wrap the night around me. (alba)

wrap the night around me

Retrouver sa copine Alba, et voir le visage de Jonah s’illuminer quand elle l’avait retrouvé à la fin de sa répétition de danse, était tout ce qu’il fallait à la jolie brune pour embellir sa soirée. Elle avait enchaîné aujourd’hui, après deux chirurgies à l’hôpital, suivie directement par une heure et demi de danse, et maintenant un repas au restaurant. Mais Charlie était bien trop excitée à l’idée de retrouver la blonde et son adorable fils que pour être fatiguée. Et de l’énergie, elle en avait des tonnes à revendre, de toute façon. À croire qu’elle était née avec du café en intraveineuse. Elle était rapidement partie se changer après le cours, demandant juste cinq minutes à Alba et Jojo, pour mettre des vêtements propres aussi vite que Speedy Gonzales. Et ils s’étaient tous les trois joyeusement mis en route vers le petit italien où l’étudiante avait réservé. Jonah lui faisait des compliments sur sa danse, et Charlie souriait jusqu’aux oreilles, lançant l’idée de monter tout un spectacle avec le petit garçon, dont il serait le directeur principal. Une fois à table, entre rires et retrouvailles et leur repas choisi – des cannellonis pour Charlie -, la brunette s’interrogea sur les boissons. « Tu veux qu’on prenne du vin ? » demanda-t-elle à son amie en arquant un sourcil amusé. Sait-on jamais qu’elle préfère rester sur du soft ce soir. « Alors Jo, les docteurs ils ont été cools avec toi au moins, à l’hôpital ? Non mais parce que sinon j’leur en touche deux mots hein, moi ! » demanda-t-elle ensuite au garçon avant de rire doucement.

Ça faisait des semaines qu’elle n’avait pas vu son amie. Son excitation aurait pu être suffisante mais son fils la surpassait largement. Dès qu’il avait vu la belle Charlie danser, il ne tenait plus en place. Il l’adorait, c’était un peu comme une tata d’adoption, elle qui l’avait vu depuis ces premiers jours. Une longue soirée les attendait et elle savait que Jon s’endormirait avec une facilité dans la voiture une fois qu’ils auront fini de dîner. Charlie avait eu le droit à des câlin et des compliments qui pourraient rendre jalouse Alba. Mais ça la faisait rire et ça l’attendrissait. Quand elle était partie se changer, Jon n’arrêtait pas de dire à sa mère qu’il était trop content et que c’était la meilleure surprise de l’année. Et elle riait Alba. Ce soir, il n’y en avait que pour Charlie. La maman était contente aussi de passer un peu de temps avec son amie et de rattraper le temps perdu. Elles avaient des choses à se raconter. Une fois au restaurant, Jon mit trois heures à choisir son plat tandis qu’Alba craquait pour des gnocchis. Jon se voyait déjà directeur principal du spectacle de danse. « Je prendrais un verre c’est tout. » Répondait-elle. Il y avait Jon. Déjà elle n’aimait pas trop boire devant son fils mais en plus, elle savait qu’elle devrait le porter jusqu’à son lit. Charlie avait entendu parlé de l’hospitalisation de Jon et quand elle posait la question, Alba la regardait dépitée. « Oh non … » Disait-elle. Jon relevait sa tête. « Oui mais bon ! Ce n’était pas toi. Personne ne venait me faire des câlins et me faisait rire. Puis ils m’appelaient tous Jonah et jamais Jojo. C’était nul. » Disait-en boudant et Alba riait. « Tuas crée un monstre, maintenant il demande le service quatre étoiles à l’hôpital. » Disait Alba en riant.

Charlie était douée avec les enfants, mais certainement pas maman, aussi proposa-t-elle tout de même de prendre du vin à Alba. Parce que quand Jonah n’était pas dans les parages, elle aussi savait se lâcher, tout aussi bien que la jeunette à l’esprit festif. Enfin, enfants ou pas, c’était toujours permis de boire un ou deux verres. Ce soir, la politique de la belle blonde en la matière était d’un verre, comme elle l’annonça, et la chirurgienne hocha la tête avec un grand sourire. Deux verres de vin blanc, une grande bouteille d’eau plate et un jus pour Jojo commandés, la conversation repartait déjà entre le petit garçon, surexcité, sa mère et sa presque tante d’adoption. « Ils vont m’entendre, ceux-là, promis ! Non mais, ils ont pas d’humour, leurs blagues sont vraiment nulles, il faut pas trop leur en vouloir, c’est pas donné à tout le monde. » s’insurgea l’Australienne en tapant du poing sur la table, avant de parler un ton plus bas, comme sur le ton de la confidence. « Heureusement que je suis revenue, en tout cas ! » renchérit-elle ensuite en lançant un clin d’œil au fils de son amie. « Désolée, j’suis douée pour les faire rire et leur faire faire des bêtises, moi, pas les éduquer à être humble et pragmatique. » souffla-t-elle ensuite à Alba avec une expression qui se voulait à moitié désolée, avant de pouffer de rire. « On trinque ? » fit-elle en levant son verre, son regard clair plongeant dans celui de la blonde. « À mon retour, j’ai raté beaucoup trop de choses, je crois. » fit-elle d’un air suspicieux, avec une touche de malice. Elle ne savait pas exactement ce qu’elle avait raté, et ne savait pas s’il y avait des choses croustillantes dans le tas. Si c’était le cas, elle ne le saurait sûrement pas ce soir, en tout cas, à moins qu’Alba et elle ne parlent en langage codé pour éviter que certaines choses n’atterrissent dans les oreilles affûtées de Jonah. Mais de toute façon, Charlie voulait simplement avoir un récit de son amie proche, et être sûre que tout allait bien pour elle. Les choses avaient l’air d’avoir été mouvementées.

C’était un souvenir amer. Jonah à l’hôpital avait vraiment été un cauchemar pour la maman, elle qui s’était inquiétée et qui avait culpabilisé pendant des semaines. Mais ç’avait été aussi le déclic entre Léo et Alba. Celui qui leur fit prendre conscience qu’il devait arrêter leur bêtise. Malheureusement Charlie n’avait pas été là, peut-être qu’elle aurait apaiser les tensions. Et peut-être qu’elle aurait empêcher les médecins de poser des questions à Léo et Alba. Son amie adorait Jonah et à chaque fois il avait le droit à des avantages. Là, il n’eut pas le droit et quand elle lui posait la question, c’était avec naturel qu’il se plaignait. Son fils était le pire. « Oh non, ne les dispute pas. Mais la prochaine fois je veux que ce soit toi. » Il restait adorait Jon, quand bien même il était un peu exigent sur la qualité des services hospitaliers. Il riait aux mots de la pédiatre pendant qu’Alba levai les yeux au ciel. « Non mais tu le gâtes trop ! » Elle ne pouvait s’empêcher de rire, alors que Jon secouait la tête de gauche à droite pour s’opposer à ce que disait sa maman. Elle récupérait le verre que Charlie lui tendait, et il trinquèrent tous les trois ensemble. Jon normalement un peu trop excité avait trinquer avec délicatesse. Oui elle avait loupé beaucoup de chose, mais elle ne pouvait pas en parler avec Jon, surtout que ça le concernait lui et son père. Mais c’était sans compter sur la franchise du petit bouclé. « Papa et maman ils dorment souvent ensemble. » Elle failli s’étrangler avec son verre regardant Jon avec surprise et Charlie avec culpabilité.

C’était un souvenir amer. Jonah à l’hôpital avait vraiment été un cauchemar pour la maman, elle qui s’était inquiétée et qui avait culpabilisé pendant des semaines. Mais ç’avait été aussi le déclic entre Léo et Alba. Celui qui leur fit prendre conscience qu’il devait arrêter leur bêtise. Malheureusement Charlie n’avait pas été là, peut-être qu’elle aurait apaiser les tensions. Et peut-être qu’elle aurait empêcher les médecins de poser des questions à Léo et Alba. Son amie adorait Jonah et à chaque fois il avait le droit à des avantages. Là, il n’eut pas le droit et quand elle lui posait la question, c’était avec naturel qu’il se plaignait. Son fils était le pire. « Oh non, ne les dispute pas. Mais la prochaine fois je veux que ce soit toi. » Il restait adorait Jon, quand bien même il était un peu exigent sur la qualité des services hospitaliers. Il riait aux mots de la pédiatre pendant qu’Alba levai les yeux au ciel. « Non mais tu le gâtes trop ! » Elle ne pouvait s’empêcher de rire, alors que Jon secouait la tête de gauche à droite pour s’opposer à ce que disait sa maman. Elle récupérait le verre que Charlie lui tendait, et il trinquèrent tous les trois ensemble. Jon normalement un peu trop excité avait trinquer avec délicatesse. Oui elle avait loupé beaucoup de chose, mais elle ne pouvait pas en parler avec Jon, surtout que ça le concernait lui et son père. Mais c’était sans compter sur la franchise du petit bouclé. « Papa et maman ils dorment souvent ensemble. » Elle failli s’étrangler avec son verre regardant Jon avec surprise et Charlie avec culpabilité.

L’étudiante n’avait pas eu les détails complets de l’hospitalisation de Jonah, mais elle avait bien compris à travers le peu qu’Alba lui avait dit par message que ça avait été sérieux. Charlie s’était inquiétée elle aussi, mais la jeune maman n’ayant pas été alarmante non plus dans ses paroles, elle avait eu confiance en le fait que tout irait bien pour le petit garçon, et pour la blonde. « Promis, je ne bouge plus mes petites fesses de cet hôpital avant un bon moment ! Croix de bois, croix de fer. » Elle aurait bien fait un promis-juré-craché suivi d’une poignée de main baveuse, mais bon, ils étaient au resto, quand même. Elle sourit avec un léger rosissement quand Alba affirma, avec un rire, qu’elle gâtait beaucoup trop son fils. C’était pas faux, Jojo avait droit sans doute à un traitement encore plus spécial, du fait que la chirurgienne le connaissait si bien et était si proche de sa mère. Mais Charlie était spéciale aux yeux des autres enfants aussi, sans doute parce qu’elle était moins conventionnelle et qu’elle se moquait du regard des autres médecins encroûtés dans leurs protocoles et traditions. Elle faisait de son mieux pour non seulement les soigner, mais aussi et surtout leur apporter toute la joie manquante entre les murs lourds d’un hôpital, qui murmuraient des drames de couloir en couloir. « Ça n’a pas été trop long, au moins ? » répondit l’interne avec un peu plus de sérieux dans la voix, faisant référence à l’hospitalisation de Jonah. Même s’il semblait bien remis et fidèle à lui-même maintenant, et que Charlie ne doutait pas de la compétence des soins administrés par ses collègues, elle voulait tout de même se renseigner auprès de son amie. Sauf que la belle blonde n’eut pas le temps de répondre, occupée à suffoquer dans son verre alors que Jonah balançait une bombe au milieu de la table. D’abord interloquée par cette information sortie de nulle part, enfin surtout de là où on s’y serait le moins attendu – la bouche de Jojo -, Charlie ne fut ensuite pas tellement surprise par cette information, et enfin, la scène la lança dans un fou rire incontrôlable, qui résonna comme un ouragan de clochettes dans le restaurant. Elle se fit violence pour l’étouffer, s’excusant du regard auprès de la photographe. « Ah oui, tiens donc ? » reprit-elle après s’être raclé la gorge, essayant de reprendre un semblant de sérieux tout en posant un regard en coin sur Alba.

Le séjour à l’hôpital de Jonah était plus un mauvais souvenirs pour Alba et Léo que pour Jon. Lui il avait eu le droit à toute l’attention, même si Léo et Alba essayait de s’éviter après qu’ils aient dormi l’un dans les bras de l’autre. Mais la maman se souvenait très bien de l’interrogatoire des médecins et des services sociaux. « Ouai .. enfin on a été interrogé Léo et moi parce qu’ils pensaient qu’on ne s’occupait pas assez de lui. » Ce qui n’était pas vrai, mais Jon n’avait rien dit parce qu’il ne voulait pas apporter d’autres problèmes à ses parents. Ça l’avait profondément blessé Alba de savoir qu’elle avait involontairement fait du mal à son fils. Mais aujourd’hui tout allait pour le mieux et la maman se permettait de disputer son amie. Il fallait arrêter de gâter son fils sinon il aurait une plus grosse tête que celle de son père. Et franchement ça serait un exploit vu le melon qu’avait Léo de temps en temps. Elle aurait voulu expliquer à Charlie tout ce qu’elle avait ressenti et ces jours à dormir avec Jon. Ils avaient joué aux cartes et lu des histoires. Leur retour à la maison avec été doux puisque Jon avait dormi avec la première nuit. Au fur et à mesure il était retourné dans son lit cosmonaute puisque Léo venait à présent squatter le lit de la maman. Mais ça c’était encore un secret. Enfin c’était sans compter sur le petit monstre qui avait une innocence sans nom révélait le secret de polichinelle à Charlie. Elle toussait Alba parce qu’elle avait avalé de travers. Ce gosse était infernal pensait-elle. Son regard évitait de croiser celui de Charlie, elle savait qu’elle la regardait avec un sourire satisfait. « Oui et parfois c’est papa à la maison de maman et parfois c’est l’inverse. » Elle levait les yeux au ciel Alba avant de croiser le regard de son amie. « On se voit de temps en temps. » Elle mentait, ce n’était pas de temps en temps mais tout le temps.

Charlie ouvrit des yeux ronds devant la révélation que lui fit Alba, sur ce qu’il s’était réellement passé lors de l’hospitalisation de son petit garçon. « Interrogés ? » répéta-t-elle en chuchotant, ne voulant pas que Jonah se retrouve pris dans cette conversation et ne sachant pas trop ce qui s’était passé. « Mais enfin, pourquoi ? C’est ridicule, j’veux dire… » fit la jeune interne en secouant la tête, ne comprenant pas comment Léo et Alba s’étaient retrouvés dans cette situation. Certes, une attention particulière était apportée au bien-être des enfants et parfois, les services compétents de l’hôpital creusaient en cas de doute, pour être vraiment certains de ne louper aucune situation potentiellement dangereuse pour l’enfant. Mais elle ne voyait tout simplement pas comment un quelconque médecin ou même psychologue aurait pu douter de l’implication d’Alba dans le bien-être de son fils. Plus tard dans la conversation, l’intervention de Jonah continua de soulever des questions, cette fois un peu moins surprenantes aux yeux de Charlie, même si clairement, c’était un scoop d’apprendre ça. Alors qu’elle sondait son amie avec un regard malicieux, Jojo en rajouta une couche, ce qui agrandit encore plus le sourire de la brunette. « Jojo, si un jour tu ne sais pas quoi faire de ta vie, rappelle-moi de te dire que tu ferais un très bon agent au service des renseignements. » sourit la brune avec un air complice, faisant trinquer son verre de vin contre celui de soda du petit diable. Il n’en ratait pas une, celui-là. Elle reporta son attention sur Alba, incapable d’effacer ce sourire triomphant de son visage. « Et c’est une bonne nouvelle, du coup ? » reprit Charlie en étudiant toujours l’expression de son amie. Elle avait envie de lancer un million de blagues, mais la présence de Jonah sauvait sa maman de cette torture… Pour l’instant.

Ce souvenir était encore dur pour Alba. Sur le coup, elle avait l’impression d’être une horrible mère et que sa relation compliquée avec Léo avait des répercussions sur l’être qu’elle aimait le plus au monde. Jonah n’écoutait plus vraiment la conversation puisque les plats étaient arrivés et qu’il jouait avec sa nourriture sous le regard amusé mais sévère d’Alba. « Il n’a rien dit. Il ne voulait pas nous embêter parce qu’on se disputait alors il n’a rien dit jusqu’à ce que son appendice lui fasse trop mal. » C’était une des pires périodes de l’année pour la blonde. Avec Léo à cet instant rien n’allait et Jonah était si courageux qu’il n’avait rien dit. Depuis les choses avaient considérablement changés. Tous les soirs elle s’endormait dans les bras de l’homme qu’elle aimait et c’était une petite bulle magique rien qu’à eux. Enfin, jusqu’à ce que Jonah révèle la vérité à Charlie et qu’il brise cette parenthèse de bien-être. Charlie riait, ça se voyait sur son visage et Alba était mal à l’aise. Son fils était un vrai espion mais qui ne savait pas garder sa langue dans sa poche. Il riait avec son rire si doux. « Pour un agent secret tu les répètes souvent les secrets. » Disait-elle lui chatouillant le cou et il riait encore plus. Il se sentait si fier d’avoir tout dit à Charlie qu’il trinquait avec elle sous les rires d’Alba. « Cet enfant est incorrigible. » Surtout qu’il ne s’arrêtait. Au point où elle en était autant avoué à Charlie sa relation naissante et timide avec Léo. « Je pense oui. Tu nous connais … on parle peu mais on en pense pas moins. » Les jeux de regard et les danses nocturnes suffisaient à leur faire comprendre leur attachement. « Et toi alors ? Tu as trouve ce médecin sexy ? » Elle levait un sourcil, elle voulait en savoir plus.

Charlie écoutait son amie d'une oreille attentive, se rendant bien compte de la peine que ça avait dû faire à la blonde, et de la culpabilité qui l'avait sûrement submergée. Elle compatissait, et avait envie de rassurer Alba sur la mère exceptionnelle et forte qu'elle était. Même si là, elle engouffrait des grosses bouchées de nourriture qu'elle mâchait avec enthousiasme. On n'aurait pas dit, mais elle était pourtant très concentrée sur ce que racontait son amie. C'était juste qu'avec Charlie, fallait savoir accepter son amour de la bouffe en parallèle avec son amour des gens. Elle savait totalement partager son cœur entre les deux, simultanément. « J'ose espérer qu'à l'heure actuelle, tu as fini de t'en vouloir. » répondit Charlie avec un air qui semblait détaché, mais c'était uniquement pour ne pas en rajouter une couche, et son regard était d'une douceur chaleureuse et empathique. Elle imaginait bien à quel point ça avait dû être difficile pour son amie et elle lui souhaitait que tout ça soit derrière eux, désormais. Ce qui semblait à peu près être le cas, vu les révélations de Jonah. Ils rigolèrent tous trois de bon cœur, Alba précisant que son fils était incorrigible. « Ça doit être de famille. » la charria l'interne avec un clin d’œil, discret, toujours plongée dans son plat. La belle blonde confirma ensuite que les choses étaient en effet de bonne augure, ce qui fit plaisir à Charlie. C'était tout ce qu'elle voulait entendre. Alba le méritait amplement, et ce depuis longtemps. Et puis c'était même pas une question de mérite. C'était plaisant de ressentir que cette famille s'était retrouvée, tant bien que mal. Que Jojo était heureux, qu'Alba était bien, qu'elle vivait une vie épanouie. C'était maintenant son tour de rendre des comptes, et la chirurgienne faillit s'étouffer avec une boulette. « Hein ? » fit-elle comme pour esquiver le sujet. « Non mais heu, tu sais, je crois que j'ai épuisé mon quota de bêtises, enfin... » tenta d'expliquer la jeune fille, en essayant un langage codé, parce que si elle devait se lancer dans des explications plus détaillées, il allait falloir mettre ses boulettes de viande dans les oreilles de Jonah.

Ces dernières semaines avaient été compliquées pour Alba. L’appendicite de Jon avait vraiment chamboulé la maman qui s’en voulait encore aujourd’hui. Sa relation avec Léo avait eu un tel impact que ç’avait mit en danger leur fils. Il en avait fallu du temps pour qu’Alba ne s’en veuille plus mais pas complètement. Charlie l’avait bien compris. « Pas du tout ! Je pense qu’il me faut encore du temps. » Disait-elle avec la voix un peu triste. Jon c’était la personne la plus importante dans sa vie. Ça lui avait fait mal de se rendre compte qu’elle lui avait fait du mal sans le vouloir à cause de son entêtement et celui de Léo. Aujourd’hui, le petit garçon allait bien et il avait un appétit d’ogre. Malicieux et rieur, il avait dit avec innocence la vérité à Charlie. Il voyait tout et Alba se rendait bien compte qu’il était heureux. Voir ses deux parents ensemble le rendait fier et heureux, ça faisait peur à Alba d’être la cause de sa tristesse si jamais Léo et elle venaient à se séparer. Mais pour l’instant elle n’avait pas le temps d’y penser. Elle riait et Charlie aimait en rajouter une couche. « Oui c’est clair que Léo l’est. » Disait-elle avec un air angélique. Alba jamais elle ne serait incorrigible, elle était bien trop parfaire pour ça. Non ? Elle riait de sa propre bêtise. Pour l’instant, ils étaient tous le trois heureux et Alba espérait que ça dure encore bien longtemps. A son tour elle questionnait son amie, après tout, elle avait voyagé. Ça étonnerait la maman qu’elle n’est pas de petites anecdotes croustillantes à raconter. Oui il y avait Jon, mais celui-ci était concentré sur ses pâtes. « En double sens ! » Disait-elle très sérieusement pour lui faire comprendre qu’elle n’allait pas laisser tomber comme ça. « Et Jon tu veux écouter la rencontre de Charlie et un girafe ? » Demanda-t-elle en pouffant de rire. « A moins que c’était un Lion. » Elle haussait le sourcil amusée par ses bêtises.

Charlie sourit avec douceur à son amie. Elle aurait voulu que la blonde ne se fustige plus pour ce qui était arrivé. Bien sûr, elle, elle n’était pas mère, alors elle était sans doute à mille lieues de pouvoir comprendre. C’était même quelque chose qu’elle ne désirait pas comprendre, ne pas vivre, tellement ça semblait effrayant. Avoir une vie qui dépendait de soi… Non, c’était bien trop angoissant, au vu de tout ce qui pouvait arriver à un petit être humain. Charlie en était témoin chaque jour à l’hôpital. Elle adorait les gamins, mais elle n’avait jamais pensé à en avoir : c’était bien trop effrayant. Et puis, pas du tout à l’ordre du jour, de toute façon. Il aurait déjà fallu qu’elle trouve quelqu’un pour procréer, et on en était même pas là. Enfin, pas trop. Bref. L’idée de faire des bébés, c’était vraiment pas quelque chose qui l’effleurait. « Qui a parlé de Léo ? » taquina la jeune brune en posant un regard insistant sur Alba, qui rejetait volontairement la faute des gènes à bêtises sur son compagnon. Aucune d’elles n'étaient dupe et elles riaient de bon cœur. Les deux jeunes femmes étaient des personnes responsables, mais ça ne les exemptait pas de toute bêtise et histoire scandaleuse. La discussion dériva d’ailleurs sur la vie personnelle de Charlie, qui tenta d’utiliser Jonah comme bouclier. C’était raté, la belle blonde avait de la ressource en termes de métaphores. C’était ça, d’avoir dû raconter des centaines d’histoires à un enfant pour l’endormir. Ça entraînait la créativité. Charlie rougit légèrement, même si les métaphores d’animaux la faisaient beaucoup rire. « Je n’en ai pas rencontré, figure-toi ! Enfin, si, il y avait pas mal d’animaux dans la savane, mais j’ai préféré laisser la nature intacte et préservée. » se dépêtrait la jeune fille pour tenter d’expliquer, avec de gros yeux à Alba, qu’elle avait été très sage pendant son voyage. « Du coup je les ai vus de loin, les lions, les girafes et les rhinocéros… Je crois que je préfère les kangourous. » continua-t-elle avec un sourire mi-figue mi-raisin, captant le regard de la jeune maman pour bien faire comprendre son allusion aux Boweniens.

Elle avait eu si peur ce jour-là Alba quand Jon était allé à l’hôpital. Puis elle avait culpabilisé après l’interrogatoire des médecins. Evidemment elle en fit part à son amie qui pouvait comprendre. Travaillant au service pédiatrique, elle devait souvent vivre ce genre de situation. Alba s’en voulait encore, même si c’était passé. Jon avait retrouvé toute sa forme, heureusement. Ou malheureusement vu que la malice du petit avait refait surface. « Hé ! » Répondait Alba en riant. « Jon n’a hérité que de mes qualités ! » Elle pouffait de rire. Surtout que son fils était aussi têtu qu’elle. Parfois, elle se disait qu’elle avait crée un monstre même s’il était un adorable garçon poli et gentil. Mais assez parler d’elle. La vie d’Alba n’avait plus rien de palpitant. Enfin encore un peu, mais elle voulait surtout que Charlie lui raconte son voyage. Elle qui adorait voyagé si elle pouvait le faire par procuration elle ne dirait pas non. Surtout qu’elle était partie sur les aventures de la jeune médecin, imaginant les amants ou amantes que la brune aurait pu avoir. C’était facile de se servir de Jon comme bouclier mais inutile. Alba avait ses propres méthodes pour parler de choses intimes avec des images que son fils ne pouvait pas comprendre. Alors elles étaient parties avec rires sur les animaux de la savane. Quelle déception pour Alba quand elle apprit que Charlie s’était contentée de regarder. « Même pas un petit Lémurien ? » Demandait-elle avant d’exploser de rire. On ne l’arrêtait plus. Mais Charlie conclut en parlant de Kangourou. Il ne fallu pas longtemps à Alba pour comprendre qu’elle parlait de Bowen. « C’est quoi son nom ? » Jon ne comprendrait pas, de toute façon il était concentré sur son dessin, regardant de temps en temps sa mère et Charlie rire.

Charlie rit devant les protestations de son amie. Même si elle se sentait encore coupable des événements avec Jonah, elle plaisantait et riait et ça faisait plaisir à la jeune chirurgienne de la voir comme ça. Et puis, le pire était passé. Il restait uniquement cette culpabilité de maman qui devait coller à la peau de la belle blonde, mais qui finirait par s'évanouir dans le néant. Tout le monde allait bien désormais et Charlie était contente d'en être témoin. La conversation se poursuivit pour se centraliser sur la brunette, qui tentait tant bien que mal de se dépêtrer dans les questions intelligemment métaphoriques d'Alba. Se cacher derrière la présence de Jojo était vain, les deux jeunes femmes savaient parfaitement comment converser de choses d'adultes devant de jeunes oreilles. Ce qui donnait lieu à quelques éclats de rire, notamment quand la jolie blonde suggéra plutôt un lémurien. « Je te jure que non. Et puis, j'ai pas été jusque-là pour faire un safari, enfin j'aurais sans doute pu hein, mais euh... Bref voilà, non. » expliqua Charlie avec un coup d’œil à Jonah, heureusement absorbé par autre chose, ayant décidé de laisser les deux amies à leur conversation ennuyante. Alba renchérit en posant du coup des questions sur le potentiel kangourou, kangourou que Charlie n'avait absolument pas. Fallait croire qu'elle était nulle pour apprivoiser les animaux. « Son nom c'est Imaginaire, pour le moment. » soupira l'étudiante, avant de rire de nouveau, son regard pétillant. C'était pas si grave, et ça faisait du bien d'en rire avec des amis. C'était lors de soirées comme ça, avec une amie proche et un petit garçon adorable qu'elle voyait comme un neveu, que l'Australienne se rappelait à quel point elle aimait sa vie. Entre les rires, les plaisanteries, les épaules pour pleurer, elle se rappelait jour après jour, qu'elle n'était jamais seule.

Charlie lui avait manqué. Quand plus rien n’allait dans sa vie, elle savait qu’en voyant son amie, les choses étaient plus douces. Elle avait toujours eu le don de la faire rire, de lui apporter un peu de chaleur quand tout était froid autour d’elle. Mais elle était partie de long mois en voyage, laissant Alba et surtout le petit Jon qui râlait de ne pas voir Charlie assez souvent. Il l’adorait sa tata de cœur. A l’hôpital il avait une petite crise au départ parce qu’il voulait les friandises qu’offrait le Dr Meers. Aujourd’hui, tout allait bien pour Alba et Jon, même ce n’était que pour une courte durée. Le dessert arrivait, Jon commandait comme d’habitude un gâteau au chocolat. Son fils était un vrai gourmand. Alba commandait un porridge/gruau. A chaque fois on la jugeait sur ce choix parce que c’était habituellement réservé au petit déjeuner. Mais elle raffolait de ça, alors elle ne comprenait pas pourquoi elle devait s’en contenter qu’au petit déjeuner. « Ne me juge pas j’adore ça ! » De toute façon ce n’était pas le moment de débattre là-dessus puisqu’Alba voulait des détails du safari de Charlie. Attention, de ne pas n’importe quel safari. Elle riait de la naïveté de son ami. Si elle croyait que les oreilles trainantes de Jon suffirait à couper la conversation c’était loupé. Alba avait appris pendant des années à parler en double sens et métaphore. « Oui tu aurais pu, pourquoi tu n’en as pas profité ? » Alba elle en aurait profité. Quand elle repensait à son long voyage, elle pouvait vraiment considéré qu’elle avait profité de tout types d’animaux. Elle continuait à la questionner alors que son gruau arrivait. Jon avait à peine croquer dans son gâteau qu’il se retrouvait avec du chocolat partout autour de la bouche. « Imaginaire ? » Demandait-elle en fronçant les sourcils. « Je pense que bientôt tu trouveras la parfaite autruche. » Disait-elle en riant. Cette bêtise la déconcentra et sa cuillère de porridge tombait sur son haut. Jon pouffa de rire. « Maman on dirait que tu t’es vomis dessus. » Il riait aux éclats. Charlie et Alba le rejoignirent dans son rire. La soirée finalement avait été douce et les deux femmes se promettaient de se revoir vite.

Fin