You again ! (Tobias)

C’était la fin de journée. Esras lisait tranquillement un livre sur son canapé profitant de cette solitude. Il avait eu une journée assez longue entre les cours et les corrections. Il se souvenait encore avec amusement et plein de nostalgie sa douce rencontre d’hier. Charlie. Elle l’avait charmé et il avait passé un agréable moment avec elle. Mais ce soir il voulait être seul. Même après sept ans, il avait parfois le mal du pays. L’Irlande lui manquait mais il le savait, jamais il ne pourrait y retourner. Ou peut-être pour l’enterrement de son père. A moins qu’il ne soit pas invité. Il tournait une nouvelle page de son livre quand on toqua à sa porte. Les sourcils un peu froncés, Esras se demandait qui pouvait venir à cette heure-ci. Posant délicatement son livre sur sa table, il s’approchait vers sa porte. Et quand il l’ouvrit et le vit. Tobias. Il aurait pu s’en douter. Un peu amusé mais légèrement blasé il souffla un peu. Il avait rencontré cet homme un soir quand il rentrait. Tobias était en drag et il se faisait agressé par des idiots. Esras n’était pas un violent et n’avait lâché aucun coup. Mais il avait pris sa défense et avait menacé les hommes d’appeler les flics et qu’il avait pris des photos d’eux. Au final, ils n’étaient pas trop violents non plus, puisqu’ils étaient partis assez rapidement. Mais depuis, Esras avait un pot de colle. Il avait proposé à Tobias de venir chez lui en sécurité vu qu’il n’habitait pas trop loin du lieu où il avait été agressé. Mais ça avait été une énorme erreur. Depuis Tobias venait souvent. Il voulait devenir ami avec Esras. Ce mec n’allait pas bien. Qui voulait être ami avec Esras ? Mais Tobias, lui ne lâchait rien, comme s’il avait lu le manque d’amour d’Esras. Mais l’irlandais, il n’en voulait pas d’ami. Mais voilà, ça faisait des mois maintenant que Tobias revenait. Très têtu il ne lâchait rien et revenait même si Esras lui avait plusieurs fois fait comprendre qu’il ne voulait pas d’ami. Il était là devant lui, un grand sourire aux lèvres. « Tobias ! » Il en riait presque Esras de cet acharnement. « J’vais vraiment finir par croire que tu ne peux plus te passer de moi. » Il aurait voulu Esras le virer une nouvelle fois, mais il devait l’admettre. Il était plutôt stupéfait de cette persévérance.

Ce soir, s’était sa soirée. Il n’avait pas besoin de courir pour arriver au club, pas besoin de se changer et fait exceptionnel, son portable n’avait pas sonner pour un éventuel moment de plaisir charnel. Il se retrouvait donc pour une fois à rien faire, l’appartement était silencieux, dans la mesure ou Ash n’était pas dans les environs, et que les autres également. Le silence, était une chose rare dans l’appart, que profiter était certainement la meilleure chose à faire. Mais… Le silence était beaucoup trop oppressant à son goût, lui qui avait l’habitude du bruit, de la musique en fond sonore, des disputes. Donc, il ressentait bien vite cette oppression sur ces épaules, qui le dissuada sans mal à prendre sa veste et quitter les lieux. Il aurait pu errer dans les rues, trouver un bar, sympathiser avec les premières personnes qui auraient croisé sur son chemin. Comme il le faisait parfois. Mais ce n’était pas son attention, il prenait une direction différente, dans un but précis. Voir Esras, malgré son comportement qui dissuadait toutes personnes censés à approcher. Tobias ne l’était pas…. Tobias était persuadé que ce n’était qu’une image qu’il voulait bien donner. Peu avenant, irritable, Tobias se sentait redevable, pour lui être venue en aide. S'il était aussi insociable, il l’aurait laissé dans sa merde, et aurait continué son chemin, ce qui n’avait pas été le cas. Aujourd’hui, Tobias le considérait comme un ami, persuader, de pouvoir lier quelque chose entre eux. La porte s’ouvrir devant lui, dévoilant son plus grand sourire. Coucou, oui, c’est moi, surprise. Est-ce que ça en était vraiment une. Non pas vraiment… Il venait régulièrement même si le mur de glace qui se trouvait devant lui, était à même dissuasif. « Esras, mon ami ! » Sa voix était portée dans les réjouissance, content de le voir, Tobias n’était pas le genre à cacher son enthousiasme. « J’ai eu le sentiment que je te manquais » Son épaule venait taper furtivement le sien, dans un clin d’œil. « Avoue ? Tu sais ce n’est pas la peine de cacher ce genre de chose. Tu sais ce n’est pas bien d’intérioriser. Tu vas te refiler un ulcère ! » Il disait pour sa santé, il était jeune quand même. Il rentra par la même occasion profitant de l’inattention de Esras. Évoluant dans la pièce, oui ça ne se faisait pas, mais sinon dans peu de temps, il rencontrerait la porte pour une communication en tête-à-tête, peu réjouissant. « Tu faisais quoi ! Oh tu lis quoi ? c’est intéressant ? » Le livre déjà entre les mains, il le manipulait, son regard posait sur la quatrième de couverture.

Lui qui voulait passer une soirée tranquille, c’était raté. Quand il vit Tobias sur le pas de sa porte il le savait, sa soirée calme était fichue. Le bouclé était tout souriant et Esras souriait intérieurement. Qu’est-ce qu’il pouvait être collant. Pourtant, au fond de lui, ça touchait Esras ce genre de comportement. Habituellement, il n’était pas tant désiré que ça, mouton noir dans cette famille si connue. Mais il n’en avait pas l’habitude Esras et il était un peu perdu. Il voulait juste rester seul parce qu’il en avait l’habitude et là Tobias transformait ses habitudes. Depuis cette fameuse nuit où Esras lui en était venu en aide, le bouclé ne l’avait plus jamais laissé tranquille. Parfois il le rejoignait à l’université entre deux de ses cours, parfois il le trouvait alors qu’il courait sur la plage. Et là il était chez lui. L’irlandais se demandait si par hasard Tobias ne lui avait pas foutu une puce de traçage quelque part, il allait vérifier ça quand il aura réussi à le virer. Il était tout le temps de bonne humeur Tobias et Esras ne comprenait pas. Ce mec n’avait-il pas des merdes dans sa vie parfois ? Bon il en avait déjà eu, déjà le soir de leur rencontre. « Qu’il me manquait ? » Pensa Esras en riant. Certainement pas, mais maintenant qu’il était là, cet homme remplissait un peu la vie d’Esras même s’il était particulièrement envahissant. « Vraiment ? » L’irlandais se demandait vraiment s’il croyait ce que Tobias lui disait. Il était bien trop tactile pour Esras. « Si tu t’inquiètes pour ma santé, tout va bien tu peux repar… » Trop tard, le brun était déjà rentré chez lui. Levant les yeux au ciel, Esras referma la porte. Il le savait, Tobias n’allait pas partir tout de suite. Du coin de l’œil, il observait son chien Henry qui regardait un peu ce qu’il se passait, mais ne bougeait pas d’un poil. « Tu me sers rien en fait. » Pensa-t-il en espérant que son chien pouvait dans ses pensées. L’incrusteur commençait à sa balader tranquillement dans l’appartement de l’irlandais, comme si c’était chez lui. L’Irlandais s’accoudait au mur regardant d’un air un peu blasé l’invité non intentionnel. « C’est un livre qui explique la psychologie des serial Killers et montre comment ils ont pu monter les meurtres. » Il observait Tobias avant d’ajouter. « Je vais peut-être m’en servir d’exemple. » Disait-il trop sérieusement pour être crédible, mais si ça pouvait fuir Tobias il n’allait pas s’en plaindre. Mais au même moment, son traite de chien s’approchait de l’intrus, il le renifla un peu avant de lui demander des caresses et de lécher sa main. Et Esras soupira, son chien venait d’adopter Tobias. « Mais non ne t’y mets pas, il ne va plus partir. » Il baissa les bras, de toute façon, Tobias n’avait pas l’air d’avoir envie de partir et Henry avait un nouvel ami. « Qu’est-ce que tu veux boire ? » Disait-il nonchalamment en se dirigeant vers sa cuisine.

Il n’était pas du genre collant, ni insistant. Il ne s’imposait pas, quand il avait l’attention de le faire ce soir. Pourquoi, avec Esras alors ? Il avait une bonne tête. Sous son caractère, blasé de tout, Tobias était persuadé, qui s’y cachait autre chose. Et puis faut dire, que personne ne lui résister, c’était peut-être aussi une question, de passé enfin tous ces trucs qu’un psy pouvait bien fourrer dans la tête. Tobias ne s’était pas penché dessus. Même si à une période de sa vie, la psychologie l’avait intéresser. C’était pour mieux comprendre la situation de son père et certainement pas pour lui. Il avait remarqué une petite lueur d’amusement dans les yeux d’Esras. Il avait brièvement aperçu, Thais, le soir de leur rencontre. Finalement, il valait mieux tomber sur Tobias que Thais. Deux opposés, plus réservées que l’autre, alors s’il s’imaginait que Tobias était entreprenant, autant ne pas avoir à faire à son double. En tout cas, on ne pouvait pas retirer le sourire de Tobias. Il secoua la tête, bien plus amusé par le contexte. « Mais bien sûr ! Pourquoi tu en doutes ! Tu es toujours sur la réserve comme ça ? C’est de naissance ou tu l’as développé avec le temps ? » Est-il tout le temps sur la méfiance ? Ça méritait de creuser à ce niveau. Tobias avait cette volonté ce soir, de ne laisser aucun choix à Esras. Ce soir, c’est lui qui décidait si oui ou non. Il allait partir. Et c’était non. Il s’invitait clairement. Son regard se posant, sans gêne sur son environnement. Une intrusion ? Non à peine. Tiens en pensant psychologie tout à l’heure… Du coup, il regardait l’objet avec un peu moins de désintérêt… « ça a l’air intéressant…. Je me suis moi aussi intéressé à la psychologie... » Il feuilleta le livre, commençant à lire d’une page à l’autre, en diagonale, tout en s’installant confortable dans le fauteuil. Certainement la place Esras, il y a quelques minutes, elle était encore chaude. « Pour tuer ? Qui ? Pas moi, c’est sûr » Il avait de la véracité dans ces paroles, qui le faisait rire. Tobias n’avait pas tout de suite remarqué le chien, c’était seulement quand il entendait un reniflement, qui s’interrogea. Avant que son regard ne se pose sur une boule de poil. Et là, Tobias devait être comme un enfant à Noël, les yeux brillant. Il approcha sa main pour qu’on la renifle. Instinct de confiance, il était adopté et il ne se gênait pas pour caresser le chien. « Pendant un instant, j’ai cru que c’était toi qui reniflais. Mais tu étais bien trop loin ! J’ai toujours rêvé d’avoir un chien ! » Malheureusement, ça ne s’était jamais fait et au vu de la situation…. Si c’était pour le rendre malheureux. « Ah non attends ! » Il caressa une dernière fois, l’animal avant de se lever. Et d’ouvrir sa veste. « J’ai ce qu’il faut, je ne suis pas venu les mains vide ! » Il avait été prévoyant, il s’invitait mais pas les mains vides ! Il sortait une bière d’une poche et de l’autre bouteille de l’autre. « J’ai fait le bar avant de partir hier…. Je ne sais pas ce que tu bois » Dit-il assez fière de lui.

L’irlandais avait du mal à s’ouvrir. Il avait déjà perdu son premier amour, et son deuxième amour avait été d’une méchanceté sans nom. Puis renié par sa famille, l’irlandais s’est renfermé, cachant son cœur pour ne montrer que cette facette un peu froide. Mais parfois, il y avait des failles et Tobias commençait à les connaître. Il ne lâchait rien et Esras avait abandonné. Puis, de toute façon, il n’avait rien à perdre, sauf si bien sûr il commençait à s’attacher à l’homme et que celui-ci déciderait à son tour d’ignorer l’irlandais. Ça pouvait arriver vite, surtout qu’Esras avait une mauvaise estime de lui-même. Il acceptait cette fatalité qu’il n’était bon et bien pour personne. Il regardait un peu méchamment Tobias suite à sa nouvelle remarque. « Si ça ne te plaît pas, je ne t’oblige pas à rester. » Il n’avait pas besoin de tout connaître sur le professeur. Et si son caractère ne lui plaisait pas, il n’avait qu’à partir. Esras ne lui avait rien demandé. Mais Esras n’avait jamais rencontré quelqu’un de plus têtu que Tobias et le bouclé était déjà chez lui en train d’observer l’environnement. Il lui avait même prit son livre et c’était installé à sa place, le comble. Mais Esras était tout de même amusé. « Vraiment ? » Demanda-t-il curieux. « J’ai étudié la psychologie. » Qu’est-ce que le brun n’avait pas étudié dans sa vie ? Il avait ce besoin vital de toujours apprendre de nouvelles choses. Son cerveau ne cessait jamais de fonctionner. Il avait bien compris la petite référence et Esras lui offrit son plus beau sourire de psychopathe. « Qui sait. » Avant d’exploser de rire. Le brun était un pacifiste, du moins avec les gestes. Pour les mots il pouvait être tranchant l’irlandais, ne se gênant pas d’exprimer sa pensée même la plus prétentieuse et condescendante. Alors que Tobias s’installait confortablement, Henry arrivait. Et Esras lui soupirait. Si son chien s’y mettait, Tobias allait finir par emménager ici. Cette pensée fit autant rire Esras qu’elle l’effrayait. Il était un peu décontenancé par la remarque de Tobias. « Je ne renifle pas les gens moi, même si je suis proche. » Boudant un peu il se rendait en direction de la cuisine pour aller chercher de quoi boire. Sauf que le bouclé sauta du canapé, agaçant Henry qui voulait plus de caresse. Alors le chien retournait vers son maître et un large sourire se dessinait sur les lèvres de l’irlandais. « Tobias ! Tu viens de gagner des points. » Il partit chercher deux verres avant de se poser dans son salon en face du bouclé. Il regardait les bouteilles. « Ouai pas mal comme choix, même si je plus un buveur de whisky. » Il ouvrit les deux bouteilles avant de se retourner vers l’incrusteur. « Tu veux quoi ? » Demanda-t-il avec le sourire.

Tobias était du genre… Obstiner. Sa qualité, si on pouvait appeler cela comme ça. Il observait les gens. Il ne connaissait pas vraiment Esras, peu bavard sur sa vie privée. Il avait tenté de la questionner cependant, c’était toujours un échec, un changement de sujet. Ou simplement, mettre un point final, à la réponse, toujours aussi courte. À bien y réfléchir, Tobias n’en disant pas plus long de son côté, parlant toujours dans le présent. Il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Finalement, ça allait certainement devenir, comme un accord tacite entre eux. Pour l’instant, il avait surtout du boulot pour le mettre en confiance. Ce qui n’était pas gagné en soi. Il était toujours dans la réserve, méfiant. Sa défense, ces remarques, son répondant, la défensive perpétuelle. Un soupir s’échappa d’entre ces lèvres, face à sa énième remarque. Ça devait être épuisant pour lui, de toujours donner cette image… «  Je dois être maso, parce que je compte bien que ton canapé est l’empreinte de mon sublime postérieur ! » Même si sa voix était amusée, c’était presque une menace qu’il comptait bien tenir. Il allait se taper l’incruste. Il faisait comme chez lui ; À vrai même chez lui, il ne faisait pas ce qu’il voulait entre sa cousine et le reste de la colocation. Il fallait faire avec l’humeur des autres. «  Vraiment quoi ? » De quoi, il parlait déjà ? Tobias était ailleurs qu’il avait perdu le fil de la conversation. Ah oui le psycho ! Il l’observa un instant, tournant presque autour de lui. Ce regard qui l’étudiait. Oui il en était conscient ça pouvait être stressant. « Je me disais que tu avais une tête hors norme... » En fait, il était face à une tête, s’il comprenait bien. Il l’enviait presque. Tobias était loin d’être bête, bien sûr. Il se passionnait sur beaucoup de choses. Mais l’arrêt des études a été rapide et tôt chez lui. Il avait les bases, il ouvrait les bouquins de son côté. Et ça en restait ainsi. Il aurait pu reprendre, mais il avait peur du retard cumuler, et plus c’était trop tard. «  Si tu essaie de me faire peur, c’est loupé. Il me faut bien plus que ça ! » Dit-ill, avec ce petit air vantard. Est-ce que c’était vraiment le cas… ça restait à vérifier. Le plus tard possible. Il était encore trop jeune pour porter des couches. Il préférait se concentrer sur le chien de son nouvel ami. Oui oui , il le considérait comme tel. Avec d’exploser de rire à la remarquer d’Esras. Grave à lui, en cet instant, il l’imaginait assez bien, de suivre les gens partout, reniflement intempestif à l’appui. « Donc je suppose que l’option se frotter contre une jambe, montrant ton envie de fait pas partie du package ? » En disant, son chien et son poids dominant avaient élu domicile sur ces jambes. Et comme une combinaison, synchroniser, son chien et le bouclé, regardait Esras. «  Même lui est d’accord ! » Il s’est fait un pote, vraisemblable. Pour réconforter Esras, de sa taquinerie passagère. Il avait pensé à ne pas venir les mains vides. Et ça avait l’air de lui plaire. Rien que de savoir qu’il avait marqué des points, faisait sourire Tobias. Il y mettait tout son cœur, de se faire apprécier. « Ça marche toujours ! » Si il a su, il aurait piqué celle de sa cousine. Il avait trouvé sa cachette, enfin si en appeler ça une. Pour ces amies et elles, et c’est innombrable soirée. « Ça sera pour la prochaine fois… Maintenant que je le sais » Ce n’était pas évident quand on ne connaissait pas la personne. « Bière, ça me va » Il n’était pas difficile, alcool fort, cocktail, il en voyait passer des verres quand il se produisait. Toujours avec une certaine modération. Tobizas regardait les verre avec de prendre le sien entre ces mains, regardant à travers. « Bon alors sérieusement, tu comptais faire quoi ce soir ?  Aller en boîte, draguer, nuit blanche ? » il en pouvait pas croire qu'il avait pas une vie plus dynamique. Il était jeune,  il avait du charme. « et s'il te plait, dit moi quelque chose de palpitant, que je ne pense pas je passe finalement ma soirée avec un grand père. Et à cette soirée, et cette nouvelle amitié !   »   dit-il malicieusement. il allait le maudire à force. Peut-être qu'il allait passer la porte plus vite que prévu. "

Il avait lutté Esras. Lutté pour que Tobias ne s’incruste pas dans sa vie. Mais le bouclé était beaucoup trop fort. Il avait supporté toutes les piques d’Esras avec le sourire. Il avait même répondu parfois avec ironie et parfois avec gentillesse. Ce comportement intriguait l’irlandais, mais il n’avait pas envie de faire rentrer quelqu’un d’aussi joyeux dans sa vie. Mais après tout, il n’avait pas le choix, il devait finir sa vie dans cette ville ou du moins loin de l’Irlande. Alors pourquoi Esras s’obstinait-il à ne pas vouloir se lier avec les personnes ? Tobias lui comptait se lier à l’irlandais, ne lui laissant aucune chance de révolte. Il rentrait dans l’appartement, prenant ses marques, visitant l’endroit et touchant à ses affaires. Soumis, Esras refermait la porte. De toute façon, comme le disait le bouclé, il comptait faire une trace de ses fesses sur le canapé. « Bon courage pour ça. » Disait-il en riant. Son canapé était de qualité, il lui avait coûté cher et il faudrait bien plus qu’une soirée pour que le postérieur de Tobias marque le canapé. Alors qu’il feuilletait son livre, Esras venait de lui révéler une première facette de sa vie. Il n’était pas que doué en math, il savait des tonnes de choses et il avait ce besoin constant d’en apprendre des nouvelles. « T’aimes la psychologie ? » Quitte à supporter Tobias, autant apprendre à le connaître. Il faisait des compliments étranges Tobias. D’un côté il disait quelque chose de gentil ais enrobé d’un double sens qui pouvait laisser un goût de moquerie. Mais Esras lui était heureux de ce compliment. « Tout à fait ! Mon cerveau est la meilleure chose chez moi. » Disait-il en riant. Mais c’était la vérité. Son cerveau était son plus grand atout. Il se permit une petite menace envers Tobias. Menace qu’il n’accomplira jamais. Esras n’était pas un violent, et au pire il avait toujours des contacts s’il voulait éliminer Tobias. Sauf que même si ce bouclé était insupportable, il l’aimait bien Esras. C’était la première fois que quelqu’un faisait autant attention à lui. « J’aurai essayé. » Répondit-il le plus innocemment possible. Quelqu’un manquant à la partie, et c’est à ce moment-là qu’Henry décidait d’intervenir demandant des caresses à ce nouveau copain. Tobias lui avait cru que c’était Esras qui avait reniflé comme ça. Une tête légèrement agacé s’affichait. « Non pas du tout, et j’aimerais que tu te sortes ces images de ta tête. » Non mais, voilà que Tobias imaginait Esras en mode tout à secouer la jambe pour demander des caresses. Lui qui avait gagné quelques points venaient d’en perdre. Henry lui n’avait aucune idée de ce qu’il se passait, juste qu’il voulait plus de caresse et pour la peine il se posa sur les genoux du bouclé. Normalement Esras lui aurait dit de partir de là, ce n’était pas poli. Mais il riait, laissant Tobias ce débrouiller avec ce gros chien. Il avait ramené à boire Tobias et Esras partit chercher des verres en lui expliquant qu’il préférait le whisky. Heureux de partager ce verre il lui servit sa bière en écoutant sa question. Puis il riait, si Tobias ne voulait pas passer une soirée chez un papi c’était loupé. « Rien je voulais juste lire. Je n’ai pas très envie de sortir en ce moment. » Disait-il en haussant les épaules. Il le va son verre à cette nouvelle amitié avant de prendre une gorgée. « Dis Tobias ? Pourquoi tu tiens à ce qu’on soit ami ? » Esras ne pouvait pas s’en empêcher, il voulait savoir pourquoi cet homme tenait tant à cette amitié alors que la plupart des autres évitaient le cadet McCoy.

Tobias savait s’entourer. Se lier, attendrir, dans ce dernier aspect, c’était delà à de la manipulation. Simplement un naturel, qu’il avait développé. Le mec attachiant . Il lui manquait peut-être ce petit truc, qu’il voulait combler. Un manque, bien qu’il savait qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde. Il avait cette envie de limiter la casse. Fou peut-être, très d’espoir certainement. Pour l’instant, Avec Esras, ça l’amusait beaucoup, le pauvre à ces dépens. Il le savait bien. Il s’étonnait vraiment de son calme. Il balaya ces paroles d’un signe de mains, au sujet de son canapé. Tobias ne savait pas vraiment si c’était une métaphore, sur le moyen de l’approcher ou réellement son canapé. Qu’importe de toute façon, il n’était pas plus à une épreuve près, ni même un défi. Aimer la psychologie. Non pas vraiment quand la sentence était tombé pour son père. Pas les premières pages qu’il avait tournées pour comprendre. Mais peut-être lasser et admiratif par la complexité du cerveau. « Non… » Dit il assez évasif, comme si son attention avait été attirée par une phrase, un mot qui prenait tous son sens. « J’ai du m’y plonger, pour comprendre, quand ils ont diagnostiqué mon père schizophrène. » Il avait prononcé ces mots comme si il demandait " vous n’avez pas un boite de thon ? ". Mais pourtant, c’était vraiment ça. Aujourd’hui impassible. « Pour savoir ce qu’il m’attend… Pas seulement avec lui, au quotidien. Mais si un jour, il y aurait la possibilité quand... » Qu’il soit pareil, il avait encore du mal à l’admettre. C’était personnel et pourtant Tobias, n’osait pas s’étendre sur le sujet. Il pouvait l’utiliser contre lui. Mais il avait assez confiance. Ou essayait-il d’en construire une ? « Mon ami, tu te dévalorises un peu…. » . Il était à peu près sûr qu’il n’y avait pas que le cerveau qui marchait chez lui. Un certain charisme, du charme, il fallait juste un peu le déridé. Gratte à la surface. La preuve, ils arrivaient à échanger un rire. Au départ, Tobias s’était dit que ça allait être compliqué. Mais ça ne durait jamais assez longtemps, Esras perdait bien vite ce sourire pour une grimace. Parce Tobias avait lâcher avec amusement un cliché. Mais le connaissant, c’était presque une habitude. Entraîner par son nouvel ami à poil. « Ok, ok, ok te vexe pas. Je suis quand même sur, que derrière cette aspect bougon que tu veux donner . Tu es attachant » il leva les mains en signe de paix. Henry s’agitait simplement quand si ce qui se passait été un jeu. « Pourquoi ? Tu es déprimé ? Ça ne va pas ? Malade ? Faut aller à la pharmacie ? Tu sais que peux y aller, si besoin. Pose ce verre si tu es malade, ce n’est pas bon ! » Oui, il y avait une pointe de panique, d’inquiétude dans sa voix. Pourquoi il n’avait pas envie, ce n’était pas normal. Du coup, il avait oublié de boire son verre, le posant immédiatement. « Parce que je t’aimes bien, et je sais que tu es un mec bien…. ce n'est pas si surprenant. Tu deviens tous blanc ! » Il avait dit cela comme si c’était logique, commençant à se lever, pour voir, on ne sait jamais si, il a de la fièvre. Il n'y avait pas une couverture dans les parages ?

En voyant Henry demander des caresses à son nouvel ami et Tobias assis sur le canapé, Esras soupirait. Il n’était pas prêt de partir, autant fermer la porte. Il en profitait même pour aller chercher à boire, même si Tobias avait au final n’était pas venu les mains vides. Heureusement, il était bien trop curieux pour son propre bien. Esras en avait profité pour faire peur à son nouvel même si ça ne marchait pas. Il ne s’attendait cependant à ces petits confessions. Ils étaient chacun sur deux pôles. Tobias était solaire, joyeux et très communicant alors qu’Esras était froid et secret. Le sourire d’Esras se fana aux phrases de Tobias. Son cerveau commençait à s’allumer et à réfléchir à une vitesse. Tout ce qu’il avait appris sur la schizophrénie lui revenait en tête, pour essayer de comprendre et peut-être de compatir avec cet incrusteur. « C’est très peu tu sais. D’avoir la maladie génétiquement. » Dans ses souvenirs il y avait sept chances sur cent. Et pour une fois Esras espérait sincèrement que cet ami un peu intrusif ne vienne pas contredire les statistiques. Même s’il ne le montrait pas, il était empathique parfois Esras, surtout envers les personnes comme Tobias qui s’intéressait à lui. Il leva les yeux au ciel à l’appellation ami. Comment était-ce possible qu’une personne soit autant démonstratif et sûr de lui. Henry décidait de changer de place et ce traite d’animal venait voir son maître. Incapable de lui résister Esras le caressa avant de s’installer dans le fauteuil en face de Tobias. Il était bougon, toujours bougon et Tobias lui fit la remarque. « Je ne suis pas attachant. » Disait-il presque en boudant. Un McCoy n’était pas attachant. Un McCoy était froid, classe, riche, froid mais pas attachant. Si jamais son père entendait ça, il viendrait lui redemander les cent mille euros qu’il lui avait donné. Il préférait joué l’honnêteté avec Tobias et lui avouer qu’à part lire il n’avait rien de prévu. Esras était un loup solitaire, hargneux et se débrouillant seul. Seul contre le monde. Il regardait son nouvel ami avec un air étonné et choqué de sa réaction. Il avait l’impression de voir sa nourrice, préoccupé de sa santé. Puis évidement trop choqué Esras riait, presque moqueur. « Je vais très bien. Je n’aime juste pas les gens. » Disait-il en haussant les épaules. Si son but était de faire fuir Tobias, peut-être qu’il allait y arriver ce soir. Pourtant il avait cette question Esras qui lui trottait dans la tête. Pourquoi diable Tobias essayant avec tant de hargne d’être ami avec lui. Il ne s’attendait pas à cette réponse et sur le coup il perdait des couleurs Esras. Personne ne lui avait dit ça depuis Pablo. Et Tobias le remarquant se levant presque pour voir s’il allait bien. Il chassait sa main. « Oui j’vais bien. » Disait-il froidement avant de se lever et partir dans sa cuisine. Il avait besoin de se calmer. Il détestait ce mot, il détestait qu’on lui donne de l’important alors qu’il n’était qu’une merde Esras. Il avait tout loupé dans sa vie. Il ne voulait pas d’ami pour ne plus décevoir les personnes.

Il ne pensait pas avoir la cote aussi avec les animaux. Toutefois, cela avait quelque chose de réconfortant, d’apaisant de donner une caresse par ici, par là, de jouer avec eux. Ça avait quelque chose de plaisant. Mais il n’était pas venu pour ça, non plus. Si il arrivait à amadouer l’animal, est-ce qu’il allait y arriver avec le proprio ? Rien n’était moins sur, il avait plutôt l’air désespéré que son chien fasse ami-ami avec lui. Ce qui amusait beaucoup Tobias. Ce dernier changea d’expression, passant d’un moment d’amusement, à quelque chose de beaucoup plus sérieux. La conversation l’était… Tobias n’était pas du genre, à aborder ce sujet. Peu de gens d’ailleurs étaient au courant, de sa situation, que ça soit dans le présent comme dans le passé. Surtout, dans le passé, les choses se seraient peut-être passées autrement. Peut-être que si les gens s’en étaient mêlées, il aurait été ce millième gosse à traîner dans ces foyers, au lieu de s’occuper de son père. « J’ai toutes les prédispositions…. » Ces mots avaient sonné bien triste. Il passait des examens souvent, pour éloigner la fatalité. Sur un sursaut de joie, comme un shoot d’adrénaline, ce sourire efficace, de gaieté. « On n'en est pas encore là , et l’avenir le dira pour l’instant, je préfère vivre dans le présent » Profiter, et l’instant T était ici avec son ami. Bien que pour l’instant, c’était surtout à sens unique. Qui préférait jouer les bougons. Il voyait un gosse. « Mec, j’ai l’impression de voir Shrek. Heureusement que ton appart n’ai pas les marrées et que ça ne pue pas ! » Mais derrière cette image qu’il voulait bien se donner. Il avait l’impression qu’il y avait autre chose. « Pourquoi tu n’aimes pas les gens ? Il y en a qui son plutôt cool… Tu peux avoir des surprise » C’était même sûr, si il se donnait un peu la peine. Mais il avait l’air renfermé dans cette idée. Il lui aurait certainement demandé un peu plus d’explication,, qu’il soit solitaire était impensable pour Tobias, qui avait ça sur le fait qu’il était malade. Et ce besoin, de vouloir le soigner. Il pouvait être lourd des fois. Il ne s’était pas posé la question, si ça pouvait le déranger d’être proche et de toucher son front. Sa fuite dans la cuisine, il l’avait mis sur ce compte-là. Esras était juste parti comme ça, après oui je vais bien sec. Tobias se sentait con, les mains en suspendent, à regarder le chien. Comme s'il allait lui répondre de son comportement. Il laissait quelques secondes défilaient, avant de se poser contre l’encadrement de la porte, croisant les bras, hésitant. Ce qu’il avait sous les yeux, c’était un Esras en détresse. Il n’avait jamais pensé qu’il avait été aussi loin. « Je… Je suis désolé. Parfois, je peux être chiant. Je ne voulais pas créer un malaise... » Dit-il gêné en se grattant la tête. Putain quel con ! « Mais ce n'est pas la peine de te mettre dans cet état ... Je voulais juste m'assurer que tu allais bien à moins que... C'est ma réponse à ta question ? Pourquoi ça t'infecte autant ? J'avais l'impression qu'elle était plutôt banale... »

Esras se disait souvent qu’il devait laisser plus de gens entrer dans sa vie. Peut-être que de belles choses ressortiraient. Mais on avait oublié les sentiments de l’irlandais quand du jour au lendemain on l’invitait à partir de l’Irlande et de ne jamais revenir. Parfois il attendait la mort de son père pour juste y retourner une dernière fois. Puis, ses amis avaient tous disparu, souhaitant faire oublier aux yeux de la noblesse irlandaise leur affiliation avec l’échec McCoy. La seule personne à qu’il avait aimé n’était plus de ce monde, la seule personne envers qu’il avait eu une confiance sans faille. Et cette femme, qu’il avait aimé mais qui s’était servis de lui ne l’aidait pas à faire confiance aux gens. Mais il n’était pas sans cœur Esras, et il eut de la peine pour Tobias, cet homme qui faisait tout pour être son ami. Quand il lui racontait son histoire, Esras avait envie de trouver des milliers de solutions pour qu’il n’hérité pas de la maladie de son père. « Et alors ? Plein de personne ne l’ont quand même pas. » Il n’était pas optimiste habituellement l’irlandais, mais dans le fond il l’aimait bien ce Tobias. « Ouai mec t’as raison ! » Profiter de la vie. Il devrait le faire aussi Esras. Après tout il n’avait pas encore trente ans et rien ne le retenait d’être lui-même. Mais il se fermait trop vite, surtout quand on parlait de son passé. Il boudait devant la remarque de Tobias. « Je ne suis pas Shrek et mon appartement sentira toujours bon. » Disait-il en hochant la tête fièrement. « Justement, je ne veux pas avoir des surprises. » Je ne veux pas m’attacher pour qu’ensuite je fasse une énième connerie et qu’on me laisse dans ma merde. Pensa-t-il. Mais avant d’exprimer à voix haute le fond de sa pensée, Tobias avait le temps de vieillir. Il le voyait bien que Tobias faisait des efforts pour gagner la confiance de l’irlandais, mais il avait encore et toujours ce blocage le brun. Il voulait juste retrouver cette fougue qu’il avait quelques années plus tôt. Depuis son arrivé à Bowen, il n’était plus que l’ombre de lui-même et peut-être qu’il serait temps de changer, d’accepter ce deuil et de revivre. Mais il trouvait qu’il en faisait trop Tobias, à la materner comme un enfant. Son geste sur son front énervait l’irlandais. Se levant. Il avait besoin de sortir de cette pièce, alors il se réfugiait dans sa cuisine soupirant. Il s’énervait à réagir comme ça et était énervé contre Tobias d’agir comme ça. Il l’entendait arriver, pendant qu’Esras prit un verre d’eau. Il riait à sa remarque. « Oui t’es un peu chiant … » Quelques minutes il le comparait à Shrek mais Tobias était clairement l’âne, toujours là à parler et à s’incruster dans sa vie. « J’suis désolé, ok. » Il s’excusait de son comportement. « J’ai dû mal à avoir confiance. Et toi t’es là à t’incruster dans ma vie et le jour où je ferais un truc de merde, tu feras comme tout le monde. » Il se rendrait compte qu’Esras ne méritait pas son amitié.

Il n’avait pas envie de s’étendre sur ce pan de sa vie. D’ailleurs, il se voilait bien la face. Il le faisait depuis qu’il avait appris la maladie de son père, peut-être autant que lui. La situation toujours la même, rare était les personnes qui connaissaient la situation, à l’époque. Mais il pouvait au moins apprécier l’effort d’Esras, à cet instant. Il aurait certainement dévoilé un sourire franc, si il n’avait pas été pris par les émotions. Pourquoi, il faisait, c’était-il attendri d’un seul coup ? Finalement, si il fallait faire ça, pour faire fondre la glace qui l’entourait. Pourquoi, il faisait, c’était-il attendri d’un seul coup ? « Je croyais qu’on n'était pas ami ? » Annonça-t-il, un petit sourire aux lèvres. Car oui, il ne perdait rien de la conversation. Comme ces gamins a qui on promettait quelque chose, et qui le mettait sur le tapis à la moindre occasion. Tobias le grand gamin, il ne jetait pas encore sa compote sur les gens, ou dessiner sur le visage au feutres. Sur ce dernier point, c’est une chose qui rêvait de faire… « Tu es maladroit, mais je prends quand même ton optimisme. » En fait, ça le faisait plutôt rire qu’autre chose. Son regard se posa sur lui, analysant sous toutes les coutures, dans le silence et sur son environnement. Ça, il ne pouvait pas le lier, tout était impeccable chez lui. Rien ne dépasser. Pas une fringue. « Sérieux mec, tu es cendrillon. Tu n’as même pas… Un caleçon qui traîne… Tu es le pire mec célibataire que je connaisse…. » Il pouvait se taire, à ce sujet. Lui qui était le premier à râler quand il devait ramasser les affaires, de ces colocs. Madame Doubtfire a intérêt de bien s’accrocher, parce qu’il maîtrisait à la perfection la danse du balai. Il avait des doutes, mais il ne voulait pas le croire. Bien qu’il prenait ça un peu comme un défi. Et maintenant, il avait l’image tenace d’Esras vert, et qui pétait partout, en aimant les bains de boue. Dure image a se retirait de la tête quand, le rire s’emparait de lui. Et qu’il maîtrisait à peine, en se mordant les lèvres. Mais il laissait bien vite place, à un malaise. Changement de décor, d’ambiance, il ne voulait pas la lâcher d’une semelle, mais ce n’était pas pour les mêmes raisons. Plus à la légèreté ou la rigolade. C’était beaucoup plus sérieux… Il se sentait pire que mal, le châtain pour tout avouer. Il ne comprenait pas ces paroles. Pourquoi ils lui parlaient des autres. Si il était comme tout le monde, il aurait certainement eu un mouvement de recul. Non lui, tout ce qu’il se permettait de faire, c’est de pousser un soupir. « Ouai, mais ça, c’est que tu ne me connais pas encore assez bien… Tu le serais que je suis chiant, et quand j’ai une idée dans la tête, je ne l’ai pas… » Bref, autant passé ce passage. « Comme tu serais que je ne suis pas les autres... » Sérieusement, il était surpris. Il se serait collé une grosse étiquette rouge sur le front, qu’il ne serait pas passé aussi inaperçu… Après tout, ce qu’il avait fait… « Tu en as vu beaucoup toi, des gens qui s’incrustent chez des personnes qui connaissent à peine. À essayer de faire connaissance, à discuter… À être collant. Ça, on peut le dire ? » C ‘était une question qui lui posait, parce qu’après tout, c’était son avis qui comptait. « Avec pour motif, tu m’as sauvé, je t’en dois une » Il l’avoue, c’était une parfaite excuse, et dans le fond, il le savait. « Pourquoi tu dis une, je vais faire comme les autres ? Allez ! tu me dois bien ça, tu sais un pan de ma vie . Ce soir, c’est presque confession intime » Annonce-t-il avec un clin d’œil. En asseyant sur le plan de travail de sa cuisine, sans gêne, croisant les bras.

Pourquoi ça lui arrivait-il à lui ? Quelle idée il avait eu d’aider Tobias ? Maintenant il se retrouvait avec un pot de colle. Il se demandait s’il allait repartir un jour le bouclé. D’abord il s’incrustait chez lui. Ensuite il feuilletait le livre qu’il était en train de lire. Même Henry commençait à adopter l’intrus. Il aurait pu s’y habituer si Tobias n’avait pas toucher le brun. Il n’était pas tactile Esras, il n’aimait être réconforter comme si on avait de la pitié. Il allait changer, profitant ensuite des câlins réconfortants. Mais il pendait qu’il n’en avait pas le droit, voilà pourquoi il avait laissé April filer entre ses doigts. Il ne méritait ni empathie ni pitié. Il se dégoûtait lui-même, mais il apprenait doucement à s’aimer de nouveau. « Tu ne m’as pas laissé le choix ! » Disait-il en riant. Même s’il pouvait être froid, il avait un cœur quand même. La confession du bouclé sur la maladie de son père l’avait touché. Il n’était pas méchant Esras, il était juste perdu. « Je ne suis pas maladroit ! » Disait-il en ronchonnant. Evidemment qu’il était optimiste parce qu’il y avait plein de personne qui avait le gène sans le développer. Son appartement était rangé mais il ne s’attendait pas à cette remarque. Il grimaçait légèrement. « A t’entendre on dirait que c’est un défaut d’avoir un appartement rangé. » Puis il en avait rien à faire de ce cliché. Ce n’était pas parce qu’il était célibataire qu’il laissait ses caleçons sales par terre. Il ne rangeait pour pas pour plaire à quelqu’un, il rangeait parce qu’il était civilisé et qu’il n’aimait pas vivre dans la crasse. Il allait dans sa cuisine pour aller chercher des verres pour boire ce qu’avait ramené Tobias l’incrusteur. Henry les suivait, heureux d’avoir des compagnons pour jouer. Il ne faisait que parler Tobias. Esras se demandait pourquoi il l’avait autorisé à rentrer. Il soupirait. « Tobias ! » Il le regardait les sourcils froncés. « Si tu veux qu’on soit pote … tu arrêtes de parler autant, tu m’épuises. » Disait-il en riant. « Et t’arrêtes de t’incruster chez moi ! Je t’inviterais promis. » Il lui fallait un temps d’adaptation à Esras. Il ne pouvait pas passer du mec solitaire et casanier, au mec à la vie sociale remplie. « Je finis toujours pas décevoir les gens, alors si ça t’arrive, ne t’en veux pas ok. Je suis comme ça avec tout le monde. » Et il savait que ça pouvait blesser, mais malheureusement c’était seulement de la faute de l’irlandais. Il remplit les deux verres avant de trinquer avec le bouclé.

Un sourire commençait à se dessiner sur son visage, non, c’est vrai ,il ne lui avait pas laissé le choix. Dans tout ce qu’il entreprenait, c’était peut-être un trait de caractère dans la famille. Face à l’imprévisible, Tobias pouvait au moins dire, Que le brun maîtrisait mal la situation. Ce n’était pas si étonnant. Il était ce grain de sel qui détraquait la machine. Rien qu’à cette pensée à la remarque assurée qu'Esras venait de prononcer. Tobias leva les yeux au ciel, comme si c’était une conviction. « À t’entendre, c’est presque une prière, tu as l’air si convaincu ». Esras ne savait pas parler aux gens, c’était une évidence, visiblement c’était le seul convaincu du contraire. En attendant, la compagnie du brun l’amusait beaucoup, même si, il tentait de s’en débarrasser. « Il manque un peu… De folie... »Dit-il en haussant légèrement les épaules, un regard circulaire sur l’ensemble de l’environnement. Trop parfait… Tobias avec le temps a détesté les gestes répétitifs, les choses à faire dans une espace temps données, sans espace de liberté. Alors oui, il l’avait classé dans les choses dérangeantes, un tord à éliminé. Peut-être qu’il avait tort... « Je peux te poser une question… Est-ce que maman te forcer à ranger ta chambre quand tu étais petit ? Tu as eu une mauvaise expérience mon bichon... » Tobias avait pris un air tout aussi triste, un peu exagérer et moqueur. Peut-être qu’il allait trop loin, mais il cherchait une réaction de sa part. Ce qui ne tardait pas, mais pas comme il l’avait pensé, loin de là, il n’avait pas compris, cette fuite. Pourquoi ? La conversation n’indiquait rien qui pouvait aller dans ce sens. Il allait en rajouter comme à chaque fois, plus pour combler le malaise dans ce genre de situation, que vraiment vouloir parler. Mais le brun le stoppa avant, laissant Tobias, la bouche ouverte, comme un poisson rouge sortie de son bocal. «D’accord, j’ai compris…. » Il ne pouvait pas être plus clair en même temps. Une chose qui était pas mal, même si, il manquait un peu de tact, il était franc. « Tu trouves que je parle trop ? » Il aurait pu être outré, mais il était plutôt triste, avec son air de chien battu. La bouche boudeuse. « Pourquoi tu dis ça ? Ce n’est pas anodin. TU as trahis quelqu'un ? . » Dit-il changeant pour un air sérieux, mimant des lunettes imaginait sur son nez, croisant les jambes, posant une de ses main sous le menton. « Parle au docteur Tobias, spécialiste en Psychologie du comportement… Qu'est-ce qui s'est passé dans ton passé pour que tu dis ça » Même lui n'y’ croyait pas, et à part passait pour un taré… Il soupira. « Ecoute Es…. » Oui il employait les diminutifs, plus rapide. Il s’en rendait compte trop tard avant de s’en foutre. « J’ai été blessé bien avant toi, par des gens, mais je fais parti des gens qui crois en la nature humaine. Je donne toujours des chances... Donc va y fait toi plaisir… Euh pas trop j'ai mes limites quand même » Sa lévre légèrement retroussé dans un sourire.

Ce Tobias s’était incrusté dans la vie de l’irlandais sans prévenir. Il était comme un tique attaché à lui qui n’était pas prêt de le laisser tranquille. La patience légendaire de l’irlandais qui n’existait pas succombait, abandonnant la lutte. Tobias était trop fort. Il lui tirait la langue comme un enfant à sa remarque. Cet homme serait la fin d’Esras, il était bien trop fort. « Dis moi … ça t’arrive souvent de t’incruster dans les vie des gens comme ça ? » Demandait-il avec le sourire. De toute façon c’était trop tard. Henry l’avait adopté. Tout son appartement était rangé au carré parce qu’il était comme ça Esras. Surdoué il avait besoin d’organisation, il apprenait plus comme ça. De la folie il en avait eu dans sa vie et trop, beaucoup trop. « Ce n’est pas parce que c’est propre que je ne sais pas m’amusé. » Répondait-il d’un seul. Non mais c’était quoi ce stéréotype. Esras n’aimait juste pas vivre dans la crasse. Il aurait pu accepter la présence de Tobias si seulement ce dernier ne mettait pas les deux pieds dans le plat. Il fuyait surtout depuis qu’il parlait de sa mère. Esras n’était pas un violent, mais là tout de suite ça ne l’aurait pas gêné de foutre un pain à Tobias. Non sa mère ne le forçait pas à ranger sa chambre, il y avait des bonnes pour ça. Mais Tobias le suivait, s’excusant presque de cet égarement. Esras n’était pas né avec le sourire, par contre Tobias lui avait eu le don de la parole. « Oui ! » Répondait avec honnêteté Esras. « Tu parles sans arrêt ! Quand est-ce que tu respires ? » Demandait-il en riant. Il levait aux yeux au ciel regrettant sa confession, Tobias commençait à lui poser des questions. Des questions auxquelles il ne voulait pas répondre. « Tobias ! Je n’ai pas envie d’en parler. En tout cas pas maintenant. » Peut-être qu’un jour il parlerait, mais d’abord il devait accepter cet homme dans sa vie. Il devait aussi accepter cette nouvelle amitié. Il le trouvait gentil, lui qui se proposait à être le souffre douleur de l’irlandais. « Non promis je ne te ferais pas de mal. Mais je crois qu’on va devoir instaurer des règles dans cet amitié, sinon je risque de te frapper. » Et pour une fois il pensait vraiment qu’il pourrait en venir à la violence avec Tobias, même s’il commençait à l’apprécier.