compter les billets qu’il lui a refilé, trop pour ce qu’il a pris, trop pour ce qu’elle garde, mais au moins, elle n’aura plus de problèmes maintenant qu’il est parti. Lentement, elle glisse la fermeture de son sweat pour venir vérifier dans la poche intérieure que le sachet supplémentaire est bien là, et elle y glisse les billets, avant de se caler dos au mur, le cœur battant. Autour d’elle, les contours de la rue se faisaient presque flou tant le manque et les émotions étaient en train d’embrumer son cerveau. Mains tremblantes, elle s’accrocha au conteneur à côté d’elle mais dans sa précipitation, son pied heurta le métal, faisant sonner le gong de sa fin dans la rue, la faisant sursauter au passage. Affolée, elle remarqua une silhouette qu’elle ne reconnaissait pas d’ici. Elle était déjà persuadée que le client était de retour, prêt à lui faire payer son refus. « J’ai dit que j’en avais plus. Revenez le mois prochain. »

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@Cillian McCarthy héhé

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6 avril 2020. Je ne peux taire les doutes qui sont en moi à son sujet. Elle me dupe, je ne sais pas à quel sujet mais je suis sûr d'une chose, c'est qu'elle n'est pas complètement honnête. Je veux bien croire cependant sa traque à l'homme avec l'autre abruti qui se laisse apparemment faire par ses belles paroles, peut-être d'ailleurs qu'en la suivant j'en saurais un peu plus à son sujet, une identité, un nom qui pourrait me chagriner si elle venait à entrer dans un jeu sournois avec un allié. En toute discrétion, j'me cache à une rue traversante à la leur pour écouter la discussion qui semble s'envenimer, un mec encore accro qui n'est pas content d'avoir sa dose. J'écoute. Je laisse faire, quitte à la laisser se mettre en danger pour arriver à mes fins. Le ton se calme, l'homme s'en va. Je me rapproche à pas lents. "Ce qui est plutôt étrange vu que nous sommes qu'en début de mois." répondis-je à sa attaque, les mains dans les poches sans révéler ma tête à la lumière. Je soupire, la regarde avec mépris. "Tu gardes le reste pour toi et tu parviens à te faire de la thune? Tu en revends une partie à un concurrent ou comment ça se passe?" Essayer de garder son calme avec cette gosse. Ca va clairement être le défi de cette entrevue, histoire que je ne me mette pas à chaque fois hors de moi avec toutes les conneries qu'elle fait et qu'elle me dit.

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Cillian. Ces derniers temps, peu importe ce qu'elle faisait, il trouvait toujours le moyen d'être dans les parages. Elle se sentait surveillée, épiée, et elle détestait ça. Même si en temps normal elle était plutôt fascinée et admirative de la personne qu'il était, c'était moins le cas quand il se prenait pour un père à toujours veiller sur ses enfants de chœur. Elle lui en avait déjà trop dit la dernière fois, elle ne comptait pas refaire deux fois la même erreur. Lèvres étirées dans une moue colérique, elle secoue la tête, sa voix résonnant trop dans sa tête pour être agréable à supporter. Tout chez lui l'insupportait, aujourd'hui, parce qu'elle était en manque, parce qu'elle voulait qu'il lui foute la paix, une fois pour toute. Parce que c'est plus facile de foutre sa vie en l'air que de faire attention à chacun de ses pas. « Mon Père. » crache-t-elle d'un ton sarcastique en se redressant pour paraître un peu plus digne, un peu plus présentable, mais malgré ses efforts son dos restait voûté. Elle ne voulait pas le laisser entrer dans sa bulle. « Qu'est-ce que ça peut te faire ? J'te ramène du fric, et t'es jamais content. » Y'a plus de "Mon Père" qui tienne. Elle observe sa silhouette dans l'ombre et elle ne voit que Cillian, celui qui n'a pas de raison d'être admiré, pas aujourd'hui. « Donc c'est ça, chaque fois que je vais aller faire une vente tu vas te mettre à me suivre ? » Un soupir las, et elle se masse les tempes du bout des doigts. « Il est venu deux fois ce mois-ci. Les règles sont claires, c'est une fois par mois, point barre. C'est dans tes règles. » C'est dur de se contenir, de rester calme, de souffler dans un tel moment. IL veut la percer à jour depuis la dernière fois. Elle a perdu sa confiance et toute sa contenance. Il a perdu la sienne aussi. Elle le sent. Elle renfonce un peu plus sa capuche sur sa tête, ses mèches blondes venant créer une barrière sur sa joue gauche. « Les concurrents je les emmerde. » C'est loin de lui ressembler, ces propos vulgaires et sans aucune tenue. Mais elle n'en peut plus, elle n'a plus envie de se laisser faire.

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Un ton agacé dans sa voix. Qui ne le serait pas en se faisant prendre plus ou moins la main dans le sac à chaque altercation? Elle crache, change son comportement ainsi que son pronom d'adresse. J'hausse les sourcils, croise les ailes et la toise. Elle m'engueule. Réellement? Non je ne suis pas content. Peut-être car cela n'a absolument rien d'honnête? Une idée comme ça. D'où puis-je bien la sortir? Elle me rebalane une fois de plus mes règles en pleine poire. "Si seulement j'avais dit un jour. Un client peut revenir autant de fois qu'il a envie du moment qu'il paye." rectifiais-je. J'en ai marre qu'elle me prenne pour un con. Ne pas s'énerver. Rester zen. Comment le pourrais-je? Y arriveriez-vous, vous? "Hum." En simple réponse avant de m'approcher. "Tu n'as donc absolument rien sur toi?" J'arque un sourcil avant de me faire craquer les doigts. "Je peux donc te fouiller que je ne trouverais que dalle?" Je me pose face à elle. "En position jeune fille, j'ai des choses à vérifier. Histoire de me rassurer. C'est qu'on devient vite parano dans ce monde." Un ton légèrement sarcastique, j'attrape, sans lui faire de mal, ses bras pour la redresser, la mettant en pose de Jésus, prêt à la contrôler.

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Elle savait qu'elle n'aurait pas réussi à le duper comme elle l'espérait. Évidemment qu'il connaissait ses propres règles par cœur, puisqu'il les avait lui-même inventées. Il est vrai qu'elle n'aurait pas dû refuser de livrer cette commande, mais elle en avait trop besoin pour ça. Elle avait juste été trop stupide, pas assez vigilante et bien évidemment que Cillian l'avait remarqué. A force de lui mentir, elle avait fini par attirer ses soupçons, et elle voyait son pire cauchemar se réaliser. Il était capable de la renvoyer chez sa famille d'accueil en un claquement de doigts, et s'il le faisait, c'était uniquement parce qu'elle était devenue un danger pour tous les enfants de chœur. Il fallait qu'elle trouve quelque chose de cohérent à répondre, et sans tarder. « J'ai sûrement oublié. » C'est pas crédible. Oui, ça aurait pu l'être, si elle y avait mis un peu plus de joie et de formes, mais ce n'était pas le cas. Elle avait juste l'air éteinte, morte, et la grimace sur son visage montrait bien qu'elle avait quelque chose à cacher. « Non, j'ai rien sur moi. » Et la migraine revient, c'est lui qui la lance à force de trop s'approcher. Elle a beau essayer de redresser l'échine, elle ne fait que se voûter davantage, presque vexée qu'il ne la croit pas. « Arrête, me touche pas. » Se sentant en danger face à ce geste soudain, elle recule d'un pas, son esprit lui rappelant de vieilles images qu'elle avait fini par inventer pour sauver sa propre vie. Son beau-père, levant la main sur elle. C'était hors de question qu'elle le laisse poser les mains sur elle de la sorte. Voulant se protéger d'une potentielle agression, elle serre les bras sur sa poitrine, incapable de trouver quelconque refuge. Il allait la détester pour toujours, la mettre à la porte, et elle aurait perdu la seule personne qui a encore de l'importance pour elle. « J'en ai besoin. » marmonne-t-elle dans sa barbe. Pas sur le point d'avouer la vérité, ça, non, jamais. « J'ai un client qui m'en prend pour plus cher. Et si tu me prends ça, j'suis morte. » Redressant légèrement le menton comme un chat apeuré, elle se tasse dans l'ombre, contre le mur, alors qu'elle déglutit. « J'susi déjà morte. Quand ils voudront plus de notre marchandise, ils en finiront avec moi, pour que je leur évite des problèmes. Alors s'il te plait, laisse-moi ça. »

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Un poker face de l'extrême. "J'ai sûrement oublié". J'en ai déjà marre de cette conversation qui va encore peiner à se construire correctement. Elle rejoue son jeu, celui qui m'épuise, celui qui me donne envie de la jeter de cette entreprise tout en la gardant dans sa piaule. "Pourquoi agir de la sorte alors si tu n'as rien? En général on serait du genre provocateur, à dire un truc du style "ben vas-y fouille-moi". Donc laisse moi vérifier et je passerai l'éponge pour cette fois." Je m'avance d'un pas de plus. "J'vais pas te faire de mal, fais pas l'enfant Amera." lui dis-je avant de m'approcher d'un pas encore mais elle se met à murmurer. J'fronce les sourcils. Ai-je bien entendu? Mais elle reprend rapidement en me donnant une autre explication aussi farfelue que les précédentes. "Donc tu es en train de me dire qu'on te reprends la drogue pour plus chère que ce qu'elle est pour la revendre encore plus chère? C'est insensé. En général tu achètes au plus offrant pour faire plus de bénéfice. Ton histoire n'a pas de sens." Je marque un pause, passant ma main sur mon front, l'autre tenant ma hanche. Je soupire. "S'ils ne veulent plus de notre marchandise, ils ne nous en prendront plus c'est tout. Ils ne mettront pas fin à ta vie à moins que tu ne leur causes des problèmes. Tu as un souci avec eux? Si oui, lequel pour que tu sois apparemment déjà morte? J'veux bien que ça soit un bail illégal, c'est pas non plus la mafia." argumentais-je, essayant d'en savoir plus, histoire de l'entendre s'enfoncer à chaque mot dans son mensonge.

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Qu'est-ce qu'il cherchait à faire ? Certainement découvrir la vérité, comme il tente de le faire depuis des mois. A croire qu'Amaranth était en train de traverser une seconde fois la période adolescente et que ses relations avec son père se dégradaient tellement vite qu'ils atteindraient sûrement le point de non-retour. Peut-être l'avaient-ils déjà atteint. Mais Amaranth ne pouvait pas avouer qu'elle se droguait, qu'elle volait en qu'en plus de ça, elle fréquentait les dealers de Sören, et qu'elle prenait goût à ces fréquentations. Edd. Si Cillian le trouvait, il était mort. Et même si la blonde n'était pas du genre à s'intéresser au sort des autres, elle devait bien avouer qu'elle ne voulait pas qu'il arrive quoi que ce soit à Edd. « Si ! Tu vas me faire mal. Tu me fais peur. » C'est bien la vérité. Fermant les yeux, elle espère lui échapper, en vain. Sa voix résonne dans la ruelle jusque dans ses oreilles, et elle se sent sur le point de craquer. « Qu'est-ce que j'en sais ? Ils font ce qu'ils veulent une fois qu'ils ont payé, c'est pas mes affaires. » Sa voix devient de plus en plus fébrile, et les souvenirs remontent soudainement à la surface. Épars, elle essaie de leur redonner du sens, en vain. La sensation que lui avait procuré le cannabis la première fois, la sensation désagréable que lui procuraient tout corps humain contre le sien dans les draps du lit, l'émotion qui la parcourait lorsqu'elle regardait Edd, l'impression qu'elle n'allait pas vivre plus de quelques années si elle continuait à ce rythme. Et ce sentiment envers Cillian. Même s'il était dur avec elle, elle ne pouvait pas s'empêcher de le voir comme le meilleur être humain sur cette Terre. Et puis il a aussi ce corps qui d'un coup bascule dans le vide, et là, c'en est trop. Les paroles de Cillian la font ouvrir les yeux, mais elle ne le voit plus car les larmes ont déjà noyé son visage. Honteuse, elle voudrait se cacher dans un trou de souris et ne jamais en ressortir. Main tremblante, elle se résout finalement à ouvrir son sweat-shirt pour plonger la main dans la pochette intérieure de ce dernier. Saisissant le paquet, elle hésita un instant avant de le lui donner. Celui de cannabis, et celui de cocaïne, qu'elle ne sort jamais de là. Yeux baissés, elle ne le regarde pas alors qu'elle les lui tend. « J'ai besoin d'aide. » souffle-t-elle. « Je t'en supplie, je suis accro. C'est plus fort que moi. Mais je t'en supplie, j'veux pas que tu me mettes dehors pour ça. Je t'en supplie Cillian, j'ai besoin de toi. » Tremblant de froid, de manque et de honte, elle finit par resserrer son sweat autour d'elle, préférant mourir que de se retrouver sans abri pour de telles conneries. Dire qu'elle avait avoué son vice, laissé tomber le masque et que désormais, elle pleurait comme une enfant d'avoir été prise en plein délit.

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Mes sourcils se haussent sous le ton qu'elle utilise. Je ne dis pas que je crains que des gens nous écoutent, je dis juste que je ne comprends pas ses mots. Je sais bien que je peux être violent parfois, m'énervant sur la première chose qui passe pour ne pas lui faire du mal. Je sais bien aussi que le changement radical que je peux avoir peut en effrayer certains mais qu'elle me voit comme un monstre ou presque, j'dois avouer que ça me fait du mal. Je suis juste un peu déboussolé. "Je ne voulais pas que tu me vois comme ça." lui répondis-je en reculant légèrement pour lui donner un peu d'espace, fronçant les sourcils sous la contrariété ressentie. J'tente cependant de m'accrocher à son beau discours, lui prouvant par a + b que son histoire n'avait absolument aucun sens. "Pour t'aventurer dans des histoires qui n'ont ni queue ni tête, tu devrais toujours penser d'avance à ce qu'on pourrait te rétorquer, tu sais?" Je ne cherche pas vraiment à la provoquer, juste à tenter de me calmer d'une quelconque manière sous les mensonges qu'elle me balance en pleine tête. Mais sans que je ne sache réellement pour elle se met à trembler, à chialer comme si... comme si... Je ne saurais l'expliquer. Elle semble juste à bout, me tendant par la même occasion ce que je cherchais à récupérer. Je l'attrape aussitôt, le faisant claquer contre ma paume tout en secouant la tête. Bordel. Il ne manquait plus que ça. J'sais bien qu'j'avais des doutes, que c'était une idée qui m'a traversé la tête lorsque je l'ai faite fumer mais je ne voulais juste pas m'y résoudre. Je souffle, regardant ailleurs. "Tu fais chier Amaranth Salazar." C'est tout ce que je trouve à lui dire sur le moment. J'ferais n'importe quoi pour elle et elle passe juste son putain de temps à déconner. Comment je rattrape le bordel derrière ça après? Je serre les dents, pose presque un regard méprisant sur sa trogne. "J'ferais mon possible." Bien que le mieux serait de la foutre en désintoxication si elle est vraiment accro à ce point. "Ca fait combien de temps que tu en consommes et à quelle fréquence?" Le sous-sol est certes bien gardé mais je crois que je vais juste devoir renforcer la sécurité pour être certain de ne plus l'y voir y mettre les pieds. De toute façon, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même je crois. Elle ne devait pas y toucher avant mais cette expérience... La forcer à toucher à ça... Elle avait juste à ce servir comme bon lui semble. Putain. "J'te mettrais pas dehors mais il est clair que tu vas arrêter le trafic pendant un petit moment très chère." Le temps qu'elle soit clean à 100% dans un premier temps, peut-être même définitivement si l'envie m'en prend.

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D'habitude, elle y réfléchissait, établissait une stratégie qui l'empêcherait d'être dans une telle situation. C'était juste un moment d'égarement, une faille dans le système qu'elle lui avait révélé et il n'avait fait que de s'aventurer dans celle-ci pour mieux obtenir ce qu'il voulait. Depuis le début, il n'arrêtait pas avec ses questions, il ne se taisait jamais, continuait à creuser la piste, lui donnait l'impression qu'elle avait de plus en plus de choses à cacher. Mais au moins, il acceptait qu'elle ne veuille pas qu'il s'approche, même s'il continuait à lui faire la moral. C'était son rôle, que ce soit celui de Père ou père. Elle lui en voulait pour ces rôles qu'il endossait, et elle l'admirait de continuer à les tenir alors qu'elle le mettait dans tous ses états. Si elle avait eu le temps de prendre sa dose avant qu'il ne vienne, elle aurait pu tenir encore quelques minutes, mais maintenant, c'était vraiment foutu. Et foutu pour foutu, elle acceptait de révéler l'un de ses multiples secrets, ou du moins à moitié, tentant d'apaiser le feu qui brûlait dans sa tête. C'était donc ça, la sensation qu'il avait ressenti le jour où elle lui avait avoué ses péchés ? Cette émotion si forte qu'il l'avait consumé jusqu'à le pousser à mettre fin à ses jours ? C'était terrible. Elle comprenait que le pauvre garçon ait fini par craquer, il était trop faible mentalement, mais elle, elle serait forte et ne se laisserait pas avoir par une telle pensée. Non, il appartenait à son passé, et il y resterait. S'il s'était brûlé les ailes, ce n'était pas de sa faute. Mais pourquoi le revoyait-elle encore quand elle levait les yeux sur Cillian ? Sûrement le manque, oui. Elle aurait dû négocier, en garder un peu plutôt que de lui donner l'intégralité de ce qu'elle planquait. Elle n'osa même pas rétorquer. C'est tout ? Juste un "Tu fais chier" et il passe à autre chose ? Non, il y a pire que ça. Il attend juste qu'elle redresse un chouïa le menton pour mieux lui cracher de la lave au visage. Tel un volcan éteint, c'est ainsi qu'il agit, et elle n'arrive pas à comprendre pourquoi. Quand est-ce qu'il va s'énerver ? Lever la main sur elle ? Menacer de lui encastrer la tête dans le mur pour mieux lui faire prendre conscience des risques encourus ? Elle demande de l'aide, dans l'espoir que ça puisse marcher. Mais ça marche pas, c'est pas ça qu'elle attendait de lui, et son regard se teinta d'un gris plus sombre alors qu'elle déglutissait pour ne pas hurler de rage. « Le canna, quelques années. La coke, depuis l'été dernier. » Elle repensa alors à Effy, avec qui elle avait déjà consommé, puis à Edd, dont elle abusait ouvertement pour mieux se procurer ses doses. Elle pensait tous les berner mais l'effet avait été l'inverse. Elle avait déjà tenu presque un an sans que personne n'en sache rien. « J'sais pas, tous les mois. Toutes les deux semaines, peut-être. » Elle recule à nouveau vers le mur, pince les lèvres, ça commence à danser devant ses yeux et ses jambes se mettent à trembler. « Non, non, non... J'peux pas, tu peux pas me faire ça ! » Elle s'approche à nouveau de lui, désespérée, comme une condamnée à qui on refuserait une dernière gorgée d'eau. Elle s'accroche à son bras, elle le regarde comme s'il y avait encore quelque chose à sauver. Elle avait ruiné jusqu'à même leur relation à cause de ses conneries. Elle avait tout gâché. « Ne me rejetez pas. » En fait, c'était cette impression qu'elle avait quand il décidait de l'écarter du deal. Elle était la meilleure, ça, elle en était persuadée. Et si elle ne pouvait plus continuer, une autre fille pourrait en profiter et prendre sa place. Elle ne serait plus la préférée, et pire, il finirait par ne plus la voir comme sa fille même après des années. Elle se remit à pleurer, et s'accrocha au haut de Cillian, venant pleurer contre son épaule. « Promettez-moi que vous allez pas me remplacer. » Souffle-t-elle, incapable de se tenir correctement maintenant qu'elle était plongée dans un tel état de détresse. Tant pis pour sa fierté ou même sa dignité, elle venait de tout sacrifier.

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Les doutes se confirment au fur et à mesure. Je le savais dans le fond mais je refusais vraiment d'en avoir la certitude. Je soupire, lui demande simplement ce qu'elle prend en tant normal. Elle est sincère. Enfin je crois. On n'est jamais sûr de rien de toute façon. Combien elle prenait et tous les combien de jours ou autre, on s'en foutait dans le fond mais je ne dis rien, la regarde simplement en lui disant que c'est fini les conneries dans cette branche. Elle tremble, le manque à coup sûr, je secoue doucement la tête avant de soupirer. Ce genre de réflexe qu'on a sous la déception d'un être cher. Elle s'accroche à moi, me suppliant -presque- de la garder. Je reste neutre face à sa réaction, lui attrapant les mains pour qu'elle se sépare de moi. J'm'accroupis, l'embarquant avec moi vers le bas pour ne pas qu'elle s'épuise d'avantage et qu'elle reste assise durant quelques instants, gardant ses louches dans les miennes. "Je fais ça pour toi Amaranth, tu le sais très bien." Je marque une pause, avalant ma salive. "Tu seras remplacée, forcément mais c'est le travail tu sais? Ca ne veut pas dire que tu n'auras pas la même place dans mon coeur. Enfin, sans mauvaise interprétation bien entendu, qu'on soit bien clairs." Un petit sourire en coin, je lâche l'une de ses mains pour relever sa tête. "Tu m'aideras à l'Eglise, on continuera à se voir mais je ne veux plus que tu touches à ce domaine histoire de te remettre un peu de plomb dans la tête." continuais-je simplement, plongeant mes mirettes dans les siennes. "Et si tu veux vraiment de l'aide, oublie ce mec avec qui tu traînes aussi. Arrête la mission. Il est aussi là-dedans et ça me ferait chier que tu fasses des efforts et qu'il parvienne à les réduire à néant tout simplement car il pourrait t'entraîner encore plus dans la drogue." ajoutais-je. Je laisse un soupir s'échapper d'entre mes lèvres. Je viens l'aider à se relever. "Rentrons à présent." Un ton doux au creux de ma voix.

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