Des chemins qui se croisent. [Karel]

Invité

J’avais accepté. Je ne regrettais pas vraiment, mais je m’en voulais un peu. En acceptant la main tendue de Jeremy, j’avais la désagréable sensation d’avoir trahi mon père. Du coup, alors que je venais juste de m’installer chez Jeremy, je veillais à bien maintenir des barrières invisibles entre lui et moi.

Je me concentrais sur mon devoir d’histoire, la seule matière ou je manifestais quelques difficultés puisqu’il s’agissait de l’histoire Australienne et non Française. Je devais plancher durement pour me mettre à niveau, ce que je faisais d’ailleurs avec rigueur. Mon côté studieux était heureusement, un précieux atout. Alors que je suis assis au bureau dans la chambre que Jeremy m’a laissé – D’ailleurs, c’est vraiment grand chez lui, le mec il a pas menti -, on sonne à la porte.

Lokhen en bon chien de garde se met à aboyer avec férocité, alors que je me demande qui ça peut être. Jeremy n’est pas là, il doit probablement bosser puisqu’on est samedi. « Calme-toi Lokhen » dis-je en me levant. Je quitte la chambre et traverse le salon pour aller ouvrir la porte alors que Lokhen est déjà devant, aboyant de plus belle. C’est bizarre, ca fait même pas trois jours qu’on est là et Lokhen a déjà pris ses marques et retrouver ses vieilles habitudes de chien de garde. Alors que j’ouvre la porte, j’attrape le collier de Lokhen pour ne pas qu’il saute sur l’inconnu qui est à présent devant moi. « ça suffit Lokhen, assit ! » ordonnais-je brusquement en français, alors qu’il était prêt à sauter sur l’homme pour lui faire probablement la fête. Y a mieux comme chien de garde.

Mes yeux se posent sur l’étranger que je n’ai pas le loisir de connaître et je le regarde, intrigué. « Bonjour, je peux vous aider ?» demandais-je en regardant l’homme blond qui devait probablement être une connaissance de Jeremy. Etant donné que je ne suis pas très grand – J’espère que ma croissance va se poursuivre ! - je dois lever les yeux vers lui et j’attends une réponse, patient.

Invité

-Salut, je suis un ami de Jeremy, est-ce qu'il est là ?

Invité

Face a cet homme, je reste neutre. Je ne le connais pas, mais il m'apparaît beaucoup moins dangereux que les potes qu'avaient Eibell. Des types violents et pas du tout recommandables. Il annonce être un pote de Jeremy, mais pour autant, je reste méfiant. Je ne sais pas qui il est, ni s'il dit la vérité. Et s'il est un de ces camés avec qui Jeremy est en affaire ? Je veux pas prendre de risque à le faire rentrer, ce serait con d'avoir des ennuis avec Jeremy à peine après avoir aménagé chez lui.

« Jeremy n'est pas là » le préviens-je sans l'inciter à rentrer « Et, j'ignore quand il rentrera » lui dis-je en tenant toujours Lokhen par le collier, bien qu'il était assis à présent. « je peux lui laisser un message si vous voulez » proposais-je poliment. Après tout, j'avais rien contre lui pour l'instant et s'il était un ami de Jeremy, autant ne pas trop jouer au con. Les apparences pouvaientcse révéler, trompeuses. P'tre que c'est le bras droit d'Al Capone après tout…

Invité

-On devait se retrouver ici, il a peut être eu un contre-temps, ça t'embête si je rentre ?

-Sinon, on reste sur le pas de la porte, et on peut parler de ton père. Tu dois le trouver nul pas vrai ? Et avec le métier qu'il fait en plus...

Invité

Je suis face à cet inconnu, à la porte de la maison. Je ne sais pas qui il est, mais il a l’air de connaître Jeremy. Je ne sais pas si c’est judicieux de le faire rentrer parce que moi, je le connais pas. J’hésite donc lorsqu’il me demande s’il peut entrer. Alors que je réfléchis à la meilleure chose à faire, il me propose de discuter de Jeremy sur le pas de la porte. Mais le terme qui l’emploi me refroidit, bien que je me dis qu’il doit effectivement être un de ses potes s’il lui a parler de mon existence. « C’est pas mon père. » lui fis-je remarqué froidement avant de m’effacer de la porte pour le laisser entrer. Je m’éloigne de l’entrée, la laissant ouverte pour l’inconnu. Je ne pense pas risquer grand-chose, surtout avec Lokhen à mes côtés. Ça question me fait me retourner vers lui, en arquant un sourcil. « Difficile à dire, je le connais pas. » répliquais-je sur un ton qui se veut indifférent. « Son métier ? Comment ça ? » Pour le coup, je ne sais pas trop si on doit aborder le sujet. Je ne sais pas s’il fait référence au réseau de dealer que Jeremy gère, ou si l’inconnu parle d’un autre métier, quelque chose que Jeremy fait pour sauver les apparences. Je préfère pas prendre de risque et avoir des emmerdes avec Jeremy a peine après avoir aménagé avec lui. « Vous vous appelez comment ? » lui demandais-je. Après tout, si on devait faire la papote, autant savoir à qui je m’adressais.

Invité

-Il essaye de le devenir, je crois.

-Tu ne sais pas dans quoi travaille Jeremy ?

-Karel, Van Dielen, mais mon nom de famille sonne un peu barbare dans ce pays. Et toi, ton prénom ?

Invité

Je l’ai laissé rentrer finalement. Il a l’air de vraiment connaître Jeremy, surtout s’il connaît mon existence. Je suppose que ce n’est pas tout le monde. Toutefois, je me braque malgré moi face à cet inconnu lorsqu’il mentionne Jeremy comme étant mon père. L’homme reste calme se contentant de refermer la porte après être rentré.

Karel a écrit:: -Il essaye de le devenir, je crois.

Je lui adresse un regard noir. Il connait mon existence, mais il n’est pas au courant pour le deal entre Jeremy et moi. « Non, il a pas intérêt. C’est notre deal. » Répliquais-je durement. Et il était hors de question qu’il prenne la place de mon père. S’il essayait, je me barrerais d’ici. « De toute façon, il a aucune chance. » marmonnais-je buté en croisant les bras.

A première vue, Jeremy est un gros nul. Je sais qu’il gère son réseau de dealer, et je trouve ça très bas. Mais je ne sais pas si Karel parle de ce métier là ou d’autre chose. « Si » lui dis-je en dardant mon regard dans le sien. « et vous ? » l’interrogeais-je en fronçant les sourcils alors que mes lèvres s’étirent, défiant.

Il se présente, mais Jeremy ne m’a pas parlé de lui. A vrai dire, on a pas beaucoup échangés depuis que j’ai aménagé ici et ça me convient. « ça sonne… Allemand… Ou néerlandais… Ou on pays Européen en tout cas» fis-je remarqué après un moment de silence. « Maxim Flandre. » dis-je en insistant bien sur mon nom de famille, mettant ainsi la distance entre le lien avec Jeremy.

Invité

-Je comprends. Il n'a pas été ton père pendant seize ans, il n'y a pas de raisons qu'il le soit maintenant, pas vrai ?

-Oui je le sais. Mais maintenant tu vas te demander quel métier étrange moi je fais et je serais obligé de te mentir.

-Néerlandais oui. Nous serions donc voisin, ou presque, non ? Tu viens d'où ?

Invité

Cet homme a un flegme naturel qui m'impressionne et le rends intimidant. Pour autant, même si je suis souvent caractériel et j'en veux au monde entier pour toutes les merdes qui me sont tombées dessus, la seule présence de cet inconnu devant moi, m'apaise étrangement. Ce flegme qu’il dégage me rappelle mon père. Ses paroles compréhensives me mettent doucement en confiance.
J'acquiesce doucement d’un signe de tête, avant d’ajouter « Entre autre… » marmonnais-je en passant une main dans mes cheveux. « Mais, aussi parce que… j'ai déjà un père. » dis-je doucement. J'ai bien compris que Jeremy n'avait rien choisi à cette situation même si j'ai tendance à être de mauvaise foi avec lui, mais J’ai l’impression que… si j'en viens à laisser à Jeremy sa place qui lui revient de droit sur moi, je trahirais l'homme qui m'a élevé, et c'est juste… inconcevable. Mais ça, faut-il encore le deviner.

A vrai dire, je n'avais aucune intention de lui demander quel boulot il fait. Ce qui m'a effleuré l'esprit que Karel travaillé avec Jeremy, comme associé peut-être. « Je n'en avais pas l'intention » tranchais-je un peu froidement. Il avait suffit d'un mot pour que je me braque face à lui. Un seul mot pour que la bonne impression que j'avais de lui s'envole. Mentir. Le mensonge a été finalement le fil conducteur de toute ma vie et je l'avais appris avec violence. « Mentir est un choix, pas une obligation ! » tonnais-je sur la défensive.

Je caresse la tête de mon chien, sans quitter cet homme des yeux, néerlandais. Oui, c'est même logique, le ‘Van’ est typique des noms de là-bas. « France » lui dis-je bourru, « ouais, pas loin » acquiescais- je « vous vivez ici depuis longtemps ? L'Australie c'est… loin de chez vous… » l'interrogeais-je en me dirigeant vers un fauteuil. « Vous payez pas plus cher à vous asseoir » dis-je avec ironie en laissant Lokhen se poser à mes pieds. Oui, Lokhen, mon tapis de sol attitré.

Invité

-Tu l'aimes beaucoup ?

-C'est vrai, tu as totalement raison. On opte parfois un peu trop facilement pour cette solution de facilité et on se convainc que c'est la seule issue possible.

-Quand on est comme moi, ou comme Jeremy, on pense souvent que le mensonge est le meilleur moyen de protéger les autres.

-J'ai été une fois ou deux en France, c'est plutôt joli. J'habite ici depuis presque un an maintenant, disons qu'à cause mon métier, mieux valait que je parte de mon pays et une de mes grand-mère habitait ici, avant, j'ai donc investi la maison familiale, avec un de mes cousins.

Invité

Je ne sais franchement pas quoi penser de ce type. Les questions qu'il me pose me désarçonne, comme s'il se soucis de ma vie alors qu'on est de parfait étrangers l'un pour l'autre. « Évidemment ! » m'exclamais-je avec véhémence. Quelle question ! Mon père, il était tellement… tout à mes yeux. Il n'avait pas besoin de porter une cape pour être mon héros. Nous avons partagés tellement de choses ensemble. Rien que d'y penser, je sens ma gorge se nouer. Sujet sensible. « J'ai toujours été très proche de mon père, on faisait beaucoup d’activités ensemble » lui révélais-je le ton adoucit à l'évocation de mes souvenirs, « Pourquoi cette question ? » l’interrogeais-je en plissant des yeux. En quoi çà le regarde ? Et puis, c'est normal que j'aime mon père nan ?

Alors que je me dis braqué, Karel ne cachant pas qu'il aurait recours au mensonge sans la moindre once de regret, ça me rappelle la raison pour laquelle je suis parti de chez Eibell. Elle m'a affirmé qu'elle aurait recours au mensonge sans problème au sujet de la mort de mes parents. J’ai pris mes cliques et mes claques, et j'suis parti. « Comment voulez-vous qu'on vous croit lorsque vous clamez haut et fort qu'avoir recours au mensonge n'est pas un problème ? » lui demandais-je en croisant les bras. Personnellement, j'ai eu ma dose de mensonge, j'ai d'ailleurs beaucoup de mal à faire confiance aux adultes. « ouais… en gros vous vous trouvez des excuses pour vous complaire dans vos mensonges.» lui balancais- je avec sarcasme. « Mais… vous insinuer que Jeremy m'a menti sur quelque chose ? » demandais-je en fronçant les sourcils, les soupçons en éveil. Après tout, il avait mis Jeremy dans le même sac que lui.

Alors qu'on parle de nos pays d'origines, il avoue qu'il a pris la poudre d'escampette en Europe, par rapport à son boulot. C'est peut-être un mafieux ? Il gère un réseau de proxénétisme ? Le choix est large, et j’apprends qu'il a des attaches familiales ici, à Bowen. « Et ici… vous pouvez faire votre boulot ? » l'interrogeais-je intrigué. Peut-être que c'était un criminel recherché par Interpol ? Je ferai des recherches sur le web à l'occasion…

Invité

-Je vois.

-Comme ça. Toutes les relations père/fils ne sont pas si saines qu'on pourrait le croire.

-Je suppose qu'on ne peut pas.

-Tout n'est pas noir ou blanc, malheureusement.

-Non, je ne pense pas qu'il l'ait fait. Tu connais son boulot alors, je ne pense pas qu'il ait quelque chose de pire à te cacher.

-Oui pour l'instant je n'ai pas de problème.

Invité

Parler de mon père me rends nostalgique et ça m’est aussi douloureux. Parce qu’y penser, ça me rappelle qu’il n’est plus là, que je ne le r’verrais plus. Je fronce les sourcils lorsqu’il mentionne les relations pères/fils pas toujours si simple. « Vous parlez en connaissance de cause ? » lui demandais-je alors par curiosité. Parce que tu ne pouvais clairement pas dire que tes relations avec ton père avaient étés compliquées ou difficiles. Vous étiez plus fusionnels en fait. « Je sais, mais en ce qui me concerne, je n’ai jamais eu à me plaindre. Mon père était le meilleur. » dis-je avec honnêteté.

Mentir ne lui pose pas de problème, même en sachant les conséquences. C’est dommage mais ça n’a pas l’air de le perturber plus que ça. « Ca ne vous dérange pas ?» Ne pas avoir la confiance de ceux qui l’entoure était-il vraiment pas un problème pour lui ? Tu parles d’une vie…

Son éclat de rire me faut hausser un sourcil interrogateur. Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ? Va savoir. Mais à quoi bon lui poser la question au juste. Cet homme est énigmatique. Ses phrases sont courtes et en y réfléchissant, j’ai l’impression qu’elles sont ciblées. Les tournures ne sont pas interrogatives, mais pour autant, elles font parler. Il est doué.

« Je vois. » dis-je à propos de Jeremy. Pour autant, devais-je le croire ? Après tout, le mensonge c’est une seconde vie chez lui, quant-à Jeremy. Et bien, nous restons des inconnus l’un pour l’autre.

Son boulot semble difficile à pratiquer, du moins c’est la sensation que j’en ai. Il n’a pas pu le faire dans son pays d’origines, et de ce que je comprends avec son ‘pour l’instant’, c’est qu’il est susceptible d’avoir des problèmes avec ce qu’il fabrique. Et s’il était d’la mafia ? « Pour l’instant ? » fis-je en le dévisageant sans gêne comme si j’ai mis la main sur un gros scoop.

Invité

-Oui, je connais certaines personnes qui n'ont pas forcément eut une très bonne relation avec leurs parents. Et je sais aussi que quand on est adopté, contrairement à ce que l'on pourrait croire, les choses sont parfois plus... tendues.

-Tant mieux.

-Quand ça me dérangera réellement, je changerai de vie.

-Tu sais, dans mon boulot comme dans celui de ton père, on accumule les problèmes plus qu'on ne les résout.

Invité

Je sais que dans les familles, tout n’est pas toujours tout rose. Alors quand Karel me parle de certaines personnes, j’ai l’impression qu’il fait allusion à Jeremy. Je sais que Jeremy déteste son père, du moins que son père est un enfoiré fini.

« - Vous parlez de la relation de Jeremy avec son propre père ? » lui demandais-je alors, lui faisant comprendre que j’étais au courant des grandes lignes. « Je sais que son père était un gros nul. » Fis-je en hochant la tête doucement. Quant aux enfants adoptés. Je sais que ce que Karel dit à du sens, suffit de regarder Cally. « Et je suis conscient d’avoir eu de la chance de tomber sur les parents que j’ai eu. » ajoutais-je plus doucement. « J’en connais qui n’ont pas eu la même. » marmonnais-je tristement en pensant à la vie que menait Cal’ à présent.

Mon regard se pose sur Karel, alors que je l’observe un long moment en silence. « Et si c’est trop tard ? » lui fis-je remarqué sans détourner le regard. « Se reconvertir à votre âge, c’est déjà pas simple alors plus tard… » raillais-je en soutenant son regard. Avais-je bien fait remarquer à Karel qu’il n’était plus tout jeune ? C’est bien l’impression que ça donne. « Vous êtes marié ? » l’interrogeais-je curieux, bien qu’après cette conversation, j’aurai parié que non. « Vous l’avez rencontrer comment Jeremy ? Par son… boulot ? » lui demandais-je en grimaçant lorsque je faisais allusion au travail de mon père biologique.

Je fronce les sourcils à sa dernière phrase. « Votre boulot, il est pas vraiment légal n’est-ce pas ? » lui demandais-je en fronçant les sourcils. Dealer de drogue ? Mafia ? Braqueur ? Proxénète ? J’avais de nombreuses idées en tête, mais plus j’y pensais, plus je me disais que je partais un peu loin dans mon délire. « Vous êtes quoi ? dans la mafia ? Proxénète ? » hasardais-je alors, calé dans mon fauteuil.

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