(karel) réunion illégale

Contacté par un numéro inconnu, Zephyr avait rendez-vous aujourd'hui. Le lieu du rendez-vous : un cyber café dans une ruelle mal famée du quartier des jeunes. Zephyr n'avait pas vraiment peur des personnes sur qui il pouvait tomber, oh non. Avec la boxe qu'il pratiquait depuis tout petit, il savait parfaitement se défendre. Et puis, qui l'attaquerait, hein ? En revanche, il gara sa moto un peu plus loin de ce quartier et préféra continuer à pied. Il n'avait aucune envie qu'on la lui vole ou qu'on la lui siphonne. Il avait peut-être les moyens de la réparer mais il n'avait pas que ça à faire, et puis ce serait vachement emmerdant pour repartir ensuite. Enfin bref, il arriva quand même assez rapidement à ce cyber café qui n'avait pas l'air de fonctionner vraiment ... En même temps, il n'y fut pas très bien accueilli. Et puis les ordinateurs étaient des antiquités. Heureusement que Zephyr avait pris son ordinateur portable qu'il emportait toujours un peu partout. Il commanda un café et alla s'installer à une table au fond, un peu dans un coin reclus pour plus de discrétion, et attendit son plan illégal en observant la porte, s'occupant sur son ordinateur.

Une nouvelle cible, qui ne sortait presque jamais de chez lui. Ca ne l'aurait d'ordinaire pas gêné, après tout, ses cibles se doutaient en général qu'elles étaient en danger. Il devait donc assez fréquemment aller les tuer directement chez elles. Mais là, c'était différent, parce qu'il s'était enfermé dans une espèce de bunker, une villa hyper sécurisé. Il avait réussi à faire le tour de ces sécurités mais avec ses faibles connaissances et moyens il en était arrivé à la conclusion que c'était bien trop sophistiqué pour qu'il s'y colle personnellement. Il avait donc fait appel à un ami qui lui avait donné un numéro. Il avait convenu d'un rendez-vous et voilà qu'il se tenait devant la porte du cyber-café. Il entra, il n'y avait pas grand monde à l'intérieur. En fait, il repéra tout de suite l'homme au fond du café, mais il ne pouvait pas être sûr que ce soit lui. Il s'approcha de lui et prononça la phrase code.

-Les oiseaux volent bien bas aujourd'hui.

A vrai dire, il ne savait pas tellement à quoi s'attendre au niveau du personnage qui était censé arriver jusqu'à lui. Il connaissait juste la phrase code dont ils se serviraient pour se reconnaître. Ses doigts pianotaient avec une certaine fluidité dont il avait le secret sur le clavier de son gros ordinateur portable. Il ne faisait cependant rien de trop sérieux, il consultait et répondait juste à ses mails du boulot rapidement, expliquant à certains de ses collègues comment coder telle ou telle chose, vérifiant parfois des codes complexes que la plupart des gens ne comprendraient probablement jamais. Quand il entendit la phrase code, il leva les yeux sur un homme qui avait l'air plus âgé que lui. « C'est pour attraper les rats. » dit-il comme une relique précieuse avant de le laisser s'asseoir. Il enregistra son dernier mail comme brouillon pour ne rien perdre puis ferma son ordinateur, posant ensuite ses mains dessus, le regard planté dans celui de son interlocuteur. Il attendait qu'il lui explique la raison de son contact.

En entendant la bonne réponse à la phrase code, Karel s'assit à la table de celui qui était de toute évidence son contact, expert en informatique. Ils se fixèrent quelques secondes dans les yeux jusqu'à ce que le Néerlandais prenne la parole.

-On m'a dit que tu savais déjouer les sécurités ?

Autant entré dans le vif du sujet immédiatement après tout. Karel regardait autour de lui à chaque instant, on lui avait dit que c'était un endroit sûr et que cet homme était quelqu'un de sûr aussi mais un tueur à gage n'était jamais trop prudent.

-J'ai besoin de m'introduire dans une maison.

Les deux hommes se fixèrent pendant un long instant sans rien dire. Zephyr n'avait rien à dire, on l'avait appelé pour un boulot, et il savait très bien qu'il allait plonger dans quelque chose de tout à fait illégal. Mais c'était son quotidien, l'illégalité. Lorsque l'homme en face de lui se mit à parler, Zephyr hocha simplement la tête et croisa les bras en posant son dos contre le dossier de son siège pour le lui confirmer. Puis il fronça les sourcils et réfléchit quelques instants. « Je vois le délire. Il me faut le nom des propriétaires et l'adresse, si tu as ça tout de suite. » Zephyr devait analyser le genre de système protecteur dont il s'agissait avant de réfléchir à quoi que ce soit pour un potentiel plan. Et surtout, savoir combien il serait payé pour ça. « Et aussi ce que tu comptes me filer en échange. Je vais pas faire ça gratuitement, tu t'en doutes bien. »