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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 let us burn (conchobàhr)

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MessageSujet: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyLun 30 Oct 2017 - 14:17

Le constat était tombé. J’étais malade. Après avoir de nouveau fui la conférence de presse, détruit les restants de ma vie, on m’avait trouvée une maladie. Le dédoublement de personnalité. A force d’avoir été façonnée comme une psychopathe et non comme une sociopathe comme je pouvais le croire, j’en étais devenue une. J’avais fait du mal à tout mon entourage. A Jeremy, à Phoebe, et plus particulièrement à Concho. Ce qui était débile car il sortait avec l’une de mes bonnes amies.Normalement, si j'avais été normale, j'aurai dû se réjouir pour eux. J’avais l’impression que ma tête allait exploser. Et sous le coup d’une impulsion j’étais rentrée en Australie accompagnée de mon frère pour leur dire au revoir. A Lily qui venait d’avoir son enfant, à Phoebe, future mère, à Eibell que j’avais frappé. J’avais été pris dans la tourmente de ma vie, comme avalée par une immense ombre, devenant un monstre. J’étais un monstre. Alors que je me tenais assise sur le banc, mes cheveux en désordre qui tombaient de part et d’autre de mon visage, Alek me tenait la main. Tu es mauvaise, me soufflait Lilas, tu es mauvaise car tu es moi. Amélia ou Lilas, je ne savais plus qui j’étais. Mes parents m’avaient montré des films d’une petite fille au sourire doux, d’une petite fille avec des couettes, d’une petite fille qui ressemblait à Mélodie. Qu’étais-je devenue ? « La lettre, me murmura mon frère. » On m’avait conseillé de tout coucher sur lettre, de m’excuser car de vive voix j’y serai incapable. La dernière personne à qui j’avais parlé était Lily. Je m’étais ensuite plongée dans un mutisme, dans une incapacité à dire qui j’étais. J’avais noirci des pages et des pages. Où je m’excusai pour tout. Où je m’excusai de l’avoir abordée dans le bar. Où je m’excusai d’être revenue dans sa vie. Où je m’excusai pour les bowards, où je m’excusai pour la fois chez moi. Pas une seule fois, j’ai donné des raisons qui pourraient me discréditer. Pas une seule fois, je n’ai dit mais. Je me suis contentée de dire : je m’excuse. Je m’excuse. Je m’excuse. J’allais disparaitre de leur vie à tous. Non, je vais disparaitre. Oui Lilas allait disparaitre. Je serai toujours au fond de toi. Tel un virus qui allait me ronger de l’intérieur. Des fois, je la sentais qui reprenait le contrôle de ma vie. Comme cette fameuse soirée. Il faisait beau aujourd’hui. Pas particulièrement frais pour un automne. « Où sommes-nous ? » L’Australie, la France, j’étais déphasée. Alek me prit les mains pour se mettre devant moi. « Amélia, nous sommes en France. Tu t’es rendue à la police il y a deux semaines. Tu te souviens ? » Je hoche la tête à l’affirmative sans comprendre le sens de ses paroles. Puis, il disparut. Cette discussion avait-elle eu lieu ou était-ce seulement dans ma tête ? Je savais juste que j’étais dans un parc mon tricot sur les genoux. Tu es folle. Tu es bonne à enfermer. J’étais déjà enfermée. En moi. Qui suis-je ? Je n’en avais plus aucune idée. Et ce n’était certainement pas les autres qui allaient m’apporter la question.

Moi, je sais qui tu es. Tu es un monstre. Tu es et restera Lilas.
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Conchobáhr Rosenbach
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STATUT : en couple avec Pippa, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyVen 3 Nov 2017 - 3:30

Quand j’avais reçu ce coup de fil, de la part du frère à Lilas, en provenance de la France, j’avais d’abord figé. Sans savoir quoi dire, sans savoir comment réagir. Quatre mois s’étaient écoulés depuis notre dispute. Elle s’était achevée sur des mots cruels, autant de la part de l’un que de l’autre. Je pensais réellement avoir à la classer parmi les chapitres du passé, ne plus jamais avoir à entendre parler d’elle. Elle était loin, autant physiquement qu’émotionnellement. Nous avions rompu, à coup de poignards, ce lien qui nous avait autrefois uni. Elle était partie, elle était revenue, pour l’accouchement de Lily-Anaëlle, mais jamais nous ne nous étions recroisés. Sans doute avait-elle veillé à ce que ça ne se produise pas, à ce que nos regards n’aient plus à soutenir, supporter devrais-je dire, celui de l’autre. J’avais été soulagé, d’ailleurs, de ne pas être tombée sur elle en visitant ma meilleure amie à l’hôpital, pour la féliciter et voir le joli minois de Lexi. Je n’aurais pas su comment réagir, tout comme lorsque son frère m’avait appelé. Elle était malade, voilà le verdict, mais pas malade d’une maladie qui consumait lentement son corps, son énergie, non. Malade de l’intérieur de son âme, de son esprit. Après avoir écouté sa conférence, j’avais bien compris l’ampleur de ce qui lui était arrivé, le traumatisme qui avait dû en résulter, mais j’étais encore trop aveuglé par la colère pour en penser quoi que ce soit de plus. J’avais fermé la télévision, la maudissant quand même d’être celle qui m’avait enlevé toute cette confiance en moi-même que je m’étais bâtie. Je m’étais énormément remis en question, suite à notre dernière rencontre, oui. Comme je le faisais pratiquement à chaque fois que je la voyais, Lilas, parce qu’elle avait le don de me reprocher ce que je ne croyais même pas avoir fait de mal. Mais la dernière fois avait été la pire, la dernière fois avait été le coup de grâce, et sans doute était-ce pour cette raison que je m’étais voilé le regard face à ce qui se passait chez elle, en elle. Alors quand son frère avait téléphoné pour me demander de venir la voir, en France, je n’avais d’abord pas su quoi répondre. Je lui avais dit que je devais y songer, que je ne savais pas si j’étais prêt pour ça, et elle non plus d’ailleurs. J’étais sans doute la dernière personne qu’elle désirait voir. Il m’avait assuré que non, et j’avais continué de douter pendant au moins une semaine avant de prendre la décision de m’envoler pour la France, de m’envoler vers elle. Ce qui avait changé ma façon de penser, c’était cette lettre qu’Alek m’avait faite parvenir. Une lettre d’excuses, de la part de Lilas. Je ne comptais même plus sur mes doigts le nombre de fois que je l’avais lue, cette lettre. Et j’avais finalement plié bagages. La journée-même de l’atterrissage, j’avais un après-midi complet devant moi, et malgré la fatigue je me rendis à l’adresse laissée par Alek. À l’entrée, on me fit signer le formulaire de visite, mon nom avait été ajouté à la liste sans doute par le frère de Lilas, puis on m’indiqua que Lilas était en heure de sortie dans le jardin. J’opinai, avant de me diriger vers la cour extérieure. Au loin, sur un banc, sa tête rousse dépassait. J’inspirai profondément, les bras le long de mon corps sans trop savoir quoi en faire, et je m’avançai vers elle. Ses lèvres bougeaient, elle semblait parler, mais personne ne se trouvait à côté d’elle. Bientôt, ce fut moi. Je pris place à côté d’elle, lentement, comme si je devais l’apprivoiser, ne pas la brusquer. « Qu’est-ce que tu tricotes là ? » Demandais-je doucement, comme on aurait parlé à une enfant. Parce que j’ignorais maintenant qui était Lilas, ce qui se passait dans sa tête, qui dirigeait ses pensées. J’avais peur de mal faire, j’avais toujours eu peur de mal faire. Et j’avais toujours fait mal.

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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptySam 4 Nov 2017 - 22:13

Se perdre. C’est étrange. J’étais comme dans un labyrinthe. Sauf que ce dernier était dans ma tête. Comme Alice, je m’étais perdue. J’avais perdu Jeremy. Ou était-il encore là ? Il te suffirait de me laisser le contrôle pour qu’il revienne. Je revoyais cette scène où j’étais montée sur scène pour entamer un strip-tease. Je revoyais aussi cette scène où j’avais détruit l’amour que je portais pour Concho en embrassant un autre homme sous ses yeux. Non. Lilas ne reviendrait pas. Je la laisserai se consumer. Même si je devais en mourir pour ça. Et Mélodie, tu y penses ? Mon bébé. Elle ne m’avait pas encore connue. Elle ne me connaitrait sans doute pas. J’étais la plus faible des deux. J’avais su dès que les mots avaient franchi la barrière de mes lèvres que j’allais trop loin. Rabaissant un homme au simple statut de chose, d’objet. Montant sur scène pour proclamer au monde entier que j’étais Squirrel. Les menottes aux poignets, il y eut comme un bruit de verre dans ma tête. Un bruit de verre qu’on aurait cassé. « Je lui ai envoyé la lettre mais il ne viendra pas, m’avait dit Alek. » Je savais de qui il parlait et j’avais ri. J’avais ri comme une folle car dans le fond, il avait bien raison de ne pas venir. De me détester. Car je suis détestable. Un poison. Un véritable poison. Une couverture jetée sur mes épaules, mes longs cheveux roux emmêlés qui tombaient de manière négligée sur mes épaules. Je n’étais plus que l’ombre de Lilas. Tu fais pitié ! Laisse-moi reprendre le contrôle. Tu es trop faible. Trop faible comme Sméagol. Mais non, je voulais devenir Amélia. Je voulais que ma mère me regarde avec fierté et non crainte ! Ta mère est morte. Non, elle est vivante. Madame Martin est vivante. Et elle m’aime. Mon père est vivant et il m’aime. Ils m’aiment. Une larme coula sur ma joue et je la laissais faire son bout de chemin avant de recommencer mon ouvrage. Un fantôme vint s’asseoir à mes côtés. Comment est-ce que je savais que c’était un spectre parce que mon frère m’avait affirmé qu’il ne viendrait pas. Je le regarde donc, me sentant blanchir alors que la voix de mon fantôme-ami s’élève et brise le silence. Je fixe mon écharpe pas terminée avant de lui sourire. Je ne parlais plus. Ne le savait-il pas ? Pas si c’est le fruit de notre imagination. Alors doucement, j’attrape le bout de mon écharpe pour l’enrouler autour du cou de mon fantôme-ami pour lui signifier que je faisais une écharpe. Tant que je ne serai pas saine d’esprit, je ne parlerai pas. Ou alors il faudrait que je me nettoie la bouche avec du savon. Munie d’une douceur nouvelle, je retirai l’écharpe de son cou, craignant que si j’étais trop brusque, le spectre s’en aille. Je pose doucement le tricot à côté de moi pour ramener mes longues jambes sous mon menton en fixant l’horizon. Puis de mes bras valides, j’attrapai l’ardoise qu’on m’avait donné pour m’exprimer et commencer à écrire. J’y dessine quelque chose assez grossièrement. Une petite fille qui tenait un ballon avec écrit « pardon » dans ma langue natale pour la tendre au fantôme-spectre. Je tente enfin un sourire avant de reprendre ma position fœtale-assise en fixant le soleil ou le ciel. Le soleil ou le ciel. Le ciel-soleil. Mon bracelet électronique de détenue bien visible à ma cheville.
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Conchobáhr Rosenbach
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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyVen 8 Déc 2017 - 2:47

Le regard de Lilas se posa sur moi mais j’avais cette impression qu’elle ne me voyait pas, pas complètement. Un voile semblait recouvrir son regard autrefois si perçant et maintenant si perdu dans les brumes de son propre esprit torturé. Mon cœur se serra de la voir dans une telle vulnérabilité, elle qui m’avait toujours semblé être la plus forte de nous deux. Ce n’était qu’un acte, j’aurais dû le savoir au fond, que ses attaques cachaient la peur de tout perdre. Que ses paroles blessantes témoignaient de toute l’émotion qu’elle ressentait. Lilas était un ouragan en elle-même, et je n’avais pas été capable d’affronter tous ses vents. Je n’étais qu’un petit voilier tanguant sur une mer déchaînée. Si je ne sautais pas à l’eau de moi-même pour retrouver la rive, je m’y serais sans doute noyé. Mais voilà que Lilas s’était noyée dans sa propre tempête. J’étais le rescapé et elle la naufragée. Je baissai les yeux sur son tricot, et de la voix la plus douce possible, lui demandai ce qu’elle était en train d’en faire. Elle conserva cet implacable silence qui me fit douter de ma venue. On ne m’avait pas dit qu’elle ne parlait absolument plus, non. On m’avait dit qu’elle avait du mal à s’ouvrir, pas qu’elle s’était elle-même condamnée au silence. Muette, elle releva les yeux de son travail pour me sourire. Je lui souris à mon tour, un éclat de tristesse dans le regard. Elle prit son tricot et l’enroula autour de mon cou. Une écharpe. J’hochai la tête avec un doux sourire. « Elle est très belle. C’est pour qui ? » Demandais-je, ne m’attendant plus vraiment à une réponse. Ne m’attendant plus vraiment à quoi que ce soit. Lilas était dotée de cette imprévisibilité qui avait toujours su me désarmer, mais la situation actuelle dépassait tout ce que j’aurais pu craindre. Elle enleva l’écharpe d’autour de mon cou et la posa à côté d’elle, du côté où je n’étais pas assis. Au moins, elle reconnaissait ma présence. Elle ramena ses jambes vers elle et attrapa une ardoise sur laquelle elle commença à dessiner. Une petite fille qui tenait un ballon, et le mot pardon en français. Je pris l’ardoise entre mes mains alors qu’elle me la tendait, sentant l’émotion gagner mon cœur, puis ma gorge. La boule prenait toute l’espace et à force, je deviendrais à mon tour muet. Les larmes roulèrent le long de mes joues, pas dans un torrent incontrôlable, mais d’une triste douceur. J’essuyai mon visage du revers de la main en levant les yeux vers Lilas. « Je te pardonne, Lilas. Je te pardonne. » En venant ici, en France ou à ce centre-même, je n’aurais pas cru en venir aussi vite à cette conclusion. Lilas m’avait blessé, brisé, je m’étais juré de ne plus m’y faire prendre. Mais face à elle, mise à nue, dans une vulnérabilité douloureuse à constater, je ne pouvais que rapidement balayer les erreurs du passé. Se perdre, c’était aussi se donner l’occasion de se retrouver. J’allais l’aider à se retrouver.

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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyVen 8 Déc 2017 - 17:11

Ma vie s’effritait comme du bois pourri. Je la sentais m’échapper peu à peu, perdant sa saveur, de son utilité. Je me savais condamnée et j’allais pousser jusqu’à l’accouchement avant de tirer ma révérence. Comment faisaient les schizophrènes ? Comment était-il possible de vivre avec quelqu’un d’autre dans sa tête qui pouvait à tout moment reprendre le contrôle de nos esprits ? alors que l’homme-fantôme s’assit à côté de moi, je tentai de me rappeler qui il était. De me faire un chemin entre mes souvenirs trop confus et trop brumeux. Conchobàhr. Elle m’avait soufflée la réponse avec une haine nouvelle dans la voix. Se faire maltraiter par une illusion de son esprit était assez éreintant. Surtout pour moi. Alors que j’enroulai l’écharpe non finie autour de son cou, la question de l’homme-fantôme me surprend. Pour qui ? Je fais mine de réfléchir un peu. Je ne voulais pas l’éloigner si tant qu’il est réel de ma seconde grossesse. Comme de la première où je l’avais blessé en lui apprenant ma maternité en débarquant avec le bébé. Alors, je déglutis avec difficulté, sentant toutes les couleurs quitter mon visage. Doucement, hésitante, j’attrape son poignet à deux doigts, craignant de le casser, la respiration coupée pour la poser sur mon ventre. Ce dernier n’était que légèrement rebondi mais l’intention était là. Je reste un moment comme pétrifié incapable de faire quoique ce soit. Puis, trouvant le contact brûlant, je le chasse sans virulence pour aller reposer sa main sur la cuisse de son propriétaire. Doucement j’amène mes jambes autour de moi pour poser ma tête sur mes genoux. Je tournai mon regard vers celui de mon meilleur ami qui… pleurait ? Je fronçai alors les sourcils avant d’attraper le bout de mon écharpe pour les essuyer avec une infime douceur. Son pardon ne m’apporta aucun réconfort. Normal, nous ne sommes pas pardonnables. Nous l’avions brisé toutes les deux. Lorsqu’il mentionne Lilas, je me bouche les oreilles en baissant la tête. Puis, je reprends l’ardoise pour dessiner deux femmes. La première qui mettait un coup de pied à la seconde qui s’en allait en volant. « Plus jamais Lilas. » Je le redonne à mon ami avant de tapoter le sommet de mon crâne. En-dessous de la fameuse esquisse j’avais écrit le nom de ma maladie. « Trouble dissociatif de la personnalité. Nous sommes deux. ». Deux pour dire que deux femmes se battaient comme des forcenées dans ma tête. Lilas contre Amélia. Et je perdais un peu plus du terrain ayant peur de l’issue du voyage.
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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyMer 20 Déc 2017 - 21:14

Je lui avais demandé à qui cette écharpe était destinée et, doucement, elle s’était emparée de mon poignet afin de le conduire jusqu’à son ventre. Ce dernier avait beau n’être que tout légèrement rebondi, ça ne prenait aucun mot pour me faire comprendre que dedans se cachait un petit être, encore de la grosseur d’une cacahuète peut-être, mais là quand même. Mon cœur se serra. De Jeremy ? Sans doute. Je déglutis, mes yeux posés sur la légère courbe, en train de me demander où toute cette situation conduirait Lilas. Allait-elle s’en sortir, avec tous ces facteurs qui semblaient jouer contre elle ? Comme si, tout d’un coup, la vie l’assenait de défis qui semblaient insurmontables, une fois regroupés. « Oh. » Avais-je tout simplement soufflé. Je n’allais quand même pas lui dire félicitations. Dans les circonstances, je trouvais cela un peu déplacé. Je me sentais moi-même déplacé, peu importe ce que je disais ou ce que je faisais. J’avais l’impression que ce moment était irréel, surréel même. Comment avait-elle pu en arriver là ? Comment avait-onpu ? Je me souvenais de son premier retour à Bowen, de cette soirée au billard. Rien n’avait laissé présager une telle chute. Si intense, si douloureuse. Lilas chassa finalement ma main, qui était restée doucement posée sur son ventre, comme si je m’attendais à sentir quoi que ce soit, de son ventre ou de mon propre intérieur, je ne savais pas vraiment. Tout ce que je sais, c’est que je me sentais vide, tellement vide et impuissant. Les larmes roulèrent donc silencieusement le long de mes joues, ce que la belle rousse ne tarda pas à remarquer. Elle glissa le bout de son écharpe sur ma peau mouillée pour enlever toute trace de ma tristesse mais la vérité était que mon seul regard la traduisait toute. Et il ne pouvait être effacé aussi facilement, ce regard. Quand elle attrapa son ardoise et s’excusa, je lui pardonnai, ce qui entraîna une autre réaction à laquelle je ne m’attendais pas. Elle se bouchait les oreilles et m’évitait. En regardant son nouveau dessin sur l’ardoise, je compris sans comprendre. Je n’étais pas psychologue, je n’étais pas très futé, point barre. Je ne comprenais pas les troubles mentaux, ils étaient encore tabous et inconnus pour moi, mais je comprenais que ce n’était pas à prendre à la légère. Et je compris qui se cachait derrière la Lilas qu’elle voulait oublier, je compris qui était la deuxième dont elle parlait. J’hochai la tête. « Alors je te pardonne, Amélia. Je te pardonne et je serai là pour toi. » Et je ferais mon possible pour l’aider à vaincre les fantômes du passé qui l’étreignaient si fort qu’elle en étouffait.

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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyMer 20 Déc 2017 - 21:41

Nous aurions dû mourir. La voix d’outre-tombe de mon doppelganger résonnait dans ma tête comme le son dans une église. Oui, nous aurions dû mourir. Mais avec le bébé dans le ventre, c’était impossible. Les souvenirs étaient puissants comme des électrochocs. Je nageai en eaux troubles depuis la conférence de presse. Mes souvenirs se mélangeaient à mon présent et même à mon futur. Je n’arrivai pas à entrevoir ce que je deviendrai par la suite. Qui serai-je ? Personne. La réponse était évidente. Que pourrai-je dire ? Pourquoi était-il là ? L’ancienne moi serait montée sur ses grands chevaux pour l’agresser, pour le rabaisser. Mais je n’avais plus envie d’être cette fille. Mais tu l’es encore. Oui, je l’étais encore. je fixe un instant l’horizon, la main de mon ami sur mon ventre. J’étais pétrifiée sur place. Le moindre de mes mouvements m’étaient douloureux, pesants. Je n’étais pas à l’abri d’une rechute. Les marques sur mes bras en témoignaient, démontrant le combat intérieur entre elle et moi. Sauf que j’ai toujours été plus faible. La réaction de Conchobàhr est légitime. Je l’avais écarté de ma première grossesse mais je voulais qu’il soit dans ma vie durant la seconde. Et pourtant. La ferme, Lilas. Je me bouche les oreilles lorsqu’il prononce mon prénom. Son prénom. C’est puissant un nom. Elle pouvait revenir et je ne voulais pas. Je ferme un instant les yeux, sentant le côté démoniaque de mon autre revenir en puissant pour la chasser. Tremblante, j’attrapai l’ardoise pour expliquer. Expliquer sans réellement le faire. « Non, il faut que tu rentres. Auprès de tes amis, de tes vrais amis et de ta petite-amie. » Traduction, je n’en valais pas la peine. Je lui jette un regard, dépourvue de colère, d'émotions propres si ce n'était de la tristesse, du regret et sans doute du dégout pour moi-même. après une éternité, je finis par le baisser la première, capitulant, voûtant mes épaules. Doucement, je me lève pour m’étirer doucement. Puis, je lui tends la main, acceptant de le raccompagner contre la sortie. Je savais qu’elle était glacée. Comme la mort. Et pour cause que quelque chose était mort au fond de moi. Et ce depuis longtemps.
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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyJeu 21 Déc 2017 - 3:25

Je n’avais pas traversé tous ces kilomètres à une altitude qui ne me mettait guère à l’aise pour ne rester que vingt minutes auprès de Lilas avant de repartir. Je n’avais rien à faire ici mis à part être là pour elle, être là pour Lilas, ou plutôt pour Amélia. Pour l’aider à remonter à la surface, reprendre cette place qui avait toujours été sienne, au fond. Qu’elle ne me dise pas que je pouvais profiter de ce temps-là pour visiter la France, non, je n’aurais aucunement la tête à traverser les quartiers et les villes en sachant que ma meilleure amie était ici, seule, complètement seule. Ou alors … jamais seule, peut-être, devrais-je dire. Parce que je pouvais comprendre de ses simples écrits qu’elle n’était pas seule, là-dedans, que ça ne tournait pas rond parce qu’elles étaient deux à tourner la roue dans des sens contraires. Elle avait beau être entourée des autres patients et du personnel, elle avait beau avoir son frère qui venait lui rendre visite le plus souvent possible, je voulais aussi être de ceux qui restaient auprès d’elle. À son retour, Lilas m’avait reproché, bien clairement d’ailleurs, que je n’avais jamais été là pour elle dans les moments difficiles. Je m’étais défendu en disant qu’elle m’avait tenu à l’écart, qu’elle ne m’avait même pas donné la chance d’être là, mais rien n’y faisait. Cette fois, je ne lui donnerais pas la satisfaction, à Lilas, de me repousser pour mieux me réprimander. Je l’aimais, elle était ma meilleure amie, et si son frère m’avait mis au courant je ne gaspillerais pas cette chance. Je secouai donc la tête. « T’es mon amie, Amélia. Une vraie amie. Et je veux être là pour toi. » Et pourtant, elle me prit par la main, de cette main froide qui fit frissonner mon corps tout entier, et nous commençâmes à marcher. Je me doutais bien que cette promenade n’en était pas une, pas réellement. Elle me reconduisait déjà vers la sortie. Je l’arrêtai donc, tirant tout légèrement, en douceur, sur sa main pour l’immobiliser. Avec la même douceur dans la voix, je demandai : « Pourquoi est-ce que tu me repousses toujours ? As-tu seulement conscience de ça, Amélia ? Du fait que tu ne me laisses jamais t'aider ? » Elle m’avait caché sa première grossesse, m’avait caché tous ses breakdown, et je n’aurais jamais été ici aujourd’hui si son frère n’avait pas téléphoné.

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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyJeu 21 Déc 2017 - 15:19

Comment lui faire comprendre ? Lui dire que je n’étais plus assez solide pour supporter la compagnie d’autrui. Que ma chute avait cette fois-ci été si douloureuse que je ressentais le besoin d’expier par la douleur. J’avais ce besoin de la ressentir des pieds à la tête pour me sentir vivante. Pour essayer d’oublier ce qu’il m’était arrivé. Le déni était tellement plus simple, le déni était la solution de facilité. Alors que le feu rencontre la glace en liant nos mains, je me sens honteuse. Tu peux. Mais j’avais tellement de regrets. Comme celui de ne pas avoir pu faire la part des choses. D’avoir laissée Lilas détruire notre amitié. Je voulais tout expliquer à Conchobàhr mais comment ? Je l’écoute. Je ne fais que ça, écouter les gens. Je me pose alors par terre en tailleur. D’un geste hésitant, je passe l’une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille pour chercher que faire ? La solution était évidente. Je ferme un instant les yeux avant de prendre une profonde inspiration. « Je… » Le psychiatre m’avait dit que c’était normal. Le fait que nos voix étaient différentes car nous étions deux personnes distinctes. La voix de Lilas a toujours été plus rauque, plus sexy. La mienne étant faible, un chuchotis. Je la haïssais. J’aurai aimé faire preuve d’autant d’assurance que mon doppelganger. « Quand elle a fait cette conférence, commençai-je, elle ne se doutait pas que je sortirai. » Je marque une pause, digérant le son de ma voix. La tonalité était tellement différente. Différente de celle de Lilas. La sienne était chaude, sexy, plus rauque. La mienne était fraiche, qu’un simple murmure et incertaine. « Lorsqu’elle a parlé de Jeanne et de notre agression, j’ai vu l’opportunité et je suis sortie. Comme ça. Pouf. Mais c’était trop tard. » Je n’ose le regarder, raclant la terre avec mes ongles comme une enfant. « Elle avait brisé ce à quoi je tenais dans ma vie. Je ne sais pas si… si je l’aime car je ne le connais pas. » Il était évident que je parlais de Jeremy. J’ose alors lever le regard vers lui. « Et toi, tu ne m’as vu qu’une seule fois. Lorsque je me suis confiée à toi à mon retour. » Ils ne me connaissaient pas. Une larme solitaire coula le long de ma joue, annonciatrice de bien d’autres. « Je ne vous mérite pas et elle non plus. »
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Conchobáhr Rosenbach
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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyDim 24 Déc 2017 - 1:17

Cette fois, elle n’arriverait pas à me laisser quitter sa vie sans combat, cette fois elle ne me pousserait pas au point où je partirais sans me retourner. Maintenant que je voyais dans quel état elle se trouvait, je prenais conscience de ma fermeture d’esprit, de mon égoïsme. Certes, à ce moment-là, je pensais faire la bonne affaire pour moi comme pour elle, en pensant à mon bien-être et à mon amour-propre, mais je réalisais qu’elle n’avait pas demandé à être telle qu’elle était. Qu’elle n’avait pas forcément eu le contrôle sur ce qui s’était passé, et que j’aurais dû être là dès le départ pour l’épauler. Mais comment aurais-je pu savoir ? Comment aurais-je pu me douter de la lutte sans merci qui se déroulait dans sa tête entre ses deux personnalités ? Personne n’aurait pu s’attendre à cela, personne n’aurait pu le comprendre dans une telle situation. J’avais écouté ma colère, j’avais écouté ce que je pensais être le bon sens, et même si maintenant je le regrettais, je savais aussi qu’il n’aurait pu en être autrement. Et puis, mieux vaut tard que jamais, comme on dit. J’étais là, maintenant, et je ne comptais plus baisser les bras face à elle. C’est pourquoi j’insistai auprès d’Amélia, lui tenant tête pour lui faire comprendre qu’elle me repoussait constamment et me fermait la porte dès que tout déraillait. Contre toute attente, la rouquine décida de s’asseoir par terre, en tailleur. J’imitai donc le mouvement, la rejoignant dans l’herbe. Et encore plus surprenant, elle ouvrit la bouche pour parler. Enfin. Sa voix retentissant enfin dans mes oreilles à nouveau, mais ce n’était plus tout à fait la même voix. Certes, le timbre se ressemblait en quelque sorte puisqu’il s’agissait de la même physionomie, mais quelque chose était différent. Je n’aurais pu l’expliquer, juste une nouvelle douceur que je ne connaissais pas dans la voix de Lilas. Elle semblait complètement intimidée à l’idée de se faire entendre. Et pourtant, je n’attendais que ça. « J’avoue que tout ça est … inconnu pour moi. Je ne peux pas prétendre comprendre, ou même saisir, tout ce qui s’est passé … Est-ce que … quand Lilas prenait toute la place, est-ce que tu avais conscience de tout ce qui se passait ? Sans pouvoir … le contrôler ? » C’était ma manière de le voir. Je m’imaginais une petite Amélia toute recroquevillée dans un coin de sa tête, incapable de se lever pour parler, incapable de tasser Lilas pour se faire entendre. Mais je n’avais aucune idée. Elle me dit alors qu’elle ne savait même pas si elle l’aimait, Jeremy sans doute, puisqu’elle ne le connaissait pas. Et elle ne me connaissait pas vraiment non plus, et vice-versa. « Tu sais … c’est bien l’une des premières fois où toi et moi, on se parle sans que ça explose comme un volcan. Et pourtant nous étions amis malgré les malentendus. C’est peut-être parce qu’à quelque part, c’est à la partie que tu occupais que je m’accrochais ? » Osais-je avancer. Après tout, Lilas m’avait tellement blessé et pourtant, j’étais toujours resté auprès d’elle. J’essayais de comprendre, et peut-être aussi de me convaincre que ce n’était pas une complète inconnue qui se trouvait devant moi.

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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyMar 2 Jan 2018 - 19:12

Assise dans l’herbe, je baisse la tête. Je déglutis sans trop savoir par où commencer. Je ne me souvenais pas de tout sauf de ce que Lilas me disait. Que nous étions horribles. Nous avions tout détruits sur notre passage comme des ouragans et j’étais celle qui devait recoller les morceaux. Alors, je regarde Conchobàhr ou l’homme qui était celui dont Lilas était éperdument amoureuse. Pour ma part, je le voyais plus comme un nounours. J’attrape doucement sa main pour la mettre paume vers le haut et y poser la mienne. « Non. je n’en savais rien. Elle me faisait des compte-rendu après mais je sais juste que nous étions, enfin qu’elle était affreuse. Mais pour le reste, je n’en sais rien. Je sais juste que je t’aime bien. Tu ressembles à un nounours. » J’ai conscience de le regarder avec des yeux d’enfant. Mais je ne savais pas trop comment réagir. Je m’approche alors pour me mettre près de lui. Je l’écoute me parler. « ah bon ? » Je n’avais pas trop conscience qu’elle était si vive. Certes, elle avait eu l’ascendant sur moi pendant des années mais j’avais décidé de la chasser comme Smeagol l’avait fait envers Gollum. « Je sais pas. je pense qu’on sera de très bons amis parce qu’on n’aura pas l’ambiguité qu’il y avait avec elle. elle avait cette manière malsaine de t’aimer. Je le ressentais et c’était vraiment… vraiment étrange. Je pense que si elle avait pas tout foiré, vous auriez pu avoir un bel avenir ensembles mais moi, je ne te vois pas comme ça. » Ce qui était vrai. il était mignon, très mignon mais sans doute trop gentil. Et puis, je ne ressentais que des élans d’affection envers lui. Alors doucement, je penche pour nouer mes bras autour de sa nuque et le prendre dans mes bras. « Par contre, je te préviens, je ne maitrise pas encore totalement donc elle peut ressortir. Je veux que tu saches que tout ce qu’elle te dira, c’est pas moi. » Une larme solitaire coule sur ma joue. « J’ai pas envie de vous perdre avec Alek, avais-je dit en baissant la tête. »
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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyJeu 4 Jan 2018 - 2:46

Le corps humain, l’esprit de l’Homme, c’était parfois hallucinant. Capable du pire comme du meilleur. Et jamais infaillible, Lilas et Amélia en étaient le parfait exemple. Tant de personnes souffraient de troubles mentaux, ma mère y comprise, et ces conditions étaient tellement incomprises que ces gens-là pouvaient si facilement être marginalisées. Peut-être était-ce justement mon expérience vis-à-vis de ces souffrances qui faisait en sorte que je tentais à ce point de comprendre ce qui se passait dans la tête de ma meilleure amie, malgré tout ce qu’elle avait pu me faire endurer au fil des années. Peut-être était-ce parce que j’avais failli ma mère, et que je ne voulais pas la perdre elle. « Il n’y a pas un moment, durant les dernières années, où c’était toi ? À part à ton retour, je veux dire … C’était toujours elle qui prenait toute la place ? Ça devait être terrible pour toi … » Même si, de ce que je comprenais, elle n’en avait pas vraiment conscience, sauf lorsque Lilas s’adressait à elle. Tout cela était si loin de moi, presqu’inconcevable. Difficile de se faire à l’idée quand on ne pouvait pas comparer avec quoi que ce soit. Je ne pouvais rattacher aucune expérience personnelle à son vécu. Je lui parlai alors de ma relation avec Lilas, parce que j’ignorais ce que cette dernière avait pu en dire, elle qui m’avait si souvent reproché ce dont je n’avais même pas conscience. « Évidemment, je l’appréciais, autrement je n’aurais pas été son meilleur ami. Elle et moi avions le don de nous repousser pour mieux nous retrouver. » Comme si nous étions incapables de totalement lâcher prise face à l’autre. Incapables de se tourner le dos, pour de vrai et pour de bon. « Comme tu le dis, c’était … malsain. » Admis-je, réalisant l’impact que ça avait pu avoir sur ma vie, sur mes relations. Amélia, pendant ce temps, s’approcha de moi pour nouer ses bras autour de ma nuque et m’étreindre. « Tu ne me perdras pas, Mélia. Je sais faire face à Lilas, n’oublie pas. » Dis-je en esquissant un faible sourire.

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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyJeu 4 Jan 2018 - 20:46

Je veux lui parler. Non. je veux lui parler. Non. Je secoue la tête pour me masser les tempes. Tu veux que je transmettre un message. Dis-lui que je l’aime. Non. on n’allait pas revenir sur les sentiments amoureux qu’elle avait pour son meilleur ami. On ne mélange pas amitié et amour. Parce qu’on risque de perdre l’ami et perdre un ami est pire que de perdre un amour. Connerie. Ils étaient restés plusieurs mois sans se parler et elle me dit que c’est des conneries ? Je savais que ça ne serait pas facile d’apprendre à le connaitre. Parce qu’elle, elle savait tout de lui. Il aime les rousses. « Tais-toi bon sang ! » je me rends compte que j’ai dit ceci à voix haute. Je me pince alors les lèvres pour voir le mal de crâne. « T’as la réponse. En fait si elle n’était pas en train de m’inciter à de séduire, je pense que j’aurai moins mal au crâne. Comment t’as fait pour être ami avec elle ? » Je baisse la tête. Salope. Non, c’est toi la salope ma chérie. J’inspire profondément avant de commencer à jouer avec l’herbe. « Voir quelqu’un contrôler ton corps pour coucher avec des personnes sur lesquels tu n’aurais même pas posé les yeux ou encore détruire des amitiés, ouais. » je tapote ma tempe. « elle me faisait des comptes rendus dans la tête. » je suis complètement folle. je n’en peux plus de cette bataille incessante dans ma tête. De cette guerre entre nous deux. « C’est possible d’être amie avec une fille qui est amoureuse de toi ? Je conçois pas l’amour en amitié. Je ne sais pas, je pense que pour moi. on le sait au premier regard. on lève les yeux vers la personne et on voit plein d’étoiles autour de lui. on sent son petit cœur battre plus vite. Ses petits papillons. » J’ai un petit sourire timide en pensant à ce sentiment. « ça le sera pas avec moi. certes t’es le prince charmant car t’as pas hésité à sauter dans un avion pour une garce qui t’a rabaissé plus bas que terre mais je préfère de loin être ton ami. » Je penche légèrement la tête sur le côté avant de le prendre dans mes bras. Puis, je dépose mes lèvres sur sa joue avant de me tourner et me faire une place entre ses jambes. Je pose ma tête sur son torse, attrape sa main pour la poser sur mon ventre qui prenait forme. « Si je vous perdais : Alek et toi, je pense que j’en mourrais. Vous êtes tout ce qu’il me reste avec Mélodie et ce petit bébé qui grandit en moi. » je soupire de contentement avant d’avoir un petit sourire. « Je suis contente que tu sois là. j’ai hâte d’apprendre à te connaitre.
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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptyVen 5 Jan 2018 - 18:33

Je sursautai quand elle cria au vide de se taire. Je la regardais, interdit, étant témoin pour la première fois de cette lutte interne qu’elle menait. C’était une chose de se le faire expliquer, c’en était une autre de le voir de ses propres yeux. Je n’osais même pas imaginer toutes les paroles qui s’échangeaient à l’intérieur même d’une seule tête. Des mots de contrôle, de haine, de reproches. Et tout ce qu’Amélia voulait, c’était que ça cesse. Qu’elle se taise, Lilas. Celle que j’avais trop souvent écoutée se justifier. « Elle avait un certain contrôle sur moi aussi, j’imagine. Je ne saurais expliquer pourquoi, je finissais toujours pas revenir vers elle. » Peu importe la douleur, peu importe la souffrance. « Je n’ai jamais vraiment vue Lilas comme ça, avec des étoiles et les papillons … Peut-être parce que nous étions trop explosifs, elle et moi, et que j’avais besoin d’un peu plus de stabilité. Et puis, je pense qu’au départ, je ne me rendais pas vraiment compte des sentiments qu’elle avait pour moi. C’est justement quand elle me l’a dit que … que notre amitié est devenue aussi … étrange. » Une vraie montagne russe d’émotions, qui ne me laissait jamais indemne. Ça m’avait puisé toute mon énergie, cette amitié, dans les derniers mois avant le départ de Lilas pour la France. Et ça me faisait extrêmement bizarre d’en parler avec elle, physiquement, même si à l’intérieur, elle n’était pas la même. J’avais quand même encore cette impression de m’adresser à Lilas et je me surprenais à avoir peur que ça éclate. Ça finissait toujours par éclater. « Je préfère aussi qu’on soit amis. Même si je ne doute pas que tu sois une fille géniale … » De ce que je pouvais voir depuis une quinzaine de minutes, Amélia et moi risquions de vivre une amitié bien plus paisible que celle que j’avais entretenue avec Lilas si longuement. Elle pencha sa tête vers moi et me prit dans ses bras, déposant un baiser sur ma joue. Je souris tendrement alors qu’elle venait se coucher contre moi, s’entourant de mes bras pour poser une main sur son ventre. « J’ai hâte aussi, Mélia. Et on a maintenant toute la vie devant nous pour le faire. » Si Lilas ne trouvait pas le moyen de revenir, bien sûr. Et je l’aiderais, Amélia, à combattre son démon.

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MessageSujet: Re: let us burn (conchobàhr)   let us burn (conchobàhr) EmptySam 6 Jan 2018 - 15:55

Je dois lutter pour prendre ma tête entre mes mains et ne pas hurler comme je le faisais lorsque je voulais garder le contact. Mes doigts s’enfoncent un peu plus profondément dans la terre tandis que j’essaie de la chasser de ma tête. Va t’en. Non. dégage de là Lilas. Laisse moi lui parler. Je baisse la tête un instant pour serrer les dents. Je les entends qui grincent, fermant les yeux. « Elle… je ne suis pas assez forte. Je le sais. » Ma voix se fait changeante entre nos deux intonations. Je dois penser au positif dans ma vie. Un seul visage me vient en tête. Celui de ma fille. Mélodie. Je revois ses beaux yeux marrons, sa peau pâle, ses petites couettes rousses. Je la vois dans ses robes que je lui achetais. J’entends son rire. Puis, je me détends avant de prendre une profonde inspiration. « T’aurais pas dû. » Ma voix se fait plus froide qu’à l’ordinaire. Je savais qu’elle était nocive pour tout le monde. « Nous sommes nocives, dit-elle à voix haute malgré moi. » Le retour de la voix rauque, suave qu’elle employait tout le temps. Je reste un moment sans bouger. Comme une statue puis je secoue la tête. « je ne l’ai jamais ressenti. Pour personne. et je pense que je ne le ressentirai jamais et personne ne l’aura pour moi. » C’était un fait. J’étais condamnée dans une relation sentimentale avec un homme que je ne connaissais pas et dont je portais l’enfant. J’allais faire ce que je faisais de mieux. J’allais aller le voir et essayer de prendre la température quant à notre futur. Si futur nous avions. J’en doutais. J’étais piégée à cause de ce qu’elle m’avait fait. « Je suis timide, craintive et je manque de confiance en moi. tout le contraire de Hyde que j’ai dans la tête. Je l’ai inventé, je l’ai créé pour ça. pour me protéger face aux sévices de notre mère adoptive. » Je me souvenais de tout ce que Jeanne m’avait fait. Pas Lilas. Elle n’était pas encore là. j’en porterai les marques dans mon âme à vie. « elle est arrivée quand j’avais six ans. Ou sept. Et peu à peu, elle a pris l’ascendant sur moi. si jamais elle revient, je ne sais pas si je serai assez forte pour revenir. » Je devais le faire pour ma fille. Elle était ma seule motivation à cette heure. Je n’avais pas parlé depuis des semaines de peur qu’elle le fasse à ma place. Et je me confiais à un parfait inconnu. Je tends donc la main vers mon nouvel ami. « Enchantée, je m’appelle Amélia. J’aime faire du tricot, les histoires de princesse, manger tout ce qui est sucré et aller dans les parcs d’attractions. » Puis, je fais la moue avant d’éclater de rire. Un véritable éclat de rire depuis des semaines.
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