Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
La discrétion n'est pas un talent dont tous héritent. Dans la précipitation, certains commettent des erreurs irréparables. Malheureusement, Judas fait partie de ceux qui, l'esprit bouleversé de mille sentiments, ne savent plus comment agir même en cas de danger. Quittant le jardin pour gagner le salon, l'envie de prendre un café avant de se remettre à son puzzle, torse nu, complètement à l'aise dans cet environnement, il en oublie un instant Olivia et leur fils Laël. C'est la voix de l'enfant qui le fait sortir de sa torpeur, et l'empêche de faire un pas de plus en direction de la cuisine, le cœur battant à tout rompre, envoyant trop de sang à son cerveau, trop d'air à ses poumons alors que le vertige le prend. « Papa, c'était qui la dame au téléphone ? » Il pensait que son appel du matin serait passé discrètement, qu'il n'aurait pas eu besoin de se justifier sur un tel élément. Il était certain que Laël dormait et n'écoutait pas aux portes. Sérieux, il se retourna vers l'enfant, un air plus sévère que d'habitude sur le visage, mais l'enfant semble décidé à avoir une réponse. « Mais pourquoi tu es parti avec elle après ? C'était la maman de Julie ? Pourquoi je pouvais pas venir ? » Là, il sait qu'il a merdé, il voit déjà Olivia du coin de l’œil, et il pousse un long soupir, peu décidé à se confronter avec elle sur un tel sujet. Déjà, la dernière fois, leur conversation avait été trop houleuse et il n'avait pas supporté cette dispute. Il voulait à tout prix repousser le moment où ils devraient dire la vérité à leur fils. Pourtant, ce dernier semblait se douter que quelque chose ne tournait pas rond dans la relation qui unissait ses parents. S'accroupissant pour se mettre à sa hauteur, Judas posa une main sur l'épaule du petit en essayant de sourire, tout de même crispé. « Julie, ta copine, prépare son anniversaire et sa maman avait besoin d'aide. » Mentir de telle sorte à son fils lui faire terriblement mal au cœur mais il a pas le choix, maintenant qu'il s'est plongé dans les méandres du mensonge. « Va voir maman et demande lui de quoi dessiner, d'accord ? » lance-t-il ensuite en se redressant, Laël se précipitant vers sa mère, le regard brumeux d'avoir été ainsi rejeté par son père sans avoir de véritable réponse. « Maman ! Pourquoi papa il est parti avec la maman de Julie ce matin ? » Cette fois, le tatoué bondit sur place, et sa tasse de café qu'il venait à peine de remplir venait de s'écraser sur le carrelage dans un bruit assourdissant. Grommelant, de bien plus mauvaise humeur qu'il n'aurait voulu l'être, il se frotte les yeux, dépité. « Laël, ça suffit maintenant. Oli, ne lui répond pas s'il te plaît. » Même s'il aurait voulu être chaleureux et ne pas hausser la voix, c'est plus fort que lui. Plus les jours passent et plus il se sent incapable de garder son calme, oubliant presque la raison pour laquelle il se battait tous les jours. « On l'a rangé où, le balai ? » demande-t-il, nerveux tandis qu'il sort la tête de la cuisine pour observer la mère et son fils, dans l'attente d'une réponse.
Journée de travail, à conseiller et guider des futurs acheteurs, des étudiants ou des couples souhaitant s’accaparer les meilleurs prix, avantages, sans pouvoir résister à sa gentillesse, ce sourire enjôleur qui égayait ses traits. Un peu plus lors de la fin de journée, parce que Laël l’attendait à la maison, avec impatience (elle espérait). Alors, lorsque le cadran de sa montre indiquait dix-sept heures, il était temps pour elle de rentrer. Vélo chevauché, la Chilienne se déplaçait, manquant, comme à chaque fois, de se faire faucher par des conducteurs endiablés : la conduite en rendait certains furieux, tout en révélant la démence d’une poignée. Toujours aussi secouée par cette attraction maudite, gorgée de chimère, elle arrivait en quelques minutes chez elle, la risette aux lèvres et toujours, son enfant courant dans le petit couloir d’entrée afin de se lover entre ses bras, en criant des « Maman ! Maman ! ». Des compliments découlaient de la bouche de cet enfant trop honnête et ils allaient dans le salon, où Olivia embrassait la joue de Judas, pour ensuite vaquer à d’autres occupations, comme se doucher et enfiler un pyjama confortable. Mais encore, il y avait le repas à préparer : des spécialités mexicaines adaptées à son végétalisme, tandis que Laël discutait plus loin avec son père, sous le regard bienveillant d’Olivia, toujours attendrie par ces deux têtes adorées. Pourtant, le vent tourna et emporta tout sur son passage, joie, comme légèreté, convivialité, chaleur. Laël arrivait, les larmes au bord des yeux en criant, affichant le penchant frivole de son paternel : le petit se réfugiait contre ses jambes et pour une seconde fois, le ciel lui tombait dessus, le regard troublé par la peine, les gambettes fébriles. « Je… » Elle ignorait les demandes de Judas et de Laël, sentiment de trahison qu’impliquait la situation. « Judas… T’avais juré de faire attention. » La rage au bord des lèvres, elle serrait si fermement sa mâchoire, qu’elle en tremblait, feuille fragile, menaçant de s’envoler d’un souffle. « Et même que les copains ont vu papa avec leurs mamans ! » Et là, ce fut certainement la goutte de trop, celle qui faisait déborder le vase. D’un geste, pourtant délicat, Olivia dégageait Laël de ses jambes avant d’attraper Judas par le col, les larmes aux yeux, tout comme la poigne fébrile, bouleversée, furieuse : il foutait tout en l’air et cela confirmait bien ses pensées : cette vie n’était plus pour lui.
Le tourbillon de malheur dans lequel il s'était empêtré était en train de tout ravage, jusqu'à la douceur du foyer et l'amour familial. Des sorties répétées avec des femmes qui ne l'intéressaient pas, tout ça pour cacher le retour de Noa dans sa vie. Vaquer à droite à gauche était une façon pour lui de réfléchir, de savoir ce qu'il voulait vraiment. Et petit à petit, il savait ce qu'il voulait, et surtout ce qu'il ne voulait pas : perdre Olivia et Laël serait la pire chose qui puisse lui arriver. Pourtant, inconsciemment, il sentait qu'il foutait tout en l'air, cette parfaite harmonie qu'ils avaient mis neuf ans à construire. Là, en demandant ce balai, coupant court à la conversation qu'il avait avec son fils, il avait osé réveillé le démon de colère qui sommeillait en sa meilleure amie. Le visage neutre, en quittant le coin où il avait explosé cette tasse innocente, il ne s'imaginait pas une seule seconde de ce qu'il allait suivre. Il la vit s'approcher de lui telle une furie, Laël derrière eux au bord des larmes. Et quand elle l'attrapa par le col, lui arrachant une grimace de surprise et des sourcils froncés, il ne sut que répondre. « J'y suis vraiment allé pour l'aider à préparer la fête d'anniversaire, au départ. J'ai rien fait devant les gosses, en quoi ça pose problème ? J'ai même plus le droit de parler avec les parents des gosses maintenant ? » Il ne se reconnaissait pas dans cet éclat de colère qui s'était épris de sa voix alors qu'il avait attrapé les poignets de la jeune femme pour l'empêcher. Avalant sa salive, serrant les dents, il ne s'était jamais en colère au point de la repousser physiquement de la sorte, encore moins devant leur fils, qui venait de se mettre à pleurer en hurlant presque face à cette dispute inattendue. Il lui relâcha les bras, se sentant coupable d'avoir usé d'une telle force sans aucune raison, si ce n'est celle qu'il gardait tout cette rage au fond de lui depuis tant d'années déjà. Bien vite, le sang lui monta au visage, et il ne parvenait plus à être l'homme calme qu'il était habituellement, ne mesurait plus la gravité de ses propos. « Je supporte plus ça, ok ? J'supporte plus ta jalousie. J't'empêche pas d'aller voir ailleurs, moi, alors laisse-moi faire c'que je veux d'mon cul. » Il en tremblait tant il se sentait coupable de dire tout ça, d'exploser alors que l'enfant dans la pièce était là, victime de cette violence qu'il ne méritait pas de subir. Grommelant, il commença à s'éloigner d'Olivia et de Laël, juste pour s'éviter de faire les pires conneries possibles. Il se sentait comme un lion en cage, la respiration bruyante, les poumons manquant une fois plus de cet air. Et c'est cette panique intérieure qui lui rappela combien il était con, que son actuel comportement était impardonnable. Son regard glissa sur son fils, puis à nouveau sur Oli. Comment pouvait-il en arriver là, avec elle ? Elle n'avait rien fait, et il dépassait les bornes. « Pardon, j'voulais pas dire ça. » lança-t-il, sachant très bien qu'il n'avait fait qu'attiser une flamme déjà bien enflammée suite à leur dernière discussion où ils avaient frôlé la catastrophe.Le problème, c'est qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, ni pourquoi il faisait tout ça, alors que pendant neuf ans il avait su se tenir, la raison l'emportant sur tout le reste. « Laël, vas dans ta chambre, s'il te plaît. » souffla-t-il, mais l'enfant refusait d'obéir. Ce court échange l'avait déjà traumatisé, et rien que pour ça, Judas savait qu'Olivia ne le laisserait pas s'en sortir comme ça, et il regrettait amèrement tout ce qu'il s'était déroulé ces derniers mois.
Il y avait un élan de colère et de déception, l’impression que cette crise ne finirait jamais entre eux : comment le paradis avait-il viré si rapidement à l’enfer ? Le palpitant frappant sa poitrine, c’était presque s’il manquait de s’échapper, de s’en aller hors de sa poitrine et de mourir, à même le sol, piétiné par ce qu’on nommait la vie. Les sourcils froncés et les mains moites, Olivia ignorait comment réagir autrement que par la colère, parce qu’elle ne cessait de penser à cette situation et à son fils, celui qui subissait, inconsciemment, cette vie instable. Enfant inattendu, mais désiré, Olivia n’avait jamais regretté sa présence, bien qu’elle redoutait l’annonce de ses origines : un viol, horrible, qui avait traumatisé la jolie. Laël avait été son soleil dans toute cette obscurité, mais c’était une situation difficile à appréhender et comprendre pour un si jeune enfant. Avançant, démarche ponctuée par le claquement de ses pieds nus contre le parquet, elle lui attrapait le col et Judas la repoussait, une force jamais côtoyée jusqu’à présent. Présence puissante autour de ses poignets, Olivia le regardait, l’océan prêt à inonder son visage et dans le fond, Laël qui pleurait à chaudes larmes, criant des « papa, maman » par moments, sous le regard impuissant de la Chilienne, sur le choc. Autant physiquement que verbalement, la brune restait bouche bée, l’essence meurtrie par les mots du blond. Silence de mort, elle restait figée, comme si des clous venaient d’être plantés dans ses pieds. « Je… Je… » Laël finissait par partir dans sa chambre et elle reculait, quelques pas fébriles, les paupières presque écarquillées. « Cette situation n’est pas pour toi. Tu as une vie à vivre et je ne suis qu’un poids avec Laël, alors… » La gorge sèche, nouée, elle baissait les yeux et reprenait ce qu’elle faisait dans la cuisine, terminant le repas. « Tu devrais partir, vivre ta vie. Je me chargerai de tout lui expliquer : il n’est plus ta responsabilité désormais. Va vivre, Judas, je te rends ta liberté. » Mots durs, choisis avec attention, elle lui rendait la monnaie de sa pièce, blessée, le coeur réduit en morceaux : ce sujet qu’ils n’avaient jamais abordé en dix ans venait d’être lancé sur la table.
Le moindre bruit autour d'eux devenait un parfait brouhaha, bourdonnant dans ses oreilles jusqu'à le rendre sourd. Impuissant face à cette situation, il ne savait plus quoi faire. Depuis quelques temps, il avait l'impression que leur relation s'émiettait, que chaque geste qu'il faisait brisait leur amitié et leur famille. Il avait constamment le mot de trop, le geste de trop, commençait à ne plus penser de manière raisonnable, et il regrettait toujours. Le nombre de cauchemars qu'il faisait avait considérablement augmenté, et chaque fois il s'imaginait dans ses songes la fin de toute cette vie, tout ce qu'il avait construit étant soudainement foutu en l'air par sa propre faute. Il se réveillait toujours en sueur, et finissait par se lever pour aller fumer une cigarette dans le jardin avant d'aller se coucher, le cœur au bord des lèvres. Et ce soir, toutes ces sensations étaient décuplées par la réalité de l'instant, le frappant de plein fouet. La violence qui s'immisçait dans sa peau alors qu'il était percé à jour, la renversant contre Olivia, et contre l'enfant, tous les deux victimes de la situation. Lui, Judas, il restait planté au milieu de la pièce, comme si cette distance pouvait réparer les choses. Laël avait fini par quitter la pièce, et nul doute qu'il irait pleurer jusqu'à ce que sa mère ne vienne le prendre dans ses bras. Et alors que l'homme s'attend à se recevoir des coups, il voit la jeune femme regagner la cuisine, comme si seule cette pièce pourrait la protéger d'un quelconque nouvel assaut. Puis elle lui crache des mots qui le mettent mal à l'aise, et il regarde cette porte d'entrée, de crainte qu'un voisin ne vienne le chercher de force et le mettre dehors pour protéger ce qu'il reste de la famille. « C'est vraiment ce que tu veux, que je m'en aille ? Que j'aille vivre ma vie et que j'oublie tout ça ? » Il écarte les bras pour désigner la maison tout entier avant de s'approcher de la cuisine, le pas lourd, puis s'arrêta au pas de la porte, ne sachant pas s'il était à nouveau le bienvenu dans la même pièce qu'elle. IL ne peut s'en prendre qu'à lui-même, il le sait. Mais étrangement, sa colère semble être un minimum retombée face à Olivia, complètement refroidi à l'idée de partir. Pendant tout ce temps, il s'était demandé ce que ça ferait s'il partait, s'il avait le droit de trouver une femme avec qui fonder une vraie famille. Aujourd'hui, bien que l'idée soit toujours coincée dans un coin de sa mémoire, il ne se voyait pas effacer neuf ans de sa vie d'un claquement de doigts. Il s'inquiétait pour Oli. Elle avait été tout pour lui, elle l'avait sauvé de la rue, et il avait en retour toujours été là pour elle. Lui aussi, avait fini par se perdre dans son mensonge, par vraiment se prendre pour le père de Laël dans les moments les plus chaotiques de sa vie. Jonas aurait été fier de lui, de le voir en arriver là. A ce jour, son frère devait bien se foutre de sa gueule, de là-haut, et devait avoir envie de le secouer pour lui faire ouvrir les yeux. « J'veux pas partir, Oli. » Est-ce qu'il avait vraiment les larmes aux yeux à l'idée de fuir ? Bon sang, oui, et il se sentait faible d'être dans un état pareil. « Est-ce qu'on peut pas trouver une autre solution ? » Il s'y prend terriblement mal. Quel con. Il essaie de réfléchir, de savoir quelle autre solution il y avait, mais rien ne lui venait. Tout était flou, embrouillé. Pinçant les lèvres, il fait un pas dans la cuisine, tous les sens en alerte. C'est désormais de la détresse qui transperce sa voix, et il ne cache plus tout ça, son corps tremblant, son regard affolé, son souffle saccadé suite à l'excès de colère qui l'avait alors traversé. Son regard suit les mouvements des mains d'Olivia qui continue à découper les légumes avec cette précision qui lui est propre. « J'peux pas aller vivre ailleurs et faire comme si ces dernières années n'avaient pas compté. S'il te plaît Oli, regarde-moi. » Un pas en avant et il s'arrête, de peur d'être repoussé. Après tout, c'est ce qu'il méritait, et il s'acharnait pourtant à essayer de recoller les morceaux, parce que cette vie-là, avec Oli et Laël, il ne l'échangerait pour rien au monde.
La discrétion n'est pas un talent dont tous héritent. Dans la précipitation, certains commettent des erreurs irréparables. Malheureusement, Judas fait partie de ceux qui, l'esprit bouleversé de mille sentiments, ne savent plus comment agir même en cas de danger. Quittant le jardin pour gagner le salon, l'envie de prendre un café avant de se remettre à son puzzle, torse nu, complètement à l'aise dans cet environnement, il en oublie un instant Olivia et leur fils Laël. C'est la voix de l'enfant qui le fait sortir de sa torpeur, et l'empêche de faire un pas de plus en direction de la cuisine, le cœur battant à tout rompre, envoyant trop de sang à son cerveau, trop d'air à ses poumons alors que le vertige le prend. « Papa, c'était qui la dame au téléphone ? » Il pensait que son appel du matin serait passé discrètement, qu'il n'aurait pas eu besoin de se justifier sur un tel élément. Il était certain que Laël dormait et n'écoutait pas aux portes. Sérieux, il se retourna vers l'enfant, un air plus sévère que d'habitude sur le visage, mais l'enfant semble décidé à avoir une réponse. « Mais pourquoi tu es parti avec elle après ? C'était la maman de Julie ? Pourquoi je pouvais pas venir ? » Là, il sait qu'il a merdé, il voit déjà Olivia du coin de l’œil, et il pousse un long soupir, peu décidé à se confronter avec elle sur un tel sujet. Déjà, la dernière fois, leur conversation avait été trop houleuse et il n'avait pas supporté cette dispute. Il voulait à tout prix repousser le moment où ils devraient dire la vérité à leur fils. Pourtant, ce dernier semblait se douter que quelque chose ne tournait pas rond dans la relation qui unissait ses parents. S'accroupissant pour se mettre à sa hauteur, Judas posa une main sur l'épaule du petit en essayant de sourire, tout de même crispé. « Julie, ta copine, prépare son anniversaire et sa maman avait besoin d'aide. » Mentir de telle sorte à son fils lui faire terriblement mal au cœur mais il a pas le choix, maintenant qu'il s'est plongé dans les méandres du mensonge. « Va voir maman et demande lui de quoi dessiner, d'accord ? » lance-t-il ensuite en se redressant, Laël se précipitant vers sa mère, le regard brumeux d'avoir été ainsi rejeté par son père sans avoir de véritable réponse. « Maman ! Pourquoi papa il est parti avec la maman de Julie ce matin ? » Cette fois, le tatoué bondit sur place, et sa tasse de café qu'il venait à peine de remplir venait de s'écraser sur le carrelage dans un bruit assourdissant. Grommelant, de bien plus mauvaise humeur qu'il n'aurait voulu l'être, il se frotte les yeux, dépité. « Laël, ça suffit maintenant. Oli, ne lui répond pas s'il te plaît. » Même s'il aurait voulu être chaleureux et ne pas hausser la voix, c'est plus fort que lui. Plus les jours passent et plus il se sent incapable de garder son calme, oubliant presque la raison pour laquelle il se battait tous les jours. « On l'a rangé où, le balai ? » demande-t-il, nerveux tandis qu'il sort la tête de la cuisine pour observer la mère et son fils, dans l'attente d'une réponse.