what else? (sarah+salomé)

Pour une personne à confession juive, la charité n’est pas seulement un acte de bonté, c’est une obligation morale.  Salomé, née et élevée par une famille juive, a toujours vu ses parents aider des personnes défavorisées. Aujourd'hui adulte, elle ressent le besoin d'en faire de même.

Récemment elle a apporté son soutien pour une association de réfugiés amish. Jusqu'à présent elle n'avait aucune connaissance des amish. Il s'avère que cette communauté très conservatrice vit à l'écart des nouvelles technologiques. Certains parviennent à fuir de cette communauté mais ont besoin d'aide pour s'intégrer à notre société actuelle. C'est ainsi que Salomé y a rencontré Sarah, une jeune femme charmante. Son histoire l'a touché et elle s'est prise d'affection pour elle.

Ce matin en prenant son café, Salomé eut cette simple idée. Acheter une machine à café. Ce qui pourrait paraître banal pour nous, l'est beaucoup moins pour Sarah. Elle qui avait sans doute l'habitude de fabriquer elle-même son café, pourra à présent simplement l'avoir avec une capsule. Car Salomé a pris soin d'acheter deux variétés de capsule. Un café doux et un autre plus intense.Pour le fun elle a emballé son cadeau dans un emballage mauve pastel et un ruban rose bonbon. Surprise! dit-elle derrière la porte après avoir toqué à sa porte.

Jour de repos. C'était bien un mot que Sarah ne connaissait pas. Même si le dimanche était symbole de repos, quand on avait une ferme, on ne pouvait jamais s'arrêter à 100%. Alors, depuis qu'elle était ici et qu'elle travaillait dans ce bar, Sarah redoutait ces fameux jours de repos. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Voilà pourquoi elle se trouvait chez elle, une petite lampe allumée près d'elle, enroulée dans un plaid, à dessiner sur une grande feuille de papier. Son fusain en main, elle retravaillait les détails de cette maison qu'elle dessinait. Une maison tout en bois, au beau milieu d'une prairie où deux grands arbres déployaient leurs branches, majestueux. C'était sa maison du bonheur. Celle qu'elle avait construite avec son mari. Elle n'avait rien de mieux à coucher sur ce papier. C'était sa façon de se souvenir, de ne pas perdre les détails que son cerveau finirait par oublier. Retravaillant les branches d'un arbre, elle sursauta en entendant taper à sa propre porte. Les sourcils froncés, Sarah se releva et alla ouvrir, en se demandant bien qui cela pouvait être. Quand elle vit Salomé apparaître à l'encadrement de la porte, Sarah esquissa un large sourire : « Salut Salomé, tu tombes bien, j'allais faire du thé ! » Elle ouvrit encore plus la porte pour la laisser entrer. « Comment vas-tu ? »

Alors que Salomé se présenta par surprise derrière la porte. Sarah l'ouvrit et la salua. Bien et toi? demanda-t-elle à son tour. L'appartement de Sarah représentait un petit cocon, rien de banal, car on pouvait facilement entrevoir qu'elle n'appartenait pas de nombreux appareils high-tech. Il lui fallait encore du temps pour qu'elle se détache de son ancienne appartenance Amish.

Une belle opportunité pour elle car Salomé avait rapporté une machine à café. Elle présenta son cadeau. Tu allais faire du thé? Mais que dis-tu de faire du café? lui dit-elle enjouée et enthousiaste. Tu sais ce que c'est? se risqua-t-elle de demander. Loin de là qu'elle la prennait pour une simplette. Enfin, tu sais t'en servir? rajouta-t-elle rapidement. Cette question lui sembla plus correcte.

L'arrivée de Salomé était une très bonne surprise. Autrefois, il n'était pas rare de voir la maison de Sarah remplie de voisins et amis. Elle adorait recevoir du monde, pour un moment de partage et de rires qu'elle chérissait plus que tout. Elle l'invita à entrer et répondit à son tour que tout allait bien. Elle ne pouvait rien dire d'autres. Elle ne pouvait pas dire qu'elle ne se faisait pas à ce monde. Salomé mettait tellement d'énergie à aider Sarah, qu'elle n'avait pas le droit de dire qu'elle baissait les bras. Quand elle ferma la porte derrière elle, Salomé lui présenta un cadeau. « C'est pour moi ? » répondit Sarah, surprise. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui porte de jolies attentions, joliment emballées. Ensembles, elles découvrirent une machine à café, pour laquelle la jeune amish la remercia chaleureusement. Sarah se mit à rire face à la maladresse de Salomé. Mais elle se doutait que c'était déconcertant pour elle aussi. « Oui je sais ce que c'est. » Mais la deuxième question, en revanche, toucha droit dans le mille. « il y en a au bar où je travaille, mais je n'ai pas cherché à l'utiliser. » Elle, elle se contentait de servir les gens et de prendre les commandes. Rien de transcendant. « Je suis habituée aux vieilles cafetières à l'italienne, mais j'ai bien envie de voir comment fonctionne cette merveille de la technologie. »

La veuve Delacroix était enchantée de pouvoir apporter une aide, aussi mince soit-elle, à l'amish Sarah. C'était littéralement gratifiant.

Sarah connaissait l'existence de la machine à café. Bien évidemment, puisqu'elle travaillait dans un bar! Mais, d'une part, elle s'occupait de servir le café et non de le faire. D'autre part, la machine dont Salomé venait d'offrir était beaucoup plus petite et simple à utiliser. Oh c'est très très simple ne lui manqua-t-elle pas de le préciser.

Elle regarda aux alentours de la cuisine et remarqua une prise au coin du plan de travail. Bon déjà on va le brancher. Tu mets de l'eau là dans le réservoir elle le désigna du doigt puis le retira et le remit à sa place. Elle répéta le geste une seconde fois afin qu'elle l'imprègne. Ensuite elle ouvrit la boîte rectangulaire et en sortit une capsule d'un vert émeraude. Tu mets la capsule là et tu appuies sur ce bouton elle indiqua l'emplacement du bout de son doigt et se retourna vers elle joyeusement. Voilà un jeu d'enfant! finit-elle par expliquer d'un ton triomphant.