boys boys boys, We're looking for a good time (jamie)

Elle pensait ne pas mériter ce bonheur. A toujours se comparer avec les autres, Jamie avait dû mal à se lâcher. Il fallait toujours qu’elle soit au top. Owen elle l’aimait bien, même beaucoup. Mais il était si drôle et original, elle se demandait souvent pourquoi il s’intéressait à elle. Ce manque de confiance en elle la bouffait Jamie, même si elle cachait très bien son jeu. Sans hésiter elle donnait son téléphone à son amie pour qu’elle puisse voir les photos du fermier tatoué. Jamie était folle de ses tatouages, elle qui avait tendance à choisir des hommes plus clean. Quand elle comparait Jonas à Owen, il n’y avait aucune ressemblance. Pippa souriait et ça rassurait Jamie qui prit une gorgée de son cocktail. « C’est hyper sexy ! » Disait-elle en riant. « Il ne ressemble en rien à mes ex, mais je me sens bien avec lui. » Ils avaient déjà eu plusieurs rendez-vous notamment celui à la belle étoile. Dans ses bras, elle se sentait importante. Ce n’était pas facile d’en parler, mais au fur et à mesure qu’elle le côtoyait, les sentiments naissaient. « Je n’ai pas envie d’être dans une relation, j’ai assez donné. » Avouait-elle. Pourtant Jamie était incapable de ne pas être exclusive avec lui.

Je jetai un oeil sur la photo que me montra Jamie et la première chose qui me sauta aux yeux fut les nombreux tatouages que son beau fermier arborait. Quand on avait vécu huit ans avec un fou du tatouage, on était forcément sensible à ce genre de chose. Juliann était mordu depuis toujours et dès qu’il avait été en âge de se faire tatouer, il avait commencé à faire couvrir sa peau d’encre. Je me souvenais l’avoir accompagné pour son premier tatouage, premier d’une longue liste. Le fermier tatoué qui faisait palpiter le coeur de mon ami ne ressemblait pas à ses exs, comme elle me le souligna. Ce constat me fit sourire. Liam non plus ne ressemblait pas à Juliann, c’était drôle.
— Si tu te sens bien, c’est ce qui compte.
Pourquoi chercher plus loin en effet ? J’étais partisane de la simplicité, dans toutes relations, qu’elles soient amicales ou amoureuses d’ailleurs. Jamie, par ailleurs, ne souhaitait pas d’engagement, ce que je comprenais tout à fait.
— Rien ne te force à poser des étiquettes, non ?
Tant qu’elle était heureuse et en phase avec elle-même.

Ça lui faisait du bien à Jamie de parler d’Owen à Pippa. Son amie la connaissait bien après toutes ces années à communiquer. Elles avaient parlé de beaucoup de chose, notamment la vision que Jamie avait de l’amour. Pippa était plutôt d’accord avec elle. A une période de leur vie, les deux femmes avaient été mariés. Ça n’avait pas fonctionné pour l’avocate, mais Pippa avait l’air extrêmement heureuse. Ça ne pouvait que faire plaisir à Jamie qui voulait avant tout le bonheur de son amie. « Oui c’est vrai ! Et tu sais quoi … je craque totalement pour les tatouages. » Pareil, là aussi elles avaient inversé. C’était presque drôle de voir à quel point les deux amies se ressemblaient mais sur des périodes différentes de leur vie. Jamie ne mentait pas quand elle avouait ceci à Pippa. Jamie adorait dessiner de ses doigts les tatouages d’Owen. Plus ils se voyaient et plus elle s’attachait pour son plus grand malheur. Pippa avait raison. Pourquoi forcément mettre un nom sur ce qu’elle vivait avec le fermier. « T’as raison. Je vais me laisser porter je pense. » Elle lui souriait, avant de prendre une gorgée de son cocktail. « Tu te rends compte comment on a pu changer après toutes années ? » C’était logique, la vie faisait qu’on murissait mais dans le fond Pippa et Jamie restaient les mêmes. Ces jeunes femmes rêveuses aux idées évolutives et égalitaires.

Je comprenais complètement que mon amie craque pour les tatouages, j’avais moi-même un faible pour ces derniers. Cela donnait ce petit côté un peu rock qui n’était pas pour me déplaire. Je voyais bien que Jamie était un peu déboussolée par ce fermier dont elle me parlait, et pas uniquement par rapport à ces tatouages, que je devinais n’être qu’un petit plus appréciable. Jamie se posait des questions. Elle avait tiré un trait sur l’amour à la suite de son divorce, je la savais réticente aujourd’hui, à former à un couple, quel qu’il soit, mais je sentais bien, par ailleurs, que quelque chose venait titiller ses barrières, ce pourquoi je lui conseillais, à la base, de se laisser porter. Je souris quand mon amie acquiesça. Puis, prenant une gorgée de mon cocktail, je l’écoutais dire que les années nous avaient changée.
— C’est vrai…mais je suis fière de femmes qu’on est devenue, déclarai-je avec un grand sourire.

on peut clôturer ici si tu veux