i'm on my way to go home ♦ Devan

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Après de longues recherches pour une maison, vous avez trouvé une petite colocation sympathique avec ton jumeau. Vous n'aviez pas trop les sous pour acheter un truc énorme à vous deux alors la colocation d'une maison, c'était un plan idéal ! Vous avez mis toutes vos économies dans votre nouveau garage du coup... Enfin bon, le jour du déménagement est enfin arrivé ! Tu gares ta belle Camaro devant la maison dans un vrombissement de moteur et ouvres la portière. Tu avances vers la porte et toques un coup rapide, avant d'ouvrir cette dernière. Tu connais ton colocataire pour l'avoir rencontré quelques fois pour organiser la colocation, mais c'est tout. Tu appréhendes un peu, étant seule. Ton frangin d'amour t'ayant quitté pour aller chercher des pièces dans une ville voisine. T'es pas du genre caméléon qui fait des bisous à tout le monde et que tout le monde aime, en général, on te trouve bizarre. Tu entres, faisant résonner tes pas sur le parquet du hall : « Coucou, y'a quelqu'un? » demandes-tu en parlant assez fort.

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dréa ∞ devan

Devan n’était pas spécialement pressé d’accueillir ses nouveaux colocataires… La première expérience ne s’était pas forcément bien passée et puis ces temps-ci il n’était pas vraiment d’humeur – enfin, quand l’était-il de toute façon ? Mais on lui avait conseillé de ne pas rester seul suite au départ d’Ezra, et il n’oubliait pas que son but premier était de mettre de l’argent de côté pour ouvrir un jour son propre restaurant. Alors autant partager cette grande maison avec deux autres personnes sachant qu’il y avait des pièces qui ne lui servaient absolument à rien. Et puis qui sait... Peut-être qu’ils s’entendraient bien. Il avait vu les deux personnes quelques fois et il était possible qu’ils arrivent à s’entendre un jour ou l’autre. De toute façon, ce serait comme avec Sweeney : ils se croiseraient assez peu au final tant Devan travaillait. Et autant dire que depuis le début d’Ezra, il bossait deux fois plus pour éviter d’y penser.
Il n’avait pas entendu le coup donné à la porte ni même regardé l’heure, cherchant à voir si tout était bien propre. Devan n’était pas tant une fée du logis mais recevoir de nouveaux habitants dans une maison dégueulasse, il y avait mieux comme accueil. Il se dirigea vers l’entrée en entendant une voix féminine, celle de sa nouvelle colocataire Dréa. Il eut bien du mal mais Devan se força à lui sourire, lui tendant la main. « Bienvenue chez toi. Ton frère n’est pas là ? » Génial… Il allait devoir faire la conversation. Il n’avait vraiment pas la motivation pour le coup.

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Tu pénètres dans cette grande maison. Tu as eu un coup de coeur, il faut l'avouer. Tu n'es pas du genre à aimer les choses luxueuses, mais cette maison t'as beaucoup plu. Et à ton frère aussi. Le loyer était correct, la situation de la maison était pratique, non loin du centre, du garage, des magasins, bref en somme parfaite ! Elle était grande et donc peu de chance de tomber tout le temps nez à nez avec le propriétaire... Non que soit asociale, mais tu as du mal à créer des liens au premier abord, il te faut du temps pour nouer quelque chose de durable, de vrai. Tu te méfies des gens, allez savoir pourquoi. Tu entres, un peu gênée de débarquer ainsi, même si c'est maintenant chez toi ! Une silhouette masculine débarque et te tend la main, un sourire scotché sur les lèvres, tu te forces à en esquisser un également. « Merci beaucoup, quel accueil ! » Tu soupires en entendant parler de ton frère. « Non, ce lâche m'a abandonné pour aller chercher des pièces pour une voiture dans une ville voisine. » Tu hausses les épaules, l'air de dire que tu t'en fiches, alors que ce n'est totalement pas vrai. Tu aurais voulu emmenager avec ton frère, aller le réveiller en pleine nuit si tu n'arrivais pas à dormir, regarder des bêtes films avec lui, parler de voitures durant des heures, bref, l'habituel quoi. « On sera juste toi et moi pour quelques jours. » expliques-tu. Tu ne sais même pas quand il rentre, quelle horreur.

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dréa ∞ devan

« Est-ce que c’est ironique ça ? » lâcha Devan suite à son commentaire sur la qualité de l’accueil. On ne pouvait pas dire qu’il accueillait la jeune femme en grandes pompes : il était mal rasé, l’appartement certes rangé mais rien de bien chaleureux, même son sourire sonnait faux. Sans pour autant dire qu’il lui avait réservé un accueil désagréable, il n’y avait pas de quoi non plus sauter au plafond… Même si effectivement, il avait fait l’effort de sourire un peu – ce qui lui demandait un effort considérable ces temps-ci. Alors il se posait vraiment la question, le commentaire était-il ironique ou non ? Oh, il ne pourrait pas lui en vouloir ! Lui-même adorait l’ironie et puis il était bien conscient de n’avoir pas vraiment mis les petits plats dans les grands pour elle. Disons qu’il se rattraperait plus tard quand il serait de mauvaise humeur – ou maintenant en l’aidant à ranger ses affaires, par exemple. Comme tout bon gentleman, oui oui Devan, sois gentleman. « Oh, d’accord. » Waw, bravo pour l’effort de convivialité. Il haussa les épaules, se demandant bien de quoi ils allaient pouvoir parler pendant quelques jours… Devan avait presque envie de lui dire un truc du genre : je t’assure, je suis pas autant une tête de con d’habitude, c’est juste pas le moment histoire qu’elle ne se base pas trop sur son attitude actuelle mais… au fond il s’en fichait un peu. Ils créeraient des liens ou ils n’en créeraient pas, seul l’avenir le dirait. « De quoi apprendre à se connaître alors ! » Il regarda un peu partout dans l’entrée. « Tu as des valises, cartons, quelque chose ? Je peux t’aider à t’installer si ça te dit. C’est… probablement la moindre des choses. »

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Tu fronces les sourcils et ton sourire disparait. « Non, ce n'était pas ironique. » dis-tu sur un ton sec. Oui tu as été blessée, tu essayes malgré tout de faire bonne figure, d'être gentille, ouverte, de bonne humeur, et lui, il te répond de la sorte. Tu es vite piquée au vif, c'est dans ton tempérament, surtout quand ton frère n'est pas là pour t'apaiser. Lui, trouve toujours un truc totalement débile à dire pour te détendre ou alors totalement sensé pour te faire comprendre qu'il faut souffler. Mais tu te forces à mordre sur ta chique, tu souffles un bon coup, détendant tes petits poings serrés. Zen Dré. Tu ne plaques plus de sourire radieux sur tes lèvres, faut pas pousser non plus. T'es pas un bisounours, faut bien qu'il s'y habitue. Tu as beau être joviale, t'es pas une de ces nanas toujours heureuses, à répandre joie et amour autour d'elle (le tout avec un nuage de parfum odorant). En lui disant que vous êtes seuls à seuls, il réplique que vous allez pouvoir apprendre à vous connaitre. Ca t'étonne vu sa façon de t'accueillir et son allure froide. Mais bon, why not. « Euh oui, pourquoi pas, après tout, on va vivre ensemble, c'est toujours plus sympa d'avoir une bonne ambiance. » Tu lui adresses un vague sourire en coin, honnête celui-là, pas comme celui que tu lui as adressé en entrant. Tu hoches la tête : « J'ai quelques cartons dans ma voiture, et je ne serais pas contre un peu d'aide. » avoues-tu avec un grand sourire. Bon, finalement, ça va peut-être le faire. Tu fais tourner ton trousseau de clé autour de ton index, et tu tournes les talons, direction ta belle voiture garée dans l'entrée.

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dréa ∞ devan

Devan avait peut-être été dur avec la jeune femme. Calme-toi et essaie d’être poli, cette fille, tu vas la voir tous les jours. Si elle veut te faire payer ta mauvaise humeur elle le fera alors ne déconne pas. C’était plus facile d’envoyer bouler des gens qu’on ne reverrait plus plutôt que des gens avec qui on vivait. Et puis, elle n’avait pas l’air méchante ! C’était juste un très mauvais timing pour leur arrivée. Peut-être les deux jeunes l’aideraient-ils à oublier Ezra, peut-être qu’au final ils s’entendraient bien tous les trois. Espérons… Mais ce n’était pas avec ce genre de réflexions qu’il réussirait à se faire apprécier de ses nouveaux colocataires. Dans ce cas, il pourrait toujours essayer de les dompter avec sa cuisine ! Ca marchait toujours, ça, de séduire les estomacs. « Certainement. Après… c’est probable qu’on ne fasse que se croiser assez souvent… Je travaille pas mal, alors. » Il essaya de guetter toute expression de soulagement sur son visage. Parano ? Okay, peut-être un peu. Dans tous les cas il allait falloir s’entendre ! Alors Devan lui proposa de l’aider à déballer ses cartons. Il hocha la tête quand elle accepta et la suivit dehors pour qu’ils emmènent tout à l’intérieur, dans la chambre adéquate. « Tu peux décorer comme tu veux. Pas vraiment de règles hein, on s’accordera plus tard pour les trucs comme le ménage… Si vous voulez faire une crémaillère et inviter des gens y’a pas de souci, faudrait juste me prévenir à l’avance. Et sinon… tu fais quoi déjà dans la vie ? »

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Malgré ton petit élan de rage, comme tu en as souvent, tu réussis à te calmer, tu souffles un bon coup, et c'est reparti. A quoi bon commencer cette nouvelle vie en se faisant un ennemi qui peut t'étouffer dans ton sommeil ? « Oh tu travailles beaucoup ? Tu fais quoi ? » Ta curiosité est piquée au vif, finalement, tu ne connais même pas le type chez qui tu vis, si ça se trouve c'est un dangereux psychopathe qui va vous tuer ou séquestrer. D'un coup, tu ne te sens vraiment pas à l'aise sans Dylan dans les parages... Mais non, tu es parano, il a une tête de gentil, certes de mauvais poils mais il n'a pas l'air d'être un type qui tuerait de sang froid. Tu le fixes depuis un petit temps déjà et d'un air à moitié paniqué. Il doit te prendre pour une folle, c'est certain. Tu lui adresses un sourire en sortant, dans ta Camaro, quelques cartons étaient posés sur les sièges arrières, un sac sur le siège de devant et quelques derniers cartons dans le coffre. Le reste de tes affaires attendaient encore dans ton ancien appartement avec les affaires de Dylan, qui t'avait donc lâchement abandonné pour ce déménagement. « C'est gentil, mais je ne suis pas une mania de la déco je t'avoue, mais merci. Pas de soucis, je cuisine pas super bien, mais j'ai un talent pour tout ranger ! » avoues-tu avec un sourire. Oui, ta cuisine laisse à désirer, t'as jamais vraiment appris en fait, tu sais patisser... un peu... et tu sais faire des pâtes, amen. « Oh c'est sympa, faudra voir avec mon frère, on a quelques bons amis donc on fera peut-être un tout petit truc entres nous. » Tu réfléchis, oui ton cercle d'amis n'est pas énorme, et c'est très bien comme ça, tu préfères avoir une petite dizaine d'amis que tu considères comme de la famille plutôt qu'un tas de figurants... « Je suis mécanicienne. » lances-tu en déverrouillant ta voiture rutilante. Tu ouvres le coffre et déposes sur le trottoir les caisses présentes dans ta voiture. Tu t'attends à une remarque sur ton travail, en général, on te regarde de travers. Une fille qui aime les voitures ? Pire, une fille qui sait les réparer ?!

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dréa ∞ devan

« Je suis chef cuisinier. Ca prend pas mal de temps et je t’avoue qu’en rentrant le soir je suis souvent vanné. Mais promis, j’essaierais de faire des efforts ! » De toute façon il n’allait pas avoir le choix, c’était ça de vivre en communauté. C’est pour ça qu’il valait mieux partir du bon pied, c’était plus simple de passer sur les humeurs de quelqu’un si on l’appréciait bien de base. « Je ne vous promets pas de faire à manger tous les soirs mais je peux au moins faire ça quand je suis en repos, ça me dérange pas. » On aurait pu croire qu’il aurait mieux aimé ne pas toucher à une casserole quand il ne bossait pas mais au contraire la cuisine lui plaisait tout autant quand il ne travaillait pas. Peut-être même plus car c’était un moment rien qu’à lui, où il n’y avait pas de timing à respecter et où il pouvait s’essayer à la création de nouvelles recettes. Il prenait son temps quoi. « Si tu veux je pourrais t’apprendre deux trois trucs. » Loin de lui l’idée d’être prétentieux, mais la cuisine et la musique c’était à peu près tout ce qu’il savait faire, alors. Enfin, y’avait aussi le fait de foutre ses relations en l’air mais il ne pouvait pas vraiment s’en vanter ! « Je suis pas vraiment du genre maniaque, quand j’étais tout seul j’avais pas souvent le temps alors… Ca marche pour la soirée, n’hésite pas à prévenir et je vous laisserais tranquilles ! » Il n’était pas là pour jouer au flic de toute façon et ne pensait pas que ses nouveaux colocataires puissent l’inviter à un événement pareil. Non, Devan ne sortait pas beaucoup non plus. Boulot, dodo. C’était sa vie. Sa vie monotone, trop rangée, trop… barbante. S’autoriser à tomber amoureux ne l’avait rendue plus palpitante que quelques jours, avant de le briser à l’aide d’un retour à la réalité plutôt douloureux.
Il suivit la jeune femme dehors, l’aida à disposer les cartons sur le sol. Histoire de jouer à l’homme fort, il en empila quelques-uns les uns sur les autres pour pouvoir aller plus vite. Il arqua un sourcil en l’entendant parler de son métier. Ils n’avaient pas vraiment pris le temps de faire connaissance la dernière fois, et il n’aurait pas deviné qu’elle puisse être mécanicienne. « Ah ouais ? J’trouve ça cool. » Il haussa les épaules. Quoi dire d’autre ? Devan n’était pas du genre à juger. Il était gay alors on l’avait fait pour lui toute sa vie, doublement quand il était allé en taule pour ses magouilles. Du style : ah oui, et maintenant t’as quand même un boulot ? « Si tu peux me faire des ristournes quand ma voiture a des soucis, ça m’va bien ! » Il sourit doucement. En échange il voulait bien lui offrir quelques repas en douce au restaurant. Donnant-donnant ! Il attrapa sa pile de cartons et l’emmena – avec une peine bien dissimulée – dans la chambre de la jeune femme, posant le tout au pied du lit.
Après quelques voyages, ils eurent fini de tout poser dans la chambre. Devan s’assit quelques instants sur le lit, se frottant la nuque. « Et ton frangin il fait quoi ? »

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Chef cuisiner ? Ca t'impressionne, faut pas le nier. Tu arrives à peine à faire des pates, tu n'es pas très douée. Tu n'as jamais eu personne pour t'apprendre non plus, ta mère ayant disparu avant de pouvoir te transmettre beaucoup de... de quoique ce soit en fait, quand on perd sa mère à seize ans, ce n'est pas simple, c'est le moment où on se cherche et où on a besoin de nos parents pour garder quelques repères. Tu secoues la tête et chasses les idées noires qui s'y immiscent, ce n'est pas le moment de broyer du noir, tu ouvres un nouveau chapitre de ta vie, de ta vie d'adulte, il faut sourire Dré ! « Chef cuisinier, c'est hyper impressionnant ! Tu dois savoir faire de bons petits plats. Et, on essayera tous d'être de bonne humeur, ça allège l'atmosphère. » souris-tu, décidée à paraitre sympa. Quand il parle de vous préparer à manger, tu n'as plus à feindre d'être sympa, il t'a conquise. Bah oui, le gros cliché qu'on amadoue qui que ce soit avec de la bonne bouffe est un fait avéré ! « Oh tu ferais ça ! » dis-tu, limite des étoiles dans les yeux. « Si tu sais m'apprendre quelques trucs je ne dis pas non, je n'ai pas trop capté l'art de cuisiner... » Tu baisses les yeux, un peu timide, voir gênée mais heureuse de sa proposition. Si tu savais cuisiner ça allégerait Dylan, qui cuisine tout le temps ou presque pour vous deux. Tu écarquilles les yeux. « Bah si on fait un truc, tu seras le bienvenu gros malin. C'est notre chez nous à tous les trois et comme ça on pourra te présenter à nos amis si tu veux bien. Ils ne sont pas nombreux, je te rassure directement... » souffles-tu pour finir. Vous sortez pour aller chercher les quelques caisses et autres sacs qui étaient dans ta voiture. La question du métier arrive, tu n'as pas honte, au contraire, les voitures, c'est ta passion, ton 'dada' comme on dit, mais tu as souvent droit à des réflexions de par ton sexe et ta carrure (bah oui t'es pas une géante bodybuildée). Mais sa réponse te fait tout drôle, tu te retournes et affiches un sourire rayonnant dont tu as le secret, le genre qui ne sort pas souvent, sauf avec ton frère. Tu vois Devan empiler des caisses et les monter, une chance qu'il ait proposé de t'aider, tu es habituée à porter des grosses caisses lourdes, certes mais un coup de mains te permet de tout monter en le quart de temps qu'il t'aurait fallu toute seule. Une fois dans ta chambre, tu regardes les alentours, elle est toujours aussi accueillante. Devan s'assied sur le lit et tu le rejoins en soupirant un coup. Tu souris à sa question. « Il est mécano, comme moi. On a ouvert notre garage il y a quelques mois, ensemble. » Votre relation peut effrayer certains, vous êtes tellement fusionnels que parfois, ça dérange. Seuls ceux qui ont un jumeau peuvent comprendre. Il est ta moitié, vous avez toujours tout partager, il te permet de rester à flot.

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dréa ∞ devan

C’était donc vrai, pour appâter quelqu’un il fallait bel et bien séduire premièrement son ventre. Devan était à peu près certain de parvenir à combler ses nouveaux colocataires à ce niveau-là et peut-être que quelques bons plats leur permettraient d’oublier – ou de pardonner – plus facilement son humeur de chien certains jours. « Je pense que tu idéalises un peu le truc ! Ca n’est pas si impressionnant… En fait je ne fais que suivre des recettes, c’est à la portée de tout le monde. » Même si pour gérer une brigade il fallait savoir garder son sang-froid, également avec les clients un peu trop énervants. On se demandait d’ailleurs comment Devan pouvait avoir un boulot pareil, lui qui avait tendance à s’enrager un peu trop vite ! « Ca serait avec plaisir. Je sais pas si je suis un bon professeur mais je sais que je suis un très mauvais élève alors je serai indulgent avec toi ! » Il lui sourit doucement. Ca pourrait les rapprocher un peu et qui sait, peut-être pourrait-il lui faire découvrir une nouvelle passion ! C’était très gratifiant de pouvoir faire goûter un plat entièrement réalisé par soi-même à des proches, surtout quand ces derniers le trouvaient excellent. On y prenait assez vite goût !
Devan n’aurait pas cru être invité à leur éventuelle pendaison de crémaillère. Il ne voulait surtout pas s’incruster… Surtout qu’il avait dû donner à Dréa une très mauvaise première impression – comme avec la plupart des gens. « Tu me rassures ? J’ai l’air autant asocial ? » Il fit la moue avant de hausser les épaules. « Ouais, c’est vrai, je le suis un peu. Bah écoute… Ouais, ça m’ferait plaisir d’être des vôtres alors. Je pourrais faire de bonnes choses pour vos invités. »
L’emménagement fut assez rapide, à deux c’était tout de suite plus facile. Alors ils continuaient tranquillement de faire connaissance l’un avec l’autre, s’apprivoisant plus ou moins. Devan en oublierait presque sa mauvaise humeur constante de ces derniers jours. « Ah ouais tu travailles avec ton frère ? C’est sympa ! Vous devez sacrément bien vous entendre alors. Je crois que j’aurais pas pu. » Probablement parce que sa relation avec Liam avait été longtemps très compliquée et qu’ils se retrouvaient à peine. Mais aussi parce que ça pouvait vite partir en cacahuètes ce genre de collaboration. « Je passerais vous voir à l’occasion, ça fait un moment que je n’ai pas fait réviser ma voiture... »

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Tu lèves les yeux au ciel, en ajoutant : « Oui oui, il suffit de suivre une recette... Sans faire cramer les ingrédients, ou la cuisine ou pire, la baraque ! » Tu as déjà fait bruler pas mal de choses dans ta vie, derrière les fourneaux, et tu n'as pas trop la patience d'attendre que les trucs mijotent, rissolent ou autres. Tu aimes quand ça va vite et que c'est prêt à être englouti ! Du coup, les pates avec sauce en bocal, ça te convient bien, ainsi que pizza à mettre au four. Tu lui souris en retour en lui tendant ta main toute caleuse, boulot de mec, manuel. « Deal ! » lances-tu en souriant de toutes tes quenottes en attendant qu'il te serre la main pour sceller votre pacte. Tu l'invites à votre pendaison, ce qui te semble totalement normal. Et tu ajoutes que vous avez peu d'amis, chose mal reçue par ton nouveau colocataire, tu fronces les sourcils. « Non, pas du tout, mais je sais pas, quand tu te trouves entourrer d'une ribambelle d'inconnus c'est pas toujours cool... » Bon faut avouer qu'en même temps, il a pas l'air super jovial, mais ça t'allait pas lui dire alors que ça commençait à se détendre entre vous, c'était trop tôt pour le charrier avec ça... Mais finalement, la chose n'a pas été si mal prise par le jeune homme, tu lui adresses un grand sourire, sans rien ajouter. Vous montez tes caisses, sacs et autres babioles dans ta chambre que tu aimes déjà. Une fois le déménagement terminé, vous vous posez sur le lit, et continuez à discuter. Finalement, même sans Dylan, ce n'est pas si terrible, tu fais un effort et ton colocataire semble en faire un également. Il n'est pas aussi casse pieds qu'il le laissait présager lors de votre bonjour un peu plus tôt. Tu hoches la tête. « C'est mon jumeau, on est très très complice en fait. Je ne pourrais pas vivre sans lui à mes cotés. » avoues-tu avec un vague sourire sur les lèvres, les yeux dans le vide. Il est tout ce qu'il te reste, et imaginez perdre la personne qui compte le plus à tes yeux, ça te tue. « Mais beaucoup trouvent que notre relation est vraiment particulière!re, surement du à notre passé. » Tu hausses les épaules et reposes ton regard sur le beau brun assis à tes cotés. « Tu as aussi un frère alors ? » Tu lui souris en l'entendant parler de faire réviser sa voiture. « Avec plaisir ! On est ouvert tous les jours sauf le dimanche et le mardi. » récites-tu par coeur.

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dréa ∞ devan

« Ca arrive à tout le monde de faire cramer des trucs ! Surtout quand on commence. Ou quand on veut faire trente-six choses à la fois et qu’on oublie qu’il y a un truc dans la poêle… Crois-moi ça m’arrive encore maintenant ! » Et ça l’énervait à chaque fois. Mais certes, il n’avait jamais fait cramer la maison et ça c’était une bonne chose. D’ailleurs, il aimerait bien que Dréa évite elle aussi. « Est-ce que ça veut dire que si tu te mets à la cuisine, il serait bon d’investir dans des extincteurs ? Si on pouvait éviter de tout faire sauter ici… Et ton frère, il sait cuisiner ? » Faire partager son savoir-faire à ses deux nouveaux colocataires ne l’ennuyait pas franchement. Au contraire ça lui changerait les idées. Et dans le cas où le frère de Dréa savait cuisiner, ça lui ferait un peu de repos. Il n’ajouta rien quant à la future pendaison de crémaillère. Devan se gardait encore le droit de changer d’avis car il n’était pas certain d’être d’humeur à ce moment-là, malgré tout ça lui faisait plaisir de savoir que Dréa voulait l’intégrer dans leur petit groupe d’amis.
Ils en vinrent à parler du jumeau de la jeune femme, garçon qu’il n’avait dû voir qu’une seule fois à leur toute première rencontre pour parler de la maison. Il sourit en l’entendant parler d’une relation particulière. Ca ne l’étonnait pas franchement, on parlait souvent de complicité quand il s’agissait de jumeaux. « Je me permettrais pas de juger votre relation ! J’espère juste ne pas me sentir de trop entre vous deux. » Il haussa simplement les épaules. C’était pourtant ce qui risquait d’arriver, surtout si Devan ne faisait pas vraiment l’effort de s’intégrer. Et puis, ils ne feraient que se croiser entre leurs boulots respectifs. « Oui, j’ai un frère, il s’appelle Liam. On a longtemps été en froid mais maintenant ça va mieux, alors il est possible que vous finissiez par le croiser un de ces jours. Bon, et maintenant que le plus gros est fait… Ca te dit une bière ? »

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Tu fais mine de réfléchir sérieusement. Certes tu as une facheuse tendance à faire bruler les trucs que tu prépares, du coup tu te contentes de plats tout faits qu'il suffit de réchauffer ou mettre au four avec un chrono qui sonne (quitte à en mettre plusieurs des alarmes pour sortir ce fichu plat du four à temps et cuit comme il faut). « Les extincteurs peuvent être une bonne idée ! » lances-tu en hochant la tête très sérieuse, avant de lui adresser un grand sourire. Finalement à l'entente de ton frère, tu hoches la tête : « Oui, lui il cuisine, ce n'est pas un chef étoilé, mais il se débrouille pas mal. On a jamais eu personne pour nous apprendre alors on a fait sur le tas, enfin lui, parce que moi j'ai vraiment pas cette fibre... » Oui, sur le tas, sans adulte prêt à sauver les légumes qui rissolent ou la viande qui dort au four. Parfois, tu te demandes comment ça fait d'avoir encore des parents à l'âge que vous avez, mais chaque fois, ça te brise un peu plus le coeur. Il ne faut pas que tu retombes sur cette pente. Tu affiches un sourire, même si ton regard se perd quelque peu. Vous en venez à parler de Dylan et ton coeur s'allège quelque peu, ce qu'il te dit te rassure, non que l'avis des gens t'ait déjà importé ou réellement touché, mais entendre de la bouche du type qui allait devoir vous supporter une telle phrase, ça soulage quand même. Tu lui souris. « De trop ? mais non dit, jamais ! C'est super gentil de nous accueillir ! » Il te parle de son frère et ta fichue curiosité revient au galop de charge ! « Oh c'était grave ? Vous avez longtemps été en froid ? » Ca t'interpelle, surement parce que toi tu ne te vois pas en froid avec ton frère, qui est la personne la plus importante dans ta vie. Comme pour alléger un peu l'ambiance il te propose une bière, chose qui attire un grand sourire sur tes lèvres : « Avec plaisir ! Je meurs de soif et de chaud ! »

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dréa ∞ devan

Devan fut ravi d’apprendre que son frère touchait un peu plus à la cuisine, comprenant alors qu’il ne serait pas de corvée tous les soirs – même si leur faire de bons dîners régulièrement n’était pas vraiment la pire des corvées. « Si tu as envie d’apprendre ça viendra sans souci ! Du moment qu’on y met de la bonne volonté… Le truc avec la cuisine c’est de persévérer, mais c’est un peu comme tout. Tu vas sûrement foirer des plats, en faire cramer certains, mettre beaucoup trop de sel dans d’autres… Faut juste pas se décourager. Quand je m’y suis mis mon entourage était un peu dépité de goûter tout ce que je préparais ! C’était pas franchement au top. » Et selon lui ça ne l’était pas encore car on pouvait toujours s’améliorer. Maintenant il aurait de nouveaux cobayes cela dit !
Il fut content d’apprendre qu’il ne serait pas de trop à leur petite soirée. Depuis qu’Ezraël n’était plus là, il se sentait incroyablement seul... Et il n’osait pas trop déranger son frère avec tout ça, lui qui était déjà bien occupé. Alors rencontrer de nouvelles têtes ne lui ferait sans doute pas de mal s’il arrivait toutefois à rester agréable avec les gens – ce qu’il n’avait pas tout de suite su faire avec Dréa. Mais il se rattrapait plutôt bien en lui offrant une bière ! De toute façon on ne pouvait qu’aimer quelqu’un qui offrait une bière, hein ? Il s’absenta alors deux secondes dans la cuisine pour leur ramener ça, éludant intentionnellement la question sur Liam.
Pendant ce court trajet il hésita sur le degré de sincérité à donner à sa réponse. Cette histoire n’était pas banale ! Est-ce qu’on racontait vraiment ça à des inconnus ? Revenant dans la chambre avec les bières dans les mains, il avait finalement pris sa décision. « On peut dire que j’étais du genre… débile, quand j’étais ado. Un peu con ouais, délinquant quoi. Et lui il était flic alors euh... Un jour il m’a coffré tout simplement. » Il leva très vite les mains en l’air. « Mais j’ai tué personne je promets ! C’est juste que les mecs murissent moins vite que les filles il parait hein ? »

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Tu n'es pas forcément convaincue de son petit discours, il ne t'a jamais vu à l'oeuvre, et ce n'est vraiment pas beau à voir, ni bon à manger. Limite ce n'est pas mangeable. Mais bon, perseverer, ça c'est un truc qui te connait ! Tu es loin d'être le genre de fille qui baisse les bras au bout de quelques jours parce que c'est trop dur, ça prend trop de temps, demande trop d'énergie. Non, toi tu te bats, c'est comme ça que tu es où tu es aujourd'hui ! Tu hoches la tête solennellement. « A mon avis ça va prendre un bout de temps pour que je fasse quelque chose de comestible, mais c'est avec plaisir que je veux bien tenter l'aventure ! » lances-tu en souriant. Il t'offre une bière et c'est avec plaisir que tu acceptes. Le temps qu'il aille les chercher, tu places déjà quelques babioles qui trainent dans les cartons, comme tes coussins et ton tapis moelleux que tu adores tant. Il revient avec deux bières, et prend la parole, répondant ainsi à la question sur son frère. Tu hoches la tête. Etrange qu'un grand frère arrête son cadet. Mais au fond qui sait, c'était peut-être pour son bien. « Et bien, et t'as eu de gros ennuis? » Tu ouvres de grands yeux avant de déclarer : « Bah disons que j'espère bien !!! Pas envie de vivre avec un tueur en série!!! » Tu repenses à sa dernière phrase, l'homme que tu connais le mieux à très vite muri, mais c'était la situation... « Mouai, pas tout à fait d'accord je t'avoue. » dis-tu mitigée avec un demi sourire.

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