Les débuts d'un disque d'or

Il était vrai que ça prendrait une très bonne dose d’hallucinogènes pour pouvoir réellement comparer cet endroit aux plages de Bowen. Tout était dans la tête, entre les deux oreilles, là où l’imagination pouvait faire de vrais petits miracles quand on s’y concentrait vraiment. Cependant, Isaiah pouvait comprendre que Jim était trop nerveux pour se recentrer au point de faire comme s’ils étaient ailleurs qu’ici. Et puis, Dick n’aidait pas du tout à la cause, avec ses commentaires. Isaiah rit donc de bon cœur, en accord avec les propos de son ami. « Pourtant, pour une fois, j’le suis vraiment pas ! » Bon, il n’était pas si souvent que ça high, mais il était vrai qu’un joint par-ci et par-là, c’était chose courante dans la vie de l’ébéniste. Jamais au point d’être gelé comme une balle, juste pour entretenir son état de calme et de légèreté – même s’il n’avait aucunement besoin de drogue pour ça, Isaiah. Il était d’ailleurs bien content d’avoir l’esprit clair, là, pour bien remettre en place Dick alors qu’il essayait de convaincre Jim de chanter en bégayant, alors que c’était bien lorsqu’il chantait qu’il arrivait à se défaire de ce problème de locution. C’aurait été assez con de faire exprès et pourtant, c’était bien ce que le producteur réclamait. C’était ça ou rien, visiblement. Dick se moqua ouvertement des prétentions d’Isaiah, et à l’entendre rabaisser son ami, il fut lui-même heurté. Il laissa Jim se défendre, écoutant les deux se renvoyer la balle, prenant toujours évidemment le parti de son ami. Il haussa les sourcils quand Dick lui ordonna de reprendre sa guitare. À la place, il croisa ses bras. Il tourna la tête vers le blond. « Tant qu’à moi, rechercher le succès à tout prix, ça ne vaut pas la peine. Ça ne vaut pas la peine de changer qui t’es. T’as tellement fait de progrès depuis qu’on a commencé, j’vois pas pourquoi tu ferais exprès de reculer. » Argumenta le jeune homme, avant d’ajouter, sa main posée sur le manche de sa guitare. « Mais c’est ton choix, et j’vais t’accompagner dans ce que tu décides de faire. » Alors si son ami voulait effectivement tenter sa chance avec les deux-trois chansons que Dick proposait, alors Isaiah resterait pour jouer à ses côtés. Mais il devait avouer que son envie de partir, là, était très grande, et il espérait que Jim se respecterait à ce point, lui aussi.

Il était souvent ainsi, il ne l’était juste pas souvent en raison des drogues. Isaiah avait toujours ce côté un peu léger et ludique, mais effectivement, ce n’était pas nécessairement un effet secondaire de la marijuana. Ou alors il en avait juste trop fumé durant sa vie et ça l’avait affecté en permanence. Il en doutait, quand même, il n’était effectivement pas un toxicomane fini. Un petit joint une fois de temps en temps, là, pour se calmer. D’ailleurs, là, il en aurait bien pris un, maintenant que Dick jouait au Dieu tout puissant qui connaît tout du succès et de la popularité. Mais qui avait énormément de lacunes du côté humain, pour le coup. « Du progrès c’est du progrès, faut pas le négliger ! » Renchérit Isaiah, prêt à défendre Jim jusqu’au bout sans jamais lâcher le morceau. Alors même quand c’était Jim lui-même qui passait un commentaire un peu plus négatif, l’ébéniste s’empressait de se montrer optimiste, rien que pour prouver à Dick qu’ils avaient raison et qu’il était dans le tort. Toutefois, comme Isaiah ne voulait jamais imposer ses choix à qui que ce soit et qu’il prônait le libre-arbitre, il laissa le dernier mot au blond. Après tout, s’il voulait rester et tenter sa chance, le guitariste n’y pourrait pas grand-chose, du moins pas dans les limites qu’il se posait lui-même. Il n’allait quand même pas sortir Jim de force rien que pour ses convictions, ça ne lui ressemblait pas trop. Il aurait pu choisir de ne pas l’accompagner à la guitare, toutefois, mais il aurait eu l’impression de laisser tomber son ami. Heureusement, ce dernier prit la même position qu’Isaiah et affirma qu’ils s’en iraient. « That’s my boy. » Lâcha-t-il, se levant de son tabouret sans se faire prier. Dick leur lançait des menaces à travers sa vitre mais ça passait par-dessus la tête des deux hommes. « Oh crois-moi, maintenant qu’on est deux à avoir assisté à ça, les gens nous croiront quand on parlera de ce producteur méprisable. Ça va des deux côtés, la carrière qui peut crever à tout moment. » Lâcha Isaiah sans se gêner pour le dire en regardant Dick dans les yeux. Isaiah qui menaçait à son tour, vraiment, lui qui était un éternel pacifiste ? Il fallait vraiment qu’on l’ait heurté, ou qu’on ait heurté un de ses plus proches amis. « On dégage. » Isaiah remit rapidement sa guitare dans son étui et balança la bandoulière autour de son épaule avant de quitter la salle d’enregistrement.  

Les deux hommes étaient en train de quitter la salle d’enregistrement, visiblement sans regret et sans remord. Ce Dick ne méritait pas davantage de leur attention, pas même alors qu’il était encore en train de radoter des arguments ou des menaces. Il en fallait beaucoup pour qu’Isaiah ignore quelqu’un, mais ce producteur avait eu le don de l’énerver au plus haut point avec son manque de respect et ses valeurs à la mauvaise place. Si au départ il avait juste eu l’air d’un drôle de bonhomme aux yeux du guitariste, là, il ne faisait aucun doute que c’était un homme qui ne valait pas la peine qu’on s’y attarde. Isaiah continua donc à parler avec Jim sans se soucier davantage de l’autre. « Clairement, t’as raison, elle ne nous croira pas. Elle nous croira encore moins si je lui dis que j’ai menacé sa carrière, à ce type. » Il rit. Ce n’était tellement pas son genre. D’ailleurs, il n’allait probablement pas se lancer dans une campagne de salissage. Il avait franchement d’autres choses à faire. Toutefois, si on lui parlait à nouveau de ce producteur pour une raison ou pour une autre, il ne se gênerait pas pour faire valoir sa pensée. Les deux amis quittèrent finalement l’immeuble pour se retrouver dans le stationnement où ils s’étaient garés il y avait environ une heure de cela, peut-être même moins. C’est que ce pseudo moment de gloire n’avait pas duré bien longtemps pour Jim, et c’était surtout cela qui attristait Isaiah. Il aurait tellement voulu qu’on donne sa vraie chance à son pote. D’ailleurs, le blond semblait lui aussi plutôt déçu. « Ouais … Je suis désolé, Jim, que ça se soit passé comme ça. » Il fit une légère moue avant de rentrer dans la voiture, côté passager. « T’as pas à t’en vouloir d’y avoir cru, hein. Et j’espère que ça fera pas en sorte que tu seras trop réticent, à l’avenir. C’est un con, ce type. Jamais je croirai qu’il en existe un tas d’autres comme lui. » Il soupira doucement, avant de baisser manuellement la vitre de sa portière, en raison de la chaleur. 

Isaiah continua à rire quand Jim releva le fait qu’Aisling le trouverait sans doute sexy à le voir s’énerver. Il secoua doucement la tête. « Le pire c’est que … t’as sans doute pas tort. » Dit-il avant de soupirer légèrement, une fois son rire éteint. Mais peut-être qu’il se trompait, après tout, Aisling était bel et bien tombée amoureuse du grand pacifiste qu’il était, alors elle n’aimerait peut-être pas l’imaginer en train d’insulter ou de menacer les autres. Ça ne lui ressemblait tellement pas. Bref, l’artiste replaça son étui de guitare dans le coffre de la voiture avant de s’installer à nouveau aux côtés de Jim sur le siège passager. Malgré qu’ils puissent légèrement rire de la situation, Isaiah se montra tout de même désolé pour son meilleur ami. Il savait à quel point cette chance comptait pour lui, et en un claquement de doigts, tout était tombé à l’eau. « Ouais, non, c’est clair que là tu peux pas t’attendre à recevoir un appel de Dick avec des bonnes nouvelles … » S’il recevait un appel de lui, ce serait pour recevoir d’autres insultes sans doute, et là une seule chose serait à faire : lui raccrocher la ligne au nez. Raison de plus pour ne pas avoir de téléphone, tiens ! « Moi j’dis, te ferme pas de portes, mais si tu cherches pas, alors on va juste continuer à jouer pour le plaisir comme on le fait. Pis, rien ne nous empêche de nous essayer à jouer dans des bars miteux juste pour notre propre fun. » Isaiah avait déjà fait ça, avec son ancien band, qui s’était dissout avec le temps et les autres qui avaient eu des carrières plus sérieuses alors qu’Isaiah, lui, n’avait pas vraiment avancé de ce côté-là. Ça lui manquait, de jouer devant des gens mais sans chercher à impressionner qui que ce soit. Perdu dans ses pensées, l’artiste tourna vivement la tête vers le blond lorsque ce dernier, tout en conduisant vers Bowen, lui demanda s’il voulait faire un autre truc. Ce serait dommage que cette journée se termine sur une note aussi mauvaise. « Nah, on rentre pas. Qu’est-ce que tu proposes ? » Tant qu’à être sur la route !

Isaiah tapa ses mains ensemble et éclata de rire, hilare, alors que Jim imagea la scène : laisser Dick parler et sans doute râler, tout seul, alors que le téléphone serait posé sur le coin d’une table. L’artiste soupira de contentement face à cette situation qui n’arriverait sans doute jamais, puisqu’il était à peu près certain que le producteur ne rappellerait jamais Jim. Ce qui n’était pas une si triste nouvelle, en soit, quand on songeait à l’homme en question. « Tu crois que ça lui prendrait combien de temps avant de se rendre compte qu’il parle dans le vide ? Je lui donne … vingt minutes. » Il aimait tellement s’entendre parler, Dick. Isaiah ne pouvait pas juger le fait d’être un moulin à paroles, lui-même pouvait parfois se montrer très volubile, mais généralement il laissait au moins place à l’échange, ce qui n’était pas le cas de l’autre abruti. « Ah ça, j’suis d’accord. T’sais bien que pas me prendre la tête, c’est ce que je fais de mieux. Alors forcément j’t’encourage à continuer comme ça aussi. » Il ne voulait surtout pas que son meilleur ami s’apitoie sur son sort en raison de cet événement malheureux. Il ne pouvait qu’en ressortir plus fort, ou au moins plus averti pour les prochaines fois s’il y en avait. Isaiah croyait en Jim, et il ne baisserait pas les bras aussi facilement. Bref, les deux hommes reprirent l’autoroute vers Bowen, cherchant une idée d’activité pour passer le temps qu’il restait à cette escapade trop vite achevée. « Le truc des arcades ? C’est quoi ça ? Et no way, pas de tatouage, y’a personne qui va toucher à cette peau pure et vierge. » Lâcha l’ébéniste en flattant son bras presque sensuellement, avant de rire. Jim proposa de rouler et de voir ce qu’ils croiseraient. « Attention, la dernière fois que j’ai fait un truc pareil, j’me suis retrouvé dans un festival de pénis avec Lily. » Mais ça avait aussi été une des plus drôles journées de sa vie, alors s’ils pouvaient se retrouver dans une situation aussi cocasse, Jim et lui, ça lui irait parfaitement.  

Bien sûr, toujours optimiste, Isaiah ! Mais par rapport à Dick, peut-être n’aurait-il pas dû l’être. Comme le pensait Jim, cet homme aurait sans doute pu durer longtemps à être le seul au bout de la ligne, avec personne pour l’écouter, ça ne l’aurait même pas dérangé. Si lui s’entendait, c’était visiblement le principal. L’ébéniste se contenta donc de rire, avant de laisser cette drôle d’expérience derrière eux alors que la route les rapprochait de plus en plus de Bowen. Ils décidèrent de ne pas se prendre davantage la tête avec cette histoire, de toute façon Isaiah excellait dans cette méthode de vie. Il sourit faiblement à son ami lorsque ce dernier lui parla d’Ingrid. « Quand ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne pas, hein … Faut pas se prendre la tête pour un rien mais il faut savoir s’écouter, aussi. » Et de ce que l’artiste pouvait voir, Jim paraissait aller bien mieux depuis qu’il avait remis un peu d’ordre dans sa vie sentimentale. Il avait bien remarqué que vers la fin, avec Ingrid, ce n’était pas tout beau, tout rose. « Aaaah, Pacman, je connais, oui ! » Dit-il en faisant même les petits bruits qui venaient avec, en imitant Pacman qui bouffe tout sur son passage, ayant davantage l’air d’un poisson à l’agonie. « Par contre les autres que t’as nommé, va falloir que tu m’inities. » Il avait eu une enfance loin des jeux vidéo, Isaiah, par choix d’ailleurs. Il avait toujours préféré explorer, découvrir, et parfois cette curiosité le conduisait à des situations bien particulières, comme ce festival de pénis vécu avec Lily-Anaëlle ! « Des têtes de bites et plus encore ! T’aurais surtout dû voir la tête de Lily-Anaëlle, je pense qu’elle en a plus appris ce jour-là sur la sexualité que pendant ses cours au lycée ! » Il continua de rire, et évidemment il n’avait pas que fait son éducation sexuelle. Ils s’étaient aussi battus en combat d’escrime avec des épées de pénis entre les jambes. Ou encore ils avaient lancé des cock rings sur des bouteilles vides. Ce genre de choses ! Bref, la décision fut prise et les deux hommes se dirigèrent vers les arcades. Isaiah ne pensait même pas qu’un endroit pareil existait à proximité de Bowen. Et pourtant, les voilà qui arrivaient face à cet espace rempli de grandes consoles colorées, illuminées. La musique parvenait déjà à ses oreilles alors qu’il n’avait pas encore ouvert la portière.

Isaiah n’avait lui non plus aucune gêne à parler de sexualité. Il ne le ferait toutefois jamais si ça pouvait mettre son propre partenaire, actuel ou passé, mal à l’aise. Il se doutait bien qu’Aisling n’apprécierait pas qu’elle parle de leurs ébats intimes et personnels. Sauf qu’il pouvait au moins parler de ses préférences, de ce qu’il connaissait, de ce qu’il avait déjà essayé. Ça, ça ne le regardait que lui, tant qu’il n’impliquait pas des gens sans leur consentement. Bref, il faisait toujours tout dans le respect des autres, Isaiah, ou du moins il s’efforçait au maximum que ce soit le cas. Il n’était pas parfait, personne ne l’était. « Faudra que je lui demande, la prochaine fois, si elle a transposé quelques petits trucs qu’elle a appris ce jour-là, sur sa propre vie sexuelle avec Nell … » Isaiah lui avait même appris l’existence des cock rings alors qui sait, peut-être avait-il fait un heureux ce soir-là. Il sourit. Lily-Anaëlle deviendrait rouge comme une tomate s’il lui en parlait, mais il s’essaierait quand même. Elle savait mettre ses limites, de toute façon. Bref, les deux amis se dirigèrent vers les arcades puisqu’ils étaient enfin arrivés à destination. « J’trouverais ça dommage. Même si ça reste des jeux vidéo, au moins ici, y’a davantage de possibilités de socialiser. J’ai moins l’impression que t’es perdu dans ton monde, dans un monde qui n’existe pas quoi … » Dit-il en prenant contact pour la première fois avec ce genre d’endroits qu’il avait quand même déjà vu dans des films ou entendu parler. Il état déconnecté mais pas extraterrestre. Jim pointa du doigt deux motos pour commencer, devant deux grands écrans côte à côte. « J’ai même pas un vrai permis de conduire et là en plus va falloir que je contrôle ça avec ce truc ? Dans quoi tu m’embarques … » Dit-il en riant, passant une main dans ses cheveux avant de s’avancer vers les machines. Il appuya sur le bouton vert mais en vain, il n’avait pas vraiment compris encore, Isaiah, que ça prenait des jetons. Il était déjà assis les deux jambes de chaque côté de la moto, les mains posées sur le guidon, touchant tous les boutons possibles en fixant l’écran d’ailleurs. « Ça commence fort. » Dit-il en se moquant de lui-même, bien au courant qu’il loupait un truc.

Isaiah rigola quand Jim référa à Nell comme étant monsieur. Lui ne le verrait sans doute jamais comme un monsieur, ce qui rendait juste la dénomination encore plus drôle. Il n’ajouta rien sur le sujet, Isaiah, ne voulant quand même pas s’épandre sur la vie sexuelle de quelqu’un d’autre. Ce n’était pas très approprié s’ils se mettaient à s’imaginer des trucs qui étaient sans doute bien loin de la réalité de toute façon. Ou pas, qui sait ! Les deux amis entrèrent donc dans ce centre d’arcades que l’ébéniste découvrait pour la toute première fois de sa vie. C’était plein de lumières et de sons bizarres. Ça avait ce style rétro quand même assez cool. Il avait beau être entouré de technologies, Isaiah, il ne se sentait tout de même pas complètement dépaysé ou mal à l’aise. « Laisse tooombeeeer. » Lança Isaiah quand Jim lui fit remarquer qu’il philosophait un peu trop. Il secoua la tête en souriant en écoutant tout de même le point de vue que Jim ajouta. « Peut-être pour certains … J’sais pas, j’ai l’impression qu’on perd un grand côté humain, quand on ne se voit même pas, quand c’est juste à travers des messages ou des micros … Reste qu’au final t’es quand même seul dans ton sous-sol. » Il haussa les épaules. « Mais j’suis peut-être trop old school. » Il avait eu du mal à l’accepter, Isaiah, cette montée de la technologie. Ça avait peut-être permis aux gens de s’ouvrir davantage sur le monde, mais ça avait aussi permis de dévoiler tellement de vulnérabilités des autres, de faire tomber les barrières de la sécurité, de la confidentialité. C’était devenu trop facile de se cacher derrière un écran. Trop facile de se moquer des autres sous un faux nom. Alors Isaiah mettait tous ces médias dans le même panier et s’en tenait le plus loin possible, ne voulant pas alimenter ce malaise qu’il ressentait. Malgré cela, l’ébéniste se laissa prendre au jeu avec Jim pour cette fin de journée. Ces arcades n’avaient rien de menaçantes, au contraire, les gens riaient ensemble en s’affrontant virtuellement. Une belle énergie vibrait à travers les murs de cet endroit vieillot. Isaiah monta donc sur la motocyclette et tenta de comprendre comment démarrer le jeu. « Oh, je sais pas moi, je pensais qu’on paierait peut-être après ou j’sais pas … » Il haussa les épaules. Comment avait-il pu oublier que rien n’était donné en ce monde, et qu’une minute de plaisir équivalait exactement un jeton ? Après que Jim eut inséré les pièces dans les deux machines, Isaiah copia son ami pour naviguer dans le jeu. Il sélectionna une moto différente de celle de Jim, juste selon le look. Avant de débuter le circuit, le blond lui lança une pique bien placée qui décrocha un rire à l’artiste. « Ha. Ha. Ha. J’suis un peu comme l’audience à The Arrival of a Train at La Ciotat, hein ? » Ces gens qui avaient supposément pris peur en pensant que le train sortirait de l’écran pour crasher sur eux. Sur l’écran en face de lui, le décompte commença, et Isaiah appuya sur les freins au lieu du gas pour commencer, ce qui lui valut bien un peu de retard. « Pas juste !! » S’exclama-t-il avant d’ajuster le tir et de commencer à avancer, en dernière place bien sûr. Dès qu’il y avait un tournant, il fonçait dans les murs, incapable de prendre une courbe correctement. Pourtant, ça le faisait rire aux éclats. « Quand t’arriveras à la fin, faudra que t’attente que j’aie terminé ou bien … ? Non parce que je pense que j’y serai pas avant quarante minutes au moins. » Dit-il en continuant de rire, sa moto dans le gazon, coincée.