what's wrong with you ? (devan)

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Il en colère. En colère contre ce type encore là-bas, en colère contre Devan pour son geste déplacé, mais surtout en colère contre lui-même de n'avoir su trouver les mots pour empêcher ça. Il a la rage au ventre parce qu'en ce moment, un problème supplémentaire est clairement ce dont il n'avait pas besoin. Ses yeux bleus se font durs, ses traits sont fermés. Il ne veut plus être l'enfant qu'on défend contre les méchantes personnes, ou le petit chiot à qui on dit qu'il est fragile. Les poings serrés, Ezraël traverse les rues en pleine nuit sans se soucier de si il pourrait réveiller quelqu'un ou non. « Devan ? » l'appelle-t-il. Même si il sait qu'il ne devrait pas lui courir après, qu'il ferait mieux de le laisser se calmer seul, il ne peut s'empêcher d'aller vérifier si il va bien. Et surtout, de lâcher haut et fort ce qu'il a sur le coeur là, maintenant. En accélérant le pas, Ezra finit par reconnaître sa silhouette un peu plus loin. Il trottine pour le rattraper. « Attends. » Une fois à sa hauteur, il s'arrête et cherche ses mots. Il ne sait pas par quoi commencer, il y a actuellement trop de choses qui se bousculent dans sa tête pour qu'il n'arrive à en faire un tout cohérent. Nerveusement, il passe une main dans ses cheveux qui, d'ailleurs, se font de plus en plus épais, et cherche le regard de Devan. « C'était quoi ça, bordel ? Tu m'expliques ? » finit-il par demander après avoir poussé un long soupir. Il a chaud, ses joues sont rougies à cause de la température élevée de son corps, mais aussi à cause de cette colère qu'il essaie du mieux qu'il peut de contenir au fond de lui. Dans sa poitrine, son coeur bat à vivre allure. Il aimerait effacer cette soirée, oublier ce Dustin. Mais surtout, il aurait aimé que Devan évite se mettre dans une telle situation à cause de lui. Qui sait si un pire quiproquo de ce genre arrivait une nouvelle fois ? En deviendrait-il violent avec Ezra ? Même si elle le devrait, l'idée ne lui fait pas peur un seul instant. Pas parce qu'il pourrait l'encaisser mais parce qu'au fond, malgré qu'il aie ce soir découvert un coté de Devan qu'il ne connaissait absolument pas, il continue de penser que jamais il ne lui ferait volontairement du mal.

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ezraël ∞ devan

Devan s’en voulait d’avoir montré cette partie-là de lui à Ezra. De s’être montré si violent, impitoyable et d’avoir mis le dialogue de côté. Et pourtant il n’arrivait pas à redescendre et à se calmer. Alors avant que ça ne dégénère totalement il avait préféré se barrer, laissant les deux hommes en plan et le choix à Ezraël de le suivre ou non. D’un côté il avait envie que le brun – son brun – lui emboîte le pas pour le rattraper. De l’autre… Il avait peur de ce que donneraient des explications dans un état d’énervement pareil. Devan ne voulait pas dire des choses qu’il regretterait par la suite – déjà qu’il regrettait ses gestes, c’était bien assez. Et en même temps, il avait tellement de choses à lui dire, à Ezra. Tellement de choses à lui faire comprendre ! Qu’il ne voulait pas le partager, qu’il voulait être avec lui, officiellement. Qu’ils se cachent, d’accord, Devan s’en foutait. Mais il voulait au moins mettre les choses au clair avec lui, que tous les deux soient enfin fixés pour ne pas faire souffrir l’autre. Ca ne lui était pas arrivé depuis dix ans de vouloir être exclusif avec quelqu’un… disons qu’il gérait assez mal la nouveauté.
Déterminé à rentrer chez lui malgré tout, il ralentit la cadence en entendant sa voix. Son cœur rata un battement… Il allait falloir arrêter de faire le con et être totalement honnête avec lui. Mais ça n’avait rien de facile pour Devan qui depuis longtemps préférait les coups d’un soir aux relations plus sérieuses. Quand on voyait dans quel état ça le mettait, on pouvait facilement le comprendre… Ezra arriva rapidement devant lui, forçant le cuisinier à s’arrêter. Il tenta alors de respirer plus tranquillement, de calmer ses nerfs pour ne pas réagir comme un con – mais chassez le naturel et il revient au galop ! « Qu’est-ce que tu veux que j’te dise Ezra ? T’attends quoi, là ? » Calme-toi. Calme-toi. Tu peux pas juste lui dire que tu l’aimes ? Bien sûr que non, faut toujours que tu compliques tout. « J’ai pas supporté de voir ce mec te draguer. J’ai pas supporté que tu te sois laissé faire sachant que j’étais juste à côté. J’ai pas supporté… Putain mais c’est quoi le truc ? Un jour je te fais toute une scène pour te dire que j’veux pas que tu te barres à l’armée, et toi, tu tires la conclusion que ça m’ferait pas chier que t’ailles voir quelqu’un d’autre ? J’suis jaloux. VOILA. J-a-l-o-u-x. » Et lourd, putain arrête de parler comme ça Devan, tu t’enfonces.
Il soupira longuement, cherchant une nouvelle fois à se réguler. Ca n’était pas évident… « J’suis loin d’être parfait Ezra et je le serais jamais. Voilà, tu as vu le Devan jaloux qui est incapable de se contrôler, le pire du pire. Mais bonne nouvelle, puisqu’apparemment nous ne sommes pas ensemble, pas besoin de me plaquer. »

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Alors que de son coté, Ezra ne voit pas ce qu'il a bien pu faire de déplacé. Il ne s'assume même pas encore entièrement, il a encore bien du mal à se faire à la nouvelle personne qu'il est peut-être en train de devenir alors évidemment, comment pourrait-il deviner que ce type en aurait après lui ? Qu'était-il censé faire, le rembarrer ? L'envoyer bouler ? Lui n'est pas comme ça. Alors qu'enfin Devan se tourne pour lui faire face, ses mots lui tombent dessus comme une claque en plein visage. Ça l'atteint en plein coeur, ça le fait se sentir minuscule et totalement ridicule. Encore une fois, il foire. Combien de fois faudra-t-il qu'il commette un nouvelle erreur avant que Devan ne réalise que ce n'est qu'un raté ? Sa gorge se serre, mais sa mâchoire reste fermée. Lentement, ses poings se relâchent. « Que je me sois laissé faire ? Excuse-moi de pas lui avoir collé mon poing dans sa face et que tu te sois senti obligé de t'en charger ! Puis sérieusement, tu sais très bien que je suis pas du genre à aller de gauche à droite, surtout pas avec... » Des mecs. Non, il ne le dit pas. Il laisse un silence peser après les dernières paroles de Devan. C'est vrai, ils ne sont pas ensemble. Ils n'ont aucune exclusivité l'un sur l'autre, ne devraient même pas être jaloux l'un envers l'autre. Et pourtant, lui sait pertinemment que ça le rendrait malade de le voir avec un autre type. « Devan, je me sens pas attiré par n'importe quel type croisé dans la rue. Y a que toi qui arrive à me faire cet effet. » Pour une fois, il ne détourne pas le regard comme il l'aurait autrefois fait. Il regarde Devan, cherche son soutien, et par la même occasion, il en profite pour exposer au grand jour ce qu'il a trop longtemps caché. « Je sais que c'est pas ce que tu voudrais, ou que je suis pas celui que tu voudrais que je sois. Mais j'ai besoin de temps, je peux pas sortir dans la rue du jour au lendemain et crier "hey j'suis gay" devant tout le monde. Mais je veux pas m'éloigner de toi pour autant. Je sais pas ce qu'il te faut pour que tu réalises à quel point je tiens à toi. »

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« Je te demande pas de faire ton coming-out Ezra ! J’m’en fous que ce soit officiel aux yeux des autres ! Tout c’que je veux… c’est que ce soit clair entre nous. » Enfin il arrivait au sujet qui lui tenait vraiment à cœur. Depuis la dernière fois il s’était posé tellement de questions qu’il avait eu l’impression d’être une adolescente paumée pour la première fois dans les tourments de l’amour ! Et il n’avait pas osé en parler à Ezra en pensant que les choses se feraient peut-être naturellement. Mais Devan avait été totalement con de lui proposer cette sortie, il fallait l’avouer. Aucune chance de parler de tout ça dans une boite de nuit ou bien d’avoir des gestes intimes comme quelques baisers ou étreintes qui lui feraient penser que oui, ils sont en couple. Mauvaise stratégie pour le garçon qui avait simplement voulu montrer à Ezra qu’ils pouvaient passer inaperçus. Inaperçus… Ouais, cette partie du plan était un peu ratée. Si peu… « Qu’est-ce qu’on est ? Qu’est-ce qu’on n’est pas ? Qu’est-ce que tu veux ? » C’était peut-être un peu violent comme question, sachant qu’Ezraël était encore plus perdu que lui dans tout ça. Et Devan avait parfois tendance à l’oublier. C’était lui le plus âgé, c’était à lui de mener la barque et de le rassurer, normalement…
Il soupira une nouvelle fois. Agacé de tout ça, de cette conversation entre discussion normale et dispute, il posa ses deux mains sur les joues du garçon et l’embrassa. Cette soirée avait au moins eu un aspect positif : Devan y voyait plus clair maintenant. Il ne supportait pas l’idée de voir Ezra avec un autre homme et comptait bien le lui dire. Marquer son territoire, lui signifier qu’il voulait quelque chose de sérieux avec lui. Il était amoureux. Une fois le baiser terminé, il garda le visage d’Ezraël entre ses mains et soutint longuement son regard. Dis-le. « Ezra… Putain… » Ouais, sans les gros mots ç’aurait été nettement mieux quand même. « J’ai pas envie que tu sois avec quelqu’un d’autre. J’ai envie que tu sois avec moi… » Puis un petit sourire éclaira enfin son visage, sachant déjà la grosse connerie qu’il allait dire. « et qu’on s’aime toute la vie… » Il l’embrassa encore une fois, plus doucement ce coup-ci. « J’veux que toi. Tu me fais tourner la tête. J’ai pété un câble parce que… j’ai eu peur. Qu’tu t’en ailles pour quelqu’un d’autre. Une fille ou un mec, c’est pas l’problème. Mais nous deux c’était pas clair et maintenant j’espère que ça l’est. »

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Lentement, Ezra hoche la tête. Il comprend à quel point ça peut être dérangeant pour Devan de se retrouver face à quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il veut Dérangeant, mais aussi vexant, blessant, déstabilisant. Sauf qu'Ezra a toujours été comme ça. Il n'a jamais vraiment été certain de ce qu'il voulait, et il l'est aujourd'hui encore moins. Il ne répond pas tout de suite à Devan. Il préfère attendre, l'écouter parler, enfin être capable de mettre à plat toute la vérité et de ne plus rien se cacher. Qu'est-ce que tu veux ? Il se répète la question dans sa tête à plusieurs reprises. Ses lèvres s'entre-ouvrent, mais aucun son n'en sort. Il reste là, bras ballants, à ne pas savoir quoi lui répondre. Pourquoi est-ce que ça doit être si compliqué ? Pourquoi Ezra se sent-il bloqué par rapport à Devan, si effrayé par ce qu'il pourrait arriver ? Il ne comprend pas lui-même. Alors qu'il se creuse les méninges à essayer de trouver la solution à toutes ces questions qui tournent dans sa tête, son amant entoure son visage de ses mains et l'embrasse. Ezra se laisse aller dans ce baiser, profitant d'un peu de douceur pour vider son esprit. Devan finit par s'écarter et il plante son regard dans ses yeux bleus. Le putain le fait sourire. « T'es en train de me demander en mariage ? » dit-il pour plaisanter. La façon dont Devan a de lui parler suffit à le rassurer un peu, à le faire se sentir moins mal à l'aise, mais pas moins paumé pour autant. Peut-être est-ce à cause de ce qu'Ezra ne dit pas. L'histoire avec Thiago, un seul pas de travers mais qui a bel et bien eu lieu quand Ezra a cru que Devan l'avait chassé de sa vie. « Écoute Devan j'ai... j'ai trop de trucs en tête en ce moment. Je sais que je ressens quelque chose pour toi, ça je peux plus le cacher. Mais j'arriverai jamais à me mettre les idées au clair avec cette pression, avec toi qui refuse que je parle à d'autres gens. Je veux juste voir comment les choses vont se passer, naturellement. » Il se mord la lèvre et baisse les yeux. Sûrement que cette réponse ne lui conviendra pas, mais c'est le mieux qu'il puisse offrir pour le moment.

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« Non Ezra, j’te demande pas en mariage… » soupira doucement Devan, réagissant assez mal à l’humour dans une situation aussi compliquée que celle-là. Ca ne pouvait que l’être, compliqué… Ezraël avait peur qu’on le voit avec un homme, peur d’assumer, peur de changer de vie. Devan avait peur de ses sentiments, peur de le voir se barrer, peur de… finir seul. Tous ces mauvais sentiments combinés donnaient quelque chose d’assez difficile à supporter, une tension palpable qui avait fait exploser Devan. Il ne voulait pas être ce genre de garçon qui empêcherait l’autre de sortir ou d’avoir des amis. Et pourtant ce soir c’était un peu comme ça qu’il avait agi. Alors qu’au fond, Ezra pouvait voir qu’il voulait ! Du moment qu’on ne le draguait pas et qu’il avait bien dans la tête que tout ça, c’était la propriété de Devan. Il n’y pouvait rien lui, s’il était possessif… Il n’avait pas confiance en sa capacité à garder un homme à ses côtés, surtout à en garder un qui se pensait jusque-là hétérosexuel. Ezraël ne lui appartenait pas mais… il aurait bien aimé. Même si apparemment leurs sentiments n’en étaient pas encore au même point – le seraient-ils un jour ? On aurait pu s’attendre à ce qu’Ezra soit le premier à craquer mais il semblerait plutôt que Devan soit tombé raide dingue de lui, l’aimait d’une passion folle, mais que de son côté Ezraël restait sur la retenue et sur « un peu plus que l’amitié » seulement.
Allez, respire. Le cuisinier se concentra pour calmer sa respiration et essayer de se détendre. Il ne voulait pas perdre Ezra pour une histoire de jalousie – même si c’était probablement ce qui finirait par arriver dans l’avenir. « Ecoute… Je… J’dis pas que tu ne peux voir personne. Mais ce mec te draguait ! Et moi j’ai… eu peur que tu le trouves mieux que moi. J’suis un mec chiant, je bosse tout le temps, pas très romantique, j’me dis que tu pourrais tomber amoureux d’un autre avant de tomber amoureux de moi. » Parce qu’il fallait un certain temps pour tomber amoureux de tous ses défauts, à Devan !
Il soupira et attrapa doucement la main d’Ezra, calmé pour de bon cette fois. « Pour moi c’est déjà trop tard. Ca y est, j’suis… Ouais, j’suis amoureux. J’crois. Il est encore temps pour toi de tout arrêter si tu penses que tu ne pourras pas gérer tout ça ni même me supporter. » C’était à lui de faire ce choix.

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À croire qu'il ne sera jamais doué pour ce genre de discussion. La petite touche d'humour qu'il a voulu ajouter afin de rendre la situation plus légère ne fait absolument pas rire Devan, c'en est même tout le contraire. Immédiatement, Ezra dévie le regard. Il croise ses bras contre son torse, laisse cette mèche de cheveux bouclée se perdre devant ses yeux, et réfléchit mentalement à la situation. C'est de trop pour lui. En sortant ce soir avec Devan, il a eu l'impression que peut-être, une part de lui serait enfin capable de s'avouer qui il est réellement. Et qu'il soit bi, gay, ou juste totalement paumé, et bien il aurait avisé. Il aurait laissé Dev' prendre sa main, le faire rire comme un idiot, il aurait même pu terminer avec un baiser sur le pas de sa porte d'entrée. Mais évidemment, il a fallu que le brun en fasse des tonnes. Qui le mette face à un mur, qu'il l'oblige presque à s'assumer alors qu'il n'était pas encore prêt. Et pour ça, Ezra lui en veut. « Et alors ? Je suis bien capable de me débrouiller seul. Je suis pas aussi fragile que ce que tu penses. » Le mot a fusé. Il aurait bien fini par sortir à un moment ou un autre, aujourd'hui ou plus tard. Certainement que Devan dira d'Ezra qu'il est trop rancunier, mais n'empêche que ce foutu mot lui est resté en travers de la gorge pendant longtemps. Ce qu'il lui dit ensuite suffit à le faire se figer sur place. Amoureux. Ezra s'en est douté, il a bien pensé que l'un comme l'autre pourraient finir par développer ce genre de sentiment. Et pourtant, l'entendre de vive voix lui semble trop réel, et trop effrayant. Sa main dans celle de Devan, Ezra la regarde quelques secondes avant de lentement la retirer. Il a la gorge nouée, le regard vitreux. Il lui doit la vérité. « Devan... » Il déglutit et plante son regard dans le sien. « J'ai merdé Devan. Je te l'ai pas dit parce que je voulais pas que tu me détestes, mais j'ai foiré en chemin et maintenant je dois assumer les dégâts que j'ai causé. » Il fronce les sourcils. « Chaque personne que j'ai aimé a fini par souffrir, à cause de moi. Je suis une sorte de tornade humaine, je ravage tout sur mon passage, je suis pas celui qui pourrait rendre heureux qui que ce soit. » À mesure qu'il parle, les larmes se mettent une à une à couler sur ses joues. « J'veux pas que tu souffres, bordel. » Sa voix tremble, sa respiration s'accélère, et il baisse la tête pour ne pas que les réverbères des rues ne mettent encore plus en valeur sa tristesse.

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Devan se trouvait vraiment stupide d’avoir pensé que, alors qu’il se déclarait à un homme pour la première fois depuis dix ans, ce dernier lui répondrait « moi aussi je t’aime » et l’embrasserait. Il y avait cru un moment, jusqu’à ce qu’Ezraël ne prononce son prénom, en fait. Et ça faisait mal… Bon sang que ça faisait mal ! Il avait juste l’impression qu’on venait de lui poignarder le cœur, cette même sensation horrible lorsqu’il avait compris que son ex le trompait, à l’époque. Et surtout le goût du regret… Jamais il n’aurait dû dire ces mots-là. Jamais il n’aurait dû ressentir ça. C’était évident qu’on ne pouvait pas l’aimer, lui, le casanova des temps modernes. Il en demandait trop à Ezra et était allé trop vite, mais ce qu’il se disait surtout c’était qu’au final, celui des deux qui avait le plus mené en bateau l’autre n’était peut-être pas Devan. Il avait fait pas mal d’efforts pour lui, allant jusqu’à dévoiler ses faiblesses. Mais au fond, le cuisinier comprenait bien que ça ne soit pas réciproque. Il s’y était tout autant attendu, ne se jugeant pas comme étant le parti parfait pour quelqu’un d’autre. Il regrettait un peu d’avoir parlé d’Ezra à Liam, parce que ce dernier allait vouloir connaître l’avancement de cette relation et que relation il n’y aurait probablement pas au final.
Bien sûr qu’il en avait fait des erreurs, Devan. Il avait cru Ezraël fragile premièrement et avait compris à la seconde où le mot était sorti, qu’il finirait par refaire surface pour servir de reproche. Ezra n’était pas fragile. Il le montrait bien ce soir. En lui mettant ce qui était probablement le plus gros râteau jamais vu du genre : C’est pas toi mais moi.
Il aurait voulu fuir, se vexer, l’envoyer balader par fierté. Mais en voyant les larmes d’Ezra, il se ravisa bien vite… Il ne pouvait pas le laisser pleurer – encore un effort de plus pour lui, parce qu’il n’était pas hyper doué pour consoler les gens. « Eh pleure pas… » Le garçon avait lâché sa main juste avant et pourtant, il prit le risque d’encore les rapprocher en prenant le brun dans ses bras. Il passa ses bras autour de lui pour essayer de l’apaiser un peu, murmurant alors : « Te mets pas dans des états pareils… J’veux pas te voir pleurer. Si… si tu veux pas, il est encore temps de rester amis… Je t’en voudrais pas. » Mensonge. Mais si c’était le seul moyen pour garder Ezra près de lui, il était prêt à essayer… « Par contre t’as pas le droit d’me sortir ça comme excuse. Ce que j’viens de te dire je l’ai pas dit depuis très longtemps… » et maintenant il comprenait pourquoi « et si je te l’ai dit, c’est que la tornade humaine elle me fait pas peur. J’étais prêt à tout ça. Je l’avais pas été depuis dix ans, mais cette fois, j’étais… Je veux juste te dire que j'étais pas heureux, moi tout seul. Depuis que je sais que t'es là... Ca allait un peu mieux. Enfin bref... On devrait rentrer… Désolé d’avoir gâché ta soirée. Tu veux… que je te ramène ? »

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