somewhere we can shut the world away (esras)

Quel voyage de merde c’aurait été si Esras et toi ne vous étiez plus adressé la parole de tout le trajet. Vous auriez attendu les arrêts avec impatience, pressés de quitter ce wagon et la lourde ambiance qui serait venue avec. Heureusement, t’étais pas réellement froissé de t’être fait remettre à ta place. C’était un coup de poing verbal assez dur à encaisser, mais Esras avait raison et il était grand temps que quelqu’un t’ouvre les yeux. Puis, tu préférais largement passer un beau voyage auprès de ton partenaire de cabine plutôt que de t’arrêter à quelques mots énervés et mal choisis. « La lourdeur. J’aurais demandé à changer de place avec la cabine d’à côté. » Tu souris. Tu ne serais peut-être pas tombé sur un mec aussi bien, aussi attirant. C’est d’ailleurs pour repartir sur de bonnes bases – hehe – et lui faire comprendre que tu ne lui en voulais vraiment, mais alors absolument pas, que tu te déshabillas aussi rapidement qu’il sortit de votre dortoir pour aller vous chercher deux bières. À son retour, la surprise mêlée au plaisir se découvrit sur le visage d’Esras. T’étais fier de ton coup, et d’avoir enclenché la suite des événements. Tu t’étais vite retrouvé assis sur la banquette, à te faire dorloter par le beau brun ténébreux. Tu lui avais demandé de faire grimper l’empressement en toi, et de ne te prendre au complet que lorsque tu n’en pourrais plus de résister. T’étais servi. Il t’offrait une fellation à t’en faire perdre la tête et tu ne manquas pas de lui souligner sa délicieuse cruauté. Tu profitas de ce petit moment de pause pour retirer à Esras ce qu’il lui restait de vêtements, et tu t’emparas de son sexe afin de le sentir gonfler dans ta main. Alors que vos mains découvraient chaque parcelle de la peau de l’autre, le brun te demanda si tu avais un préservatif. Tu souris. « T’as de la chance, je suis normalement pas aussi prévoyant. » Ce n’était plus une surprise pour vous deux, que t’étais le plus tête en l’air du duo. Malgré ça, t’avais quand même gardé en tête que pendant ce voyage, tout pouvait arriver. Il était rare que tu te permettes ce genre de vacances un peu plus luxueuses que ce que t’avais l’habitude de t’offrir, alors tu t’étais promis de te laisser aller à toutes tes envies. Tu n’avais pas imaginé que ça arriverait aussi vite, et que ton désir se manifesterait au premier regard avec ton voisin de lit. Tu tournas la tête vers le bout de la banquette, au pied de laquelle t’avais posé ton sac à dos. T’ouvris rapidement la petite pochette du dessus dans laquelle se trouvaient les préservatifs – facilement atteignables. T’avais aussi glissé une petite bouteille de lubrifiant, comme quoi t’avais vraiment pensé à tout.

Il avait abusé Esras, mais heureusement que Jackson n’était pas trop susceptible. Depuis quand l’irlandais s’occupait des autres, lui qui habituellement aurait plutôt été hautain. Là, il s’était mêlé de l’inaction de Jackson, alors que a ne le regardait pas. Ç’aurait été totalement légitime si le brun préférait partir du wagon. Heureusement, Jackson ne prit pas mal les remarques de l’irlandais. « Tu aurais bien fait ! » Mais ce n’était pas le cas. Même loin de là, puisqu’en revenant avec deux bières c’était un Jackson demi-nu qu’il retrouvait. Il ne pu résister Esras devant la beauté de cet homme. Il retrouvait ses vieux démons, sautant pratiquement sur l’acrobate pour l’embrasser et découvrir son corps avec ses mains. Il avait beaucoup aimé le contact humain pendant des années l’irlandais, avant de se retrouver seul en Australie. Ç’avait été une période compliquée et là il retrouvait sa confiance. Ça ne l’empêchait pas d’être bienveillant avec son partenaire. Il ne pensait pas qu’à son plaisir, loin de là. Il voulait découvrir cet homme avec son courage et son courage. Il l’était pour se déshabiller ainsi sans connaître les vrais envies d’Esras. Heureusement que précédemment, ils avaient un peu donné une idée de leur orientation, comme pour voir s’il y avait une chance. Il y en avait une, même une grande. Le désir que ressentait Esras pour l’acrobate était fort. Alors il essayait de lui faire du bien, le suppliant pour savoir s’il avait des préservatifs alors qu’il grossissait dans la main de Jackson. Il riait Esras. « C’est une bonne chose que tu l’ais été alors ! » Parce qu’Esras il en avait mais dans sa valise, ils n’avaient pas le temps pour ça. Il le fallait de suite. Il avait pensé à tout et l’irlandais avec un sourire étincelant. Il prit le préservatif et la bouteille avant d’embrasser dans le cou le brun. « Laisse moi m’occuper de toi. » Disait-il en un souffle rauque. Il descendait ses mains jusqu’aux fesses de l’acrobate.

T’aurais pas du tout bien fait, de changer de partenaire de wagon-lit, non. Tu serais passé à côté d’une expérience franchement agréable. Et excitante. Non seulement tu n’aurais pas pu découvrir les prochaines villes en sa compagnie comme vous l’aviez convenu, mais en plus tu n’aurais pas eu le plaisir de son corps comme tu t’apprêtais à l’avoir. Ton invitation des plus claires avait bien été reçue, et voilà qu’Esras et toi étiez en train de vous déshabiller et de vous explorer. C’aurait carrément pu se passer autrement si le brun n’avait pas été intéressé, heureusement tu avais capté quelques signaux via ses sourires et ses regards, et t’avais vu juste. Ton radar n’était peut-être pas si rouillé que ça malgré ton ratio de conquêtes féminines bien plus élevé. Ton sexe bien gonflé attendait impatiemment dans la main d’Esras tandis que ce dernier te demandait si t’avais un préservatif. T’aurais pu te marier toi-même rien que pour y avoir pensé. « Une très bonne chose, oui … » Tu t’imaginas alors que de son côté, Esras n’en avait pas emmené avec lui, qu’il ne s’attendait peut-être pas à ce que ça se passe dans le train, dès la première destination. Bon, toi non plus, remarquez. Mais tu avais préféré amener ceux de chez toi plutôt que d’avoir à t’arrêter dans une ville inconnue pour t’en procurer, si l’occasion se présentait. Tu étiras le bras jusqu’à ton sac à dos et ouvris la petite fermeture-éclair du dessus, plongeant ta main dans la petite pochette pour en ressortir le condom et le lubrifiant. Esras s’en empara tout aussi vite, te demandant de le laisser s’occuper de toi. « Avec plaisir. » Répondis-tu, un sourire aux lèvres, en te réinstallant plus confortablement. Tu te tournas de dos à lui afin de lui offrir tes fesses qu’il avait déjà commencé à préparer en vue de la pénétration. Tu pris appui sur le dossier de la banquette, tournant la tête vers l’arrière pour voler un baiser à Esras qui s’était rapproché de toi.

Il fonctionnait parfois au coup de cœur Esras. Ce Jackson était tout ce que l’irlandais aimait. Il avait ce regard profond qui cachait des secrets. Il avait des cheveux noirs dans lesquels Esras voulait glisser ses doigts, assez long pour chatouiller le torse du professeur quand il l’embrassait sur le torse. Sa barbe de trois jours lui allait divinement bien, rappant le cou d’Esras à chacun de ses baisers. Il était trop attiré pour son propre bien. Il comptait explorer chaque parcelle de cette peau et heureusement il avait tout le voyage. Il ne laisserait pas cet homme changer de cabine parce qu’avec lui le voyage serait plus mémorable et plus doux. Stupide irlandais qui n’avait pas pensé aux préservatifs, en même temps il n’avait pas prévu ça. Il pensait passer ces quelques jours seuls alors que le reste du monde fêterait Noël. Lui il le fêterait avec Jackson et de la meilleure des manières, enfin même si ce n’était pas à proprement parlé vu qu’ils rentreront pour le réveillon. Il s’offrait à lui et cette confiance réchauffait le cœur d’Esras. Il n’avait pas l’habitude Esras, alors il essayait à chaque fois de montrer que ce n’était pas un con même s’il avait des conneries. Mais il savait prendre soin des gens, il savait leur faire plaisir. Avec sa langue et ses doigts il caressait Jackson pour l’habituer à l’intrusion. Il remontait ses lèvres pour embrasser le dos de cet amant. « Tu es prêt ? » Demandait Esras avec douceur quand il estimait que son amant pourrait supporter la pénétration et y prendre du plaisir. Jackson lui volait un baiser et Esras vit son signe. Alors il y allait doucement jusqu’à sa délivrance. C’était bon et cet homme le rendait dingue.

T’avais pensé qu’il y aurait quelque chose de triste à ce voyage puisque ça revenait à passer Noël par toi-même. Ça ne faisait que creuser l’écart entre toi et ta famille que t’aurais pu rejoindre en Espagne ou en Angleterre pour le temps des Fêtes. Mais t’avais pas eu d’argent pour un billet d’avion vers de telles destinations. C’était aussi un peu une excuse. Soyons honnêtes, ils étaient pas mal des étrangers, pour toi. T’étais parti sur la route, en tournée, à un si jeune âge. Ils n’avaient jamais trop cherché, eux non plus, à t’encourager dans ta carrière ou à te ramener au bercail pour les moments importants. Vos chemins s’étaient de plus en plus séparés, au point où t’avais préféré prendre un train tout seul pour Noël plutôt que d’essayer par tous les moyens de les rejoindre. Mais tu t’étais trompé, y’avait rien de triste à ce voyage, Esras venait de l’illuminer d’un seul coup. Pas juste pour le sexe que vous vous apprêtiez à vivre, d’ailleurs. Pour toute sa présence. Mais le sexe était un bonus, et tu te délectais déjà des premières minutes de vos échanges chauds. Quand le brun te demanda si t’étais prêt, tu vins chercher ses lèvres et, lorsque tu leur rendis leur liberté, tu hochas la tête avec un sourire. « Oui. » Dis-tu pour que ce soit bien clair entre vous deux que c’était ce que tu voulais. Tu le voulais, complètement en toi. Tu voulais qu’il te comble, qu’il t’emplisse de son être, parce que tu le connaissais à peine mais tu le désirais à un point fou. Esras te pénétra alors d’abord doucement, puis avec davantage d’affirmation quand il ressentit ton aisance. Tu te laissas allas à des gémissements, tu arrivais toujours à prendre ton pied même quand t’étais le recevoir. Tu te masturbais au rythme des coups de l’homme et tu le laissais prendre la relève quand il le voulait, en profitant pour lui voler des baisers quand tu le pouvais. Tes mains allaient également de temps en temps parcourir le derrière de ses cuisses, avant que tu ne retournes au plaisir. Au bout d’un moment, tu sentis et entendis Esras atteindre la délivrance et tu augmentas le rythme de ton propre toucher pour l’atteindre toi aussi, souillant la banquette devant toi. Fuck. Dégueulassement, tu te dis que tu ne devais de toute façon pas être le premier.

Noël était toujours une période triste et déprimante pour Esras. Lui qui adorait le folklore irlandais, chaque Noël ça lui manquait un peu plus. Il s’y habituait mais le vide restait là. Parfois, il allait dans un pub irlandais pour retrouver cette ambiance, mais cette année il avait décidé d’être seul. Ce train de Noël était la meilleure façon de s’isoler du monde. Enfin c’était ce qu’il croyait. Mais il avait fallu qu’il tombe sur Jackson et ses fesses parfaites. Esras avait toujours eu un faible pour les bruns et quand l’acrobate l’avait accueilli en caleçon, c’était trop pour Esras. C’était à la fois tendre et intense. Découvrir ce nouveau corps galvanisait l’irlandais qui se délectait de caresser les courbes masculines de Jackson. Le brun s’offrait à Esras et il y allait avec douceur. Il savait être tendre. C’était un moment de partage où chacun pouvait prendre du plaisir, et Esras comptait faire autant de plaisir à Jackson qu’il lui en faisait. Ce oui rendait fou Esras qui sans hésiter pénétrait Jackson avec précaution. Les choses s’alignaient dans le bon sens, rendant le moment intime. Il faisait chaud, trop chaud pour Esras qui haletait à chaque coup de rein. Sa bouche se posait dans le dos de son amant lui offrait des baisers sensuels. C’était un moment improvisé mais qu’est-ce que c’était bon. Ses mains parcouraient les fesses et le dos de cet amant particulier. Le point de rupture arrivait, il le sentait, tout son corps se contractait au plaisir. Il entraînait dans sa chute Jackson qui marquait la banquette sous les rires d’Esras. Il se retira avant d’aller capturer les lèvres du brun. « Je pense que la cabine n’était pas prête à nous ! » Disait-il en riant. Ils avaient plusieurs jours et la cabine allait être témoin de beaucoup de scène dans ce genre.

Tu venais à ton tour d’atteindre la délivrance et contrairement à Esras, tu ne portais pas de préservatif. La banquette eut donc son premier cadeau de Noël cette année, oups ! Cela dit, t’étais convaincu que ce tissu en avait vu d’autres, même si ce n’était pas dans le contexte de Noël. Au nombre de voyages qu’un train faisait au cours d’une année, t’avais pas de mal à imaginer que cette cabine avait reçu pas mal d’amants rien que dans les douze derniers mois. Le fait que t’aies laissé ta trace sembla faire rire Esras derrière toi. Tu tournas la tête vers lui avec un grand sourire amusé de sa réaction. Il se retira de toi et te volas un baiser avant d’affirmer que la cabine n’était pas prête pour vous. « Maintenant elle l’est ! » Lanças-tu avec entrain, un peu trop sans doute, avant d’éclater de rire. Tu attrapas un mouchoir sur la petite table à côté de l’entrée de la cabine, et tu essayas tant bien que mal d’essuyer un peu le tissu, mais ce n’était pas parfait, évidemment. Tu jetas le mouchoir dans la petite poubelle, la même qui allait bientôt recevoir le condom qu’Esras risquait d’y jeter. La personne responsable de l’entretien ménager allait grimacer en découvrant ça demain, pendant que vous seriez partis en découverte d’une grande ville du trajet. Elle allait devoir s’habituer … t’avais bien l’impression que ce ne serait pas le seul préservatif qui serait jeté dans cette poubelle durant votre séjour. Ce serait difficile de simplement dormir dans la même pièce qu’Esras maintenant que vous aviez goûté au corps de l’autre. Pourquoi être sages pendant les prochains jours quand vous pouviez profiter de cette compagnie inattendue ? Ce serait insensé.

FIN