endre ∇ #friendzone

endre ∞ devan

La journée avait été pour le moins surprenante… Endre lui avait envoyé un message quelques jours avant. Plus d’un en fait… Et si au départ Devan s’était montré pas mal buté, ils avaient fini, au fil des jours, par parler de toute autre chose. Et par s’envoyer des photos très… gênantes accompagnées de confessions tout autant étonnantes. Oui, il en avait beaucoup voulu à Endre de lui cacher sa double vie. Le fait qu’il se travestisse. Il avait traduit ça par un manque de confiance de sa part et comme ils étaient plutôt proches, ça l’avait pas mal déçu. Mais le garçon avait su lui faire plus ou moins oublier ça, en s’acharnant surtout. Et en se montrant tout autant agressif que lui ! Au final il avait bien fait car Devan avait fini par accepter de la rencontrer. Et si Endre avait annulé quelques heures avant la rencontre, ils avaient malgré tout continué leur échange. Devan avait mis un peu d’eau dans son vin et si toute la rancœur n’était pas partie pour autant, il devait bien reconnaître qu’Endre lui manquait un peu. En tant qu’ami hein, en tout bien tout honneur ! Ils passaient pas mal de temps ensemble, avant. Finalement, c’était peut-être con de lui faire la gueule pour si peu. Surtout si Endre n’en parlait vraiment qu’à peu de gens…
Voilà pourquoi il était en route pour son appartement, une bouteille dans la main. Devan ne saurait pas prédire ce qu’il se passerait avec Endre… Ils s’étaient à moitié chauffés, mais d’un autre côté son ami lui avait toujours mis un stop dès que le cuisinier commençait à le draguer. Alors il préférait ne pas se poser trop de questions et prendre les choses comme elles venaient. Il espérait malgré tout pouvoir parler avec lui de son double féminin pour essayer de comprendre et montrer qu’il voulait faire l’effort.
Devan se rendait de plus en plus compte qu’il était en train de changer. Sa vie était chiante et il n’était plus aussi rancunier qu’avant… Pire, il était peut-être en train de tomber amoureux. Tout ça le perturbait au plus haut point et lui faisait regretter sa vie d’avant.
Endre lui ayant précisé que c’était ouvert, il se contenta de pousser la porte sans frapper. « J’suis là, j’espère pour toi que t’es pas à poil ! »

Devan M. & Endre V.

Friendzone.

Oh snap. T’es pas en état. Il vient. T’es con d’avoir proposé ça. T’en reviens pas. Tu t’affoles. Tu te mets dans tous tes états. Le bong dans l’armoire. La seringue dans le tiroir. Le garrot à l’abri des regards. Si ta maison est entretenue librement et correctement, elle n’en demeure pas moins le paradis de toutes tes débauches. Alors oui. Tu te précipites pour tout ranger. Et tu profites, aussi. Quelques pilules. Quelques cachets. Tu hésites un instant avant de tout balancer à la poubelle, ne prenant qu’une dose double de traitement pour ne pas halluciner. Un état second. Tu étais obligatoirement dans un état second pour en finir là, non ? Tu ouvres une fenêtre pour aérer un peu. Réponds à un sms. Puis encore un. Et un dernier. Une douche. Il faut que tu prennes une douche. Calmement, tu entre-ouvres la porte pour ne pas laisser ton invité sur la paille serait-il en avance. De l’alcool. Des verres. Tu as tout ? Oui. Tout y est. Enfin, tu espères. Vite. Tu sautes sous la douche en te déshabillant en chemin, ne ramassant tes vêtements qu’avec un pied pour les placer dans la corbeille à linge. Tant pis. Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Tu comptes vite dans ta tête, essayant de distinguer les bruits aux alentours. Rien. Savon. Shampoing. Vite. Vite. La précipitation te gagne. Sortant une main humide de la cabine, tu attrapes ta serviette, l’essuie et réponds à quelques SMS encore avant de terminer ta besogne. Que tu ne sois pas à poil ? Tu as envie de rire. Tu empoignes une serviette et l’enroule autour de ta taille avant de sortir accueillir ton ami. Quelle histoire folle que vos SMS. T’en reviens toujours pas qu’il a accepté de t’envoyer son engin en photo. Et tu comptes bien la garder précieusement celle-là. « De toute façon… Tu m’as déjà vu en sous-vêtements. Et tu as déjà vu ce qu’il y avait en dessous aussi. Alors ça changerai quoi ? » Tu lui adresses un maigre sourire, les cheveux mouillés et le look négligé post-douche que tu arbores te transcendant au plafond de ton summum physique. Fuck quoi. « Mais bon. Patiente quelques instants du coup que j’mette quelque chose. » Et tu te tournes dos à lui, allant directement dans ta chambre et cherchant des habits. Après tout… C’est toujours qui a refusé quoi que ce soit, n’es-ce pas ? « SI TU VEUX UN VERRE, TU SAIS OU ILS SONT ! ET SERT MOI AUSSI ! » Tu hurles depuis ta chambre. Comme si tu t’attendais à ce que cette visite finisse ailleurs qu’ici. Ou dans ton canapé. Ou sur ta moquette.  

endre ∞ devan

Endre n’avait pas tort : Devan avait déjà vu tout ce qu’il y avait à voir. Mais pour ne pas tenter le diable il valait mieux que le garçon s’habille… Parce qu’après avoir vu ce qu’Endre lui avait toujours refusé, il était fort probable que Devan revienne à la charge. N’était-ce pas ce qui était prévu, d’ailleurs ? C’était un peu bizarre à dire, on prévoyait rarement de coucher avec quelqu’un… Mais c’était un peu ce que leurs messages laissaient sous-entendre. Endre semblait en tout cas bien moins catégorique et plus enclin à accepter les avances de Devan. D’ailleurs, pourquoi avait-il toujours refusé ? Qu’est-ce qui clochait chez lui pour qu’il ne veuille pas ? Il préféra ne pas poser la question. Pas maintenant en tout cas ! « Ouais, va mettre quelque chose histoire que j’te saute pas dessus tout de suite. » Il sourit largement. Au final ce serait l’ordre logique des choses, ils s’étaient disputés, ils pourraient bien se réconcilier sur l’oreiller… D’ailleurs, cette histoire semblait déjà loin. Ou presque, car quand il se retrouva seul dans la pièce principale Devan chercha des yeux des indices de sa double-vie, quelque chose qui aurait pu l’aiguiller sur cette piste. Car il était souvent venu ici. Mais non, rien. Endre cachait bien son jeu… Le cuisinier était un peu déçu malgré tout de n’avoir pas pu faire cette « rencontre ». Il aurait voulu comprendre… Mais il n’était pas certain que ce soit le bon moment pour poser des questions. Surtout, il ne voulait pas vexer Endre par son ignorance. « Ca marche ! » Il alla chercher des verres à la cuisiner, les posa sur la table basse et les servit tous les deux, posant sa bouteille juste à côté. Trouvant le temps long, il n’hésita pas à le rejoindre dans sa chambre et sourit en le voyant toujours torse nu. « Tu te fais attendre Endre. Tu essaies de te faire beau pour moi, c’est ça ? »

Devan M. & Endre V.

Friendzone.

Tu t’affaires. Tu t’empresses. Tu ne te comprends même pas. Folie. C’est de la folie. Tu le sais, n’est-ce pas ? Tu entends les meubles de la cuisine se fermer et s’ouvrir. Ou plutôt l’inverse. Qu’importe. Négligé. Tu es négligé. Tu te frappes le visage à quelques reprises pour te reprendre. Sérieusement. Dans quoi t’es-tu embarqué ? Réfléchir. Tu aimerais réfléchir. Mais il est là. Juste à côté. Tu pourrais tendre la main et finir contre son corps. Contre l’un de ces derniers temples que tu n’as jamais osé profané. Que tu as toujours refusé de profaner. La pourriture de tes entrailles se réveille une fois de plus et ça te prend à la gorge. Comme si on t’étranglait. Comme si… Tu soupires calmement et enfile un pantalon sans te soucier plus que ça de mettre le moindre sous-vêtement. Après tout… La pudeur est une notion relative. Et alors que tu pensais enfiler un haut en toute innocence, tu l’entends. Elle te fait frissonner et c’est un réel courant de froid qui parcours le creux de ta colonne, se jetant dans celui de tes reins. Tu fais volte-face, te tournant face à ton ami. « Je ne savais pas quoi mettre. Mais bon… J’vais rester comme ça du coup. De toute façon, je suis un peu chez moi et t’as pas vraiment l’option te me dire quoi que ce soit. » Tu lui adresses un petit sourire amical avant de le dépasser, ne manquant pas de le frôler presque lascivement de ton bassin. Ton corps agit plus que ton cerveau ne le voudrait, mais tu feins n’avoir rien vu et compris à ton propre geste. En manque. Tu es en manque, en fait. Tu le réalises enfin ? Manque de drogue. Manque d’alcool. Manque de cigarette. Manque de sexe. Pourtant… Tu as tout eu les derniers jours. Cela ne présage rien de bon sur ton comportement. Tu t’affales sur le canapé prêt de la table basse et prend l’un des deux verres sans plus de cérémonie, le levant au ciel et attendant de heurter celui de Devan. « Alors ? Tu m’en dis plus sur cette histoire ? Parce que je pense qu’on a beaucoup de points à éclaircir. Là maintenant tout de suite genre. » Entre le sérieux, le sincère et l’amusé – tu ne sais plus où donner.

endre ∞ devan

Torse nu. Grrrr. Ce gars était la tentation incarnée. Si longtemps qu’il se refusait à Devan, ce dernier ayant finalement lâché l’affaire… Et voilà qu’aujourd’hui ils se cherchaient à nouveau. Le pire c’était peut-être de se comporter comme s’ils ne s’étaient rien dit et comme s’ils ne savaient pas encore qu’ils allaient se sauter dessus. C’était pourtant prévisible… Il suffisait d’observer la façon dont ils se bouffaient des yeux l’un et l’autre. Cela dit, Devan prit son mal en patience et se comporta tout à fait correctement. Il suivit son ami dans l’autre pièce et le rejoignit vite dans le canapé, l’imitant en attrapant le second verre posé sur la table basse. Il but quelques gorgées qu’il faillit recracher en entendant les mots d’Endre. Voilà une toute autre ambiance… Devan n’avait pas prévu de lui parler d’Ezraël là tout de suite. « Tu veux vraiment parler de ça ? » Il fit la moue. C’était peut-être bien après tout, pour sceller leur réconciliation. Et puis, c’était ce que les amis faisaient ensemble… Plutôt que de se sauter dessus, en fait. Devan prit quelques gorgées de plus et soupira. Il avait déjà eu du mal à en parler par messages… Alors là il se sentait vraiment ridicule. « Mh. C’est un ami… Un simple ami, de base. On s’voyait de temps en temps pour faire de la musique… et à chaque fois il regrettait un peu parce que je passais mon temps à le draguer. » Mais Devan avait une bonne raison pour ça ! « En fait il ne s’assumait pas. J’ai rapidement compris qu’il se cachait à lui-même qu’il était gay et… mon but c’était de lui faire avouer, quitte à me gourer complètement. Ca a juste un peu trop bien marché. » Il n’avait pas du tout prévu de coucher avec lui à la base. C’était arrivé… comme ça. « C’était sa première fois et je savais que c’était important. J’ai fait les choses bien tu vois ? J’pensais pas que ça serait deviendrait aussi important pour moi… » A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Devan grimaça et reposa le verre sur la table basse. Voilà, il avait déjà bien trop parlé. Puisqu’Endre ne s’était pas gêné pour lancer un sujet sensible, il en profita pour faire de même. « Toi. Parle-moi de ton autre… de ton autre-toi. »

Devan M. & Endre V.

Friendzone.

Tu t’étires lascivement dans le canapé sous le regard si indécent de ton ami quand ce dernier s’installer. A quoi joues-tu ? Quel mur as-tu oublié de placer sur ta personnalité aujourd’hui, Endre ? Tu ne peux pas le faire. Tu ne peux pas te le permettre. A l’instar de Noah… Si tu osais ne serait-ce que toucher un de ses cheveux… Tu le ferais pourrir. Flétrir comme si de rien n’était. Tu imposerais la pourriture de ta vie sur quelqu’un qui, au final, n’a toujours voulu que ton bien. Le sens-tu ? Ton cœur se serrer et se contracter de toutes ses forces ? Comme s’il cherchait à t’empêcher de sombrer dans la folie. Comme s’il cherchait à te préserver du désir… Tu ne peux pas. Tu as toujours admis que tu ne pouvais pas. Telle une interdiction plus formelle que la plus sévère des lois. Une règle. L’une des rares dans ta vie. Si tu la brises… Tu ne seras plus rien. Tu perdras tout ce qui fait de toi autre chose qu’une enveloppe charnelle. Tout ce qui protège ta peau de la pourriture avide qui te ronge de l’intérieur. Pourtant… Tu n’as pas envie d’y penser dans ce moment de faiblesse. C’est toujours mieux que d’afficher tes larmes. N’est-ce pas ? Alors oui. Tu l’écoutes. Calmement. Intelligemment – autant que tu puisses du moins. Et tu la ressens. Cette violence. Cette force. Ce chagrin qui se synchronise presque au tien. Cette monstruosité de doute, d’anxiété, de panique, de peur. Cette chose que tu cherches tant à combattre… Tu souris délicatement à ses explications, feignant ignorer l’étonnement qui est sien. « Un païen en plus Devan… Tu sais qu’il est certainement encore plus perdu que toi ? Que pour lui… Ca pouvait dire tout et n’importe quoi. Alors que tu ne sois pas habitué, je le comprends mais… Ne compte pas sur lui pour faire le premier pas. Il ne le fera pas. » Et alors que tu penses pouvoir creuser plus encore dans cette folie douce des déboires du beau brun, il te gifle littéralement de sa question. Comme une vengeance froide, elle te tombe dessus et t’étrangles presque, mais tu fais mine de rien – préférant boire une gorgée d’alcool. « Je… Ce n’est pas un autre moi. C’est moi. Toujours moi, tu sais ? Andra May. Cet appartement. Tout ça… C’est grâce à la vente de ses livres. Et que veux-tu savoir ? C’est une sorte de… Liberté pour moi. La permission d’être quelqu’un d’autre. Quelqu’un de neuf. Quelqu’un de… normal. » Et si tu as envie de rire jaune sur cette dernière remarque, tu te prives. Tu ne veux pas… Tu n’as pas besoin de… Dans un léger soupire, tu te penches, logeant ta tête dans le creux de la clavicule de ton ami. Il est tellement confortable…

endre ∞ devan

« J’aime pas quand t’as raison Endre. » lâcha Devan avec une belle grimace. Ca arrivait plus souvent qu’on ne pourrait le croire ! Et c’était énervant. Parce que ça voulait dire que Devan avait tort et il n’aimait pas ça du tout. Aussi bizarre que ça puisse paraître, Endre était un peu sa voix de la raison. Sa petite conscience dans son crâne. Il l’aidait à y voir plus clair et essayait de l’empêcher de jouer au con. Ce qui ne fonctionnait pas toujours… « J’sais qu’il fera pas le premier pas mais ça m’arrangerait tellement d’un autre côté. D’un côté, j’ai peur de lui donner des faux espoirs tu vois ? Qu’il s’accroche un peu trop et de finalement n’être pas du tout fait pour une relation de couple. » Nouvelle grimace. Ah ça, il avait aimé sortir avec Kieran pourtant ! Le parfait bonheur. Mais la descente avait été rude, très rude, et il s’en était brûlé les ailes. Maintenant il était jaloux, con, et n’avait surtout pas beaucoup de temps à consacrer à tout ça. Même si à trente ans, les gens cherchaient en général à se caser… Et à avoir une famille. Lui il en était plutôt loin. « On accorde beaucoup d’importance à sa première fois en général. Et s’il tombait amoureux de ce que je représente plutôt de ce que je suis ? » Déjà, pour tomber amoureux de Devan il fallait s’accrocher ! Il ne se considérait pas comme un gars bien. Mais plutôt un gars rangé et qui se faisait cruellement chier dans sa vie… Qui était capable de retomber dans les magouilles d’un instant à l’autre juste pour retrouver un peu d’adrénaline.
Finalement, coup bas pour coup bas, Devan avait voulu parler un peu d’Andra. Pour mettre les choses au clair et qu’il n’y ait plus jamais de malentendu entre eux. Se déchirer pendant des semaines ça lui avait fait mal, il voulait à tout prix éviter de remettre ça. Il l’écouta attentivement et fit la moue. Son Endre n’avait pas besoin de changer, selon lui… d’être quelqu’un d’autre pour qu’on l’aime. Mais il comprenait ses motivations. Il but une gorgée de son verre et lui sourit. « Je comprends ton envie d’être quelqu’un d’autre Endre… mais moi je t’aime bien comme tu es. » Il espérait donc que cette Andra ne lui prendrait jamais son ami entièrement. Qu’elle ne l’effacerait pas.
Il l’accueillit volontiers dans ses bras, passant son bras autour de ses épaules. « Tu me feras lire ce qu’elle écrit ? »

Devan M. & Endre V.

Friendzone.

Tu fais une légère moue à la réponse de ton ami, hésitant à porter ta main à son visage pour lui offrir ce peu de contact physique que tu peux. Serait-ce déplacé ? Réconfortant ? Tu ne sais pas toi-même. Tu n’aimes pas avoir raison. C’est quelque chose que tu ne devrais jamais avoir et qui t’attriste quelque peu. Mais tu ne peux pas le laisser. Tu ne peux pas céder à tous les démons qui rampent dans ton esprit. Tu es là pour lui. Autant que tu le peux. Du mieux que tu le peux. Calmement, tu continues de boire dans ton verre en l’écoutant parler, t’enfonçant plus en plus dans le doute. Il est… Réellement attaché. Alors qui es-tu pour arriver, tel un cheveu sur la soupe ? Telle la gêne que tu as toujours été. Oui. Tu vas créer des problèmes. Tu le sais, n’est-ce pas ? Et quand il termine sa tirade, tu hésites un instant. Des mots. Les mots peuvent être tellement puissants. Tellement cruels. Tu dois les choisir bien, car tu risques tout. Tu risques… De le perdre. « C’est… Tu es quelqu’un de bien, Devan. Alors arrête de penser qu’il ne puisse s’éprendre que de ce que tu représentes. C’est impossible. Tu as… Trop de caractère. Tu es trop toi pour n’être qu’une vulgaire allégorie. Et si tu n’arrives pas à être en couple… Si c’est trop pour toi… Il le comprendra si c’est ton ami. Il l’a été avant d’être ton amant – rien ne changera ça. Ce n’est pas comme si c’était un coup d’un soir ou un inconnu, alors s’il choisit de s’engager dans quoi que ce soit… Tu pourras en parler avec lui. Lui expliquer. Le prévenir. Un ami… Un ami comprendra. » Et que tu espères sincèrement avoir raison en disant ça… Sinon, tu t’occuperas du cas de cet inconnu à l’insu de Devan. Tu lui expliqueras. Tu iras porter le bon mot sur ton ami parce qu’après tout… C’est ce que font les amis non ?
Tu rougis pitoyablement lorsqu’il dit bien t’aimer tel que tu es, et plus encore quand il demande de listes les livres d’Andra. « Je… Hors de question. Ce ne sont que… Desrécitsérotiques. » Tu n’articules pas ta réponse, comme pour tuer la conversation. Si seulement il savait… Non. Il sait déjà presque tout sur toi. Il te tolère. Il t’accepte. Il… Tu ne sais toujours pas ce que tu as fait pour mériter quelqu’un dans son genre. Quelqu’un de si génial, de si… Tu t’enfonces plus dans ses bras encore lorsqu’il t’enlace. Tu pourrais mourir. A ce moment précis. Maintenant. Tout de suite. Tu pourrais mourir heureux. Parce que pour une fois. Pour une fois seulement… Tu as l’impression d’être là où il faut au bon moment. La chaleur de son corps. Son odeur. Les battements de son cœur que tu sens contre ta fragilité… Tu pourrais mourir. Et dans le plaisir de la chaleur de son corps qui t’envahi, tu sens monter cette douce folie qui se dirige d’une force intenable entre tes cuisses. Aujourd’hui… Aujourd’hui tu rompras certainement une promesse que tu t’étais faite depuis longtemps alors que ton érection cogne contre sa cuisse. Tu te décolles de lui rapidement. « Pardon… C’est juste que… Je ne sais pas. Je me sens tellement bien dans tes bras. » Tu te prives de dire que ta vie pourrait trouver une fin digne et plaisante à ce moment précis. Tu ne veux pas lui faire plus pitié que tu ne le fais déjà. Tu as tout cassé. Encore.

endre ∞ devan

On avait beau lui dire qu’il était un gars bien, Endre, Liam, Hermès autrefois… Devan n’arrivait pas à y croire. Personne n’était dans sa tête et il ne laissait quasiment rien transparaître de son ennui total. C’était bien ce qui lui faisait peur : Devan craignait de dérailler à un moment ou à un autre et de reprendre goût à l’argent facile, de refaire des conneries. Il en avait vaguement parlé à Liam quand ils s’étaient revus… Mais le sujet de discussion s’était vite orienté sur le fils que le blond s’était découvert, faisant de Devan un oncle. Endre l’idéalisait alors impossible qu’il ne lui en parle. Et si ça n’était pas à lui, à qui d’autre ? Il n’avait pas une tonne d’amis, il n’avait pas le temps pour ça. N’en ressentait même pas le besoin, en fait. Le peu qu’il avait lui suffisait. Endre lui suffisait. « Y’a différents types d’amis. Ceux qui sont vraiment proches et qui peuvent tout comprendre. Et les autres… » Il ne savait pas trop dans quelle catégorie situer Ezraël. Ils n’étaient pas des amis très proches, ça n’était rien en tout cas par rapport à ce qu’il avait avec Endre. A lui il pouvait quasiment tout dire – et c’était mieux car Devan avait fait la gueule à la découverte de son secret, il était préférable qu’il n’en cache pas de son côté. « Mais oui, je lui dirais que c’est pas trop mon truc. Que j’suis pas certain que ce sera une expérience agréable pour lui… Et on verra bien ce que ça donne… » Fallait-il déjà qu’Ezraël lui ouvre la porte, ça c’était moins sûr.
Devan eut du mal à comprendre le mot d’Endre, mais la sonorité du mot érotique lui vint finalement en tête. Il sourit en comprenant qu’il devait écrire des romans un peu chaud et se moqua gentiment de lui. « T’es sérieux ? T’écris des trucs comme ça toi ? J’ai encore plus envie de lire d’un coup ! » Oui ça pourrait être un peu gênant. Mais il avait vraiment envie d’en savoir un peu plus sur Andra et sur Endre par la même occasion… Plus de secrets, c’était ce qu’ils avaient dit non ? « Je ne suis pas capable d’aligner deux mots moi tu sais bien, alors je ne vais certainement pas te critiquer. Je suis juste curieux… »
Si suite à leurs sms Devan s’était attendu à ce qu’ils fassent bien plus que parler aujourd’hui, il avait un peu abandonné l’idée quand Endre avait commencé à évoquer un sujet sérieux. Au final, se confier c’était bien aussi… Un peu frustrant mais c’était bien. Du coup, des pensées totalement chastes le traversant – pour une fois – il fut donc surpris de sentir quelque chose contre sa cuisse. Pour la première fois depuis leur rencontre Devan avait l’impression de lui plaire ! Et ça n’était pas désagréable... « Hey, t’excuse pas… » Sans hésiter, il posa ses deux mains sur chacune de ses joues et lui vola un doux baiser. Puis un autre, plus fougueux… « Je savais bien que c’était pas normal que tu résistes à mon charme à chaque fois ! » dit-il sur le ton de l’humour. De toute façon, Devan gâchait toujours les beaux moments !

Devan M. & Endre V.

Friendzone.

Tu regardes le doute se dessiner sur son visage à tes propos, incapable de réagir convenablement. Tu n’es pas médium, après tout – n’est-ce pas ? Alors selon quel droit – autre que celui de ta misère – peux-tu prétendre de savoir ? De comprendre ? Tu n’es rien. Rien du tout. Alors ne fais rien. Tu te contentes de le regarder. De l’écouter. Est-ce encore être ami, ou devenir lâche déjà ? Tu bois une gorgée de plus, ne voulant pas y penser – ce n’est pas comme si l’alcool avait le moindre effet sur toi de toute façon.  « J’espère être de ces premiers… » Ces quelques mots t’échappent dans un petit soupir, presque inaudibles – et tu espères sincèrement qu’ils n’ont pas été entendus par Devan. Ce serait… Ce serait le prendre par la pitié. Tu t’étais promis de ne plus jamais… Tu soupires une fois de plus en réajustant ta position pour continuer à l’écouter, seulement pour finir sur un grand sourire et un pouce en l’air. Comme pour l’encourager à faire quelque chose. Comme pour lui montrer tout le soutien silencieux que tu aimerais être. Parce que oui. Tu crois en lui.
Et oui. Le rouge gagne tes joues avec une force phénoménale quand tu entends l’entrain de ton ami concernant tes livres. Comme si c’était quelque chose de bien. Comme si c’était… Non. Tu n’as pas envie de céder à cette curiosité maladive. Pourtant, tu le sais n’est-ce pas ? Tu finiras par abandonner. Tu n’as jamais rien pu lui refuser de façon consistante, hormis ton corps que tu sens déjà progressivement céder. Alors après tout… Pourquoi pas ? Ce serait une vue différente. Un point de vue neuf sur quelque chose qui commence à être trop rodé chez toi. Tes lectrices et lecteurs, malgré les lettres d’admiration, ne donnent jamais rien de critique – et s’il n’est peut-être pas la personne idéale, sa candeur naturelle à en entendre parler te laisse croire qu’après tout… « Si tu insistes tellement… Soit. Je t’en prêterai un. »
Et tu les sens. Alors que tu recules de ton geste inepte, ses bras t’attrapent et rapidement, ses lèvres se collent aux tiennes dans une note d’humeur douce. Une nausée violente. Cette sensation de culpabilité que tu n’arrives pas à étouffer. Ce chagrin si fort de toucher à ce temple si pur. Cet idéal qui s’effondre en ce simple mouvement. Oui. Tu le sens sur toi. Contre-toi. La chaleur rassurante de son corps. L’ivresse de son parfum. De goût de l’alcool sur ses lèvres. Est-il ivre ? Non. Pas en ayant bu si peu. Alors pourquoi… Tes objections étouffent dans un baiser de plus, et progressivement sous son entrain, tu cèdes à la danse. Prédatrices comme les griffes d’un fauve, tes mains se croisent dans son dos pour l’approcher plus encore de toi. Elles explorent. Telle une jungle inconnue. Telle la plus vierge des forêts que tu puisses découvrir. Son ventre. Sa poitrine. Son dos. Elles sont partout et nulle part à la fois, s’adonnant à l’ivresse. Tantôt elles écorchent. Tantôt elles grattent. Tantôt elles caressent. Telle la plus érotique des danses, elles traversent son corps profitant de ce partenaire nouveau. Et rapidement, le contact ne suffit plus – aussi s’empressent-elles de dénuder sa musculature imposante, forçant vos lèvres à se séparer le temps qu’il libère sa tête sous le gémissement de ton objection à quitter ce contact tellement… Doux.

endre ∞ devan

Endre était effectivement dans la catégorie des gens proches. Il était peut-être même son ami le plus proche au jour d’aujourd’hui, si bien que Devan ne voyait plus sa vie sans lui. Dire qu’il y a quelques jours encore, il le détestait pour lui avoir caché une grosse partie de sa vie… Maintenant tout était oublié, il ne voulait plus se prendre la tête. C’était aussi pour ça qu’il s’était permis de l’embrasser… Probablement parce qu’il s’était un peu trop vidé le crâne pour le coup. Devan ne savait absolument pas si c’était une bonne idée ou pas, à vrai dire il n’était pas sûr de vouloir le savoir. Tout ce dont il était certain, c’était qu’ils allaient apprendre à se connaître de façon plus intime et que ça les rapprocherait sans doute encore plus. A moins que ça n’ait l’effet inverse… Il refusait d’y songer.
Endre avait toujours mis une barrière entre eux, le cuisinier s’en était souvent senti vexé. Au final, il avait abandonné. Mais leur conversation sms lui avait clairement fait comprendre qu’il avait sa chance aujourd’hui. Et s’il avait eu un mouvement de recul au départ, Endre se laissa finalement prendre au jeu. Ses mains commencèrent à parcourir le corps de Devan, le plus âgé faisant rapidement la même chose sans jamais quitter ses lèvres.
Il frissonna quand les mains d’Endre rentrèrent en contact direct avec sa peau. Bon sang qu’il avait chaud d’un coup… Mais il voulait prendre son temps avec lui. Lui montrer à quel point il l’estimait, parce qu’apparemment la réputation de Devan n’était pas hyper bonne… Il voulait absolument éviter qu’Endre ne se mette à penser comme Ezraël, qu’il n’était qu’un coup d’un soir, un de plus sur la liste et qu’après ça, il ne signifierait plus rien.

Il voulait faire les choses bien, en somme.

« Endre… T’es un gars génial tu sais… Tu… n’en doute jamais. » murmura-t-il entre deux baisers. Il n’avait pas confiance en lui, pensait sans cesse que le monde serait mieux sans lui. Il comptait bien lui faire comprendre par des mots et des actes à quel point il pouvait compter pour lui. Aussi ses mains se faisaient douces, ses lèvres joueuses. Elles vinrent embrasser son cou mais aussi sa joue plusieurs fois. On aurait pu s’attendre à de l’animalité de la part de Devan… Ce qui arriverait si Endre le lui demandait.
Devan attrapa finalement les cuisses du garçon pour le soulever et l’emmener dans la chambre.