(#17) life is an unexpected surprise -r.

Je pleurais aussi mais moi, je n'avais aucune excuse. Je n'avais pas les hormones dans le tapis, ni en fluctuation imprévisible. J'étais tout simplement touché par le moment, par cette nouvelle qui en était l'une des meilleures depuis bien longtemps. J'avais besoin de ça, j'avais besoin de cet espoir. Et de voir à quel point la vie de mon amie prenait enfin son envol me rendait confiant face à mon propre avenir. Peut-être que cette fois était la bonne, tout comme ça l'était pour Lily-Anaëlle, visiblement. Évidemment, voulant toujours détendre l'atmosphère ou surtout garder ma fierté même par la plaisanterie, je parlai des oignons qui se trouvaient un peu partout dans la cuisine, ne portant même pas attention au fait que je n'avais pas nommé le bon ingrédient anti-vampire. « Ouais on s'entraîne beaucoup les muscles dorsaux pour ça, pour pouvoir mettre un peu n'importe quoi sur le dos des uns et des autres. Ça nous sort parfois de certaines situations, tu vois. » J'essuyai mes yeux avant de rire légèrement, amusé par mes propres paroles. C'était l'émotion qui me faisait dire encore plus n'importe quoi qu'à l'habitude. Je lui demandai alors à combien de semaines elle en était dans sa grossesse, car oui son ventre se sentait et se voyait quand on y portait attention, mais pas encore au point de lui céder automatiquement une place dans les transports en commun. « Presque cinq mois déjà ? Bordel mais tu sais bien garder des secrets, toi ! C'est parce que je suis le dernier au courant ou bien ... ? » Demandais-je, surpris que l'information ne soit pas sortie avant cela. Après tout, avec tous les ragots qui se racontaient en ligne ou entre les habitants, cela relevait du miracle. Cinq mois. Dans quatre mois, donc, nous aurions un mini-Malinowski-Hadley dans la place. « Bien sûr, j'viendrai direct te voir et j'te raconterai tout. » J'aurais bien voulu la retenir un peu plus longtemps, mais il était vrai que j'avais de la paperasse de dernière minute à compléter, quelques coups de fil à passer, des gens à aller voir - dont Zelda pour lui dire au revoir comme il se devait. « Termine au moins ton thé. » Dis-je cependant avec un doux sourire tout en buvant dans ma propre tasse.
 

Il avait toujours les bons mots, ceux capables de chasser tes larmes pour faire naître ton sourire. Tu avais l’impression d’être triste alors que ce n’était pas du tout le cas, pour une fois, tu débordais de joie. Même si ça ne s’était pas vu sur ton visage juste avant. « J’aurais du l’enregistrer celle-là, elle aurait bien fait rire tout le monde ! » ajoutais-tu en rigolant encore, tu commençais même à avoir mal au ventre à force de rire. Les hormones, c’était vraiment le bordel. Tu passais du pleurs au rire et c’était toujours dans l’extrême, tu ne pouvais pas juste verser une larme ou rire trente secondes, ça prenait une ampleur et ça s’arrêtait lorsque ton corps disait stop, mais pas avant. Tu soufflais un grand coup pour reprendre une respiration normale, toujours un grand sourire sur le visage. Il avait raison, c’était un beau secret que tu gardais depuis un moment maintenant. « Oh non, au contraire, tu es l’un des premiers, Fleur et Léo savent. Même Nevaeh ne le sait pas encore.. » Ils l’avaient appris à l’anniversaire de Léo, parce que tu t’étais rendue à cette soirée, mais après tu avais eu beaucoup à faire à la librairie puisque tu avais instaurais des soirées lectures, de nouvelles rencontres avec des écrivains, puis à côté de ça, il y avait les visites médicales, les tours des magasins pour rénover votre chambre d’ami afin d’en faire une chambre d’enfant. Il fallait être prêt avant que le petit bout pointe son nez. « Je t’attendrais alors. » Tu affichais un grand sourire en retournant t’asseoir sur ta chaise, tu attrapais ta tasse de thé, que tu avalais quasiment d’une traite puisqu’il était tiède. Une fois la tasse vide, tu te relevais pour t’approcher de ton ami, tu voulais lui faire un dernier câlin. « Merci pour le thé et fais un très bon voyage ! » Tu lui aurais bien dit de ne pas abuser sur l’alcool mais il était grand et majeur, capable de prendre ses propres décisions, même pour le taquiner, tu ne pouvais pas le dire. Et il aurait raison d’en profiter, après tout il avait payé le prix.