Back Of My Mind - Neven Monroe #2

@Neven Monroe

Quelques jours étaient passés depuis cette première rencontre houleuse, et j'avais travaillé avec lui, en tout professionnalisme et que ça. e toute façon, je lui avais fait croire, que j'étais avec un mec, qui était venu me chercher 3 fois au sortir du travail, un grand brun barbu, tatoué de partout, le genre différent. En réalité, Duncan était un ami et rien d'autre, mais je tentais le tout pour le tout, pour le sortir de ma tête. Ce n'était pas une mince à faire, et j'écumais mes plans cul pour tenter de retrouver un peu de décontraction quand je le voyais au travail.

Ce jour là, j'eus l'extrême mauvaise surprise de trouver mon van vandalisé, on m'avait piqué pas mal de choses dedans, et pire que tout, on m'avait volé la batterie... Au point mort ma maison. Je dus me rendre chez les flics toute seule, pour porter plainte et m'entendre dire, qu'il y avait peu de chance qu'on retrouve quelque chose, pire encore, que mon van allait terminé ses jours à la fourrière. Ils me ramenèrent au van, je fis mes bagages et tout tenait dans un seul gros sac - façon surplus militaire - ma vie tenait dans un seul sac, il y avait quelque chose de déprimant, et de fierté, un mélange entre les deux en réalité.

Je sortis mon portable, me mordillant la lèvre, hésitant quelques minutes avant de contacter Neven.

"Hy there, Neven i need a ride... my van is out, stolen problem, can you pick me at police station ?"

Aucune idée, s'il dormait encore chez Dario, il me faudrait probablement une nuit ou deux pour trouver où vivre par la suite... Je n'avais pas envie de faire du couch surfing, mais c'était encore la meilleure solution en attendant de trouver autre chose.

En croc top noir à manches courtes, veste en jean et jean déchiré sur les genoux, portant des baskets, j'attendis sur les marches du poste de police, avec mon sac aux pieds. J'attendais qu'il réponde, mais aussi et je l'espérais qu'il accepte de passer me chercher pour aller travailler.

Une nomade sans lieu pour dormir, ça fait tout de suite moins rêver, ça fait tout de suite plus penser à une sans abri surtout ! Me frottant le front de mes doigts, je regardais les annonces de location dans le coin, jusqu'à ce que le moteur d'une moto, me fasse lever le nez de ma recherche.

- Hy.

Etre célibataire était un statut qui me convenait très bien. Après avoir mis fin à la relation que j'avais avec Jenny, j'avais récupéré quelques affaires avant de définitivement m'installer dans mon bureau. C'était pathétique et surtout très peu pratique, mais je ne m'étais pas du tout imaginé rester une seconde de plus dans la maison que je partageais auparavant avec ma fiancée. Cette dernière n'avait pas pris la nouvelle avec la même facilité. Elle était revenue trois fois à la charge, essayant d'abord de me séduire avant de devenir violente face à mon indifférence. La police avait du intervenir par deux fois déjà, et à chaque fois il y avait eu ce sentiment de honte. Quel genre d'homme se laissait cogner ? Je me posais la question, tout comme les officiers qui intervenaient.

J'avais commencé la journée tôt, c'était l'avantage d'habiter sur place, quand mon téléphone avait vibré. Je n'y avait pas prêté attention tout de suite,mais j'avais fini par y jeter un coup d’œil et voir le message de Lullaby. La pauvre avait un soucis et je ne chercha pas à comprendre avant de sauter sur ma moto pour aller la récupérer au poste de police. Je roulais bien trop vite et je savais que c'était couillon de ma part. L'attirance que je ressentais pour la jolie blonde était à sens unique, elle avait un mec. Je l'avais vu de mes propres yeux lorsqu'il était venu la chercher au boulot. Il était pas mal, il était bien pour elle... J'étais dégouté parce que j'avais ressenti quelque chose lorsque l'on avait dansé ensemble. Ça n'avait pas été le cas pour elle apparemment. Ce n'était pas tant la frustration de ne pas pouvoir coucher avec elle qui s'exprimait, j'avais juste eu l'impression de bien connecter avec celle qui n'était qu'une collègue à présent.

Arrivé devant le poste de police, je la vis tout de suite avec son gros sac d'affaires. Je m'arrêta juste devant elle et je descendis de ma moto avant d'aller la voir de plus près. J'avais eu le temps de cogiter et d'imaginer le pire. Peut être que l'incident s'était produit alors qu'elle était à bord, peut être qu'elle avait été violentée... En tout cas, elle n'avait plus de toit et ce n'était pas une situation idéale pour elle, même si elle avait l'option de rester dans la cabane qu'elle avait voulu me prêter. 're you ok ?  Ce fut plus fort que moi et je mis mes mains en coupe autour de son visage. What happened ? Dis-je stressé. J'avais presque envie de l'examiner pour m'assurer personnellement qu'elle allait bien, mais je ne le fis pas. Elle avait un mec, et si j'avais foutu en l'air ma relation, elle n'avait surement pas envie d'en faire de même.

@Neven Monroe

- I'm Sad but i'm okay 'think.. Lui dis-je alors que ses mains chaudes vinrent prendre mon visage entre elles, il me regardait, genre il me regardait vraiment, en me voyant.

Chose assez rare pour être notifiée.

- They took some stuff from my van, and no motor anymore... so My van finish his life, in Bowen too, like Rasperry... Dis-je avec le sentiment que les sanglots montaient trop vite.

Et oui, je finis par me mettre à pleurer, j'avais tant perdu depuis que j'étais arrivée à Bowen ! J'encerclais Neven de mes bras, pour m'accrocher à lui, posant mon nez sur son épaule, tout en pleurant tout mon souls. J'étais au plus bas de ma forme.

- I'm so... alone... i feel so... alone... me mis-je à geindre dans son vêtement. Thank you for pick me up here.

Je m'essuyais le nez d'un revers de main, j'étais en vrac, j'avais besoin d'un bain, d'un verre, et d'une paire de bras pour me blottir dedans. Sauf qu'aux dernières nouvelles, je n'avais pas de bain, pas d'autres bras que les miens et même plus de verre pour y boire quelconque vin. La vie ça craint !

Je m'essuyais les yeux rapidement, avec la manche de ma veste en jean et je me remis debout bon gré mal gré.

- Can you drive me to Dario's home, and maybe, can we share this place for 2 or 3 nights... i promess i would sleep on the couch, and not bother you...

Je mis le casque qu'il m'avait tendu, sur la tête et montais derrière lui avec mon sac sur le dos. Je glissais mes mains autour de son ventre, et posais ma tête sur son dos, comme on enlacerait un teddy bear.

Lullaby avait tout perdu et j'avais mal pour elle. Elle faisait tout pour garder la tête haute, mais je voyais que ce n'était pas simple. Elle luttait et alors que je lui caressais la joue du bout du pouce, je sentis une larme, puis deux... Elle lâchait prise en m’expliquant qu'elle avait beaucoup perdu depuis qu'elle était arrivée à Bowen. Fuck, je n'aimais pas la voir comme ça et même si ce n'était absolument pas ma place, je la laissa se caler contre mon torse. Mes bras l'encerclèrent et je déposa quelques baisers sur le haut de sa tête. You're not alone. You'll never be as long as you have me in your life. Ma voix rauque me parut bien plus douce que d'habitude. Je m'inventais une place dans sa vie, alors qu'elle avait bien plus important que moi, elle avait un mec. Je n'en avais rien à foutre, car elle m'avait appelé moi et que j'étais celui qui l'avait dans les bras en ce moment.

Il lui fallut quelques minutes pour réussir à reprendre le dessus. Sans la presser, je lui avais laissé l'option de rester dans mes bras et d'elle même elle avait fini par se redresser et essuyer son visage. Elle voulait aller chez Dario, alors je lui tendis un casque et elle s'installa derrière moi sur ma moto pour que nous puissions y aller. Je me demandais pourquoi elle ne souhaitait pas aller chez son mec. Elle préférait peut être rester discrète sur sa vie pour le moment, après tout ça ne faisait pas très longtemps qu'ils se fréquentaient. Une fois garé, devant la cabane, je resta adossé à ma moto. Je dois t'avouer un truc. Je ne dors pas ici. Je me suis installé dans mon bureau. Du coup, tu vas pouvoir être tranquille, dormir dans un lit et te reposer.

J'aurais pu partir, j'aurais même du, mais elle restait là et ne semblait pas prête à se retrouver toute seule. Je n'avais pas non plus envie de l'abandonner après l'avoir vu pleurer. Je peux aller chercher à manger et rester avec toi pour la soirée si tu as envie. Neven ! Ce n'était pas ma place et je le savais, pourtant je m'incrustais. Ou t'amener chez ton mec. Finis-je par dire. Enfin. Il était temps, non ? Mais mon ton de voix indiquait clairement ce que je pensais de ce gars. Je ne voulais personne autour de Lullaby, car même si je n'avais pas ma place dans sa vie, je la voulais.

@Neven Monroe

Sa voix rauque fit éclater des petites étincelles tout au long de ma colonne vertébrale et j'eus tout le mal du monde à me relever pour le suivre sur sa moto. Je me laissais aller pourtant à l'enlacer, et poser ma tête sur son dos. Ce n'était pas la première fois que ma tête se posait sur son dos, il y avait eu cette première rencontre houleuse, celle là même où il m'avait protégé de son ex fiancé furax et jalouse. Il m'avait protégé, je n'avais pas l'habitude qu'on le fasse... parce que... parce que ma vie n'a été que batailles et fuites quelque part.

Je ne me suis pas inventée un homme que pour repousser les pensées, et les possibles assauts, mais parce que mon passé finira bien un jour par me rattraper. Je sais qui sont les membres de ma famille en Colombie, et comment j'ai été éduqué, pourquoi je n'ai pas eu un parcours comme tout le monde, comme Madame tout le monde. Je sais ce à quoi il serait confronté aussi, et je ne suis pas disposée à lâcher prise sur les risques, et les possibles et inévitables regrets qui suivraient. Je n'ai personne dans ma vie depuis des années, pour une très bonne raison.

Je serre les mâchoires en songeant quelques instants à tout cela, et alors que nous sommes arrivés, il me tire de mes songes, pour m'avouer qu'il s'est installé dans son bureau. J'hoche la tête et mords ma lèvre.

- Tu ne pourras pas toujours vivre là bas. Tu as besoin aussi d'un lit et d'un toit, Chewie et la bande à fifi et Loulou ont besoin d'un fauconnier qui a toutes ses capacités Neven.

Je balançais le sac sur mon épaule, il était lourd mine de rien. Je souris en secouant la tête, regardant le ciel encore bien bleu, et la journée qui commençait à peine.

- Tu as l'air d'oublier qu'on a un spectacle ce soir...

Je lui souris en évitant de parler de mon hypothétique mâle.

- Je vais monter mon sac et prendre une douche... si tu peux m'attendre, je reviens dans grand max 15 minutes. Lui dis-je.

Je montais dans la cabane, lançais mon sac sur le lit, avant de me déshabiller, et marcher sur la pointe des pieds direction la terrasse pour  me laisser couler sous une eau chaude, la serviette qui m'avait enveloppé le corps fut accrochée sur le montant qui était sensé masquer la nudité, mais qui sous certains angles laissait tout voir, ou légèrement deviner la courbe d'un corps nu.

L'eau coula quelques longues minutes de mon menton à la pointe de mes pieds, en serpentant sur la courbe de mes seins, le long de mon ventre plat, sur le rebondi de mon postérieur, glissant sur mes cuisses, s'enroulant autour de mes mollets, pour disparaitre à mes pieds. L'instant passa pourtant vite, et déjà la serviette s'enroula autour de ma nudité, rejoignant l'intérieur de la cabane sur la pointe des pieds, enfilant une total look noir, jean slim, boots noires, croc top moulant noir et sous vêtements noirs. Les cheveux lâches, je descendis avec le casque à la main, rejoindre Neven.

- Let's Go ?

Lullaby avait raison, je n'allais pas pouvoir rester vivre indéfiniment dans mon bureau, mais pour le moment c'était une solution qui me convenait. Et de toute façon, elle allait avoir besoin de la cabine de Dario pour les prochains jours au moins. Je la laissais aller à l'intérieur pour poser ses affaires et prendre sa douche, ça me permettait d'avoir un peu de temps pour réfléchir à tout ce qui encombrait mon esprit. Marchant en ayant la tête ailleurs, je fus surpris en relevant les yeux de tomber nez à nez avec la jolie blonde sous la douche. Son corps nu  accrocha mon regard, et même si je savais pertinemment que je n'aurais pas du, je me mis à l'observer. Elle était belle et j'avais envie de la rejoindre sous l'eau, poser mes mains sur son corps... Holy fuck, elle avait réussi à me faire avoir une érection sans lever le petit doigt. Je pris la sage décision de m'éloigner de la tentation et de retourner près de ma moto. Le temps me parut très long, je continuais de l'imaginer, mon esprit bien plus imaginatif qu'il ne l'avait jamais été.
Ok. Oui. Let's go. Dis-je lorsqu'elle me tira de mes pensées. Je croisais les doigts pour qu'elle n'ai pas remarqué l'effet qu'elle avait sur moi, car sa tenue en avait rajouté une couche qui n'aurait pas du tout été nécessaire.

Des que nous étions arrivée, je l'avais envoyé dans la volière pour préparer les animaux et je m'étais enfermé dans mon bureau. Ce n'était pas la première fois qu'une femme me faisait cet effet, mais en temps normal j'arrivais à me contrôler et à faire redescendre la bête. Là, j'étais bloqué avec une putain d'érection, à cinq minutes de devoir me retrouver devant un public. Je finis par accepter l’inacceptable et je sortis de là avec le pantalon tendu. Les oiseaux étaient prêts et elle aussi. C'était dingue la vitesse à laquelle elle s'était fait une place avec mes animaux, même Candy la farouche la laissait l'approcher.
Tu n'es pas obligée, si tu ne te sens pas aujourd'hui je comprendrais. Mais je savais qu'elle ne me lâcherait pas, Lullaby était présente à trois cent pourcent depuis qu'elle bossait pour moi. Bon du coup, je te laisse la grognon vu que vous vous entendez bien. Dis-je pour la taquiner avant d'enchainer en sortant sur la piste du spectacle.

@Neven Monroe

Comment je me rendis compte de ce qu'il se passait ? En passant les bras autour du ventre de Neven pour repartir, ma main frotta sans le vouloir sur la bosse encore bien présente dans son pantalon. En réalité, je me suis dis que c'était les plis de son pantalon et voilà... Sauf que quand il se pointa vers moi à la volière, il y avait une réelle et énorme bosse au niveau de son entrejambe et c'était compliqué de ne pas la voir... Je me râclais la gorge, baissais le regard vers le sol, avant de le remonter pour croiser sa bosse, lécher mes lèvres et remonter le regard vers son visage. Ouais, c'est ça... regardes son visage...

- Non... non tout va... tout va bien, on le fait.

Oh oui Neven... faisons le, ensemble... partout où tu voudras. J'eus une bouffée de chaleur, que je masquais en sortant avec le grincheux sur ma main gantée. Il fallait que je pense à autre chose, c'était pas possible d'avoir autant de pensées salaces sur une seule et même personne !

A l'autre bout de Neven sur la piste du spectacle, devant des bancs remplis au total, je me concentrais sur les rapaces, sur les sifflements, sur l'interaction avec le public, et sur mon travail en fait. Le Show fut applaudit, et tout le monde écouta les explications de Neven... c'était un narrateur de génie, hyper captivant, il aimait vraiment ce qu'il faisait, et partageait simplement son savoir et sa connaissance des rapaces avec tous les âges.

J'allais remettre grincheux dans sa cage, il me gratifia d'un battement d'ailes pour voir si je sautais encore au plafond en hurlant quand il le faisait. Je ris en secouant la tête.

- Même pas peur. Lui dis-je en refermant la volière.

Dehors, Neven avait encore Chewbie à la main et des fans principalement femmes autour de lui, pour poser encore quelques questions. Je l'observais, et j'adorais son sourire, avec des fossettes bien particulières... putain que j'avais envie de danser avec lui.

- Tu veux que je prenne Chewbie ? Lui demandais-je arrivée à son niveau, en le coupant un peu au milieu de ces explications.

Une des fans me regarda avant de regarder Neven.

- En tout cas c'était top merci, et vous êtes trop beaux tous les deux... vous faites un beau couple avec vos bébés les rapaces... C'était top merci. Dit elle, hyper heureuse.

Elle nous remercia, et je ne relevais pas le truc du couple trop beau, parce que c'est gentil en fait !

J'aimais beaucoup faire des spectacles, car ça me permettait de montrer au monde entier que mes animaux étaient magnifiques, mais également de partager mon savoir et de faire de la prévention. L'interaction avec le public n'avait pas toujours été mon point fort, mais aujourd'hui je me débrouillais mieux qu'à mes débuts. Fin, là, je n'avais pas eu beaucoup à parler, car un gamin d'à peine 7 ans connaissait quasi tout. Il m'avait volé la vedette et je l'avais fait me rejoindre en rigolant. J'avais fait sa journée lorsque je lui avait mis Blueberry sur le bras et à vrai dire il avait fait la mienne. J'aimais apporter du bonheur au autre.
A la fin du show, j'avais perdu Lullaby de vue, car un petit groupe était venu à ma hauteur pour me poser quelques questions supplémentaires. J'y répondais tout en gardant un œil pour voir où la blonde était passée. Elle finit par réapparaitre dans mon périmètre de vision et mon sourire grandit. Je n'avais pas particulièrement besoin d'elle, j'étais juste content de la savoir proche de moi. Une jeune femme le remarqua, car elle nous félicita pour notre couple et nos oiseaux. Je décidais de ne pas répondre à la remarque, même si une petite pointe avait touché mon cœur. La discussion se poursuivit un peu avant que le groupe ne parte et nous laisse Lullaby et moi.

Merci. Elle était de plus en plus à l'aise et ça se sentait. Je remis Chewbie dans sa cage avant de me retourner et de me retrouver face à face avec elle. Le moment semblait figé hors du temps, et j'aurais pu douter de ses intentions si elle n'avait pas eu la ration de nourriture du faucon entre les mains. J'eus bien du mal à me décaler pour la laisser passer, mon cœur battait beaucoup trop fort, mes yeux ne voulaient plus la quitter... Fuck Neven, reprends toi ! J'avais totalement le droit de me sentir attiré par cette femme, elle était canon, mais je devais me tenir correctement avec elle. C'était la moindre des choses. Ma bonne résolution n'eut pas un grand succès, car cinq minutes plus tard j'étais de nouveau en train de la mater, mais cette fois je ne m'en cachais plus. Je n'avais aucune chance, elle avait un mec, je ne faisais que regarder de toute façon. Non, j'allais faire un petit plus que ça en fait. Ca te dit de retourner danser comme l'autre soir ?

@Neven Monroe

Je remarquais au bout de quelques minutes, qu'il me reluquait réellement de haut en bas. Je posais les gants dans leur rangement, et me retournais vers lui, qui balayait mon corps en entier de la tête aux pieds, avec dans l'œil quelque chose de profondément lubrique. Je tiquais, fronçant les sourcils, avant qu'il ne reprenne la parole plus franchement.

- On pourrait oui. répondis-je, cela dit en omettant pour le suspens, une clause importante. Mais on ne couchera pas ensemble Neven.

J'avais dit les choses de but en blanc, sans détourner le regard de l'homme.

- La question n'est pas : en as tu envie ? La réponse serait certainement oui. Mais l'affirmation reste : on ne couchera pas ensemble.

Je tenais à ce que ce soit clair entre nous, je le sais très bien... je suis quelqu'un de très aware sur mes désirs, sur mes coups de cœur aussi, et si je n'ai pas couché avec lui la dernière fois, c'est que je sais parfaitement que je pourrais tomber amoureuse de lui, et derrière il y a mon passé compliqué, ma famille colombienne et trop de choses à gérer pour une seule personne, alors pour deux, oublions.

- Alors ranges moi ton regard de séducteur, et ton petit sourire en coin.Dis-je en riant aussi, le pointant de mon index tournoyant.

On jouait les cadors tous les deux, mais en réalité, on en mènerait pas large une fois sur la piste de danse. J'avais pourtant envie de danser avec lui...

- Je prends mes affaires, on va où ?

Je montais avec lui sur la moto, et passais mes bras autour de son ventre encore, profitant de la vue, la tête collée contre son dos. Quelques kilomètres, et déjà nous étions rendus devant l'entrée d'une boîte de salsa, de la porte s'échappait des airs cubains que j'adorais. Je le suivis, en lui tenant la main, donnais ma veste et mon casque à l'entrée contre un ticket, et le regardais de haut en bas, à mon tour de le reluquer.

Non on ne coucherait pas ensemble, on allait faire probablement pire en réalité, parce que danser avec quelqu'un, c'est accorder les cœurs, et les âmes quelque part. Qu'est ce que j'avais fait en disant oui ??

Ma main se posa dans la sienne, mon regard s'accrocha au sien...

Lullaby avait fini par me repérer alors que je la dévorais du regard et elle s'était approchée pour me reprendre. Elle m'informait que même si je la regardais avec envie, je n'avais aucune chance de coucher avec elle. Étrangement je me mis à rire avant de croiser mes bras sur mon torse. Je ne fais que regarder. Mais elle n'avait pas tort, ce n'était pas parce que j'en avais envie que je devais agir en conséquence. Elle était une collègue, j'espérais qu'elle me considérait également comme son ami, et coucher avec elle ne ferait que compliquer une situation déjà bien trop compliquée. Alors j'allais me contenter de danser avec elle, car oui, aller danser la salsa nous paraissait plus safe.

Je l'avais conduit jusqu'à un club de danse et après être passé par les vestiaires, je lui avais payé un verre. Sirotant ma limonade, je regardais la jolie blonde. Je ne connaissais pas grand chose d'elle mis à part qu'elle déclenchait une tempête d'émotion en moi. Je n'avais pas la moindre idée de là où elle venait, de ce qu'elle avait fait avant son road trip en Australie. Elle avait un petit accent dont je n'arrivais pas à déterminer l'origine. J'étais curieux et en même temps je me réfrénais de poser trop de questions de peur de m'attacher encore plus à elle.
Elle finit son verre et je lui pris la main pour l'attirer sur la piste de danse. La musique résonnait déjà depuis un moment et des couples dansaient sur la piste. Je réussis à trouver un petit espace avant de la tirer à moi, forçant son corps à percuter le mien. Fuck... Qu'est ce que je m'infligeais ? Mon regard se planta dans le sien et le rythme m'emporta. Je la guidais et nos corps se synchronisaient dans une danse des plus charnelles. Bientôt nos corps devinrent luisants, nous avions chaud. Je ne pouvais m'empêcher de la ra regarder. Elle dansait avec son cœur, elle se laissait porter par le rythme, son corps jouait avec le mien. Cette danse était bien plus intime que si nous avions passé le cap et couché ensemble. Ce que nous partagions là était bien plus que tout ce que j'avais jamais pu faire avec une femme.
Elle me rendait fou, elle était la première avec qui je dansais comme ça, j'avais toujours nié savoir danser. Sauf avec elle. Et je remerciais ma mère de m'avoir forcé à apprendre. J'étais tellement à mon aise à cet instant, que je n'avais pas besoin de parler. Mon corps s'exprimait pour moi en s'appropriant la musique et Lullaby.

@Neven Monroe

Mon cœur bat vite, ma respiration est dense, et je suis encore mon partenaire, tantôt en tournoyant, tantôt en me frottant à lui, la musique comme guide, son corps comme boussole. Je suis transpirante, mais pas que, j'avoue complètement, que je suis très très excitée et qu'une douche froide va me sembler nécessaire au sortir de cette session de danse.

Sa main remonte la couture de mon jean, jusqu'à caresser la peau nue de mon ventre, effleurant sous ma poitrine, avant de disparaître. La bouche entrouverte, j'en redemande, ne souhaitant pas rompre l'alchimie folle qu'il y a entre nous. Son visage effleurant le mien, je sens son souffle sur ma bouche, et déjà le moment s'envole vers d'autres enchainements fiévreux. Son bras enroulé autour de ma taille est ferme et terriblement séduisant. A ce stade cela dit, qu'est ce qui n'est pas sexy ?

Dos à lui, nos corps collés l'un contre l'autre, je passe les mains dans ma chevelure et cambre outrageusement le dos. Nos corps s'unissent si parfaitement, et je sens clairement l'humidité et la chaleur même au creux de mes cuisses. Personne ne m'a jamais fait autant d'effet, c'est magnifiquement terrifiant, dangereusement enivrant. Mais... mais c'est à ce moment là que nos corps se séparent et qu'une belle brune plantureuse portant une robe qui ne laisse AUCUNE place à l'imagination, vient se frotter à mon cavalier, pour lui voler quelques instants de danse.

Je ne devrais pas être jalouse, genre pas du tout, mais je le suis. Je mords ma lèvre, regarde autour de nous, je pourrais danser avec d'autres, mais à la place je quitte la piste de danse, un sourire figé sur la bouche, et je vais commander de la téquila au barman.

- C'est un bon danseur. Dit le barman en les regardant.

Je regardais vers lui, et détournais assez rapidement le regard, parce qu'elle le touchait et que ça m'énervait pas mal quand même.

- Oui, c'est certain.
- T'es plutôt bonne danseuse, première fois ?
- Hein... ah oui, je danse en boîte principalement.
- Un cavalier comme Neven c'est cool pour progresser.

Je les regardais d'un oeil que je pensais objectif, mais le barman capta quelque chose d'autre.

- Faut pas être jalouse, la salsa c'est l'art de danser avec tout un tas de cavalières, et les mecs qui dansent y'en a pas beaucoup.
- Je suis pas jalouse. Réponds-je un brin trop vite, si bien que le barman sourit en coin.

Il posa sur le comptoir devant moi, un flyer orange.

- Inscrivez vous pour le concours dans un mois, y'a 1000 dollars à gagner.
- Quand Romeo aura finit sa parade nuptiale, je lui en parlerais. Dis-je pour faire genre que j'étais détachée de tout ça.

Le barman me servit mon verre, que je bus pratiquement cul sec, et retourna servir d'autres clients.

Ma nouvelle partenaire de danse n'était pas Lullaby, elle dansait bien, mais il n'y avait aucune connexion entre nos corps. Je la laissais mener, suivant juste ses pas, ne sachant pas vraiment comment l'abandonner. Ce n'est qu'après de longues et agonisantes minutes que je réussis à m'écarter d'elle, prétextant avoir besoin de boire pour m'échapper. Ça aurait été si simple si j'avais pu trouver la jolie blonde pour l'emporter à nouveau sur la piste, mais avant même que je n'ai pu faire trois pas, une autre femme était déjà sur moi. Beaucoup moins patient, je la repoussa, continuant mon chemin à la recherche de ma partenaire de danse. Seulement lorsque je la retrouva, elle n'était plus seule, elle était en pleine discussion avec un homme au bar. Il lui faisait son plus beau sourire, et même si elle était dos à moi, j'imaginais qu'elle n'étais pas contre cette attention masculine. Un pic de jalousie vint me piquer. Quelques minutes auparavant, nous partagions encore un moment intense, sensuel, unique... Et là je n'avais plus rien.

Je vais rentrer, envoie moi un message quand tu veux que je vienne te chercher. J'écrivais le message en gardant un œil sur elle. Jaloux, envieux. Des émotions que je n'aurais pas du ressentir à son égard. Sois prudente avec ton beau. Je n'avais plus rien à faire là. J'allais partir quand je la vis se tourner vers moi, comme si elle savait depuis le début que je me trouvais dans son dos. Nos regards s'accrochèrent, nous n'avions pas besoin de mot pour avoir une conversation et elle quitta son mec pour revenir vers moi. Personne ne danse aussi bien que toi ici. Murmurais-je à quelques centimètres de son oreille avant de poser ma main sur sa hanche pour la faire revenir contre moi. Le rythme plus lent de la musique nous emporta différemment de plus tôt. Un corps à corps langoureux, ou je ne la quittais plus des yeux, ou chacun de ses mouvements déclenchaient une vague de frissons sur ma peau, je l'accompagnais plus que je ne la menais. What are you doing to me ?

- Salut je m'appelle Josh et toi ?

Je posais mon regard sur le mec devant moi, qui était venu m'accoster.

- Lullaby.
- Lullaby ?? C'est un vrai prénom ?
- Oui c'est le mien.
- Pardon, je voulais pas t'offenser, c'est juste qu'on dirait le pseudo d'une hôtesse... une jolie hôtesse.

Je grimaçais un peu, haussant les sourcils, encore un putain de connard sans culture. Il tenta de m'expliquer ce qu'il faisait dans la vie, et qui il était, mais ça ne m'intéressait pas franchement. J'en avais eu des hommes dans ma vie, des cons qui se moquaient de mon prénom, de mes tâches de rousseur, de la forme étrange de mon corps, de mon visage, y'en avaient qui étaient passés dans ma vie. Secouant la tête pour lui dire oui ou non, mais sans parler, et puis... et puis je détournais le regard, et le corps aimanté à l'autre.

Il était derrière moi, et plus rien n'avait d'importance putain. Plus rien, ni personne d'ailleurs. Bouche entrouverte, le visage contre le sien, écoutant ses paroles au creux de mon oreille, de nouveau satellisée autour de lui. Je le suivis et la musique nous enveloppa, il n'avait pas vraiment besoin de parler, je lisais tout ce qu'il y a avait à lire dans son regard. Deux yeux d'un bleu intense et sauvage, une mer déchainée de passion dans ses orbes, et puis il prononça exactement ce que je pensais.

Camilla Cabello balançait son Havana, comme si elle chantait juste pour nous. J'ondulais contre lui, passant mes mains autour de ses hanches, passant une jambe entre les siennes pour rapprocher notre étreinte. Une main s'agrippa à sa chemise dans son dos, et l'autre glissa contre son torse, pour rejoindre sa nuque, caressant la naissance de ses cheveux de mes doigts. Mon regard toujours ancré dans le sien, nos visages tellement proches...

- Havana oh na na... clôturais-je en même temps que le morceau.

La respiration courte, enivrée par son odeur, j'attrapais sa main, et me séparais de lui, pour le tirer derrière moi. Partir de cette boîte, sortir à tout prix et rejoindre sa moto. L'air frais de la nuit me happa au sortir de la boîte, je lâchais sa main, pour accueillir la fraicheur sur mon visage, et passais les mains dans mes cheveux.

Je remis le casque, et montais derrière lui, posant mon menton sur son dos, enroulant mes bras autour de son torse, posant les mains à plat contre lui, fermant les yeux tant je me sentais entière en cet instant. Je descendis de la moto, retirant le casque dans un mouvement ample de cheveux lâchés au vent. Je ne pensais pas à Pepper à cet instant, qui devait l'attendre à la volière, je tendis la main vers lui pour qu'il me suive dans la cabane. Notre refuge pour les nuits à venir, montant devant lui, je retirais ma veste une fois entrée.

Mes chaussures suivirent, mes chaussettes aussi, mon croc top noir quitta ma peau, et toujours dos à lui, je fis glisser lentement le pantalon le long de mes fesses et de mes jambes. Me tournant vers lui en sous vêtements, je ne laissais pas vraiment le temps de respirer, que les crochets de mon soutif sautèrent par mes mains, et je quittais l'objet de torture qui s'échoua au sol... Reculant vers le lit, en le regardant, je finis par retirer la culotte en dentelle noire, et m'assis sur le lit, posant mes mains de chaque côté de mon corps, les jambes serrées l'une contre l'autre, se frottant légèrement.

Une main dans le creux de ses reins, l'autre sur ses fesses, je dansais avec elle comme s'il n'y avait pas de lendemain. Je m'imprégnais du moment, absorbant chaque seconde de cette soirée atypique. Nos visages étaient si proches que je pouvais sentir son souffle brulant sur mes lèvres et... Et heureusement qu'elle me prit par la main pour me sortir du club, car j'aurais probablement cédé à la tentation. L'air frais n'eut aucun effet sur moi. Ce bout de femme que j'avais embauché était en train de me faire vriller. Elle me faisait perdre pied et je ne contrôlais plus rien. Je me rappelais qu'elle m'avait dit qu'elle ne voulait pas que l'on couche ensemble et pourtant en la voyant là, je n'avais envie que de ça.
Lullaby était montée derrière moi sur ma moto et s'était agrippée comme si elle avait fait ça toute sa vie. Sa poitrine collée à mon dos, ses bras autour de mon torse, je me sentais étrangement bien. En quelques minutes, nous retrouvions la cabane de Dario. J'eus droit à une vision digne d'un film hollywoodien au ralenti lorsqu'elle retira son casque et que sa crinière blonde retomba en cascade sur ses épaules. Fuck, j'étais en train de rêver. Sa main apparut devant moi et je la pris pour la suivre à l'intérieur. Je savais pertinemment que l'on courait au désastre, que si je passais cette porte je ne pourrais plus faire marche arrière... Fuck ! J'aurais toute la vie pour réfléchir, ce soir j'avais envie de vivre. Et je le fis en la suivant à l'intérieur où j'eus droit à un magnifique déshabillage dans les règles de l'art. Son regard brulant avait réveillé la bête en moi. Lullaby dégrafa son soutien gorge et le fis tomber au sol, dévoilant une poitrine plus que généreuse - est ce que j'étais fan ? absolument -. Et avant même que je ne puisse me reprendre, elle faisait tomber sa culotte et s'asseyait sur le lit. Complètement nue devant moi, vulnérable et au combien excitante, je pris une seconde pour la regarder. Une longue seconde... Qui se transforma en une éternité angoissante.

Je... Fuck ! Tu es très belle et... De la bête affamée de sexe, j'étais repassé à l'homme raisonné. Tu m'as dis qu'on ne devait pas coucher ensemble avant de sortir ce soir. Je ne veux pas que tu agisses sur un coup de tête et que tu regrettes. Je me mis à genoux devant elle, tirant le drap pour la recouvrir.

J'avais inventé la recette pour pourrir une soirée. Je ne pouvais pas faire pire que ça, je l'avais laissé seule sur le lit et j'étais reparti vers ma moto la tête basse. Je me sentais tellement con ! Je n'avais pas inventé l'attraction qu'il y avait entre elle et moi, quiconque nous avait vu ce soir l'avait perçu. Et pourquoi pas juste accepter de baiser sans lendemain ? Pourquoi toujours vouloir avoir des principes ? Je réfléchissais en tournant autour de ma bécane, je n'arrivais pas à partir, je n'avais pas envie de la laisser seule. C'était le problème avec moi, je voulais toujours faire les choses correctement et avec Lullaby, rien n'était fait dans les règles.

Fuck ! Je regretterais d'une manière ou d'une autre, alors autant vivre et profiter. Je fis le chemin inverse, retournant à la cabane, mais celle ci était vide. Pas l'ombre d'une âme. Mais je n'étais pas fou, car il y avait les vestiges des vêtements de Lullaby sur le sol. Ce n'est qu'en tendant l'oreille que j'entendis l'eau de la douche couler. L'idée de la rejoindre germa rapidement dans ma tête et je me déshabilla en silence. Il n'y avait pas de précipitation, je savais où elle était et je voulais faire ça bien. Sous mon air bourru, j'étais le gars qui faisait l'amour plus qu'il ne baisait ses femmes.
Je la rejoins dans le plus grand des silences, venant accoler mon corps contre son dos. Les mots que j'avais voulu lui dire ne vinrent pas et furent remplacer par une pluie de baiser sur sa nuque. Je laissais mes mains découvrir son corps nu, je n'osais pas faire plus après l'avoir refoulé tout à l'heure. J'attendais son accord, un signe qu'elle me voulait toujours. Signe qui ne vint pas et qui mit un énorme frein à mon plan. Je suis désolé Lully. C'est juste que je ne suis pas le genre de gars qui a des one night stand. En fait, je suis à l'antipode des gars de notre époque. Je fais l'amour, je baise pas. J'ai besoin de me sentir connecté à la femme qui partage ce moment avec moi... Et même si je me sens terriblement attirée par toi, c'est beaucoup te demander.

Il m'en était arrivé des choses dans ma vie, vraiment sans mentir à 27 ans, j'en avais vécu des choses étranges. Mais là, je crois que je tenais la palme... en terme de moment de solitude, on se posait là ! L'excitation délicieuse, la passion naissante, tout ça... était retombé comme un pauvre soufflé sortit trop tôt du four. Le pire n'avait pas été le regard long sur ma personne nue, non... le pire, ça a été le discours, et le fait qu'il m'ait recouverte d'un drap. Je crois que dans le top ten des moments merdiques, celui ci arrivait sans problème en première position.

Et il partit... ben oui, parce que j'avais sacrément refroidit les ardeurs avec mon strip tease à la con ! Je pinçais les lèvres de manière exagérée en me refaisant le film inévitable dans la tête, avant de retomber dos sur le lit en rageant contre moi même. C'était du Lullaby tout craché ça ! De toute façon, à chaque fois que je disais : je coucherais pas avec toi, ça donnait forcément envie de le faire et souvent on le faisait, et je payais le prix derrière d'avoir risqué de tomber amoureuse, avec une famille colombienne vicieuse et dangereuse et je devais fuir... c'était du Lullaby tout craché, sauf que ben là, à la place du déballage de merdier notoire à la suite, il y avait eu un grand néant, hyper honteux.

Je me redressais, en cachant mon visage d'une main, il me fallait une douche froide et que ça. Une douche irait laver toute cette soirée, et me faire oublier ce que j'avais ressenti. Le genre de ressenti puissant, jamais arrivé avant, le truc qui atomise les autres sentiments aux alentours. Bref, persuadée que ma douche, allait magiquement me lobotomiser le cerveau, j'y allais. Les mains à plat sur le montant lisse, l'eau coulant sur mon corps nu, je tentais tant bien que mal de laisser s'évaporer chaque geste, chaque mouvement, et chaque échange de regard avec Neven. Je ne l'entendis pas, trop concentrée sur ma tâche, mais inévitablement, je sentis son corps entier collé à moi, et fermais les yeux en me mordant la lèvre fort, quand ses mains glissèrent sur moi, et que sa bouche épousa la peau de ma nuque.

Je ne pouvais pas le repousser, mais je ne bougeais pas d'un iota, comme tétanisée. Il le comprit et prit la parole, sans le vouloir certainement, il m'offrait une porte de sortie... Je poussais un très long soupir, rouvrant les yeux après de très longues secondes de silence pur. Serrant les mâchoires, consciente de ce qui allait suivre, je me retournais vers lui, sans regarder son corps, en allant plonger mon regard dans le sien. Je souris un peu, me torturant un peu plus.

- Merci d'être un ami si cher Neven. m'entendis-je prononcer, posant une main presque morte sur sa joue. On va attraper la mort, je te propose d'aller chercher Pepper à la volière, et de venir partager la cabane avec moi, dormir dans un lit, te fera le plus grand bien.

Je collais mon front un instant au sien, je sais que c'était pas le genre de réponse qu'il aurait voulu entendre. Et ce n'était certainement pas la réponse que j'aurais voulu lui donner, mais j'enfonçais au plus profond de moi, tous les sentiments ressentis, c'était la bonne décision. C'était mieux comme ça... j'essayais de m'en convaincre c'est certain.

- Je vais aller mettre un pyjama. Je t'attends, me laisse pas seul cette nuit hein... et Pepper serait contente de dormir au chaud...

Je me glissais à l'intérieur, me planquant dans la cuisine pour enfiler un legging moulant gris, et un t-shirt ACDC Xlarge. Je le laissais se rhabiller, et je me collais sur la terrasse en attendant, fumant profondément ma seconde clope en si peu de temps. Regardant la mer au loin, malgré la nuit bien avancée, j'attendis d'entendre de nouveau le moteur de la moto, avant de rejoindre le lit et mon côté, lui laissant l'autre côté du lit.

J'eus un mal fou à m'endormir, mais je réussis aux premières lueurs de rayons de soleil dans le ciel. Je fis quelques cauchemars dans la foulée, combien de temps mettrait ma famille colombienne pour retrouver ma trace, après mon absence de signal pendant 9 mois dans le bush australien ? J'étais la fille unique, d'une famille riche colombienne, d'un cartel de drogue colombien exactement, avec le bras très long... ce n'était pas le genre de choses qui s'oubliait, et clairement le genre de choses qu'il ne fallait pas minimiser. Depuis mes 18 ans, je fuyais dans le monde entier, avec le moins de réseau social possible, ou des fake profils avec de mauvaises indications, pas de smartphone, pas de carte bleue, et vraiment le minimum pour vivre. En 9 ans, l'homme de main de ma mère avait réussit à me ramener en Colombie par deux fois, et in extremis j'avais réussi à fuir de nouveau. La chance ? Non l'entrainement... le surf, la boxe, le tir, et le kung fu, n'étaient pas de vaines passions sportives, mais des entrainements précis pour maintenir mon corps dans une certaine forme.

Je n'étais pas blonde de nature, mais bien brune, je m'étais décolorée les cheveux en arrivant en Australie. Pourquoi le bush ? Parce que mon père habite là bas dans une tribu aborigène, et qu'il m'a proposé cette porte de sortie, pour me faire passer pour morte. Me donner un brin de répits en somme. Même Nangala n'était pas mon réel nom de famille, en aborigène ça veut dire : à la source de tout - J'étais une massive fraude, et j'avais rendu sa liberté à Neven.

Au réveil, j'étais sûre d'une chose, je détestais ma vie....