Look at her like she's the only one you see. [ft. Lily-Anaëlle Hadley]

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feat. Lily-Anaëlle Hadley

17h. Une après-midi comme une autre, bien qu'assez inhabituelle ne me retrouvant pas avec une tonne de travail, je décide d'en profiter pour aller au centre commercial du coin. Je prends la peine d'appeler Alfred pour qu'il vienne me chercher et m'y déposer comme il se doit, lui rappelant de venir me récupérer dans une ou deux heures à partir de maintenant. Je me laisse traîner, regardant chaque vitrine mais il ne semble pas qu'une seule veuille me faire de l'oeil. Ma route s'arrête lorsqu'une jeune femme me passe un papier avec un numéro dessus, d'une jeune brune qu'elle me montre du doigt. Je redresse la tête pour la regarder et même si elle semble loin, elle a l'air d'être plutôt jolie, en espérant que ce ne soit ni la surprise, ni mon imagination qui me joue des tours. L'amie qui doit sûrement l'accompagner continue de me regarder, attendant peut-être une réaction de ma part, mais je lui adresse un simple merci avant de faire ma route en solitaire. Je décide d'attraper par la suite mon portable avant d'y inscrire le numéro et d'envoyer un sms à cette jeune femme, qui s'appelait apparemment Lily. "Moi c'est Edward, je serai à 20h à côté du Big Mango." lui envoyais-je donc.

20h. Je m'étais changer entre temps, ayant bien pris le soin de porter un costard noir avec une chemise blanche entrouverte pour faire décontracté, et c'est les mains dans les poches, la tête baissée vers le sol, mes pieds shootant dans des cailloux que j'attendais désespérément la fille du centre commercial. Je ne sais pas si elle sera présente où si elle compte me laisser un lapin, j'espère cependant qu'elle aura une bonne excuse si elle refuse ce rendez-vous. Un marchand de rose passe dans le coin et je redresse la tête en courant vers lui et l'arrête en levant un de mes bras pour ainsi lui prendre la plus rouge de toutes avant de le payer et de repartir vers ce qu'ils appellent un monument, ayant même une fête en son nom. Je reprends ma ronde des cents pas, ma main libre dans la poche, l'autre rapprochant la fleur vers mon nez pour la sentir, et c'est ainsi que je ferme les yeux, la tête baissée avant que ce silence si reposant s'en aille en entendant des pas venir vers moi.

20h15. Elle était là. Je redresse la tête et affiche un sourire ravi avant de sortir ma main de la poche et lui prendre la sienne pour lui faire un baise-main, lui donnant ensuite la rose qui lui est destinée. "C'est pour vous." lui dis-je. Il ne fait pas trop sombre bien que le soleil ne devrait plus tarder à se ternir, nous avons tout le temps de discuter et de partir dîner si la suite des événements nous le permet. "Comment allez-vous?" lui demandais-je en passant l'un de mes bras dans son dos pour l'amener vers un banc de pierre qui se trouve non loin. "Alors comme ça vous avez cherché à me contacter? Ça me flatte!" ajoutais-je en rigolant légèrement. "Je ne sais pas si les dires de votre amie étaient tout à fait exacts ou si elle a amplifié la chose, mais sachez que je vous trouve vraiment... Ravissante." continuais-je en prenant ses mains entre les miennes, plongeant mon regard charmé dans le sien. Je baisse la tête un sourire gêné aux lèvres avant de la relâcher et de laisse échapper un soupir entre mes dents. "Pardonnez-moi d'être un peu trop direct parfois." li dis-je en tournant la tête vers le côté, mon expression faciale étant redevenue normale.

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Qu'avais-tu fait ? Tu ignorais pourquoi tu ne lui avais pas dit non, mais tu la voyais s'avancer vers un grand brun, avec ton numéro sur un bout de papier. Tu n'osais pas la regarder, mais chaque seconde semblait durer des heures. Tu avais fini par tourner la tête vers elle pour la voir discuter un peu et aussi pour voir le regard de l'homme en question. Après quoi elle était revenue vers toi, fière de son geste. Tu ne savais toujours pas où te mettre. Mais tu devais la remercier, après tout, tu avais reçu un sms pour te donner rendez-vous à la Mangue. C'était un lieu original puisque tu n'avais jamais eu l'occasion d'avoir un date là bas. Vers 17h, tu avais pris une douche, cherchant quoi te mettre. Tu ne savais pas trop comment tu devais t'habiller, ni même ce que vous pourriez faire. Alors tu pouvais toujours essayer de la jouer décontractée mais tu n'étais pas vraiment bonne à ça. Tu en profitais pour glisser de la vodka dans ta tasse de café et de l'avaler cul sec. Tu avais opté pour la robe rouge. La robe de ta rencontre avec Milo. Après tout, tu étais bien là pour lui faire du rentre dedans, ou au moins essayer. Il allait être 20h, et tu tournais encore en rond chez toi. Que faisais-tu sérieusement ? Tu n'en avais pas la moindre idée, pourtant tu claquais la porte de chez toi, montant dans le taxi sans prendre la peine de penser une seconde de plus. Tu ne devais plus te prendre la tête. Tu ne devais plus penser. Tu avais déjà un quart d'heure de retard, pour toi qui avait ça en horreur. Tu t'approchais de lui et il te tendait une rose. Tu l'attrapais, esquissant un sourire, les joues rosées. « B.. Bien et vous ? » Tu étais trop timide. Trop polie. Tu avais le corps d'une femme et l'attitude d'une enfant de douze ans, ce qui était assez incompatible. « C'était une idée de mon amie, elle pense que je dois arrête de me morfondre et de draguer le premier inconnu qui passe. » Et tu l'avais fait. Enfin il avait fallu qu'elle te donne un petit coup de pouce, mais tu étais bien là, en face de lui ce soir. « Et pardonnez-moi d'être gauche ou trop timide, ce n'est vraiment pas mon genre d'habitude. » Il fallait que tu le préviennes. Il aurait été capable de le voir par lui-même et assez rapidement. Tu aurais du boire un autre verre avant de venir ici mais tu aurais sûrement eu une haleine bien alcoolisé. Pourtant, tu te disais que si tu te donnais un bon coup de pied aux fesses ça pourrait aller. Il faut oser ma fille, ne fait pas ta coincée.

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« Just a fool »

Si seulement il savait comment, comment tu l'imaginais, il pourrait t'abîmer mais laisse, laisse le temps, il pourrait vous donner une chance de vous retrouver. Il lui faudra du temps, c'est sûr, pour oublier tous ses préjugés

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"Je vais bien également, je vous en remercie." lui répondis-je en lui adressant un sourire. Serais-je donc une cible non voulue si je comprends bien le sens de sa phrase? Touché. Du moment qu'elle ne me coule pas. Cela me ferait extrêmement bizarre. Mais dans tous les cas, je pourrais peut-être l'avoir pour moi. Je ne veux pas sous-estimer ma cible, préférant attendre un peu avant de me faire un avis sur la personne. S'il faut son air naïf de petite fille n'est qu'un masque, une simple illusion qu'on se fait alors que cela pourrait cacher un caractère de tigresse. "Vous n'avez pas à vous excusez d'être la personne que vous êtes. Bien au contraire, cela vous rend unique et c'est ce qui vous définit. N'ayez pas honte de ces maladresses et de ces quelques défauts qui pourraient faire votre faiblesse. Servez-vous en comme une force." lui dis-je aussitôt pour essayer de la rassurer. Qui a dit que j'essayais de l'avoir dans la poche? Et bien sachez, qu'il est vrai que cette rumeur interne n'en est pas une. Je le reconnais. Une femme de plus ou de moins... Du moment que je respecte mes conquêtes et que je ne les note pas dans un carnet pour ensuite le montrer à ses cousins en montrant des photos, ça me va. Je ne m'appelle pas Elvis Francis Lockwood après tout. J'ai tendance à être beaucoup plus discret sur ces choses-là.

Je me redresse et me tourne vers la jeune Lily en lui tendant la main pour qu'elle la récupère et que je la glisse sous mon bras. Nous marchons tranquillement jusqu'à rejoindre une chemin goudronné, ayant en tête de l'amener dîner. Il doit bien y avoir des restaurants corrects niveau nourriture, c'est tout ce que je demande. Cela serait ridicule et presque une insulte d'emmener une telle femme dans un fast-food ou un lieu où ils vendraient des tapas. Peut-être que c'est ce qu'elle préférerait mais c'est moi qui invite et je veux être à la hauteur pour elle. "Dites moi tout sur vous, Lily. Qui êtes vous vraiment? D'où venez-vous? Ce que vous faites? Ne soyez pas timide dans vos réponses, osez me parler. Je ne vais pas vous manger." lui dis-je en tournant ma tête vers elle et en lui adressant un simple sourire amusé. Jouer de ses réactions est une chose qui aide dans la vie. Par exemple, lorsque vous êtes avec quelqu'un et que cette personne commence à avoir un mal de chien, vous prenez une expression des plus inquiètes. Les témoins qui sont à côté de vous penseront que vous êtes sincères au plus haut point alors que vous savez pertinemment que vous vous en moquez mais vous êtes censés être avec cette personne, donc rien ne doit trahir vos soi-disant émotions. Nous continuons à marcher lentement, passant par quelques endroits ma foi! fort intéressants mais ce sera aussi dans la lueur du regard de ma partenaire que je choisirai le restaurant adéquate et qui sera au goût de mes envies bien que je peux tout manger sans exception. Peut-être devrais-je tout de même lui quémander un avis. "Quel genre de cuisine préférez vous?" demandais-je donc.

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Il était charmant. C'était bien un discours sûrement rodé pour les filles comme toi, un peu trop naïve qui s'excuse à la moindre occasion. Tu devais faire de ta faiblesse une force. Pourtant il n'avait pas l'air de réaliser à qui il parlait. Tu n'étais pas vraiment n'importe qui, tu étais Miss Tornade. Surtout que tu n'étais pas certaine de mener cette histoire à terme. Tu avais peut-être rompu, mais tu avais fait une promesse à un autre homme, celle de l'attendre le temps qu'il en quitte une autre. C'était le bordel, tu foutais toujours le bordel sur ton passage, mais si tu allais plus loin avec lui, ne serait-ce pas trahir ta promesse ? Sûrement oui. Après, peut-être qu'il n'attendait rien de toi. « Je ne sais pas si vous tiendriez le même discours quand j'vous aurais renversé un truc dessus ou cassé quelque chose ! » Au moins, il était prévenu. Tu n'étais pas Madame Catastrophe pour rien. Même la Madame prévu à cet effet dans le récit pour enfant était moins maladroite que toi. Il attrapait pourtant ta main et tu te laissais guider. Marchant à ses côtés, regardant la nuit. Il semblait prêt à tout connaître de toi, dans les moindres détails. « J'espère que vous avez toute votre soirée alors ! » Tu esquissais un grand sourire. Tu te moquais un peu de toi-même puisque tu n'avais pas tant à dire sur toi. Tu étais certaine de pouvoir résumer ta vie en trois mots : livres - maladroite - pathétique. Voilà ce que tu étais mais il voulait des détails. Il mettait les petits plats dans les grands, tout ça pour une fille qui n'avait même pas eu le cran de l'aborder. Ça montrait pas mal ce qu'il était prêt à faire pour te séduire. « J'ai 26 ans, je suis libraire, bénévole à la bibliothèque une fois par trimestre pour ranger les livres. Je fais aussi la lecture le samedi aux enfants malades, c'est plus rare mais je ne raterais aucune séance pour rien au monde. Et je dois être la fille la plus naïve au monde, à attendre que mon prince arrive. » Et il n'allait pas tarder. En tout cas, tu y croyais dur comme fer. Si tu arrêtais d'y croire, alors tu n'aurais plus foi en rien. Tu perdrais ce qui faisait que tu étais toi. Au fond, ta naïveté était ton carburant, ce qui te permettait de croire, d’espérer et de te lever chaque matin. Parce que tant qu'il y avait de l'espoir, il y avait de la vie. « Et j'adore le mexicain. » ajoutais-tu un fin sourire sur les lèvres. Sûrement pas une bonne idée comme endroit, mais tu avais eu envie de tacos et de bière au piment.

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Nous verrons bien. Les gens maladroits me font rire sauf la soi-disant cinéaste qui veut tourner dans mon futur hôtel. Ils ont un petit truc de mignon qui les rend irrésistible. Je lui souris en guise de réponse, n'ayant rien à rajouter. Ce ne sera pas la première fois qu'on me renversera quelque chose dessus. Oui L'inspectrice du nom de Jessalyn, je t'ai toujours à l'oeil. Je sais bien aussi que je vais passer toute la soirée avec cette dernière, c'est bien le but de notre rencontre après tout non? Sa copine m'a passé son numéro, si je peux lui servir à oublier quelqu'un, je veux bien prendre ce rôle. Cependant, je ne comprends pas pourquoi elle affirme être naïve. Son regard et sa façon d'être peut facilement me le faire comprendre mais est-elle réellement? Dans le sens qu'on peut dire cela pour faire croire à l'autre personne qu'on est alors que non, comme pour ce faire passer pour quelqu'un qu'on est pas et entuber l'autre personne. Je lui adresse un autre sourire jusqu'à qu'elle me dise qu'elle préfère le mexicain. Je sais que les épices ont des tendances aphrodisiaques mais devrais-je en profiter même si ce n'est pas le genre de cuisine que j'aurais choisi pour un premier rendez-vous? Mais c'est son choix. Je laisse mon regard errer sur les restaurants présents avant d'en repérer un. Une petite ville comme ça et tellement de possibilités variées et diverses. Si ce n'est pas beau.

On pénètre dans le domaine et je lâche son bras pour lui tirer une chaise, le serveur venant à nous en nous donnant une simple carte pour le menu. Très bien. Je ne sais quoi lui dire, elle semble assez timide quand même. Si j'en apprenais plus sur elle mais par quelles questions? Je me sens comme presque prêt à partir dans un mutisme tout le long de la soirée mais cela n'est pas la meilleure chose à faire je suppose. On risquerait de trouver le temps long et surtout de s'ennuyer mais je ne peux pas faire tout le travail non plus. Pourquoi ne partir que dans un sens? Je ne suis pas un moulin en temps normal sauf si j'arrive à trouver un sujet sur lequel débattre. Cependant, je pense que je vais devoir me torturer les méninges pour ce soir. Tant pis. "Si vous deviez vous décrire vous diriez que vous êtes comment autre que naïve et maladroite?" demandais-je donc. Une question bateau, rien de bien fou bien que je préfère me faire un avis sur ce que je remarque de la personne sans lui poser la question. Je continue à regarder la carte, le serveur se ramenant pour prendre notre commande, mais je n'ai toujours pas choisi. Je regarde la jeune femme pour qu'elle prenne ce qu'elle veut boire en apéritif et j'enchaîne en demande de la tequila. Autant rester sur le thème du Mexique. "Vous avez un copain, un fiancé? Que pensez vous de.. l'amour? lui continuais-je avec des questions débiles.

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