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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 daemon. - until my heart stops.

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MessageSujet: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptyLun 11 Déc 2017 - 21:41


UNTIL MY HEART STOPS.
daemon & orson
16 décembre 2017, 01:30


La musique rythme la nuit. De l'extérieur, on peut encore l'entendre passer à des rues à la ronde. Une petite fête dans le centre ville, rien de bien méchant, ni d'inhabituel jusque là. En tout cas, pas pour Orson qui était sur le point de rentrer chez lui. Il était bien alcoolisé et avait beaucoup fumé aussi, alors son état ne facilitait pas la tâche. Mais Orson ne s'en inquiétait pas, après tout, il avait l'habitude. Depuis le temps qu'il consommait de cette façon, il avait pu prendre ses marques. Mais ce soir, ça n'allait pas être son état qui foutrait tout en l'air. Ce soir, ce n'était pas sa démarche vacillant à travers les ruelles éclairées de vieux lampadaires qui allait tout foutre en l'air. « Just for one day ... » Le garçon fredonnait l'air qui résonnait sur les murs, la chanson qu'il entendait encore venant de la fête qu'il venait de quitter. Il s'y était bien amusé, il avait dansé, flirté, et désormais, il se sentait invincible. Comme si rien ne pourrait jamais l'atteindre. La douceur de la nuit lui faisait le plus grand bien, il en profita pour se balader un peu sans jamais quitter la limite pour écouter encore cette chanson qui lui donnait des ailes. Il dansait autour des poteaux, sautait sur les trottoirs et riait aux éclats quand il se trompait dans les paroles. Comme un enfant insouciant.

Son dos s'accola contre un mur froid et Orson soupira en s'allumant une cigarette. De ses yeux brillants, il vit un de ses amis sortir de l'immeuble et lui fit signe de la main. Ce dernier le rejoignit à la hâte, sans trop faire attention aux chauffards alcoolisés du week-end. Il faillit se faire écraser, d'ailleurs. « Fais gaffe, tu vas te faire tuer ! » Orson rit de la situation, son ami se trouvait exactement dans le même état que lui et ne put se retenir d'éclater de rire. « T'inquiète, je gère. Tu me ramènes chez moi ? » Orson secoua la tête. Son ami n'habitait qu'à quelques rues de là, il n'en avait pas réellement besoin. « Déconne pas, t'habites à deux pas, tu peux t'ramener tout seul j'crois. » Mais son ami était du genre insistant et Orson n'était pas en état de refuser quoi que ce soit à qui que ce soit. Alors, avec le peu de volonté qu'il avait et un long soupir, il s'avança avec lui.

Ils étaient beaux à voir, les deux vacillaient, chantaient cette chanson qui passait encore dans leurs têtes. Jusqu'à s'en bousculer l'un et l'autre. Leur rire creva le silence de la nuit. Le trajet ne fut pas long, Orson plaisant encore un moment jusqu'à terminer sa cigarette puis fit demi-tour pour rentrer chez lui. Sur le carrefour de la rue la plus vaste du centre-ville, Orson attendit que le bonhomme passe au vert. Il avait beau être complétement déchiré, il n'était pas daltonien pour autant. Et même s'il voyait quatre bonhomme au lieu d'un seul, il arrivait à détecter les couleurs. Il fit quand même attention de passer lorsqu'il fut autorisé à le faire.

Le karma n'était pas de cet avis.


Un bruit assourdissant résonna, des crissements de pneus, le son strident des plaquettes de frein du véhicule du chauffard. Un énorme bruit de choc, un autre de ceux que l'on peut entendre dans les films lorsqu'un corps inanimé roule au sol. Puis le silence reprit ses droits et ce fut comme s'il n'y avait rien eu.

C'était une petite fête dans le centre ville, rien de bien méchant, ni d'inhabituel jusque là. L'excitation du vendredi soir était toujours présente dans la petite ville. L'alcool avait coulé à flots, la drogue était devenue maîtresse de la soirée. Mais Orson ne s'en était pas inquiété, après tout, il avait l'habitude. C'était une soirée tranquille, le garçon voulait juste rentrer chez lui. Il s'y était bien amusé, il avait dansé, flirté, et s'était senti invincible. Comme si rien n'aurait jamais pu l'atteindre. Il voulait juste rentrer chez lui en un seul morceau.

Son corps gisait sur le bitume, son sang se répandait depuis sa tête, baignant son torse et ses bras. Ses yeux grands ouverts, toujours aussi brillants, fixaient le ciel étoilé. Il entendit une voix lointaine s'adresser à lui, mais n'eut pas la force de répondre. Ses orbes s'embuèrent de larmes alors qu'il commençait à partir. J'ai froid, se dit-il, tellement froid. Il commençait à se rendre compte de ce qu'il venait de se passer, ses larmes n'en furent que plus nombreuses. Son corps se mit à trembler alors que l'ambulance arrivait. Il sentit du mouvement autour de lui. Mais tout ça ne l'empêchait pas de tomber dans le sommeil. Sa vue s'assombrit de plus en plus, il n'eut le temps de sangloter qu'un seul petit mot, le prénom de son cousin, avant de s'endormir enfin, profondément. Comme un enfant insouciant.

2:14

« Daemon Macintosh ? [...] Hôpital de Bowen à l'appareil, je vous appelle parce que vous êtes sur la liste des numéros à appeler en cas d'urgence d'Orson Macintosh. Je suis au regret de vous annoncer qu'il a été admis car il a été percuté par un véhicule et est actuellement en salle d'opération, pouvez-vous venir au plus vite ? »

Ce n'est que deux heures plus tard qu'Orson sortit enfin du bloc opératoire. Il fut ensuite installé dans une chambre et le médecin alla affronter son cousin, lui disant qu'il avait subi un énorme choc qui avait touché une partie précise de son cerveau, et qui risquait fortement de lui causer une amnésie rétrograde à plus ou moins long terme. Cette nouvelle allait être un choc pour Daemon, et sûrement pour Orson qui ne se douterait même pas de qui il est.

4:20

A cette heure, le médecin après avoir expliqué les choses à Daemon, l'autorisa à aller voir Orson. Allongé dans son lit d'hôpital, vêtu d'une blouse et un bandage autour du crâne, il dormait encore à poings fermés. La chambre était éclairée, bien qu'il fasse nuit noire à l'extérieur. Des sons lointains parvinrent aux oreilles du jeune garçon, et, troublé dans son sommeil, il fronça les sourcils avant d'ouvrir lentement les yeux. En premier lieu, il observa la pièce encore ensommeillé, puis son regard tomba sur le visage abattu de son cousin qu'il ne reconnut pas. Il se demanda ce qu'il faisait dans un tel endroit, puis chercha dans ses souvenirs mais ne trouva rien qui puisse l'aider. « Je ... » il racla sa gorge sèche et sa voix éraillée fut beaucoup plus claire. « Pourquoi je suis là ..? » Il aurait voulu rajouter une autre question mais il se ravisa en pensant que ce n'était peut-être pas une bonne idée.

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MessageSujet: Re: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptyJeu 14 Déc 2017 - 16:52



" Ne quitte jamais quelqu'un sans lui dire quelques mots tendres auxquels il pensera durant ton absence, car ce pourrait être la dernière fois que vous vous voyiez."

Il est un peu plus d’une heure de matin quand Devan décident d’aller se coucher. Daemon lui est tracassé. Quelque chose le chagrine mais il ne sait pas quoi. « Je te rejoins dans cinq minutes. » Il sort pour fumer. Il regarde le ciel, en pensant à Orson. Il trouve ça bizarre. Il regarde sa montre. Et puis il rentre car il a froid. Et ce n’est pas le moment de prendre mal. Les fêtes approchent à grands pas. Il frissonne, l’esprit toujours pris par Orson. Il trouve ça idiot. Le gamin est surement couché à cette heure ou bien en compagnie de copain. Il ne va pas lui envoyer un message, juste parce qu’il a une boule au ventre et le sommeil qui lui fait défaut. Cela serait complètement absurde et Orson se moquerait de lui et ne manquerait pas d’en tirer parti.

Il est  une heure trente. Il se dirige vers la chambre, sans avoir envie de dormir. Devan est plongé dans le sommeil. Ses yeux se posent sur lui avec amour. Il s’approche et remonte le drap sur l'épaule de son homme. Le pianiste l'embrasse. « Je t’aime petit cœur. » Il reste quelques minutes et ressort discrètement de la chambre. Toujours tracassé par ses pensées. Il va se faire un café et se met au piano. Il joue un air qui lui passe par la tête. La musique qu’il a composé pour Orson. Décidément son cousin est tenace ce soir. Du coup il se laisse bercer et emporter par les notes. Peut être que de jouer cet air le soulagera et lui permettra de trouver le sommeil. Entre deux mesures il boit son café, oubliant l’heure. Qui s’écoule doucement.

Une heure quarante cinq. Daemon frissonne à nouveau et le prénom d’Orson résonne plus fort dans sa tête.
Deux heures du matin. Il est toujours sur son piano à jouer les musiques pour Orson mais dans un rythme presque triste.
Deux heure quatorze. Son téléphone sonne. Daemon sursaute. Sa tasse tombe. Il se demande qui peut l’appeler à cette heure. Le prénom d’Orson tape dans sa tête comme un appel au secours. « Oui c’est moi-même. Qui est à l’appareil ? » Il écoute la voix calme qui lui annonce que son cousin a été renversé par une voiture. Il a la sensation de vivre un rêve horrible. Il voit arriver Devan. Surement réveillé par le bruit. « Merci j’arrive. » Il raccroche. Il s’assoit à son piano et se met à trembler. Les larmes coulent. Il a la sensation que tout s’écroule d’un coup. « Hey Daemon ça va ? » Devan le secoue surpris par sa réaction ou son manque de réaction. « C’est .. Orson .. il est .. aux urgences .. accident .. de voiture .. il  … il a été .. renversé. » Daemon regarde Devan complètement perdu. « Faut que j’y aille. » Il se lève et dans des mouvements désordonnés et déroutants il s’habille. « Je viens avec toi pas question que tu ailles là bas tout seul. » Ils montent en voiture et roulent en silence.

Daemon arrive à l’accueil se fait connaitre. Et on lui indique où attendre. Et là les heures s’arrêtent. Parfois il se lève et marche. Fou de rage de ne pas savoir ce qui se passe. Devan le réconforte et va plusieurs fois se renseigner. Et puis enfin le chirurgien arrive. Et la nouvelle tombe. Orson risque d’être amnésique. S’il ne s’écroule pas c’est grâce à Devan qui le tient. « Merci docteur. Est-ce que je peux le voir ? » Pour le moment c’est sa priorité. Même s’il compte bien s’occuper du chauffard qui a renversé son cousin. Mais la police se sera pour plus tard. Il ne pense même pas à avertir son oncle et sa tante pour leur dire. Mais il préfère aussi en savoir plus. Pas la peine d’alerter tout le monde. Le médecin leur indique la chambre où est installé Orson.

Il est quatre et demi quand Daemon pousse la porte. « Vas y tout seul, je t’attends là mais appelle moi s’il y a un problème. » Il embrasse Devan avec tendresse. « Merci. » Puis il rentre dans la pièce la peur au ventre. Il retient ses larmes enfin celles qui lui restent vu que cela fait deux heures qu’il pleure. Il s’avance vers le lit. Orson est couché là. Si pâle. Les yeux cernés comme jamais. Un bandage entoure sa tête. Des perfusions sont reliées à ses bras. Cela serre le cœur du pianiste de le voir ainsi. Il s’approche doucement et pose un baiser sur le petit morceau de front qui est visible. « Orson je suis là. » Il lui prend la main avec douceur. Il a la sensation de le trouver froid. Il se sent con, il ne sait pas quoi faire face à ce corps presque sans vie. Il se souvient de sa dernière visite et de cette joie de vivre qu’Orson rependait dans sa villa. Il serre d’avantage sa chevalière cadeau précieux du gamin. Et puis il lui semble voir bouger ses yeux. « Orson .. » Sa voix est douce, il cherche juste à attirer son attention. Leurs yeux se croisent. Le pianiste se dit qu’il doit rester fort pour l’aider à affronter cette épreuve même si au fond de lui c’est la tristesse et la peine qui le ravage. Son cousin réussit à parler. Bon une voix genre venu d’outre tombe. Mais c’est mieux que rien. « Tu as été renversé par une voiture. » Daemon parle calmement même si la rage contre le putain de chauffard le titille violemment. Dans quel état il a mis Orson ce connard. Cela le tue. « Tu te rappelles de l’accident. » Il laisse plonger son regard dans celui du gamin. Daemon le sent si perdu. « Je suis Daemon ton cousin .. tu me reconnais ? » Il trouve sa phrase bête mais vu ce que lui a dit le docteur autant savoir. Il espère au fond de lui que c’est juste l’anesthésie et le choc qui lui fond cet effet.




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MessageSujet: Re: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptyJeu 14 Déc 2017 - 20:07


UNTIL MY HEART STOPS.
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C'était une nouvelle vie. Une vie neuve, d'un regard qui venait à peine de naître. Mais Orson appréciait la vie qu'il avait mené jusque là. Il ne s'était pas contenté de la regarder passer d'un air morose comme les autres pouvaient le faire. Non, lui, il l'avait prise comme elle était, avec ses défauts et ses qualités, et en avait fait quelque chose de meilleur. C'était comme ça qu'il était heureux, avant. Et maintenant quoi ? Maintenant, voilà qu'il se réveillait dans une chambre d'hôpital blanche, avec une personne à côté de lui, en pleurs, triste, sans même savoir s'il était heureux dans sa vie. Sans rien savoir de celle-ci. Il essayait pourtant de chercher dans ses souvenirs, mais il était trop tôt encore pour tenter quoi que ce soit. Il sentait l'hôpital et son haleine de cigarette mêlée à des relents d'alcool. Mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour qu'il se retrouve ici ? Et ici, c'est où au juste ? Complètement dans le vague. Il était aveugle, désormais. Il allait devoir y aller à tâtons pour trouver son chemin, le vrai. Celui qu'il avait emprunté pour arriver jusqu'ici.

Son corps était en coton, il se rendit rapidement compte qu'il ne pouvait pas bouger des masses. Les anesthésiants de l'opération le foutaient dans un état lamentable. Une loque. Voilà ce qu'il était, et ce à quoi il ressemblait à l'heure actuelle. Il avait beaucoup de mal à comprendre les paroles de l'homme assis près de lui, mais ça semblait quand même le toucher, comme s'il y trouvait un apaisement, un certain réconfort très particulier. Il eut confiance sans même le connaître. « J'ai ... D'accord. » Alors la voilà, cette raison. Ce pourquoi il était ici. On l'avait renversé. Tournant son regard fatigué vers les fenêtres, il s'aperçut que c'était la nuit. Il ferma ses yeux quelques secondes en soupirant. Il ne se rappelait de rien. Absolument que dalle. Et il avait beau chercher, rien ne venait. Il se dit que c'était peut-être le choc de l'accident, peut-être que ça allait lui revenir ... Mais l'homme à côté de lui avait beau lui dire son prénom, il n'y arrivait pas. Il n'osa même pas le regarder tant il se sentait honteux. Honteux de ne pas reconnaître la personne qui pleurait pour lui. « N-non ... Je suis désolé ... Je ... Je sais pas qui tu es et je sais pas qui je suis non plus ... » Les larmes coulaient toutes seules. Silencieusement, elles lacéraient la peau de ses joues jusqu'à la brûler tant la douleur psychologique était intense. Orson prit conscience qu'il n'avait pas seulement mal au coeur, mais aussi partout dans son corps. Une petite douleur calmée par les anti-douleurs administrés par sa perfusion, mais une douleur quand même.

Et quand enfin il osa poser ses billes noisette humides sur le visage détruit de Daemon, il se mit à sangloter. Comme un enfant perdu, comme un sale môme qu'on viendrait d'engueuler. « J'ai mal. Et je me rappelle de rien. Je me souviens de rien. Daemon ... » A partir de là, il ne sut dire si c'était la colère ou la tristesse intense qui animait ses larmes, mais il était certain d'une chose, c'est qu'il ne pouvait pas en supporter davantage. Il avait cette boule à l'estomac, cette angoisse qu'il commençait à peine à ressentir mais qu'il ne pouvait déjà plus supporter tant elle était oppressante. « J'ai peur. » Ses doigts serrèrent ceux de son cousin avec un désespoir déchirant. Ce n'était encore qu'un inconnu à ses yeux et pourtant il sentait qu'il avait besoin de lui, et il se disait que s'il était là, ce n'était pas pour rien. Il voulut s'excuser un million de fois pour avoir fait couler ses larmes, mais il ne put dire un mot de plus tant sa gorge était serrée.
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MessageSujet: Re: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptySam 16 Déc 2017 - 22:40



" Ne quitte jamais quelqu'un sans lui dire quelques mots tendres auxquels il pensera durant ton absence, car ce pourrait être la dernière fois que vous vous voyiez."

Daemon rentre dans la chambre. L’odeur d’alcool lui prend à la gorge. Le silence l’étouffe. Devan a préféré l’attendre dehors. Pourtant à cet instant il aurait besoin de sentir son homme à ses côtés. Parce que lorsqu’il voit Orson étendu dans ce lit blanc. Le visage creusé, si pâle orné d’un bandage. Il manque de s’évanouir. Cela lui serre le cœur, lui crève les entrailles de voir Orson ainsi. Comme si sa vie ne tenait qu’à un fil. Il se souvient de leurs derniers éclats de rire, des cadeaux qu’il lui a offerts. D’ailleurs la chevalière ne le quitte plus depuis ce jour là. Et à cet instant il la serre tellement fort qu’il s’en fait mal au doigt. Il s’approche doucement. Brutalisé par la scène qu'il a sous les yeux et auquel il ne croit pas. C’est juste un cauchemar. Il va se réveiller. Et puis il y a ce râle, sorti du fond de ce corps si fragile. Ce souffle a peine audible. Et les larmes de Daemon continuent à couler. Des larmes qu’il ne prend même plus la peine d’essuyer.

Le pianiste a envie de crier pour briser ce silence si pesant. Il a envie de secouer ce corps si fragile. "Putain réveilles toi. Ne me laisses pas. Tu n’as pas le droit de me laisser. Tu n'as pas le droit de m’oublier." Mais il reste silencieux complètement anéanti. Alors que les mots du chirurgien tapent comme des coups de poignard dans sa tête.

Alors Daemon saisit la main du gamin, de celui qu’il considère plus comme un frère que comme un cousin. Sa main tremble quand il sent le froid des doigts qu’il touche doucement. Comme s’il craignait de le casser. Et puis il y a ses yeux qui s’ouvrent. Des yeux voilés par bien des doutes. Par bien des questions. Daemon parle doucement pour rassurer Orson car il le sent perdu et désorienté. Comment pourrait-il en être autrement ? Il répond à ses questions. Il se présente. Même si pour lui c’est impossible que son cousin l’est oublié. Comment peut-on oublier quelqu’un qui vous aime comme un frère ? Daemon essaie de ne pas trop montrer à quel point cette situation l’affecte, il doit se montrer fort pour aider Orson à surmonter cette épreuve. « Okay on va y aller doucement. Tu t’appelles Orson Macintosh et on est cousin. Nos pères sont frères. » Il a à peine le temps de finir que son cousin se met à pleurer. De quoi raviver ses larmes par la même occasion. « Et calmes toi Orson .. je suis là .. je ne te lâcherais pas. » Il serre un peu la main fragile réalisant qu’il lui fait peut être mal. Il se sent tellement démuni et impuissant. Putain que ça fait mal. Mal en à chialer. Mal en à crever. Il voudrait pouvoir prendre sa douleur. Pouvoir apaiser son angoisse. Mais Daemon est juste impuissant. Comme un nouveau né à qui on vient de tout voler. Tout arracher.

Et puis son regard voilé rencontre celui d’Orson. Le jeune homme blessé ose enfin affronter ce visage qui lui est étranger. Putain quelle saloperie. Des envies de meurtre viennent enlacer son esprit troublé et chamboulé. « Tu veux que j’appelle une infirmière pour augmenter la dose. T’affole pas petit chat ..  je suis là …  je vais t’aider. Okay. » Sa voix est coupé par le flot de larmes, de rage qui s’entrechoque. Et Daemon sent son angoisse de nouveau se faire maitre de son corps. La peur. La rage. La triste. Tout l’embarque. La vie est injuste. Elle n’avait pas le droit de faire ça à Orson. Putain ce n'est qu’un gosse. Un gamin innocent et plein de talent. Un amoureux de la vie même si parfois il est imprudent. Et son "j’ai peur" ne font que rendre cette situation plus horrible à supporter. Daemon sent sa main s’agripper comme si elle était une bouée de sauvetage. Un point d’ancrage. Un phare dans sa nuit noire. « Je sais Orson .. c’est logique .. moi aussi j’ai peur .. mais nous allons affronter cette peur ensemble .. et on va la massacrer .. parce que je t’aime plus que ma propre vie petit con. » Et Daemon pose un baiser sur la joue humide de son cousin. Ne pensant qu’à une chose. "Reviens-moi Orson. Reviens nous." Puis son regard se pose à nouveau dans celui de son cousin. Leurs mains sont toujours liées. Une façon de faire comprendre à Orson que Daemon sera toujours là.





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MessageSujet: Re: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptyMar 19 Déc 2017 - 20:54


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Le gamin était vraiment perdu. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ? Et pourquoi lui d'ailleurs ? Pourquoi ça n'était pas arrivé à quelqu'un d'autre ? De toutes ses forces, il tenta de se remémorer des choses. Le plus petit détail lui irait. Mais rien, rien ne venait, il n'avait que cette étrange sensation de perdition dans laquelle il était plongé depuis qu'il avait ouvert les yeux. Daemon, son cousin, l'homme à côté de lui lui tenait la main d'une façon si douce et le regardait si tristement qu'Orson en eut le coeur brisé. Si seulement il pouvait se souvenir de lui, ne serait-ce que d'un seul moment avec lui pour savoir qu'il le connaissait très bien. Un accident. Il avait eu un accident, on l'avait renversé. Il aurait pu y passer. Et une fraction de seconde, il pensa qu'il aurait peut-être mieux fait d'y rester. Parce qu'au moins, il n'aurait pas à supporter cette douleur, ce flou qui l'entourait de façon si intense. Et ses yeux qui ne demandaient que de se fermer pour l'emmener dans un sommeil profond. Sa gorge était serrée, si bien qu'il ne put retenir ses larmes lorsqu'il dit de sa voix desséchée qu'il ne le reconnaissait pas. Mais Daemon restait calme. Il était là pour lui. Cela lui fit plaisir, beaucoup de bien. Et en même temps, ça nourrissait son immense tristesse de ne pas le reconnaître.

Il s'appellait Orson Macintosh et l'homme à côté de lui était son cousin. Il lui promit d'ailleurs de ne pas le lâcher, et Orson le crut. Il n'hésita pas une seule seconde à le croire. Il sentit ses doigts serrer les siens, Orson tenta tant bien que mal de ravaler ses larmes mais plus il essayait plus l'échec était cuisant. Et quand enfin il osa croiser son regard, Orson ne put plus les retenir. Il se mit même à sangloter à travers les mots qu'il essayait tant bien que mal de prononcer. Il secoua la tête, il n'avait pas besoin d'une dose plus forte. La douleur physique, ça allait. C'était surtout à son coeur qu'il avait mal. « Non ... Ca va ... Tu restes hein ...? » Orson avait peur de se retrouver seul. Il était déjà dans un combat contre le sommeil à cause des sédatifs qu'il avait reçu, plus le combat contre sa mémoire. Il ne voulait pas rester seul avec ses pensées. Plus encore, il avait besoin de son aide à lui.

Le garçon s'accrocha à la main de Daemon, la serrant un peu plus fort. Les mots de son cousin eurent le don de l'apaiser un moment, ce qui lui permit de se calmer un peu. Ses larmes coulaient toujours mais beaucoup moins et ses sanglots avaient cessé. Dans un moment de silence, Orson se détendit un peu et puis tenta de bouger. Son corps lui fit si mal qu'il en grimaça. Mais il n'abandonna pas son idée et son regard se posa de nouveau dans celui de Daemon. « Je ... Tu veux bien me faire un câlin ?.. » Après les paroles douces de son cousin, il n'eut aucun doute : Daemon lui donnerait un câlin. Mais il avait quand même peur que tout s'effondre à nouveau, comme si sa vie ne tenait qu'à un fil. C'est comme si le froid de l'extérieur avait atteint son coeur. Il était gelé, et pas seulement physiquement. Il avait froid, il avait besoin de réconfort. Et alors que ses doigts touchaient ceux de Daemon, il sentit comme un liquide entre leurs mains. Un liquide chaud et visqueux. Quand ses yeux tombèrent sur celles-ci, il crut y voir du rouge. Puis, du rouge partout. Un ciel étoilé, une sensation de froid si intense ... Son regard vide n'exprimait rien. Il se souvint d'avoir été allongé là, sur le macadam froid et poussiéreux, baignant dans son sang. Il se souvint de son mal de tête considérable, il se souvint de cette voix lointaine ... Et alors qu'il se sentait à nouveau partir, ses yeux s'ouvrèrent violemment et son corps tout entier trembla, comme si un électrochoc était passé à l'intérieur de tous ses muscles. « N-NON ! » cria-t-il en tentant désespérément de se sortir de ce cauchemar. Mais ce cauchemar était maintenant devenu sa réalité.
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MessageSujet: Re: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptySam 23 Déc 2017 - 18:00



" Ne quitte jamais quelqu'un sans lui dire quelques mots tendres auxquels il pensera durant ton absence, car ce pourrait être la dernière fois que vous vous voyiez."

Daemon essaie de rester fort face à Orson. Mais cela reste une épreuve difficile. Il voit son cousin tellement perdu, qu’il ne sait pas trop par quel bout commencer pour lui expliquer les choses sans qu’il ne panique. Il a aussi du mal à retenir ses larmes, de toute façon son regard doit bien trahir tout le trouble qui l’envahit à cet instant. Il prend sa main, peut être un contact physique rendra cette situation moins pénible et douloureuse pour tous les deux. Alors Daemon lui explique pourquoi il est là. De toute façon cela ne sert à rien de lui cacher les choses, Orson est déjà assez paniquer comme ça. Il le voit s’effondrer et cela lui déchire le cœur, mais il reste calme pour ne pas le bouleverser d’avantage. L’instant est éprouvant pour l’un comme pour l’autre.

Il lui dévoile son identité et le lien qui les unit. Il espère un déclin aux noms mais rien. Les médecins ont prévenu Daemon va falloir du temps. Mais lui il veut retrouver le gamin souriant qu’il aime et avec qui il partage un tas de souvenir émouvant. Cela doit être effrayant de ne plus se souvenir de qui on est. De ne plus se rappeler de son identité, de sa vie, et de tout ceux qui gravitent autour de nous. Daemon se doute que pour Orson cela doit être pire que l’enfer. Alors il fait de son mieux pour faire naitre un lien de confiance. Lien qui a toujours existé entre eux et que là il faut reconstruire. Pour Orson c’est surement comme un genre de renaissance, mais surement bien plus angoissante que lorsqu’on est un bébé. Mais le pianiste garde espoir, il fera tout pour raviver la mémoire de son cousin. Il est prés à passer des heures à ses côtés en lui faisant écouter les musiques qu'il a composé pour lui, en lui faisant la lecture de son livre, en lui montrant des photos et en lui parlant des souvenirs qu’ils ont partagé. En tout cas il fait tout pour ne pas perdre pied surtout quand il voit Orson fondre en larme. Là c’est vraiment trop dur pour le pianiste. En plus le voir souffrir est très difficile, insupportable à vivre. Il lui propose même de faire venir une infirmière. « D’accord mais n’hésite pas à me demander. Bien sur que je reste. Je dormirais même là si tu ne te sens pas de rester seul. Je t’ai dis je ne te lâche pas. » Daemon sourit, bon ce n’est pas un super sourire, mais il veut juste lui montrer que tout va aller bien. Même si le parcours va être rude, long et sinueux. Avec Orson qui est assez impatient cela risque d’être fort compliqué.

Daemon le rassure alors qu’il le sent s’accrocher à sa main, comme si c’était une bonne de sauvetage. Il sent son chagrin se faire plus doux, même si les larmes coulent encore. Orson se met à bouger mais vu sa grimace, son cousin se doute que la douleur doit être violente. « Ça va ?? » Sa voix est soucieuse. Puis le regard de son cousin vient se poser avec douceur et crainte dans le sien. Le pianiste se retient de fondre en larmes à sa demande. Putain cela lui déchire le cœur. « Bien sur que je veux te faire un câlin. Je l’aurais fais d’entré mais je ne voulais pas te brusquer et te faire mal. » Il le prend doucement dans ses bras en évitant de trop le serrer. Pas la peine de déclencher d’autre douleur alors qu’Orson a besoin d’un moment de bonheur plus intense. Il le colle contre lui, cherchant son odeur, mais pas évident de la retrouver avec l’odeur dominante de l’alcool, l’anesthésie et tout le reste. « Tu sais ce que j’aime te faire quand on se retrouve. C’est t’embrouiller les cheveux. Tu adores ça. » Daemon éclate de rire, peut être qu’Orson va se rebeller et lui dire qu’il a horreur de ça. Mais rien au contraire. Il le sent s’enfoncer. Comme si le vide le happer. « Orson ça va !! » Daemon le regarde alors que ses yeux se voilent. Puis se ferment. Il n’ose pas le secouer de peur de lui faire mal. Il est pris de panique. Il sonne l’infirmière. « Orson s’il te plait déconne pas … » Il sent le corps de son cousin se faire plus mou. « Putain tu me fais quoi là ? » Et puis Orson ouvre à nouveau les yeux avec violence comme s’il voyait une vision d’horreur. L’infirmière arrive avec le médecin alors qu’Orson se met à crier. Cela tétanise complètement Daemon. « Il a quoi ? Il se passe quoi ? » Daemon interroge alors que le médecin s’affaire autour du corps d’Orson. Il se tient en retrait pour ne pas gêner mais il suit tous leurs gestes. « Il allait bien et puis .. Il ne plonge pas dans le coma. » Vu le choc à la tête cela pourrait passer. « Non c’est une réaction logique monsieur Macintosh. On va juste augmenter un peu les antidouleurs et il faudrait qu’il se repose. » Daemon regard Orson secoué par les larmes qui à nouveau le terrasse. « Okay mais je reste là. Je ne veux pas le laisser seul. Il est trop perdu. » « Pas de souci. Votre présence ne pourra que leur faire du bien. Et n’hésitez pas à appeler même pour rien. » « Merci. » Le médecin et l’infirmière sortent de la chambre. Il se rapproche à nouveau de son cousin. « Tu m’a foutu la trouille. Faut que tu te reposes Orson. » Il s’installe sur le fauteuil à côté de son lit et lui reprend la main. « Promis je ne bouge pas. Je serais là à ton réveil. » Il envoie un sms à Devan qui doit l'attendre dans le couloir ou à l'extérieur. Il lui propose même de rentrer à la villa parce que lui rentrera plus tard. Il veut être sur que tout ira bien au réveil de son cousin.


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MessageSujet: Re: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptyLun 25 Déc 2017 - 19:41


UNTIL MY HEART STOPS.
daemon & orson
Orson était vraiment rassuré d’avoir quelqu’un à ses côtés. Il s’imaginait qu’il pouvait y avoir pire que lui. Quelqu’un qui ne se souvient de rien mais qui, en plus, se réveille avec personne à côté, ça devait vraiment être plus traumatisant. Comme s’il n’était plus rien. Orson avait eu la même sensation à son réveil. Comme s’il n’avait jamais existé. Mais elle n’a duré que deux secondes, le temps qu’il lui avait fallu avant de trouver le regard de Daemon. Et maintenant il se sentait chanceux de l’avoir à côté de lui. Sa vie s’était envolée, mais il n’y avait qu’elle. Orson se rendit compte que ses proches restaient malgré tout près de lui. Et même si ça allait être difficile pour lui, c’est avec leur aide qu’il allait pouvoir s’en sortir. Son sourire réchauffa le cœur du jeune écrivain, il tenta de le lui rendre en étirant ses lèvres très légèrement, avec toute la force dont il était capable. « Mh … Merci Daemon … »

Sa tentative de mouvement suscita l’inquiétude chez son cousin qui le signifia par une question à laquelle Orson répondit par un hochement de tête. Tout allait bien. Son corps était seulement endolori, le choc de l’accident l’avait abîmé. Mais ce n’étaient que des bleus, il n’avait rien de cassé. A part sa tête … Mais ça se réparerait vite. Enfin, il l’espérait. Daemon le prit dans ses bras et il fut apaisé de sentir ce contact. Il renifla l’odeur de son cousin dans une tentative désespérée de recouvrer sa mémoire mais rien ne lui venait … A part le souvenir de lui, gisant sur le macadam, baignant dans son sang. Un souvenir écarlate. Tout se passait très vite dans sa tête, pourtant, son corps mit énormément de temps pour réagir. Il fut amorphe pendant quelques longues secondes, secondes où il entendit la voix lointaine de son cousin qui paniquait en le sentant partir. Si Orson avait eu sa pleine conscience à ce moment-là, il aurait ressenti tellement de mal. Son cœur se serait serré, il aurait pleuré de faire mal au seul homme qui était présent actuellement. Car même si ses souvenirs n’étaient plus là, il le sentait, au fond de lui, que Daemon comptait beaucoup pour lui. Le choc arriva, son corps réagit. Il poussa un cri, et malgré la douleur, s’agita un moment. Juste avant d’être calmé par les médicaments administrés par le médecin. Sa respiration se calma peu à peu et il finit par soupirer longuement. Son regard n’exprimant rien fixait le plafond comme s’il s’agissait de la dernière chose qu’il avait vu : un ciel étoilé particulièrement beau. Il resta un long moment ainsi avant d’entendre les paroles de Daemon. Il sentit même la chaleur de ses doigts autour des siens, il y exerça une légère pression. « D … Pardon Daemon … » Orson s’en voulait de lui avoir fait s’inquiéter. Et en même temps, il ne pouvait pas aborder cette vision qu’il avait. Pas maintenant. C’était beaucoup trop tôt, Daemon n’allait pas survivre s’il lui décrivait tout ça. Entendant la phrase de Daemon, Orson soupira doucement. Il ne voulait pas s’endormir. Il avait trop peur de retrouver cette vision d’horreur et en même temps, ses paupières étaient lourdes. Tellement lourdes qu’il avait fermé les yeux sans pouvoir y faire quoi que ce soit. « Daemon ?.. Merci d’être là pour moi … Mais je … Je déteste quand tu touches à mes cheveux. » dit-il en se souvenant de l’anecdote que Daemon avait dite plus tôt. Puis il sombra dans le néant, le sommeil l’avait rattrapé contre sa volonté. Il avait beau lutter, les médicaments l’avaient achevé.
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MessageSujet: Re: daemon. - until my heart stops.   daemon. - until my heart stops. EmptyMer 27 Déc 2017 - 15:47



" Ne quitte jamais quelqu'un sans lui dire quelques mots tendres auxquels il pensera durant ton absence, car ce pourrait être la dernière fois que vous vous voyiez."

Daemon a eu envie de faire un câlin à Orson à peine il est entré dans sa chambre d’hôpital. Mais il a eu peur de lui faire mal, il faut dire que couché dans ce lit il semble si fragile. Comme si le toucher pouvait le casser. Alors il est plus qu’heureux quand son cousin lui demande de le prendre dans ses bras. Même si ce geste déclenche des douleurs qui font faire du souci au pianiste. Souci bien vite effacer par les mots du gamin et puis le fait de pouvoir le prendre enfin dans ses bras c’est comme un soulagement pour Daemon. Pas mal de choses sont faussées comme l’odeur de sa peau, dominée par les odeurs médicales. Mais la chaleur est bien là. Le pianiste ferme les yeux pour profiter de ce moment de bonheur, même s’il est fuguasse et pas complètement entier. Il a du mal à se faire à l’idée que le gamin qu’il serre dans ses bras ne se souvient pas de lui. Qu’il a oublié leurs rires, leurs taquineries, leur complicité. Cela lui fait mal au plus profond de ses tripes. Mais le bonheur a un prix. Et puis c’est à nouveau le chaos.

Daemon panique, il voit Orson s’enfoncer. Se déconnecter du monde des vivants. Cela lui fout la trouille, il flippe comme jamais. Il a la sensation de le perdre. C’est comme si la vie abandonnait son cousin. Non il refuse de se faire à cette idée. Il hurle son prénom. Il est même prêt à le secouer sans ménagement, mais la peur de lui faire mal retient son geste. Alors il sonne pour avoir de l’aide. Docteur et infirmières envahissent la chambre. Il s’écarte, les regardants faires. Inquiet de ce qui se passe. Il les questionne alors que le silence accompagne leurs mouvements professionnels. Et puis Orson se calme. Son corps s’adoucit. Même si son regard reste perdu dans le vide. Comme accroché à un ailleurs. Le médecin rassure Daemon. Puis ils partent, le laissant seul avec le pauvre corps meurtri de son cousin. Il s’approche à nouveau du lit et s’installe prés de lui. Leurs doigts se retrouvent et se lient avec tendresse. « Ce n’est pas grave Orson. Tu n’y es pour rien. C’est une réaction logique. Dommage que l’on ne soit pas à Halloween car comme coup pour foutre la trouille cela aurait été parfait. » Daemon essaie de dédramatiser la situation. Pas la peine qu’en plus il se sente coupable pour cela. Le pianiste lui dit de se reposer, il est sorti il y a peu de la table d’opération. L’émotion de la perte de mémoire. L’accident. Orson doit se laisser aller, surtout que son cousin voit bien qu’il lutte contre le sommeil. A croire qu’il a peur de s’endormir. Daemon pose doucement un baiser contre la joue du gamin et le regarde fermer les yeux. Il se souvient quand il le gardait alors qu’il était enfin. Il lui racontait des histoires ou lui jouait de la musique pour l’aider à se laisser happer par les bras de Morphée. « C’est normal Orson. Repose-toi … » Il va pour lui rajouter que demain tout ira mieux, même s’il n’est sur de rien. Mais la fin de la phrase de son cousin le surprend. Il sourit. Caresse son bras. « Oui en effet tu détestes que je t’embrouille les cheveux. » Il en crierait presque de joie. Mais c’est l’émotion qui s’empare de sa voix. Il se met à chantonner une chanson qu’il a plusieurs fois joué au piano pour Orson. Il a l’air si posé à cet instant que le pianiste oublierait presque qu’ils sont à l’hôpital. Il ferme les yeux à son tour. Épuisé par tout ce qu’il vient de vivre.



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