leyla + i bet i'm still in your wildest dreams

TW : violence, mort.

2 octobre 2022, 4h23 am, Valparaiso, Chili.

L'air était frais, la nuit était tranquille. Il y avait peu d'étoiles dans le ciel, résultat des derniers jours plutôt nuageux. Leyla était paisiblement endormie dans son lit depuis la veille. Elle avait passée une super soirée avec sa famille : ses parents et son frère à jouer à des jeux de société et à manger. Ça faisait longtemps qu'ils n'avaient pas passé une aussi belle soirée. Elle s'était endormie le sourire aux lèvres, satisfaite et heureuse.

Elle se réveilla en sursaut au beau milieu de la nuit. Non, en fait, quelqu'un la réveilla. Quelqu'un? Un bruit? Les deux. Elle entendit la porte à l'avant de la maison s'ouvrir d'un coup. « Leyla, réveille toi, faut que tu bouges! » lui avait dit son frère. Elle avait ouvert les yeux difficilement, mais était bien alerte une fois que ce fut chose faite. « Quoi? Qué pasa? » avait-elle chuchoté. Son frère lui avait mis un sac entre les mains avant de la prendre par le bras pour la tirer hors de sa chambre. Pas d'explications, rien. Elle sentait la panique prendre possession de son corps, son coeur battre plus fort, elle n'avait aucune idée de ce qui était en train de se passer. Il y avait un tel vacarme à l'étage du bas, elle était tenté de s'y rendre pour voir ce qui était en train de se passer. « Diego, dis-moi ce qui se passe » avait-elle insisté. Ils pouvaient entendre une voix masculine crier le prénom de leurs parents au loin, mais aussi le bruit des objets qui se cassaient au sol. La respiration de Leyla se faisait plus forte, plus saccadée. C'était pas le moment d'une crise de panique, mais c'était plus fort qu'elle. Son frère la poussa vers la fenêtre au bout du couloir et l'ouvrit. « Tu dois partir. Tu dois partir le plus vite possible d'ici. » lui avait dit Diego en tenant son visage entre ses mains. Les larmes coulaient sur le visage de Leyla, qui était visiblement dans l'incompréhension. Un premier coup de feu se fit entendre, ils sursautèrent les deux. « Quoi? Non.. Non! Dis moi ce qui se passe. » l'avait-elle imploré. Il lui avait mis un bout de papier entre les mains. « Va le plus loin possible et quand tu penses que tu es en sécurité, appelle notre oncle Leónel, celui qui est en Australie, il va t'aider à sortir d'ici. » lui avait dit son frère avant de la faire sortir par la fenêtre. Elle avait tenté de résister, mais la peur dans les yeux de son frère l'avait poussé à glisser sur le côté de sa maison pour descendre. Une fois les deux pieds au sol, elle entendit plusieurs coups de feu. Elle avait couvert sa bouche de sa main gauche, avait fermé les yeux et avait laissé les larmes couler. Elle était restée cacher là pendant plusieurs minutes, accroupie. Elle avait entendu des cris, une fenêtre se briser, puis finalement, avait entendu les voitures quitter. Après plusieurs minutes complètement pétrifiée sur place, Leyla avait trouvé le courage d'entrer chez elle pour y trouver les corps de son père et de sa mère, criblés de balles. Diego n'était plus là.

7 octobre 2022, 16h49, Aéroport de Bowen, Australie.

Après des heures et des heures de voyagement : l'arrière d'un camion, le bus, l'avion, Leyla était finalement arrivée à l'aéroport de Bowen, cette petit ville côtière d'Australie. C'était sa première fois dans un pays étranger, pays qui allait devenir le sien. Elle était fatiguée, elle portait les mêmes vêtements depuis trois jours, ses yeux étaient enflés à force d'avoir pleurer, rouge à force de ne pas avoir dormi. Elle essayait d'être forte, de se contenir, mais elle avait du mal. Elle se sentait seule au monde debout dans cet aéroport, si loin des siens. Siens qui n'étaient plus. « Leyla? » entendit-elle. C'était son prénom, mais la voix n'était pas familière. Pourtant, elle reconnu son oncle lorsqu'elle se retourna pour lui faire face. Elle avait presque l'impression de faire face à un parfait inconnu, mais il était désormais son point de repère. Elle prit une grande respiration et marcha vers son oncle, ne pouvant retenir ses larmes plus longtemps. Elle trouva refuge dans ses bras, rassurée d'être enfin là, en sécurité. Normalement, elle se serait retenue, n'entretenant plus une relation avec son oncle depuis quelques années, mais elle avait besoin de ce réconfort Leyla, elle avait vu et vécu trop de choses ces derniers jours.