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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto

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MessageSujet: I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto   I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto EmptySam 10 Déc 2016 - 21:16

I thought I could fly so why did I drown ?
MALOU & CALISTO


C'était une période assez chargée pour Malou. Elle qui passait son temps dans les chambres du bar où elle travaillait, ou bien dansait autour d'une barre sur la scène, s'exhibant à moitié nue devant des hommes pervers et avides, se retrouvait avec des opportunités peu communes ces derniers temps. Cela faisait plusieurs fois que son travail était demandé à domicile, lors de soirées privées ou publiques, elle ne savait pas trop vu le monde qu'il y avait et la classe sociale des personnes qui l'embauchaient. Son patron lui avait demandé de faire l'escort, chose qu'elle détestait totalement à la base. Mais c'était bien payé. Très bien payé. Alors même si elle haïssait cette partie du job, qu'elle n'avait d'ailleurs pratiqué que très rarement dans sa vie, elle acceptait. De toute manière elle n'avait pas le choix. Dire non au patron n'était pas une option, surtout pas dans sa situation. Ça avait toujours été comme ça, surtout depuis qu'elle avait emménagé à Bowen. Mais la jeune femme avait décidé de voir ça comme des opportunités rares et faisait avec. Car ce n'était pas tous les jours qu'elle recevait une paye plus que généreuse, même si son patron s'était bien évidemment servi dessus avant elle, et ne lui laissait que les restes. Sauf qu'en général, les restes, ça se réduisait à vraiment pas grand chose, tout juste de quoi lui permettre de vivre. Les gens appelaient peut-être ça de l'argent facile, mais croyez-moi, c'était pas si facile comme situation, les fins de mois étaient toujours délicates pour la jeune femme. Encore une fois, on avait demandé ses services pour une soirée mondaine, vous voyez bien le genre, là où des putes comme elle se baladaient dans une foule de gens riches au-delà de l'imaginable, dont la vertu était inversement proportionnelle à leur revenu. Ca pouvait sembler très caricatural, mais Malou avait appris avec les années que la haute classe sociale pouvait se permettre n'importe quoi et que ça avait tendance à jouer sur leur santé mentale. Ce genre de familles et leurs réunions réservées à la fine fleur de la société, elle avait mis les pieds dedans et ses oreilles avaient déjà, malgré elles, capté des histoires bien sordides mais précieusement gardées secrètes. Qui donc oserait révéler que la riche population de ce monde avait des activités, pratiques et autres agissements très discutables ? Personne voyons. Tout cela restait bien gardé à l'intérieur de leur noyau de confort, où la morale n'était pas une priorité. Si Malou savait certaines choses, c'est parce que personne parmi ces gens ne se préoccupait du personnel, quel qu'il soit. Les femmes de ménage, les portiers, gardes du corps et les prostituées comme elle étaient considérés comme de simples objets dans tous les cas qu'elle avait pu voir, et qui se souciait de ce qu'ils pouvaient penser ? Personne ne croirait leurs ragots si un jour l'un d'entre eux décidait de parler, ils étaient si bas dans la société que tout le monde s'en fichait royalement. C'était un autre monde que le leur, intouchable et immuable. Alors les histoires de tromperies, de meurtres, de viols et autres scandales sexuels, tout cela était assez commun dans la haute société, et personne n'en faisait tout un fromage.

Même si la jeune femme ne supportait pas ce genre de personnes, elle ne pouvait ni cracher sur l'argent qu'elle en retirait, ni refuser de toute manière. Elle se trouvait donc dans une demeure qui sans aucun doute devait coûter des millions. Elle était scandaleusement grande et richement décorée, et ce soir elle était remplie de gens huppés parés de leurs bijoux au prix ridicules. La jolie rousse était vêtue d'une jupe en cuir noir et d'un corset assorti, avec des cuissardes et des bas résilles. Au moins, ce n'était pas elle qui payait pour tout ça. On lui avait même fait son maquillage et sa coiffure. Un luxe qu'elle n'avait jamais connu, rien que ça lui donnait envie de vomir. Elle était payée pour faire circuler les plateaux entre les invités et se laisser emmener dans une chambre selon le bon vouloir de ces mêmes invités. Peu importe leurs souhaits, elle était priée de s'y plier sans rechigner. Tout ce que Malou détestait en ce monde, mais elle s'efforçait de voir le bon côté des choses. Elle pouvait toucher du doigt ce luxe, ces belles choses, et même si elle devait subir la situation dégradante, la paie n'était pas négligeable. C'était ce que la rouquine gardait en tête tout en marchant avec le sourire entre les gens, un plateau d'apéritifs et autres douceurs en main. Son déhanché discret faisait tourner pas mal de têtes masculines, mais c'était avant tout pour ça qu'elle était rémunérée. Juste une soirée, Malou, juste une soirée. Pense au beau mois sans soucis financier qui t'attend, c'est pas toujours comme ça. Il n'y avait rien de plus dégradant que de déambuler parmi ces gens qui jouissaient d'un luxe sans pareil. De sentir ces regards glisser sur elle, comme si elle était un vagin ambulant, qui restait à disposition. C'était bien pire que l'intimité d'une chambre dans un bar miteux pour soulager les besoins d'un homme désespéré. La jeune femme trouvait cela pathétique. Ces personnes dans cette demeure ridiculement grande n'étaient que des hypocrites. Ils réglaient tout par l'argent sans se soucier des conséquences de ce qu'ils faisaient, ils n'avaient aucune limite, il n'y en avait pas besoin, ils avaient l'argent. Ils crachaient sur les classes sociales en-dessous de la leur, se pensaient mieux que tout le monde, crachaient sur tous ceux qui étaient à leur service car les considéraient comme des moins que rien. Sauf que les moins que rien faisaient tout pour eux, tout ce que ces gens étaient incapables de faire eux-mêmes. Malou connaissait ce genre de position. Elle affrontait cela tous les jours, en tant que prostituée. Ces gens vous regardent avec avidité, ils veulent vous utiliser, ont besoin que vous leur donniez du plaisir et de l'attention, et dans leur tête ils vous méprisent, vous jugent, vous pensent répugnante de pouvoir faire une telle chose et mener une telle vie. Il n'y avait définitivement pas plus hypocrite et révoltant que ça. Malou était peut-être pauvre, n'avait pas fait de grandes études, mais elle n'était pas stupide pour autant. Elle savait observer les gens et reconnaître les grands schémas classiques dans leur comportements. Là où certains fermaient les yeux ou vivaient dans l'ignorance, elle se posait des questions et y trouvait la réponse. Mais bon, que voulez-vous ? Elle n'était qu'une pute, une moins que rien. Alors qu'est-ce que ça pouvait bien faire, ce qu'elle pensait ? On ne lui demandait pas de réfléchir, juste d'obéir.
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MessageSujet: Re: I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto   I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto EmptyJeu 22 Déc 2016 - 22:29

Le mégot de sa cigarette sans filtre rebondit à plusieurs reprises sur le trottoir avant d'aller mourir sur le caniveau. La musique était tellement forte dans l'immeuble, qu'on l'entendait de dehors. Calisto regardait dans la rue d'un air absent, redoutant l'instant fatidique où il allait devoir passer la porte d'entrée et rejoindre le premier étage. Comme souvent, ses sœurs avaient décidé de donner une fête privée dans un immeuble appartenant à la famille Matteotti. Leur mère l'avait supplié d'aller jeter un coup d'oeil. Ce n'était pas une chose qu'elle demandait régulièrement, préférant prétendre ne pas s'inquiéter.

Le garçon était probablement le seul de la famille à avoir encore des contacts plus que cordiaux ou professionnels avec ses parents. Ils les aimaient malgré tout, et les respectait tout autant. Ce n'était pas quelque chose dont il se vantait devant ses sœurs, entre mille et une autres choses. Calisto faisait souvent profil bas, dans son entourage familial, comme amical. Il n'aimait pas se faire remarquer, et préférer laisser couler les choses. Les affaires familiales lui donnaient déjà assez l'occasion de faire des vagues, et il préférait se limiter à cela.

Un couple éméché franchit la porte d'entrée et le bouscula. Ils ne semblèrent pas même le remarquer. Un éclair zébra le ciel au loin, alors que la pluie se mit brusquement à tomber. Calisto prit cela comme le signe qu'il fallait qu'il se jette dans la gueule du loup. Il soupira, regarda une dernière fois vers les nuages, puis passa la porte. Les marches craquaient sous ses pieds tandis qu'il montait l'escalier, son regard suivant les photos de famille, sur lesquelles les Matteotti prétendaient tous être heureux. Peut-être ses sœurs l'étaient-elles ; mais pour cela ce n'était pas chose acquise.

L'italien entra dans le vestibule déjà encombré par de trop nombreuses personnes. L'air était difficilement respirable. L'odeur du tabac était partout, ce qui ne le dérangea pas outre mesure. Il était lui-même fumeur, bien que restant raisonnable. Il ne tarda pas à trouver Mona et Norma, assises comme des reines dans deux fauteuils crapauds bleu roi. Il s'approcha d'elles et les embrassa chacun leur tour sur la joue. Norma ne portait plus qu'une robe transparente, laissant voir sa poitrine à qui le voulait bien. Une jeune femme semblait vouloir lui dévorer le cou alors qu'une main se baladait entre ses cuisses.

Le garçon grimaça et s'éloigna alors que la main de Mona attrapait la sienne. Il lui adressa un vague sourire, qui n'y ressemblait pas vraiment, et elle le laissa s'échapper. Il n'en pouvait plus de ces soirées où l'extravagance se mêlait au vulgaire avec une facilité qui lui donnait la nausée. Il passa dans la salle à manger, jetant un regard dans le bureau. Il cherchait sa petite sœur, même s'il souhaitait secrètement ne pas la trouver. Il gagna la cuisine. Clara s'y trouvait, complètement ivre, sa bouche collée à celle d'une autre jeune femme. Calisto fut soulagé et attrapa une bouteille de bière qu'il ouvrit avant de quitter la pièce.

Ses pas le menèrent jusqu'à une des chambres. Il alluma la lumière et ferma la porte derrière lui avant de se laisser tomber sur le lit. Il portait la bouteille à ses lèvres lorsque la porte de la petite salle de bain attenante à la chambre s'ouvrit. Il sursauta et se leva brusquement, se renversant de l'alcool dessus. Il jura, baissant les yeux vers son tshirt, avant de les relever vers la jeune femme qui se tenait devant lui. Calisto fronça les sourcils, observant sa tenue. Il était assez habitué aux fêtes de ses sœurs pour comprendre qu'elle n'était pas une invitée, mais qu'elle s'apprêtait à aller travailler.
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MessageSujet: Re: I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto   I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto EmptySam 24 Déc 2016 - 6:22

Après plusieurs heures de service en salle, les autres services de Malou avaient été réquisitionnés à l'étage. Enfin, disons qu'on l'avait expédiée dans une des chambres comme si elle n'avait été que du bétail. Mais la jolie rousse avait l'habitude, et si ça pouvait lui permettre de sortir aussi élégamment de la grande salle où se pressaient une multitude de personnes soit complètement saoules soit complètements droguées, ou bien les deux à la fois... Elle ne crachait pas dessus. C'était mieux que de se faire attraper les fesses et traîner dans une chambre sans plus de considération. Malou avait du mal à cerner les femmes pour qui elle travaillait ce soir. Elles étaient étranges, bien sûr, mais c'était assez courant dans ce milieu. Enfin, c'était pas ses affaires, elle était là pour travailler, même si elle avait régulièrement observé les actions de ces femmes se comportant comme des reines du coin de l’œil. L'une d'elles l'avait appelée en tapant dans les mains et lui faisant signe d'approcher avec son index. Malou avait obtempéré, et sa patronne pour ce soir lui avait glissé quelques mots à l'oreille. Elle devait se rendre à la chambre indiquée et se préparer à accueillir quelqu'un.

La jolie rouquine en avait profité pour faire un tout petit tour aux toilettes, vu que dans ce genre d'endroit, chaque chambre possédait sa salle de bain personnelle. Malou avait aussi vérifié son maquillage, réajusté sa tenue et après quelques vérifications, était ressortie de la pièce. Elle aurait juré avoir entendu un bruit dans la chambre, sûrement son client qui était arrivé. Merde, il s'attendait sûrement à ce qu'elle l'attende sur le lit dans une position aguicheuse. Tant pis. Elle ouvrit la porte. Un jeune homme était assis sur le lit, et sembla subir un sacré coup de frayeur vu la bière qu'il renversa sur lui et l'énorme sursaut qui le saisit. Il se leva d'un coup en pestant, visiblement exaspéré par l'entrée en scène inopinée de la jeune femme à la chevelure flamboyante. Pourtant son client devait s'attendre à ce qu'elle soit là. Enfin ouais, peut-être pas à ce qu'elle sorte de la salle de bain sans prévenir, comme dans un film d'horreur.

« Oh, vraiment désolée. Laissez-moi arranger ça... »

La belle jeune femme n'était guère déstabilisée par cet incident. Elle savait quelle réaction elle devait adopter dans quelle situation, à force de pratiquer le métier. Elle fit volte-face pour s'emparer d'une serviette blanche qu'elle humidifia légèrement et se pressa de rejoindre le jeune homme, un sourire d'excuse sur le visage, mais son regard était aguicheur. Et son sourire le fut aussi lorsqu'elle passa la serviette sur les endroits tachés des vêtements de son client, descendant sans plus attendre vers sa ceinture pour défaire son pantalon. Belle entrée en matière. Cette bière renversée était vraiment l'excuse parfaite.
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MessageSujet: Re: I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto   I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto EmptyDim 15 Jan 2017 - 16:59

La jeune femme vint l'aider et entreprit de nettoyer son haut avec une serviette humide. Calisto ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Qui était-elle ? Il ne l'avait jamais vue à une seule fête de ses sœurs. Pourquoi était-elle dans cette pièce ? Il espérait pouvoir être tranquille et s'échapper de la folie ambiante qui régnait partout dans l'appartement. D'une certaine manière, les réponses à ses questions arrivèrent plus que rapidement. En l'espace de quelques secondes, son pantalon atterrissait sur ses chevilles, la jeune fille à genoux devant son engin. Calisto ouvrit de grands-yeux et voulut reculer, trébuchant sur son lit à cause de son jeans baissé. Il le remonta aussitôt et le reboutonna. De toute évidence, cette jeune femme était une prostituée au service de ses sœurs. Peu importait la façon dont il tournait la phrase dans sa tête, il n'aimait pas ça du tout.

Calisto n'avait jamais eu recours à des prostituées. Il ne pouvait pas dire qu'il en était fier, mais au moins il trouvait un certain réconfort à cette pensée. Il avait toujours réussi à trouver moyen d'arriver à ses fins sans avoir recours à une employée du sexe, si on pouvait les appeler comme cela. Aussi, que lui d'elle commence à le déshabiller, par erreur en plus, le mettait particulièrement mal à l'aise. Il se racla la gorge à plusieurs reprises, cherchant ses mots. Il ne savait pas franchement quoi lui dire. Il avait déjà repoussé les avances de filles, mais jamais dans ce cadre précis. Tout ce qu'il espérait était qu'elle ne prenne pas ça pour un jeu sexuel dans lequel il aurait besoin d'être poussé ou frappé. Mon dieu. Et si elle se mettait effectivement à le frapper. Cette perspective était assez effrayante. Calisto n'avait rien d'un soumis, du moins il le pensait. Ce genre d'occasion ne s'était jamais vraiment présentée à lui.

"S'il vous plait, arrêtez", finit-il par demander, voire supplier.

L'italien se laissa tomber sur le bord du lit et se passa une main sur le visage. Il lui expliqua calmement qu'elle se trompait. Il n'était pas là pour coucher avec elle. Il cherchait à fuir ses sœurs et la fête. Il n'était pas là par gaieté de cœur et voulait simplement se cacher avant de trouver le bon moment pour s'en aller. Il se pencha finalement en avant pour aider la jeune femme à se relever, car il ne supportait déjà plus de la voir à genoux. Certes, il aimait lorsqu'une femme se mettait à genoux devant lui, mais les circonstances étaient bien différentes.

"N'allez pas le prendre mal, s'il vous plait", reprit-il. "Je ne suis pas intéressé par ce genre de relations physiques, dans ce contexte précis et... Je suis réellement désolé, mais pourriez-vous mettre des vêtements s'il vous plait ?"

Calisto déglutit difficile et quitta du regard la jeune femme. Il préférait ne pas regarder dans sa direction le temps qu'elle mette des vêtements plus décents. Il était terriblement mal à l'aise et avait du mal à le cacher.
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MessageSujet: Re: I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto   I thought I could fly so why did I drown ? ➽ Calisto EmptyMer 15 Fév 2017 - 5:00

La malice pris place sur le visage de Malou quand son client se releva, tout paniqué, s'emmêlant dans son pantalon et trébuchant. Ensuite laissa place à l'incompréhension, quand il se rhabilla en toute hâte, l'air presque paniqué. Décidément, quelque chose clochait, à moins qu'elle ne soit si effrayante que ça, mais elle en doutait fortement. Le jeune homme semblait extrêmement mal à l'aise, ce que Malou ne comprenait pas. Pourtant on l'avait envoyée dans cette chambre pour attendre un client qui l'avait demandée. Pourquoi ce dernier semblait-il si affolé à l'idée qu'elle commence les festivités ? Il lui demanda d'ailleurs d'arrêter ce qu'elle faisait. Malou ne disait rien, cherchant toujours à comprendre ce qu'il se passait exactement. S'était-elle trompée de chambre ? C'était possible et elle ne voulait pas s'attirer les foudres de ses patronnes de la soirée. Surtout vu le pouvoir que celles-ci semblaient détenir.

Le jeune homme s'assit sur le lit et lui expliqua qu'il n'était pas la bonne personne. La rousse planta les poings sur ses hanches et pencha la tête, les sourcils froncés, cherchant toujours une explication à pourquoi ce n'était pas son client qui était censée se trouver devant elle à moitié à poil pendant qu'elle le mettait en conditions. Dommage, il était mignon celui-là, ça n'aurait peut-être pas été si désagréable que d'habitude. M'enfin, on ne choisit pas ces choses-là, quand on est prostituée. Elle faillit cependant éclater de rire quand il lui demanda d'un air gêné si elle pouvait rajouter quelques vêtements.

« Hum... Je n'ai que ce que vos sœurs m'ont fourni, donc non, je ne suis pas vraiment en capacité de mettre plus de vêtements. Désolée. »

Le jeune homme se pencha vers elle pour l'aider à se relever. Ce lieu était vraiment de plus en plus étrange, la haute société ne convenait décidément vraiment pas à Malou. C'était pas un scoop, elle ne jouait pas dans la même cour, loin de là. Mais elle se disait vraiment que tout cet environnement et les relations qu'entretenaient les gens entre eux étaient hors de toute explication. Elle avait l'impression d'être dans un lieu malsain, plus malsain encore que dans le bar à putes miteux dans lequel elle travaillait. Les gens ne semblaient pas disposer de la même réalité.

« Vous savez, ça fait deux heures que je me promène dans cette tenue parmi plusieurs centaines de personnes, alors vous pouvez regarder, hein, y a pas de malaise. Bon c'est pas tout ça, mais je suis censée accueillir un client bientôt, dans cette chambre. C'est une de vos sœurs - je suppose - qui m'a envoyée ici. Donc si ça ne vous dérange pas... Pas que je n'aime pas votre compagnie hein. Mais je ne pense pas que vous soyez du genre voyeur, vu que vous osez à peine me regarder. »

Malou était rarement aussi bavarde, mais elle était réellement amusée de la situation. Au moins le jeune homme n'était pas là pour lui donner des ordres ni lui sauter dessus, de toute évidence. C'était une bouffée d'air frais que la rouquine prenait volontiers, dans cet endroit. Il n'empêche qu'elle ne voulait pas se faire taper sur les doigts par les patronnes, au cas où son client débarquerait et la trouverait déjà avec quelqu'un d'autre dans la chambre.
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