daddy lessons (livio)

Le plus souvent possible lorsqu’il avait la garde sa fille, Perry passait la chercher lui-même après la garderie. Il était rare qu’il vienne la chercher directement après l’école, celle-ci finissant trop tôt par rapport à ses horaires de travail mais il pouvait en général s’arranger pour venir chercher Siobhan après la garderie. Lorsqu’il ne peut pas, c’est la baby-sitter qui s’en charge et il essaie que ça arrive le moins possible. Même s’il est heureux d’arriver à bien répartir avec Aisling les jours où ils voient chacun leur fille, il aimerait la voir tous les jours mais il sait bien que c’est impossible alors il profite au maximum du temps qu’il peut passer avec elle après son travail. En plus, en voyant Penny grandir il se dit que sa petite dernière ne va pas rester éternellement une petite fille de quatre ans mais qu’elle va grandir et qu’elle lui dira que ce n’est plus la peine qu’il vienne la chercher à l’école, qu’elle est assez grande pour se débrouiller toute seule. En général, pour revenir au 17, ils passent par le jardin botanique, Perry tentant tant bien que mal de parler des plantes à sa fille même s’il n’y connaît pas grand-chose et que les informations qu’ils donnent se résument souvent aux pancartes descriptives placées dans le jardin. Parfois ils s’arrêtent sur l’aire de jeu pour Sio puisse s’amuser un peu avant qu’ils ne rentrent. Et ce jour là, visiblement d’autres enfants de l’école se sont donnés rendez-vous puisqu’elle n’arrête pas de le harceler pour qu’ils aillent le plus vite possible à l’aire de jeu. Cela fait rire Perry qui accélère un peu le pas, heureux de voir sa fille toute heureuse lorsqu’elle rejoint ses amis sur le toboggan. Il va s’asseoir sur un banc, pas trop loin pour toujours avoir un œil sur elle et sort son téléphone pour lancer un jeu, ce n’est pas lui qui va sortir un bouquin, à part un comics. Il jette régulièrement des regards vers sa fille pour vérifier que tout va bien, il ne voudrait pas qu’il lui arrive quelque chose sans qu’il s’en rende compte.

Malgré la chaleur harassante et une journée off qui aurait dû être dédiée au repos, Livio avait enfilé ses baskets dans l'optique de se dépenser un peu. Aura était au boulot, il avait encore un peu de temps devant lui avant de retrouver sa petite amie. N'étant pas masochiste au point de se lancer dans un jogging qui l'achèverait, Livio avait opté pour une marche rapide au jardin botanique, lieu qu'il affectionnait grandement, de par les couleurs qui sautaient aux yeux et la sérénité qui se dégageait de l'endroit. Il avait même amené Marlow, son golden retriever, qui marchait avec entrain près de lui. L'italien avait clairement besoin d'un moment comme celui-ci pour décompresser, pour lâcher prise. Entre sa collection, le défilé, la production qui lui faisait clairement part de sa déception à l'idée de ne pas l'avoir dans la nouvelle saison télé, Livio ne savait plus où donner de la tête. Sans oublier la grossesse d'Aura, l'accouchement qui approchait peu à peu et les doutes quant à ses capacités de père. Aura avait beau le rassurer, Livio craignait vraiment de ne pas être à la hauteur. Les nouveaux-nés, il les avait toujours gardé loin, bien loin de lui. C'était si fragile... Marchant d'un pas vigoureux, il passa près de l'aire de jeu pour enfants, où des cris d'amusement se firent entendre. En tournant la tête au bon moment, il aperçut Perry, seul sur un banc, smartphone en mains. Sourire aux lèvres, il s'avança jusqu'à lui. "Bah alors, tu t'es perdu ?" Mais en voyant les petites têtes blondes, il crut reconnaître Siobhan, l'une des filles de Perry. "... ou bien tu es tombé dans le fameux piège du 'Papa, je peux aller au parc pour jouer avec les copains, s'il te plaîiiiit !' ?!" dit-il en riant.

Perry fait quelques parties de jeux avant d’aller sur Instagram pour regarder son flux d’actualité. Il surveille toujours attentivement sa fille ne voulant pas qu’il lui arrive quelque chose, encore moins sous sa surveillance. Il sait bien qu’Aisling serait capable de le tuer si quelque chose lui arrivait alors qu’il était là. Il est encore moins rassuré depuis que Concho lui a parlé de l’enlèvement de Zelda. De toute façon si un type venait kidnapper sa fille, il ne sait pas s’il serait capable de faire quoi que ce soit. Ce n’est pas un gars violent et il arrive même pas à se défendre lui-même. Malgré tout, son instinct paternel ressortirait sûrement et il serait bien capable de faire n’importe quoi pour la sauver. Mais il ne faut pas penser au pire, là elle s’amuse avec ses amis et tout va bien. En plus il n’est pas le seul à surveiller les enfants donc il n’y a pas de raison de s’en faire. Cependant Perry reste sur ses gardes du mieux qu’il peut. Sans qu’elle se fasse enlever, elle pourrait bien se faire mal et il ne veut pas que ce soit quelqu’un d’autre qui vienne lui demander si c’est sa fille qui est en train de pleurer et qui s’est fait mal. Tandis qu’il continue à scroller et à jeter des coups d’œil, prenant au passage une photo de sa fille en train de jouer, Livio s’approche de lui, lui demandant s’il est perdu avant de comprendre qu’il est assis sur ce banc pour surveiller sa fille en train de jouer. Le jeune homme rit avant de répondre « Ouais c’est ça, j’viens pas trop ici tout seul. Mais tu vas voir toi, bientôt ça s’ra ton tour ! » Il a encore quelques mois avant de devoir pousser la poussette dans les allées du jardin mais ça passe plus vite que l’on ne le croit.

En se rapprochant de l'aire de jeux, en voyant ces enfants qui s'amusaient sous l'oeil des parents, Livio avait encore du mal à se dire que, dans quelques temps, il serait là, lui aussi. Il avait beau voir le ventre d'Aura s'arrondir, il avait beau regarder les clichés des échographies, se rappeler le son de ce petit cœur qui battait quand le bébé était apparu sur le monitoring, mettre du soin à faire sa future chambre, cela restait encore bien abstrait pour l'italien. Une mère pouvait se préparer à son nouveau rôle durant neuf mois de grossesse, en entretenant ce lien si particulier avec ce petit être qu'elle laissait grandir en elle. Un père, en revanche, devenait père le jour de l'accouchement. Il n'y avait pas qu'un enfant qui naissait ce jour-là, mais aussi un papa. En attendant, c'était surtout les doutes et les angoisses qui primaient. Bien sûr, il avait son grand frère qui le réconfortait, mais Alessio se trouvait à des milliers de kilomètres de Livio, ce qui rendait les confidences plus difficiles. Heureusement, il avait quelques amis, ici, qui avaient endossé ce rôle, Judas et Perry, notamment. Perry qui, d'ailleurs, semblait avoir été pris au piège par la petite Siobhan. Et alors que ce dernier le confirmait, avouant qu'il ne venait pas ici tout seul, Livio s'amusa à répliquer : « Ouais, je suis sûr que tu rêves de virer tous les gamins et de privatiser le toboggan pour toi ! » Il se mit à rire, tous deux ayant gardé une âme d'enfant bien marquée. Mais quand son ami ajouta que ce serait bientôt son tour, Livio esquissa un sourire. « Chaque chose en son temps, hein ! Laissons-le arriver, d'abord. J'ai encore besoin de me préparer. » Il lâcha un léger rire mais on sentait quand même l'angoisse qui s'emparait de lui. Il jeta un bref regard vers les enfants avant de reposer son attention sur le jeune homme. « A quel moment tu t'es senti papa ? » demanda-t-il, sérieusement. « On sait que les femmes ont l'instinct maternel, comme si c'était inné. Mais pour nous, ça se passe comment ? Ça s'apprend sur le tas ? » Il réfléchit à sa réflexion puis se met à rire. « ça me fait flipper, je crois ! »

Il est certain que Perry a une âme d’enfant. S’il a pris en maturité avec les années et l’arrivée dans sa vie de ses deux filles, il reste un gamin et avoir un toboggan pour lui, ça le fait rêver. Il est trop grand pour aller jouer avec Siobhan mais il est vrai que, parfois, quand il n’y a personne, il fait quelques tours avec elle, si le toboggan est assez grand. Au moins il a l’excuse de faire ça pour sa fille alors qu’en réalité ça l’amuse autant qu’elle. L’idée d’avoir un jardin lui plaît de plus en plus mais il n’arrive pas à s’imaginer vivre loin du 17 et de cet appartement qu’il a connu durant tout son temps à Bowen. « Tellement ! » répond-il en riant, taquinant ensuite Livio sur sa future paternité. Il essaie de le soutenir et l’aider dans cette nouvelle aventure. Au moins lui, il a du temps pour s’y préparer même si ça peut faire monter l’anxiété. Perry n’a pas pu se poser toutes ces questions, voir le bébé grandir dans le ventre de la mère, la découverte de la grossesse, l’annonce du sexe du bébé, tout ça, il n’a pas connu. Il a tout appris en même temps. Pour Penny, il a appris son existence via une lettre très formelle qui l’a un peu perdu. Il n’était encore qu’un type de 23 ans qui ne fait rien de ses journées et qui arrive à peine à se gérer lui-même et on lui demandait de gérer un enfant de quatre ans. « Faut pas que tu te prennes la tête avec ça. Quand il va naître tout va te paraître évident. Au moins toi t’as le temps de t’y préparer ! » le rassure-t-il. Quand Siobhan est née, personne ne savait qu’elle allait arriver, pas même Aisling. Il n’était pas sûr d’être le père donc tant que le résultat du test n’était pas arrivé, il tentait de ne pas trop s’attacher à ce petit bébé à qui il rendait visite. Perry n’a jamais pensé que la paternité le changerait autant ni qu’il aimerait autant avoir des enfants et passer du temps avec, et pourtant aujourd’hui il ne s’imagine pas sans elles. « T’aimes Aura et même si ça te fait flipper, tu vas l’aimer ton enfant. Au début tu vas faire quelques conneries mais c’est normal, t’inquiète. Tu peux toujours lire plein de trucs sur les enfants mais bon, ça se passe jamais vraiment comme dans les bouquins. » explique-t-il avec un sourire.

Pas manqué ! Il était persuadé que Perry enviait ces gamins qui avaient accès aux toboggans, aux balançoires et tous ces jeux dont ils n'avaient plus accès. Et pour cause, Livio aussi les enviait. « Si un jour, tu privatises l'aire de jeux, invite-moi ! » dit-il en riant. Il disait ça sur le ton de la blague et pourtant, ce serait le premier à se lancer sur le toboggan. Même si la trentaine approchait, il restait un grand enfant, et ce même s'il allait avoir un enfant. A ce propos d'ailleurs, il avait la meilleure personne avec qui discuter bébé, sujet qui, évidemment, vint rapidement sur la table. S'installant à ses côtés, son chien se couchant à ses pieds, Livio esquissa un sourire quand Perry lui conseilla de ne pas se prendre la tête concernant sa future paternité. Point important que Perry mit en avant : il avait le temps de se préparer. Oui, il voyait le ventre de Aura grossir, il assistait aux échographies, sentait le bébé bouger, préparer sa chambre, le futur voyage à la maternité. « C'est vrai que pour toi, ça a été plutôt soudain ! » affirma-t-il en riant. Il avait appris que Siobhan était née après un déni de grossesse total. « ça a dû être tellement choquant... » dit-il après coup. Finalement, il était content de pouvoir se préparer, même si parfois, il avait du mal à trouver sa place dans un lien mère/bébé qui était plus naturel. En tout cas, même si Perry n'avait pas eu les neuf mois pour se préparer, il s'avérait qu'il était un très bon papa. Il suffisait de le voir avec ses enfants, il était un tout autre homme. Sachant que Livio était dans la même veine que Perry, c'était rassurant de voir à quel point la paternité pouvait vite s'acquérir. Il écouta ses paroles avec grande attention et hocha doucement la tête. « Je l'aime déjà. Il n'est pas encore là, mais ouais, je l'aime. » confia-t-il avec un sourire. Mais en entendant la suite de ses mots, il écarquilla les yeux : « Tu es en train de me dire que j'ai dévalisé la bibliothèque pour rien ? » Il en avait lu pas mal des bouquins sur la grossesse, la naissance, le développement du bébé, mais ça restait toujours aussi abstrait. C'était sûrement en faisant quelques conneries qu'il allait appréhender au mieux son statut de papa. « Dis-moi quelles conneries on peut faire au début, histoire de voir si je peux déjà m'y préparer... » Le témoignage d'un ami, c'était quand même bien mieux qu'un bouquin. Et puis c'était intéressant de voir par où Perry était passé, lui aussi.

Lorsque Livio évoque l’idée de privatiser l’air de jeux, Perry s’illumine. Il imagine déjà une grosses soirée au bord de la plage avec un toggan, une piscine à boules, un château gonflable, le paradis des enfants et des adultes qui ont encore une âme d’enfants. Il avait déjà parlé avec Concho d’organiser une fête avec un château gonflable, il faudrait vraiment qu’ils le fassent. Pour l’anniversaire de Penny ou Siobhan, ou le sien même. Cependant il n’est pas sûr que ce soit vraiment l’anniversaire dont rêve la plus grande ses filles et pour la plus petite, il faudrait peut-être convaincre Aisling. « J’vais l’faire un jour, c’est sûr ! J’t’oublierais pas. » répond-il tout content de cette idée. Il pourrait même utiliser les services de la branche événementielle de Jeffrey’s pour l’événement. Bon, il se reconcentre sur son ami et le taquine avec sa future paternité. Perry le rassure en lui disant qu’au moins lui il a du temps pour se préparer. « Ouais du coup tout arrive très vite et puis, je savais pas si j’étais le père avant de faire un test donc j’ai pas voulu trop m’impliquer au tout début. » La paternité qu’il a connu avec Siobhan n’a rien à voir avec une paternité normale. Il n’a pas été préparée, Aisling non plus. Ils n’étaient plus ensemble, elle ne voulait pas de cet enfant, tout s’est fait en même temps. Perry a dû faire un test, attendre les résultats, aider son ex à accepter cet enfant inattendu qui remettait tout en cause dans sa vie. Pour autant ils ont élevé leur fille du mieux qu’ils pouvaient, le jeune homme ne voulait pas qu’elle soit délaissée. Perry explique ensuite que se préparer à devenir parent ça s’apprend plus sur le tas qu’en lisant des tonnes de bouquins avant l’arrivée de l’enfant. Ça peut rassurer de se sentir prêt mais il n’est pas persuadé qu’on peut vraiment l’être avant que le bébé soit né. « Dans les bouquins je pense qu’il y a déjà les conneries que tu peux faire. J’crois que les parents veulent surtout tout bien faire, la pire connerie c’est de vouloir avoir un enfant parfait, de paniquer au moindre truc. Fin c’est normal de paniquer mais bon, nous aussi quand on était petit on est tombé par terre pourtant on est plutôt normal au final. » répond-il en riant, ajoutant ensuite « Mais bon globalement faut pas oublier de prendre des couches ou des vêtements de rechange quand tu vas quelque part. Un bébé ça fait caca tout l’temps, faut être préparé ! » Ouais c’est pas l’aspect le plus mignon mais il faut aussi se rendre compte qu’il n’y a pas que des petits moments mignons avec son enfant, il y a aussi quand il crie, quand il se réveille en pleine nuit, quand il faut changer la couche, c’est un tout.

Alors qu'il parlait de privatiser l'aire de jeux, Livio remarqua vite que l'idée faisait son chemin dans la tête de Perry. Et c'était bien pour cela qu'il adorait ce mec ! Là où d'autres n'oseraient pas, joueraient les rabats-joie en disant qu'il fallait grandir, Perry, lui, était prêt à foncer tête baissée dans des idées du genre. Evidemment, Livio voulait faire partie du projet si cela se faisait. « T'as intérêt de ne pas m'oublier ! Sinon, je fais une contre-fête dans l'autre aire de jeux ! » dit-il en riant. Mais pour l'heure, il était temps d'enfiler la casquette de futur papa, prêt à prendre tous les conseils sages et avisés de son ami. Perry le rassura sur un point. Lui, il avait le temps de se faire à l'idée, un temps que Perry n'avait pas eu. « ça a dû être terrible comme sensation. Attendre les résultats tout en sachant qu'un bébé attendait son père. Tu as fait le test au bout de combien de temps ? »  Afin de savoir le temps qu'il avait pu perdre auprès de la petite. Un temps, heureusement, bien vite rattrapé. Siobhan était une petite fille bien dans ses baskets, avec l'insouciance et la répartie de son père. Livio espérait aussi être à la hauteur, être un pilier pour permettre à son enfant de se construire sereinement et solidement. Il abusait donc des bouquins trouvés à la bibliothèque, des forums de discussions sur internet et des nombreux articles lus. Mais ça restait abstrait. Trop abstrait. Le discours de Perry donnait bien plus de consistance, parce qu'il avait vraiment quelqu'un à qui s'adresser, qui comprenait ses interrogations, ses craintes et ses doutes. Quand il lui confia que les principales erreurs résidaient en le fait de vouloir un enfant parfait, ou paniquer pour le moindre truc, prendre peur à la moindre chute, Livio se mit à rire. « Normal ? Ça, ça reste à démontrer. » Il retrouva son sérieux. « Mais c'est vrai. Il n'y a pas mort d'homme quand un enfant tombe. Mais je ne sais pas, c'est comme si les parents se mettaient une pression supplémentaire. Je veux dire, si ton enfant tombe, ça donne l'impression de ne pas l'avoir suffisamment surveillé. » Il n'était même pas encore papa qu'il se mettait la pression. En fait, il paniquait déjà ! Heureusement, les conseils de Perry le rassurèrent un peu. « Des couches. Ok, je note. On m'a dit que ça passait son temps à dormir, à manger, à remplier sa couche et à pleurer. » Il s'arrêta un instant. « Je crois que c'est sûrement ce point qui m'inquiète le plus. Tu sais, le moment où ton enfant pleure à pleins poumons alors qu'il a les fesses propres, qu'il a mangé, qu'il n'est pas seul. Moi qui aime tout contrôler, il va falloir que je lâche du lest, sinon je vais devenir dingue. » Il esquissa un sourire, posant brièvement son regard sur les enfants qui jouaient tranquillement : « Après, je me dis qu'on grandit en même temps qu'eux. » Oui, il tentait de se rassurer comme il pouvait. Il reposa son regard sur Perry : « Tu aurais envie d'avoir un autre enfant ? » Il en avait deux. Peut-être en voudrait-il un troisième, afin de connaître les joies de la grossesse, des neufs mois à attendre patiemment l'arrivée de son petit bout.

Tous les prétextes sont bons pour Perry pour s’amuser comme un enfant et avoir un enfant ouvre encore plus d’opportunités grâce au prétexte : c’est pour lui faire plaisir, alors qu’au final passer une journée sur une aire de jeux ou dans un château gonflable contente à la fois l’enfant et le parent. « Tu es sur ma liste ! » répondit-il tout en songeant au fait qu’il faudra définitivement qu’il organise une journée du genre car ce n’est pas la première fois qu’il évoque ce genre de projets. Cela demande seulement un peu de travail et d’organisation, deux choses que le jeune homme n’apprécie pas particulièrement. La discussion se poursuit sur un sujet un peu plus sérieux à savoir la future paternité de Livio et ses doutes. S’il n’avait pas prévu d’avoir un enfant dans l’immédiat avec Aura, ils sont tout de même dans une relation stable et il a du temps pour se préparer. Alors que pour Perry, ça a été tout l’inverse. Pour Penny il a dû choisir rapidement, à 23 ans, s’il voulait devenir père ou laisser sa nièce aller dans un foyer et pour Sio, personne ne savait qu’Aisling était enceinte, pas même elle, ce fut la grande surprise puis l’attente de savoir qui était le père. « J’ai fait le test dès que j’ai su qu’Ais avait accouché. J’ai été la voir à l’hôpital et j’ai essayé d’être un maximum là pour elle et pour Sio mais je voulais pas trop m’attacher non plus, si jamais c’était pas ma fille, je voulais pas être déçu. » De toute façon il ne pouvait pas laisser son ex gérer ça toute seule. Elle ne voulait pas de cet enfant et le déni de grossesse a été aussi douloureux à supporter. Mais à présent les choses vont mieux et la jeune femme a fini par apprécier sa fille, à l’aimer et à même vouloir un autre enfant. Perry rassure ensuite le jeune homme, lui expliquant que malgré les conneries qu’ils ont pu faire étant enfants, ils sont assez normaux au final. Enfin normaux, tout est relatif mais ils s’en sortent assez bien tout de même. « Oui, c’est normal de s’inquiéter, je m’inquiète toujours beaucoup mais j’crois qu’avec le temps j’ai appris à plus autant paniquer quand je vois juste Sio perdre l’équilibre et tomber de dix centimètres sur de la moquette. » explique-t-il en riant. « Ouais des fois ton enfant pleure, tu sais pas c’qu’il se passe, t’arrives pas à le calmer. Des fois faut juste attendre, de toute façon c’est compliqué de communiquer avec quand il parle pas encore. » Le nombre de fois où il courait dans tous les sens pour essayer de trouver le jouet ou la chose qui calmera Sio ! « Mais c’est clair qu’avec un enfant t’apprends un contrôler de moins en moins de trucs. C’est plus lui qui te contrôle que l’inverse. » Perry est du genre assez faible lorsqu’il s’agit de disputer ou dire non à ses filles, il craque trop facilement. « Mais quand j’ai eu Penny, ça m’a fait tellement évoluer et Sio encore plus, j’ai appris à être un peu plus responsable. » Question responsabilité, il partait de loin. Livio posa alors la question que le jeune homme se pose lui-même depuis un moment, voudrait-il un autre enfant ? « J’y pense, parce que j’adore être père et m’occuper des enfants. Mais c’est compliqué tout seul aussi, pour adopter ou avoir une mère porteuse donc pour l’instant je me lance pas vraiment. »

Livio esquissa un large sourire quand Perry affirma qu'il était sur la liste des participants pour sa fête digne des grands gamins qu'ils étaient. « Tu peux aussi me mettre sur la liste de l'aide à l'organisation, si tu veux. » Il avait l'habitude de participer à des événements, à en organiser, il avait donc un peu de recul sur le sujet. Mais pour l'heure, la question de sa paternité arriva sur le tapis, avec ses doutes et ses craintes. Et Livio aimait savoir comment cela s'était passé pour ceux qui étaient devenus papas. Pour Perry, on ne pouvait pas dire que cela s'était fait dans la meilleure des situations. Penny aurait pu finir dans un foyer. Et pour Sio, Aisling avait fait un deni de grossesse et il n'était pas certain de sa paternité au tout début. « ça a dû être terrible d'être présent tout en gardant un certain recul pour ne pas s'attacher à la petite. » Et ça a dû les jours les plus longs de sa vie avant d'apprendre que la petite partageait ses gênes. Mais finalement, tout s'était terminé de la meilleure manière. Il avait deux filles merveilleuses, à qui il apportait beaucoup, tout comme elles lui apportaient beaucoup. Livio ne connaissait pas Perry avant mais il se doutait qu'il avait été du même genre que lui, à privilégier l'amusement et à fuir les responsabilités. Maintenant, ils étaient deux vrais adultes et avaient (ou allaient avoir) des petits êtres à élever. Livio l'écouta avec attention quand il parla des inquiétudes qu'il avait au tout début, de la peur des chutes, des pleurs dont on ne pouvait expliquer la raison. « Dio mio, ça me fait flipper. » dit-il en riant. « … et les caprices, tu oublies les caprices ! Tu sais, celui qui arrive au supermarché et que ton gamin devient un vrai Gremlins en hurlant à plein poumons. » Il continua de rire, se disant que de toute façon, il fallait dédramatiser la situation. De nombreux parents étaient passés par là, pourquoi Livio n'y parviendrait pas lui aussi ? Il allait juste devoir apprendre à lâcher du lest, à accepter qu'un autre être humain contrôle sa vie. Les filles de Perry l'avaient fait grandir. Quand il en parla, Livio esquissa un large sourire, se disant sûrement que dans quelques mois, il le dirait aussi. Vint alors une question qui s'empressa de lui poser. Se voyait-il encore papa ? Il était vrai que son célibat posait souci pour l'adoption ou la mère porteuse. « Faut qu'on te trouve une copine. » dit-il en riant. « Ou alors, tu cherches une amie célibataire et tu fais un pacte avec elle, en te disant que dans deux ans, si vous êtes toujours célibataire, vous faites un gosse ensemble. Ça part souvent d'un délire, mais des fois, ça marche. » Il éclata de rire. Ce n'était pas comme ça que Livio allait l'aider à se trouver quelqu'un.

Une paire de mains en plus ne serait pas de refus pour organiser cette journée pour enfants et adultes à base de châteaux gonflables, bonbons et autres activités d’ordinaires réservées aux plus jeunes. De toute façon, en règle générale, lorsqu’il s’agit d’organiser quelque chose Perry est plutôt médiocre dans l’exercice. Il s’est amélioré par rapport à ses débuts dans la vie d’adulte mais il n’en est pas encore au niveau de ceux qui jonglent entre les to-do lists et qui arrivent à organiser de grandes soirées parfaites. La conversation retourne rapidement à des thèmes plus adultes, notamment celui de la paternité, Livio étant bientôt père lui aussi. L’expérience du jeune papa n’est pas forcément la plus représentative de toutes car il n’a pas connu toute la phase de grossesse ni même le fait de faire un enfant par amour. Le brun a raison, Perry a eu du mal à prendre du recul les premiers jours de la vie de sa fille, ne sachant pas si elle était de lui ou non. Il hoche la tête, se remémorant les souvenirs vieux de plusieurs années à présent. Cette étape de sa vie est passée à présent, il peut s’impliquer pleinement dans la vie de sa fille, partageant son attachement avec celui d’Aisling qui a fini par aimer ce petit être dont elle ne voulait pas au départ. Même s’il est heureux d’être père, il se rend compte que le retour d’expérience qu’il donne peut faire plus flipper que rassurer. Mais il ne veut pas faire croire à Livio qu’il n’y a pas de galères, il ne le croirait sûrement pas de toute façon. « Oh oui ! Et comme j’ai aucune autorité, Siobhan n’hésite pas. » dit-il en riant même s’il a la chance d’avoir deux filles qui ne sont pas insupportables. Il arrive parfois qu’il serre un peu la vis mais il est rare qu’il fasse preuve d’une réelle autorité. Livio lui demande alors s’il aimerait avoir un autre enfant. Même si Perry y pense, il sait que sa situation ne joue pas en sa faveur. Il n’est pas en couple alors ça complique tout. Il rit à la proposition de son ami. « J’crois que j’aimerais plutôt être avec un mec, mais ça serait aussi compliqué pour les enfants. » Il ne s’imagine pas partager sa vie avec une femme. Ça n’a pas fonctionné avec Aisling pour tout un tas de raison mais il se sent plus à l’aise avec les hommes lorsqu’il s’agit de s’imaginer avec quelqu’un dans le futur. Pour autant il n’a jamais rien tenté de sérieux, il ne s’est jamais lancé dans une vraie histoire. Avec le temps il y pense de plus en plus. Il ne rejette plus l’idée comme il a pu le faire autrefois mais il ne cherche pas spécialement à se caser.

En tant que futur papa, entendre les mots de Perry lui montrait que la paternité n'était pas qu'une partie de plaisir. Qu'il y avait des inquiétudes, des tracas, des peurs insoupçonnées. Mais il préférait cela plutôt que d'avoir un portrait flatteur qui s'éloignait totalement de la vérité. Tant qu'il n'aurait pas son bébé dans les bras, il flipperait. Parce que pour lui, être père était complètement abstrait. Il vivait la grossesse par procuration, en voyant le ventre d'Aura s'arrondir, en sentant les coups du petit, en le voyant sur les échographies. Mais il n'avait pas encore le vrai lien avec lui. Et cela arrivera quand il le tiendra dans ses bras pour la première fois. Préférant en rire, il blagua sur les caprices des enfants. Siobhan semblait avoir trouvé le point faible de son père. Livio se mit à rire : « C'est bon, t'es foutu, mec. Non seulement tu n'as pas d'autorité mais je suppose aussi que Siobhan sait y faire pour te mettre dans la poche. » Ils exagéraient le portrait. Pour avoir vu les deux filles, Livio savait que Perry avait des enfants adorables. Ce qui donnait sûrement envie d'en avoir d'autres. L'italien regarda son ami, tout sourire, quand il lui confia en vouloir un autre mais que son célibat posait problème. Mais à chaque problème, une solution. Il suffisait de se trouver une copine, voyons ! Mais quand Perry lui confia qu'il préférait être avec un mec, Livio esquissa un sourire. « Ah ouais ? » Il réfléchit avant de dire : « Faudra que tu trouves une mère porteuse, alors. Je ne sais pas comment ça se passe ici en Australie, ce qui est légal ou non, mais il y a toujours moyen d'avoir un enfant. » Sur ce sujet-là, Livio était complètement ouvert. Il ne comprenait pas que la législation mette autant de temps pour se pencher sur le sujet, mais ça, c'était une autre histoire. « T'as quelqu'un en vue, en ce moment ? »

Être parent ce n’est pas simple tous les jours et Perry ne comptait pas le cacher à son ami. Bon il ne voulait pas non plus le faire flipper en lui racontant que le négatif mais seulement ce qu’il vit lui. S’il n’avait pas aimé les enfants, il se serait sans doute beaucoup moins impliqué quand Siobhan est née mais en adoptant Penny il a tout de suite aimé être père alors quand son autre fille est née, il n’a pas hésité longtemps avant de devenir un papa poule. Il explique cependant avoir aucune autorité, ce qui n’aide pas puisque sa première fille entre dans l’adolescence et qu’il a du mal à la recadrer parfois et que sa seconde comprend que son père n’est pas vraiment du genre sévère et qu’elle peut faire des bêtises sans qu’il dise grand-chose. Il s’énerve un peu des fois mais ce n’est tellement pas lui que ça sonne faux. En général quand elle fait une bêtise, il est plus triste qu’énervé, et sa fille n’aime pas le voir triste alors ça a presque le même effet que s’il la réprimandait. « Pour l’instant je m’en sors. » répondit-il en riant même si un jour Siobhan sera elle aussi adolescente et qu’il faudra le gérer. A ce moment là Penny sera sûrement étudiante ou indépendante donc il n’aura pas à gérer deux adolescentes en même temps, c’est déjà ça. Livio lui demande ensuite s’il a envie d’avoir d’autres enfants, le jeune homme lui explique qu’il aimerait bien en avoir mais qu’il ne se voit pas en relation stable avec une femme. Forcément, deux hommes ensemble ça complique tout lorsqu’il s’agit d’avoir des enfants mais il n’a pas envie de faire semblant d’aimer quelqu’un juste pour avoir un enfant, ça serait pire que tout. Oui il faudrait une mère porteuse, pour l’instant Perry ne s’est pas trop renseigné sur la question. D’autant plus qu’il n’a pas la nationalité australienne donc ça m’arrange rien. Aux États-Unis il sait que c’est possible, au moins dans certains états, mais il n’a pas poussé plus que ça ses recherches. « Ouais je sais, mais c’est moins simple que juste être en couple hétéro. » répondit-il avant que Livio ne lui demande s’il a quelqu’un en vu. « Oh, j’suis pas ce genre de personne. J’sais qu’il faudrait que j’essaie de plus faire connaissance avec les gens et pas juste coucher avec mais j’ai l’impression que c’est pas moi, se mettre en couple, être amoureux, tout ça. Toi comment t’as su que t’aimais Aura ? Ça marche comment ? »

Depuis qu'il a su qu'il allait devenir papa, Livio cherchait des modèles dans son entourage, pour se rassurer, pour se nourrir de leurs expériences et appréhender au mieux l'arrivée de son bout'chou. Perry ne dérogeait pas à la règle. Et Livio appréciait grandement savoir comment le jeune homme avait vécu cette expérience, parce qu'ils étaient dans le même genre : de grands enfants qui avaient eu des enfants. Pourtant, Perry s'en sortait très bien. Il fallait le voir avec ses filles, c'était le vrai papa poule, même si ce dernier mettait en avant son manque d'autorité. « Ouais, mais t'es le papa cool. C'est un mode d'éducation qui marche super bien. » ça instaurait une relation de confiance avec son enfant. Il avait eu des parents cools, Livio, et cela lui avait permis de poser ses propres limites. Il savait quand arrêter ses bêtises pour ne pas entacher cette relation de confiance avec ses parents. Lui demandant alors s'il voulait réitérer l'expérience de la paternité, Livio écouta Perry avec attention quand celui-ci se confia sur sa vision du couple. Il se voyait finir avec un homme, ce qui compliquait la tâche en ce qui concernait la procréation. Mais pour Livio, il y avait forcément d'autres solutions, comme faire appel à une mère porteuse, bien qu'il ne savait pas vraiment où en était la réglementation ici, en Australie. « Mais pas impossible. » ajouta-t-il aux mots de Perry. Mais d'abord, il fallait peut-être qu'il trouve l'heureux élu, ce qui semblait pêcher de ce côté-là. Livio savait que Perry était du genre volage,qu'il n'était pas franchement du genre à se poser malgré ses efforts. « Je vais te sortir la phrase-bateau mais tellement véridique : tu n'as pas trouvé la bonne personne, c'est tout ! » Livio était comme ça, lui aussi. Même s'il avait eu deux vraies histoires avant Aura, il avait connu les phases où il pensait que le couple n'était pas pour lui. Qu'on ne pouvait pas l'aimer sur le long terme. Qu'on ne pouvait pas se contenter d'une seule personne toute sa vie. Puis, il y eut Aura. La question de Perry le fit d'ailleurs sourire. « J'ai su que je l'aimais quand je me suis rendu compte que je ne voulais coucher qu'avec elle. » Il garda un air sérieux qui laissait croire que c'était sa vraie réponse, avant de rire. « Non, je plaisante... Enfin, pas totalement. Il y a évidemment ce côté charnel où je me rends compte que les autres femmes ne m'intéressent plus. » Ce qui, en soit, montrait qu'il n'y avait plus qu'elle dans sa vie. « Je ne sais pas si vraiment je peux te dire comment ça marche. C'est quelque chose qui se ressent physiquement et mentalement, et c'est difficile de l'expliquer. Mais il y a quelques points qui ont montré que j'étais tombé amoureux d'elle. Du genre, vouloir passer mes journées qu'avec elle et être en manque d'elle quand elle n'était pas là, vouloir la rendre heureuse, avoir des projets de vie avec elle, accepter des défauts qui me rebutaient autrefois. Et puis, en tombant amoureux, j'ai eu l'impression d'être enfin moi-même, d'accepter mes défauts et mes parts plus sombres parce que, elle , elle les acceptait pleinement.  » Il marqua un temps d'arrêt, songeur et regarda Perry : « Mais du coup, Aisling et toi, c'était quel genre de relation ? »

Sur ce point là, Livio n’a pas tord, son ami est bien un papa poule après il n’est pas forcément sûr que ça fonctionne si bien que ça. Enfin ça a plutôt bien fonctionné jusqu’à maintenant mais à présent Penny rentre dans l’adolescence alors il se fait un peu marcher dessus mais il faut voir sur le long terme ce que ça donne. Mais ce n’est pas dans la nature de Perry de jouer les types sévères alors même s’il aimerait l’être parfois un peu plus, il en est incapable naturellement. Et puis il aime trop ses filles pour s’embrouiller avec elle ou les voir triste à cause de lui. Il pense d’ailleurs à avoir d’autres enfants mais comme il l’explique au brun, si jamais il veut poursuivre sa petite famille à deux, il y a plus de chances que ce soit avec un homme qu’une femme et donc ça complique un peu les choses. Positif son ami lui explique que même si c’est compliqué ce n’est pas impossible. Mais avant de penser à tout ça, il faudrait qu’il se trouve quelqu’un. Enfin ce n’est pas obligé mais parfois il se dit que ça pourrait être cool. Il est toujours bien entouré mais il aimerait avoir the one. Et puis ses amis, en couple ou qui l’ont été, ont quand même l’air d’être très heureux sans cette situation alors il se dit que ça pourrait aussi le rendre un peu plus heureux, même s’il l’est déjà pas mal actuellement. Comme beaucoup Livio lui répond que ça se sait juste, ça se ressent, c’est comme ça, pas besoin de vraiment y penser. Il explique ensuite un peu plus en détail comment il a su qu’il était amoureux d’Aura. Perry prend des notes mentales de tout ça. Au final il se rend compte que ce n’est pas forcément les choses qu’il s’imaginait. Il voyait un peu trop l’amour comme le coup de foudre immédiat, la grande relation passionnée, les papillons dans le ventre toutes les dix secondes. Mais au final il trouve que ça ressemble plus à une relation amicale très fusionnelle. Il se dit que peut être il est déjà amoureux et qu’il ne l’a peut être pas réalisé. Mais il ne ressent pour personne ce truc de vouloir tout le temps être avec. Même avec Concho, il l’adore, ils vivent ensemble mais il n’a pas tout le temps envie d’être avec lui non plus. « En tout cas ça a l’air vraiment cool comme truc. » répondit-il seulement, en se disant qu’il n’a aucun doute sur le fait que Livio aime Aura. Celui-ci lui pose ensuite la question à un million de dollars : c’était quoi sa relation avec Aisling ? Perry réfléchit un instant avant de se lancer. « C’est compliqué. On n’a jamais été vraiment en couple, on se voyait, on s’aimait bien, enfin je crois...et puis comme ce que t’as dit, je voulais la voir plus souvent, être plus souvent avec elle, alors on s’est vu plus souvent mais on n’était pas en couple. Un jour y’a un article gossip qu’est sorti sur elle, disant qu’elle voyait d’autres gars et tout. J’le savais, on n’avait rien dit sur la fidélité mais c’était pas juste des gars random qu’elle voyait une fois. Mais bref j’me suis rendue compte que j’étais jaloux et comme je savais qu’elle voulait pas qu’on se mette en couple, et moi non plus parce que ça me faisait flipper, bah on s’est séparé, mais pas vraiment puisqu’on était pas en couple. Peut être que si je lui avais plus dit ce que je ressentais et que j’avais moins eu peur on aurait été ensemble, mais c’était y’a longtemps maintenant. » Et encore il a fait un gros résumé de leur relation bordélique qui ne s’est pas totalement arrêté lors de cette après-midi sur la plage où leur pseudo couple a pris fin. Après ça ils ont recouché ensemble quelques fois et puis Siobhan est arrivée dans leur vie. A présent ils sont amis et ça convient très bien à Perry qui s’il se dit que les choses auraient pu se passer différemment est très content de la compter aujourd’hui parmi ses amies.